Pages d’Histoire – Librairie Clio

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Octobre 2023

Catalogue 411-412

 

 

 

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Sommaire

GÉNÉRALITÉS

ANTIQUITÉ

MOYEN AGE

TEMPS MODERNES

RÉVOLUTION

1er EMPIRE

De 1815 à 1914

De 1914 à nos jours

1ère GUERRE MONDIALE

2ème GUERRE MONDIALE

HISTOIRE MILITAIRE, MILITARIA

VOYAGES, PAYS ÉTRANGERS

GÉNÉALOGIE, HÉRALDIQUE, NOBLESSE

RÉGIONALISME

PARIS

 

GÉNÉRALITÉS

 

1.                  ANGELIER (François). Dictionnaire des voyageurs et explorateurs occidentaux. Du XIIIe au XXe siècle. Pygmalion, 2011, gr. in-8°, 766 pp, chronologie, biblio, index des noms et des destinations, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état

            25

Pendant des siècles, se mettre en route ou s'embarquer releva du défi téméraire, voire de l'inconscience suicidaire. Pourtant, guidés par l'appât du gain, animés d'un grand désir de sciences ou ivres d'un vif appétit de merveilles, voués à la conversion des peuples ou poussés par l'évasion hors d'un monde misérable, des hommes et des femmes, parfois des familles entières, se mirent en route vers des horizons inconnus. S'échelonnant entre deux cataclysmes (les invasions mongoles au XIIIe siècle et le cataclysme atomique du XXe), ce Dictionnaire des voyageurs et des explorateurs occidentaux permet au lecteur de découvrir, outre les figures classiques du voyage et de l'exploration (de Marco Polo à Alexandra David-Néel, en passant par Colomb, Cook, Ross, Charcot, etc.), toute une cohorte bigarrée de missionnaires dominicains et de conquistadors espagnols, d'amiraux anglais et de coureurs des bois canadiens, de diplomates italiens et de globe-trotters allemands, d'alpinistes autrichiens et de corsaires hollandais. Un livre magistral sur la grande parade des conquérants de la planète.

2.                  Anonyme. De la manière de chier. Dissertation sur un ancien usage, lue dans l'Académie de Troyes, le 28 mai 1743. Nîmes, Lacour, 1998, in-8°, (6)-56 pp, broché, bon état (Coll. Rediviva)

            10

Réimpression en fac-similé de cette Dissertation. — "Cette opinion ; conséquente au système général de cette dissertation, ou j'ai démontré que naturellement nous aimions la merde, est fortifiée par ce système, et réciproquement elle le fortifie. Elle a en la faveur ce bel Adage, connu de tout le monde, et fondé sur l'expérience et sur la raison : “Chacun trouve que son estron à l'odeur bonne – Stercus fuum cuique benè olet.” Elle est fondée sur des vues médicales que le Grand Boerhave n'a pas dédaigné de développer..."

3.                  ARON (Raymond). Dimensions de la conscience historique. Plon, 1961, in-8°, 337 pp, index des noms, index des matières, broché, couv. un peu défraîchie, intérieur très frais, qqs rares soulignures crayon, bon état

            25

A travers les Dimensions de la conscience historique, Raymond Aron s'impose comme l'un des penseurs majeurs de l'histoire au XXe siècle. Après les bouleversements issus du second conflit mondial, Raymond Aron pense le monde à l'aune de l'installation durable du communisme à l'Est de l'Europe, de la fin de la colonisation, des mutations que signale une phase de progrès technique encore inconnue dans les sociétés développées. Il prend acte du changement radical que marque pour la condition humaine l'avènement de l'ère nucléaire. Face à ces mutations, le philosophe a plus que jamais le devoir de penser l'histoire et la liberté de l'homme face à l'événement. Dialoguant avec Thucydide, combattant l'idée d'une fin de l'histoire avancée par Spengler et Toynbee et plus encore par la téléologie marxiste, il poursuit la réflexion sur les limites de l'objectivité historique engagée au cours des années 1930. Les Dimensions de la conscience historique n'ont cessé de nourrir les débats sur l'histoire. Il demeure aujourd'hui un ouvrage indispensable pour réfléchir à notre condition historique.

4.                  BAKER (J. N. L.) Histoire des découvertes géographiques et des explorations. Payot, 1949, in-8°, 455 pp, traduit de l'anglais, 8 cartes, broché, couv. illustrée, bon état (Bibliothèque géographique)

            30

"Nos lecteurs se souviennent avec plaisir des six volumes sur la Conquête de la Terre, d’O. Olsen, publiés de 1933 à 1937 par le même éditeur, ils offraient au lecteur un tableau pittoresque de l'histoire de l’exploration de la terre. Le présent ouvrage est d’une conception toute différente. Moins riche en anecdotes, mais infiniment plus précis et documenté, il mérite en tous points la réputation de classique qu’il a acquise dans les pays de langue anglaise. On appréciera tout spécialement les nombreuses notes bibliographiques et l’impartialité avec laquelle l’œuvre des différentes nations a été présentée. Le rôle, souvent trop méconnu, de nos compatriotes est, en particulier, remarquablement mis en valeur." (F. Bourlière, La Terre et la Vie, revue d'histoire naturelle, 1949)

5.                  BARNABAS (Père). Description de six espèces de pets, ou six raisons pour se conserver la santé, prêchées le Mardi Gras. Nîmes, Lacour, 1993 in-8°, (6)-16 pp, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Rediviva)

            8

Réimpression de ce recueil populaire scatologique, présenté par le père Barnabas, "péteur en chef au village des vesses, province des étrons, goûtez qu'ils sont bons". Cette nouvelle édition parue vers 1765 fut revue, corrigée et augmentée par M. Chicourt. On y découvre que les six espèces de pets sont : le pet brutal ; le pet diminué ; le pet doucereux ; le pet bardeur ; le pet musical et le pet timide !

6.                  BLONDIN (Antoine). Quat’ saisons. La Table Ronde, 1975, in-8°, 241 pp, broché, légère trace d'humidité en marge des 3 premiers feuillets, bon état. Edition originale sur papier courant, ex. du SP. Envoi autographe signé de Antoine Blondin à un confrère écrivain : "Pour ... , faute de mieux, ce livre qui aura eu, du moins, le mérite de nous rapprocher. En hommage amical. Antoine Blondin."

            200

« Au fil d’une année, les voitures des quat’ saisons proposent sur les marchées un fouillis de primeurs contrastées en volumes et en couleurs. Il arrive pourtant qu’un œil sensible découvre une harmonie sous ces disparates : pommes de terre nouvelles, carottes nouvelles, tomates nouvelles... L'auteur de ce livre, à l’éventaire duquel on ne trouve que des nouvelles, tout court, ne souhaite pas autre chose. Il a choisi de remonter le cours des quatre saisons, de l’hiver au printemps, parce qu’ayant été cueilli à froid, il a essayé de terminer sur un coup de grâce. » Ainsi Antoine Blondin présentait-il Quat’ saisons, couronné du Prix Goncourt de la nouvelle en 1975.

7.                  BOUCHER (François). Histoire du costume en Occident, de l'Antiquité à nos jours. Flammarion, 1965, in-4°, 450 pp, 817 illustrations en noir, 355 en couleurs, biblio, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état (Coll. In-Quarto)

            60

De la rude vêture préhistorique à l'harmonie étudiée du costume antique, de l'habillement grave du Moyen Age aux modes recherchées et fantaisistes du vêtement des temps modernes, cet ouvrage n'est pas une énième histoire du vêtement mais plutôt une analyse transversale de ce phénomène complexe qu'est le costume, de ses données matérielles à ses motivations psychologiques. Dressant un panorama vaste et complet, l'auteur s'emploit à explorer l'évolution des formes du vêtement en liaison avec l'histoire des mœurs, sa fonction comme signe social ainsi que son rôle taxinomique entre âges, classes, fonctions ou professions mais aussi son statut en tant que reflet de l'expression personnelle de l'individu. Un outil indispensable pour tous ceux souhaitant avoir une connaissance exacte et précise du sujet.

8.                  BRAUDEL (Fernand). Grammaire des Civilisations. Arthaud/Flammarion, 1987, gr. in-8°, 607 pp, introduction de Maurice Aymard, 23 cartes, broché, couv. illustrée, bon état

            30

Ce livre est un manuel – la partie centrale d'un manuel – publié pour la première fois en 1963. Au début des années soixante, Fernand Braudel fut en effet sollicité pour rédiger un texte consacré aux grandes civilisations, désormais au programme des classes de terminale, un projet qu'il défendait de longue date. La langue de Braudel, éloquente et limpide, sa volonté de transmettre à un jeune public une vision de l'Histoire nourrie des autres sciences humaines, servirent à merveille la conviction qui fit toujours la sienne : "Enseigner l'histoire, c'est d'abord savoir la raconter". Par son ambition – il s'attache successivement à l'Islam, à l'Afrique noire, à l'Extrême-Orient, aux civilisations européennes, à l'Amérique et à la Russie – et la clarté de son propos, “Grammaire des civilisations” est devenu un classique traduit en plusieurs langues.

9.                  BRUHAT (Jean). Histoire du mouvement ouvrier français. 1. Des origines à la Révolte des Canuts. Editions Sociales, 1952, in-8°, 287 pp, préface de Gaston Monmousseau, chronologie politique, index des noms, des lieux, des industries, broché, bon état

            30

Seul volume paru. « C'est à la fois l'histoire de la classe ouvrière, celle de ses conditions de vie et celle de ses organisations que nous voulons esquisser, tout en accordant un intérêt plus particulier aux organisations syndicales » (p. 19) — Table : Les origines. – Les ouvriers et les luttes de classes en France à la veille de la révolution bourgeoise. – Les masses populaires à l'assaut de la féodalité (14 juillet 1789 - 27 juillet 1794). – Naissance de l'Etat bourgeois. – Le temps du compromis et les premières luttes ouvrières (1815-1831). – L'insurrection des canuts lyonnais et ses conséquences (1830-1834). – Le bilan. — "... L'étude que fait M. Bruhat (p. 212 et suiv.) de la Révolution de 1830 situe autrement la crise économique dans la genèse de la Révolution. « Elle (la crise) aggrave (donc) l'antagonisme entre l'aristocratie foncière et la grande bourgeoisie » (p. 213), « renforce l'opposition de la bourgeoisie au régime de la Restauration » et jette aussi les ouvriers dans la lutte pour qui l'ennemi principal paraît être encore, comme en 1789, cette aristocratie. C'est-à-dire que, chez M. Bruhat l'économique, et le politique ne sont pas des ordres de faits parallèles, mais, au contraire, procèdent l'un de l'autre, celui-ci de celui-là, le politique étant, suivant l'expression marxiste-léniniste, « concentré de l'économique ». M. Bruhat peut dès lors donner de la Révolution de 1830 l'explication politique bien connue (manifestation contre Villèle et élections de 1827, recul provisoire (1828), puis contre-offensive (1829) des ultra-royalistes, contre-offensive brisée par la révolution bourgeoise et ouvrière de 1830 ; la contradiction bourgeoisie-prolétariat arrivant d'ailleurs au premier plan dans la substitution de Louis-Philippe à la République, dès qu'a été éliminée par la victoire des Trois Glorieuses la contradiction bourgeoisie-aristocratie) et réconcilier ainsi (dans une histoire politique de la lutte des classes) les deux aspects qu'il est courant aujourd'hui d'opposer : l'économique et l'« événementiel »..." (Maurice Agulhon, Revue Historique, 1954)

10.              BRUNEL (Pierre)(dir.) Dictionnaire des mythes d'aujourd'hui. Editions du Rocher, 1999, fort gr. in-8°, 944 pp, avec la collaboration de Frédéric Mancier et Matthieu Letourneux, index des figures et des thèmes mythiques, reliure cartonnée de l'éditeur, bon état

            40

Ce qui nous intéresse avant tout, c'est de voir comment se construisent, ou parfois se fabriquent des mythes modernes à la manière des mythes classiques. Il nous a semblé, en particulier, que dans bien des textes journalistiques, dans la publicité même, apparaissent des résidus de mythes anciens. A partir de ces traces, les analyses peuvent être tentées pour établir une continuité beaucoup plus grande et beaucoup signifiante qu'on ne pouvait le croire. Les mythes d'aujourd'hui sont-ils alors les mêmes que les mythes d'hier, avec des variantes ménagées par le temps dans ce que Claude Lévi-Strauss a considéré comme une partition ? (Pierre Brunel) — Composé de plus de quatre-vingt dix articles signés de chercheurs et d'universitaires d'horizons variés, le “Dictionnaire des mythes d'aujourd'hui” offre ainsi un large panorama des thèmes, des figures et des personnes qui composent à l'heure actuelle notre "paysage mythique" : des Allégés aux Zombies, en passant par les Cigarettes, le Sida, le Titanic et la Vache folle ; et encore de Sherlock Holmes à Peter Pan, en passant par Serge Gainsbourg, François Mitterrand et Marilyn Monroe. Chaque entrée est enrichie d'une notice bibliographique ainsi que de renvois aux figures et thèmes de la mythologie classique.

11.              [CABANÈS, Docteur]. Un grand historien. Le docteur Cabanès. Discours prononcés à l'inauguration du monument élevé à Gourdon (Lot) le 1er septembre 1929. Albin Michel, 1930, in-12, 93 pp, suivies de 8 pages sur papier rose présentant les oeuvres du docteur Cabanès, broché, état correct

            20

Plaquette publiée après la mort de l'historien (1862-1928) : Notice biographique : l'œuvre de Cabanès ; Cabanès et la méthode médico-historique ; critiques formulées sur l'œuvre (plus de 60 volumes) ; l'érection du monument Cabanès ; discours et appréciations de l'oeuvre de Cabanès par les MM. les docteurs J. Noir, Paul Voivenel, Jean-Louis Faure, Euzière, Senevet, Laignel-Lavastine, Babonneix, Jean Séval, M. Pierre Calel, de la Société des Gens de Lettres, M. Albin Michel, éditeur, M. Davidou, maire de Gourdon.

12.              CARDINAL (Harold). La Tragédie des Indiens du Canada. Montréal, Edition du Jour, 1970, in-8°, 225 pp, traduit de l'anglais (The unjust society : the tragedy of Canada's Indians), biblio, broché, couv. illustrée, bon état

            30

Harold Cardinal (1945-2005) était un infatigable défenseur des droits des Autochtones. Par son travail, il a su mettre les questions autochtones sur le devant de la scène au Canada et démontrer l'importance des droits issus des traités et du droit à l'autodétermination.

13.              [CÉLINE] – GUENOT (Jean). Céline, écrivain arrivé, 1894-1994. Saint-Cloud, Editions Guenot, 1993, in-8°, 302 pp, broché, couv. à rabats, bon état. Edition originale, un des 500 ex. numérotés sur vergé de chiffon

            40

Un ouvrage allègre et iconoclaste publié l'année du centenaire de la naissance de l’écrivain.

14.              [CÉLINE]. Actes du colloque international de Paris L.-F. Céline (20-21 juin 1986). ‎Tusson et Paris, Editions du Lérot et Société des Etudes Céliniennes, 1987, in-8°, 302 pp, 8 pl. d'illustrations hors texte, table alphabétique des auteurs, broché, couv. illustrée, bon état. Edition originale

            40

22 contributions d'Albert Chesneau, Alain Cresciucci, Alice Kaplan, Eric Mazet, Annie Montaut, Philippe Roussin, etc.

15.              [CHESNEY, George]. Bataille de Dorking. Invasion des Prussiens en Angleterre. P., Henri Plon, 1871, in-12, 149 pp, préface de Charles Yriarte, broché, couv. illustrée par H. de Hem, dos factice, état correct. Edition originale

            40

Paru en mai 1871 en Angleterre, l'ouvrage “The Battle of Dorking” connut un retentissement remarquable et donna lieu à l'édition de nombreuses brochures qui le réfutaient, le complétaient ou le critiquaient. Dès août 1871, il est traduit en français et longuement préfacé par Charles Yriarte. Signe de l'intérêt que l'Europe toute entière prend à cette fable qui, après la foudroyante victoire allemande sur la France, en 1870, trouve toute sa raison d'être. Cette courte nouvelle uchronique se présente sous la forme d'un récit : en 1921, un ancien volontaire anglais raconte à ses enfants comment, cinquante ans auparavant, après l'annexion du Danemark et de la Hollande par le Reich allemand, la flotte anglaise a été défaite sur mer par la flotte prussienne. Puis comment l'Angleterre envahie est définitivement battue lors de la bataille de Dorking, malgré le courage et la détermination des miliciens et des volontaires, par les armées prussiennes. Et simultanément le monde se recompose : les Etats-Unis absorbent le Canada ; l'Espagne, Gibraltar... A la fois récit d'anticipation, texte politique et prémonitoire, destiné à faire prendre conscience à tous du danger que représente, à terme, l'émergence de la puissance allemande en Europe, une remarquable nouvelle de guerre spéculative (une des premières du genre).

16.              Collectif. Mille ans de cultures ashkénazes. Ouvrage dirigé par Jean Baumgarten, Rachel Ertel, Itzhok Niborski, Annette Wieviorka. Liana Levi, 1994, fort in-8°, 658 pp, 48 pl. de photos hors texte, biblio, glossaire, index, liste des collaborateurs, cart. éditeur lég. abîmé, sans la jaquette, qqs rares marques au crayon en marges, bon état. Edition originale

            30

Cet ouvrage se propose d'offrir dans toute sa diversité, à un public éclairé mais non spécialisé, l'histoire d'un univers à la fois mal connu et central dans la culture européenne, univers qui s'étend géographiquement de l'Alsace à l'Ukraine, et de la mer du Nord à l'Italie. Sur une si grand étendue, les raisons de cohérence ne manquent pourtant pas : un creuset d'origine unique, une organisation communautaire semblable, une même langue, le yiddish. Les populations qui les côtoient balancent entre bienveillance et rejet. Les Juifs eux-mêmes sont partagés entre la volonté de maintenir leur identité et celle de s'intégrer. Ce sont les cultures nées de cette histoire complexe qui sont abordées ici.

17.              DELBOURG-DELPHIS (Marylène). Le chic et le look. Histoire de la mode féminine et des mœurs de 1850 à nos jours. Hachette, 1981, in-8°, 280 pp, 20 illustrations dans le texte, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

            25

Analyse chronologique de la mode féminine de 1850 à nos jours, cet essai est une histoire des faux-semblants révélateurs de la relation tantôt subie, tantôt choisie des femmes à l'univers quotidien. Enquête sur les conditions d'apparition des modes et les principes subtils qui régissent ces fantaisies quasi obligatoires, “Le chic et le look” décrit la traduction originale de l'histoire dans le monde irréductible de l'apparence, la réverbération sur les visages et les silhouettes d'événements aussi différents qu'une grande exposition des peintres vénitiens au Grand Palais, que la guerre de Crimée, celles de 14-18 ou de 39-40, ou l'apparition du twist... — "Marylène Delphis-Delbourg a écrit une histoire de la mode qui est également une histoire des femmes et des « mentalités »." (Steven Zdatny)

18.              DELUMEAU (Jean) et Daniel ROCHE (dir.) Histoire des pères et de la paternité. Larousse, 1990, pt in-4°, 477 pp, préface de Jean Delumeau, nombreuses illustrations dans le texte et hors texte en noir et en couleurs, biblio, index, reliure simili-cuir de l'éditeur, jaquette illustrée, bon état

            40

Qu'éprouvait l'homme d'autrefois devant son nouveau-né ? Quel était son rôle et comment l'assumait-il ? Quels sont les grandes mutations, les ruptures, les invariants dans la durée ?Cette longue et passionnante enquête sur le père et la paternité, Jean Delumeau et Daniel Roche l'ont entreprise ici avec une équipe d'historiens démographes, littéraires, iconologues, juristes... L'image du père et de son autorité est véhiculée depuis l'aube des temps dans les consciences collectives et les institutions, mais de sa présence effective auprès de l'enfant et de son vécu quotidien on ignore presque tout. L'Histoire des pères et de la paternité est un long regard porté sur des siècles d'une histoire presque inconnue...

19.              DOLLÉANS (Edouard). Histoire du Mouvement ouvrier. Armand Colin, 1953-1967, 3 vol. in-8°, 399, 365 et 424 pp, préface de Lucien Febvre, index dans chaque volume, brochés, couv du tome II lég. salie, dos du tome III jauni, bon état (Coll. Economies, sociétés, civilisations)

            90

Tome I : 1830-1871 (7e éd. 1967) ; Tome II : 1871-1920 (6e éd. 1967) ; Tome III : de 1921 à nos jour (1ère éd. 1953). — "Une vaste fresque grandiose, dont les larges plans lumineux n'écrasent cependant pas les grandes figures individuelles surgies à telle et telle place. Pas de bibliographie, mais quelle énorme information, où les documents de toute espèce, d'accès souvent difficile, sont complétés par des souvenirs personnels sur les personnes et sur les événements ! (...) Une oeuvre de grande valeur scientifique, véritablement riche et magnifiquement homogène, à l'impartialité compréhensive." (Georges Bourgin, Revue Historique) — "L'Histoire du mouvement ouvrier est un classique pour tous les lecteurs qui s'y intéressent depuis 1936, date de publication du premier volume. C'est en 1939 que paraissait le tome II. Cette histoire était cependant incomplète : elle s'arrêtait aux lendemains de la première guerre mondiale, à l'aube d'une nouvelle période. Le tome III continue et achève cette biographie du mouvement ouvrier de 1921 à nos jours." (prière d'insérer du tome III)

20.              DRAPER (John William). Histoire du développement intellectuel de l'Europe. P., Librairie internationale A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, 1868-1869, 3 vol. in-8°, 390, 400 et 350 pp, traduction de l'anglais par L. Aubert, seule édition française autorisée, reliures demi-chagrin vert, dos à 4 nerfs, titres et caissons dorés, tranches marbrées (rel. de l'époque), dos et plats frottés, bon état

            120

"Le lecteur ne manquera point de reconnaître, je l'espère, que cette histoire du progrès des idées et des opinions est faite à un point de vue qui jusqu'ici a été à peu près entièrement négligé. Il y a deux méthodes pour traiter les questions philosophiques : la méthode littéraire et la méthode scientifique. Lorsque l'on traite un sujet par la première de ces méthodes, beaucoup de choses restent effacées, qui prennent une importance considérable lorsque l'on considère leurs rapports scientifiques. C'est la seconde méthode que j'ai adoptée. Le progrès social est aussi absolument gouverné par les lois naturelles que le développement du corps. La vie de l'individu est une miniature de la vie de la nation. La démonstration de ces propositions forme l'objet spécial de cet ouvrage..." (John William Draper, préface)

21.              DROUIN (Henri). Femmes damnées. Gallimard, 1929, in-12, 195 pp, 4 pl. d'illustrations hors texte, biblio, broché, bon état (Coll. Les Documents bleus)

            30

Le docteur Henri Drouin, ancien médecin de l’hôpital Broca, publie cet ouvrage en 1929. Il sera réédité en 1945, aux éditions « La Vulgarisation scientifique » avec un sous-titre bien plus explicite : « Essai sur les carences sexuelles féminines dans la littérature et dans la vie ». — "Les femmes damnées, ce sont proprement celles que tourmente une libido trop ingénieuse ou affolée, et qu'on délivrait autrefois du démon à coups de matraque. Je ne vois pas très bien l'intérêt que pourra prendre la lectrice-qui-n'est-point-damnée à cette étude pseudo-médicale. Quant aux autres, elles relèvent de traitements assidus que ce livre ne peut prétendre à remplacer..." (Gus Bofa, Le Crapouillot, octobre 1929)

22.              DUBECH (Lucien). Poèmes. P., La Cité des Livre, 1928, pt in-8°, 115 pp, broché, couv. rempliée illustrée d'une vignette, bon état. Edition originale, un des 1000 ex. numérotés sur vergé d'Arches

            20

23.              ELIAS (Norbert). La Civilisation des moeurs. Calmann-Lévy, 1973, in-8°, 342 pp, traduit de l'allemand, broché, couv. à rabats, bon état (Coll. Archives des sciences sociales). Edition originale en français

            25

Comment se tenait-on à table au Moyen Age ? Comment se mouchait-on à la Renaissance ? De quelle époque datent les pudeurs associées au comportement sexuel ? Norbert Elias analyse les mœurs de la civilisation occidentale et étudie leur transformation de la fin du Moyen Âge à l'époque contemporaine. Des exemples amusants et inattendus, des textes peu connus et pleins de surprises émaillent ce livre savoureux. D'une chanson coquine à un manuel de savoir-vivre, d'une tirade de moraliste à un recueil de proverbes, à chaque fois brillamment commentés, Norbert Elias donne au mot "civilisation" un sens nouveau et original, basé sur l'étude concrète des moeurs. Ce livre d'un précurseur est devenu un classique de la réflexion sociologique.

24.              EMMANUEL (Arghiri). L'Echange inégal. Essai sur les antagonismes dans les rapports économiques internationaux. Maspero, 1972, in-8°, 422 pp, préface et remarques théoriques de Charles Bettelheim, reliure toile gris-bleue, pièce de titre chagrin rouge (rel. de l'époque), bon état (Coll. Economie et socialisme). Bel exemplaire

            30

Arghiri Emmanuel (1911-2001) est un économiste grec d'inspiration marxiste qui s'est intéressé aux échanges internationaux et en particulier à la situation des pays en voie de développement. Il est notamment connu pour ses écrits sur l'échange inégal. — "Le Capital de Marx, on le sait, ne contient pas d'analyse théorique des relations économiques internationales. A. Emmanuel a pensé, à juste titre, qu'il fallait tenter de combler cette lacune. Son ouvrage ne manquera pas de susciter un grand intérêt, puisqu'il veut renouveler l'ensemble de la théorie du commerce extérieur, et particulièrement l'analyse de la détermination des termes de l'échange entre les nations. (...) Il y a là, nous semble-t-il, une analyse qui est capable de faire progresser dans une mesure importante la théorie du commerce international. Certes, le modèle utilisé par l'auteur, très proche des modèles utilisés par Marx (pour l'analyse de la « reproduction »), doit apparaître aujourd'hui comme rudimentaire. Mais on construirait assez aisément un modèle plus complet et plus réaliste..." (Henri Denis, Revue économique, 1970)

25.              FAUVELLE (François-Xavier). L'Afrique de Cheikh Anta Diop. Histoire et idéologie. P., Karthala, 1996, in-8°, 237 pp, préface d'Elikia M’Bokolo, une photo de Cheikh Anta Diop en frontispice, 9 illustrations et cartes, annexes, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

            100

Cheikh Anta Diop (1923-1986), l'auteur de "Nations nègres et culture", est certainement la figure la plus influente de l’africanisme contemporain. Il n’est pas un domaine (histoire, linguistique, égyptologie...) qu’il n’ait balisé et où ses thèses, reprises ou critiquées, ne soient devenues incontournables. Sa pensée, décisive parfois, vigoureuse à défaut d’être toujours rigoureuse, suscite le débat entre partisans et adversaires. Tous sont pourtant d’accord pour l’admettre : Diop fait date. Il manquait jusqu’ici une approche critique globale de cette œuvre, qui proposerait en même temps la synthèse des réserves localisées émises par d’autres historiens. — "L’auteur présente une approche critique globale de la pensée de Cheikh Anta Diop, la figure la plus influente de l’africanisme contemporain. Refusée en Sorbonne, la thèse de Diop avait fait l’effet d’une bombe dans le milieu intellectuel des années 50 : dans "Nations nègres et culture", il avait cherché à rompre avec la « falsification de l’histoire », et à raccorder l’histoire africaine avec celle de l’Egypte et de l’Ethiopie. Se gardant de prendre parti sur le fond, François-Xavier Fauvelle s’attache à situer les sources et la méthodologie de la pensée, aussi féconde que controversée, de celui que dans sa préface Elikia M’Bokolo, lui-même du métier, qualifie « d’historien le plus populaire d’Afrique »." (Philippe Leymarie, Le Monde diplomatique)

26.              FERRÉOL (Gilles)(dir.) Histoire de la pensée sociologique. Armand Colin, 1994, in-8°, 192 pp, index des noms, index thématique, broché, qqs rares soulignures crayon, bon état (Coll. Cursus)

            20

Cet ouvrage présente l'histoire de la pensée sociologique à partir des précurseurs et fondateurs de cette science. Chaque partie est consacrée à un auteur : Montesquieu, Comte, Tocqueville, Marx, Pareto, Durkheim, Simmel et Weber. Pour chacun d'eux, les auteurs présentent des points de repères biographiques, une synthèse des oeuvres, une explication des notions ou des concepts clés, une présentation des principales problématiques, une confrontation avec des thèmes d'actualité et une sélection d'ouvrages de référence.

27.              FOUCAULT (Michel). Dits et écrits 1954-1988. Edition publiée sous la direction de Daniel Defert et François Ewald avec la collaboration de Jacques Lagrange. Gallimard, 2001, 2 forts vol. in-8°, 1708 et 1736 pp, biblio, index, brochés, couv. illustrées, bon état (Coll. Quarto)

            50

Volume 1, 1954-1975 ; Volume 2, 1976-1988. — « Si je devais écrire un livre pour communiquer ce que je pense déjà, avant d'avoir commencé à écrire, je n'aurais jamais le courage de l'entreprendre. Je ne l'écris que parce que je ne sais pas encore exactement quoi penser de cette chose que je voudrais tant penser. [...] Je suis un expérimentateur en ce sens que j'écris pour me changer moi-même et ne plus penser la même chose qu'auparavant. » (Michel Foucault, 1978) — Ces Dits et écrits, qui réunissent, parallèlement à ses grands livres, la totalité des textes publiés du vivant de Michel Foucault (1926-1984), constituent l'autobiographie intellectuelle de l'un des grands esprits du XXe siècle. On y découvre l'immensité de sa culture, la variété de ses préoccupations, une curiosité toujours en éveil, une liberté et une générosité de parole et d'engagement, qui permettent de mieux cerner le personnage et éclairent la lecture de ses ouvrages. Publiés dans l'ordre chronologique, ces conférences, préfaces, articles, essais et entretiens, croisés avec la biographie qui les précède, donnent la possibilité de suivre les cheminements de sa pensée, son perpétuel renouvellement.

28.              FUKUYAMA (Francis). La Fin de l'histoire et le dernier homme. Flammarion, 1992, gr. in-8°, 452 pp, biblio, index, broché, bon état. Edition originale en français

            25

Le livre de Francis Fukuyama a suscité de multiples polémiques. On a cru le réfuter, avec facilité. N'annonçait-il pas la fin de l'Histoire, et le triomphe de la démocratie libérale ? Or, si on a vu s'effondrer les derniers totalitarismes, on n'en a pas fini avec la violence, avec la guerre, avec l'injustice. Sans doute, et Fukuyama le sait bien. Son propos est autre. Sa perspective est mondialiste. Nous savons que la révolution est terminée, qu'un cycle s'est achevé, et que le nouveau n'est peut-être que le retour du pire ou l'extension de ce qui existe. Le devenir de la démocratie mérite qu'on médite les réflexions de Fukuyama, elles ne se réfutent pas aussi aisément qu'on le croit.

29.              GARÇON (Maurice). La Justice contemporaine, 1870-1932. Grasset, 1933, fort in-8°, 758 pp, index, broché, couv. défraîchie, trace de mouillure marginale, état correct, ex. du SP

            25

"Cette étude, qui emprunte sa substance à une masse considérable de documents de tous ordres, offre un vif intérêt. Il s'agit, au vrai, d'une histoire « très anecdotique », menée avec verve par quelqu'un qui sait voir et écrire. Me Maurice Garçon restitue l'atmosphère des procès qu'il raconte et multiplie les petits détails suggestifs." (Robert Schnerb) — "Parmi les nombreux ouvrages récemment parus sur l'histoire récente ou contemporaine, nous devons noter celui de M. Garçon qui se distingue par une grande objectivité, d'ailleurs voulue, une documentation abondante et précise, un exposé très clair de faits souvent embrouillés. (...) Les chapitres qui nous paraissent peut-être les plus originaux sont ceux relatifs à la Justice de la Commune..." (Michel Reulos, Revue d'histoire moderne, 1934)

30.              GIDE (Charles) et Charles RIST. Histoire des doctrines économiques depuis les physiocrates jusqu'à nos jours, cinquième édition revue et corrigée, éd. 1926, nouveau tirage 1929. P., Librairie du Recueil Sirey, 1929, in-8°, xvi-814 pp, index, reliure demi-percaline verte, dos lisse avec pièce de titre basane vermillon, fleuron et double filet dorés (rel. de l'époque), bon état

            60

"En mai 1909 a paru à la Librairie Larose et Ténin, à Paris, une Histoire des doctrines économiques depuis les physiocrates jusqu'à nos jours, qui nous semble d'une importance peu courante", écrivait Léon Walras en 1910 pour saluer la publication de cet ouvrage. Un siècle plus tard, le livre garde, entière, cette importance peu courante, qui en fit la figure de référence de tous les manuels d'histoire de la pensée économique publiés depuis lors. Charles Gide et Charles Rist y développent une vision ouverte de l'économie politique comme doctrine, qui replace l'analyse économique au coeur d'une réflexion plus générale sur la société. C'est dans ce dialogue renoué entre le savant et le politique que se constitue le fil rouge d'une histoire toujours en train de s'écrire.

31.              GOFFMAN (Erving). La Mise en scène de la vie quotidienne. 1. La Présentation de soi. Editions de Minuit, 1983, in-8°, 251 pp, traduit de l'anglais, index, broché, couv. illustrée, soulignures crayon sur 2 pages, bon état (Coll. Le Sens commun)

            15

Rencontres fortuites, échanges de paroles, de regards, de coups, de mimiques, de mots, actions et réactions, stratégies furtives et rapides, combats ignorés de ceux-là mêmes qui se les livrent avec l'acharnement le plus vif, telle est la matière première qui constitue l'objet, inhabituel, de la présentation de soi. Pour ordonner ces miettes de vie sociale – résiduelles pour la sociologie canonique qui les néglige – sur lesquelles il concentre l'attention la plus minutieuse, Goffman prend le parti de soumettre à l'épreuve de l'explicitation méthodique une intuition du sens commun : Le monde est un théâtre. Le vocabulaire dramaturgique lui fournit les mots à partir desquels il construit le système des concepts propre à abstraire de la substance des interactions quotidiennes, extérieurement dissemblables, les formes constantes qui leur confèrent stabilité, régularité et sens. Ce faisant, Goffman élabore dès La présentation de soi, son premier livre, les instruments conceptuels et techniques à partir desquels s'engendre une des œuvres les plus fécondes de la sociologie contemporaine et qui sont peut-être aussi au principe de la constitution des catégories fondamentales d'une nouvelle école de pensée : en rompant avec le positivisme de la sociologie quantitative en sa forme routinisée et en s'accordant pour tâche de réaliser une ethnographie de la vie quotidienne dans nos sociétés, La présentation de soi peut être tenu pour un des ouvrages qui sont au fondement du courant interactionniste et, plus généralement, de la nouvelle sociologie américaine.

32.              GRMEK (Mirko D.) et Bernardino FANTINI (dir.) Histoire de la pensée médicale en Occident. 2. De la Renaissance aux Lumières. Seuil, 1997, gr. in-8° carré, 376 pp, biblio, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état

            45

Par Raffaele Bernabeo, Allen G. Debus, O. Faure, Mirko D. Grmek, Renato G. Mazzolini, Henri H. Mollaret, Roy Porter, Roselyne Rey, Guenter B. Risse, Gerhard Rudolph. "Cette histoire intellectuelle de l'art médical dans les civilisations dites occidentales (monde méditerranéen d'abord, puis les pays de l'Europe de l'Ouest et du Nord, enfin tous les continents, Amérique du Nord en tête) tient pour essentielles les relations qu'entretiennent les connaissances médicales avec les mentalités, la philosophie et les diverses sciences et techniques. Au lieu de thésauriser les faits et de se limiter aux abondantes listes des noms, dates et découvertes qui jalonnent l'histoire de l'art médical, cet ouvrage veut en dégager les idées-guides. La reconstruction historique des transformations lentes comme des mutations brusques subies par les théories et pratiques médicales présente tant les diverses influences exercées sur le développement de la pensée médicale que l'impact de cette pensée sur les autres branches du savoir et sur le comportement humain. L'étude de la pathocénose, c'est à dire l'ensemble des états pathologiques caractérisant chaque population historique, amène à retracer aussi les grandes lignes de la réalité changeante des maladies. Les différents volumes de cet ouvrage ont été réalisés avec le concours d'une équipe internationale de spécialistes maîtrisant les méthodes adaptées aux diverses époques et aux problématiques particulières. Médecins et biologistes, historiens et sociologues, philologues et philosophes ont collaboré dans un cadre qui assure à l'ensemble son unité sans gommer la spécificité de chaque regard." (M. G.)

33.              GUTTON (Jean-Pierre). Naissance du vieillard. Essai sur l'histoire des rapports entre les vieillards et la société en France. Aubier, 1988, in-8°, 279 pp, 11 documents in fine, biblio, broché, couv. illustrée, surlignures stabilo sur 2 pages (pp. 271-272), bon état (Coll. historique)

            25

Les sociétés anciennes ont longtemps eu une conception des âges héritée du Moyen Age. On y distinguait la vieillesse “verde et crue” de 55 à 65 ans et la vieillesse “décrépite” au-delà. Dans la première “les hommes peuvent encore vaquer à leurs ordinaires exercices, se marier, faire des enfants et frustrer de leurs successions leurs héritiers prétendus”. Mais, dans la seconde, devenus inutiles, ils radotent, mangent, boivent et dorment le reste du temps. Le vieillard n'est guère valorisé. Entre la fin du XVIIe siècle et l'époque révolutionnaire il y a, au contraire, une évolution qui conduit à reconnaître la spécificité de la vieillesse et à en faire un âge digne...

34.              HELLER (Leonid). De la Science-fiction soviétique. Par delà le dogme, un univers. Lausanne, L'Âge d'Homme, 1979, in-8°, 294 pp, traduit du russe, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Outrepart)

            25

35.              IMBERT (Jean)(dir.) Histoire des hôpitaux en France. Toulouse, Privat, 1982, pt in-4°, 559 pp, très nombreuses illustrations dans le texte, chronologie, biblio, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état (Prix Broquette-Gonin de l'Académie française 1983)

            90

Par Michel Mollat (du VIe au XVe siècle), Jean-Pierre Gutton (du XVIe siècle à 1789), Jean Imbert (la Révolution, 1789-1795, les structures juridiques, les structures économiques, les structures d'accueil, 1796-1941), Pierre Raynaud et Louis Veyret (1941-1980). — "Il n'existait pas jusqu'à ce volume un travail d'ensemble consacré aux hôpitaux en France. Nul n'était plus qualifié que Jean Imbert pour combler cette lacune. Depuis son Mémoire de 1947 sur « Les hôpitaux en droit canonique », du milieu du XIIe siècle à l'aube du XIVe, nombreux sont les livres ou les articles qu'il a consacré à ce sujet. Son goût et son sens de l'administration l'avaient d'autre part conduit à suivre de près la vie hospitalière comme conseiller technique du ministre de la Santé, préparant sous son autorité l'ordonnance hospitalière de 1958 et la circulaire ministérielle sur « l'humanisation des hôpitaux ». Malgré ses compétences et sa rare puissance de travail, il a cependant souhaité s'assurer, pour cette vaste entreprise, le concours d'historiens (M. Mollat et J.-P. Gutton) et de spécialistes de la vie hospitalière (P. Raynaud et L. Veyret). L'ouvrage se veut accessible à un large public. Aucun appareil critique n'y ajoute le poids d'une lourde érudition, mais la précision et la netteté du propos de chacun témoignent de la sûreté de l'information. On ne saurait dire de l'abondante iconographie, image le plus souvent de la déchéance physique ou de la misère, qu'elle « agrémente » ce livre. Elle le complète par des documents variés et bien choisis. La moitié du volume est consacré à l'époque contemporaine, de la loi du 16 vendémiaire an V à 1980..." (J. Gaudemet, Revue historique de droit français et étranger, 1983)

36.              JULLIARD (Jacques). Les gauches françaises, 1762-2012 : Histoire, politique et imaginaire. Flammarion, 2012, gr. in-8°, 943 pp, sélection bibliographique, index, broché, bon état

            20

Ce livre est la première synthèse sur les gauches françaises, du XVIIIe siècle à nos jours, des philosophes des Lumières à François Hollande. Il montre ce que la gauche a retenu de chaque période historique : l'idée de progrès du XVIIIe siècle finissant, les droits de l'homme de la Révolution, le parlementarisme de la monarchie censitaire, le suffrage universel de 1848, la laïcité de la IIIe République, la civilisation du travail du Front populaire, la patience du pouvoir de François Mitterrand. Pour finir, il distingue quatre gauches : libérale, jacobine, collectiviste, libertaire. L'arrière-plan intellectuel de chaque période est éclairé par des "portraits croisés", à l'imitation de Plutarque – de Voltaire et Rousseau en passant par Robespierre et Danton, Lamartine et Hugo, Clemenceau et Jaurès, jusqu'à Sartre et Camus, et enfin Mendès France et Mitterrand... Une vision à la fois historique et anthropologique.

37.              LABBÉ (Antoine). Le destin de Worms & Cie. Grandeur et chute d'une société de personnes. P., Félix Torres, 2010, in-8°, 135 pp, 8 pl. d'illustrations en couleurs hors texte, broché, bon état (Coll. Mémoires d'entrepreneurs), envoi a.s.

            25

Puissants, craints, secrets, MM. Worms & Cie ont marqué l'histoire du capitalisme et l'histoire de France tout court, du négoce de charbon et du pétrole à leur rôle contesté sous Vichy, sans oublier l'étoile financière des années 1980... Le groupe Worms a pourtant disparu. Antoine Labbé, héritier des familles fondatrices restitue ce destin exceptionnel et interroge son étonnant échec final. Au début des années 2000, le Groupe Worms, fondé en 1848 par un banquier marchand de génie, Hypolite Worms, disparaissait sans coup férir, l'épilogue d'un destin exceptionnel achevé dans l'indifférence. Puissants, craints, secrets, MM. Worms & Cie ont pourtant marqué l'histoire du capitalisme français, sinon l'histoire de France tout court. Du commerce de charbon de la Révolution industrielle à celui du pétrole au XXe siècle, de la flotte Worms au pavillon blanc et bleu flottant partout sur le globe à la banque d'affaires et à l'assurance. Sans oublier un rôle contesté sous l'Occupation, qui vaudra au Groupe la sulfureuse réputation de la Synarchie. Ce n'est pas fini. Worms renaît de ses cendres après 1945, surmonte la nationalisation de 1982 qui lui enlève sa banque, devient l'une des étoiles financières des golden eighties... avant que l'affaire des Ciments Belges, qui entache le nom Worms, puis l'OPA lancée par François Pinault en 1998, suivie de celles des AGF, des Generalli et d'Allianz ne lui donnent le coup de grâce. Passé sous le contrôle des Agnelli, le nom de Worms & Cie disparaît définitivement en 2004-2005.

38.              LAPEYSSONNIE‎ (Léon). ‎La médecine coloniale. Mythes et réalités. Seghers, 1988, in-8°, 310 pp, 8 pl. de gravures et photos hors texte, une carte, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Médecine et histoire)

            30

"L'ouvrage particulièrement tonique du médecin général L. Lapeyssonnie a le mérite d'être une mise au point claire et compréhensible pour tout un chacun. De style agréable et parfois caustique, l'auteur montre que l'action sanitaire européenne ne date pas d'aujourd'hui et qu'il faut avoir quelque idée de ce qui a été fait pour mieux comprendre les problèmes actuels. L'auteur décrit les principales étapes du service de santé colonial français de Colbert à la création des écoles de médecine navale où furent formés la quasi-totalité des médecins coloniaux. Ils participèrent à toutes les actions coloniales et furent les acteurs des principales découvertes scientifiques. Grâce à quelques tableaux, le médecin général Lapeyssonnie donne un aperçu des réalisations effectuées, de l'évolution des différentes affections et des problèmes posés par la médecine préventive et la médecine mobile. L'épidémiologie est brièvement abordée à travers la peste, le choléra, la fièvre jaune, la variole. Le portrait du médecin colonial est frappant de vérité pour qui connaît un tant soit peu ce milieu. Si le service de santé colonial français occupe une place de choix, l'auteur n'omet pas les autres services de santé coloniaux anglais, belge, dont il se plaît à souligner l'ampleur, et portugais..." (Danielle Domergue-Cloarec, Revue française d'histoire d'Outre-Mer, 1990) — "9000 formations sanitaires créées et gérées dont 41 hôpitaux généraux, 593 hôpitaux secondaires, 2000 dispensaires ruraux, 6000 maternités, 4 écoles de médecine, 2 écoles d'assistants médicaux, 19 écoles d'infirmiers diplômés, 14 instituts Pasteur, de grands services mobiles de médecine préventive...", tel est le bilan des soixante années de la médecine coloniale française. Un dernier chiffre, étonnant: les 5000 "médecins coloniaux" (y compris les pharmaciens et gestionnaires) qui ont vécu cette aventure lui ont donné 750000 mois de leur vie! "Qui a fait mieux et où ?", comme le demande le doyen Payet. L'ouvrage de Lapeyssonnie ne se borne pas à ce rappel, pourtant nécessaire, des succès et des contraintes physiques, sociologiques, matérielles et pathologiques qui ont pesé sur cette œuvre, ces dernières n'ayant d'ailleurs pas disparu avec l'indépendance des territoires coloniaux. Il analyse les facteurs qui ont permis l'utilisation optimale des ressources humaines et financières mises enjeu et dont les plus visibles étaient l'unité de doctrine, la cohésion dans l'exécution et le suivi, autrement dit la persévérance dans l'effort. L'histoire ne se répète pas, elle bégaie, a-t-on dit. Elle aurait même tendance à bafouiller de nos jours, surtout dans le domaine de l'aide médicale aux peuples malheureux. Cette grande leçon du passé que nous donne ce livre ne pourrait-elle servir à mettre un peu de rigueur dans le discours généreux mais souvent futile qui entoure l'assistance au Tiers monde, comme si l'on voulait ignorer les tristes réalités pour mieux ciseler la beauté de ce qui n'est alors qu'un geste, pour ne pas dire une gesticulation ? (4e de couverture)

39.              LECLERC (Félix). Adagio. Contes. Montréal, Québec, Editions Fides, 1976, in-8° carré (16 x 20,4), 157 pp, illustrations de Marcellin Dufour (4 pl. hors texte en couleurs et la couverture), lexique, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

            20

Avant de se faire connaître sur les grandes scènes du monde francophone, Félix Leclerc avait su charmer une foule d'auditeurs puis de lecteurs avec une série de contes qui se présentent comme une symphonie en trois mouvements : Adagio, Allegro et Andante. Ces trois recueils de Félix, qui maîtrise toutes les techniques de l'art de conter, ont connu un succès sans précédent. Adagio, publié pour la première fois en 1942, regroupe dix-huit contes ou récits réalistes pour la plupart qui témoignent de l'idéologie de la société québécoise des années 1940. Félix, humaniste et philosophe, y chante entre autres thèmes la grandeur de l'amour, l'importance de la fraternité humaine, l'entraide et le partage, et il excelle à peindre l’univers des pauvres et des laissés-pour-compte, qui se heurtent trop souvent à l’indifférence des puissants. Bonheurs simples, fraternité entre les humains, joies de la vie champêtre composent un univers que les lecteurs retrouveront avec un plaisir renouvelé.

40.              LECLERC (Félix). Allegro. Fables. Montréal, Québec, Editions Fides, 1976, in-8° carré (16 x 20,4), 157 pp, illustrations d'Albert Rousseau (4 pl. hors texte en couleurs et la couverture), lexique, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

            20

Deuxième mouvement d'une symphonie amorcée avec Adagio (1944) et complétée avec Andante (1945), Allegro (1944) regroupe douze textes, sous-titrés à l’origine Fables, mais qui s'apparentent davantage aux contes animaliers traditionnels. Félix le conteur, comme son maître La Fontaine, se sert des animaux « pour instruire les hommes », pour leur enseigner les grandes lois de la vie. Les personnages non typés, depuis la simple petite mouche jusqu'à l'orignal, le roi de la forêt, cherchent le bonheur et la liberté. Ils sont appelés à exercer un choix, à grandir au contact des autres, leurs semblables, et à découvrir la vérité. Ainsi en est-il des hommes, qui doivent composer avec leur entourage afin de découvrir les valeurs de la vie et de la mort. Avec Allegro, Félix Leclerc livre un message d'amour et d'espoir.

41.              LEE (Rensselaer W.) Ut pictura poesis. Humanisme et théorie de la peinture : XVe-XVIIIe siècles. Macula, 1991, gr. in-8°, 216 pp, traduction et mise à jour par Maurice Brock, un frontispice et 41 illustrations, complément bibliographique, index des noms et des notions, broché, couv. illustrée, bon état

            40

Ut pictura poesis : la formule d'Horace ("la poésie est comme la peinture") a été paradoxalement inversée par les hommes de la Renaissance et de l'Âge classique. Pendant trois siècles, de Léonard à Reynolds, la peinture s'est flattée d'être "comme la poésie" : subordonnée à la littérature, dont elle a tiré ses sources d'inspiration et sa raison d'être. Cette rencontre se défait au dix-huitième siècle : – affirmation d'un réalisme qui entend puiser ses thèmes directement dans la nature ;– théories du génie et du sublime qui autorisent les excès de l'expression individuelle ; – travail des philosophes qui, tel Lessing (1766), veulent dégager la spécificité de chaque pratique artistique ; – autonomie croissante des constituants picturaux : couleur, texture, surface, etc. Pour nous conter l'histoire de cette transformation, l'auteur procède par rapprochements, citations, références ; il explicite tour à tour la théorie de l'art en Italie (de Dolce à Bellori), la doctrine de l'Académie et de ses adversaires (Félibien, de Piles, Du Bos), enfin les débats en Angleterre autour du magistère de Reynolds à l'aube du romantisme. Etude célèbre publiée pour la première fois en français, l'Ut pictura poesis de Lee a été actualisé par nos soins et doté d'une bibliographie moderne. (4e de couverture)

42.              LENOTRE (Théodore Gosselin, dit G.). De Belzébuth à Louis XVII. Affaires étranges. Grasset, 1950, in-12, 300 pp, 4 gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièces d'auteur et de titre basane noire, couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état (Coll. La petite Histoire, 13)

            30

"Une série de chroniques parues dans “le Temps” de 1899 à 1914. Les dons habituels de G. Lenotre n'y manquent pas. Lenotre estime que Louis XVII a dû s'évader du Temple, mais que l'évasion n'a jamais été démontrée scientifiquement. Quant à Naundorff, son imposture ne fait pas l'ombre d'un doute." (Georges Huisman, Hommes et mondes, 1951)

43.              LENOTRE (Théodore Gosselin, dit G.). Dossiers de police. Grasset, 1949, in-12, 278 pp, 4 gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièces d'auteur et de titre basane noire, couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état (Coll. La petite Histoire, 6)

            30

Dans cet ouvrage richement documenté, G Lenotre nous présente 35 histoires de police qui ont défrayé la chronique, depuis l'assassinat d'Henri IV jusqu'à des histoires aussi stupéfiantes que celle de Vrain-Lucas, audacieux faussaire qui vendit à prix d'or des lettres de Vercingétorix et autres célébrités antiques écrites en français (!) à un membre éminent de l'académie... La lecture de ce livre nous fait passer du rire à l'horreur, mais toujours avec plaisir tant le style de l'auteur est fluide et sa connaissance de l'histoire pointue. Un chapitre, p. 142-146, intitulé : l'évasion de « Bibi », est consacré à Michelot Moulin, le fameux chouan normand, qui s'échappa du fort de Joux où l'avait fait incarcérer le Premier Consul.

44.              LENOTRE (Théodore Gosselin, dit G.). En France jadis. Grasset, 1941, in-12, 348 pp, 8 gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièces d'auteur et de titre basane noire, couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état (Coll. La petite Histoire, 10)

            30

Au temps des pataches ; Le roi chez lui ; Médecin de Molière ; Le bonhomme Le Nôtre ; Jean Cavalier ; Gens de maison ; Milord l’Arsouille ; Alexandre Dumas cuisinier ; etc., etc. Selon les mots bien choisis de l’éditeur, Lenôtre a rendu l’histoire “amusante, libre, variée, pittoresque... il assemble une multitude de dessins précis, minutieux, d’une rare justesse de traits.”

45.              LENOTRE (Théodore Gosselin, dit G.). Existences d'artistes. De Molière à Victor Hugo. Grasset, 1941, in-12, 342 pp, 6 gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièces d'auteur et de titre basane noire, couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état (Coll. La petite Histoire, 11)

            30

"Les “Existences d'artistes”, de G. Lenotre (Grasset), sont un choix de ses chroniques relatives à la vie privée de quelques grands hommes des arts ou des lettres. Ces pages n'ont pas perdu leur fraîcheur, et permettent d'espérer que plusieurs recueils posthumes pourront être encore édités du plus amusant des historiens." (André Thérive, “Le Temps”, 10 janvier 1941)

46.              LENOTRE (Théodore Gosselin, dit G.). Héros d'aventures. Grasset, 1957, in-12, 313 pp, 8 gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièces d'auteur et de titre basane noire, couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état (Coll. La petite Histoire, 15)

            30

"La collection « La Petite Histoire » a pour objet de rassembler les quelque deux mille articles que le regretté G. Lenotre a publiés, pendant un demi-siècle et avec le talent que l'on sait, dans des journaux et des revues fort divers. Le quinzième volume, "Héros d'aventures", vient de paraître. Il groupe trente-deux récits où évoluent, avec le naturel et l'aisance des êtres vivants, Casanova ou Brummel, la chevalière de Fréminville ou Mme de Lavalette, – qui l'une et l'autre adoptèrent au moins durant une heure des vêtements d'un sexe qui n'était pas le leur, – Vincent de Paul en Barbarie, Franklin à Londres et Louise Contat rendant visite à Corvisart. Que le charmant conteur nous conduise chez les Hurons ou au sommet du Mont Blanc, du tripot de Mme Permon au taudis où sa fille – cette spirituelle et élégante duchesse d'Abrantès qui dilapida des millions, – devait expirer, on poursuit avec un intérêt sans cesse tenu en éveil le récit d'épisodes qui, sous la plume de Lenotre, constituent « une ample comédie aux cent actes divers et dont la scène est l'univers ». Et, en refermant ce livre, on s'aperçoit que, si les romans d'actualité composés à l'époque qu'évoque l'historien ont terriblement vieilli, les récits de « La petite Histoire » ont gardé toute leur fraîcheur." (Revue des Deux Mondes, 1958)

47.              LENOTRE (Théodore Gosselin, dit G.). Nos Français. Portraits de famille. Grasset, 1942, in-12, 284 pp, 4 gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièces d'auteur et de titre basane noire, couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état (Coll. La petite Histoire, 12)

            30

"Vient de paraître « Nos Français », par G. Lenôtre. Voici le dernier ouvrage du regretté auteur de la petite histoire. Tout le monde connaît et apprécie le style alerte et nuancé de G, Lenôtre, Aussi est-il inutile de s'étendre longuement sur la forme parfaite de ce nouveau recueil de croquis dont le sous-titre est « Portraits de famille », Pris un peu au hasard de notre histoire, la courageuse figure du marquis d'Arlandes compagnon d'ascension de Pilâtre de Rozier, celle non moins attachante du comte de More, « insurgent » d'Amérique ; l'épopée des soldats de la Révolution, l'attachement de Persigny pour Falloux, représentent autant d'incidents historiques oubliés et que G. Lenôtre replace en mémoire. Les 29 historiettes qui composent le volume ne peuvent laisser le lecteur indifférent. Chaque ligne, chaque paragraphe apporte un plaisir neuf et sain. L'auteur sait donner au plus modeste fait une tournure spirituelle et de bon goût qui augmente encore l'agrément de la lecture. Ce n'est pas sans un regret que l'on ouvre « nos Français » sur quelques menus détaillés de restaurants... au XVIIIe siècle." (Journal des débats politiques et littéraires)

48.              LENOTRE (Théodore Gosselin, dit G.). Paris et ses fantômes. Grasset, 1950, in-12, 318 pp, 4 pl. de gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièces d'auteur et de titre basane noire, couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état (Coll. La petite Histoire, 3)

            30

L'auteur a modestement adopté un procédé d'investigation un peu particulier : il se contente d'évoquer les fantômes. Paris en est peuplé. Tant de millions et de millions d'êtres y ont vécu, que tous les murs ont une histoire à raconter. On ne les connaît pas toutes, certes; mais, guidés par des souvenirs de lectures recueillis dans les « Mémoires » et les gazettes d'autrefois, ou dans les chroniques des fureteurs qui nous ont précédés, nous mêlons au plaisir de la flânerie celui d'écouter les vieilles pierres. Que de pèlerinages émouvants ! Le passé émerge de l'ombre ; les maisons qui ont vu l'histoire la racontent mieux que les livres...

49.              LENOTRE (Théodore Gosselin, dit G.). Sous le bonnet rouge. Croquis révolutionnaires. Grasset, 1946, in-12, 302 pp, 4 gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièces d'auteur et de titre basane noire, couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état (Coll. La petite Histoire, 8)

            30

Comment menait-on une grève en 1792 ? Que sont devenus les vainqueurs de la Bastille ? Pourquoi le peintre David a-t-il dessiné des costumes ridicules pour les élèves de l'école de Mars ? Qui étaient Cadet Rousselle, Ange Pitou ? Pourquoi Rouget de l'Isle, vieux moribond, tremble-t-il dès que résonne sa "Marseillaise" ? Les réponses sont "Sous le bonnet rouge"...

50.              LETURMY (Michel). Dieux, héros et mythes. Club Français du Livre, 1958, in-8°, (18)-718-(8) pp, 32 illustrations hors texte, notes et lexiques, biblio, reliure toile écrue de l'éditeur avec une illustration runique estampée en noir au 1er plat, dos lisse (lég. sali) avec titres en rouge, bon état (Coll. Merveilles). Edition numérotée

            25

Mythologies gréco-romaine, hindoue, iranienne, celtique, scandinave/germanique, ougro-finnoise, chinoise, africaine, sémitique.

51.              MALET (Albert) et Jules ISAAC. Histoire de France de 1774 à 1851. Deuxième année. Programmes de 1920. P., Hachette, s.d. (v. 1925), in-12, (4)-228 pp, 85 gravures et cartes, cart. éditeur, bon état

            20

52.              MALET (Albert) et Jules ISAAC. Histoire de France du XVIe siècle à 1774. Première année. Programmes de 1920. P., Hachette, s.d. (v. 1925), in-12, 310 pp, 104 gravures et cartes, cart. éditeur, bon état

            20

53.              MARCADÉ (Valentine). Art d'Ukraine. Lausanne, L'Âge d'Homme, 1990, in-4°, 348 pp, 60 illustrations en couleurs sur 24 pl. hors texte et 112 illustrations en noir sur 40 pl. hors texte, appendices, notes, index, reliure cartonnée illustrée de l'éditeur, bon état (Slavica, Ecrits sur l'art)

            40

"Il y a très peu de publications sur l'art ukrainien. Nous avons en France et plus largement en Occident réalisé la plupart du temps des expositions de l’art russe ou de l’art slave. Les grandes expositions qui se sont tenues récemment au Louvre ou au musée d’Orsay présentaient une sorte de panorama d’une culture slave ou russe qui englobait l'Ukraine. Nous manquons cruellement d'outils de références, de données sur la culture ukrainienne et quand il en existe, ils sont souvent indisponibles. Art d'Ukraine, l'ouvrage fondamental de Valentine Marcadé, le seul livre en langue française sur les avant-gardes ukrainiennes, a été édité il y a trente ans et il est difficile aujourd’hui de se le procurer." (Sylvain Amic, directeur du musée des Beaux-Arts de Rouen) — "La publication du livre de Valentine Marcadé est un événement dans le processus d'approfondissement de la connaissance de la culture ukrainienne par l'Occident. L'aube de cette culture a été marquée par le brillant développement de l'art dans l'État kiévien. Cependant les péripéties néfastes de l'histoire dont le résultat fut l'appartenance du territoire de l'Ukraine à la Lituanie, la Pologne et la Russie ont produit, pour un observateur extérieur, une aberration selon laquelle la culture ukrainienne, fut amalgamée à la culture des nations voisines. La restitution de la vérité historique est le premier mérite du livre de V. Marcadé. Son deuxième mérite est la présentation des faits esthétiques dans le large contexte de la vie sociale et la démonstration de l'enracinement profond de l'art ukrainien dans les traditions folkloriques qui remontent parfois aux époques lointaines des Scythes et des colonies grecques sur les côtes de la mer Noire. Mais la spécificité la plus importante de ce livre est le choix bien fondé des chapitres de l'histoire de l'art ukrainien que l'auteur propose à notre attention. N'ayant évidemment pas l'intention d'écrire une histoire « complète et systématique » de l'art d'Ukraine, V. Marcadé se concentre sur les épisodes cruciaux de cette histoire, sur la période kiévienne, sur le développement de l'art ukrainien aux XVlle-XVllle siècles, sur la participation des artistes ukrainiens à la vie culturelle de l'Empire russe au XIXe siècle et sur l'avant-garde ukrainienne des premières décennies de notre siècle. Il faut dire qu'Art d'Ukraine contient beaucoup de faits et d'évaluations esthétiques qui sont nouvelles et originales. Plusieurs dizaines d'illustrations en couleur et en noir et blanc constituent également un des nombreux atouts du livre." (Victor Koptclov)

54.              MELOT (Michel). Daumier. L'art et la République. Les Belles Lettres/Archimbaud, 2008, in-8°, 277 pp, 32 pl. de dessins de Daumier, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

            25

Fervent spécialiste de Daumier (1808-1879), Michel Melot retrace l'histoire de la réception à la fois esthétique et politique de l'œuvre et mène l'analyse jusqu'à nos jours, aussi bien chez les historiens, les écrivains, les collectionneurs et les hommes politiques. Il rappelle de manière très documentée les passions politiques que Daumier a suscitées non seulement en France mais aussi à l'étranger – Daumier étant célébré à la fois aux États-Unis comme le défenseur des libertés et, dans les milieux communistes, comme le grand artiste révolutionnaire français – entièrement liées au combat des républicains pour conquérir le pouvoir de 1830 à 1879, date précisément de la mort de Daumier, dont les deux funérailles civiles donnèrent lieu à de véritables manifestations républicaines. — Essai sur la vie et l'œuvre de Daumier, ce livre montre combien les jugements esthétiques sont liés à l'histoire politique et sociale. Il explique comment une œuvre d'art peut survivre à son auteur et fasciner un public longtemps après et loin ailleurs des conditions de sa création. — "Essai très complet sur les manières différentes, voire opposées, dont l'œuvre de Daumier a été reçue, du XIXe siècle à nos jours." (Le Figaro, 2008) — "L'intérêt de l'étude de Michel Melot est d'examiner avec précision la postérité de Daumier, de dire pourquoi son œuvre fut négligée après sa disparition en 1872 et comment, plus tard, elle lui valut cette célébrité tant convoitée." (L'Humanité, 2008)

55.              MILLER (Henry). Lettres à Anaïs Nin. P., Christian Bourgois, 1967, in-8°, 410 pp, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

            25

"Écrivain prolifique, Miller a toujours trouvé le temps de submerger de lettres ses amis. Elles sont incontestablement d'un intérêt premier. (...) La correspondance publiée aujourd'hui embrasse la période qui s'étend de sa rencontre avec Anaïs Nin, en 1931, à l'installation en Californie de "l'Aigle de Big Sur" en 1946. C'est assez dire qu'elle est essentielle. Quiconque voudra pénétrer davantage dans le monde millerien sera désormais tenu de prendre là ses références. Les principaux événements de la vie de Miller apparaissent sous un nouvel éclairage, non point parce qu'ils nous sont donnés dans leur objectivité historique (ce serait trop exiger et d'un intérêt médiocre), mais parce que nous les abordons par l'intérieur et qu'ils se composent sous la plume de l'auteur comme un intime et vivant kaléidoscope. L'opinion qu'a Miller, par exemple, de son "Tropique", l'explication qu'il trouve souvent à ses actes, le portrait qu'il trace de ses amis, la relation qu'il donne de ses nombreuses lectures, tout nous conduit à considérer cet ensemble de lettres comme un long monologue biographique venant en contrepoint de l'œuvre proprement dite. Miller donne l'impression de s'adresser, au-delà de la personnalité bien vivante d'Anaïs Nin, à un vaste public imaginaire ; non qu'il en ait conscience : l'incantation du monologue agit comme une sorte de drogue et le récit s'avance, riche d'idées, fourmille de visages, d'anecdotes, de réflexions. Un Miller tonitruant se présente au fil des pages, tel que nous avons l'habitude de le côtoyer dans ses livres..." (F.-J. Temple, Le Monde, 1967)

56.              MONTEIL (Amans-Alexis). Histoire des Français des divers états aux cinq derniers siècles. P., Janet et Cotelle, Coquebert, 1828-1844, 10 vol. in-8°, reliures demi-chagrin vert, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres et fleurons dorés, caissons à froid (reliures lég. postérieures, vers 1870), coiffe sup. du tome 1 un peu abîmée, dos lég. frottés, rousseurs sporadiques, bon état

            300

Edition originale. Amans-Alexis Monteil (1769-1850), professeur d’histoire à l’École centrale de l’Aveyron (1796) puis dans les écoles militaires, est surtout connu pour son “Histoire des Français des divers états aux cinq derniers siècles” (Paris, 1828-1844), d’une conception très novatrice, une sorte d’histoire racontée par ses acteurs, où il s'attachait à décrire l'histoire des mœurs plus que l'histoire politique. Il avait notamment exploité pour cet ouvrage des manuscrits recueillis par ses soins, à une époque où ceux-ci étaient abondants sur le marché et vendus au poids du parchemin. Monteil est l'un des premiers folkloristes, il décrit ici l'histoire du peuple, des mœurs populaires, des usages, des traditions et des superstitions. Ses études s'appuient sur une documentation prodigieuse et originale : la publication de cette somme commença en 1828 et se termina en 1844. Son ouvrage est un passionnant recueil des monuments des petits et des grands métiers anciens. Un grand nombre d'artisanats, métiers de bouche, services, corporations, bannières, font l'objet d'un chapitre. — Volume 1 et 2. XIVe siècle. – 3 et 4. XVe siècle. – 5 et 6. XVIe siècle. – 7 et 8. XVIIe siècle. – 9 et 10. XVIIIe siècle (et Révolution). Le travail des classes laborieuses dans l'ancienne France ; l'industrie française ; le traité des arts et métiers (brasseurs, charcutiers, charrons, couteliers, brodeurs, oublieurs, horlogers, distillateurs, gantiers, patenôtriers, couvreurs, couteliers, relieurs, etc.) ; les bannières des métiers (la bannière de Saint Eloi, le fer, le cuivre, la bannière de Saint Blaise, la bannière de Saint Fiacre, la bannière de Saint-Joseph, etc.) ; ordonnances relatives aux métiers ; Seizième siècle : la visite aux ateliers ; Dix-septième siècle : les pérégrinations industrielles du chevalier de Malte ; Etc.

57.              MUNTHE (Axel). Le Livre de San Michele. Illustrations de Louis Clauss. P., Editions Arc-en-Ciel, 1952, 2 vol. in-8°, 202-(3) et 221-(1) pp, avec 24 gravures sur cuivre hors texte de Louis Clauss enluminées au pochoir (dont qqs illustrations érotiques), brochés, en feuilles, couv. rempliées, couv. crème avec titres en rouge et noir, sous chemises cartonnées et emboîtages de l'éditeur (dos d'une chemise cartonnée abîmé, un emboîtage abîmé, mais livres en parfait état)

            40

Edition tirée à 2.200 exemplaires numérotés (ex. n° 181 sur vélin de chiffon des papeteries du Marais). — « Si le livre de San Michele s’est trouvé devenir une autobiographie, dit Axel Munthe, c'est que la manière la plus simple d'écrire sur soi-même consiste à s’efforcer de penser à d'autres. » Les autres, ce sont les belles malades imaginaires de l'avenue de Villiers ou de la Piazza di Spagna, le triste petit John, la redoutable Mamsell Agata, le vicomte Maurice ou M. Alphonse – les malheureux et les humbles soignés par le médecin suédois à Paris, Naples ou Messine, qui apparaissent tour à tour au fil de ces pages vibrantes de tendresse et de pitié pour les bêtes et les hommes. Vivre à Capri, c'était le rêve – finalement réalisé – d’Axel Munthe. Son récit écrit à San Michele, paradis des chiens et des oiseaux, a connu aussitôt dans le monde entier une faveur qui ne s'est jamais démentie. — "Livre passionnant, difficilement classable. Autobiographie ? Certainement pas, car ce médecin suédois, né en 1857 et décédé en 1949, ne nous y dévoile pas des pans entiers de son existence. Rien, ou très peu, sur son enfance. Rien sur d'éventuels amours de jeunesse (en a-t-il eus ?) Rien sur sa vie familiale (il s'est tout de même marié deux fois et a eu deux fils. Rien, ou presque, sur la Grande guerre (qu’il a faite comme ambulancier de la Croix Rouge, et qui lui a inspiré tant d'horreur). Le livre, en outre, manque singulièrement de repères chronologiques. Entre Paris, Rome, Capri, Naples, Messine, la Suède, l'Angleterre, le ballet des allées et venues est incessant, dans un désordre que le lecteur ne peut que regretter, tant il est impossible de suivre le fil du temps. Simple chronique d'une vie de médecin ? L'ouvrage va tellement au-delà ! Anecdotes à foison – pas seulement médicales et le plus souvent doublement savoureuses – humour, poésie, amour de la nature, des bêtes, des déshérités de toutes sortes, corps à corps incessant avec la mort, confèrent au livre une richesse et une puissance émotive qui ne peuvent laisser insensible." (Daniele Foret)

58.              NEWTON (Helmut), LAMARCHE-VADEL (Bernard‎). ‎Helmut Newton, un peuple de statues. Editions du Regard, 1981, in-4°, 75 pp, 34 photographies noir et blanc à pleine page ou sur double page, 11 photographies dans le texte, reliure cartonnée de l'éditeur, jaquette illustrée (très lég. usagée), bon état

            50

Catalogue de l'Exposition d'Helmut Newton à la Galerie daniel Templon, Novembre 1981, Paris.

59.              NORA (Pierre)(dir.) Les Lieux de mémoire. Tome III : Les France. 1 : Conflits et partages. 2 : Traditions. 3 : De l'archive à l'emblème. Gallimard, 1992, 3 vol. in-8° carré, 988, 988 et 1034 pp, 815 illustrations dans le texte et hors texte, notes, reliures toile éditeur, jaquettes illustrées, bon état (Coll. Bibliothèque illustrée des Histoires)

            150

60.              NOSSINTCHOUK (Ronald). L'Extase et la blessure. Crimes et violences sexuelles de l'Antiquité à nos jours. Plon, 1993, in-8°, 291 pp, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

            25

Eros est un dieu barbare qui n'hésite pas à armer le bras des amants. La marque se substitue à la caresse, le cri à la plainte. Dans le secret des familles ou des sectes, on n'hésite pas à exciser, à castrer dans l'espoir d'atteindre à d'hypothétiques révélations divines. Dans l'intimité des couples, le couteau, la hache, le garrot ou d'autres supplices sont les instruments de l'excitation sexuelle. L'histoire de la séduction peut être ainsi réécrite en termes de violence allégorique ou réelle, puisque la première des violences est la tentation même de l'autre. Telle est l'ambition de ce livre. En réinterprétant des exemples célèbres comme l'androgynie supposée de Jeanne d'Arc, la nécrophilie du sergent Bertrand ou la passion sanglante de la veuve Renczi, et en analysant des cas contemporains – tel celui de Salvo, l'étrangleur de Boston –, Ronald Nossintchouc retrace le combat permanent entre le corps sexué stigmatisé pour son infamie et la force subversive du désir, sans cesse résurgente.

61.              NOSTRADAMUS (Michel de Nostredame, dit). Traité des confitures, adapté en français moderne et présenté par Jean-François Kosta-Théfaine. Imago, 2010, in-8°, 134 pp, 20 illustrations, index des ingrédients, biblio sélective, broché, couv. illustrée, bon état

            15

Nul n'ignore les célèbres Prophéties de Nostradamus, mais qui connaît le Traité des confitures du fameux astrologue ? Pourtant, ce Traité eut un succès retentissant dès sa parution, en 1555, et fut d'emblée réédité plusieurs fois. Composé de trente et un chapitres, cet ouvrage nous offre diverses recettes tout à fait réalisables pour les gourmands d'aujourd'hui. Coing, griotte, rhubarbe, orange, poire, courge, et autres fruits et légumes sont accommodés avec du sucre ou du miel, et relevés par des épices tels le gingembre, la cannelle ou le clou de girofle... Mais comme chacun sait, Nostradamus était aussi médecin. Il nous propose ainsi des confitures aux vertus curatives : sirop laxatif composé de roses rouges, confiture de courge qui réduit la chaleur du foie, sans oublier celle à base d'écorces de buglosse qui permet de rajeunir ! — Si aujourd'hui elles enchantent nos papilles, les confitures ont aussi leur histoire. Citées pour leurs vertus dès le premier siècle de notre ère, elles entrent en gastronomie avec le début de production massive du sucre dans les nouvelles colonies d'Amérique au XVIe siècle. Médecin et alchimiste, Nostradamus s'est initié aux confitures guérisseuses à Milan pour enrichir sa pharmacopée. Il étudia ainsi le moyen de conserver les fruits, de plus en plus appréciés avec l'apparition des premiers vergers. La confiture naît de cet art de la conservation et de la recherche du goût. Si le sucre est encore un produit rare réservé aux «princes et grands seigneurs», Nostradamus entend le populariser et propose d'étonnantes recettes de confitures, fruits confits et autres vins cuits... Les recettes de Nostradamus offrent à la fois un intérêt culinaire, historique et littéraire.

62.              NURDIN (Jean). Le Rêve européen des penseurs allemands, 1700-1950. Presses Universitaires du Septentrion, 2003, gr. in-8°, 291 pp, préface de Jacques Bariéty, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

            20

L'Europe en construction est-elle vraiment celle qu'espéraient il y a un demi-siècle ses initiateurs ? Ne s'éloigne-t-elle pas de l'objectif premier de leur action, à savoir une imposante fédération reposant sur le "noyau dur" de la réconciliation franco-allemande ? L'Europe est et doit être davantage qu'un grand ensemble économique et commercial, car elle est d'abord une idée qui fut longtemps l'apanage d'une élite de la pensée. Les auteurs d'expression allemande y occupèrent une place exceptionnelle et c'est une analyse de leurs conceptions européennes que propose le présent ouvrage, dont l'objet est de montrer combien la réflexion de ces "penseurs allemands" a contribué à enrichir le débat sur l'Europe, son identité, sa culture, son organisation et son avenir. Philosophes, écrivains, historiens, publicistes ou hommes d'Etat, ces hommes, célèbres ou peu connus, ont souvent fait preuve d'une lucidité et d'une prescience hors du commun. Leurs conceptions méritent d'être évoquées à une époque où l'Europe s'interroge sur elle-même et sur son avenir.

63.              OLSEN (Dr Orjan). La Conquête de la Terre. Histoire des découvertes et des explorations depuis les origines jusqu'à nos jours. Payot, 1934-1941, 6 vol. in-8°, traduit du norvégien, 397 cartes et gravures dans le texte et à pleine page, index chronologique des principaux voyages, les 6 tomes reliés en 3 volumes demi-chagrin noir à coins, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres dorés (rel. de l'époque), bon état (Bibliothèque historique). Bel exemplaire bien relié

            250

Complet. – I-II : Des origines à Christophe Colomb ; III-IV : De Christophe Colomb à Cook ; V-VI : De Cook à nos jours. — Table : I. Les premiers pionniers ; Les plus vieilles civilisations ; L'Egypte ; Les Keftiou ; L'Ophir et le Pont ; Les Phéniciens ; Carthage ; Le périple d'Hannon ; Les conceptions géographiques des anciens Grecs ; Les colonies de la Grèce ; Les géographes grecs d'avant Hérodote ; Hérodote et sa géographie ; L'Anabase de Xénophon ; L'Inde de Ctesias ; L'Expédition d'Alexandre ; L'Expédition de Néarque ; Le voyage de Mégasthènes en Inde ; Le voyage de Pythéas aux pays du nord ; Les savants d'Alexandrie et de Rhodes ; La géographie au temps de la puissance romaine, Ptolémée ; L'Empire chinois et ses relations avec l'Europe ; Les voyages de Fa-Hien (399-417) ; Le commerce de Byzance avec l'Asie. La mission de Zémarque ; La géographie au Moyen Age ; La géographie chez les Arabes ; Les voyages d'Ibn Batouta ; Les voyages d'exploration des Norvégiens ; Les voyages de Benjamin de Tudèle, 1159-1173 ; Les conquêtes mongoles. La conflagration universelle ; La visite de Plan Carpin au grand khan. – II. Les voyages de Rubruquis à Karakoroum ; Marco Polo ; Les missions d'Asie ; Jean de Béthencourt ; Les explorations portugaises sous Henri le Navigateur ; Vasco de Gama trouve la route maritime de l'Inde ; La deuxième période des expéditions portugaises ; Christophe Colomb découvre l'Amérique. – III. Le deuxième voyage de Colomb ; Le troisième voyage de Colomb. Découverte de l'Amérique du Sud ; Le quatrième voyage de Colomb ; Les dernières années de Colomb ; Les conquistadores dans l'Amérique centrale. Le nouveau monde. Les « explorateurs mineurs » ; Balboa découvre la Mer du Sud ; Découverte et conquête du Mexique ; Découverte et conquête du Pérou. François Pizarre ; Conquête du Chili. Découverte de l'Amazone ; Les premières expéditions dans l'Amérique du Nord. L'El Dorado. Les voyages en Floride, le Mississipi, l'Arizona, le Nouveau Mexique, la Prairie ; Las Casas, « l'Apôtre des Indiens » ; Fernand de Magellan fait le tour du monde, 1519-1522. – IV. Découvertes sur la côte orientale de l'Amérique du Nord. A la recherche du passage du Nord-Ouest ; La fondation de Buenos-Ayres. Découvertes en Argentine, au Paraguay et au Brésil ; L'empire des jésuites au Paraguay ; Les Français en Floride. Sir Walter Raleigh ; Le capitaine John Smith et la fondation de la Virginie ; La colonie française du Canada ; Voyages aux terres polaires en quête d'un raccourci vers la Chine ; Voyages de découverte des Espagnols dans la mer du Sud ; Voyage autour du monde de Sir Francis Drake ; Les successeurs immédiats de Francis Drake ; Voyages des Hollandais dans les eaux japonaises ; Découverte et conquête de la Sibérie ; Le travail des missionnaires ; La Salle et la Louisiane ; William Dampier « le grand flibustier » ; Le tour du monde de Roggeveen. Découverte de l'île de Paques ; L'amiral Anson, le dernier des grands corsaires ; Expédition de John Byron aux mers du Sud ; Wallis et Carteret. Découverte de Tahiti, Pittcairn, etc ; Le voyage autour du monde de Bougainville ; Le premier voyage de Cook. – V. Le deuxième voyage de Cook ; Le troisième voyage de Cook ; Les navigateurs français contemporains de Cook ; La colonisation de l'Australie ; Jean Egède et le Groenland ; La grande expédition russe au Kamtchatka, en Sibérie et en « Tartarie » ; Nouvelles découvertes en Amérique ; Découvertes en Afrique ; La mer Rouge, l'Asie occidentale et l'Inde au début du XIXe siècle ; Nouveaux progrès en Afrique ; La reconnaissance du territoire américain s'organise ; Circumnavigations des Russes ; Nouvelles explorations dans le Pacifique. – VI. Les premiers voyages dans l'Antarctique ; Le passage Nord-Ouest et les expéditions Franklin ; Les détails du territoire américain ; Les derniers voyages d'exploration en Australie ; Découvertes en Afrique à partir du milieu du XIXe siècle ; Les dernières explorations de l'Asie ; L'Océan glacial. La « Vega » et la « Jeannette » ; Le Spitzberg, la Nouvelle Zemble et l'Archipel François-Joseph ; Le détroit de Smith, le canal de Robeson et le Groenland ; Les expéditions du Pôle Nord ; Les derniers voyages aux mers antarctiques. La conquête du Pôle Sud ; Index chronologique.

64.              PETRÉ-GRENOUILLEAU (Olivier). Les traites négrières. Essai d'histoire globale. Gallimard, 2006, in-8°, 468 pp, 22 gravures et photos sur 16 pl. hors texte, broché, bon état (Bibliothèque des histoires)

            25

Monstrueuse, la matière de ce livre l'est, pour deux raisons. Le sujet, d'abord : le trafic d'hommes noirs, "infâme trafic" jusque dans les justifications qu'on a voulu lui trouver, philosophiques, religieuses, économiques, politiques. Monstrueuse aussi, son étendue dans l'espace, de l'Afrique à la Méditerranée orientale puis de l'Afrique aux Amériques, le fameux "commerce triangulaire" n'étant que l'une de ses composantes ; et dans le temps, puisque cette histoire est longue de près de quatorze siècles. L'approche globale, qui met en relation l'histoire de l'esclavage avec d'autres domaines de la recherche historique – histoire des idées, des comportements, de l'industrialisation –, permet de découvrir comment des logiques différentes, propres à l'Afrique noire, au monde musulman et à l'Occident, ont pu se connecter pour donner naissance aux traites négrières. Comment, une fois pris le pli, enclenché l'engrenage négrier, les traites ont évolué jusqu'à leur terme, résultat d'une dynamique abolitionniste. Ce livre restitue pour la première fois dans son ensemble la complexité d'un des phénomènes mondiaux à l'origine du monde moderne.

65.              POUJOULAT (Jean-Joseph-François). Histoire de Jerusalem. Tableau religieux et philosophique. Bruxelles, Société Belge de Librairie, 1842, 2 vol. in-8°, 300 et 316 pp, les 2 tomes reliés ensemble en un volume demi-chagrin havane à coins, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres et fleurons dorés, filets dorés sur les plats (rel. de l'époque), mque la page de titre du tome II, qqs rares rousseurs sur les premiers et derniers feuillets, bon état

            60

Comprenant l'entrée des Hébreux dans le pays de Chanaan, leurs destinées monarchiques, leur génie, leur caractère ; Jésus-Christ ; l'établissement et les premiers siècles du Christianisme ; les pèlerinages, le royaume francais fondé en Terre Sainte par les croisades ; la domination musulmane jusqu'a nos jours.

66.              POUPET (B.-J.) La Dentelle d'Alençon. (Thèse). P., Arthur Rousseau, 1913, gr. in-8°, viii-165 pp, biblio, broché, très bon état, envoi a.s. Rare

            60

"Dans sa thèse de doctorat sur la dentelle d’Alençon, B.-J. Poupet évoque des « aptitudes spéciales » nécessaires. Pour « réussir l’alençon », il faut « du goût, de la patience, de l’agilité, de la précision et aussi une grande sûreté de main et d’œil, la soumission à la discipline du silence et encore le sens de l’imitation originale ». Or, selon lui, « toutes les fillettes n’ont pas ce don : un article du règlement [des écoles de dentelle] prévoit l’éviction des maladroites et des nonchalantes ; celles qui restent ont la vocation et pourront jusqu’au bout jouer la difficulté ». Le régime de la vocation, s’il est « naturellement » féminin pour la dentelle, n’est donc pas également distribué parmi les jeunes filles." (Stéphane Lembré, La qualification, la main et la machine : filles et garçons face aux formations dentellières, XIXe-XXe siècles)

67.              QUIDET (Christian). La fabuleuse histoire du tennis. P., ODIL, 1976, pt in-4°, 784 pp, préface d'Antoine Blondin, 300 photos en noir dans le texte et à pleine page et sur 24 planches en couleurs hors texte, palmarès, biblio, reliure cartonnée de l'éditeur (un coin lég. abîmé), jaquette illustrée (lég. abîmée), bon état (poids 1,83 kg)

            25

Cet ouvrage, qui a obtenu le Grand Prix de littérature sportive 1977 est certainement le plus complet sur l'histoire du tennis des origines à 1975.

68.              ROMAINS (Jules). Les Hommes de bonne volonté. Flammarion, 1944-1946, 27 vol. in-12,  imprimés sur vélin des Vosges, index des personnages, reliures demi-chagrin bleu à coins, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres dorés, couv. et dos conservés, têtes dorées (rel. de l'époque), qqs dos lég. frottés, qqs épidermures sans gravité, bon état

            250

Complet. — Conçus par Jules Romains comme la synthèse ambitieuse et multiforme de vingt-cinq années de vie française entre 1908 et 1933, Les Hommes de bonne volonté constituent l'un des ensembles romanesques majeurs de notre temps. Constituée de 27 volumes, publiés régulièrement entre 1932 et 1946, l'œuvre débute le 6 octobre 1908 par une présentation de Paris et des protagonistes, et se termine le 7 octobre 1933. Les personnages sont nombreux, et représentatifs des différentes classes de la société. On y trouve des hommes politiques, des actrices, un enfant qui habite à Montmartre, une famille du 16e arrondissement, un chien, des étudiants, un prêtre… Même si certains romans se focalisent sur un des personnages, le but de l'auteur est plutôt de rendre compte, à une date donnée, de la vie de chacun. Au fil de ces vingt-quatre années, on voit donc des personnages évoluer dans la société, se marier, faire faillite ou mourir. On a donc la grande histoire (la Première Guerre mondiale, la construction de l'Europe) et la petite (les criminels, les hommes d'affaires, les mondaines et les demi-mondaines...). Servant de fil rouge, deux personnages se retrouvent régulièrement au fil des romans : Pierre Jallez et Jean Jerphanion se rencontrent à l'École normale, rue d'Ulm, dans le premier roman, où ils entrent comme élèves. Malgré leurs différences d'origines (Jerphanion est provincial, fils de paysans, Jallez est parisien), ils deviennent amis, et n'ont de cesse de comprendre et commenter leur époque, tous deux soucieux d'apporter leur pierre, fût-elle petite, à l'édifice humain. — "De très nombreuses destinées, entrecroisées ou parallèles, animent, au cours d'aventures tragiques ou légères, sentimentales ou comiques, ce tableau panoramique d'une époque confrontée à une page capitale de son histoire : Louis Bastide, l'enfant de Montmartre au cerceau enchanté ; le délicieux chien Macaire, découvrant à ras de terre un Paris insolite ; Quinette, le relieur criminel plongé dans la fatalité de ses entreprises ; le parlementaire idéaliste Gurau, qui affronte les financiers sans scrupules du Cartel pétrolier et les coquetteries de la jolie Germaine Baader ; Haverkamp, l'affairiste, à qui la création d'une station thermale prépare un destin hors du commun ; les deux normaliens : Jallez, dont le récit des amours enfantines avec la jeune Hélène trace une poétique description de Paris ; Jerphanion, que le rêve d'une société débarrassée de ses féodalités n'empêche pas de conquérir le cœur d'une petite modiste, Jeanne. D'autres encore : Laulerque et Clanricard, les instituteurs, qui partagent avec Sampeyre, leur maître en "bonne volonté", l'espoir d'un monde pacifié... Par son tournoiement maîtrisé de personnages aussi divers qu'attachants, le vaste roman de la maturité de Jules Romains demeure un témoignage inégalé sur les songes, les tourments et les aspirations d'une génération." (Olivier Rony) — Tome 1. Le 6 octobre.– 2. Crime de Quinette. – 3. Les Amours enfantines. – 4. Eros de Paris. – 5. Les Superbes. – 6. Les Humbles. – 7. Recherche d'une église. – 8. Province. – 9. Montée des périls. – 10. Les Pouvoirs. – 11. Recours à l'abîme. – 12. Les Créateurs. – 13. Mission à Rome. – 14. Le Drapeau noir. – 15. Prélude à Verdun. – 16. Verdun. – 17. Vorge contre Quinette. – 18. La Douceur de la vie. – 19. Cette grande lueur à l'Est. – 20. Le Monde est ton aventure. – 21. Journées dans la montagne. – 22. Les Travaux et les Joies. – 23. Naissance de la bande. – 24. Comparutions. – 25. Le Tapis magique. – 26. Françoise. – 27. Le 7 octobre.

69.              RONAN (Colin). Histoire mondiale des sciences. Seuil, 1988, gr. in-8° carré, 697 pp, traduit de l'anglais, 126 pp de gravures et photos, figures, 2 cartes, biblio, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état

            40

Un curieux paradoxe de nos cultures imprégnées de science et de technique tient à l’oubli délibéré de l’histoire des sciences. L’enseignement des sciences la néglige et l’histoire s’en accommode tant bien que mal, y voyant davantage un complément utile qu’une source essentielle. La science a pourtant bien une histoire, sans laquelle on ne saurait comprendre en profondeur les mutations de nos sociétés modernes. Donner à lire l’histoire de toutes les sciences, mathématiques, biologie ou géologie, et des sciences de toutes les civilisations, des Mayas à la Chine ancienne et à l’Europe, tel est le but de cette Histoire mondiale des sciences qui intègre les acquis les plus récents de la recherche. — Colin Ronan (1920-1995), historien des sciences, est en particulier l’auteur d’une importante biographie de Galilée et de recherches sur l’histoire des télescopes.

70.              ROUSSEAU (Jacques) et Michel Iatca. Histoire mondiale de l'Automobile. 1. L'époque héroïque. 2. L'univers automobile. P., Amis du Club du Livre du mois, 1958, 2 vol. in-4°, 511 pp, pagination continue, 16 planches en couleurs hors texte (11 de photos et 5 illustrations par Geo Ham), très nombreuses gravures et photos en noir dans le texte, tiré sur papier héliogravure, exemplaire n° 98, reliures toile décorées de l'éditeur, bon état

            60

"Ce livre, à l'aide d'excellents textes et de nombreuses illustrations, retrace l'histoire de l'automobile par la plume de Jacques Rousseau, le mieux documenté de nos techniciens." (Le Monde) — Jacques Rousseau, historien de l'automobile durant ses temps de loisirs, est connu pour son ouvrage en deux tomes "Histoire mondiale de l'Automobile" paru en 1958 chez Hachette. Ingénieur des Arts et Métiers, il travailla à partir de 1958 chez Simca.

71.              ROUVILLOIS (Frédéric). Histoire du snobisme. Flammarion, 2008, gr. in-8°, 410 pp, 16 pl. de gravures en noir et en couleurs, notes, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. Au fil de l'histoire)

            20

Février 1914 : une grande enquête est lancée pour déterminer le sujet le plus "parisien" du moment. Alsace-Lorraine, tensions avec l'Allemagne, poudrière des Balkans ? Erreur. La réponse est : Bergson. Les élégantes qui se pressent aux cours du philosophe s'arrachent d'ailleurs la dernière robe du grand couturier Worth, joliment appelée "M. Bergson a promis de venir..." Chers snobs, que le Collège de France préoccupe davantage que la guerre qui menace. Bergsoniens à la Belle Epoque, ils ont été amateurs de loirs au miel dans l'Antiquité, bourgeois gentilhommes ou précieuses ridicules au Grand Siècle, Incroyables ou Merveilleuses sous le Directoire, fashionables sous la Restauration... mais il leur a fallu attendre le milieu du XIXe siècle pour connaître la consécration, grâce au livre du romancier anglais Thackeray, “Le Livre des snobs”, acte de baptême du snobisme. Dûment nommés, nos snobs s'habillent à l'anglaise et courtisent les clubs chic, convoitent l'onction du titre de noblesse ou de la particule, s'émerveillent de la mise du comte d'Orsay, de Boni de Castellane, d'Oscar Wilde ou du prince de Galles. Après la Grande Guerre, la séduction du grand monde finit par se tarir. Fleurit alors un snobisme nouveau, aujourd'hui plus vivace que jamais : il faut être dans le vent, ou mourir ! Goûter l'art cubiste puis abstrait, quand la foule en est aux impressionnistes ; s'affoler de la cuisine dite nouvelle pour, quand elle vieillit, célébrer les élucubrations chimiques de chefs inspirés... Ridicules, les snobs ? Avant de leur jeter la pierre, faites votre examen de conscience, en méditant le propos du maître en snobisme que fut Robert de Montesquiou : "il faudrait manquer d'esprit pour ne pas être snob"...

72.              SAINT-FLEUR (Joseph P.) Logiques de la Représentation. Essai d'épistémologie wittgensteinienne. Louvain-la-Neuve, Academia, 1988, in-8°, 367 pp, préface de Noël Mouloud, notes, biblio, broché, bon état (Coll. Hypothèses)

            35

Ouvrage issu de thèse. "Dans son ouvrage sur les Logiques de la représentation chez Wittgenstein, Joseph Saint-Fleur propose quatre étapes d'analyse qui suggèrent aussi quatre niveaux de lecture de l'itinéraire intellectuel du penseur viennois : 1. Structures de la représentation logique; 2. Le Tractatus en miettes; 3. La fracture du grand miroir; 4. Bilan et perspectives (sur la continuité de l'œuvre)." (Marc Maesschalck)

73.              SALA-MOLINS (Louis). L'Afrique aux Amériques. Le Code Noir espagnol. PUF, 1992, in-8°, 184 pp, broché, couv. illustrée, bon état

            30

"L'Espagne, jalouse de la prospérité des Antilles françaises, dont elle voit la cause dans l'extrême rigueur du Code Noir de 1685, fait rédiger le Código Negro carolino en 1784, dont l'auteur nous donne ici la traduction, précédée d'une ample introduction. Il signale également la double articulation du Code Carolin au Code noir, et du Code noir aux ordonnances hispaniques antérieures. Comme dans son édition du Code noir, l'auteur use d'un style misérabiliste qui ne convainc pas toujours le lecteur : « le maître et le moine labourent avec une ardeur pareille les chairs de l'esclave noir » (p. 11) ; etc. La traduction que présente L. Sala-Molins est effectuée à partir de l'édition publiée par Javier Malagón Barcelo en 1974 : le Code noir Carolin est resté à l'état de projet, n'ayant jamais été promulgué ! Peu importe d'ailleurs qu'il n'ait jamais été appliqué car il donne une idée des sentiments de l'autorité qui en a ordonné la rédaction. Son contenu, comme on peut s'y attendre, est assez proche du Code noir français, mais accorde quelques réconforts au destin du noir, réconforts signalés par Humbolt mais que Sala-Molins considère – sans doute à juste titre – comme inexistants..." (Jean Imbert, Revue historique de droit français et étranger, 1993)

74.              SCHEFER (Jean Louis). L'Hostie profanée. Histoire d'une fiction théologique. P.O.L., 2007, gr. in-8° carré, 552 pp, 40 illustrations en couleurs hors texte, qqs illustrations en noir dans le texte, index-glossaire, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état

            35

Le Moyen Age latin a inventé une histoire. Après avoir mis au point la formule rituelle et théologique du rapport des hommes à Dieu (forme de la messe, signification du sacrifice : la présence du Christ sur l'autel et sa communion aux fidèles), un scénario est inventé qui montre le Christ outragé dans son sacrement, livré à l'ennemi théologique et mis à mort. Il faut donc de nouveau que des chrétiens livrent le corps du Christ à ses bourreaux. Tel est le sens de cette histoire qui nourrira pendant des siècles l'hostilité de l'Europe latine à l'égard de toute religion qui conteste les fondements mystiques de son idéologie : toute opposition, théologique ou simplement rituelle, à la forme de la religion de l'Europe latine est immédiatement notée d'hérésie. Les "erreurs" (toujours orientales) sont toutes assimilées à des erreurs juives, prolongeant l'époque de l'Ancien Testament. A travers l'examen de cette histoire et de ses variantes, cet essai envisage l'ensemble des liens qui ont construit l'Occident dans la seule justification du Corps mystique, "le corps du Christ dont nous sommes les membres" est la dernière justification des États chrétiens et le principe de leur organisation. Cette communauté historique est maintenue en vie en vue de son salut par des sacrements, dont, en tout premier, par une participation au corps du Christ. L'évolution du rituel (la forme de la messe) et les débats théologiques seront ainsi orientés : les notions d'image et de symbole devront être remplacées par celles de vérité et de réalité. Cette histoire d'hostie profanée par des juifs, présentée comme un fait divers, est sans doute la dernière illustration de ce que veut être l'Occident latin : seul dépositaire et seul interprète accrédité du message évangélique et des moyens de salut de l'humanité, il doit délimiter et définir précisément ce qu'est la communauté dont l'État garantit la vie. Si le Christ est parmi nous par les sacrements qu'il a institués, il est de toute nécessité que ces sacrements produisent des effets réels. Il faut donc à la démonstration de réalité une preuve de plus : cela s'appelle un miracle. Qui est bénéficiaire du miracle ? les membres de la communauté chrétienne, c'est-à-dire la communauté organisée comme le Corps mystique, nom même de l'idéologie de l'État chrétien. Mais voici d'abord une histoire où l'on voit passer l'éternel usurier, le chrétien endetté, Shylock spéculant sur la chair d'un chrétien, Dracula, une souris grignotant une hostie, les aventures de la monnaie, le sacrement du corps périmant le le sacrement en image. Notre histoire.

75.              SELLIER (Jean). Atlas des peuples d'Afrique. La Découverte, 2005, in-8° à l'italienne, 208 pp, nouvelle édition, 75 cartes en couleurs, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

            40

Le continent africain surprend par sa complexité. L'Atlas des peuples d'Afrique clarifie les questions en associant un texte alerte et concis à 75 cartes originales en couleur. Il évoque des populations aussi diverses que les Kabyles, les Ouolof, les Yoruba, les Dinka, les Xhosa... en les situant dans l'actualité des pays contemporains, mais aussi dans une histoire bien antérieure à l'époque coloniale, trop souvent méconnue. — "Pédagogique mais non simpliste, privilégiant l'histoire longue de ces populations, il permet de toucher la complexité du présent. Et le lecteur se régale de ce voyage dans le temps et dans l'espace, depuis les Berbères des côtes méditerranéennes jusqu'aux Zoulous en Afrique australe, que guide une bien agréable cartographie." (Alternatives internationales) — "Jean Sellier a fait le choix de cartes très instructives, très colorées (ce qui ajoute au plaisir visuel) et de textes qui racontent l'histoire des cinquante-trois Etats indépendants africains, en brefs éclairages, compréhensibles par tous, y compris par ceux qui se sentent dépassés par la complexité du continent (...). Le lecteur ira de découverte en découverte." (La Croix)

76.              TOUCHATOUT (Léon-Charles Bienvenu, dit). Histoire de France tintamarresque, depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours. Illustrée par G. Lafosse, avec le concours de MM. Draner, A. Gill, P. Hadol, A. Le Petit, Robida, etc., etc. P., Librairie illustrée, s.d. (1868), in-4°, 796 pp, double page de titre dont une illustrée en couleurs, très nombreuses gravures dans le texte et 8 pl. en couleurs hors texte, reliure demi-basane bleu-nuit, 5 nerfs filetés soulignés à froid, titres dorés (rel. de l'époque), bon état

            120

Une ironie cinglante, un langage décapant, prétexte à un jeu de massacres auquel nulle tête couronnée n'échappe : "Enfin, à l'âge de 77 ans, Louis XIV daigna faire quelque chose pour le pays dont il avait été le cancer pendant 72 ans : Il mourut." De la Gaule jusqu'en 1848, cet ouvrage irrésistible re-situe les princes qui nous gouvernent à la place qu'ils n'auraient jamais dû quitter dans l'esprit du peuple aussi bien que dans les manuels scolaires : celle du comique de service à qui l'Histoire a malencontreusement confié le rôle tragique du Commandeur. — C'est en 1863 que Touchatout (1835-1911) rentre au journal qui deviendra l'Eclipse ; il devient rédacteur attitré en 1865, copropriétaire en 1868, puis propriétaire en 1872. L'Histoire de France tintamarresque fera sa renommée. Parus sous la forme de fascicules dès 1867, ces livraisons participent de la démolition de la légende historique, manquant de respect aux traditions avec un superbe sans-gêne. Il s'attaquera ensuite, de 1873 à 1878 à l'Histoire tintamarresque de Napoléon III...

77.              TOYNBEE (Arnold J.) La Grande Aventure de l'Humanité. Bruxelles, Elsevier Sequoia, 1977, fort in-8°, 580 pp, traduit de l'anglais, 14 cartes hors texte in fine, broché, jaquette dorée illustrée, bon état. Edition originale en français

            30

"Une vision magistrale de l'histoire universelle." — Arnold Toynbee, unanimement considéré comme un des plus grands historiens du XXe siècle, nous donne ici sa version de l'histoire de l'humanité. Il fait le récit du destin de toutes les grandes civilisations : Sumer, l'Égypte, l'Amérique centrale, l'Inde, la Chine, Rome, la Perse, l'empire arabe, Byzance, les Mongols, la chrétienté occidentale sont passés en revue. Un récit vivant, exhaustif et précis, mené de main de maître par un des derniers grands humanistes, l'un des derniers à pouvoir brasser une telle somme d'informations. Des chapitres d'analyse et de réflexion figurent également, sur le destin des civilisations, leurs relations avec la technologie, avec les autres civilisations.

78.              TRESMONTANT (Claude). La Crise moderniste. Seuil, 1979, in-8°, 351 pp, notes, ouvrages cités, broché, bon état

            40

Les termes de « modernisme » et « moderniste » sont considérés très souvent comme injurieux par ceux qui les prononcent, voire insultants pour ceux qu'ils désignent. Qu'en est-il en fait ? Les historiens ont appelé “Crise moderniste” une crise doctrinale qui a secoué la pensée chrétienne et donc l'Eglise à la charnière entre le XIXe et le XXe siecle. Cette crise a porté sur plusieurs champs de bataille : la rencontre entre la crtique biblique et la théologie, la rencontre entre la théologie et les philosophies allemandes, la rencontre entre les sciences expérimentales et la théologie. (...) La crise moderniste n'a pas été seulement un grand moment de l'histoire de la pensée chrétienne : elle a été l'occasion d'un grand “développement”, selon l'expression du cardinal Newman. La connaissance de cette crise est donc nécessaire pour comprendre nos propres problèmes.

79.              [Vinification] – BIDET (Nicolas). Traité sur la nature et la culture de la vigne, sur le vin, la façon de le faire, et la manière de le bien gouverner, à l'usage des différents vignobles du Royaume de France. Tchou, Bibliothèque des Introuvables, 1999, 2 vol. in-8°, 390-(11) et 227-(5) pp, 15 planches dépliantes et un tableau hors texte, brochés, couv. illustrées, bon état

            80

Réimpression de l'édition de 1759. — En 1752, parut le premier ouvrage de Nicolas Bidet, grand spécialiste de l'agronomie viticole à son époque.  Ce livre, qui traitait principalement des vignobles de Champagne, connut un grand succès. Après sept années de voyages et de recherche dans les autres régions du royaume, il publia cette seconde édition, très largement revue et augmentée. C'était, en quelque sorte, une somme des connaissances en matière de viticulture au XVIIIe siècle. Elle est enrichie d'une série de planches dessinées par Maugein et gravées par Choffart qui montrent des pressoirs, cuves et divers instruments de vinification. Nicolas Bidet naquit à Reims en 1709 et mourut dans la même ville en 1782. Il fut officier de la Maison du roi et sommelier de la reine Marie-Antoinette.

80.              [Vinification] – JULLIEN (André). Manuel du sommelier ou instruction pratique sur la maniere de soigner les vins. Tchou, Bibliothèque des Introuvables, 1999, in-8°, 315-(7) pp, 3 doubles planches hors texte in-fine, broché, couv. illustrée, bon état

            40

Contenant la Théorie de la Dégustation de la Clarification, du Collage et de la Fermentation secondaire des Vins; les Moyens de prévenir leur Altération et de les rétablir lorsqu'ils sont dégénérés ou naturellement défectueux, de distinguer les Vins purs des Vins mélangés, frelatés ou artificiels, etc. — Réimpression de la 3e édition de 1822, revue, corrigée et augmentée, du premier guide pratique à l'usage des amateurs de vins et des sommeliers. Cette édition contient 3 planches figurant les instruments du sommelier. (Oberlé, Fastes, 962)

81.              [Vinification] – ROZIER (Abbé). Mémoire sur la meilleure manière de faire et de gouverner les vins, soit pour l'usage, soit pour leur faire passer les mers. Tchou, Bibliothèque des Introuvables, 1999, in-8°, 287-(5) pp, 3 planches gravées hors texte in-fine, broché, couv. illustrée, bon état

            40

Le premier manuel du parfait vigneron. — Réimpression de l'édition de 1772. Né à Lyon en 1734, Jean-François Rozier fut un agronome réputé, particulièrement averti en matière de viticulture. Pendant un temps, il mit lui-même en pratique sa grande connaissance du vin après avoir acheté un domaine près de Béziers. Son ouvrage : "Mémoire sur la meilleure manière de faire et de gouverner les vins" est, après les auteurs latins, le premier manuel du parfait vigneron. Il obtint, en 1770, le grand prix de l'Académie de Marseille. Outre son étude pertinente sur les cépages rouges et blancs implantés dans le Midi de la France, le savant indique les meilleurs moyens de renouveler un vignoble et de le cultiver ainsi que les vaisseaux et autres instruments propres à soigner le vin. Ce livre très rare est une somme du savoir viticole et oenologique au XVIIIe siècle. L'abbé Jean-François Rozier fut docteur en théologie, directeur de l'école vétérinaire de Lyon et membre d'un grand nombre de Sociétés de botanique. Curé constitutionnel sous la Révolution, il mourut en 1793, tué dans son lit par une bombe.

82.              WALLACE (Sir Alfred Russel). Les Miracles et le Moderne Spiritualisme. P., Librairie des sciences psychologiques, s.d. (1891), in-8°, viii-382-(2) pp, traduit de l'anglais, un portrait gravé en frontispice par Henri Germain, reliure demi-chagrin havane, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres et fleurons dorés (rel. de l'époque), bon état. Edition originale, devenue rare (Caillet 11344, Dorbon 5230)

            150

"Savant ouvrage de cet émule de Darwin qui a consacré ses dernières années à la défense du Spiritualisme scientifique. – La croyance aux miracles. – Aspect scientifique du surnaturel. – La force Od. – La double vue. – Réalité des apparitions. – Théorie du Spiritualisme. – Photographies spiritiques d'Esprits. – Y a-t-il une autre vie ?... etc." (Caillet 11344) — Alfred Russel Wallace (1823-1913) est un naturaliste et philosophe britannique. Il a mis au point la théorie de l'évolution par la sélection naturelle au même moment que Charles Darwin. Sa défense du spiritisme et sa croyance en une origine immatérielle pour les plus hautes facultés mentales de l'être humain mit à mal ses relations avec le monde scientifique, tout spécialement avec les précurseurs de l'évolutionnisme. — "Il faut citer l’un des physiciens les plus renommés de la Grande-Bretagne, longtemps rebelle, mais enfin convaincu, dit-il, par une foule d’expériences consciencieuses de la vérité et de la réalité des phénomènes spirites, et devenu bientôt l’un des plus enthousiastes champions de l’apparition des esprits, et de leur commerce avec les vivants, M. A. Russel Wallace. Hâtons-nous de dire qu’il est, avec Darwin, l’inventeur de la fameuse hypothèse de l’évolution et de la sélection naturelle..." (Dr Bataille, Le Diable au XIXe siècle, 1894) — "Le livre dont voici une traduction est peut-être celui qui a contribué le plus efficacement à la diffusion en Angleterre du moderne spiritualisme. Indépendamment de ses qualités intrinsèques, qui certes sont considérables, il doit une bonne part de ce succès au nom de son auteur, l'un des savants dont le Royaume-Uni ait le plus de droit de s'enorgueillir, et l'un des naturalistes et des explorateurs que n'importe quel pays de l'Europe du XIXe siècle aurait le plus de raison d'envier à sa patrie." (préface du traducteur)

83.              WELLS (H. G.) Anticipations. S.l. (Paris), s.d. (1903), in-8°, (222) pp, traduit de l'anglais par Henry D. Davray et B. Kozakiewicz, reliure demi-toile verte, dos lisse avec pièce de titre chagrin noir, bon état

            50

Edition pré-originale. Réunion en un volume relié des divers articles de “Anticipations” : I. La locomotion au XXe siècle. II. La diffusion des grandes villes. III. Eléments sociaux en développement. IV. Réactions sociales. V. Physiologie de la démocratie. VI. La guerre au XXe siècle. VII. Le conflit des langues. VIII. Synthèses. IX. Foi, morale et politique de la république nouvelle, publiés dans la “Revue” des 1er août (p. 362-407), 1er septembre (p. 551-577), 1er octobre (p. 177-204), 1er novembre (p. 419-452) et 1er décembre 1903 (p. 570-656) ; la première édition en volume sera publiée l'année suivante au Mercure de France sous le titre “Anticipations, ou de l’influence du progrès mécanique et scientifique sur la vie et la pensée humaines” (1904). — Dans ce texte visionnaire publié en anglais en 1901, l’écrivain s’essayait à imaginer la société de l’an 2000, prévoyant notamment l’essor des véhicules à moteur, le rôle déterminant des blindés sur le champ de bataille, l’apparition de mégalopoles et la libéralisation des moeurs. C'est le premier best-seller de H.G. Wells et peut-être son œuvre la plus explicitement futuriste, elle portait le sous-titre « Une expérimentation en prophétie » (An Experiment in Prophecy) lorsqu'elle parait tout d'abord par épisodes en magazine. Ce livre est intéressant à la fois pour ses intuitions (les trains et les voitures résultant de la migration des populations des centres-villes vers les banlieues ; les restrictions morales déclinant lorsque hommes et femmes recherchent davantage de liberté sexuelle) et pour ses erreurs (« mon imagination refuse de voir un sous-marin quelconque faire autre chose qu'étouffer son équipage et sombrer au fond des mers »). — "En 1901, H. G. Wells commence, mois après mois, dans la "Fortnightly Review", une série de longs articles qu'il appelle "Anticipations". Ce n'est plus de la fiction ; ce n'est plus de l'avenir romancé. L'auteur ne fait plus appel au merveilleux scientifique. Il renonce à ses vertigineuses prophéties. Crânement, il s'en prend au présent pour en déduire le futur immédiat, avec quelques envols vers des temps moins prochains. Les questions les plus simples et les problèmes les plus complexes, les préoccupations d'ordre intellectuel et les réalisations pratiques, il aborde tout. Avec un esprit critique singulièrement pénétrant, il examine les données que l'actualité lui fournit et il établit ses pronostics : ce à quoi on est parvenu la veille lui permet de discerner ce à quoi on parviendra le lendemain, ou dans dix, vingt ou cinquante ans. D'après le bilan du siècle terminé, il suppute le budget du siècle qui commence. Aujourd'hui, trente ans se sont écoulés, et sa clairvoyance fut si lucide, si sagace, que ses prédictions ne cessent de se réaliser l'une après l'autre. Chaque tranche mensuelle de ces "Anticipations" était attendue avec impatience par le public, tandis que la presse se livrait à des discussions passionnées sur la précédente..." (Henry D. Davray, préface de "Pages choisies de H.G. Wells", 1931)

84.              ZAO WOU KI et Claude ROY. Estampages Han. Club Français du Livre, 1967, in-4°, 213-(7) pp, préface par Zao Wou ki et Claude Roy, 123 reproductions en noir d'estampages chinois datant de la dynastie Han (206 avant J.-C. à 220 après J.-C.), reliure toile imprimée de l'éditeur, rhodoïd, bon état. Edition originale hors commerce, un des exemplaires numérotés comportant bien, sous portefeuille papier à rabats imprimé, une suite de 6 grandes planches d'estampages dépliantes (la justification ne fait état que de 5), imprimées sur papier de riz

            60

Zao Wou-Ki a procédé à la sélection des Estampages Han, parus en 1967, et en a rédigé la préface avec Claude Roy.

 

ANTIQUITÉ

 

85.              BERCIU (Dumitru). Daco-Romania. Nagel, 1976, gr. in-8°, 192 pp, 138 illustrations hors texte dont 65 en couleurs, 5 cartes, index, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état (Coll. Archaeologia Mundi)

            30

Les Géto-Daces ; Le processus de romanisation et la romanité orientale ; Romains et Byzantins ; Sarmates, Goths, Huns, Gépides, Avars ; Les Proto-Roumains et les anciens Slaves.

86.              BRUIT ZAIDMAN (Louise) et Pauline SCHMITT PANTEL. La Religion grecque dans les cités à l'époque classique. Armand Colin, 2002, in-8°, 192 pp, 3e édition, illustrations, cartes et plans, glossaire, lexique, biblio, broché, bon état (Coll. Cursus)

            15

La religion grecque est un ensemble de pratiques et de croyances qui se structurent au moment où naît, vers la fin du VIIe siècle avant J.-C., une des formes d'organisation politique typique du monde grec : la cité (polis). Elle repose sur des habitudes de pensée et des schémas intellectuels fort différents des nôtres. Pour les comprendre, il convient d'abord d'examiner comment les croyances et les rites s'exprimaient dans la pratique du citoyen. Quelles étaient les fonctions du personnel religieux, la place de la religion dans la vie individuelle, sociale et politique ? Au-delà de l'individualité de chaque cité, l'étude des sanctuaires les plus prestigieux montre l'importance des cultes communs à tous les Grecs. On peut alors se pencher sur les systèmes de représentation du divin. L'analyse des mythes fondamentaux (mythe de Prométhée, mythe des races...), des grandes figures divines et de leurs relations réciproques, permet de saisir ce qu'est une mythologie pour les Grecs. Cet ouvrage, complété par un glossaire et un lexique, permet de faire le point sur les recherches contemporaines en ce domaine.

87.              CARCOPINO (Jérôme). Etudes d'histoire chrétienne. Le Christianisme secret du carré magique. Les fouilles de Saint-Pierre et la tradition. Albin Michel, 1953, pt in-8°, 286 pp, 14 figures et 11 planches de photos hors texte, broché, bon état, envoi a.s. On joint plusieurs coupures de presse de l'époque sur l'ouvrage

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"L'étude sur le « carré magique » concerne un ensemble mystérieux de 25 lettres, disposées en carré, de telle manière qu'on peut les lire dans tous les sens. L'auteur y voit un cryptogramme chrétien et en attribue la paternité à saint Irénée. La question demeure cependant confuse, et les interprétations proposées par les savants, multiples. On a même cru reconnaître le « carré magique » dans une inscription mutilée de Pompéi, et certains en ont conclu à l'existence d'une communauté chrétienne dans la ville détruite par l'éruption du Vésuve en 79. L'étude principale de Сarcopino concerne les fouilles de la basilique Saint-Pierre. Le lecteur cultivé, désireux d'avoir un résumé fidèle et accessible de ces fouilles, trouve ici un récit complet et précis, avec les principales planches et reproductions qui lui permettront, d'en situer les détails." (Jacques E. Ménard, Revue de l'histoire des religions)

88.              Catalogue d'exposition. L'Art au pays des Hittites. 6000 à 600 av. J.-C. Collections des musées de Turquie. P., Petit Palais, 1964, in-8° carré, 128 pp, 97 illustrations dans le texte et hors texte, une carte, 277 numéros décrits avec notices, un tableau chronologique dépliant, broché, couv. illustrée, bon état

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Catalogue de l'exposition tenue au Petit Palais, janvier-avril 1964. — "L'exposition ouverte au Petit Palais, de janvier à avril 1964, sur « l'Art au pays des Hittites », s'arrête à la fin du VIIe siècle. Le catalogue, précieux instrument de travail, est présenté par les professeurs Hàmit Zubeyir Kosay (situation géographique), Kurt Bittel (histoire des Hittites), Ekrem Akuegal (l'art au pays de Hatti), Tashin Ozguç (peuples et langues d'Anatolie aux IIIe et IIe millénaires av. J.-C.), L. Van den Berghe (tableau chronologique). La majeure partie des objets venait du musée d'Ankara. Le groupement en sept sections (néolithique, bronze ancien, époque des colonies assyriennes de Cappadoce – de loin la mieux représentée – , ancien empire hittite, nouvel empire hittite, époque néo-hittite, époque phrygienne) met en évidence la discontinuité de nos connaissances, et en particulier l'absence presque totale de toute documentation archéologique entre la fin de l'empire hittite (vers 1130) et l'époque phrygienne (vers 750) ; nous n'avons guère de documentation remontant au IXe siècle que pour le sud-est de l'Anatolie (principautés néo-hittites) et l'extrême est (royaume d'Urartu). Ce silence correspond aux « âges obscurs » du monde grec. Le visiteur helléniste sera frappé de la ressemblance entre telle figure féminine « en violon » de Beycesultan (1ère moitié du IIIe millénaire) et les « idoles » cycladiques ; beaucoup plus tard, une plaque décorative phrygienne de Pazarli (vers 600), représentant deux guerriers casqués, tenant horizontalement une lance de leur main droite, et de leur bras gauche un bouclier rond, offre une parenté notable avec des documents grecs de la fin du style orientalisant et des représentations étrusques." (Pierre Vidal-Naquet, Annales, 1964)

89.              CHADWICK (John). The Decipherment of Linear B. Cambridge University Press, 1960, in-8°, x-155 pp, 2 pl. hors texte, dont le frontispice (une photo de Michael Ventris), 16 figures, une pl. dépliante hors texte, index, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état. Texte en anglais

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Depuis les premières fouilles d'Evans, les tablettes d'argile crétoises gardaient leur secret... jusqu'au jour où Michael Ventris et John Chadwick sont parvenus à échanger des messages, en 1952, en Minoen B. Ce résultat remarquable dont John Chadwick relate les vicissitudes, les déboires et le triomphe est essentiellement l'oeuvre de Ventris, un amateur de génie, dialectologue de talent. Des années de recherche, la double bataille menée contre les inscriptions muettes et les rivaux sceptiques l'ont conduit à une découverte sensationnelle : les Crétois parlaient grec. Ce livre d'un grand savant est un roman policier de haute culture. — "... On peut considérer comme un apport de tout premier ordre à l'épistémologie actuelle cette histoire, alertement contée avec un sens profond de l'humain et quelques pointes d'humour, des principales tentatives de déchiffrement des écritures linéaires créto-mycéniennes, qui ont conduit des tâtonnements et des échecs des pionniers à la sensationnelle découverte de Ventris et Chadwick, soumise elle-même de la part d'autres savants à des vérifications et à des critiques, plus ou moins pertinentes, dont certaines même semblent avoir été inspirées par une malveillance mesquine, qui, comme le dit M. Chadwick, n'a fait que « discréditer leurs auteurs ». Les savants ne sont pas à l'abri de ces petitesses, voire de ces bassesses, quand on dérange certaines des certitudes où ils se sont ancrés..." (Charles Delvoye, L'antiquité classique)

90.              CONTENAU (Dr. Georges). La vie quotidienne à Babylone et en Assyrie. Hachette, 1954, in-8°, 320 pp, biblio, reliure demi-chagrin havane, dos à 4 nerfs soulignés à froid, auteur et titre dorés, couv. illustrée conservée, bon état. Bel exemplaire

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"L'auteur se borne à la période que nous connaissons le mieux, entre 700 et 530 avant notre ère. A cette époque, l'Assyrie atteint son apogée et embrasse tout le Proche-Orient, puis la Babylonie, sa vassale, alliée aux Mèdes, secoue son joug et détruit Ninive (612 av. J.-C.) et c'est pour Babylone une prospérité dont les historiens anciens se sont fait l'écho. Survient alors le troisième acte, les Perses à leur tour attaquent Babylone, l'Asie change de maîtres et la dynastie des Achéménides préside pour deux cents ans aux destinées de l'Orient. Après des notions générales sur le pays et ses habitants, la nourriture, le travail, le commerce, la vie de tous les jours, le Dr Contenau étudie successivement le roi et l'Etat, la pensée mésopotamienne et la vie religieuse (...) Il fallait, pour écrire ce livre, la connaissance que peut seule donner une familiarité de quarante années avec les textes, les fouilles et la vie de l'antique Mésopotamie." (Albert Vincent, Revue des Sciences religieuses)

91.              DANIEL-ROPS. L'Eglise des Apôtres et des Martyrs. Fayard, 1948, fort in-12, 719 pp, 4 cartes, tableau chronologique, biblio, broché, bon état (Coll. Les Grandes études historiques)

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"On sait le gros succès de librairie obtenu par “l'Histoire Sainte” de Daniel-Rops, et il est probable que l'engouement dont, ont bénéficié naguère “le Peuple de la Bible” et “Jésus en son temps” attirera aussi de nombreux lecteurs à “l'Histoire de l'Église du Christ”, dont le premier volume vient de paraître, consacré aux quatre premiers siècles. Succès amplement justifié, hâtons-nous de le dire, par les mérites de l'œuvre : qualités littéraires d'un style parfaitement académique, aussi à l'aise dans la narration colorée que dans la synthèse vigoureuse ; valeur d'une reconstitution historique, dont les éléments sont puisés à bonne source et qui témoigne des antécédents de l'écrivain, universitaire de profession et historien de formation. Mieux que chez des auteurs plus « ecclésiastiques », on trouvera donc ici un soubassement d'histoire générale qui plonge le lecteur dans l'évolution politique, la structure sociale et la physionomie culturelle d'une époque, le tout éclairé parfois par l'évocation de problèmes modernes, avec une intelligence historique qui sait éviter l'anachronisme tout en utilisant d'ingénieux rapprochements..." (Jean-Rémy Palanque, Revue d'histoire de l'Église de France, 1949)

92.              DELLA MONICA (Madeleine). Horemheb, général pharaon. P., Maisonneuve et Larose, 2001, in-8°, 151 pp, 2 cartes, 24 figures et photos, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

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Madeleine Della Monica entame ici un procès en réhabilitation du général Horemheb, officier de vieille caste militaire, bras armé du pharaon Thoutmosis III, héros des brillantes campagnes asiatiques qui constituèrent ou consolidèrent l'empire de la XVIIIe dynastie. Nommé généralissime sous le faible Toutânkhamon, il lui succéda sur le trône, porté par le clergé d'Amon, qu'avait écarté Akhenaton. Et il est l'un des pharaons qui contribua le plus à l'agrandissement de Kârnak, utilisant à cette fin la destruction du temple d'Aton. Il régna huit ans. Les historiens ont porté sur le général-pharaon et son règne des jugements contradictoires : usurpateur, homme-lige du clergé d'Amon, dont Akhenaton le réformateur avait tenté de briser le pouvoir ou, au contraire, consolidateur de l'empire affaibli. C'est à ces questions que tente de répondre l'auteur.

93.              DEUEL (Léo). Le Temps des Ecrits. Stock, 1967, in-8°, 490 pp, traduit de l'américain, 67 figures, 8 pl. de photos hors textes, 3 cartes, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

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L'histoire de la découverte et de la restitution des textes anciens, inscriptions et manuscrits, auxquels nous sommes redevables de notre connaissance du passé. — "Si l'on voulait traduire exactement le titre américain, il faudrait dire : “Legs du passé”. Et pourtant le titre choisi par le traducteur indique mieux le contenu de l'ouvrage. Car c'est bien d'écrits qu'il est question, écrits sur papyrus, parchemins, tablettes d'argile, et de leur découverte. Découverte qui, à quelques exceptions près, a commencé au début du XIXe siècle et s'est poursuivie jusqu'à nos jours, en Egypte et dans le Proche-Orient. Il y a là le récit d'aventures prodigieuses. Celle, par exemple, des fouilles menées dans les décharges des anciennes villes égyptiennes amenant à jour des papyrus de toute espèce, celles qui ont permis de trouver le Sinaïticus ou les parchemins de la Geniza du Caire, et naturellement l'histoire des manuscrits de la Mer Morte, etc. La connaissance que l'Occident d'aujourd'hui avait de la vie et de la littérature de ces siècles lointains en a été bouleversée, miraculeusement enrichie. Mais plus que toute autre, c'est l'étude de l'Ancien et du Nouveau Testament qui a bénéficié de ces découvertes. L'auteur, dans son dernier chapitre a élargi le champ de son enquête à l'Asie et à l'Amérique précolombienne. On a comparé son livre à celui de Ceram, “Des dieux, des tombeaux, des savants”. A vrai dire, il en est la suite et le complément. C'est la même investigation du passé, passionnante pour les chercheurs. et pour le lecteur." (E. Tesson, Etudes, 1968)

94.              DURUY (Victor). La Grèce légendaire. Minerva/France Loisirs, 1975, gr. in-8° carré, 144 pp, 130 photos, gravures et plans en noir dans le texte et à pleine page, 16 pl. hors texte (8 en noir, 8 en couleurs), annexes de Didier Dennis, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

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Les anciens âges ; Les Pélasges et les Ioniens ; Renseignements fournis par les légendes ; Les momuments cyclopéens ; Héros et grandes entreprises ; Religion de l'âge héroïque.

95.              FINKELSTEIN (Israël) et Neil ASHER SILBERMAN. La Bible dévoilée. Les nouvelles révélations de l'archéologie. Bayard, 2002, gr. in-8°, 431 pp, 13 cartes, 14 illustrations, 8 tableaux, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

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La plus tonique et la plus audacieuse des synthèses sur la Bible et l'archéologie depuis cinquante ans. Quand et pourquoi la Bible a-t-elle été écrite ? Que savons-nous des premiers patriarches ? Quand le monothéisme est-il apparu ? Comment le peuple d'Israël est-il entré en possession de la Terre promise ? Jérusalem a-t-elle toujours été le centre de l'ancien Israël ? Pour la première fois, il est possible de répondre à ces questions avec un haut degré de certitude. Car les auteurs, Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman, puisent leurs arguments dans les découvertes archéologiques les plus récentes, entreprises en Israël, en Jordanie, en Égypte, au Liban et en Syrie. Plus rien ne sera maintenant comme avant ; mais loin de sortir désenchanté de cette cure de jeunesse effectuée par le Livre des livres, on n'en a que plus de sympathie pour ces nomades et ces agriculteurs d'il y a trois mille ans, qui ont su fabriquer, en des temps de détresse ou de gloire, un récit dont la fécondité n'a pas cessé de porter ses fruits.

96.              HUBERT (Henri). Les Germains. Cours professé à l'École du Louvre en 1924-1925. Albin Michel, 1952, in-8°, xxvi-336 pp, avant-propos de Henri Berr, 11 cartes, 27 figures dans le texte et 4 planches hors texte, biblio, index, broché, bon état (coll. L'Evolution de l'Humanité)

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"Impatiemment attendue depuis nombre d'années, voici la parution de l'ouvrage posthume de H. Hubert sur Les Germains. Longtemps perdu, son manuscrit heureusement retrouvé, a pu être publié grâce aux soins patients de son éditeur, P. Chalus qui a su reconstituer certains passages d'après des notes difficiles à déchiffrer, et compléter, vérifier et mettre à jour l'illustration et la bibliographie de l'ouvrage. La thèse de H. Hubert est que les Germains « sont un peuple indo-européanisé ou ayant adopté une langue indo-européenne », et son ouvrage apporte de solides arguments en faveur de cette opinion. Partant de l'étude des Germains à l'époque des invasions, moment où nous les connaissons le mieux, point culminant de leur civilisation, il étudie ensuite le problème de leurs origines ; situant à cette occasion la Germanie et la Scandinavie aux périodes glaciaires et interglaciaires, il suit les différentes civilisations qui se sont succédé dans ces régions depuis la fin du paléolithique jusqu'à l'apparition de cette civilisation nouvelle, dont « l'image devient de plus en plus consistante à nos yeux ». Ainsi l'ouvrage acquiert-il un intérêt des plus vifs pour l'étude des techniques depuis les premières périodes préhistoriques jusqu'à l'époque des invasions. Les renseignements donnés par H. Hubert sont à la fois clairs et précis. Comme à l'habitude, la préface lucide de M. Henri Berr ajoute encore à l'intérêt de l'ouvrage et facilite beaucoup son étude." (Juliette Taton, Revue d'histoire des sciences, 1952) — "... Il est admirable que, malgré sa rédaction déjà ancienne, le volume ne date pas. Il le doit à l'originalité profonde de la pensée autant qu'à l'ampleur de l'information. C'est vraiment une synthèse en même temps qu'une thèse." (A. Grenier, Revue des Études Anciennes, 1952) — "Un livre posthume remarquable qui renouvelle la question, en insistant sur les influences extérieures qui ont agi sur les Germains." (Albert Dauzat, Revue internationale d'onomastique, 1953)

97.              JEAN (Richard-Alain). A propos des objets égyptiens conservés au Musée d'Histoire de la Médecine. P., Musée d'Histoire de la Médecine de l'Université René Descartes, 1999, in-4°, 92 pp, 53 illustrations dont 37 en couleurs, 2 planches en couleurs, biblio, index, broché, bon état

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En 1850, le chirurgien Jules Cloquet fait don au Cabinets de Collections de la Faculté de médecine de Paris, un lot d'objets égyptiens comportant 13 instruments en bronze et une vingtaine d'yeux-oudjat, provenant de la collection de Antoine-Barthélémy Clot.

98.              JOUGUET (Pierre). L'Impérialisme macédonien et l'hellénisation de l'Orient. P., Renaissance du Livre, 1926, in-8°, xvi-503 pp, 7 pl. et 4 cartes hors texte, biblio, index, reliure demi-toile verte, dos lisse avec titres dorés (rel. de l'époque), bon état (Coll. l'Evolution de l'Humanité)

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« L'Hellénisme a conquis l'Orient par les armes de la Macédoine et par ses propres institutions. » C'est l'histoire de cette double conquête que M. Jouguet nous retrace et, quoi qu'il en dise dans des conclusions fort remarquables par l'ampleur de leurs vues, il a réussi dans sa tâche de façon à satisfaire les voeux les plus exigeants. Pour expliquer l'expansion de l'Hellénisme, il faut tenir compte avant tout de l'élan donné par la personnalité d'Alexandre. C'est lui qui, empruntant l'idée d'Empire à la tradition asiatique, l'a le premier jetée dans notre Occident. Sans doute, Alexandre apparaît d'abord comme le triomphateur de la revanche sur les barbares. Mais son ambition finit par l'enivrer de grandeur mystique et de splendeur orientale..." (J. Bidez, Revue belge de philologie et d'histoire) — "Les prodigieux exploits qui ont changé la face du monde et qui assurent au nom d'Alexandre une gloire incomparable, sont retracés par M. P. Jouguet avec une élégante précision. Il ne rabaisse pas, comme il était coutume il y a une ou deux générations, « le mérite qu'une tradition de rhéteurs philosophes refusait au roi ». Il en expose les conséquences en sachant marquer aussi la part d'influence de l'Orient sur Alexandre. Après avoir retracé la conquête d'Alexandre, le démembrement de l'Empire et la rivalité des puissances jusqu'à la chute de l'Empire séleucide, l'auteur consacre les deux cinquièmes de son ouvrage à suivre l'hellénisation de l'Orient qu'il envisage principalement dans l'organisation de l'Egypte. Sur cinq chapitres consacrés à cette importante étude, quatre sont réservés à l'Egypte et, au dire d'un spécialiste difficile à contenter, ils sont en tout point remarquables et tels qu'on pouvait les attendre du maître papyrologue qu'est M. Jouguet..." (René Dussaud, Syria, 1927)

99.              LAFFORGUE (Gilbert). La Haute Antiquité. Des origines au milieu du VIe siècle avant J.~C. Tallandier, 1973, pt in-8°, 444 pp, 25 illustrations en couleurs sur 16 pl. hors texte, 164 illustrations en noir dans le texte et à pleine page, 10 cartes, chronologies, index, biblio, reliure pleine toile brique décorée de l'éditeur, rhodoïd, bon état (Coll. Histoire universelle)

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L'Ouest asiatique n'a cessé depuis le début des fouilles, au XIXe s., de révéler des civilisations disparues qui renaissent ainsi avec leurs oeuvres d'art, leurs langues et leurs littératures. La multiplication des chantiers archéologiques depuis 1950 fait que les découvertes se multiplient et que l'on manque de spécialistes pour les interpréter. Cet exposé entièrement renouvelé permet de comprendre l'histoire de ces millénaires et de ces régions, auxquels nous devons, entre autres, le verre et le fer, l'écriture, puis l'alphabet, le Code de Hammourabi et la Bible.

100.          LAGRANGE (l'abbé F.) Histoire de Sainte-Paule. P., Poussielgue, 1901, in-12, 645 pp, reliure demi-maroquin à coins bleu-nuit, dos lisse orné en long, titres dorés, filets dorés sur les plats, tête dorée (rel. de l'époque), bon état. Bel exemplaire, finement relié

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"C'est un spectacle des plus édifiants que celui de cet admirable groupe de nobles dames et de vierges romaines, descendantes des plus illustres familles, qui, dans la seconde moitié du IVe siècle, embrassent le « saint propos », c'est-à-dire l'état monastique, se font disciples du grand docteur et exégète, saint Jérôme, que quelques-unes suivent bientôt en Palestine. De ce nombre sont sainte Paule – descendante des Cornelius-Scipions-Emiliens-Gracques, alliée par son mariage aux Julii, illustrés par Jules César – et sa fille sainte Julia Eustochium. Elles établirent à Bethléem un couvent de vierges et firent les frais d'un monastère pour saint Jérôme et les moines ses compagnons. Ames d'élite et esprits très cultivés, elles donnaient à l'étude des Saintes Ecritures une part de leur vie ; leur pieuse influence contribua beaucoup à pousser le grand docteur à ses travaux exégétiques et à l'encourager dans le long labeur de traduction qui nous a valu la Vulgate..." (Sévérien Salaville)

101.          LÉVÊQUE (Pierre) et Pierre VIDAL-NAQUET. Clisthène l'Athénien. Essai sur la représentation de l'espace et du temps dans la pensée politique grecque de la fin du VIe siècle à la mort de Platon. Macula, 1983, gr. in-8°, 163 pp, 14 figures dans le texte, index, broché, bon état

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En 507/506, Clisthène, membre de la grande famille des Alcméonides, venu au pouvoir avec l'aide du peuple, remanie de fond en comble les institutions de la cité d'Athènes. Ce remaniement s'inscrit dans l'espace, devenu civique. Il s'inscrit dans le temps : le temps de la cité est désormais distinct du calendrier religieux. Les vieilles tribus, sans disparaître, perdent toute portée politique. Les Athéniens sont groupés en dix tribus nouvelles qui effacent les appartenances anciennes et se répartissent équitablement dans l'espace de la ville, de la côte et de l'intérieur. Cette grande réforme qui marque le début, sinon du mot démocratie – il n'existe pas encore –, du moins de la pratique du Gouvernement populaire, les auteurs de ce livre l'ont vue à la fois comme un acte politique et comme un acte intellectuel. Ils en ont cherché l'origine dans les débuts de la philosophie grecque, elle-même née, au moins pour une part, d'une réflexion sur la cité. Ils en ont cherché les modèles, notamment dans les fondations coloniales. Ils ont montré comment l'esprit géométrique pouvait envahir la géographie, la sculpture et la politique, inspirer en même temps le pythagorisme et la réforme clisthénienne. Enfin, ils ont étudié le prolongement de cette révolution à travers un siècle et demi d'histoire grecque et athénienne, montrant comment elle a modifié les pratiques sociales et inspiré les penseurs, jusqu'à la mort de Platon.

102.          MARGUERON (Jean-Claude). Mésopotamie. Genève-Paris-Munich, Nagel, 1970, gr. in-8°, 224 pp, 130 planches de photos hors texte dont 23 en couleurs, repères chronologiques, biblio sommaire, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état (Coll. Archaeologia Mundi, 1)

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"Pour une collection (dirigée par J. Marcadé), qui se propose de brosser un tableau complet de la recherche archéologique à travers le monde voici une excellente « ouverture », puisque le pays a vu l'invention de l'agriculture, l'avènement du métal, la découverte de l'écriture et des progrès spectaculaires de l'archéologie elle-même. Après un rappel des premières sources de notre documentation (la Bible, la tradition gréco-latine, les récits des voyageurs), l'auteur résume les découvertes du XIXe s. qui portèrent d'abord au premier plan l'Assyrie avant de faire revivre Sumer... L'auteur analyse ici les conditions de naissance d'une civilisation. Plus d'un siècle de recherches a révélé une civilisation qui a su s'implanter, se développer, se renouveler pendant plus de quatre millénaires. L'auteur fait ici revivre le cadre de l'existence qui, en est la cité : la vie s'organise autour de deux pôles, palais et quartier des temples, jusqu'à ce que le pouvoir se sécularise. Dans cette « civilisation de l'argile», le décor quotidien est resté quasi-immuable. A travers objets et monuments on peut étudier les manifestations de la pensée. Essentiel fut l'apport des Sumériens avec l'invention de l'écriture ; le scribe-prêtre apparaît comme un intermédiaire entre les hommes et les dieux. On est frappé aussi par l'importance des sanctuaires et la permanence des lieux de culte... Mentionnons les utiles « repères chronologiques » de la p. 11, la bibliographie et la carte in fine, et l'illustration très riche : les photographies en couleurs sont excellentes et révèlent des œuvres souvent peu connues." (Raymond Chevallier, L'Antiquité Classique, 1967)

103.          MASPERO (G.) Histoire ancienne des peuples de l'Orient. Ouvrage contenant 175 gravures, trois cartes en couleurs et quelques spécimens des écritures hiéroglyphiques et cunéiformes. Hachette et Cie, 1917, fort in-12, 912 pp, douzième édition, 175 gravures dans le texte, 3 cartes dépliantes en couleurs hors texte, index, cart. gris-vert de l'éditeur, titres blancs au 1er plat et au dos, bon état

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"C'est alors que Gaston Maspero rédigea son Histoire ancienne des peuples de l'Orient publié pour la première fois en 1875 sous forme de petit manuel ; augmenté et bien illustré, ce sera le livre de chevet pour plusieurs générations d'orientalistes, dans lequel, encore aujourd'hui, bien des trésors peuvent être puisés ; plus tard on le publiera en trois magnifiques volumes in-4° sous le titre Histoire ancienne des Peuples de l'Orient classique..." (Jean Leclant, Un égyptologue : Gaston Maspero (1846-1916), Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1998) — "Maspero a consacré à l'histoire une part très importante de son œuvre immense. A peine avait-il établi sa réputation d'égyptologue et de traducteur par des publications techniques, qu'il présenta au public, en 1875, une Histoire ancienne des peuples de l'Orient. Sans doute, ce livre n'était qu'un manuel destiné principalement aux élèves de l'enseignement secondaire ; Maspero, en condensant les travaux antérieurs plutôt que ses propres recherches, n'avait d'autre prétention que de présenter, sous une forme exacte et claire, l'état des connaissances sur l'Orient ancien en 1875. Néanmoins, l'érudition et le talent de l'auteur donnaient à ce manuel un caractère vraiment personnel. On n'y trouvait pas seulement les histoires plus ou moins légendaires transmises par les Grecs, accommodées tant bien que mal avec les données authentiques fournies par les documents originaux ; l'énumération des dynasties à noms rocailleux et l'histoire-bataille n'étaient pas imposées sans ménagement au lecteur; au contraire, on sentait que l'auteur, possédant à fond toutes les parties de son immense sujet, attachait plus d'importance à donner un tableau vivant de la civilisation de chaque peuple; il intéressait le lecteur à la littérature, à la religion, à l'art, à l'industrie, à la vie urbaine ou rurale des Égyptiens, des Chaldéens ou des Perses. Ce souci du détail précis et coloré n'empêchait point Maspero de discerner les ensembles. Pour la première fois, l'histoire d'Orient n'était point traitée en monographies de chaque peuple isolé, mais, par grands tableaux synthétiques où l'action et la réaction de chaque civilisation ou de chaque empire vis-à-vis de ses voisins étaient retracées avec force et vérité..." (A. Moret, Revue Historique , 1916)

104.          MASSA (Aldo). Les Phéniciens. Minerva/France Loisirs, 1977, gr. in-8° carré, 144 pp, 103 photos en noir dans le texte et à pleine page, 16 pl. hors texte (8 en noir, 8 en couleurs), cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

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Le creuset phénicien ; Etablissements et dépendances ; La rivalité de Tyr et Sidon ; Face au Perses ; La gloire de Carthage ; Dieux primitifs ; L'invention de l'alphabet ; Un monde de marchands.

105.          MICHEL (Paul-Henri). De Pythagore à Euclide. Contribution à l'Histoire des mathématiques préeuclidiennes. Les Belles Lettres, 1950, gr. in-8°, 699 pp, broché, non coupé, bon état, mais il MANQUE le 1er plat de couverture. Tel quel

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"L'auteur de cette thèse doctorale s'était d'abord proposé d'étudier l'influence des mathématiques sur l'esthétique des Grecs, sur les « canons » architecturaux et sculpturaux des Ve et IVe siècles. En cherchant à se documenter sur l'état des sciences exactes à cette époque, il se heurta à de multiples difficultés dues à la pauvreté et à la dispersion des sources et à la variété des interprétations auxquelles elles ont donné lieu, surtout en ce qui concerne la chronologie. L'ampleur de cette enquête préalable dépassa toutes ses prévisions. Finalement, il se décida à en déverser les résultats dans cet imposant volume..." (Emile De Strycker, L'Antiquité Classique, 1952)

106.          MIMOUNI (Simon Claude). Introduction à l'histoire des Origines du christianisme. Bayard, 2019, gr. in-8°, 777 pp, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

            40

La question des origines du christianisme demeure très débattue. Quelle était la nature de ce mouvement religieux ? Comment se sépare-t-il du judaïsme ? Ce livre se veut une sorte de manuel critique et théorique sur l'histoire des origines du christianisme, envisagée à partir des sources et des doctrines, ainsi qu'à travers un certain nombre de questions, de concepts et de problématiques particulières. L'auteur explore l'étude des phénomènes de conservation et de transmission des sources littéraires de ce domaine religieux. Il étudie les cadres historique, politique et religieux des premiers temps du christianisme ; présente les instruments de travail en christianologie ancienne ; analyse les sources littéraires ; présente les doctrines... Une somme structurée en 42 "leçons" pour faire le tour des connaissances scientifiques sur cette période fascinante. — L'auteur : Directeur d'études émérite à la section des sciences religieuses de l'Ecole pratique des Hautes Etudes où il est titulaire de la chaire "Origines du christianisme" , Professeur associé à l'Université Laval à Québec, Simon Claude Mimouni étudie principalement l'histoire de la formation du mouvement des disciples de Jésus dans et hors du judaïsme aux Ier et IIe siècles.

107.          PARROT (André), Maurice H. CHEHAB et Sabatino MOSCATI. Les Phéniciens. L'expansion phénicienne – Carthage. Gallimard, 1975, in-4°, 316 pp, 352 photographies, illustrations, cartes et plans en noir et en couleurs dans le texte et hors texte, dictionnaire-index, bibliographie, documentation iconographique, reliure toile éditeur, signet, jaquette illustrée, bon état (Coll. L'Univers des Formes). Première édition. Riche iconographie

            60

La parution de l'ouvrage Les Phéniciens dans "L'Univers des formes" a marqué un tournant dans la reconnaissance d'un art phénicien. Jusque-là, on doutait même qu'il en existât un. Les Phéniciens, marins habiles, marchands retors, pouvaient être considérés comme des artisans, mais pas comme des artistes. L'ouvrage a donc été un révélateur en son temps. L'art phénicien est un art de l'objet, en céramique, métal ou ivoire, dont l'iconographie puise aux répertoires de l'Egypte ou de la Mésopotamie, mais les réinterprète et se les approprie. Il est axé sur des formes, des images et un programme iconographique que les Phéniciens, depuis la Méditerranée, ont répandu de la Mésopotamie à l'Atlantique et de l'Anatolie à l'Egypte.

108.          PETIT (Paul). Précis d'histoire ancienne. PUF, 1965, in-8° carré, 351 pp, 2e édition revue, 21 cartes dépliantes hors texte, biblio, cart. illustré de l'éditeur, bon état

            25

"Les cartes, nombreuses, claires, établies avec grand soin, contribuent à faire de ce Précis un manuel appelé à rendre de grands services à ceux qui s'initient aux études historiques." (Pierre Grillon, Bibliothèque de l'Ecole des Chartes)

109.          PEYRE (Roger). Histoire Romaine. Classe de Quatrième. Delagrave, 1897, in-12, xxi-546 pp, 43 gravures, 11 cartes et plans, un tableau synoptique et 3 tableaux généalogiques, reliure percaline bleue de l'éditeur, bon état

            25

Avec de nombreuses illustrations d'après les monuments et des cartes.

110.          RIVIERE (Jean-Claude). Georges Dumézil : à la découverte des Indo-Européens. Copernic, 1979, in-8°, 271 pp, notes, importante bibliographie (pp 237-271, établie par Alain de Benoist et François-Xavier Dillman), broché, couv. illustrée, bon état

            25

Georges Dumézil et les études indo-européennes (J.-C. Rivière, pp 9-135). Georges Dumézil et Rome (Robert Schilling, pp 137-155). Georges Dumézil et la religion germanique : l'interprétation du dieu Odhinn (F.-X. Dillmann, pp 157-186). Les Indo-Européens de l'Est (Jean Varenne, pp 187-196). Trois perspectives médiévales (Des "trois fonctions" aux "trois états" – Des talismans fonctionnels des Scythes au cortège du graal – De la mort de Batradz à la mort du roi Arthur) (J.-H. Grisward, pp 197-217). Georges Dumézil et les langues du Caucase (Georges Charachidzé, pp 219-228).

111.          SEIGNOBOS (Charles). Babylone, Ninive et le monde assyrien. Minerva/France Loisirs, 1975, gr. in-8° carré, 144 pp, 125 photos et gravures en noir dans le texte et à pleine page, 2 plans, 16 pl. hors texte (8 en noir, 8 en couleurs), notes de Didier Dennis, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

            20

Les anciens empires de Chaldée et d'Assyrie ; Ninive ; L'empire de Babylone ; Mœurs, religion; sciences, coutumes ; Architecture, art, écriture.

112.          SERVIEZ (Jacques Roergas de). Les Impératrices romaines, ou Histoire de la Vie et des intrigues secrètes des Femmes des douze Césars, de celle des Empereurs Romains, et des Princesses de leur Sang. Dans laquelle l'on voit les Traits les plus interessans de l'Histoire Romaine. Tome Premier. P., Knapen, 1758, in-12, (4)-447 pp, nouvelle édition, corrigée et augmentée, reliure plein veau marbré, dos à 5 nerfs pointillés, titre, tomaison et caissons fleuronnés dorés, tranches rouges (rel. de l'époque), coiffes lég. abîmées, mors frottés, bon état

            30

Tome I seul (sur 3).

113.          SERVIEZ (Jacques Roergas de). Les Impératrices romaines, ou Histoire de la Vie et des intrigues secrètes des Femmes des douze Césars, de celle des Empereurs Romains, et des Princesses de leur Sang. Dans laquelle l'on voit les Traits les plus interessans de l'Histoire Romaine. Tome troisième. P., Knapen, 1758, in-12, (4)-408 pp, nouvelle édition, corrigée et augmentée, reliure plein veau marbré, dos à 5 nerfs pointillés, titre, tomaison et caissons fleuronnés dorés, tranches rouges (rel. de l'époque), coiffe sup. arasée avec pt mque au dos, bon état

            30

Tome III seul (sur 3). — "Voluptueux et extravagant dans ses voluptés, il méprisait les plaisirs ordinaires et ne trouvait du goût que dans ceux dont la jouissance était difficile. Il affectait de manger des fruits hors des saisons qui les produisent ; mais il ne bornait pas ses voluptés à ces bizarres fantaisies, il se livrait sans honte à toute sorte de débauches qui affaiblissaient son corps, et qui lui firent oublier la triste situation des affaires de l’Empire, qui demandaient toute sa vigilance." (Jacques Roergas de Serviez à propos de l'empereur Gallien)

114.          TADDEI (Maurizio). Inde. Nagel, 1970, gr. in-8°, 268 pp, traduit de l'italien, 169 illustrations hors texte dont 53 en couleurs, une carte, index, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état (Coll. Archaeologia Mundi)

            30

La civilisation de l'Indus ; L'Inde sous les Maurya et le règne d'Ashoka ; Influences hellénistiques et scytho-parthes ; L'art du Gandhara ; L'époque gupta.

115.          VAN EFFENTERRE (Henri). Mycènes, vie et mort d'une civilisation. La seconde fin du monde. Editions Errance, 1985, in-8°, 238 pp, nombreuses illlustrations, 6 cartes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. des Hespérides)

            25

"Le choix quelque peu apocalyptique du titre de cet excellent ouvrage fera peut-être sourire les préhistoriens habitués au cycle incessant de la naissance et de la mort des civilisations depuis la première apparition de l'Homme. Mais il faut entrer dans le jeu : le monde mycénien, si proche de nos premières civilisations protohistoriques, si proche de nous-mêmes, par le truchement de la geste homérique, ne peut laisser indifférent et sa fin brutale peut, somme toute, être comparée au mythe cosmogonique du Déluge. L'ouvrage bien illustré, écrit dans une langue attrayante, se lit comme un roman." (T. Briard, Bulletin de la Société préhistorique française, 1975)

116.          VEYNE (Paul). Quand notre monde est devenu chrétien (312-394). Albin Michel, 2007, pt in-8°, 319 pp, broché, couv. illustrée, bon état

            20

C’est le livre de bonne foi d’un incroyant qui cherche à comprendre comment le christianisme, ce chef-d’oeuvre de création religieuse, a pu, entre l’an 300 et l’an 400, s’imposer à tout l’Occident. Pour Paul Veyne, c’est grâce à la conversion de l’empereur romain, Constantin, le maître du monde occidental : parce qu’à ce grand empereur il faut une grande religion et que, face aux dieux païens, le christianisme, bien qu’il apparaisse comme une secte très minoritaire, est la religion d’avant-garde. Constantin aide les chrétiens à mettre en place leur Église, ce réseau d’évêchés tissé sur l’immense empire romain. Lentement, avec docilité, les foules païennes se font un christianisme à elles, sans que la christianisation de cent millions de personnes fasse un seul martyr… Un livre érudit et impertinent.

 

MOYEN AGE

 

117.          ALEXANDRE-BIDON (Danièle) et Monique CLOSSON. L'Enfant à l'ombre des cathédrales. Presses Universitaires de Lyon, Editions du CNRS, 1985, gr. in-8°, 276 pp, 44 gravures dans le texte, 16 pl. de documents hors texte en couleurs, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

            30

"Des centaines d'enluminures médiévales représentent la femme et l'enfant en bas âge. Telle est la base de ce livre. A travers ces miniatures, comme à l'aide des textes de l'époque et des travaux d'historiens d'aujourd'hui, c'est l'histoire des rapports de la femme et de l'enfant, du XIIIe à la fin du XVe, qui est brossée. Ce petit manuel d'obstétrique et de puériculture médiévale se révèle comme un ouvrage de référence pour tous ceux, historiens ou amateurs, qui s'intéressent au vécu quotidien de la famille et de l'enfance au Moyen Age." (4e de couverture) — "Les auteurs présentent elles-mêmes leur livre comme « un petit manuel de puériculture médiévale ». Entendons par là qu'elles y ont essentiellement rassemblé des informations relatives aux conditions pratiques et matérielles de la grossesse, de l'accouchement, des soins et de l'éducation des petits enfants aux derniers siècles du Moyen Âge. La pièce maîtresse de leur documentation est constituée par les miniatures qu'elles ont repérées dans un ensemble de 198 manuscrits latins et français, presque tous de la Bibliothèque nationale et généralement des XlVe et XVe siècles ; en plus de ces images, elles s'appuient sur certains textes, textes purement littéraires ou œuvres didactiques (parmi lesquels les plus sollicités sont le Livre des propriétés des choses de Barthélémy l'Anglais, le Régime du corps d'Aldebrandin et la Doctrine d'enfant de Raymond Lulle). (...) Le travail de D. Alexandre-Bidon et M. Closson est, au total, de lecture plaisante, aidée par une illustration abondante et significative. Dans un domaine – l'histoire de l'enfant au Moyen Âge – moins étudié qu'on ne le croit parfois, il pose, à partir d'un aspect important du sujet et avec une saine problématique, de très utiles jalons." (Jacques Verger, Histoire de l'éducation, 1987)

118.          BOUTRUCHE (Robert). Seigneurie et féodalité. 1. Le premier âge des liens d'homme à homme. Aubier, 1968, pt in-8°, 478 pp, 2e édition, revue et augmentée, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Historique)

            25

"Le livre de M. Boutruche est un exposé très complet et très précis des connaissances acquises sur les origines de la société médiévale après un demi-siècle d'études historiques et les études critiques publiées par les savants du monde entier. Il n'est que de jeter un coup d'oeil sur la bibliographie – 466 ouvrages et articles recensés – pour apprécier l'ampleur de l'information mise en œuvre. Il s'agit d'une fresque à grands traits de la civilisation qui a précédé l'âge féodal classique ; elle s'ordonne en une mise au point très étudiée, vaste synthèse où sont mis en valeur les points essentiels. C'est une heureuse fortune de trouver ainsi condensé et rassemblé de main de maître le résultat des efforts de générations de chercheurs. (...) L'un de ses principaux mérites de l'ouvrage est qu'il éveille les curiosités et que, par delà la somme des connaissances exposées, il signale les points obscurs, ceux sur lesquels la recherche n'a pas encore été poussée de façon exhaustive. C'est avant tout un état des connaissances actuelles sur la civilisation du haut moyen âge, et ce n'est pas là la moindre utilité de ce brillant exposé, des patientes recherches et du talent d'écrivain de l'auteur." (Jacques Boussard, Journal des savants, 1960)

119.          BÜHRER-THIERRY (Geneviève). Evêques et pouvoir dans le royaume de Germanie. Les Eglises de Bavière et de Souabe, 876-973. (Thèse). Picard, 1997, gr. in-8°, 278 pp, 4 cartes et 4 tableaux généalogiques in fine, sources, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

            35

En 843, à l'issue du partage de Verdun, Louis, petit-fils de Charlemagne, fils cadet de l'empereur Louis le Pieux, prend définitivement possession de la partie orientale de l'Empire, créant ainsi le premier royaume "germanique". En 962, Otton 1er reçoit à Rome la couronne impériale et fonde un nouvel Empire dont la germanie est le centre de gravité. C'est durant cette centaine d'années que se constitue dans la partie orientale de l'ancien Empire de Charlemagne un royaume qui se distingue peu à peu de la partie occidentale du royaume des Francs, le futur royaume de France. L'une des différences essentielles entre les deux royaumes est liée à l'immense influence politique gagnée par les évêques dans l'entourage du roi de Germanie qui choisit de s'appuyer en priorité sur l'épiscopat pour faire contrepoids à la puissance de l'aristocratie laïque : avec les débuts de la dynastie ottonienne s'établit la Reichskirche, élément constitutif du "Saint Empire Romain Germanique", certains évêques devenant, à partir du XIIe siècle, des princes d'Empire... — "Une judicieuse délimitation du terrain d'enquête et une recherche obstinée des indices les plus ténus, toutes catégories documentaires confondues, forment l'arrière-plan de la thèse, aujourd'hui publiée, de Geneviève Bührer-Thierry. Dans le cadre des deux duchés méridionaux, une Bavière déjà très bien individualisée, et une Souabe qui en est encore à se forger une identité, soit pour un total de dix diocèses, l'auteur étudie, de façon classique, le passage de l'Eglise carolingienne à un « Reichskirchensystem » dont elle convient après d'autres qu'il n'a pas encore acquis ses traits censés classiques sous Otton Ier. Le « pouvoir » dont le titre fait état, avec quelque ambiguïté, est en fait le « pouvoir princier », l'auteur concentrant l'analyse sur les rapports entre évêque et prince (roi et ducs), et n'abordant que de l'observatoire le plus élevé les rapports des évêques à l'exercice du pouvoir : exercice dont elle montre de façon convaincante qu'il est moins de substitution que d'étai, l'exaltation du rôle des prélats ne se révélant fonctionnelle qu'autant que le bras séculier est fort." (Olivier Guyotjeannin, Bibliothèque de l'École des chartes, 1998)

120.          COLIN (Jean). Cyriaque d'Ancône. Le voyageur, le marchand, l'humaniste. (Thèse). P., Maloine, 1981, gr. in-8°, 610 pp, 75 illustrations dans le texte, chronologie des voyages de Cyriaque, reliure simili-cuir décorée de l'éditeur, jaquette, bon état

            90

Humaniste, grand voyageur et fondateur de la science archéologique, Cyriaque d'Ancône (1391-1452) est un marchand, antiquaire et humaniste italien, un voyageur et un épigraphiste grâce auquel nous sont parvenues des copies de nombreuses inscriptions grecques et latines perdues depuis son époque. — "Cyriaque d’Ancône est, on le sait, une figure emblématique de l’humanisme militant. Imprégné de culture gréco-latine, il vit et respire au milieu d’un peuple de dieux et de nymphes, appelle la fête de Noël « jour de naissance de Jupiter incarné » et date ses lettres en ides et calendes. Mais Cyriaque n’est pas seulement un érudit passionné, c’est aussi un homme de terrain. Souvent marchand, fréquemment diplomate, un peu espion, il a parcouru toute la Méditerranée orientale, guidé par Strabon et Pomponius Méla, et, plus concrètement, en se faisant conduire par ses hôtes génois ou vénitiens sur tous les sites antiques qui sont à sa portée. Et là, il dessine ruines, reliefs et statues, et copie sans relâche des centaines d’inscriptions. Le livre de Jean Colin s’intéresse plus à la formation, la culture, la personnalité et aux relations de Cyriaque qu’à ses découvertes. Mais on y trouve une foule de renseignements, une illustration abondante, ainsi que des discussions éclairantes sur les « tricheries » dont il se rend parfois coupable dans sa collecte épigraphique. En outre, Colin évoque à plusieurs reprises les dix dernières années de la vie de Cyriaque (1442-1452)." (Christian Le Roy)

121.          CORNETTE (Joël). Anne de Bretagne. Gallimard, 2021, in-8°, 334 pp, 16 pl. d'illustrations en couleurs hors texte, annexes, tableau généalogiques, repères chronologiques, notes, sources, index, broché, couv. illustrée, bon état

            20

Sur cette duchesse devenue reine, statufiée en idole de la Bretagne, il existe une littérature pléthorique mais qui repose sur des sources fragiles et plutôt rares. Pour reconstituer son itinéraire si bref et si chahuté ; il faut suivre ses pas en retrouvant et en interrogeant ceux qui l'ont accompagnée. L'existence d'Anne de Bretagne se lit comme un précipité de vie : duchesse à onze ans, reine de France à quinze ans, mère à seize ans, veuve à vingt et un ans, remariée et reine à vingt-deux ans, enceinte à quatorze reprises au moins, mais ne laissant que deux héritières quand elle meurt à trente-sept ans. De son vivant et plus encore depuis sa mort, on s'est emparé d'elle pour soutenir des causes inconciliables, l'indépendance du duché de Bretagne qu'elle a défendue en effet jusqu'au bout ou, au contraire, l'annexion pure et simple de l'Armorique au royaume de France. Anne est au coeur de cet enjeu séculaire. Son règne achève le siècle d'or d'un Etat breton qui croyait pouvoir jouer dans la cour des grands avant de céder à plus puissant que lui. Cette biographie dessine le portrait intime d'une de nos premières femmes politiques. Elle en restitue les croyances, l'intelligence de l'histoire, le goût des images enluminées, l'art de la sociabilité décliné au féminin - c'est à elle qu'on doit l'invention de la cour des Dames. A la faveur de son destin singulier et au fil des pages s'écrit également, en miroir, l'histoire croisée du royaume des lys et du duché de l'hermine.

122.          DANIEL-ROPS. L'Eglise des Temps barbares. Fayard, 1950, fort in-12, 774 pp, 13 cartes, chronologie, biblio, index, reliure demi-toile bordeaux, pièce de titre basane bordeaux, couv. conservées (rel. de l'époque), bon état (Coll. Les Grandes études historiques)

            25

"On peut louer et recommander cette belle œuvre de vulgarisation, qui apprendra beaucoup de choses au large public. Je serais même tenté de penser qu'elle lui en apprendra trop : je veux dire que, pour mieux replacer l'histoire de l'Eglise dans son contexte, on développe à l'excès l'histoire générale. Il est vrai que, pour cette époque ingrate qui va du Ve au Xe siècle, il valait sans doute mieux ne pas supposer connus d'avance les principaux évenements, si complexes et tumultueux. Il s'agit des « temps barbares » où s'effondre l'Empire romain ; du moins en Occident, car l'Orient survit aux coups des Perses, des Arabes, des Slaves ; et le nouvel Empire carolingien s'écroule à son tour, entraînant dans sa chute les restes de la civilisation antique..." (J.-R. Palanque, Revue d'histoire de l'Église de France, 1951)

123.          DU FRESNE de BEAUCOURT (Gaston). Histoire de Charles VII. Tome I : Le Dauphin, 1403-1422. P., Librairie de la Société bibliographique, 1881, gr. in-8°, lxxxvii-480 pp, broché, couv. factice muette, traces de mouillures anciennes, état moyen mais ouvrage très rare

            30

Tome I seul (sur 6). — "Une des publications historiques les plus importantes de notre époque." (Léopold Delisle) — "Il faut ouvrir avec respect le livre de M. de Beaucourt. C'est le fruit d'un travail de vingt-cinq années, l'oeuvre méditée et consciencieuse à laquelle l'auteur a consacré toute sa jeunesse et une partie de son âge mûr... Il trace du Dauphin un portrait réellement inédit, en réfutant l'opinion accréditée qui faisait de lui un prince sans force et sans vertu." (A. Luchaire) — "L'Histoire de Charles VII est une oeuvre de patiente et savante érudition. L'érudition a sa place dans des notes multipliées au bas des pages, ... elle ne ralentit pas et n'embarasse pas le récit, dont l'intérêt est toujours vivant, dont la clarté fait le charme, dont la précision fait la force." (Ad. Vuitry)

124.          DU FRESNE de BEAUCOURT (Gaston). Histoire de Charles VII. Tome II : Le Roi de Bourges, 1422-1435. P., Librairie de la Société bibliographique, 1882, gr. in-8°, 667 pp, broché, dos factice, trace de mouillure ancienne, état correct mais ouvrage très rare

            30

Tome II seul (sur 6). — "Une des publications historiques les plus importantes de notre époque." (Léopold Delisle) — "Il faut ouvrir avec respect le livre de M. de Beaucourt. C'est le fruit d'un travail de vingt-cinq années, l'oeuvre méditée et consciencieuse à laquelle l'auteur a consacré toute sa jeunesse et une partie de son âge mûr... Il trace du Dauphin un portrait réellement inédit, en réfutant l'opinion accréditée qui faisait de lui un prince sans force et sans vertu." (A. Luchaire) — "L'Histoire de Charles VII est une oeuvre de patiente et savante érudition. L'érudition a sa place dans des notes multipliées au bas des pages, ... elle ne ralentit pas et n'embarasse pas le récit, dont l'intérêt est toujours vivant, dont la clarté fait le charme, dont la précision fait la force." (Ad. Vuitry)

125.          DUCELLIER (Alain), Michel KAPLAN, Bernadette MARTIN, Françoise MICHEAU. Le Moyen Age en Orient. Byzance et l'Islam, des Barbares aux Ottomans. Hachette, 1990, gr. in-8°, 320 pp, 24 cartes et plans in fine, biblio, index, broché, qqs rares marques au feutre sur 13 pages, bon état

            20

"L'exposé ne se limite pas à l'histoire événementielle du Proche-Orient (Byzantins, Perses, Arabes, Turcs, « barbares » divers) : pour chaque tranche historique les auteurs font le point sur les institutions et leur évolution (administration, finances, armées, fiscalité), et sur la vie économique et sociale. A la fin de chaque chapitre figure une bibliographie particulière, qui complète la bibliographie générale placée en tête du volume. Le manuel est solidement documenté, agréable à lire et bien adapté à son objectif." (Revue des études byzantines, 1979)

126.          FAVREAU (Robert)(dir.) La Vie de sainte Radegonde, par Fortunat : Poitiers, Bibliothèque municipale, manuscrit 250 (136). Seuil, 1995, in-4°, 272 pp, préface de Jean Favier, nombreuses illustrations en noir et en couleurs, fac-similé du manuscrit (Vita Radegundis, daté vers 1100) et des peintures du XIe siècle qui le décorent (en couleurs), transcription du texte latin et traduction française à la suite (Yves Chauvin et Georges Pon), suivi d'études par Jean Vezin ; Piotr Skubiszewski ; Michel Rouche ; Robert Favreau ; Marie-Thérèse Camus, index des noms de personnes et de lieux, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état

            45

Histoire de Sainte Radégonde (née en Thuringe vers 519), femme de Clotaire. La reine des Francs quitta la cour pour fonder l'abbaye de Sainte-Croix à Poitiers et fut la protectrice de Venance Fortunat. Le texte du manuscrit 250 et ses peintures ont été exécutés, en même temps, par le même copiste-enlumineur vers le milieu du XIe siècle, probablement d'après un original carolingien. — La vie de sainte Radegonde est une des mieux connues pour le VIe siècle, grâce à plusieurs biographes, Venance Fortunat son contemporain et ami et un peu plus tard Baudonivie une moniale poitevine. Elle a donné lieu aussi à de nombreux récits à caractère plus ou moins légendaires. Princesse née vers 520 en Thuringe,elle avait rejoint la cour des rois francs comme prisonnière à l’âge de onze ans. Prise en amitié par la reine, elle reçut une solide éducation, rare pour l’époque, au plan religieux (connaissance du latin, lecture des Saintes Ecritures) mais aussi profane. A la mort de la reine en 538, Clotaire Ier, fils de Clovis en fait sa quatrième épouse et Radegonde devient reine des Francs, probablement contre son gré: elle aurait fui avant d’être ramenée de force pour que le mariage puisse être célébré. Sa volonté de vivre humblement en servante du Christ se heurta bien vite aux exigences de son statut et au caractère violent de son époux. Néanmoins elle obtint progressivement un peu d’autonomie se dévouant aux pauvres. L’assassinat de son frère par Clotaire Ier la conduisit à quitter la cour et elle obtint de l’évêque Médard (futur saint), qui l’avait mariée de la consacrer diaconesse et de la faire moniale. Bénéficiant d’un nouveau canon protégeant les moniales, elle put ainsi échapper à la poursuite de son époux. Après un pèlerinage à Tours sur le tombeau de saint Martin, elle s’installe à Saix, Vienne, sur une terre donnée par son époux et y fonde un oratoire et un hospice. Elle s’installe ensuite à Poitiers et y fonda avec une poignée de jeunes filles, le monastère de Notre-Dame (nommé plus tard Sainte-Croix) en 552 ou 553. Accompagnée d’Agnès qu’elle établira plus tard comme abbesse et du poète italien Venance Fortunat, Radegonde avait été à Arles pour s’informer sur la règle de saint Césaire afin de l’adopter et place ensuite son abbaye sous la protection du Saint-Siège afin de se libérer de la tutelle épiscopale et royale. Même moniale, Radegonde conserva toujours une grande influence « politique », usant ainsi de son autorité et de sa réputation de vie ascétique pour rétablir la paix entre les fils de Clotaire après la mort de leur père et influença fortement Sigebert Ier qui lui succéda. Radegonde a été canonisée peu de temps près sa mort en 587. Elle est patronne de Poitiers et patronne secondaire de la France.

127.          FAWTIER (Robert). Les Capétiens et la France. Leur rôle dans sa construction. PUF, 1942, in-8°, 223 pp, broché, bon état

            25

"Ce livre ne concerne que les Capétiens directs (987-1328). Son but est de montrer quelle action les princes de cette dynastie ont eue sur la formation de notre pays. L'historien montre avec quelle habileté, avec quelle sûreté instinctive les premiers Capétiens ont su consolider leur dynastie, faire valoir leurs droits de suzeraineté même à l'égard des plus puissants vassaux et affirmer à l'intérieur comme à l'extérieur l'un des droits essentiels de la souveraineté royale, celui de ne prêter l'hommage à qui que ce soit. La faiblesse de la dynastie à ses origines leur interdisait de grandes conquêtes et des visées trop ambitieuses. Ils se sont appuyés résolument sur leur droit, sur les règles mêmes de la coutume féodale. Sans hâte, sans programme nettement tracé d'avance, ils ont su profiter de toutes les occasions favorables pour s'étendre et arrondir leurs domaines. Aucun d'eux n'a possédé de qualités géniales, mais la continuité de leurs efforts a fondé définitivement leur puissance. On trouvera de même dans ce remarquable essai des analyses judicieuses sur le développement de la justice royale et institutions administratives, sur le ralliement à la personne du roi de toutes les classes sociales du royaume." (Joseph Lecler, Etudes, 1942) — "Le livre de M. Fawtier est un brillant essai. Il n'épuise pas le sujet, mais il ne sera pas facile de dire encore beaucoup de neuf après lui. C'est avant tout un livre intelligent." (Jean Dhondt, Revue belge de philologie et d'histoire, 1943)

128.          GERBIER (Mlle A.) Marie de Bourgogne. Tours, Alfred Mame et fils, 1865, in-8°, (4)-235 pp, 3e édition, une gravure en frontispice, cart. toile violine, dos lisse avec titre et ornements dorés, encadrements à froid sur les plats, fer doré au 1er plat, tranches dorées (rel. de l'époque), bon état

            25

Marie de Bourgogne (1457-1482) est la fille unique du duc de Bourgogne Charles le Téméraire (1433-1477) et d'Isabelle de Bourbon (1437-1465). En 1477, après la mort de son père à Nancy, au cours d'une bataille contre le duc de Lorraine René II, elle épousa Maximilien Ier de Habsbourg (1459-1519), futur empereur du Saint Empire Germanique, et lui apporta en dot les Pays-Bas bourguignons (l'actuel Benelux et le nord de la France), la Franche-Comté (comté de Bourgogne) et la titulature du Duché de Bourgogne.

129.          GRANDEAU (Yann). Jeanne insultée. Procès en diffamation. Albin Michel, 1973, in-8°, 330 pp, notes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

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"La bibliographie de l'histoire de Jeanne d'Arc est encombrée d'une série de publications « non conformistes », s'opposant à la thèse « orthodoxe » de la naissance de la Pucelle dans une famille de paysans de Domrémy et voulant en faire une princesse bâtarde, fille du duc Louis d'Orléans et de la reine Isabeau de Bavière. On imagine aisément le type d'arguments sur quoi se fonde cette proposition qui, développée avec un grain d'humour, aurait pu être le prétexte d'un livre amusant, mais qui, ressassée depuis 1960 par une dizaine de publications se prenant très au sérieux, finit par être lassante et même exaspérante pour quiconque souffre de la méconnaissance dans le public des méthodes et des résultats de l'histoire scientifique au profit des élucubrations des faux historiens de l'histoire romancée et de la « petite histoire ». Aussi cet échafaudage loufoque n'a-t-il pas manqué de susciter des réfutations nombreuses et l'on se souviendra encore sans doute du calembour peu heureux, titre du dernier livre sur ce sujet de Mlle Régine Pernoud, "Jeanne devant les Cauchons". C'est également l'objet du présent livre de M. Yann Grandeau mais la réfutation est ici plus largement développée. L'auteur a choisi, ainsi qu'il le dit, de « jouer le jeu », d'examiner sérieusement et soigneusement un par un les arguments des tenants de la bâtardise et d'en vérifier le bien fondé. Ceci aboutit à une démolition pierre par pierre qui dure trois cents pages. Chaque « preuve » est analysée, le raisonnement décortiqué, les constructions illogiques démontées, les contradictions mises en évidence, les prémisses fausses dénoncées de même que les mauvaises traductions, les citations tronquées ou déformées et les précisions purement inventées. Travail systématique et qui parfois laisse le lecteur pantois devant la niaiserie ou la bêtise, et quelquefois aussi la flagrante malhonnêteté, qui se cachent derrière les affirmations péremptoires mais difficilement vérifiables par le profane des écrivains « dissidents »." (D. Henry, Revue belge de philologie et d'histoire, 1975)

130.          HEERS (Jacques). Précis d'histoire du Moyen Age. PUF, 1968, gr. in-8°, 416 pp, 20 cartes dépliantes hors texte, biblio, cart. illustré de l'éditeur, bon état

            25

"L'ouvrage traite en trois parties bien distinctes le Moyen-Age occidental, le Monde byzantin et le Monde musulman. Illustré de nombreuses cartes, il est d'une lecture aisée et d'une manipulation facile." (J. Paul, Revue d'histoire de l'Eglise de France, 1970)

131.          LABANDE-MAILFERT (Yvonne). Charles VIII. Le vouloir et la destinée. Fayard, 1986, in-8°, 512 pp, 4 tableaux généalogiques, chronologie, sources et biblio, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

            25

"Aujourd'hui qu'il a quitté le monde, notre espérance s'est évanouie. Nous n'en conservons qu'une étincelle." Voilà bien le mot qui convient pour désigner le souvenir d'un homme devenu roi à treize ans – à la mort de Louis XI en 1483 – et mort accidentellement à vingt-huit. On l'a prétendu borné, capricieux, dépourvu de maturité politique. Pourtant, la façon dont il a obtenu le rattachement de la Bretagne à la France fut un chef-d'œuvre d'habileté et de tact, et les divers traités qu'il a signés avec les Grands assurèrent la paix intérieure au royaume. Son grand dessein – conquérir Naples pour, de là, organiser le "grand passage" et recouvrer la Terre sainte – fut certes une erreur, tout comme fut coupable sa négligence pour les affaires financières. Mais il se tira plutôt bien de l'entreprise italienne et donna à cette occasion à la France l'une de ses grandes victoires militaires (Fornoue) ; quant à la réforme du clergé, il venait d'en apercevoir la nécessité lorsqu'il fut fauché par la mort. Etait-il donc si facile d'y voir clair en ce monde si perturbé du tournant du XVIe siècle ? Louis XII et François Ier firent-ils mieux que Charles VIII, surent-ils méditer ses erreurs, résister au mirage italien et réorganisèrent-ils l'Eglise ? Rien, évidemment, ne nous permet d'affirmer que Charles VIII eût pu accorder sa destinée à son vouloir s'il avait vécu, mais tout nous incite à lui laisser le bénéfice du doute...

132.          LÉVI-PROVENÇAL (Evariste). Histoire de l'Espagne musulmane. Nouvelle édition revue et augmentée. P.-Leyde, G.P. Maisonneuve & Cie, E.-J. Brill, 1950-1953, 3 vol. in-8°, xix-403, 435 et 576 pp, 96 pl. de photos hors texte, 38 figures et cartes dans le texte, 5 tableaux généalogiques (un détaché sans mque), biblio, index, brochés, C. de bibl., bon état

            300

Tome I : La conquête et l'émirat hispano-umaiyade (710-912). Tome II : Le califat umaiyade de Cordoue (912-1031). Tome III : Le siècle du califat de Cordoue. — Parmi les nombreuses publications du regretté E. Lévi-Provençal, l'Histoire de l'Espagne musulmane (1944 puis 1950-1953) fut considérée immédiatement comme son chef-d'œuvre. Depuis cette date, la recherche a bien entendu progressé, de nouveaux documents ont été découverts et édités, de nouveaux domaines ont été défrichés, de nouvelles méthodes ont été testées, mais l'ouvrage reste et restera, sans doute longtemps encore, irremplaçable car sa valeur ne tient pas tant à la richesse incontestable du contenu qu'à l'esprit qui a présidé à son élaboration. Sur la question fondamentale qui est de déterminer le sens d'une histoire qui, contrairement à d'autres, a un début (92/712) et une fin (897/1492 ou 1018/1610), la position de Lévi-Provençal est toujours d'actualité. L'Histoire de l'Espagne musulmane est avant tout l'histoire d'une culture, d'une formation sociale et par conséquent d'un peuple. Si l'ouvrage a de l'avis de tous les spécialistes rendu caducs ceux qui l'avaient précédé, on ne peut malheureusement pas dire que ceux qui ont prétendu le continuer ou le renouveler aient su se maintenir à son niveau, même s'ils marquent un progrès dans l'établissement des faits. Pendant longtemps, on s'est appesanti sur les réussites des musulmans d'Espagne, depuis quelques années on se plaît à décrire leur malheur. Il est temps de revisiter, en compagnie de Lévi-Provençal, l'époque bénie où ils vivaient heureux dans ce qu'ils n'ont cessé de décrire comme un paradis.

133.          MADSEN (O.) Les Vikings. Minerva/France Loisirs, 1976, gr. in-8° carré, 144 pp, 114 photos, gravures et croquis en noir dans le texte et à pleine page, 16 pl. hors texte (8 en noir, 8 en couleurs), cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

            20

Cet ouvrage – agrémenté d’une importante iconographie en noir et en couleurs – part sur les traces de ce peuple qui du VIIIe au XIe siècle parcoururent le globe de conquêtes en conquêtes et aventures, et qui marqua profondément l’histoire européenne. — Viking signifie "Roi de mer". (...) Longtemps, les Vikings furent appelés les Normands. En réalité, ils ont reçu ce nom : hommes du Nord (North-man) des populations méridionales surprises par l'apparition de ces hommes venus du Danemark, de Norvège ou de Suède et dont on ne savait point préciser l'origine. (...) On trouvera dans ce livre une évocation de la société viking, précisant notamment le rôle de la femme dans celle-ci, un tableau des croyances nordiques, puis le récit des principaux exploit des « Normands », enfin une description de leur marine, si remarquable.

134.          PARISSE (Michel). Noblesse et chevalerie en Lorraine médiévale : les familles nobles du XIe au XIIIe siècle. Nancy, Université de Nancy II, 1982, gr. in-8°, 485 pp, 8 pl. d'illustrations et 97 tableaux généalogiques hors texte, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

            150

"La thèse de doctorat de Michel Parisse n'avait été assurée en 1975 que d'une faible diffusion. Se résolvant à sacrifier de très riches développements sur l'Église et notamment sur l'avouerie lorraine, son auteur a tiré de l'ensemble le noyau dur de ses recherches, les reprenant sur d'autres frais et les confirmant dans l'ensemble. Comme il s'agit du meilleur connaisseur, avec le doyen Jean Schneider, de la Lorraine médiévale, on comprend l'intérêt de la publication, même ainsi réduite ; d'autant que le cadre chronologique retenu, des Ottoniens à Philippe le Bel, englobe la « grande période » de l'histoire du duché, celle où ont rivalisé les influences allemandes et françaises, avant le triomphe de ces dernières à l'aube du XIVe siècle. Il était donc essentiel d'examiner, au moins pour le sommet visible de la société, dans quelle mesure les pratiques juridiques et le paysage social ont été marqués par l'un ou l'autre des deux mondes voisins. Le livre se recommande par un puissant appareil bibliographique, d'autant plus utile qu'il englobe très amplement l'œuvre historique allemande si mal appréciée en France, mais si familière à Michel Parisse ; en outre la technique de recherche étant la prosopographie, la reconstitution des généalogies et l'étude de la titulature, on dispose d'une masse énorme de faits de détail, plus de quatre-vingt-quinze notices de familles nobiliaires avec tableaux de filiation, croquis d'implantation, tant pour les familles « carolingiennes » ou comtales que pour de beaucoup plus modestes..." (Robert Fossier, Bibliothèque de l'École des chartes, 1983)

135.          PARISSE (Michel)(dir.) Atlas de la France de l'An Mil. Picard, 1994, in-4° carré (30 x 30 cm), 129 pp, 37 cartes pleine page, biblio, 2 index, broché, couv. illustrée, bon état

            50

Dernière retombée heureuse du Millénaire capétien, la parution de l'Atlas de l'an Mil offre un outil précieux pour tous ceux qui s'intéressent à cette période. Œuvre collective, une vingtaine d'historiens, chercheurs, conservateurs, y ont contribué, orchestrée par Michel Parisse qui a su présenter avec clarté les objectifs et les options de cette grande entreprise. En premier lieu sont exposées les limites chronologiques et spatiales retenues pour cet Atlas. 987-1031 pour les premières, soit les règnes d'Hugues Capet et de Robert II. Si la carte des diocèses en a été une des données essentielles, le souci de restituer un ensemble correspondant au royaume de France, voire à la France actuelle, a conduit à y inclure des secteurs intégrés à l'époque au Saint-Empire ou, à l'inverse, à conserver le singularisme historique d'un « espace catalan ». Ce parti-pris justifie l'ordonnance générale de l'ouvrage en douze « espaces régionaux ». Chaque zone ainsi constituée est présentée en une série de cartes commentées illustrant trois centres d'intérêt. D'abord un inventaire des communautés religieuses dont on sait qu'elles furent particulièrement florissantes à l'époque. Puis un recensement des sites fortifiés, du moins ceux qui ont pu jusqu'alors être formellement identifiés. Ensuite un recensement de ce que les auteurs appellent les « éléments économiques et pré-urbains » se traduit par une troisième série de cartes. Enfin une rapide et très utile notice fait état du monnayage dans le secteur considéré. Ainsi conçu cet Atlas marque un « état des connaissances », comme l'indique son sous-titre, permettant d'utiles mises au point. Des bibliographies établies par « espaces », deux index généraux concernant les noms de lieux, l'un sous leur forme latine, l'autre sous leur forme actuelle, complètent ce très bel album dont on réalise combien il nous manquait ! (Monique Chauvin, Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, 1994)

136.          PELTIER (Abbé Henri). Adalhard, abbé de Corbie. Amiens, Société des Antiquaires de Picardie, 1969, in-8°, 138 pp, biblio, index, broché, bon état (Supplément au Bulletin des Antiquaires de Picardie, 1969 ; Mémoires LII)

            30

Adalhard (v. 752-826), cousin germain de Charlemagne, élevé avec lui, en devint le conseiller ; régent d'Italie, puis disgrâcié et exilé, il finit paisiblement sa vie à Corbie (Somme), qu'il organisa à la façon d'un petit royaume. — "L'abbé de Corbie Adalard appartient plus à l'histoire de la politique temporelle et spirituelle qu'à celle des doctrines, puisque ses seuls ouvrages ont été des statuts pour son abbaye et un “De ordine palatii” qui ne nous est parvenu que dans une refonte d'Hincmar, mais, outre l'intérêt de ce dernier texte, il semble bien qu'Adalard ait joué un rôle réel dans l'essor intellectuel de la communauté qu'il dirigeait, non seulement en veillant sur l'accroissement de la bibliothèque, mais surtout par sa culture personnelle : il semble que Paschase Radbert lui doive une part dans sa formation. Si la brochure d'H. Peltier a parfois un léger relent de panégyrique, elle nous offre une solide étude du personnage et de son milieu ; d'ailleurs si le rôle politique d'Adalard peut laisser place à de grandes divergences d'appréciation, il n'y a aucun doute qu'il n'ait été un grand abbé et un grand religieux." (Louis-Jacques Bataillon, Bulletin d'histoire des doctrines médiévales. Le Haut Moyen Âge, in Revue des Sciences philosophiques et théologiques, 1977)

137.          POGNON (Edmond). Hugues Capet roi de France. Club des Libraires de France, 1966, in-8°, 398 pp, une miniature en couleurs hors texte, nomenclature du siècle, chronologie, biblio commentée, reliure toile rouge ornée d'une vignette de l'éditeur, rhodoïd, ex. numéroté, bon état (Coll. Le Mémorial des siècles, Xe s.)

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"E. Pognon rappelle en un récit alerte et bien informé les événements auxquels les Robertiens, de Robert le Fort à Hugues Capet, furent mêlés. Il conclut contre Ferdinand Lot que la conduite d'Hugues fut « celle d'un fin manoeuvrier, d'un vrai politique et d'un ambitieux digne de l'être » (p. 143) ; il conclut contre Guizot qu' « aux yeux des contemporains, l'avènement d'Hugues Capet ne parut certainement pas une péripétie de plus grande conséquence que celui d'Eudes ou celui de Raoul », son résultat le plus clair étant de marquer la fin de l'influence germanique en France (p. 149). (...) On prendra plaisir à lire ici les troisième et quatrième livres de l'Histoire de France où Richer traite des années 954-995 et multiplie les traits et les anecdotes propres à éclairer la mentalité des contemporains de Hugues Capet, leur histoire politique, religieuse, artistique, leur vie quotidienne. Mais le dossier offert au lecteur comprend, en outre, un répertoire des actes royaux de Hugues Capet, la traduction des quelques lettres de Hugues Capet rédigées par Gerbert et conservées dans ses papiers, et même quelques extraits du poème épique qui, au XIVe siècle, raconta à sa façon la vie du fondateur de la dynastie." (Bernard Guenée, Annales ESC)

138.          RAZI (Zvi). Life, Marriage and Death in a Medieval Parish. Economy, Society and Demography in Halesowen 1270-1400. Cambridge University Press, 1980, in-8°, xiv-162 pp, une carte, 17 figures, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état. Edition originale. Texte en anglais

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L'un des plus fameux débats en histoire médiévale concerne la démographie du bas Moyen Age et les incidences de la Peste noire de 1349. Il est maintenant admis que la population de l'Europe avait commencé de décliner bien avant cette date, dès le milieu du XIIIe siècle et en tout cas dès le début du XIVe siècle, et que la "raison" en était non quelque "événement", fût-ce une catastrophe, mais bien une crise de structure de la société tout entière, rançon de l'extraordinaire essor économique, social, démographique des deux siècles précédents... Les études récentes, qui ont cherché à dépasser la perspective "catastrophiste" et élargir la problématique démographique pour prendre en compte tous les facteurs économiques et sociaux, ont bien relativisé l'importance de la Peste noire, sans nier ses effets toutefois : mais ceux-ci n'ont été dévastateurs qu'en raison d'une situation générale déjà des plus graves. Dans l'ensemble de ces études, le livre de Z. Razi qui peut sembler n'ajouter qu'une monographie à bien d'autres, a une double originalité : celle-ci tient à la source documentaire utilisée et à la place centrale accordée de nouveau à la Peste noire. (...) La deuxième originalité de l'ouvrage tient à ses conclusions : le trend démographique reconstitué par l'auteur rend toute son importance à l'épidémie de 1349 qui aurait emporté d'un seul coup 42 à 44 % de la population, puis aux trois attaques successives de la peste dans la seconde moitié du siècle, en 1361-1362 (où meurent 14 % des adultes), 1369 (16 %) et 1375 (12 %). De plus, selon l'auteur, la population s'est accrue jusqu'en 1349. Certes les incidences des crises frumentaires de 1293-1295 et 1315-1320 sont bien sensibles, mais sur la lancée de l'essor démographique antérieur, les pertes ont été comblées avant le milieu du XIVe siècle..." (Jean-Claude Schmitt, L'Année sociologique, 1983) — L’ouvrage montre tout le profit qu'on peut tirer de séries judiciaires, rétives à première vue à un traitement purement quantitatif. — "The fourteenth-century was a period of dramatic and startling change in the nature and organisation of English society. The Black Death in the middle of the century shattered the traditional structure of the population of England. Yet historical documentation of these changes has always been difficult, partly because it was impossible to identify precisely the vast majority of peasants in a particular locality because of changing surnames and the large number of transient outsiders. In this study of the parish of Halesowen in the West Midlands, Dr Razi has been able to overcome these obstacles through the use of an exceptionally complete series of court rolls covering the period 1270 to 1400. New methods reveal more precise data about life expectancy, the size of families, the specific age of mortality during the Black Death and the age distribution of the male population. New light is thrown on the family structure of the medieval English peasantry and on the continuing controversy about the English population before and after the plague. The book will interest teachers and students of social, economic and demographic history and of English medieval and local history generally.

139.          SCHMIDT (Joël). Sainte Geneviève et la fin de la Gaule romaine. Perrin, 1989, in-8°, 199 pp, 2 cartes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

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La vie de sainte Geneviève, née en 423, ne correspond pas à l'image naïve et réductrice de la jeune bergère gardant ses moutons sur la colline de Nanterre. Femme d'affaires avisée au sens politique hors norme, elle résista aux Huns d'Attila menaçant Paris. Franque d'origine, elle fut l'âme de la conversion du roi des Francs Clovis au christianisme et une actrice majeure de la naissance de la France autour de la basilique Saint-Denis. Dans un monde romain s'effondrant tragiquement sous les coups des "barbares", elle fut un repère d'une grande stabilité. Par cette biographie alerte, Joël Schmidt restitue à la sainte patronne de Paris sa juste densité politique et historique.

140.          SERMOISE (Pierre de). Jeanne d'Arc et la mandragore. Les drogues et l'Inquisition. Editions du Rocher, 1983, in-8°, 261 pp, 8 pl. de photos, gravures et fac-similés hors texte, qqs figures et un fac-similé dans le texte, généalogie, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

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Seul volume paru. — "... de même qu'il fallait que le Christ fût crucifié pour sauver l'humanité, il fallait que Jeanne fût condamnée à être brûlée pour établir solidement le Roi sur son trône. C'est par ce sacrifice qui a cimenté le sentiment populaire contre les Anglais, que le Roi a pu réunir autour de lui toutes les forces nécessaires à sa victoire. L'auteur, dont la minutie dans la recherche et dont la connaissance paléographique sont immenses, propose une interprétation de l'histoire de Jeanne toute différente de l'histoire officielle. ...La seule question qui se pose est de savoir pourquoi certains se refuseraient à découvrir une vérité qui semble bien être voilée derrière une des plus grandes manipulations psychologiques de la masse populaire de l'histoire des derniers siècles..." (Michel Marion, Conservateur à la Bibliothèque Nationale)

141.          SOISSON (Pierre et Janine). Byzance. Minerva/France Loisirs, 1977, gr. in-8° carré, 144 pp, 102 photos en noir dans le texte et à pleine page, 16 pl. hors texte (8 en noir, 8 en couleurs), cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

            20

Par le texte et l'image, voici une reconstitution de la merveilleuse Constantinople, de l'étonnante cour du Basileus et de toute la société byzantine, une évocation de la condition de la femme dans celle-ci, aussi bien que du nombreux clergé qui inspire et régente tant de choses ; voici les mœurs et les coutumes, les jeux, les plaisirs et les fêtes de ce peuple raffiné...

142.          SUDRE (L.) Chrestomathie du Moyen Age. Delagrave, 1928, in-12, 185 pp, cart. éditeur (lég. défraîchi), bon état

            20

"Ont paru en même temps, à la librairie Hachette et à la librairie Delagrave, deux "Chrestomathies du moyen âge", la première due à la collaboration de G. Paris et E. Langlois, la seconde rédigée par L. Sudre. Toutes deux sont destinées aux élèves de la classe de seconde, et contiennent, conformément au programme officiel, la traduction des morceaux admis dans le recueil. Elles présentent encore d'autres analogies : ainsi la graphie est dans l'une et dans l'autre uniformisée, et rapprochée du français, et les auteurs sont souvent tombés sur les mêmes morceaux. La Chrestomathie de MM. Paris et Langlois est précédée d'une introduction grammaticale qui manque à celle de M. Sudre, laquelle, en revanche, contient plus de notes explicatives." (Romania, 1897)

 

TEMPS MODERNES

 

143.          BADALO-DULONG (Claude). Banquier du roi. Barthelemy Hervart, 1606-1676. P., Ségur, 1951, in-12, 235 pp, 6 pl. de gravures hors texte, notes, index, broché, bon état. Edition originale, un des 100 ex. numérotés sur Alfa (seul grand papier), envoi a.s. à Alfred Fabre-Luce

            50

"Barthélémy Hervart est un de ces hommes de finance, banquier et administrateur, dont le rôle a été de grande importance au XVIe et au XVIIe siècles. Issu d'une famille d'Augsbourg, qui avait fondé une banque à Lyon, il apparaît vers 1632 dans le personnel d'hommes d'affaires et d'agents politiques qui soutiennent de leurs deniers et de leur savoir-faire diplomatique la politique de Richelieu et de Mazarin. L'intervention d'Hervart fut particulièrement heureuse pour assurer le payement des armées pendant les dernières campagnes qui précédèrent la paix de Westphalie, et il ne fit pas moins bien dans la suite, pour négocier avec Turenne, dans les dures années de la Fronde. Nous le retrouvons, pourvoyeur du Trésor royal jusqu'à la fin du ministère de Mazarin, et pourvu en même temps de l'office de contrôleur général des finances, aux côtés de Fouquet et en face de Colbert, dont la duplicité faisait un ennemi redoutable pour ses concurrents. Hervart fut emporté dans les remous qui accompagnèrent la chute de Fouquet et son office passa à Colbert, qui en disposa comme chacun sait. Cette carrière, qui, malgré la disgrâce finale, fut heureuse et prospère, puisqu'Hervart se tira sans trop de dommages des enquêtes de la Chambre de justice et conserva jusqu'à sa mort une solide fortune, est pour nous pleine d'enseignements. Elle nous montre par des exemples concrets ce qu'était la crise permanente des finances royales, l'incohérence des institutions, qui faisaient d'un même personnage un prêteur et un administrateur chargé du contrôle. La monarchie administrative en était encore aux méthodes de la comptabilité domestique, telle qu'on l'aurait tenue dans une famille désordonnée, incapable de subsister sans recourir à la faillite et aux mesures d'exception. Les à-côtés de cette histoire apportent également quelques précisions utiles : l'ascension de Colbert dans l'entourage de Mazarin, la duplicité féroce dont il usait envers ses rivaux, tout cela est à retenir, et le rôle de Fouquet, qui n'était en somme qu'un Hervart amplifié et imprudent..." (Roger Doucet, Revue d'histoire économique et sociale, 1953)

144.          BARBIER (Edmond Jean François). Chronique de la Régence et du règne de Louis XV (1718-1763) ou Journal de Barbier, avocat au Parlement de Paris. Première édition complète, conforme au manuscrit autographe de l'auteur, accompagnée de notes et éclaircissements, et suivie d'un index.. Première [-huitième] série. P., Charpentier libraire-éditeur, 1857, 8 vol. in-12,  index, reliures demi-basane fauve, dos à 5 nerfs pointillés et soulignés à froid, doubles filets dorés, pièce de titre et de tomaison chagrin carmin et noir, têtes dorées (rel. de l'époque), qqs coiffes arasées, qqs mors en partie fendus recollés, intérieurs propres et frais, bon état

            250

Le Journal de Barbier dans sa première édition complète : ouvrage essentiel à la compréhension du XVIIIe siècle français, source de premier ordre pour le règne de Louis XV. Tous les volumes sont à la bonne date de 1857. — Première série : 1718-1726 (xii-468 pp) ; deuxième série : 1727-1734 (2 ff.-540 pp.) ; troisième série : 1735-1744 (2ff.-584 pp.) ; quatrième série : 1745-1750 (2ff.-511 pp.) ; cinquième série : 1751-1753 (2 ff.-455 pp.) ; sixième série : 1754-1757 (2ff.-617 pp.) ; septième série : 1758-1761 (2ff.-427 pp.) ; huitième série : 1762-1763 (2ff.-547 pp.) avec le fameux index rerum et nominum, si utile pour l’histoire des mœurs et de la politique, et dans ce huitième volume paraît aussi, à partir de la p. 129, le fameux “Journal de Police sous Louis XV” (1742-1743) (tenu pour le lieutenant général de police). — "Source essentielle. Esprit libre et indépendant, soucieux d'exactitude, bien renseigné grâce à ses relations, Barbier apporte un témoignage de premier ordre sur les affaires du temps, en particulier sur les mouvements de l'opinion publique et les faits de mentalité à Paris." (Michel Antoine, Louis XV)

145.          BAUDSON (Emile). Charles de Gonzague, duc de Nevers, de Rethel et de Mantoue, 1580-1637. Perrin, 1947, in-8°, 317 pp, préface du duc de La Force, 5 pl. de gravures hors texte sous serpentes, dont un portrait en frontispice, broché, bon état

            40

"Cousin de Henri IV qui le chérissait, détesté de Marie de Médicis qui le flattait, craint de Richelieu qui le méprisait, soutenu par le Père Joseph." — Biographie de Charles Ier Gonzague, prince franco-italien né le 6 mai 1580 à Paris et mort le 22 septembre 1637 à Mantoue (Italie), à l'âge de 57 ans, qui sera duc de Nevers et duc de Rethel (Charles III) en 1595 à la mort de son père, prince d'Arches (Charles Ier) en 1608, duc de Mantoue (Charles Ier) en 1627 à la mort de son petit-cousin Vincent II, et enfin duc de Montferrat (Charles Ier), en même temps que Mantoue... L'ouvrage obtint le Prix Montyon de l’Académie française en 1948. — "M. Emile Baudson retrace la noble vie de Charles de Gonzague, Duc de Nevers, de Rethélois et de Mantoue, fondateur de Charleville, promoteur de cette croisade qui ne partit jamais et à l'occasion de laquelle le Père Joseph écrivit sa Turciade. Ce livre n'est pas un simple travail de vulgarisation, il est fondé sur d'innombrables documents inédits. Beaucoup d'entre eux seront, pour les historiens, des mets de choix..." (Duc de La Force, préface)

146.          BAUMANN (Emile). Marie-Antoinette et Axel Fersen. Grasset, 1931, in-8°, 269 pp, imprimé sur papier Alfax Navarre, broché, couv. illustrée, bon état

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"Il convient à un livre comme celui-ci d'avoir des parties romanesques, mais je n'ai pas voulu qu'il fût un roman. Aucun épisode n'est fictif ; de rares détails sont supposés vrais, d'après des inductions vraisemblables ; je prends soin, là où elle se dérobe, de ne jamais violenter l'histoire. La discrétion des deux personnages, les ratures ou les lacunes dans le Journal de Fersen, dans ses lettres et celles de Marie-Antoinette rendent délicates à suivre les phases des sentiments. On serait aujourd'hui ridicule de qualifier « d'innocente idylle » une liaison si forte et tragique. Sur l'intimité de la Reine et de son ami je me garde pourtant d'une conclusion décisive. Ni l'un ni l'autre n'a fait d'aveux à personne – à personne du moins qui les ait trahis, – nul témoignage contemporain n'impose une présomption, encore moins une certitude. Quant aux rumeurs publiques, on sait le peu qu'elles valent à l'égard d'une femme assassinée chaque jour par les plus atroces calomnies et trop souvent insouciante de mettre contre elle les apparences..." (Avant-propos) — "C'est aussi dans un passé tragique que nous conduit M. Emile Baumann, à Versailles aux dernières années du dix-huitième siècle. Le roi Louis XVI gouverne son royaume avec une honnête bonne volonté et la reine Marie-Antoinette illumine la Cour de sa blonde, majestueuse et élégante beauté. Versailles est le lieu du monde où le luxe s'allie le mieux au bon goût. Son éclat attire les regards de l'étranger. On y vient de tous les points de l'Europe prendre des leçons et choisir des exemples de politesse raffinée. C'est dans ce but qu'y paraissent un prince de Ligne ou un Fersen, et c'est d'Axel Fersen, gentilhomme suédois, que M. Emile Baumann nous conte la merveilleuse et mystérieuse aventure. Axel Fersen a dix-huit ans, il est d'une beauté singulière, de haute naissance il vient de loin et il a, comme on dit, tout pour plaire. Il plait. S'il séduit, il l'est aussi. A peine a-t-il entrevu la Reine qu'il éprouve pour elle une ardente et muette admiration. Marie-Antoinette n'est pas insensible au charme du jeune Suédois. Elle le distingue et bientôt l'admet en sa société la plus particulière. Il ressemble si peu aux favoris auxquels elle s'est intéressée jusqu'alors : n'a-t-elle pas eu à se défendre des hardiesses de quelques-uns d'entre eux ? Oh Fersen ne leur ressemble pas. Il est discret, respectueux. La Reine le sent dévoué. Elle comprend qu'il pourra être pour elle un ami sur la fidélité de qui elle peut compter. Elle devine qu'il l'aime, d'un amour passionné, et elle-même n'éprouve-t-elle pas pour lui un sentiment plus tendre que l'amitié ? Lui a-t-elle donné plus que ses pensées et que son coeur ? Il serait ridicule, comme le dit M. Emile Baumann, de qualifier d' « innocente idylle » une liaison si forte et tragique, mais sur l'intimité de la Reine et de Fersen aucune conclusion décisive n'est possible. Ni l'un ni l'autre n'a fait d'aveux à personne. Nul témoignage contemporain n'impose une présomption, encore moins une certitude. Marie-Antoinette et Axel Fersen ont emporté leur secret avec eux. Ce qui subsiste de ce que fut leur amitié ou leur amour, c'est ce que, cet amour ou cette amitié eut de sévère, de poignant, d'héroïque. Ils s'unirent moins dans l'illusion des joies que dans l'attente d'un destin sinistre, mêlés tous deux au plus formidable des cataclysmes. En ces jours de malheur, si Marie-Antoinette ne cessa de montrer sa grandeur d'âme, Axel Fersen y donna les marques de son absolu dévouement. Il y fut présent par ses conseils et par ses actes. Il fit tout pour sauver la Reine, mais il y a des destinées qui n'échappent pas leur sanglante fatalité. Il en fut ainsi pour Marie-Antoinette et pour Axel Fersen. La sienne attendit plus de six années après la mort de la Reine pour se réaliser. Les dernières pages de l'émouvant et beau livre de M. Emile Baumann nous montrent Fersen déchiré par les mains brutales d'une populace imbécile et pardonnant à ses assassins, de même que MarieAntoinette, avant de partir pour l'échafaud, avait pardonné à ses bourreaux." (Le Figaro, 1931)

147.          BÉTHOUART (Antoine). Le Prince Eugène de Savoie. Soldat, diplomate et mécène. Perrin, 1975, in-8°, 464 pp, préface de Jean Orieux, 16 pl. de gravures hors texte, un tableau généalogique, biblio, reliure skivertex éditeur, bon état

            30

Eugène de Savoie (1663-1736), déçu dans ses ambitions par Louis XIV, offre alors ses services à Léopold, empereur d'Autriche. Il s'illustre dans le métier des armes, puis dans l'art de la diplomatie. Il sera ministre de la Guerre en 1700. Son intrépidité le rend célèbre. Dans toute l'Europe, le nom d'Eugène est synonyme de gloire. Richissime, populaire, esthète, il emploie ses quartiers d'hiver à faire construire, décorer et meubler de somptueux palais...

148.          BLUCHE (François). Le Grand Règne. Fayard, 2006, fort in-8°, 1277 pp, sources, références et notes, jalons chronologiques, index général, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.

            40

Depuis la publication, en 1986, de la désormais classique biographie du Roi-Soleil par François Bluche, le jugement de Voltaire, pour qui le temps de Louis XIV (1643-1715) fut « le siècle le plus éclairé qui fut jamais », est très largement partagé. Ce livre fameux est ici complété par “La Vie quotidienne au temps de Louis XIV”, qui évoque avec vivacité les travaux et les jours de tout un peuple, et par “Louis XIV vous parle”, qui reproduit, met en scène et analyse les propos et écrits du Roi tels que nous les ont transmis les textes les plus variés. La somme de ces trois ouvrages de référence dessine de Louis XIV, de son règne et de son royaume une fresque grandiose.

149.          BRAUDEL (Fernand). Civilisation matérielle, économie et capitalisme, XVe-XVIIIe siècle. Armand Colin, 1986, 3 vol. gr. in-8°, 544, 600 et 607 pp, environ 450 illustrations, 116 cartes et graphiques, index, brochés, couv. illustrées, bon état

            100

Le maître-livre de Fernand Braudel. – Tome 1 : Les Structures du quotidien. Tome 2 : Les Jeux de l'échange. Tome 3 : Le Temps du monde. — Ces trois volumes sont une introduction à l'histoire du monde du XVe au XVIIIe siècle, un voyage à travers le temps et l'espace des civilisations qu'a bousculées alors en Asie, en Amérique, en Afrique la violente expansion de l'Europe. C'est aussi une réflexion peu orthodoxe sur la nature et le rôle d'un acteur important : le capitalisme, que l'auteur, contre toutes les règles, distingue vigoureusement de l'économie de marché. L'accent est mis sur le poids énorme d'un troisième secteur, celui d'une production paysanne encore majoritairement enfermée dans le troc et l'autosuffisance, à l'écart du marché. — Le premier volume, “Les Structures du quotidien : le possible et l'impossible”, est un inventaire de la culture matérielle avant la grande rupture de la révolution industrielle : misère et luxe; routines paysannes; nourritures, costumes et logement, du riche et du pauvre; outils, techniques, monnaies et pseudo-monnaies, villes... C'est donc un grand livre d'images où toutes les civilisations du monde ont leur mot à dire. Chemin faisant se mesure l'étroitesse des limites du possible pour ces sociétés d'hier, en butte, toutes, à des famines meurtrières, à l'inexorable faiblesse des sources d'énergie et des techniques, à la lenteur et au débit dérisoire des transports, des communications. L'auteur nous entraîne ainsi loin « des facilités que la vie actuelle nous prodigue, dans une autre planète, dans un autre univers des hommes ». — Avec “Les Jeux de l'échange”, nous quittons la vie matérielle stagnante qu'évoque le premier volume pour entrer dans le mouvement de la vie économique. De bas en haut de l'échelle, voici tous les outils de l'échange : colportage, marchés, échoppes et boutiques, foires, bourses, banques. Autant d'étapes de l'épanouissement de l'économie de marché, confondu d'ordinaire avec celui du capitalisme. L'auteur, au contraire, distingue ou même oppose les activités et les acteurs de l'économie de marché et du capitalisme, celle-là sous le signe de l'échange naturel et sans surprise, de la transparence et de la concurrence, celui-ci animé par la spéculation et les calculs savants d'un petit groupe d'initiés. Parce qu'il se fonde sur la puissance, le capitalisme a toujours pu se réserver les secteurs privilégiés de l'accumulation, secteurs changeants au fil du temps : du XV au XVIII siècle, non pas l'industrie, mais la banque et le négoce international. — Le dernier volume reprend, cette fois dans sa chronologie du XVe au XVIIIe siècle, l'histoire économique du monde. Non pas de l'univers tout entier, mais de ces seules zones très minoritaires qui vivent selon « le temps du monde », le regard tourné vers les échanges internationaux – toutes zones de civilisations denses, à la richesse ancienne. En gros deux blocs : l'Europe d'un côté, de l'autre l'Extrême-Orient qui lie Inde, Chine, Islam en un puissant réseau, longtemps à égalité avec l'Europe. L'histoire de ces quatre siècles est précisément celle de la rupture progressive de cet équilibre ancien. Il a été bouleversé, recréé à partir des hauts lieux du capitalisme qui ont successivement pris la tête de l'Europe : Venise au xve siècle, puis Gênes, Amsterdam, Londres, jusqu'à la révolution anglaise du XIXe siècle, qui a scellé l'inégalité du monde. Nous en vivons encore les conséquences. En conclusion : le destin du capitalisme d'aujourd'hui s'explique-t-il à la lumière du passé ?

150.          BRAUDEL (Fernand). La Méditerranée et le monde méditerranéen à l'époque de Philippe II. (Thèse). Armand Colin, 1990, 2 vol. in-8°, 588 et 628 pp, 40 illustrations hors texte, 68 cartes et tableaux, notes bibliographiques, index, brochés, couv. illustrées, bon état

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Le chef d'oeuvre de Fernand Braudel. — "J'ai passionnément aimé la Méditerranée" : c'est par ces mots que F. Braudel ouvre son premier ouvrage sur le monde méditerranéen qui, traduit dans le monde entier, y a été salué comme "la plus grande œuvre historique de notre temps". Selon la conception originale de l'auteur, il se déroule sur des rythmes temporels différents. De volume en volume, il passe de la "longue durée", du temps presque immobile de la géographie et des civilisations, au temps lent des grands cycles économiques et sociaux, et enfin au temps très vif et bref des événements au quotidien... — La première partie : La part du milieu suit pas à pas les genres de vie qu'imposent aux hommes de Méditerranée la nature elle-même et les héritages de civilisation. Grands propriétaires des plaines et leurs paysans asservis, montagnards pauvres mais libres, peuples des marins, des pêcheurs et des corsaires, nomades du désert que suivent leurs tentes et leurs chameaux, immenses troupeaux des transhumances entre plaine et montagne, bête de somme et chariots si lents à assurer les transports, mers animées à la belle saison et désertées chaque hiver quand les vents mettent en péril voiliers et galères – telle nous apparaît la Méditerranée du XVIe siècle, toujours au bord de la disette, misérable et cependant richissime, à la croisée des routes du grand commerce mondial. – La deuxième partie : Destins collectifs et mouvements d'ensemble, consacré aux économies et aux sociétés, pose une question essentielle : quand la Méditerranée a-t-elle perdu son antique royauté au profit de l'Atlantique ? Certainement pas dès le lendemain des grandes découvertes, affirme l'auteur, contre toutes les idées reçues jusqu'alors. Tout au long du XVIe siècle, la Méditerranée, bien qu'envahie par les bateaux du Nord, reste la puissance économique qui se réserve l'essentiel du grand commerce mondial, plus la suprématie financière : l'or et l'argent que déversent en Espagne les mines d'Amérique aboutissent dans les mains des banquiers italiens, maîtres du crédit à travers toute l'Europe. Cependant, la Méditerranée partage les difficultés, alors générales, de sociétés en crise dans une montée à la fois d'inflation, de richesse, de misère, de banditisme, de guerres civiles et religieuses – un destin commun aux deux civilisations qui la divisent : Islam et Chrétienté. – La troisième partie : Les événements, la politique et les hommes, est celle de l'histoire vive des évènements, durant le demi-siècle que dure le règne de Philippe II. En Méditerranée le conflit est permanent entre les deux grands champions de l'Islam et de la Chrétienté, l'Espagnol et le Turc. Mais la guerre se ranime ou s'apaise selon que les adversaires ont ou non les mains libres. La paix avec la France, en 1559, marque ainsi le début d'un âpre duel, jusqu'au triomphe de la flotte chétienne à Lépante, en 1571. Paradoxalement, celui-ci inaugure une longue période de paix. C'est que les deux adversaires, chacun aux prises avec ses propres drames, l'un sur le front atlantique, l'autre en Perse et en Hongrie, se tournent alors le dos et les flottes d'Etat désertent la Méditerranée pour le grand bonheur des corsaires turcs et chrétiens, dont la petite guerre va remplacer la grande.

151.          BURNET (Mary Scott). Marc-Antoine Legrand, acteur et auteur comique, 1673-1728. (Thèse). Suivi de BERNARD (René). Le Bègue sur la scène française. P., Droz, 1938 et 1945, 2 vol. gr. in-8°, 199 et 42 pp, 10 pl. de gravures et portraits hors texte, biblio et index dans le premier ouvrage, 3 pl. hors texte, liste des œuvres et index dans le second, les 2 volumes reliés ensemble en un volume demi-toile bleu-nuit à coins, dos lisse avec titres dorés, bon état (Bibliothèque de la Société des historiens du théâtre, XII et XX)

            50

"Legrand fut un acteur médiocre, un auteur plus médiocre encore. Mais il avait du métier, de la verve, et le talent de mettre les rieurs de son côté ; cela, conclut avec raison et mesure Mlle B., suffit à le rendre « digne d'un souvenir ». Elle a donc recueilli, avec la plus louable diligence et une fort prudente critique, ce qu'on savait de ce curieux homme ; son livre, pourvu d'une bibliographie et d'un index très soigneusement établis, est consciencieux et fort agréable à lire." (M. Fuchs, Revue d'Histoire littéraire de la France, 1938)

152.          CARRINGTON LANCASTER (Henry)(publ. par). Le Mémoire de Mahelot, Laurent et d'autres décorateurs de l'Hôtel de Bourgogne et de la Comédie-Française au XVIIe siècle, publié par Henry Carrington Lancaster. P., Champion, 1920, gr. in-8°, 158 pp, 49 pl. hors texte (dont le frontispice), index, reliure demi-toile bleu-nuit à coins, dos lisse avec titres dorés, bon état

            60

Ouvrage sur la décoration théâtrale au XVIIe siècle orné de 49 dessins originaux tirés du manuscrit de Mahelot et reproduits en fac-similé. Le Mémoire de Mahelot constitue la principale source d'information sur la scénographie pratiquée sur la scène publique en France au XVIIe siècle. C'était un registre de travail à l'usage du décorateur et des comédiens de la Troupe Royale établie à l'Hôtel de Bourgogne depuis 1629, où se trouvait consignée la liste des pièces inscrites au répertoire de la troupe et les notices techniques (parfois accompagnées de croquis scénographiques) nécessaires à la représentation de ces œuvres. Le Mémoire de Mahelot offre deux coupes effectuées dans le répertoire d'une même troupe à deux périodes clefs de l'histoire du théâtre français, d'une part les années 1630, d'autre part les années 1670-1680. Il permet ainsi de comparer la scénographie en usage sur la scène parisienne au plus fort du modernisme baroque et à une époque où le modèle classique est parvenu à maturité. Il permet ainsi de comprendre comment, à l'Hôtel de Bourgogne au XVIIe siècle, les décors se concevaient, se réalisaient, se plantaient et s'utilisaient au cours de la représentation.

153.          CHALLES (Robert). Un colonial au temps de Colbert. Mémoires de Robert Challes, écrivain du Roi, publiés par A. Augustin-Thierry. Plon, 1931, pt in-8°, xxii-301 pp, broché, bon état

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"Ecrivain du Roi, qu'on ne le prenne point pour un historiographe officiel. Ce titre désigne une sorte d'administrateur de la marine, gérant de magasins à bord des vaisseaux ; et c'est la charge modeste que notre auteur, fils d'un garde d'Anne d'Autriche, dut à l'amitié de Seignelay, fils de Colbert, dont il avait été un peu le camarade d'études. Vingt-quatre ans de voyages et quelque expérience personnelle en Acadie, lui ont donné des vues sur les entreprises coloniales, dont il indique avec assez de justesse les causes de faiblesse et les dangers. Des chapitres sur le Canada au temps de Colbert, sur l'Acadie, sur les projets de Crouzat au Mississipi contiennent des renseignements intéressants et des idées assez curieuses, sans parler d'une vive diatribe contre les Réguliers en général et les Jésuites en particulier. Ainsi se justifie la mention « Un colonial au temps de Colbert ». Mais ce n'est là que la plus petite partie de l'ouvrage qui nous est présenté. Il est question en effet dans ces Mémoires, écrits vers 1716, surtout de personnages et d'événements du règne de Louis XIV ; c'est une chronique, assez souvent scandaleuse, écrite, dit l'auteur lui-même, « sans aucun ordre de suite ni de temps », où il raconte de multiples anecdotes, presque toujours peu édifiantes, sur de grands ou de petits personnages de son temps : On y trouvera Mazarin, Fouquet, Colbert, Louvois, Pontchartrain, « à la cervelle mal timbrée » auquel l'auteur semble avoir des raisons personnelles d'en vouloir, le duc d'Orléans et le Roi lui-même ; une grande place est accordée aux partisans, maltôtiers et autres coquins sur lesquels s'acharne notre auteur dans un bon tiers de son ouvrage. Un Dangeau bourgeois, ainsi le définit M. A. Augustin-Thierry, qui publie ces Mémoires ; mais combien plus acre et plus virulent..." (Léon Dutil, L'Archer, 1932) — "M. Augustin-Thierry, en une intéressante introduction, résume l'histoire du personnage. « Ecrivain du roi » embarqué sur les vaisseaux des Compagnies privilégiées, Challes a notamment accompagné Du Quesne-Guiton dans son voyage jusqu'au golfe du Bengale. Challes n'était pas protestant, mais favorable au jansénisme, et comme tel, ennemi des jésuites dont il démasque les intrigues en toute circonstance ; ses Mémoires parlent des trente dernières années du règne de Louis XIV. (...) On croit facilement que « tout est dit » sur le règne de Louis XIV : des Mémoires comme ceux-ci renferment cependant maint trait nouveau ; il faut remercier M. Augustin-Thierry d'en avoir, et si bien, assuré la publication." (Bulletin historique et littéraire de la Société de l'Histoire du Protestantisme français, 1931) — "Ces mémoires sont remplis de faits scandaleux ou déplaisants imputés à des personnages importants que l'auteur se vante à tout bout de champ d'avoir personnellement connus, sans le démontrer le moins du monde. L'ouvrage ne vaut que par le style piquant et vif de sa partie anecdotique." (Robert Le Blant, Revue d'histoire des colonies) — Robert Challes (1659-1721) fit ses classes au collège de la Marche avec Jean-Baptiste Colbert de Seignelay. Après des études de droit, il s'embarqua pour la Nouvelle-France où il dirigea une entreprise de pêche, qui n'eut pas de succès. Fait prisonnier par les Anglais au Canada, il revint en France en passant par Lisbonne et Cadix. Nommé écrivain du roi sur un navire de la Compagnie des Indes orientales à destination de l'Inde et du Siam, il en rapporta une relation de voyage initialement destinée à Seignelay. Il vécut ensuite à Paris comme avocat avant d'être exilé à Chartres. Sa carrière d'écrivain fut si discrète qu'une partie de son œuvre, qu'on lui attribue aujourd'hui, resta, de sa propre volonté, anonyme.

154.          DANIEL-ROPS. L'Eglise de la Renaissance et de la Réforme. 2. Une Ère de renouveau : La Réforme catholique. Fayard, 1955, fort in-12, 569 pp, biblio, chronologie, index, broché, bon état (Coll. Les Grandes études historiques)

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"Daniel-Rops est rapidement tombé dans l'oubli après sa mort et les dix volumes de son "Histoire de l'Église du Christ" ne sont presque plus jamais cités. Démarche apologétique, tranchent ceux qui parcourent les 7.300 pages publiées entre 1948 et 1965. Le fait est indéniable. Mais le succès remporté par l'auteur invite à relire une œuvre qui est dotée d'un vrai souffle et qui se révèle inséparable d'une personnalité. Entreprise solitaire, à la rencontre d'un chemin de foi et d'une stratégie éditoriale, celle-ci est restée fidèle, pendant vingt ans, aux mêmes lignes directrices, sans ignorer cependant les inflexions de la recherche historique et les sollicitations de l'actualité. Ainsi s'expliquent à la fois la fidélisation d'un public, attestée par le niveau des tirages, et l'ostracisme dont l'auteur est victime depuis la fin des années 1960, dans une nouvelle conjoncture intellectuelle et ecclésiale." (Christian Sorrel, Revue d'histoire de l'Église de France, 2000)

155.          FOURNOUX (Amable de). Caterina reine de Chypre. « L'otage de Venise ». Editions de Fallois, 2005, in-8°, 298 pp, une carte, chronologie, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

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Voici l'histoire véridique de Caterina Cornaro, jeune aristocrate vénitienne devenue la dernière reine de Chypre. Son destin hors du commun a inspiré nombre d'historiens, romanciers, librettistes, et sa beauté troublé les plus grands peintres de son époque (Bellini, Giorgione, Dürer, Titien...) et bien au-delà. La vie romantique de cette "Fille de la République de Venise" se déroule dans la deuxième moitié du XVe siècle et au tout début du XVIe. Elle s'inscrit successivement dans le cadre prestigieux de la Venise de la Renaissance, alors à son apogée, puis dans la lointaine Chypre, dernier royaume franc fondé au Levant par les Lusignan, une famille de chevaliers poitevins, enfin dans la petite principauté d'Asolo, en Vénétie, où la reine sera exilée et animera une Cour renommée dans toute l'Italie. "Caterina contre Venise", tel pourrait être aussi le titre de cette biographie où s'entremêlent complots, trahisons, tueries, intrigues politiques et amoureuses. Avec en toile de fond l'agonie d'une dynastie et l'apogée d'une république, le portrait d'une femme belle et fière qui, en épousant malgré elle le dernier des rois Lusignan, ne cessera de lutter pour son bonheur et sa survie.

156.          GAXOTTE (Pierre). Louis XIV. P., Flammarion, 1982, in-4°, 400 pp, 488 illustrations, dont 240 en couleurs, reliure pleine toile rouge de l'éditeur, 1er plat orné, jaquette illustrée, bon état (Coll. In-Quarto)

            50

Un dauphin est né. L'éducation du roi. L'éveil à l'amour. L'entrée du Roi. Les femmes. Les forces contraires. Colbert ou la dictature du travail. Lille, Besançon, Strasbourg. Vauban et la frontière. Paris. Versailles. La famille. Le chrétien assiégé. La deuxième guerre de Cent Ans. Le fardeau de l'Etat. Louis le Grand.

157.          GREENBLATT (Stephen). Quattrocento. Flammarion, 2013, in-8°, 347 pp, traduit de l'anglais, 3 illustrations, notes, index, broché, couv. illustrée, bon état

            15

Et si la Renaissance était née d'un livre ? Un livre perdu, connu par fragments, copié par quelques moines et retrouvé par un humaniste fou de manuscrits anciens ? L'idée, audacieuse, vertigineuse, ouvre les portes de l'histoire de Poggio Bracciolini, dit le Pogge, qui découvrit dans un monastère allemand une copie du "De rerum natura" de Lucrèce. C'était à l'aube du XVe siècle. Le Pogge n'était pas seulement un bibliophile passionné et un copiste exceptionnel. Il aimait les arts et avait écrit des facéties grivoises. Il aimait les femmes et était père de dix-neuf enfants. Il n'aimait pas l'Eglise, mais était secrétaire d'un pape diaboliquement intelligent et corrompu. Sa découverte allait précipiter les temps modernes et influencer des esprits aussi puissants que Botticelli, Montaigne ou Machiavel. — Elu meilleur livre d'histoire 2013 par la rédaction du magazine Lire ; Prix Pulitzer 2012 ; National Book Award 2011.

158.          GUEULLETTE (J.-E.). Thomas-Simon Gueullette : un magistrat du XVIIIe siècle ami des lettres, du théâtre et des plaisirs. (Thèse). P., Droz, 1938, gr. in-8°, 199 pp, 10 pl. de gravures et portraits hors texte, biblio, reliure demi-toile bleu-nuit à coins, dos lisse avec titres dorés, bon état (Bibliothèque de la Société des historiens du théâtre, XII)

            50

Dramaturge, conteur, juriste, Thomas-Simon Gueullette (1683-1766) également bibliophile et collectionneur, reste surtout connu par ses contes et une soixantaine de pièces de théâtre représentées pour la plupart au Théâtre-Italien.

159.          GUILLEMONT-ESTELA (Michèle), Béatrice Perez, Pauline Renoux-Caron, Cécile Vincent-Cassy, Sarah Voinier (dir.) Le règne de Charles II. Grandeurs et misères. P., Editions hispaniques, 2021, in-8°, 352 pp, 17 illustrations en couleurs hors texte, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. Histoire et civilisation). Contributions en espagnol (12) et en français (2)

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Le règne de Charles II d'Espagne (1665-1700), "soleil noir" de l'historiographie moderne, est depuis plus de vingt ans l'objet de nombreuses recherches qui bouleversent les clichés séculaires et mettent définitivement à distance la partialité constante, depuis les dernières décennies, de la « monarquía universal » jusqu'à la fin du XXe siècle. Louis XIV – à la longévité exceptionnelle et à la descendance prolifique – en imposa longtemps face à ce monarque à la mort annoncée dès la naissance (survenue dans le deuil de son aîné), et décédé sans progéniture. Par un bellicisme militaire et diplomatique à l'extraordinaire ténacité, il rafla finalement tout entier l'héritage hispanique lorsque le dernier Habsbourg testa en faveur de la personne du petit-fils du Bourbon, le duc d'Anjou. Pourtant, l'Espagne affaiblie par des épidémies et définitivement amputée du Portugal, ne sut pas seulement affronter les expériences – inédites pour elle à l'âge moderne – que furent la minorité de son souverain et la régence de Marie-Anne d'Autriche ou les ambitions du frère bâtard don Juan José. Elle préserva presque intacte sa construction politique complexe, européenne et transocéanique, face aux ambitions hégémoniques et coloniales de la France. L'histoire ainsi, par trop caricaturale, d'un affaissement politique global de la monarchie catholique sous Charles II n'a plus cours aujourd'hui, et les mythes – qui continuaient de fixer l'image d'un roi débile, possédé et dégénéré dont la politique n'aurait été qu'un pâle reflet du crétinisme – se sont définitivement effondrés. C'est ce que le livre entend mettre en lumière à travers l'analyse de quelques points importants déclinés en quatre chapitres: « L'exercice du pouvoir : des formes nouvelles », « Gouverner et négocier dans la Monarchie hispanique », « La Cour : jeux et défis d'un espace de pouvoir », « Arts et célébrations du pouvoir ».

160.          JOUHAUD (Christian). Le Siècle de Marie Du Bois. Ecrire l'expérience au XVIIe siècle. Seuil, 2022, in-8°, 377 pp, 15 photos et documents sur 15 pl. hors texte, notes, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. L'Univers historique)

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Comment penser et écrire une histoire de l'expérience de vivre ? Telle est la question posée par Christian Jouhaud à partir de "l'espèce de journal" tenu pendant trente ans par Marie Du Bois, gentilhomme du Vendômois, valet de chambre des rois Louis XIII et Louis XIV. Cet écrit singulier surprend d'abord par la difficulté de lui trouver un statut : ce n'est ni un livre de raison, ni une autobiographie, ni un journal spirituel, ni une histoire, et pourtant il peut être abordé sous tous ces aspects. Il ne s'agit pas non plus d'une histoire de vie, mais d'une histoire des expériences d'un homme "ordinaire" en ses territoires de vie. Le je de Du Bois, qui s'exprime continûment, ne sert en effet aucun épanchement autobiographique, mais, de page en page, il permet de comprendre l'itinéraire de l'intériorisation des normes et des contraintes par quelqu'un qui a confié à l'activité d'écrire régulièrement la représentation de sa vie comme action. L'exercice pourrait sembler futile, ou mineur, si l'événement politique ne venait pas brutalement fracasser la mécanique diariste, finissant par politiser l'écriture, par exemple dans l'expérience intime de signes de désordre, comme pendant la Fronde, qui menacent la lisibilité d'un monde dont l'ordre est la valeur cardinale. Depuis la chambre du Roi et la campagne du Vendômois sont ainsi revisités les rapports entre local et national au XVIIe siècle, l'histoire politique de l'Etat, l'histoire anthropologique de l'acte d'écrire et de transmettre par l'écriture, inscrivant, dans le siècle de Louis XIV, un siècle de Marie Du Bois. — "La confession d’un enfant du Grand Siècle. L’historien Christian Jouhaud tire des textes de Marie du Bois, valet de chambre de Louis XIV, une réflexion vertigineuse sur l’écriture et la vie. Christian Jouhaud est entré dans un texte qui l’accompagne depuis plus de vingt ans : un cahier manuscrit de 188 pages où se trouvent mis en récit les temps forts ou faibles d’une existence partagée entre la cour et la province. Dans ce « livre », Marie du Bois (un homme ainsi prénommé à la suite d’un vœu paternel à la Vierge) a inscrit au fil des jours, entre 1647 et 1676, les faits, grands et petits, qui ont scandé sa double vie de propriétaire terrien en Vendômois et de valet de la chambre du roi, un office qui lui permettait durant les trimestres de son service d’être au plus près de Louis XIV. Le document, édité en 1936 par le chartiste Louis de Grandmaison (1864-1940), échappe aux catégories traditionnelles. Ecrit à la première personne, il n’a rien d’une autobiographie ; décrivant les travaux et les jours, il n’est pas un livre de raison. Il est une « nappe continue d’écriture » qui transforme le vécu éphémère en traces durables..." (Roger Chartier, Le Monde)

161.          KUNSTLER (Charles). La Vie quotidienne sous Louis XV. Hachette, 1953, in-8°, 348 pp, notes, biblio, reliure demi-chagrin havane, dos à 4 nerfs soulignés à froid, auteur et titre dorés, couv. illustrée conservée, bon état. Bel exemplaire

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Versailles ; Paris ; La magistrature ; Les moeurs parisiennes ; L'armée ; La justice ; Paris et les provinces ; Le village. — "M. Charles Kunstler est un érudit dont on a plaisir à lire les livres." (Le Monde, 5 décembre 1953)

162.          LABBÉ (Marie-Elisabeth). Inventaire des arrêts du Conseil du Roi, janvier-février 1740. P., Sirey, 1940, gr. in-8°, 266 pp, index, broché, bon état

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"Cet inventaire porte sur 179 arrêts rendus en présence du roi et 272 rendus hors de sa présence, d'après les textes de la série E des Archives Nationales, et est complété par le recours à quelques autres recueils. Dans son Introduction, l'auteur souligne l'intérêt de quelques-uns des documents inventoriés (particulièrement en ce qui concerne la fabrique des étoffes et la succession de John Law) et a cru utile, étant donné que plusieurs des arrêts considérés ont été rendus sur avis des députés du Commerce, d'étudier l'histoire et le fonctionnement du Conseil et du Bureau du Commerce. Un double index permet de retrouver les arrêts intéressants." (Revue Historique, 1943)

163.          LABROUSSE (Elisabeth). « Une foi, une loi, un roi ? » La Révocation de l'édit de Nantes. P. et Genève, Payot, Labor et Fides, 1985, in-8°, 232 pp, biblio, mémento chronologique, broché, couv. illustrée, envoi a.s.

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La Révocation de l'Édit de Nantes est l'aboutissement d'un long processus de guerre froide qui a débuté dès la mort d'Henri IV. Œuvre de la "déraison" d'État, produit de l'idéologie de l'époque, cette faute politique majeure a été commise en 1685 dans l'euphorie générale. Cet ouvrage rompt avec une histoire militante (tant protestante, laïque que catholique). Sans escamoter aucune responsabilité, il s'agit, ici, moins de juger que de comprendre les optiques diverses des protagonistes. L'objectivité de l'auteur ne l'amène cependant pas à écrire une histoire froide ou impersonnelle. Au contraire, la communauté protestante apparaît attachante, émouvante, et les catholiques sont nettement diversifiés. Au total, ce livre passionnant explique comment la politique royale s'est logiquement contrainte d'en arriver à la Révocation. Il montre que cet événement possède des aspects spécifiques tout en étant, aujourd'hui encore, dans une France plurielle qui se cherche, exemplaire. — "Ce n'est pas diminuer le mérite des nombreuses et solides publications que nous vaut le tricentenaire de la Révocation, que d'affirmer que l'ouvrage d'Elisabeth Labrousse se distingue par une richesse et une sûreté de l'information peu communes, par la minutie des analyses et par le souci de mettre en évidence les différentes logiques qui se sont affrontées. On a souvent soutenu que le protestantisme avait toujours été mal supporté par l'opinion publique française. Mme Labrousse montre au contraire qu'une certaine coexistence pacifique s'était en fait établie entre les deux confessions au XVIIe siècle, que nombreux étaient les mariages « bigarrés » et que cette mixité tissait des liens solides entre catholiques et protestants surtout à la campagne et dans les bourgs..." (R. Mehl, Revue d'Histoire et de Philosophie religieuses, 1986)

164.          LA GUETTE (Catherine Meurdrac, dame de). Mémoires de Madame de La Guette, écrits par elle-même (1613-1676). Edition établie, présentée et annotée par Micheline Cuénin. Mercure de France, 1982, in-8°, 195 pp, notes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Le Temps retrouvé)

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Au XVIIe siècle, les mémoires féminins sont rares. Ils s'intéressent généralement à la vie privée : les grandes dames s'y font connaître ou s'intéressent aux vedettes de l'actualité de l'époque. Rien de tel chez Mme de La Guette, riche en naissance mais modeste en biens. Ses Mémoires constituent un témoignage important sur la vie quotidienne durant la guerre de Trente ans. Les joies simples de la paix dans la campagne briarde s'effacent rapidement devant les malheurs de la Fronde au cours desquels cette femme manifeste une volonté, un courage et une abnégation peu communs : elle défend non seulement ses enfants, mais tous ses "gens", et parfois tous les villageois en détresse. En outre, elle prend la plume presque trente ans après les faits, forte d'une expérience acquise en un demi-siècle. Son humour inimitable, son étonnante mémoire visuelle et sa langue juste et savoureuse font d'elle une grande conteuse. — Ce texte est une révélation sur le plan historique et littéraire : vie quotidienne durant la Guerre de Trente ans, puis la Fronde au cours de laquelle cette femme intrépide manifestera ses capacités de tous ordres et son invincible humour. "Mariée en 1635 à Jean Marius dit de La Guette, elle fut séparée de lui pendant la Fronde. Tandis que son mari suivait le parti de Condé, elle restait fidèle au roi et vivait à Sussy en Brie dans un manoir qu'elle eut à défendre contre des bandes de pillards. En 1672, elle alla rejoindre ses fils en Hollande où elle écrivit ses mémoires. Son récit vaut comme peinture de moeurs, surtout pour la période de la Fronde" (Bourgeois et André II, 809).

165.          LEGRELLE (Arsène). La Diplomatie française et la succession d'Espagne. I. Le premier traité de partage (1659-1697). Hachette Livre BNF, 2018, gr. in-8°, xl-530 pp, 6 documents en appendice, broché, bon état. Ouvrage couronné par l'Académie française (Grand Prix Gobert 1901)

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Réimpression de l'édition de 1888. — "Enfin, nous posséderons bientôt une histoire complète de la Succession d'Espagne écrite par un Français au point de vue français ! L'ouvrage de M. Legrelle, qui doit nous conduire jusqu'en 1715, aura quatre volumes ; le premier, dont nous avons à nous occuper ici, traite des origines de la « grande affaire » et s'arrête au traité de Ryswick. (...) M. Legrelle a fait suivre son récit de quelques documents déjà connus, mais peu accessibles : le contrat de mariage de Louis XIV et de Marie-Thérèse, les deux renonciations de Marie-Thérèse, le testament de Philippe IV, le premier traité de partage avec l'Autriche (19 janvier 1668) et la relation du sr Verdier, apothicaire de Marie-Louise. Nous ne pousserons pas plus loin l'examen du livre de M. Legrelle. D'après ce que nous en avons dit, on peut juger qu'il sera partout bien accueilli et que justice sera rendue au labeur soutenu et à l'intelligente mise en œuvre de son auteur." (Alfred Morel-Fatio, Revue Historique, 1889)

166.          LEGRELLE (Arsène). La Diplomatie française et la succession d'Espagne. III. Le troisième traité de partage (1699-1700). Hachette Livre BNF, 2018, gr. in-8°, 751 pp, 7 documents en appendice, broché, bon état. Ouvrage couronné par l'Académie française (Grand Prix Gobert 1901)

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Réimpression de l'édition de 1890. — "Nous avons déjà rendu compte des deux premiers volumes de cette œuvre remarquable, puisée à des sources des plus autorisées. M. Legrelle a recueilli ses renseignements aux archives du ministère des affaires étrangères à Paris, à celles de l'État à la Haye, à Bruxelles et en Italie. Dans ce volume, comme dans les précédents, la Belgique est toujours, malgré elle, l'objet principal de la convoitise de la France. Le chapitre premier traite de la nouvelle entente entre les rois de France et d'Espagne. Elle était en quelque sorte la conséquence nécessaire de la mort du jeune prince électoral, fils de Maximilien-Emmanuel de Bavière, décédé à Bruxelles, le 6 février 1699. Cette mort inopinée, qui causa une véritable satisfaction à Madrid, devait nécessairement modifier l'entente entre la France et l'Espagne. Il fallait un nouveau partage, sur lequel l'auteur fournit les renseignements les plus complets. Le chapitre II, intitulé : Résistance à Vienne et en Hollande, initie le lecteur à l'attitude de Heinsius vis-à-vis de la France. La conduite de cet homme d'état visait, l'auteur le dit très bien, à faire attribuer les Pays-Bas à un prince aussi complaisant que peu puissant, quitte à vivre au jour le jour en ce qui concerne les questions générales. C'était de la politique d'expédients, très peu franche, tandis que celle de Louis XIV était singulièrement tortueuse. A propos des entretiens de l'ambassadeur avec le pensionnaire, l'auteur fait bien ressortir toutes ses circonstances. Au chapitre III, M. Legrelle rapporte dans tous ces détails l'accession des états généraux au partage convenu entre Louis XIV et le roi d'Angleterre. Mais il fallait l'assentiment définitif de l'empereur, question qui fait l'objet du chapitre IV. Ce monarque s'y refusa complètement. Il fallait négocier à ce propos directement avec la cour de Vienne. Là il y avait chez les conseillers autant d'avis différents que de personnes. Toutes les négociations entamées sur ce point, toutes les roueries employées à ce propos de part et d'autre sont bien et clairement exposées par l'auteur. L'effet produit en Espagne, par suite de ces négociations, la conduite des trois puissances coïntéressées, puis le désaccord toujours croissant entre les alliés, enfin les derniers jours de Charles II sont présentés dans tous leurs détails par M. Legrelle avec autant de lucidité que de talent. Il se base constamment sur des documents authentiques, qu'il s'est procurés dans un grand nombre de dépôts d'archives. Finalement, il en arrive au testament de Charles II, qui mit le feu aux poudres lorsqu'il s'est agi de l'exécuter, et attira dans notre pays l'invasion des armées étrangères qui s'en disputèrent la possession. En terminant ce compte rendu peut-être par trop superficiel, nous pouvons dire que le travail de M. Legrelle est le plus complet de ceux qui ont traité la diplomatie d'une grande partie du XVIIe siècle." (Charles Piot, Bulletin de la Commission royale d'Histoire, 1892) — "M. Legrelle avait publié, de 1888 à 1892, en quatre volumes, son grand travail sur la Diplomatie française et la succession d'Espagne. Pour mettre sur pied cette œuvre d'érudition considérable, M. Legrelle avait étendu ses recherches bien au delà de nos bibliothèques et archives nationales. Pour reconstituer la trame enchevêtrée des négociations nouées par la France avec l'Europe entière dans le but d'assurer au petit-fils de Louis XIV le trône de Charles II, M. Legrelle n'avait pas reculé devant la fatigue de nombreux voyages et il avait fouillé les archives étrangères les plus diverses." (H. Léonardon, Bulletin hispanique, 1901)

167.          LOUVILLE (Ch.-Aug. d'Allonville, Marquis de). Mémoires secrets sur l'établissement de la Maison de Bourbon en Espagne, extraits de la correspondance du Marquis de Louville, gentilhomme de la Chambre de Philippe V, et chef de sa Maison française. P., Maradan, 1818, 2 vol. in-8°, (4)-vii-384 et (4)-371 pp, reliures demi-percale bleue, dos lisses avec titres, tomaisons, filets et fleurons dorés (rel. postérieure), bon état

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Edition originale de ces Mémoires publiés par le comte Scipion du Rour à l'aide des archives conservées au chateau de Louville. Ces Mémoires furent rédigées lors de la retraite du marquis et demeurèrent à l'état de manuscrit. Lorsque le duc d'Anjou, petit-fils de Louis XIV accéda au trône d'Espagne, sous le nom de Philippe V, le marquis de Louville (1668-1731) fut chargé de diverses missions plus ou moins secrètes, se rapportant à son investiture, ce qui lui valut le mépris des Espagnols. Durant trois années essentielles, il sera chef de la Maison française de Philippe V, le premier Bourbon roi d'Espagne (de 1700 à 1703), et tout ce qui se faisait à la cour passait par lui. Voici ce qu'en dit le duc de Saint Simon dans ses mémoires : "Pour en parler au vrai, il gouverna le roi et l'Espagne." Louville recevra une nouvelle mission en Espagne en 1716, comme ambassadeur extraordinaire. Ouvrage important pour l'histoire de la guerre de succession d'Espagne. Dans ses papiers, Louville ne dissimule rien et ne recule pas devant les expressions violentes et crues pour déverser sa bile et accabler ceux qui s'opposent à lui. On trouve à la fin du tome II une intéressante suite de lettres concernant Buenos-Aires en 1710. — "[Ces Mémoires] sont très utiles à la connaissance des deux premières années du règne de Philippe V" (Michaud, T. XXV, page 356).

168.          MELÈSE (Pierre). Le Théâtre et le public à Paris sous Louis XIV, 1659-1715. (Thèse). Suivi de : Répertoire analytique des documents contemporains d’information et de critique concernant le Théâtre à Paris sous Louis XIV, 1659-1715. (Thèse complémentaire). P., Droz, 1934, 2 vol. gr. in-8°, x-466 et 234 pp, un frontispice (Jean Loret gravé par Nanteuil), 9 fac-similés et bibliographie dans le premier volume, index dans chaque volume, reliures demi-toile bleu-nuit à coins, dos lisse avec titres dorés, bon état (Bibliothèque de la Société des historiens du théâtre, tomes VI et VII)

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"L'objet de ce travail est d'étudier « la facon dont le public du XVIIe siècle a connu et apprécié le théâtre de son époque ». Le point de vue n'est pas neuf mais il n'avait jamais donné lieu, tout au moins pour cette période, à une étude aussi poussée. Sur les gazettes, sur l'organisation matérielle des théâtres, sur les conditions d'existence des troupes, sur leurs rapports avec les pouvoirs publics, avec la censure ; sur les méthodes de travail des auteurs, sur leurs gains, sur leurs relations avec les comédiens et les musiciens, avec la cour et la ville ; sur leurs rivalités et leurs polémiques ; sur la vie privée et professionnelle des comédiens ; sur les réactions du public, sur la carrière d'une pièce, depuis l'heure ou le poète en donne lecture à ses interprètes jusqu'au jour ou elle entre dans l'oubli ou dans la gloire, – on trouvera dans ce gros volume une collection de renseignements dont beaucoup sont inédits et qu'il est précieux, en tout cas, de posséder ainsi réunis, en si grand nombre et parfaitement classés. Les curieux auront là de quoi renouveler leur répertoire d'anecdotes et de petits faits significatifs. — La thèse complémentaire de M. Pierre Melèse consiste en un “Répertoire analytique des documents contemporains d’information et de critique concernant le théâtre à Paris sous Louis XIV”, et c'est un très bel instrument de travail. Y figurent tous les noms sur lesquels existe un document contemporain. L'ordre alphabétique a été suivi pour les noms de personnes, énumérés par rubriques séparées : auteurs, musiciens, acteurs, directeurs, metteurs en scène, décorateurs. Les pièces sont mentionnées dans l'ordre chronologique de représentation. On peut ainsi, année par année, se rendre compte de la production dramatique de plus d'un demi-siècle et des réactions qu'elle a suscitées. Tout ce qui s'est écrit, jusqu'à 1715, sur tous ces hommes et toutes ces œuvres, est mentionné avec précision, souvent même cité." (Robert Pignarre, Revue Historique, 1939)

169.          MÉNÉTRA (J.-L.). Journal de ma vie, par Jacques-Louis Ménétra, compagnon vitrier au XVIIIe siècle. Présenté par Daniel Roche. Montalba, 1982, in-8°, 431 pp, 2 fac-similés et 4 cartes et plans hors texte, broché, couv. illustrée, bon état

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Le Journal du compagnon vitrier Ménétra (1738-1812) est un des rares témoignages que nous ayons d'un ouvrier du siècle des Lumières. Le bonhomme, Parisien le Bienvenue selon son nom de compagnonnage, étonne par son franc-parler, sa gouaille, sa joie de vivre, aussi bien que par son sens de l'observation, son souci de tout dire d'un petit peuple auquel il appartient – lien qu'il inscrit très consciemment dans son écriture. Ce « Rousseau des ateliers » nous ouvre les portes d'un Paris en pleine expansion, nous raconte une France des campagnes (Bretagne, Guyenne, pays lyonnais, etc.) avec les yeux d'un homme de la grande ville. Alors que l'on redécouvre aujourd'hui les « écritures ordinaires », que la fécondité des études sur l'autobiographie ne se dément pas, la lecture de ce texte, guidée par les riches analyses de Daniel Roche, outre le plaisir qu'elle procure, révèle un véritable enjeu pour l'histoire culturelle. Au-delà d'une simple description des mentalités, elle fait percevoir comment s'élaborent les normes sociales qui définissent une culture.

170.          MEUVRET (Jean). Etudes d'histoire économique. Armand Colin, 1971, gr. in-8°, 344 pp, bibliographie des principaux travaux de l'auteur, broché, bon état (Coll. Cahiers des Annales)

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Cet ouvrage publié en 1971, rassemble plusieurs textes de Jean Meuvret et publiés, pour certains, depuis plus de 25 années : économie et finances de la France durant les dernières années du règne de Louis XIII et pendant la Régence jusqu’en 1648, commerces des grains et farines sous Louis XV, regroupement des biens fonciers et rôle de la moyenne noblesse, subsistance et démographie sous l'Ancien régime, etc. — "Avant de disparaître, le regretté Jean Meuvret (1901-1971) nous aura légué, en un recueil commode, l'essentiel de ce qu'il nous a appris. Vingt-deux articles, choisis parmi une quarantaine d'études citées d'entrée, ont été repartis en sept parties : vues d'ensemble, histoire des prix, mécanismes économiques, histoire agraire, activités économiques et milieux sociaux, démographie, concepts contemporains et concepts des historiens. Parmi les articles restitués aujourd'hui, on se réjouit de citer non seulement les travaux de Meuvret devenus classiques, mais surtout des études peu accessibles et même introuvables, parues dans des ouvrages collectifs épuisés ou bien dans des revues peu courantes. On n'oubliera pas ce que l'on doit à Jean Meuvret et on relira les études qui remplissent ce volume. Il était devenu tellement commun de se référer aux inventions et aux mises au point de Meuvret que cela en paraissait banal. Rappelez-vous le fameux article de Population (1946), « Les crises de subsistances et la démographie de la France d'ancien régime », ou encore l'étude si remarquable (et introuvable) consacrée à la géographie des prix des céréales. Une nouvelle lecture de l'ancien régime économique et social de Jean Meuvret, appréhendé pour la première fois globalement, apporte une surprise. Parce que, dans l'ensemble, il n'y a pas grand'chose à modifier à cette France (à cette Europe aussi) des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Si l'on y ajoute des données quantitatives acquises depuis, le tableau brossé par Jean Meuvret entre 1944 et 1970 est à peu de choses près le même que les grandes fresques qui nous ont été présentées depuis et qui d'ailleurs s'en inspirent souvent... Quelles densités, quelles précisions dans ces études de prix et de marchés ! Qui a dit que la crise de subsistances a été « la tarte à la crème » des historiens ? Peut-être, mais encore fallait-il le faire et Meuvret, qui en a mis au point le mécanisme, a suggeré lui-même des corrections et des révisions ä son schéma. C'est cela, en définitive, qui me frappe le plus à la relecture de Jean Meuvret : sa sensibilité extrême à la complexité de la réalité historique. La grande leçon de Meuvret se situe au-delà d'une simple acquisition de connaissances, même au-delà du bénéfice méthodologique (les problèmes posés par la publication des mercuriales par exemple) ; la durable leçon de Jean Meuvret est un enseignement de problématique. Personne mieux que lui n'a su introduire, dans les cadres si sûrs de sa discussion, la notion aussi fructueuse des décalages : décalages géographiques, décalages sectoriels, décalages sociaux. Le souci des variétés de comportements nous est familier aujourd'hui. II faut savoir gré à Jean Meuvret de son enseignement toujours vivant." (Anne-M. Piuz, Revue suisse d'histoire, 1973)

171.          MEUVRET (Jean). Le Problème des subsistances à l'époque Louis XIV. P., La Haye, Mouton, EHESS, 1977-1988, 6 vol. gr. in-8°, 223, 222, 286, 274, 191 et 162 pp, préface de Pierre Goubert, brochés, couv. illustrées, bon état (Coll. Civilisations et sociétés, 50, 75 et 77)

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Complet. — Avec ces trois tomes, on entre au cœur du problème des subsistances. Après l’analyse des techniques et des contraintes juridiques et sociales qui conditionnaient la production agricole aux XVIIe et XVIIIe siècles, vient celle du circuit des céréales depuis la « formation spontanée des stocks » par l’organisation sociale de la production jusqu’à leur distribution marchande et non marchande, depuis les contraintes matérielles du transport et de son coût jusqu’au fonctionnement physique et monétaire des marchés. — Chaque partie comporte un volume de texte et un volume de notes. Vol. 1 : La production des céréales dans la France du XVIIe et du XVIIIe siècle (1977) – Vol. 2 : La production des céréales et la société rurale (1987) – Vol. 3 : Le commerce des grains et la conjoncture (1988). — "Comme les graines, les idées doivent être semées en temps voulu pour germer, fleurir et se répandre ; l'histoire de la pensée scientifique fournit de nombreux exemples de découvertes qui n'ont pas réussi à se développer en leur temps parce qu'elles étaient trop complexes, s'écartaient trop des faits couramment acceptés ou ne répondaient pas aux critères en vigueur pour séparer le bon grain de l'ivraie. Les travaux de l'historien économique français Jean Meuvret (1901-1971) ont été négligés pour toutes ces raisons et pour une autre qui était apparemment ancrée dans sa personnalité. Il a refusé de rendre publique l'œuvre à laquelle il a consacré plus de trente ans de sa vie. Publié quinze ans après sa mort et trois décennies après sa rédaction pour l'essentiel, “Le problème des subsistances à l'époque Louis XIV” (six volumes de texte et de notes) est comme une plante dormante qui, transportée sur un nouveau territoire ou relancée par la pluie après une longue sécheresse, bourgeonne inopinément et produit de nouvelles pousses. La longueur de l'ensemble – six volumes de texte et de notes –, la complexité et l'implacabilité de son argumentation, et le fait que Meuvret examine toutes les variantes d'un cas afin de développer une argumentation générale en font un ouvrage exceptionnel..." (George Grantham, The Journal of Economic History)

172.          MIRABEAU (H.-G. Riquetti, comte de). Lettres d'amour de Mirabeau, précédées d'une étude sur Mirabeau par Mario Proth. P., Garnier frères, 1877, in-12, 356 pp, nouvelle édition, un portrait gravé de Sophie Monnier en frontispice sous serpente, reliure demi-basane carmin, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres et fleurons dorés, bon état

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"A Mirabeau nous laissons le soin de vous raconter les vives douleurs, et les espérances soudaines, et les désespoirs amers, et les rêveries, et les travaux, et les consolations, et les amitiés, et les luttes de sa longue captivité. Les lettres de Mirabeau, écrites au courant de l'idée, sous la poignante impression du moment, avec le laisser-aller de l'amour et l'énergie d'une âme forte qui éclaire et soutient une âme tendre et incertaine, sont aussi belles et émouvantes que ses discours. Mirabeau prisonnier, combattant à toute heure et de toutes ses forces pour sa liberté ; Mirabeau, expliquant à la pauvre détenue de Gien, qui met en lui toute science et tout espoir, les lois du monde et les vicissitudes humaines, et défendant envers et contre tous, et souvent contre la sienne propre, la cause de Sophie ; Mirabeau, père prévoyant et tendre jusqu à l'enfantillage, Mirabeau, dans ces conditions exceptionnelles, est aussi grand écrivain que plus tard il fut grand orateur. On peut même dire que cette correspondance, où se traitent, à côté des événements journaliers de la vie de l'illustre captif, les plus hautes questions philosophiques ou politiques, l'athéisme, la permanence des armées, etc., n'est qu une longue improvisation écrite où resplendit, dans toute sa verve fulgurante, le génie oratoire de Mirabeau. La lecture des Lettres à Sophie, que réunit ce volume [donnera], sur la captivité de Mirabeau de longs détails trop nombreux pour le cadre de cette étude." (Mario Proth, Introduction)

173.          NOAILLES (Duc Paul de). Histoire de Madame de Maintenon et des principaux événements du règne de Louis XIV. P., Comptoir des Imprimeurs-Unis, 1849-1858, 4 vol. gr. in-8°, iv-600, 660, 711 et 659 pp, 2e édition pour les tomes 1 et 2, un portrait en frontispice au tome 1, 2 frontispices gravés au tome 3, brochés, couv. factices, bon état. Rare complet

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Rare complet des 4 volumes, les 2 premiers ayant parus en 1849, les tomes 3 et 4 en 1857 et 1858. — L'auteur dans un premier temps avait voulu publier une nouvelle édition des lettres de Madame de Maintenon, en y intégrant une vaste notice. Ses recherches l'on amené en définitive à écrire l'histoire de cet important personnage féminin des XVIIe et XVIIIe siècles (1635-1719) qui fut l'épouse puis la veuve de Paul Scarron. Par la suite, elle fut titrée marquise de Maintenon. Elle est la fondatrice de la Maison royale de Saint-Louis. — Paul de Noailles (1802-1885), 3e duc d'Ayen (1823) et 6e duc de Noailles (1824) devint pair de France en 1824 au décès de son grand-oncle, Jean Louis Paul François de Noailles, 5e duc de Noailles, qui n'avait pas d'héritier mâle, mais ne siégea à la Chambre des pairs qu'à sa majorité en 1827. Il se distingua comme orateur parlementaire et comme historien, auteur d'une Histoire de Mme de Maintenon (dont la famille de Noailles recueillit l'héritage grâce au mariage de sa nièce avec Adrien Maurice de Noailles). Ami et confident de Chateaubriand, il se présenta à l'Académie française pour lui succéder, avec l'appui de Mme Récamier, de la princesse de Lieven et du duc Pasquier ; il fut élu le 11 janvier 1849 par 25 voix sur 31 votants, Honoré de Balzac obtint 4 voix...

174.          RETZ (Jean François Paul de Gondi, cardinal de). Mémoires du Cardinal de Retz. Club Français du Livre, 1949, 3 vol. in-8°, (24)-366-(23), (8)-434-(23) et (8)-324-(23)-(8)-58-(6) pp, introduction et notes de Gaëtan Picon, 3 portraits gravés et 3 pages de titres anciennes, reliures demi-toile crème, dos lisses avec titres et tomaisons en noir et décor en rouge, plats de papier carmin avec les armes du cardinal frappes à froid au centre des 1er plats, bon état. Edition tirée sur Alfama du Marais et numérotée. Bien complet du supplément volant de 8 pages : "Vue générale de la Fronde, 1648-1653, pour servir à l'intelligence des Mémoires du cardinal de Retz", par Pierre Chevallier

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"Ces mémoires sont utiles pour une étude générale de la société à l'époque de la Fronde : on y verra quel faible sens moral avaient alors ceux qui luttaient contre le premier ministre, quels mobiles ambitieux et intéressés dictaient leur conduite, à quelle extrémités ils étaient capables de se porter pour satisfaire leurs désirs. Retz possède un art admirable pour composer une scène, dépeindre les personnages principaux avec leurs caractères, leurs travers, leurs passions, leurs projets. Ses mémoires sont à la fois une comédie en cent actes divers et une condamnation de la Fronde." (Bourgeois et André II, 797)

175.          RETZ (Jean-François-Paul de Gondi, cardinal de). Mémoires du Cardinal de Retz, publiés pour la première fois sur le manuscrit autographe, avec leur complément jusqu'en 1679 d'après les documents originaux, par MM. Champollion-Figeac et Aimé Champollion fils. P., Chez l'éditeur du Commentaire analytique du Code civil, 1837, pt in-4°, 620 pp, texte sur 2 colonnes, notice sur le cardinal de Retz par A. C., notes, reliure demi-chagrin carmin, dos à 4 larges faux-nerfs ornés, titres et caissons dorés (rel. de l'époque), bon état (Nouvelle Collection des mémoires pour servir à l'histoire de France depuis le XIIIe siècle jusqu'à la fin du XVIIIe, avec des notices, par MM. Michaud et Poujoulat)

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"Ces mémoires sont utiles pour une étude générale de la société à l'époque de la Fronde : on y verra quel faible sens moral avaient alors ceux qui luttaient contre le premier ministre, quels mobiles ambitieux et intéressés dictaient leur conduite, à quelle extrémités ils étaient capables de se porter pour satisfaire leurs désirs. Retz possède un art admirable pour composer une scène, dépeindre les personnages principaux avec leurs caractères, leurs travers, leurs passions, leurs projets. Ses mémoires sont à la fois une comédie en cent actes divers et une condamnation de la Fronde." (Bourgeois et André, II, 797).

176.          ROTT (Jean). Investigationes Historicae : Eglises et société au XVIe siècle. Gesammelte Aufsätze zur Kirchen- und Sozialgeschichte. Articles rassemblés et réédités par Marijn de Kroon et Marc Lienhard. Strasbourg, Librairie Oberlin, 1986, 2 vol. gr. in-8°, xxxiii-574 et x-726 pp, 34 illustrations, index, broché, couv. illustrée, bon état (Société savante d'Alsace et des régions de l'Est, Coll. « Grandes Publications », tomes XXXI et XXXII)

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"A l'occasion du soixante-quinzième anniversaire de l'éminent historien strasbourgeois Jean Rott, soixante-trois de ses articles ont été rassemblés dans les deux présents volumes, munis d'index de noms de lieux et de personnes. Les diverses études ont été regroupées sous sept rubriques : I. Histoire de l'Église à la fin du Moyen Age. II. Mouvements sociaux et Guerre des Paysans. III. La Réforme à Strasbourg. IV. La Réforme en France. V. Anabaptisme. VI. Biographies du XVIe siècle VII. Sources de l'histoire alsacienne." (Marc Lienhard, Revue d'Histoire et de Philosophie religieuses, 1987) — "Un titre en trois langues correspond parfaitement à l'activité de Jean Rott pour qui furent rassemblés par Marijn de Kroon et Marc Lienhard, à l'occasion de son soixante-quinzième anniversaire, soixante-trois articles sur les cent vingt-neuf que Jean Rott fit paraître depuis sa scolarité à l'École des chartes en 1933. Publiés simultanément en France et en Allemagne, ces deux volumes rassemblent la somme de travail d'un érudit « du XVIe siècle », homme de deux cultures qu'il a toujours autant aimées et comprises. La Tabula gratulatoria montre cependant avec éclat que le renom de Jean Rott dépasse largement la France et l'Allemagne. Un index des lieux et des noms à la fin du t. II permet au lecteur de comprendre la permanence de ses recherches : un article succède à l'autre, lui répond, le complète et élargit sans cesse le débat. L'histoire du chapitre cathedral de Strasbourg au XIVe et au XVe siècle fut sa thèse à l'École des chartes ; puis son séjour à l'École française de Rome lui permit quelques recherches sur les collecteurs pontificaux au XVe siècle. Mais, dès 1938, l'édition du manifeste humaniste de Jean Sturm intitulé Epistolae classicae, édition non reproduite ici, montre la première passion de J. Rott pour ce fondateur du Gymnase de Strasbourg, cet ami des Du Bellay, financier et diplomate, dont J. Rott a rassemblé avec patience la correspondance, mais sans la publier encore à ce jour. Sturm l'introduit chez Sleidan, son ami historien, puis auprès de leur ami commun Martin Bucer, le réformateur de Strasbourg, qu'il contribua à redécouvrir et dont il est l'éditeur. Nul mieux que J. Rott ne pouvait comprendre ce milieu strasbourgeois entre France et Empire et publier les nombreuses biographies ou lettres éditées dans le t. II sur Dietrich de Manderscheid-Schleiden, Wurm de Geudertheim, H. von Gronberg. L'histoire de l'anabaptisme, dont J. Rott édita les sources en deux volumes avec Manfred Krebs en 1959-1960, est illustrée ici par quatorze articles, introuvables, sur ce mouvement et la guerre des paysans. Les cinq derniers articles seront précieux pour les historiens de l'Alsace par les précisions qu'ils apportent sur les sources de l'histoire alsacienne, que notre auteur a débusquées au cours de sa vie et des expositions qu'il a préparées. Ce recueil dépasse largement les mélanges traditionnels offerts à l'occasion d'anniversaires : ils rassemblent une thèse sur l'Alsace de la Réforme et de l'Humanisme, que J. Rott continue de découvrir pour notre instruction et notre plaisir." (Jean-Daniel Pariset, Bibliothèque de l'École des chartes, 1987)

177.          SERRE (Solveig). L'Opéra de Paris (1749-1790). Politique culturelle au temps des Lumières. CNRS Editions, 2011, gr. in-8°, 304 pp, 15 illustrations et plans, graphiques et tableaux, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

            30

Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, l'Opéra de Paris est à tous points de vue le premier des théâtres français. Erigé depuis sa création en académie, il jouit du monopole des représentations en musique, emploie un personnel très nombreux, met en jeu des sommes considérables et bénéficie de l'immense ferveur du public. Pourtant, l'envers du décor dissimule une institution qui lutte pour surmonter des difficultés inhérentes à son propre fonctionnement. Comment comprendre alors les raisons de la longévité d'une institution qui, en dépit de ses multiples problèmes structurels, parvient à durer et, mieux encore, à symboliser la nation musicale ? A partir du dépouillement de nombreux documents d'archives inédits, Solveig Serre retrace l'histoire institutionnelle de l'Opéra, en étudie la gestion financière, humaine et artistique, sans négliger l'approche de son répertoire et de son public. Une fresque ambitieuse qui retrace l'histoire de ce lieu unique en Europe et ouvert sur son époque, où dimensions matérielle et artistique se mêlent fructueusement.

178.          STEINBERG (Sylvie). La Confusion des sexes. Le travestissement de la Renaissance à la Révolution. Fayard, 2001, gr. in-8°, xii-409 pp, notes, sources et biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

            40

Ouvrage issu de thèse. – On a peine à imaginer que tant de femmes se soient habillées en homme entre la Renaissance et la Révolution. Il y a parmi elles de simples femmes qui s'engagent en secret dans les armées du roi pour fuir la misère, des "débauchées", de nobles amazones qui défendent leurs terres, des mystiques qui prétendent imiter les saintes travesties de La Légende dorée, des révolutionnaires qui revendiquent leurs droits de citoyennes... Bien que la justice du roi assimile le travestissement à un "crime de faux", les juges font souvent preuve d'indulgence à l'égard des femmes arrêtées en habit d'homme, sauf lorsqu'elles se prostituent ou se livrent à d'infâmes passions. Mais rares sont les hommes qui osent se travestir. L'abbé de Choisy, l'abbé d'Entragues et le chevalier d'Eon sont des exceptions. A moins qu'il ne s'amuse ouvertement, l'homme qui prend l'apparence d'une femme scandalise. C'est qu'il déroge à la perfection du sexe masculin que des générations de médecins ont démontrée en s'appuyant sur l'antique théorie des humeurs. A travers les divers témoignages réunis dans ce livre apparaissent clairement les codes de comportement, les règles et les valeurs d'une société fondée sur la hiérarchie du sang et des sexes. Sous l'Ancien Régime, si la police des mœurs surveille de près ceux qui se travestissent, c'est précisément parce qu'ils vont à l'encontre de la "juste différence des sexes" qu'ont défendue pendant des siècles moralistes et physiognomonistes, jusqu'à ce que les philosophes des Lumières en appellent à la "nature" pour justifier l'inégalité des hommes et des femmes. – Sylvie Steinberg a soutenu une thèse sur le travestissement à l'époque moderne, sous la direction de Jean-Louis Flandrin (EHESS, 1999).

179.          SULLY (Maximilien de Béthune, duc de). Mémoires de Sully présentés et annotés par Louis-Raymond Lefèvre. Gallimard, 1942, in-8°, xxviii-508 pp, un portrait de Sully en frontispice, appendice, biblio, index, broché, bon état (Coll. Mémoires du Passé pour servir au temps présent)

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Edition abrégée des mémoires ou Œconomies royales (1572-1610) de Sully. Protestant, ami, confident et conseiller du jeune Henry de Navarre, Sully joua un rôle important dans la conversion du prince. Dès le début de son règne, Henri IV ne manqua pas de l’appeler à Paris et de lui octroyer successivement les charges les plus importantes, entre autres celle de secrétaire d’état en 1594 et de surintendant des finances en 1599. Aucun homme d'État n'a tenu, de 1596 à 1610, dans les affaires politiques de la France, une place comparable à celle de Sully. En admettant même que son rôle proprement politique n'ait pas été aussi étendu qu'on l'a dit – et que lui-même s'était efforcé de le faire croire – il n'en a pas moins été un personnage de tout premier plan. Aux fonctions de surintendant des Finances, qu'il exerça officiellement depuis 1598, mais en fait dès 1596, il ajouta, à partir de 1599, les offices de grand maître de l'Artillerie, de grand voyer de France, de surintendant des Bâtiments, de gouverneur de la Bastille et de capitaine des Eaux et Rivières du royaume. Par ces diverses fonctions, par les nombreuses affaires où il se trouva mêlé, par les missions qui lui furent confiées, enfin par la correspondance qu'il entretint avec les plus éminentes personnalités de son temps et, avant tout, avec le roi, dont il fut le confident et le conseiller le plus écouté, Sully s'est trouvé dans des conditions exceptionnellement favorables pour être bien informé de tout ce qui touchait à la politique générale. — "Agrémentés d'un fort beau portrait au crayon de Maximilien de Béthune, duc de Sully – regard finaud et drôle de bouche, biaise, bavarde et réticente à la fois – les Mémoires de Sully reparaissent chez l'éditeur Gallimard. A première vue, on est un peu surpris. Car enfin, les Mémoires de Sully sont un fatras, un volumineux fatras, et l'on voit mal le lecteur honnête homme convié à se promener au milieu de toutes ces rues et de tous ces fourrés. Mais l'éditeur a pris un parti héroïque. Ou sauvage, comme on voudra. Il a taillé, coupé, rétamé à plaisir le texte authentique des Mémoires... Mémoires de Sully, soit : mais édition expurgée et remaniée. Ceci dît, nous n'empêchons personne de prendre à la lecture du volume que M. Lefèvre nous présente un plaisir qui en soi n'est point coupable. Plaisir que facilitent des notes utiles et précises renvoyées à la fin du volume." (Lucien Febvre, Annales, 1943)

180.          TURGOT (Anne Robert Jacques). Edits. P., Imprimerie Nationale, 1976, in-8°, xxxviii-122 pp, préface de Maurice Garden, un portrait de Turgot en frontispice, reliure plein cuir fauve de l'éditeur, dos à 4 nerfs, titres dorés, décor à froid sur les plats, bon état

            30

Belle réimpression sur beau papier des six édits de Turgot publiés en 1776, qui marquèrent les dernières années de la Royauté. "Exécutée par l'imprimerie Nationale, cette publication devait nécessairement bénéficier des ressources typographiques qui font l'originalité de l'établissement . C'est dire que la présente édition ne relève en aucune manière d'un fac-similé. Les textes ont été à nouveau composés à la main dans le caractère appelé "Romain du Roi" gravé par Philippe Grandjean à la demande de Louis XIV. Les bandeaux qui accompagnent le texte et qui avaient été gravés sur bois, ont été rigoureusement reproduits . Ainsi la présente édition des "édits de Turgot" est-elle strictement fidèle, bien que réduite dans son format, à celle que publia l'Imprimerie Royale en 1776."

181.          VAILLOT (René). Qui étaient Madame de Tencin... et le Cardinal ? Le Pavillon, Roger Maria éditeur, 1974, in-8°, 365 pp, préface de Roland Desné, 2 gravures hors texte, un plan, broché, bon état

            25

"R. Vaillot répond à la question « Qui étaient Madame de Tencin et le cardinal ? » par une biographie, – ou plutôt par deux biographies conjointes – , qui situent la personne privée et le personnage public en question dans leur époque trouble et troublée. R. Desné n'a pas tort de noter que cette biographie se lit comme un roman, mais un roman appuyé sur des données historiques d'une grande exactitude. S'efforçant de nous faire rencontrer l'humain, le privé, le concret, R. Vaillot procède en même temps à une résurrection de la vie quotidienne, « dans la rue Saint-Honoré, entre ses couvents et ses commerces de luxe, parmi les carrosses et les défilés, avec les camelots, les comédiennes et les courtisanes. » (p. 13). Un récit fort bien écrit." (Dix-Huitième Siècle, 1975)

182.          WALTER (Gérard). Marie-Antoinette. Editions du Bateau ivre, 1948, in-8°, 438 pp, nombreuses notes, broché, jaquette illustrée, bon état. Edition originale, un des 20 ex. numérotés sur vélin Alfama des Papeteries du Marais (seul grand papier). Peu courant, tout particulièrement en grand papier

            60

"Dans son ouvrage sur Marie-Antoinette, M. Gérard Walter n'a pas recouru aux archives, mais sa pratique très étendue de l'imprimé et ses observations critiques recommandent ses nombreuses notes (plus de mille). Pour la reine, la période antérieure à 1789 tient à peu près les trois quarts des pages et la Révolution se voit expédiée assez rapidement. M. Walter se contente d'exposer les faits et ils suffisent, en effet, à expliquer, en dépit de l'hagiographie, l'opinion que la plupart des contemporains conçurent à l'égard de Marie-Antoinette, au grand préjudice de son époux." (G. Lefebvre, Revue Historique, 1951)

183.          ZUMTHOR (Paul). La Vie quotidienne en Hollande au temps de Rembrandt. Hachette, 1960, in-8°, 368 pp, notes et références, reliure demi-chagrin havane, dos à 4 nerfs soulignés à froid, auteur et titre dorés, couv. illustrée conservée, bon état. Bel exemplaire

            30

Le XVIIe siècle, le « Siècle d'or » des Provinces-Unies marque le triomphe d'une nation faite de tous les contrastes. Ici, la terre s'unit à la mer ; le capitalisme le plus audacieux se greffe sur les traditions médiévales ; l'austère morale rigoriste cède la place, le temps d'une kermesse, à de rudes débordements ; le culte des vertus domestiques préside à l'éclosion de chefs-d'œuvre artistiques. Née de la mer, cette nation est un pays de commerçants. De vastes horizons s'ouvrent aux grandes compagnies, en particulier la Compagnie des Indes, et leur rayonnement s'étend des îles de la Sonde aux Amériques en passant par la Chine et l'Inde... Des villes affairées, parcourues de canaux, des prédicateurs, des guildes prospères, des bourgeois satisfaits, c'est toute la Hollande peinte par Rembrandt qui revit sous la plume de Paul Zumthor. Les visiteurs d'alors, comme les lecteurs d'aujourd'hui, s'étonnent de l'équilibre unique que cette société réalise entre la liberté, la tolérance et la prospérité. — "Cette étude sur l'époque que les Néerlandais appellent leur « siècle d'or » (en gros, les années 1600-1680) aurait pu n'être qu'un livre de vulgarisation. En fait, P. Zumthor a réalisé une œuvre personnelle ; son étude est vraiment une création : la structure du livre, le style et son climat, le choix des perspectives portent sa marque. Notons en particulier que le chapitre sur “La Religion”, qui aurait pu raviver quelques querelles, se présente au contraire comme un exposé objectif de la situation et des faits, parfaitement serein, « désamorcé ». Un seul avertissement à donner au lecteur : que le titre ne l'induise pas en erreur, de Rembrandt il n'est pas question explicitement dans l'ouvrage, il se trouve seulement par hasard que les dates de la naissance et de la mort du peintre (1606-1669) coïncident à peu près avec le début et la fin du siècle d'or de la Hollande." (A. Ravier, Etudes, 1962)

 

RÉVOLUTION

 

184.          ABD-AL-RAHMAN AL-JABARTÎ. Journal d'un notable du Caire durant l'expédition française 1798-1801. Albin Michel, 1979, in-8°, 429 pp, traduit et annoté par Joseph Cuoq, préface de Jean Tulard, une carte, notices biographiques, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

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"Jabartî, fin lettré, a tenu au jour le jour le récit des événements de l'occupation du Caire par les Français, récit dont on connaît plusieurs versions, mais dont J. Cuoq a traduit ici (et pour la première fois en français) la plus élaborée et la plus sereine. Collaborateur des Français (membre du troisième Diwan mis en place en novembre 1800), Jabartî demeure très discret sur le rôle de cet organisme et le sien propre. Relativement bien informé du fait de cette fonction et de ses relations, il voit cependant l'histoire du petit côté de la lorgnette : ainsi lui échappent l'importance de la bataille des Pyramides, et sans doute partiellement celle de cette confrontation inattendue entre l'Orient et l'Occident, de ce réveil du monde islamisé qui allait en découler. L'intérêt de son journal est ailleurs, dans cette notation quotidienne des petits et grands événements d'une occupation de trois ans : disettes, marché noir, révoltes, exécutions sommaires, exactions des soldats français, même si elles furent généralement réprimées, arrestations arbitraires, prises d'otages, vengeances, collaboration intéressée de certains. Ainsi Jabartî n'est pas tendre pour les chrétiens, Coptes ou Grecs ; il ne l'est pas davantage pour les attaques des Bédouins, coupables souvent de l'aggravation de la situation, ni pour les « voyous » responsables des séditions. Mais il est très proche du petit peuple du Caire, s'apitoye sur ses misères, ses soucis, ses angoisses. Hormis son grand intérêt historique, c'est sans doute, comme le suggère d'ailleurs le traducteur, dans la peinture des réactions populaires devant une occupation étrangère, que réside l'attrait essentiel de ce Journal, réactions de toujours et de partout que l'humanité du narrateur sait si bien mettre en valeur." (Paule Brasseur, Bulletin des bibliothèques de France, 1980) — "Grand bourgeois cairote, Al Djabarti donne un point de vue remarquable, lucide et nuancé, sur l'occupation française en Egypte." (Fierro, 2)

185.          BADINTER (Robert). Libres et égaux. L'émancipation des Juifs sous la Révolution française, 1789-1791. Fayard, 1989, in-8°, 237 pp, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

            20

"Rien ne me prédisposait à m'attacher à l'histoire de l'émancipation des Juifs sous la Révolution. Jusqu'au jour où, suivant pas à pas Condorcet, je rencontrai une délégation de Juifs, conduite par l'avocat Godard, venant demander en janvier 1790 à la Commune de Paris de soutenir leur cause auprès de l'Assemblée nationale. Cet événement, si lourd de portée dans l'histoire des Juifs de France et d'Europe, a bien peu compté dans la Révolution. Pourtant, à l'analyser de près, il se révèle chargé de signification. Refuser aux Juifs le droit d'être des citoyens comme les autres, c'était leur dénier la qualité d'hommes comme les autres, et renier la Révolution elle-même. Ainsi l'émancipation des Juifs apparaît en définitive comme une victoire de la force des principes sur la force des préjugés." (R. B.)

186.          BAECQUE (Antoine de). La Gloire et l'Effroi. Sept morts sous la Terreur. Grasset, 1997, in-8°, 285 pp, notes bibliographiques, broché, couv. illustrée, bon état

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Quel symbole plus clair du gouvernement de la Terreur que la "sainte guillotine" ? Entre l'été 1791 et celui de Thermidor an II, la mort est omniprésente dans un pays qui se voit comme assiégé. Le cadavre de l'ennemi ou du républicain est au coeur des pensées de la Révolution française. Cet essai dessine, avec la couleur de l'époque et le recul de l'histoire, sept portraits de cadavres célèbres : Mirabeau (le premier grand homme de la Révolution), Voltaire (promené nu vers le Panthéon, étendu sur un char de triomphe), Louis XVI (dont les restes sont dispersés dans une fosse commune), la Princesse de Lamballe (courtisane démembrée), le républicain Geffroy, Robespierre, et Madame Necker. Sept morts infamantes ou glorieuses, à l'époque de la nuit et des tombeaux, des mélodrames gothiques et du goût du morbide. Mais aussi la description détaillée et vivace d'un cérémonial funèbre qui est l'épreuve de vérité de tout un système politique.

187.          BEAUCHESNE (A. de). Louis XVII. Sa vie, son agonie, sa mort ; captivité de la famille royale au Temple. P., Henri Plon, 1866, 2 vol. in-12, xxiv-571 et 534 pp, cinquième édition enrichie d'autographes, de portraits et de plans, qqs gravures dans le texte, documents et pièces justificatives, reliures demi-chagrin carmin à coins, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres, tomaisons et caissons fleuronnés dorés, encadrements à froid sur les plats, tranches dorées (rel. de l'époque), plats salis, coins émoussés, qqs rousseurs et salissures, état correct. Manque une planche hors texte (acte de décès de Louis XVII)

            50

Bon exemplaire de ce grand classique de l'histoire de la Révolution française. Cet ouvrage édité pour la première fois en 1852 est considéré par la bibliographie de Parois comme "un ouvrage de référence" et l'historien Philippe Delorme, qui a rendu compte des dernières recherches scientifiques en la matière, fait de cet auteur "l'un des plus fameux spécialistes de la question Louis XVII. Cet historien a interrogé, au début du XIXe siècle, les survivants du Temple". En effet, Beauchesne a fait oeuvre d'historien, compulsé toutes les archives disponibles, reconstitué le Temple, interrogé les témoins directs des faits, comme Gomin et Lasne. Son travail demeure encore de nos jours une incomparable mine d'informations sur la vie et la mort de Louis XVII.

188.          BÉRAUD (Henri). Mon ami Robespierre. Plon, 1927, in-12, v-283 pp, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, auteur et titre dorés, couv. conservée (rel. de l'époque), bon état (Coll. Le Roman des grandes existences)

            30

"Récit des plus ambigus : Robespierre y est davantage dépeint en « pontife enivré de l'être suprême » ou en « politique impitoyable », qu'en héros national. C'est que Béraud revisite la Révolution française avec l'œil du romancier revenu de Rome et de Moscou. Son Robespierre ressemble à son Mussolini et à son Lénine..." (Frédéric Monier, Vingtième Siècle, revue d'histoire, 1993)

189.          BOUCHENOT-DECHIN (Patricia). La Montansier. De Versailles au Palais-Royal, une femme d'affaires. Perrin, 1993, in-8°, 342 pp, annexes, sources, index, broché, couv. illustrée, bon état

            20

Comment Marguerite Brunet, née en 1730 à Bayonne d'un père forgeron et promise à la vie galante, devient-elle la flamboyante Montansier, protégée et encouragée par Mme du Barry, Marie-Antoinette, le duc d'Orléans, Danton, Barras, Napoléon puis Louis XVIII ? Pour s'être consacrée à la passion de son siècle, le théâtre, non comme actrice mais en véritable chef d'entreprise, elle sera directrice des spectacles "à la suite de la cour", et détiendra pendant trente ans le monopole des représentations de la Bretagne à la Champagne et de la Picardie jusqu'à la Touraine. Elle forme les grands comédiens de son temps, lance des auteurs, fait bâtir des salles de spectacle en province, à Versailles et à Paris, véritables rivales de la Comédie Française et de l'Opéra. Mais les événements se précipitent. Pour sauver son empire financier et artistique, la Montansier monte les entreprises les plus folles. Arrêtée en 1793, elle est sauvée par Thermidor et rebondit encore, faisant parler d'elle jusqu'à sa mort en 1820 à l'âge de quatre-vingt-dix ans. L'exceptionnelle ascension de Marguerite de Montansier est celle d'une femme intrigante et ambitieuse, libre et généreuse, l'une des toutes premières femmes d'affaires.

190.          Collectif. La Révolution en Haute-Normandie, 1789-1802. Rouen, Editions du P'tit Normand, 1988, pt in-4°, 464 pp, 248 illustrations et gravures, sources, biblio, index, reliure toile rouge éditeur, jaquette illustrée (pt mque au 2e plat de la jaquette), bon état. Ouvrage collectif publié en coédition avec le Comité régional d’histoire de la Révolution française (Haute-Normandie)

            50

Textes de Claude Mazauric, Philippe Goujard, Gérard Hurpin, Guy Lemarchand, Michelle Biget, Jean-François Détrée, Marie Jeune et Guy Pessiot, François Bergot, Eric Wauters, Yannick Marec. — "Excellent ouvrage, utilement complété par un tableau fouillé, dû à Vivienne Miguet et à ses collègues archivistes, des sources archivistiques sur la Révolution dans les deux départements haut-normands, et par une bibliographie de plus d'un millier de titres, facilement consultable grâce à un index-matières. Un index général clôt l'ouvrage. Belle réussite que cet équilibre entre synthèse préliminaire ouvrant un cadre d'ensemble, études monographiques explorant des secteurs neufs, et richesse documentaire, bibliographique et iconographique, incitant à aller au-delà." (Jean-Jacques Bertaux, Annales de Normandie, 1991)

191.          DASTÉ (Louis). Marie-Antoinette et le Complot maçonnique. P., La Renaissance française, 1910, in-12, 359 pp, biblio, broché, mque le 2e plat de couv., état correct (Bibliothèque d'études des Sociétés secrètes). Rare

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De 1774 à 1783, la Maçonnerie, sans relâche, couvre Marie-Antoinette avec la boue de ses pamphlets... — Louis Dasté est le pseudonyme du journaliste et militant nationaliste André Baron, spécialiste des « sociétés secrètes ». Proche de la Ligue de la patrie française (dirigée notamment par Jules Lemaître et François Coppée) puis de l'Action française, il a fondé plusieurs journaux antimaçonniques et antisémites avec l'ancien franc-maçon et militant royaliste Paul Copin-Albancelli. Baron est l'auteur de plusieurs pamphlets dénonçant l'action qu'il attribue à des sociétés secrètes dans l'armée française et l'État français de la Troisième République. Il signala les liens entre la maçonnerie et le martinisme inspiré de Louis-Claude de Saint-Martin et les illuminés de Bavière au cours de la Révolution française. Il dénonça la volonté de dictature des initiés en loge sur les profanes ainsi que la mainmise directe de la loge maçonnique “Les amis réunis” dans les crimes de la Terreur. Selon Baron, l'assassinat du roi Gustave III de Suède fut commandité par des francs-maçons, tout comme celui de Gabriel Syveton à la suite de l'affaire des fiches, un jour avant son procès pour la gifle sur le général franc-maçon Louis André... Céline, dans une note de “L’École des cadavres” (1938), se montre un admirateur inconditionnel : « Je ne saurais trop recommander la lecture du libre admirable de Dasté : “Marie-Antoinette et le complot maçonnique”. » — Le pamphlet de M. Louis Dasté, “Marie-Antoinette et le complot maçonnique”, n’a rien de commun avec l'histoire. Nous devons cependant le signaler parce qu‘il renferme quelques documents intéressants tirés des papiers de la maison du Roi aux archives nationales. On y voit le ministre Saint-Florentin écrire, le 2 septembre 1748, à l'intendant de Limoges de faire fermer les loges de Brives, mais sans éclat, « ces sortes de sociétés n’ayant aucun objet contraire à l’ordre public » (p. 20). On y voit encore, en 1776, le fougueux évêque de Quimper, Conen de Saint-Luc, cité en justice par le lieutenant criminel du présidial pour avoir à répondre des calomnies diffamatoires qu’il avait lancées contre les francs-maçons du haut de la chaire (p. 28-35). L'archevêque de Tours, dans une lettre à l'archevêque de Toulouse, raillait le zèle intempestif déployé par son collègue de Quimper contre la maçonnerie et recommandait un franciscain franc-maçon pour le poste de provincial de son ordre (p. 35-36). On savait déjà que la maçonnerie avait au XVIIIe siècle de puissants protecteurs dans les plus hautes sphéres de la société, même dans le clergé. Ces documents le confirment une fois de plus. (Albert Mathiez, Annales révolutionnaires, 1910)

192.          FOURNIER (Elie). Ouragan sur la Vendée, 1793-1802. Les quatres cousines de Charette. Les Sables-d'Olonne, 1982, gr. in-8°, 288 pp, 16 photos et documents hors texte, broché, couv. illustrée, bon état

            25

L'auteur est vendéen, né et domicilié dans la région du Poiré sur Vie où les quatre cousines de Charette passèrent leurs années heureuses. Région rendue célèbre par le plus odieux des massacres ordonnés par la Convention, celui des Lucs (28 février 1794) où périrent 564 personnes dont 110 enfants de sept ans et au-dessous. Jusqu'à la cinquantaine, Elie Fournier a vécu en terroir vendéen : instituteur au Fenouiller, l'auteur consacre ses loisirs de retraité à établir, par les documents d'archives le véritable caractère de l'insurrection vendéenne. « Le grand public, nous dit-il, a connu celle-ci à travers le prisme déformant de Jules Michelet, pour qui les Vendéens sont « de malheureux sauvages ». La vérité est moins simpliste. Les Vendéens, pacifiques par nature, furent poussés à bout, deux années durant (1791-1792), par un Pouvoir exorbitant qui prétendait légiférer en matière religieuse et organiser une Eglise indépendante de Rome. Une fois déclenché, le conflit, longtemps contenu, s'exaspéra par les décrets gouvernementaux qui portent, noir sur blanc, le mot extermination. Ce sont les cruautés démentielles du gouvernement de la Terreur – par un Westermann, un Carrier, un Turreau interposés – qui recrutèrent les soldats de Bonchamps et de Charette, « les géants », écrira Napoléon. » Elie Fournier a choisi de faire revivre cette tragédie à travers l'histoire d'une famille – les Vaz de Mello, du château de la Métairie, au Poiré sur Vie – « exterminée » au fil de la sanglante décennie, en Vendée, sur les routes de la « virée de galerne », à Nantes, dans les Flandres, à Quiberon. Si l'émotion affleure constamment, le document n'en demeure pas moins prioritaire. Par l'iconographie, la cartographie, les annexes, la précieuse chronologie comparée des événements vendéens et nationaux, « Ouragan sur la Vendée », récit d'Histoire, apparaît bien comme une contribution capitale à la connaissance de ce que l'auteur appelle « la Terreur bleue ».

193.          GAXOTTE (Pierre). La Révolution française. Flammarion, 1963, in-4°, 355 pp, très nombreuses gravures, 16 pl. hors texte en couleurs, certaines dépliantes, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état

            50

Belle édition illustrée de ce classique dédié à Georges Dumézil. La Révolution française est le premier ouvrage de Pierre Gaxotte. Sa publication en 1928 fut accompagnée d'un grand tumulte de presse. On l'appela "un livre-bombe", un "livre-événement". C'est que Gaxotte n'avait négligé aucune source, ni ignoré aucun historien. Albert Mathiez qui le tenait en estime lui envoyait ses propres ouvrages "en hommage franc" en regrettant qu'il "mette tant de talent au service d'une cause" qui n'était pas la sienne. — "... Il n'existait pas encore d'édition illustrée : c'est pourquoi une illustration d'une richesse exceptionnelle a été réunie, comprenant à la fois portraits, scènes historiques, journaux, documents d'archives, caricatures françaises et étrangères, affiches, dessins, estampes, images populaires, cartes, plans, photographies de lieux et de monuments, pour accompagner un texte que l'auteur a revu pour le mettre au courant des derniers travaux qui sur des points très importants, ont modifié assez sensiblement les connaissances admises." (rabat de la jaquette)

194.          GÉRARD (Alain). "Par principe d'humanité..." La Terreur et la Vendée. Fayard, 1999, gr. in-8°, 589 pp, avant-propos de Pierre Chaunu, préface d'Alain Besançon, notes, chronologie, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

            30

Pas plus que les autres Français, les Vendéens ne regrettent l'Ancien Régime qui s'effondre en 1789. Surtout que, dès le 26 août, la Déclaration des droits de l'homme fonde la modernité politique en proclamant la liberté individuelle et l'égalité en droits. Bientôt, cependant, une dérive s'empare de la Révolution : enfreignant ses propres principes, elle s'enfonce dans une dictature sanglante, d'autant plus incompréhensible que Robespierre attend d'être vainqueur aux frontières et sur les autres factions pour lancer la Grande Terreur. L'intention de ce livre consiste à observer la Terreur depuis la Vendée. Certes, elle y a fait, et de beaucoup, le plus grand nombre de victimes. Mais on y découvre comment, en mars 1793, les plus extrémistes transforment une révolte populaire en une guerre inexpiable, à seule fin d'éliminer les Girondins. Comment, le 1er août, une habile falsification permet de décréter que ce pays sera détruit. Comment enfin, dans le contexte de la lutte contre les Indulgents, Turreau entreprend d'exterminer la population, avec l'aval du pouvoir et sous l'œil de ses représentants. C'est pourtant Carrier qui incarne le mieux la nature profonde de la Terreur. Après s'être débarrassé des élites nantaises, il entreprend de subvertir le droit lui-même en faisant guillotiner sans jugement. Bientôt, il annonce à la Convention des noyades collectives de prêtres, de délinquants et de Vendéens. Ni fou ni sadique, ce pur transforme Nantes en laboratoire de la régénération de l'humanité : il se fait l'instrument d'un massacre perpétré "par principe d'humanité", tant il est vrai que "le point essentiel, comme l'écrit Alain Besançon dans sa préface en comparant terreur jacobine et terreur bolchevique, est que le mal y est commis au nom du bien".

195.          JAGOT (Henry). Les Origines de la guerre de Vendée. Champion, 1914, pt in-8°, viii-282 pp, broché, bon état. Edition originale

            50

"M. Henry Jagot a commencé ses recherches sur les Origines de la guerre de Vendée « avec la sincère opinion que ce mouvement avait pris sa source dans les provocations et les menées de la noblesse et du clergé » : quand il les eut terminées, il avait « la certitude absolue que le soulèvement a eu pour cause initiale et profonde la persécution religieuse née de la constitution civile du clergé, dirigée avec une violence inouïe contre les populations ardemment catholiques des pays insurgés ». Pendant deux ans, « les autorités locales s'ingénient à multiplier les mauvais traitements » subis « avec une patience exemplaire ». Puis quand, au début de 1793, on demande à ces populations leur part de la levée de 300,000 hommes, « toute la jeunesse vendéenne, bien décidée à ne pas aller se battre pour la Révolution », s'insurge dans six cents communes, et ce fut « l'élan de tout un peuple revendiquant ses droits méconnus et sa liberté violée »..." (Rod. Reuss, Revue Historique, 1915)

196.          LEBRUN (François). Parole de Dieu et Révolution. Les sermons d'un curé angevin avant et pendant la Guerre de Vendée. Privat, 1979, gr. in-8°, 141 pp, une carte, un tableau, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Résurgences)

            25

Les sermons d'Yves-Michel Marchais, curé de la Chapelle-du-Genêt (au sud-ouest d'Angers), de 1763 à 1798. Que prêchait à ses paroissiens le curé d'un petit village de l'Anjou à la veille de la Révolution ? Quelles furent ses réactions devant les premiers événements de la Révolution ? Quelle fut sa responsablité, directe ou indirecte, dans la participation de ses paroissiens à l'insurrection vendéenne ? Comment assuma-t-il son rôle de curé dans les années qui suivirent l'écrasement de la Vendée ? Les sermons d'Yves-Michel Marchais, rédigés entre 1763 et 1798, permettent de répondre à ces questions. A partir de ces documents passionnants, François Lebrun restitue, à un moment clé de l'histoire du catholicisme, une étonnante figure de prêtre et le destin pathétique d'un village pris dans la tourmente révolutionnaire.

197.          [OLIVIER]. Grande pétition des ivrognes de Paris contre les marchands de vin. Nîmes, Lacour, 2004, in-8°, 16 pp, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Rediviva)

            8

Intrigue de ces messieurs pour renchérir cette denrée. Un petit mot adressé aux belles dames de la halle, aux charbonniers, aux scieurs de bois et aux voituriers. Réédition de cette plaquette révolutionnaire parue vers 1793.

198.          ROLAND (Manon Phlipon, Madame). Mémoires de Madame Roland écrits durant sa captivité. Nouvelle édition revue et complétée sur les manuscrits autographes et accompagnée de notes et de pièces inédites par M. P. Faugère. P., Librairie de L. Hachette et Cie, 1864, 2 vol. in-12, xxiii-429 ett 360 pp, notes, appendices, reliures demi-basane bleu-nuit, dos lisses, titres, tomaisons, filets et fleurons dorés (rel. de l'époque), qqs pâles rousseurs éparses, bon état

            80

"Les remarquables morceaux qui composent ces Mémoires, écrits par Madame Roland pendant la captivité qui précéda sa mort, furent secrètement confiés par elle au naturaliste Bosc, qui les enfouit au creux d’un rocher, dans la forêt de Montmorency, en attendant l’apaisement de la tempête qui avait emporté ses amis du parti girondin. Après le 9 thermidor, en germinal an III (avril 1795), Bosc publia le manuscrit dont il était le dépositaire, sous le titre adopté par Madame Roland : Appel à l’impartiale postérité, dans le double but d’obéir aux dernières volontés de son amie, de défendre sa mémoire et de créer des ressources à la fille unique que la fin tragique des époux Roland avait rendue orpheline. Ce recueil si célèbre se composait de mémoires sur la vie privée de l’auteur, de l’histoire des deux ministères de Roland, de notices historiques, enfin de portraits et d’anecdotes." (P. Larousse)

199.          TUETEY (Alexandre). L'Assistance publique à Paris pendant la Révolution. Documents inédits recueillis et publiés. Imprimerie Nationale, 1895, 4 vol. in-4°, cxc-(2)--792, 729, 817 et 929 pp, cartonnages crème imprimés de l'éditeur, bon état (Ville de Paris. Publications relatives à la Révolution française)

            250

Complet. Dans ces quatre volumes, l'historien et archiviste Alexandre Tuetey (1842-1918), a recueilli de nombreux documents inédits relatifs aux hospices et aux hôpitaux de Paris entre 1789 et 1795. D'un très grand intérêt pour les passionnés d'histoire sociale, ces volumineux recueils de sources constituent une véritable mine de renseignements pour la période révolutionnaire de l'histoire de Paris. Alexandre Tuetey décrit les hôpitaux, les hospices et maisons hospitalières, les œuvres de bienfaisance, les ateliers de charité, les ateliers de filature dans l’immédiate période pré-révolutionnaire et les réformes instituées par la nouvelle organisation administrative. Voici les titres des 4 volumes (le premier contient une longue introduction historique de 190 pages) : I. Les hôpitaux et hospices, 1789-1791. II. Les ateliers de charité et de filature, 1789-1791. III. Les hôpitaux et hospices, 1791-An IV. IV. Les hospices et ateliers de filature, 1791-An IV. — "... S’il y avait eu dans la conscience populaire le moindre commencement de socialisme, il se serait marqué dans la conception des ateliers publics. C’était une idée très répandue sous l’ancien régime, c’est une idée très répandue aussi dans les cahiers des États-Généraux que pour épargner aux campagnes surtout, la charge et le danger de la mendicité et du vagabondage, il fallait établir dans chaque communauté de petits ateliers de charité destinés à occuper et à fixer les ouvriers et ouvrières valides. Et en fait, l’ancien régime et la Révolution recourent largement à ce moyen d’assistance, soit en ouvrant des chantiers pour des travaux de terrassements, soit même en instituant des filatures et tissages de coton, de laine et de soie. On en trouvera de nombreux et curieux exemples au tome II du grand recueil de Tuetey sur “l’Assistance publique à Paris pendant la Révolution”, sous le titre spécial : “Ateliers de charité et de filature”. (...) C’est donc une simple forme de l’Assistance et de l’aumône. Aussi bien comme le montrent les rapports recueillis dans le livre de Tuetey, les enfants pauvres recueillis par les hospices et les maisons religieuses sont-ils envoyés en hâte aux ateliers de charité : c’est une décharge pour les maisons de bienfaisance et c’est en même temps une acclimatation de l’enfance au travail industriel, un recrutement de la main-d’œuvre pour la production capitaliste agrandie..." (Jean Jaurès, Histoire socialiste)

200.          TULARD (Jean). Paris, l'Hôtel de Ville et la Révolution. Mairie de Paris, 1989, in-8° carré, 72 pp, préface de Jacques Chirac, 76 gravures en noir et en couleurs, biblio, broché, couv. illustrée, un dépliant volant, bon état

            25

Catalogue d'exposition rédigé par Jean Tulard. Bien complet du grand dépliant en couleurs volant (57 x 40 cm) avec au recto un jeu de l'Oie révolutionnaire (“Jeu de la Révolution française tracé sur le plan du jeu d'Oye renouvelé des Grecs”, explicité p. 36-37) et au verso un plan de Paris de 1789 (légendé p. 14-15)

201.          VINOT (Bernard). Saint-Just. Fayard, 1986, in-8°, 394 pp, 4 cartes, chronologie, sources et biblio, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

            25

"Un contemporain de la révolution française parle, à propos de Saint-Just, d'« un des personnages historiques où les bigarrures de l'esprit humain se sont manifestées de la manière la plus frappante ». B.V., auteur d'une thèse d'État remarquée sur Saint-Just, son milieu, sa jeunesse et l'influence de sa formation sur sa pensée et son action politiques, s'efforce de nous faire comprendre S.-J. dans son parcours de la révolte à la révolution. L'étendue de son érudition, la diversité et le renouvellement des sources utilisées et le regard posé avec attention sur la jeunesse de S.-J. convergent pour nous donner une biographie « à visage humain » d'un homme si fréquemment mythifié. L'A. excelle à nous restituer les élans du cœur, la volonté de succès, les intuitions politiques, l'attachement à l'amitié de S.-J.. Laconique, motivé par un profond sentiment d'humanité et un souci permanent de la dignité humaine, ce dirigeant montagnard incarne à sa façon la figure du jacobin. La restitution minutieuse, au centre du livre, de la lutte coude à coude de S.-J. avec le peuple du gros bourg rural de Blérancourt pendant les premières années de la Révolution est exemplaire. L'accent mis sur la peine jamais ménagée de S.-J. pour « faire lever la révolution » donne à cette figure légendaire une dimension nouvelle." (Jacques Guilhaumou, Dix-Huitième Siècle, 1986)

202.          VOVELLE (Michel). Ville et campagne au 18e siècle. Chartres et la Beauce. Editions Sociales, 1980, in-8°, 307 pp, préface d'Ernest Labrousse, cartes et tableaux, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

            25

Une ville qui tire toute sa substance de la campagne : les hommes, les graines mais surtout la rente. Mais cette cité dépendante est en réalité dominatrice, par l’emprise qu’elle manifeste sur le monde rural. Ce sont bien là des « problèmes nationaux d’histoire sociale » comme l’écrit Ernest Labrousse dans sa préface. — "Prenant comme exemple Chartres et la Beauce chartraine, l'auteur dans une première partie, étudie le rapport ville campagne dans les plaines de grande culture à la fin du XVIIIe siècle. C'est la structure foncière de l'Ancien Régime, son évolution sous la Révolution et à l'aube du XIXe siècle, qui intéresse l'auteur, dans ce pays beauceron peu connu à cet égard. Cela l'amènera à sa deuxième partie : « les bénéficiaires de la rente » où se trouve notamment la répartition des propriétaires par groupes sociaux. La ville dépendant de la campagne dans ses structures sociales, comme dans la formation de son capital et de son revenu, est bien le lieu de rassemblement de la classe propriétaire et de ceux qui gravitent autour d'elle. Pseudo-dépendance car la cité est, en réalité, dominatrice par l'emprise qu'elle manifeste sur le monde rural. A travers deux thèmes : la dépendance de la ville à l'égard de la campagne dans la formation de sa population et, celui de l'importance du capital et du revenu foncier dans ses structures économiques et sociales. Vovelle développe avec beaucoup de rigueur ses connaissances et témoigne d'un emploi judicieux des registres de déclarations successorales, des tables de successions acquittées et des autres sources de l'Enregistrement (sources indispensables à toute histoire sociale). Enfin, dans une troisième partie, Vovelle passe de l'autre côté de la barricade en se rendant à la campagne pour mesurer la place de la propriété bourgeoise urbaine et apprécier les réactions d'un monde rural qui, en 1792, s'est lancé à l'assaut des villes, quitte à se replier ensuite « sous les formes élémentaires de la rébellion primitive » (mendicité et brigandage)." (C. Lévy, Population, 1983)

 

1er EMPIRE

 

203.          BLAGDON (Francis William). Paris sous le Consulat. Lettres d'un voyageur anglais (1801-1802). CNRS Editions, 2016, gr. in-8°, 567 pp, traduit et annoté par Jean-Dominique Augarde avec la collaboration de Thomas M. Hudson, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

            20

1803 : Paris brille au firmament des Arts et des Lettres, les Tuileries ressuscitent les fastes de la cour, Paris s'abandonne à une fringale de plaisirs tandis que bruissent les rumeurs de guerre, que Fouché corsète la police et que Mme de Staël, chassée de la capitale par Bonaparte, s'exile pour écrire. Cette année-là, sous le titre “Paris as it was and as it is”, le journaliste et écrivain britannique Francis William Blagdon fait paraître à Londres un recueil de lettres savoureuses, rédigées alors qu'il séjournait à Paris en 1801-1802. Esprit libéral et cultivé, caustique, paradoxal, Blagdon livre ici un portrait unique de la France du Consulat, une France à peine sortie de la tempête révolutionnaire et déjà sur le pied de guerre. En un style rafraîchissant, ces lettres soulignent les effets de la Révolution sur les sciences, la littérature, la religion, l'éducation, les moeurs, les manières, les divertissements... Blagdon observe et s'étonne, recueille documents et témoignages. Perplexe, il s'interroge sur la véritable nature de cette France nouvelle sortie de la Terreur, et se demande si ses institutions sont en mesure d'inspirer l'Angleterre, l'Europe, le monde. Un témoignage de première main sur une époque cruciale de l'histoire de France, traduit pour la première fois.

204.          CASTELOT (André). Bonaparte – Napoléon. Perrin, 1967-1968, 2 forts vol. in-8°, 749 et 994 pp, 60 gravures et portraits, 24 cartes et plans, sources, reliures skivertex vert empire de l'éditeur, gardes illustrées, titres dorés au 1er plat et au dos, bon état

            40

Le Napoléon en deux volumes d'André Castelot est l'un des plus grands succès de l'édition française dans le domaine de l'Histoire. C'est par centaines de milliers que se comptent les lecteurs de chacun d'eux. D'Ajaccio à Sainte-Hélène, en passant par le Grand-Saint-Bernard, Austerlitz, Moscou, Waterloo, l'île d'Elbe, André Castelot a mis ses pas dans ceux de Napoléon Bonaparte pour respirer et restituer le décor de son prodigieux destin. Exploitant et mettant en valeur, avec son art célèbre du récit qui visualise les événements, les lieux et les personnages, une immense masse d'archives, de mémoires et de correspondance parfois inédits ou oubliés, il a écrit cette monumentale biographie si vivante, si colorée, si passionnante que depuis trente ans, son public se renouvelle sans cesse. Le premier tome – Bonaparte – nous conduit de la naissance au sacre. Le second tome – Napoléon – part de l'instant où, le 2 décembre 1804, l'Empereur, accomplissant son premier geste de souverain, ceint d'une couronne le front de son épouse. Il se termine le 15 décembre 1840, quand les cendres de Napoléon, rapatriées de Sainte-Hélène, pénètrent sous le dôme étincelant des Invalides. — "Après Bonaparte, votre Napoléon est, à l'image de son sujet, vivant, pittoresque, attachant au plus haut point. Tandis qu'approche le deuxième Centenaire, on sait, en vous lisant, que cette ténébreuse Histoire ne vieillit pas. Je vous remercie de nous la raconter et vous félicite de le faire avec tant de talent"... (Charles de Gaulle, L.A.S. à André Castelot du 20 mars 1968, vendue à Drouot le 30 mai 2018)

205.          PETITEAU (Natalie). Ecrire la mémoire. Les mémorialistes de la Révolution et de l'Empire. Les Indes savantes, 2012, in-8°, 310 pp, sources, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

            20

L'histoire de la Révolution et de l'Empire s'est écrite en tenant compte, entre autres, d'une littérature abondamment produite par les acteurs des années 1789-1815. Mais derrière la célébrité des textes d'une marquise de La Rochejaquelein, d'un baron Marbot ou d'un sergent Bourgogne se cache l'histoire éditoriale de ces ouvrages, parfois rocambolesque, souvent aventureuse, toujours passionnante. À partir de 1814 en effet, des textes des témoins de la Révolution et de l'Empire passent du domaine privé à l'espace public, et contribuent à marquer la culture romantique et l'identité nationale de leurs récits. Forts connus, ces textes n'ont pourtant jamais été l'objet d'une histoire expliquant comment ils sont devenus des livres. La façon dont les témoins ont mis par écrit leurs souvenirs est pourtant riche d'enseignements sur la portée des événements révolutionnaires et impériaux. Elle éclaire aussi le rôle de la mémoire dans la culture romantique, politique et nationale du XIXe siècle. Elle révèle comment les héritiers de ces acteurs se sont sentis à leur tour investis de la mission de transmettre aux générations futures des témoignages dont certains n'étaient initialement voués qu'à exister dans un cercle privé. Natalie Petiteau se livre ici à une étude systématique des processus de mise par écrit et de publication des mémorialistes de la Révolution et de l'Empire, en mettant toutefois l'accent sur les témoins des années impériales, plus nombreux et plus célèbres. Quelques études de cas montrant par ailleurs l'apport de ces textes aux historiens prolongent ce travail.

206.          STURMER (Bartholomée). Napoléon à Sainte-Hélène. Rapports officiels du baron Stürmer, Commissaire du gouvernement autrichien. [Publiés par] Jacques St Cère et H. Schlitter. P., Librairie Illustrée, s.d. (1887), in-12, xxxix-293 pp, broché, bon état. Peu courant

            80

"Ce diplomate autrichien représenta son pays comme commissaire chargé de la surveillance de Napoléon à Sainte-Hélène, où il resta de 1816 à 1818. Malgré le titre, cette relation a bien un caractère personnel." (Tulard, 1382) — "Les documents contenus dans ce volume ont été publiés à Vienne par M. H. Schlitter avec l'autorisation du gouvernement autrichien. Ils se trouvent dans les archives secrètes de la cour de Vienne qui contiennent tant de documents historiques de la plus haute importance (...) c'est la première fois que l'on publie les rapports d'un des commissaires envoyés par les alliés à Sainte-Hélène. On y trouvera plus d'un document humain qui sera à ajouter au grand dossier que forment depuis plus d'un demi-siècle les admirateurs et les détracteurs de Napoléon Ier et on y verra la confirmation éclatante et probante de la légende qui s'est formée autour du nom de sir Hudson Lowe. M. le baron de Stürmer était pour ainsi dire désintéressé dans le drame qui se déroulait devant ses yeux, le récit qu'il fait peut être considéré comme l'histoire définitive de la vie de Napoléon à Sainte-Hélène." (Jacques St Cère, avant-propos)

207.          SUTHERLAND (Christine). Marie Walewska, le grand amour de Napoléon. Perrin, 1981, in-8°, 309 pp, traduit de l'anglais, 16 pl. de gravures hors texte, une carte, reliure skivertex havane de l'éditeur, bon état

            25

Né en 1786 (et non en 1789 comme le mentionnent les dictionnaires), mariée à dix-sept ans au comte Walewski, qui avait cinquante ans de plus qu'elle, Marie Walewska subit la pression du prince Joseph Poniatowski, de son propre mari et finalement de toute la société de Varsovie pour qu'elle cède, en 1807, dans l'intérêt de la Pologne, au désir de Napoléon. Elle résista, mais l'empereur profita, semble-t-il, d'un évanouissement pour abuser d'elle. Non seulement Marie pardonna, mais elle devint une maîtresse aimante et lui donna un fils, Alexandre, en 1810, ce qui le détermina à répudier Joséphine pour "épouser un ventre" qui lui donnerait un héritier. Fidèle jusqu'au bout à l'Empereur, Marie lui rendra visite à l'île d'Elbe en compagnie de son fils et le retrouvera une dernière fois à La Malmaison après Waterloo.

208.          THIERS (A.). Histoire de la Révolution française. Dessins par Yan' Dargent (2 volumes). Suivi de Histoire du Consulat. Edition illustrée de 70 dessins (1 volume). Suivi de Histoire de l'Empire. Edition illustrée de 280 dessins (4 volumes). P., Furne et Cie, Lheureux et Cie, 1865-1866, soit 7 vol. in-4°, texte sur 2 colonnes, très nombreux portraits et gravures, reliures demi-chagrin vert empire, dos à 4 faux-nerfs pointillés, titres et tomaisons dorés (rel. de l'époque), qqs plats et coupes frottés, bon état

            300

L'action politique d'Adolphe Thiers parcourt tout le XIXe siècle ou presque, de la Restauration monarchique, dans les années 1820, durant laquelle il fait ses premières armes, à la IIIe République. Il est le premier président de celle-ci, du 31 août 1871 au 24 mai 1873. Bourgeois avide de pouvoir et d'argent, d'une pingrerie rare, il représente si bien la bourgeoisie louis-philipparde dans ses jeunes années que le romancier Honoré de Balzac le prend pour modèle de son jeune provincial ambitieux, Rastignac. Mais Thiers est aussi un homme politique d'une rare intelligence, et il montre une grande aptitude à percevoir les aspirations profondes de la société française. Bourgeois monarchiste à ses débuts, il finit sa vie en républicain conservateur, jusqu'à être renversé par une coalition de députés monarchistes. De 1823 à 1827, il publie l' “Histoire de la Révolution” qui lui vaut de nombreux éloges et son élection à l'Académie française en 1833. — "Comme son ami Mignet, Thiers est partisan d'une histoire philosophique, d'une histoire qui explique. Il revendique les acquis de la Révolution puis ceux du Consulat et de l'Empire. Son fatalisme le conduit à porter la raison d'Etat au rang de vertu. Il exalte l'ordre et trouve une légitimation à la grandeur, fût-elle guerrière. Subordonnant l'histoire à la politique, il destine ses ouvrages aux dirigeants et les conçoit comme une propédeutique du pouvoir. L'historien sert le politique. Cependant, le Thiers historien est encore plus un peintre qu'un philosophe. Très narratif et descriptif, il est un remarquable vulgarisateur qui veut tout savoir de l'époque qu'il évoque pour mieux la faire comprendre. Il est ainsi l'un des pionniers de l'histoire scientifique (utilisation des archives, visite des lieux décrits comme les champs de bataille, recours à des témoins directs et à des spécialistes). Entre la légende dorée et la légende noire, il inscrit son oeuvre dans l'histoire critique. Après avoir encensé le génie de Napoléon, il sait infléchir son jugement après le 2 décembre. Il est désormais convaincu que la patrie ne peut se livrer à un « homme providentiel ». Jean Tulard déplore que Thiers, en dépit de ses erreurs et de ses lacunes, n'ait pas été réédité, contrairement à Taine ou à Michelet..." (Eric Anceau, Revue historique, 1999)

209.          THIRY (Jean). Sainte-Hélène. Berger-Levrault, 1976, in-8°, 295 pp, biblio, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.

            30

210.          TULARD (Jean)(dir.) L'Europe au temps de Napoléon. Editions du Cerf, 2020, gr. in-8°, 638 pp, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

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Napoléon a rêvé d’unifier l’Europe. Il l’aura réveillée, éclairée, enflammée et elle l’aura vénéré. Il l’aura dominée et elle l’aura combattu, rejeté, diabolisé. Voici le grand livre d’histoire qui manquait afin de dresser la chronique et le bilan de cette épopée sans précédent. Pour y parvenir, Jean Tulard s’est entouré des meilleurs spécialistes de chaque pays concerné (Jean-René Aymes, Jean Bérenger, Roger Dufraisse, Jacques Godechot, André Palluel-Guillard, Monika Senkowska-Gluck, William Smith, Jean Vidalenc). Comment, entre 1800 et 1815, de Londres à Varsovie, de Lisbonne à Amsterdam, de Rome à Genève, de Vienne à Moscou, le Vieux Continent a-t-il peu à peu cédé la place à un monde renouvelé ? Et donné, à ses peuples, une conscience inédite de leur commune destinée ? Par-delà le récit détaillé des conquêtes et défaites de la Grande Armée telles qu’elles ont été vécues par les contemporains, c’est le tableau complet de cette mutation inouïe, politique, économique, culturelle, que restitue ce livre à la fois savant et passionnant.

211.          VIAL (Charles-Eloi). Marie-Louise. Perrin, 2017, gr. in-8°, 439 pp, 8 pl. d'illustrations en couleurs hors texte, notes, sources, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

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Le véritable portrait de la souveraine la moins connue et la plus détestée de l'histoire du Premier Empire. A l'instar de sa tante Marie-Antoinette, Marie-Louise de Habsbourg-Lorraine a été victime de sa légende noire. En 1810, son mariage avec Napoléon fait d'elle le symbole de la paix fragile entre la France et l'Autriche. Mère de l'héritier du trône impérial, elle soutient Napoléon malgré ses premières défaites. Pourtant, dès 1814, lorsqu'elle refuse de rejoindre son mari à l'île d'Elbe, le regard change et l'épouse modèle se transforme en traîtresse. Depuis lors, elle passe pour une femme égoïste, futile, infidèle et nymphomane. En s'appuyant sur des archives inédites, Charles-Eloi Vial s'applique avec talent à restituer la personnalité de cette princesse cultivée au tempérament d'artiste, dévouée à sa famille et à ses enfants. Devenue duchesse de Parme grâce au soutien des Alliés, elle joue aussi un rôle majeur sur l'échiquier diplomatique européen pendant trois décennies. Au fil des pages, nous découvrons ainsi un destin hors du commun et une personnalité ignorée, révélée par un historien d'envergure.

 

De 1815 à 1914

 

212.          ANDLER (Charles). Vie de Lucien Herr (1864-1926). Maspero, 1977, in-8°, 354 pp, présentation par Justinien Raymond, broché, couv. illustrée à rabats (très lég. salie), bon état (Coll. Actes du peuple)

            25

En attendant une biographie désormais indispensable, la réédition du meilleur témoignage existant sur un personnage clé de l'histoire intellectuelle de la France contemporaine." (Le Choix des Annales, Annales ESC, 1977) — Parce que, délibérément, par une extraordinaire modestie, il a voulu rester toute sa vie dans l’ombre d’un poste des plus obscurs – bibliothécaire de l’Ecole normale supérieure – Lucien Herr, mort en 1926, demeure peu connu du public. Il est pourtant l’une des plus grandes figures du socialisme français, l’homme qui a le plus fait pour introduire le marxisme en France et qui a marqué profondément la pensée et l’action politiques de sa génération, à commencer par celles de Jaurès à qui il inspira le titre de son journal, “L’Humanité”. Ce livre, réédité aujourd’hui pour la première fois depuis sa parution en 1932, est à la fois une biographie et une analyse politique. Mais il est mieux que cela : il est le témoignage passionné de son meilleur ami, grand germaniste – traducteur du “Manifeste du parti communiste” –, Charles Andler, alsacien, normalien et socialiste comme lui : une sorte de dialogue poursuivi au-delà de la mort par un autre intellectuel militant. L’affection profonde qui les unissait avait résisté à des divergences politiques très profondes : s’ils avaient milité ensemble dans les grands combats – l’affaire Dreyfus, la défense de la théorie de la grève générale révolutionnaire –, leurs vues avaient divergé, avant 1914, sur les chances de sauver la paix grâce à l’action de la Deuxième Internationale et de la social-démocratie européenne ; comme Jaurès, comme Liebknecht et Rosa Luxemburg, Herr croyait dans la possibilité de faire face à la montée de la guerre. Dans son introduction, Justinien Raymond fait revivre l’amitié de ces deux hommes qui, engagés dès leur jeunesse dans le Parti ouvrier socialiste révolutionnaire, puis militants du Parti socialiste français : « Hommes de pensée, ils étaient aussi des hommes d’action. Ils ne se départiront jamais des serments de pureté militante faits dans leur noviciat socialiste. Jamais ils ne brigueront un poste quelconque. Ils aideront à toutes les tâches d’éducation populaire de l’école socialiste. Ils participeront jusque dans la rue à toutes les formes de luttes…

213.          Anonyme. Pour l'armée républicaine. P., Edouard Cornély, 1901, pt in-8°, viii-94 pp, reliure demi-chagrin havane, dos à 5 nerfs pointillés, titre doré (rel. de l'époque), dos lég. frotté, bon état. Peu courant

            30

"La librairie Cornély vient de mettre en vente, sous le titre de : Pour l'armée républicaine (petit in-8, 94 pages), une brochure d'actualité qui contient une partie historique. L'auteur anonyme, recherchant quels ont été sous la première République les rapports de l'État et de l'Armée, étudie successivement, en s'appuyant sur des faits : les nouveaux principes de recrutement apportés par la Révolution, les sentiments et la conduite des soldats républicains, les actes et les paroles du général Hoche, le changement, sous l'influence de Bonaparte, de l'esprit de l'armée, et sa participation aux coups d'état militaires qui mirent fin à la République." (Revue d’Histoire moderne et contemporaine, 1901) — Table : L'armée de la Révolution. Nouveaux principes de recrutement ; Sentiments et conduite des soldats républicains ; Hoche. Actes et paroles d'un général républicain ; Bonaparte change l'esprit de l'armée ; La République et l'armée. Coups d'état militaires. - Les responsabilités et les fautes ; Conclusion : La réforme militaire. Diminution du temps de service. - La condition des officiers. — L'un des auteurs est Ch. Milhaud.

214.          Anonyme. Pour le Service de Deux ans et la Nation Armée. (Par des Officiers appartenant à des Corps de Troupe de toutes les Armes et à tous les Services). P., dans les Bureaux de l'Aurore, s.d. (1914), in-12, 48 pp, broché, bon état

            25

La loi des Trois ans est une loi française de 1913 augmentant la durée du service militaire de deux à trois ans en vue de préparer l'armée française à une guerre éventuelle avec l'Allemagne, laquelle surviendra l'année suivante et deviendra la Première Guerre mondiale. Annoncée en mars 1913, la loi de trois ans sera votée en août, malgré de fortes résistances. Elle mécontente en effet la classe ouvrière, mais aussi la paysannerie, dont les fils vont manquer aux champs une année de plus. L'abrogation de la loi des Trois ans est l'un des thèmes de la campagne des législatives d'avril-mai 1914. Cette plaquette non datée a été publiée en février ou mars 1914.

215.          BALLEYDIER (Alphonse). Histoire des révolutions de l'empire d'Autriche, années 1848 et 1849. P. et Lyon, Guyot Frères, 1853, 2 vol. in-8°, cxiv-279 et 384 pp, reliures demi-chagrin carmin, dos à 4 nerfs filetés, titres et caissons dorés (rel. de l'époque), bon état

            120

Par le baron Alphonse Victor Chrétien Balleydier, historien et homme de lettres (1810-1859). Son “Histoire des révolutions de l'empire d'Autriche” et son “Histoire de la guerre de Hongrie”, qui font encore autorité aujourd'hui, lui valurent les titres de Freiherr (baron) et d'historiographe de l'Empereur d'Autriche.

216.          BASHKIRTSEFF (Marie). Journal. Edition intégrale. 26 septembre 1877-21 décembre 1879. Texte établi et annoté par Lucile Le Roy. Lausanne, L'Âge d'Homme, 1999, in-8°, vi-1014 pp, une photo de Marie Bashkirtseff en frontispice et 16 photos hors texte, chronologie, index des personnes et personnages cités, index des œuvres citées, biblio, reliure toile éditeur, bon état

            50

Marie Bashkirtseff, née Maria Konstantinovna Bashkirtseva (1858-1884), est une diariste, peintre et sculpteur d'origine ukrainienne. Née dans une famille noble, elle grandit à l'étranger, voyageant avec sa mère à travers l'Europe. Elle parlait couramment en plus du russe le français, l'anglais et l'italien. Sa soif de connaissance la poussa à étudier les auteurs classiques et contemporains. En outre, elle étudia la peinture en France à l'Académie Julian, l'une des rares en Europe à accepter des étudiantes (on y trouvait des jeunes femmes venant même des Etats-Unis). Une autre étudiante y était Louise Breslau, que Marie considérait comme sa seule rivale. À 15 ans, elle commença à tenir son journal intime, rédigé en français ; elle lui doit beaucoup de sa célébrité. Il fera d'elle une des figures les plus touchantes de la Belle Epoque, une figure romanesque du nomadisme inquiet et de l'égotisme passionné qui ne pouvait que toucher la génération décadente, qui se reconnut en elle. A Barrès, évoquant ses errances et son insatisfaction, elle devra son surnom de "Notre Dame du Sleeping-Car". Marie Bashkirtseff, jeune ukrainienne qui fit fureur à Paris, mourut à 24 ans, et fournit maints exemples à Simone de Beauvoir pour “le Deuxième Sexe” – ce qui lui confère une place dans des préoccupations très contemporaines. "Jamais une vie ne fut vécue avec plus de fièvre, plus de soif de vivre", écrivait Hugo von Hofmannsthal.

217.          BAUMONT (Maurice). La Troisième République. Lausanne, Editions Rencontre, 1968, in-12, 557 pp, 99 gravures et photos sur 32 pl. hors texte, reliure simili-cuir vert de l'éditeur, jaquette, bon état (Coll. Le Rayon de l'histoire). Edition originale, envoi a.s.

            30

"M. B. retrace, avec une extrême clarté, l'évolution politique de la Troisième République, de sa naissance à son effondrement en 1940, en prenant soin constamment de situer cette évolution dans le contexte des relations internationales." (Revue française de science politique, 1971) — Les 412 premières pages traitent de la période 1870-1914, les 30 suivantes de la Grande Guerre, les 114 dernières de l'année 1919 à juillet 1940.

218.          BETHOUART (Bruno). Religion et culture en Europe occidentale de 1800 à 1914. Editions du Temps, 2001, gr. in-8°, 192 pp, glossaire, biblio, broché, bon état

            20

Ce volume cherche à revisiter en parallèle les pratiques cultuelles et culturelles de quatre nations (France, Italie, Allemagne, Royaume-Uni) ) la situation et au destin différents.

219.          BIANQUIS (Geneviève). Heine, l'homme et l'œuvre. Boivin et Cie, 1948, in-12, 176 pp, chronologie des œuvres, biblio, broché, papier lég. jauni, bon état

            20

"La première partie du Heine de Mlle Bianquis est consacrée à la biographie, telle que les recherches les plus récentes permettent de l'établir. En 42 pages d'une belle densité, elle nous expose la vie mouvementée de ce curieux esprit dont l'œuvre devait exprimer en vers et en prose la haine de toutes les tyrannies et la foi dans l'esprit libéré. Une seconde partie nous donne une étude fouillée de l'œuvre poétique, étude sans lourdeur malgré sa profondeur, tant la plume est alerte et précise ; une troisième expose l'œuvre en prose : Reisebilder, Écrits sur l'Allemagne, Écrits sur la France, Écrits divers. Ainsi nous prenons en quelque 130 pages contact avec l'œuvre complète de Heine, et à travers elle avec cette personnalité étonnamment complexe dont la vue pénétrante saisissait d'emblée le défaut de tous les raisonnements, le point faible de tous les systèmes, le ridicule de toutes les attitudes solennelles. Madame Bianquis donne une nouvelle fois la preuve de sa science vaste et sûre, de sa remarquable puissance de synthèse. Elle nous montre un Heine dont la position était assurément pleine de contradictions, mais qui servait la liberté et l'émancipation des peuples et attaquait l'apathie politique, la soumission béate à des ordonnances..." (J.-Ph. Dupont, Revue belge de Philologie et d'Histoire, 1949)

220.          BISMARCK (Otto von). Pensées et souvenirs. Présentation de Joseph Rovan. Calmann-Lévy, 1984 gr. in-8°, 480, pp, index, broché, couv. illustrée, 2e plat froissé, bon état, ex. du SP

            30

Pour les Français,le nom de Otto von Bismarck évoque une guerre ruineuse, celle de 1870, et la naissance d'une nation allemande dominatrice. Image d'un « Chancelier de Fer » taillée à coups de stéréotypes par les manuels d'histoire. Or, Bismarck est sans aucun doute l'une des personnalités politiques les plus passionnantes que l'histoire ait donné à l'Europe. Ses mémoires apportent une contribution indispensable à la compréhension d'une politique aux motivations complexes... — "Bismarck bâtit l'unité allemande, tout en ne la dissociant jamais de l'équilibre européen. Il faut lire les magistrales “Pensées et souvenirs” de Bismarck, dont Calmann-Lévy vient de donner une réédition (préface de Joseph Rovan)." (Philippe Moreau Defarges, Politique étrangère, 1984) — "Les seuls et véritables mémoires du célèbre homme d'état allemand. Il s'agit là d'une « autobiographie que Bismarck à écrite de sa main ». L'édition Calmann-Lévy de 1984 reprend environ la moitié du texte complet de l'édition originale." (Bourachot, 51)

221.          BURNAND (Robert). La Vie quotidienne en France en 1830. Hachette, 1943, in-8°, 255 pp, reliure demi-chagrin havane, dos à 4 nerfs soulignés à froid, auteur et titre dorés, couv. illustrée conservée, bon état. Bel exemplaire

            30

"Cette étude nous laisse percevoir l'évolution qui s'est produite en France au cours du XIXe siècle, sous l'effet, moins des événements politiques que des progrès techniques. Sous la Restauration et la Monarchie de Juillet, les moeurs sont restées, dans l'ensemble, proches de celles de l'Ancien Régime. En province, surtout dans les campagnes, la vie traditionnelle suit un rythme qui semble immuable ; dans les villes, l'industrie naissante voit bien ses effectifs grossir mais sans qu'il y ait encore parmi les ouvriers, une véritable conscience de classe et si la bourgeoisie commence à se hisser, d'un patient effort, vers les premières places, elle n'a pas encore réussi à supplanter l'ancienne aristocratie, toujours influente..." (Population)

222.          CAMBON (Paul). Correspondance de Paul Cambon, ambassadeur de France, 1870-1924. Avec un commentaire et des notes par Henri Cambon. Grasset, 1946, 3 vol. in-8°, 461, 368 et 453 pp, brochés, qqs discrètes marques au crayon en marges, bon état

            90

Tome I (1870-1898) : L'établissement de la République, le protectorat tunisien, la régence en Espagne, la Turquie d'Abd Ul Hamid ; Tome II (1898-1911) : La tension franco-anglaise, l'Entente cordiale, les querelles allemandes, le coup d'Agadir ; Tome III (1912-1924) : Les guerres balkaniques, la Grande Guerre, l'organisation de la paix. — "... Le troisième tome concerne la période allant de 1912 à 1924, c'est-à-dire l'époque de la guerre mondiale d'alors avec ses préludes et ses conséquences. Le diplomate, de son poste d'observation britannique, et muni des antennes que lui procurent ses relations, surtout avec son frère M. Jules Cambon, ambassadeur à Berlin, juge hommes et choses avec un discernement supérieur. Il dénonce à mainte reprise l'inutilité ou la nocivité des palabres, l'incompétence brouillonne de tel ou tel homme politique, le « gâchis » de la Conférence d'où devait sortir, en 1919, une paix d'avance compromise. Ce sont leçons de politique internationale données, sous forme familière ou. familiale, par un maître de la grande école." (Henri du Passage, Etudes)

223.          [CAMBON, Henri]. Paul Cambon, ambassadeur de France (1843-1924), par un diplomate. Plon, 1937, in-8°, 327 pp, 12 gravures hors texte, broché, bon état

            25

Paul Cambon (1843-1924), ambassadeur de France en Grande-Bretagne de 1898 à 1920, est l’un des grands personnages au service de la diplomatie française qui, à l’instar de Delcassé, a géré la crise de Fachoda en 1898. Cambon a négocié par la suite les principes de l’Entente Cordiale en 1905. — Table : L'homme : l'aspect, le caractère. – La carrière administrative. – Tunis. – Madrid. – Constantinople. – Londres, 1 : l'Entente cordiale. – Londres, 2 : la Guerre. – La retraite. — L'ouvrage a été écrit par son fils Henri Cambon.

224.          CANROBERT (François Certain de). Souvenirs d'un siècle. Notes recueillies par Germain Bapst. Plon, 1898-1913, 6 vol. in-8°, xv-560, 576, ii-547, ii-437, 491 et xxix-635 pp, un portrait en héliogravure en frontispice, 15 cartes hors texte, dont 9 dépliantes (une en couleurs), brochés, bon état

            300

Complet : I. La Révolution de Juillet. La conquête de l'Algérie. 1848 ; II. Napoléon et sa Cour. La guerre de Crimée ; III. Paris et la cour pendant le Congrès. La naissance du Prince impérial. La guerre d'Italie ; IV. Les souverains à Paris. Les fêtes des Tuileries. La guerre contre l'Allemagne (1870) ; V. Bataille de Rezonville ; VI. Bataille de Saint-Privat. — Mémoires dictés par Canrobert (1809-1895), le dernier des maréchaux du Second Empire, mis en ordre et rédigés par G. Bapst. Canrobert (1809-1895) prit part au début de sa carrière à l'expédition de Mascara, à la prise de Tlemcen et fut blessé au siège de Constantine. En 1850, il fut pris comme aide de camp par le Prince Louis-Napoléon. Général de division en 1853, il participa à la guerre de Crimée et au siège de Sébastopol où il entreprit les gigantesques travaux d'investissement de la place. Maréchal de France en 1856, il se distingua pendant la guerre d'Italie à Magenta et à Solférino. Pendant la guerre de 1870, il prit part aux grandes batailles de Metz et s'illustra dans la défense de Saint-Privat. Sa carrière politique débuta en 1879 avec son élection au Sénat. — "Vaste ensemble de notes recueillies avec soin par Bapst. Elles furent dictées quotidiennement par le maréchal et forment une fresque d'un grand intérêt sur la période. Remarquables relations des batailles de Rezonville et de Saint-Privat." (Bourachot, 74)

225.          CASTRIES (Duc de). Le Grand refus du comte de Chambord. La légitimité et les tentatives de restauration de 1830 à 1886. Hachette, 1970, in-8°, 371 pp, 8 pl. de gravures hors texte, sources, biblio, chronologie, tableau généalogique, reliure toile éditeur avec une photo du comte de Chambord contrecollée au 1er plat, rhodoïd, bon état (Le Testament de la Monarchie, V), envoi a.s.

            30

"Quand naquit aux Tuileries, au pavillon de Marsan, le fils posthume du duc de Berry, le 29 septembre 1820, il semblait qu'une brillante carrière allait s'ouvrir devant lui. C'était « l'enfant du miracle », né sept mois après la mort de son père, le seul héritier de la monarchie légitime restaurée six ans plus tôt. On sait cependant que, quand il mourut en 1886, à Frohsdorf, en Autriche, ses partisans, peu nombreux, enterraient avec lui leurs espoirs : n'était-il pas lui-même le responsable de son échec ? Nombreux sont les historiens qui se sont penchés sur cette triste destinée. Il semble bien que le plus récent d'entre eux, M. le duc de Castries, est celui qui vient d'en retracer, d'en expliquer le plus clairement les péripéties, les causes de son échec. (...) Après la guerre de 1870 et la chute du Second Empire, l'on crut à plusieurs reprises tenir l'occasion décisive. M. le duc de Castries, par des documents inédits dont plusieurs proviennent de sa famille qui était apparentée à la maréchale de Mac Mahon, nous apporte de nouvelles lumières sur les fameuses négociations autour du drapeau blanc. Il insiste aussi sur le rôle néfaste de la comtesse de Chambord qui a certainement contribué aux successifs refus de son mari. Il marque aussi combien fut méritoire l'effacement des princes d'Orléans, à commencer par le comte de Paris. L'aveuglement du petit-fils de Charles X fut vraiment incompréhensible : on connaît le mot de Mgr d'Hulst, royaliste fervent : « Prions Dieu qu'il daigne ouvrir les yeux du comte de Chambord ou qu'il daigne les lui fermer. »..." (Revue des Deux Mondes, 1970)

226.          CHANDENEUX (Claire de). Les Deux femmes du major. P., Plon, Nourrit et Cie, 1884, in-12, 278 pp, 3e édition, reliure demi-basane noire, dos à 4 nerfs filetés et soulignés à froid, titres (“Les Ménages militaires”) et tomaison dorés (rel. de l'époque), bon état (Les Ménages militaires, 4)

            25

Par Louise Lucienne Emma Bérenger, dite Claire de Chandeneux (1836-1881). Mariée successivement à deux militaires, le capitaine de Prébaron, puis le commandant Bailly, elle est l'auteur d'une trentaine de romans ayant pour cadre la vie militaire de province. — "Jules Noriac, Gaboriau et plusieurs autres ont, en ces derniers temps, écrit de fort plaisantes choses sur les mœurs militaires ; mais leur esprit a parfois dépassé la mesure en tournant au grotesque les petites faiblesses d'hommes qui ont, en somme, le grand mérite de vivre sans se cacher et qu'il est par conséquent facile de suivre dans leurs loisirs comme dans leurs occupations. Ces écrivains n'avaient vu que la vie extérieure. Par sa situation personnelle (deux fois épouse de militaires, Mme Bailly avait une sœur, mariée en premières noces à un militaire, le baron d'Augéranville, et en secondes au colonel Trumelet ; et sa fille est la femme de M. Armand, lieutenant-colonel d'artillerie), Mme Bailly a pu étudier la vie privée de nos officiers. Avec le talent d'observation, le tact parfait qui sont les traits saillants de notre auteur, elle a composé sur ce sujet, dans un style mâle, facile et coloré, de remarquables pages égayées de réflexions humoristiques, scintillantes de traits d'esprit marqués au coin du bon goût. Sous ce titre général de “Ménages militaires”, elle a publié cinq volumes : dans ces ouvrages, Mme Bailly a étudié à fond et, jusqu'à ce jour, d'une façon qu'on ne peut comparer à nulle autre, cette société militaire nombreuse, intéressante, originale, qui a ses usages, sa physionomie, ses types, et qui forme un petit monde à part où les caractères ont un relief saisissant et une simplicité qui n'est pas sans grandeur. A voir le naturel du récit, la ressemblance des portraits, la vérité de certaines scènes, on croirait qu'au lieu de créer, notre auteur n'a fait que de se souvenir. L'auteur n'a, en effet, qu'à se rappeler cette vie qu'elle avait vécue elle-même dans les diverses garnisons où elle avait dû suivre M. de Prébaron..." (G. Vallier, Bulletin d'archéologie et de statistique de la Drôme, 1888) — "Claire de Chandeneux lança, non sans succès, une série de romans intitulée “Les Ménages militaires” où parurent tour à tour “La Femme du capitaine Aubépin” (1875), “Les Filles du colonel”, “Le Mariage du trésorier”, “Les Deux femmes du major” (1876). Ces histoires dévoilaient sans se lasser la vie conjugale des officiers : « Ce sont, dira Barrès, des élucubrations assez sottes, mais bien informées. Sans doute, cette bonne dame fut vertueuse plus que ne le permet l’esthétique ; elle bannit de l’armée qu’on voit en son œuvre tout égarement des sens, toute conjonction illicite, qui sont cependant choses assez hebdomadaires chez des militaires bien portants. Epousez, dit-elle au sous-lieutenant. Et ces histoires militaires semblent les souvenirs d’un bedeau, tant on s’y marie de fois ». Un riche mariage est, en effet, dans ce milieu une nécessité comme le rappelle Hector Malot dans “Le Lieutenant Bonnet”, biographie d’un officier pauvre, accablé par les dépenses de parade et les réceptions. Le Ministère de la Guerre n’autorise d’ailleurs un officier à se marier que si sa femme lui apporte un revenu de 1.200 francs : cette dot définie par une circulaire du Maréchal Soult datée du 17 décembre 1843 correspondait à un capital de 24.000 francs ! On comprend que cette mesure qui demeura en vigueur jusqu’au 1er octobre 1900 ait pu alimenter pendant plusieurs générations les conversations du mess et même susciter ce mince courant littéraire. En 1896, Victor Margueritte décida d’abandonner l’armée précisément parce que sa future épouse ne pouvait disposer d’une telle fortune !" (René-Pierre Colin, Zola, renégats et alliés, 1988)

227.          CHASTENET (Jacques). La Vie quotidienne en Angleterre au début du règne de Victoria, 1837-1851. Hachette, 1961, in-8°, 300 pp, biblio, reliure demi-chagrin havane, dos à 4 nerfs soulignés à froid, auteur et titre dorés, couv. illustrée conservée, bon état. Bel exemplaire

            30

20 juin 1837 : Victoria monte sur le trône d'Angleterre. – 1er mai 1851 : La reine inaugure la première Exposition Universelle. Ces deux dates limitent la « Early Victorian period », époque attachante qui a vu l'Angleterre se transformer radicalement sous le seul effet de l'industrialisation. À la « Old Merry England » se substitue une Angleterre manufacturière et bourgeoise qui va se débarrasser des entraves au commerce et remplacer ses « coaches » par les chemins de fer. L'esprit religieux et traditionaliste des Anglais pour qui l'ordre social établi – et d'ailleurs nullement étanche – et voulu par Dieu, leur permettra l'économie d'une révolution. Un contexte humain aussi riche a poussé M. Jacques Chastenet à s'attacher surtout à la vie des hommes de l'époque victorienne. Grands seigneurs déployant encore un faste royal, fermiers hauts en couleur et bons vivants, derniers témoins de la Vieille Angleterre, paysans souvent malheureux mais conformistes, prolétariat urbain entassé dans des taudis, et dont l'Opéra de Quat'sous ne donne qu'une image poétisée, bourgeois récemment enrichis et fleurant encore l'odeur du vernis d'un ameublement tout neuf, tous revivent avec leur grandeur et leurs préjugés, fidèles agissants d'un Dieu qui est un Dieu anglais et bon comptable, loyaux sujets d'une Reine qui incarne leur idéal : la respectabilité... — "... Dès sa jeunesse, l’Angleterre l’avait fasciné, aussi bien par les vicissitudes originales de son histoire que par ses institutions... De cet intérêt sont sortis, en 1946, une belle étude sur “Le Parlement d’Angleterre” ; puis, distribués sur vingt ans à partir de 1947, “Le siècle de Victoria”, “Elisabeth Ière”, “Winston Churchill”, “La vie quotidienne en Angleterre au début du règne de Victoria”, et, enfin en 1965, “L’Angleterre d’aujourd’hui”. La vaste expérience que Chastenet avait acquise des hommes publics, des mouvements économiques, des méthodes de la diplomatie, le mettaient à même de percevoir l’ossature des événements, ce plan sans finalité, ce bilan de données profondes dont les contemporains n’ont pas toujours conscience et qui pourtant décide du succès ou de la perte de leurs entreprises..." (Georges Dumézil, Discours de réception à l'Académie française, 14 juin 1979)

228.          CHAZAL (A.). L'Interdiction du travail de nuit des femmes dans l'industrie française. (Thèse). P., Pédone, 1902, gr. in-8°, 160 pp, broché, bon état, envoi a.s.

            60

Rare.

229.          Collectif. La Guerre franco-allemande de 1870-71. Rédigée par la section historique du Grand état-major prussien. Berlin et P., Ernest Siegfried Mittler et Dumaine, 1874-1882, 8 vol. in-8°, vii-1421, 1466, 357 et 1003 pp, traduction par le capitaine E. Costa de Serda de l'état-major français et par le capitaine Ch. Kussler, 22 plans dont 15 à pleine page, un fac-similé et 49 cartes dépliantes, suppléments et tables, reliures demi-chagrin brun, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titre et tomaisons dorés (rel. de l'époque), dos passés et lég. frottés, qqs rares annotations crayon au 1er volume, bon état. Très rare

            950

Probablement le meilleur ouvrage sur les opérations militaires de la guerre de 1870. 5 volumes de texte et 3 volumes de suppléments, soit près de 4.300 pages de texte dont 1.300 de suppléments (I à CCIII) dont les deux derniers (vol. 8) correspondent aux tables, chronologique et analytique (index). — Détail : 1. Première partie. Histoire de la guerre jusqu'à la chute de l'Empire. Vol. 1. Du début des hostilités à la bataille de Gravelotte (pp. viii-640). – 2. Première partie. Vol. 2. De la bataille de Gravelotte à la chute de l'Empire (pp. [641]-1421). – 3. Seconde partie. Histoire de la guerre contre la République. Vol. 1. Depuis l'investissement de Paris jusqu'à la reprise d'Orléans par les Allemands (pp. 1-556). – 4. Seconde partie. Vol. 2. Evénements dans le nord de la France depuis la fin de novembre, dans le nord-ouest depuis la commencement de décembre et siège de Paris depuis le commencement de décembre jusqu'à l'armistice. Opérations dans le sud-est du milieu de décembre au milieu de janvier (pp. [557]-1111). – 5. Seconde partie. Vol. 3. Les événements dans le sud-est de la France depuis le milieu de janvier jusqu'à la cessation des hostilités. Les communications avec l'arrière. L'armistice. Marche rétrograde et occupation. Coup d'œil rétrospectif sur la télégraphie, le service des postes, le remplacement des munitions, l'alimentation, le service de santé, l'aumônerie, la justice militaire et le recrutement de l'armée allemande ainsi que sur les événements en Allemagne et les résultats de la guerre (pp. [1113]-1466). – 6 et 7. Suppléments (ordres de bataille, tableaux des pertes, etc.) (pp. 1-357, 1-228 et [229]-759). – 8. Tables (table chronologique des combats et principaux événements de la guerre ; table analytique) (pp. 761-1003).

230.          Collectif. Le National. Almanach pour l'An 1888. Utile, instructif, amusant. P., A. Méricant, s.d. (1910), pt in-12, 160-(16) pp, illustré de 300 dessins originaux, broché, couv. illustrée, bon état

            20

231.          CRESSON (Ernest-Guillaume). Cent jours du siège à la Préfecture de Police, 2 novembre 1870 - 11 février 1871. Plon, 1901, in-8°, x-385 pp, documents et pièces diverses en appendice, broché, bon état

            60

Souvenirs du préfet de police pendant le Siège de Paris (Le Clère, 247). — "Cet ouvrage ne concerne pas directement la Commune, mais il est important pour la compréhension des événements. Avocat de sympathies bonapartistes, Cresson, successeur d'Adam à la Préfecture de police, démissionnaire, n'a cessé de lutter contre la gauche et il s'est retiré quand le Gouvernement de la Défense ne l'a pas suivi dans sa répression à outrance. Nombreux documents en appendice." (Le Quillec, 1228)

232.          DAUDET (Ernest). Histoire de la Restauration, 1814-1830. Hachette, 1882, in-12, 459 pp, reliure demi-chagrin carmin, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres dorés, année dorée en queue (rel. de l'époque), bon état. Edition originale

            60

En 1882, Ernest Daudet donnait une Histoire de la Restauration, succincte, mais véridique dans l’ensemble, au sujet de laquelle Pontmartin écrivit : « L’essentiel est de constater qu’un homme jeune, sans liens avec le passé, sans souvenirs personnels, ait parlé de la Restauration, comme nul historien impartial et véridique n’oserait parler ni du gouvernement de 1830, ni de l’Empire, ni, à plus forte raison, des deux Républiques. » Ernest Daudet, en effet, rendait justice à ce régime si calomnié par les fanatiques amoureux, de la guerre qui grinçaient des dents au seul nom de la Sainte-Alliance. Il proclamait les services de Louis XVIII : « Le souverain qui mourait à soixante-neuf ans, avait régné pendant dix années, sans cesser un seul moment d’être à la hauteur des difficultés qui s’étaient dressées devant lui. L’histoire a compté des rois plus glorieux, elle n’en a pas compté de plus sages. Tant qu’il était resté sur les marches du trône, à la cour de son frère et dans l’émigration, il avait commis bien des fautes, et sa conduite en ce temps, comme celle du comte d’Artois, ne fut pas étrangère aux longs malheurs de sa Maison. Mais dès que, après la chute de l’Empereur, il eut mis le pied en France, ce fut un autre homme, libéral, éclairé, modéré même. Il demeura passionnément et fidèlement attaché à cette Charte qu’il avait octroyée. Il fut, dans le sens rigoureux du mot, un monarque constitutionnel. Après un règne qui n’était pas sans grandeur, il laissait prospère au dedans, respectée au dehors, cette France que, par deux fois, il avait trouvée ruinée et envahie, donnant ainsi au monde l’exemple de ce que peut, pour la grandeur des nations, le régime parlementaire, sincèrement pratiqué... »

233.          DECOUFLÉ (André). La Commune de Paris (1871). Révolution populaire et pouvoir révolutionnaire. Editions Cujas, 1969, in-8°, 316 pp, biblio, broché, couv. illustrée salie, sinon bon état

            25

"A. D. présente ici ce qu'il affirme, avec lucidité, ne pas être une histoire de la Commune, mais une réflexion sur le problème du pouvoir révolutionnaire, ses composantes et son destin. Il s'agit d'examiner les représentations mentales de la révolution. Il s'efforce de dégager la spontanéité populaire de la Commune de 1871. (...) Au passage, il règle leur compte aux historiens marxistes, bourgeois, etc., citant Sartre, Kropotkine, Merleau-Ponty, Victor Hugo ou Roland Barthes. La couverture de ce livre, dont on peut affirmer qu'il amènera le lecteur à se poser de nombreuses questions, est illustrée par la photo d'un pavé." (Revue française de science politique, 1970)

234.          DUBOS (René). La Leçon de Pasteur. Albin Michel, 1987, in-8°, 207 pp, traduit de l'anglais (“Pasteur and Modern Science”), broché, couv. illustrée, bon état

            20

"Non seulement René Dubos (1901-1982) était une figure de proue de la microbiologie, mais ses vastes intérêts intellectuels lui ont permis d'envisager les implications philosophiques de la carrière de Pasteur. L'objectif de ce livre lucide et pénétrant est de "souligner ici la pertinence de l'œuvre de Pasteur pour certains aspects de la science moderne et de la technologie sociale, et d'essayer d'extrapoler son influence dans l'avenir". Les historiens de la médecine tireront profit de cette lecture." (Journal of the History of Medicine, 1989)

235.          DUMAS (Alexandre) et Paul LACROIX (Bibliophile Jacob). Histoire de Napoléon III et de la dynastie napoléonienne. P., Legrand, Troussel et Pomey, s.d. (1854), 4 vol. pt in-4°, 400, 400, 400 et 404 pp, 38 gravures sur acier hors texte, reliures demi-toile aubergine, dos lisses avec titres (“A. Dumas, Napoléon III”) et tomaisons dorés et filets à froid, qqs rousseurs, bon état

            150

Tomes VII à X de « l'Histoire de deux siècles, ou la cour, l'Eglise et le peuple depuis 1700 jusqu'à nos jours » (10 volumes). Edition originale peu courante, recherchée notamment pour son illustration. Clouzot (p. 173) et Vicaire (IV, 840 & 841) annoncent chacun la présence de 38 planches hors texte. — Ces volumes ont été écrits par Paul Lacroix (1806-1884), dit le bibliophile Jacob. Entre 1847 et 1852, Lacroix fut également, après Auguste Maquet, l’un des nombreux collaborateurs d’Alexandre Dumas, pour qui il rédigea notamment différents plans ou chapitres de romans. En 1855, il fut nommé conservateur de la bibliothèque de l'Arsenal. Le critique Duseigneur avait fait un quatrain sur lui : "Il s'en va l'oeil au guet, comme un bon chien de chasse / Le long des quais Conti, Voltaire et Malaquais / Flairant tous les bouquins, inspectant les paquets / De livres noirs, poudreux et mordorés de crasse."

236.          DUMAS (Alexandre). Histoire de la vie de Louis-Philippe. P., Boulanger et Legrand, s.d. (1853), 2 vol. pt in-4°, 320 et 310 pp, 13 gravures sur acier hors texte, pièces justificatives, reliures demi-toile aubergine, dos lisses avec titres (“A. Dumas, Louis-Philippe”) et tomaisons dorés et filets à froid, qqs rousseurs, bon état

            60

Philippe-Egalité. Le duc de Chartres, la vie politique et privée de Louis-Philippe. Tomes V et VI de « l'Histoire de deux siècles, ou la cour, l'Eglise et le peuple depuis 1700 jusqu'à nos jours » (10 volumes). Edition originale peu courante, recherchée notamment pour son illustration.

237.          EUGNY (Anne d'). Au temps de Baudelaire, Guys et Nadar. Avant-propos de François Boucher. Présentation d'Anne d'Eugny, en collaboration avec René Coursaget. P., Editions du Chêne, 1945, gr. in-8°, 167 pp, 46 pp de texte suivies de 120 planches d'illustrations, broché, couv. illustrée rempliée, bon état

            40

Un livre qui met en parallèle l’étude de Baudelaire, “Le Peintre de la vie moderne” (1863), des dessins de Guys et des photographies de Nadar, dont les sujets se correspondent. Ainsi, comme l'écrit François Boucher, « trois sources éphémères : un article de journal, des croquis et des photographies, par une conjonction adroite, éveillent en nous l'impression la plus vive et nous donnent l'idée la plus compréhensive de toute une époque. » Les planches occupent les p. 41-161.

238.          FREYCINET (Charles de). La Guerre en province pendant le Siège de Paris 1870-1871. Précis historique. Avec des cartes du Théâtre de la Guerre. P., Michel Lèvy frères, 1872, in-12, iii-(iv)-485 pp, 9e édition revue et augmentée, 2 grandes cartes dépliantes hors texte in fine (campagne de Paris et campagne de l'Est), reliure demi-veau glacé fauve, dos à 5 nerfs filetés et caissons fleuronnés dorés, pièce de titre chagrin noir (rel. de l'époque), qqs rares rousseurs, bon état. Exemplaire très joliment relié

            100

Préface. Période du 2 septembre au 10 octobre 1870. Réorganisation des services. Mesures administratives. Campagne de Paris. Retraite sur Le Mans. Engagements divers. Campagne de l'Est. Bataille du Mans. Campagne du Nord. L'armistice. Causes de nos désastres. Conclusion. — "Technicien, homme d'ordre et excellent fonctionnaire, [Freycinet] n'avait jamais témoigné d'hostilité au gouvernement impérial, qu'il avait bien servi et qui lui en avait tenu compte ; après sa chute, il offrit au Gouvernement de la Défense nationale ses services, son activité et son expérience des affaires. Gambetta lui donna d'abord le poste de préfet du Tarn-et-Garonne ; Freycinet partit pour Montauban le 6 sept. 1870, mais n'y demeura pas longtemps ; le 7 octobre, il rejoignait à Tours Gambetta qui, trois jours plus tard, le chargea, avec le titre de délégué au département de la Guerre, de régler les questions relatives à la défense nationale dans les provinces. Il réalisa une oeuvre gigantesque grâce à son esprit méthodique, à son opiniâtreté et sa remarquable puissance de travail. Le mérite en fut, plus tard, attribué au seul Gambetta." (Dictionnaire de biographie française, 14, 1260). “La Guerre en province” est une source essentielle sur l'oeuvre réalisée par la délégation de Tours du 10 octobre 1870 au 9 février 1871. — “Jusqu’alors, Freycinet était peu porté sur les activités politiques, se contentant d’un mandat de Conseiller général. En septembre 1870, il se rendit auprès de Gambetta pour lui exposer ses idées et lui proposer ses services. Une grande carrière politique s’ouvrait devant lui...” (Jean Tulard)

239.          GODINEAU (Laure). La Commune de 1871 expliquée en images. Seuil, 2021, in-4°, 160 pp, très nombreuses illustrations en noir et en couleurs, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

            25

Qu'est-ce que la Commune de Paris dont le nom resurgit parfois dans nos rues ? Qu'est-ce -ce que Le Temps des cerises ? Que s'est-il passé en 1871 ? Cet ouvrage éclaire les aspects majeurs de ce moment de notre histoire, devenu une référence révolutionnaire mondiale. Depuis le déclenchement de l'insurrection jusqu'à la "Semaine sanglante" et aux mémoires de la Commune, Laure Godineau nous raconte ce que fut ce printemps rouge. Elle retrace le destin d'hommes et de femmes qui rêvait d'une "vraie" République, démocratique et sociale, et d'un monde plus juste. Elle montre la difficile expérience politique d'une ville en révolution, libre, mais finalement finalement isolée malgré l'existence de mouvements en province. Elle revient sur la guerre civile et sur l'horreur d'une terrible répression. La Commune de 1871 expliquée en image nous fait découvrir un événement dense et complexe, aux répercussions importantes, passionnant, qui ne peut laisser indifférent.

240.          [GORON] – NÉAUMET (Jean-Emile). Un Flic à la belle Epoque. Anarchistes, assassins mondains et scandales politiques. Albin Michel, 1998, in-8°, 312 pp, 8 pl. de gravures hors texte, biblio, broché, bon état

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Biographie de Jean-Marie Goron (1847-1933). — "Cet ouvrage n'est pas un roman. Son auteur, Jean-Émile Neaumet, journaliste et écrivain, s'est appuyé sur les mémoires, la correspondance et les archives de Jean-Marie Goron, chef de la Sûreté sous la Troisième République. Moins connu que Vidocq, Goron, entré dans la police en 1880, n'en fut pas moins une personnalité de son temps. Il côtoya le journaliste Henri Rochefort, directeur de La Lanterne, et le célèbre Valentin le Désossé, étoile du Moulin-Rouge et aussi indicateur de police. Il fut le témoin privilégié des sandales politiques et financiers, des attentats anarchistes et des faits divers de la Belle Époque qu'il relata dans Les Mémoires de M. Goron, parus chez Rouff en 1897 et traduits en plusieurs langues. En effet, après une brillante carrière dans la police – de 1880 à 1896 –, Goron se lança dans la littérature. Il fit part de son expérience et détailla les « vices parisiens» dans une série d'opuscules à cinq centimes réunis sous le titre L'Amour à Paris. Si le premier chapitre s'attache à relater la vie aventureuse de Jean-Marie Goron – ancien séminariste, pharmacien raté et gaucho en Argentine avant d'entrer dans la police –, les dix chapitres suivants évoquent la, prostitution, les nombreuses affaires qu'il eut à résoudre, comme le scandale de la vente des légions d'honneur, les arrestations et les procès des anarchistes – Duval, Ravachol –, des escrocs et des faussaires, tels Jeannolle de Valneuse, chef de la bande des Habits noirs, et Eugène Allmayer, «gentleman cambrioleur», qui inspira sans doute Maurice Leblanc. Ce livre vaut surtout par son caractère anecdotique qui plonge le lecteur au cœur de la société parisienne de la fin du XIXe siècle. Il offre également l'occasion de découvrir la personnalité attachante de Jean-Marie Goron, surnommé le « turco » pour avoir servi dans les bataillons d'Afrique, qui fut toujours bienveillant envers les hors-la-loi tels que Pranzini et Auguste Vaillant, comme en témoignent les lettres qu'il reçut d'eux, tout en restant un partisan convaincu de la peine de mort. Une fois à la retraite, Goron fonda sa propre agence de détective privé, de renommée européenne. Après avoir lu cet ouvrage, on aimerait pouvoir parcourir les Mémoires de cet homme, publiés il y a juste cent ans et jamais réédités." (Noëlle Benhamou, Romantisme, 2000)

241.          GORON (Marie-François). Les Mémoires de M. Goron, ancien chef de la police de Sûreté. P., Jules Rouff et Cie, s.d. (1897), 2 vol. in-4°, 2024 pp, pagination continue, environ 300 illustrations par R. C. Diaqué dans le texte et à pleine page, reliures demi-toile écrue, pièces de titre basane carmin, un dos lég. piqué, bon état. Peu courant (Le Clère, 427)

            150

Complet. — Marie-François Goron (1847-1933) a dirigé la Sûreté parisienne de 1887 à 1894. Après avoir démissionné de la police, il a écrit ses Mémoires. Ceux-ci permettent une plongée dans le Paris de la fin du XIXe siècle. On y découvre des portraits de criminels et d'enquêteurs hors normes tout en découvrant les méthodes policières de l'époque. Les récits de crimes spectaculaires et sanglants ainsi que les chroniques d'enquêtes minutieusement menées alternent avec des portraits psychologiques pour le moins surprenants qui donnent une image inattendue de ce que fut l'un des aspects de la "Belle Epoque". Le scandale des décorations, les crimes de Pranzini, celui de Géomay, le scandale de Panama, les attentats anarchistes... Goron termine ses mémoires par une étude de la police parisienne qu'il compare à la police londonienne. — L'illustrateur, Ricardo Corchon y Diaqué (1855-1925) est un artiste peintre né à Madrid. Comme beaucoup de peintres espagnols du XIXe siècle, Diaqué étudie la peinture à Paris et s'y installe. Il réalise des scènes de genre populaires de la Belle Epoque et de la bourgeoisie parisienne et expose à Paris à partir de 1878.

242.          GOSSEZ (Rémy) et Joseph VIENNEY. François Arago. Perpignan, Editions du Travailleur catalan, 1952, in-8°, 47 pp, préface par André Marty, un portrait de François Arago (1786-1853), broché, bon état

            20

243.          GUILLEN (Pierre). L'Expansion, 1881-1898. P., Imprimerie Nationale, 1985, gr. in-8°, 521 pp, 24 pl. de gravures hors texte, 7 cartes, notes, index, tiré sur papier de Rives, reliure éditeur, bon état (Coll. Politique étrangère de la France)

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"Dans la très belle collection « Politique étrangère de la France 1871-1969 » dirigée par Jean-Baptiste Duroselle, voici le volume couvrant les années 1881-1898 c'est-à-dire de la fin du « recueillement » consécutif à la défaite de 1871 aux prodromes de Fachoda. C'est l'époque du gouvernement de ceux que l'on a appelés de manière un peu péjorative les « opportunistes ». Dans les années 1880, ils sont attaqués sur leur droite par les monarchistes et sur leur gauche par les radicaux. L'opinion est pour la paix et le Parlement s'oppose à toute aventure, même s'il accepte de poursuivre des entreprises comme celles du Tonkin ou de Madagascar pour ne pas donner l'impression d'un abaissement du drapeau français. Dans un tel environnement, on ne peut que s'étonner que, malgré de telles résistances et l'instabilité ministérielle, ces opportunistes si décriés aient réussi une expansion coloniale somme toute imposante, malgré l'échec retentissant de l'Egypte où une domination britannique exclusive se substitue au condominium franco-britannique en 1882 par suite du refus de la Chambre de s'engager. Les mêmes qui ont ruiné la position de la France livreront ensuite un vain combat d'arrière-garde contre l'Angleterre, avec pour seul résultat d'attiser la rivalité franco-britannique et d'accroître l'isolement de la France. Car la France reste isolée durant les années 1880. Le rapprochement entre la France et l'Allemagne, longtemps recherché par Bismarck, est impossible en raison de l'hostilité de l'opinion française. La Tunisie, le conflit douanier et des incompréhensions mutuelles handicapent continuellement les relations avec l'Italie. Du côté de l'Angleterre, les choses ne vont guère mieux : là aussi vieilles méfiances et rivalités coloniales bloquent le rapprochement. La Russie s'inquiète de cette France républicaine et instable, tandis qu'à Paris, on se montre sceptique sur l'intérêt d'une telle alliance. Dans les années 1890, la politique extérieure, bénéficiant d'un consensus qui avait fait défaut durant la décennie précédente, devient plus offensive, avec des succès marqués en Afrique. L'alliance avec la Russie est enfin conclue. Il en résulte une mauvaise appréciation du rapport de forces. Hanotau et le Quai d'Orsay ne voient pas que la France ne peut pas être à la fois contre l'Allemagne sur le continent et contre l'Angleterre outre-mer. L'épreuve de force qu'ils ont voulue dans la région du Haut Nil tournera à la confusion de la France et aboutira à une capitulation humiliante. Pierre Guillen a su présenter cette histoire avec une érudition et un jugement sûrs et la toujours parfaite présentation de l'Imprimerie nationale ajoute encore à l'agrément de la lecture." (Hervé Coutau-Bégarie, Politique étrangère, 1986)

244.          JACQUIER (Bernard). Le Légitimisme dauphinois, 1830-1870. Grenoble, CRHESI, 1976, in-8°, iii-275 pp, biblio, index, broché, couv. illustrée lég. défraîchie, bon état

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"Pendant une bonne partie du XIXe siècle, le légitimisme a été un des courants majeurs de la vie politique française, mais comme il s'est trouvé irrésistiblement voué a l'étiolement et à l'échec, son emprise initiale a sans doute été sous-estimée par l'historiographie. Il peut paraître paradoxal de prétendre l'étudier dans une province notoirement hostile aux souvenirs de l'ancien régime, dans ce département de l'Isère, surtout, où plus de la moitié des propriétaires étaient possesseurs d'anciens biens nationaux. Cette sorte de gageure, M. Bernard Jacquier l'a tentée, et, croyons-nous, avec un signalé succès ; comme si la singularité du phénomène minoritaire avait justement permis de le mieux saisir. Dans une première partie sont étudiées les assises du légitimisme dans les différentes classes de la société, les différentes générations, les différentes localités ; et l'on considère la place que leur assure et la fortune et le rôle social des tenants de cette famille politique. L'analyse des composantes de l'idéologie met en évidence une fidélité sentimentale qui s'attache à la province, à la monarchie et finalement au catholicisme. Sur ce dernier plan, est longuement développé le cas exemplaire d'Albert du Boys, animateur, dans sa province, d'un catholicisme libéral et social. Dans la seconde partie du livre, on nous montre ce que fut le rôle politique des légitimistes dauphinois sous la Monarchie de Juillet, sous la deuxième République et sous le second Empire. Il apparaît qu'après avoir animé, sous Louis-Philippe, un secteur non négligeable d'opposition, brillammnent représentée à Grenoble par la spirituelle Gazette du Dauphiné, les royalistes se sont finalement laissés tirer par le jeu de la « pesanteur sociologique » vers ce grand parti de l'ordre qui apporta au second Empire l'adhésion de la majorité des notables de toutes origines. Cette étude est si fortement nourrie par des recherches dans les archives locales que l'on aurait mauvaise grâce de reprocher à l'auteur quelques omissions dans sa bibliographie." (G. de Bertier, Bulletin de la Société d'histoire moderne, 1977)

245.          JAURÈS (Jean). Les Origines du socialisme allemand. Thèse latine de Jean Jaurès traduite par Adrien Veber. P., Les Ecrivains réunis, 1927, gr. in-8°, 93 pp, préface d'Adrien Veber, broché, cachet au coin de la couv. et au 1er plat, bon état. Edition originale en volume

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Les premiers linéaments du socialisme allemand : Luther ; De l'Etat chez Kant et Fichte ; Le collectivisme chez Fichte ; Hegel, Marx et Lasalle. — Jaurès le théoricien, le docteur ès lettres, qui, après avoir écrit sa thèse en français sur la Réalité du Monde sensible, rédigeait sa thèse complémentaire en latin sur les origines du socialisme allemand dans la Réforme et chez les philosophes. Cette thèse complémentaire en latin réunit de façon exemplaire les trois visages officiels de Jaurès: celui du militant socialiste, celui du philosophe et celui de l’historien. Dans la thèse latine, le militant côtoie le philosophe de près, puisque le thème central en est le socialisme en faveur duquel Jaurès s’est prononcé publiquement peu de temps avant sa soutenance de thèse, en 1891, après la répression sanglante d’une manifestation du 1er mai à Fourmies où neuf mineurs trouvèrent la mort. Mais cela fait déjà des années que le député républicain de Castres (de 1885 à 1889) est attiré par le socialisme et travaille à définir son idée socialiste. La thèse en latin est l’expression de cet effort de définition. (Éric Guillet)

246.          KERMINA (Françoise). Les dames de Courlande. Egéries russes au XIXe siècle. Perrin, 2012, in-8°, 380 pp, index, broché, couv. illustrée, bon état

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Les portraits entrecroisés de cinq femmes d'influence, au charme rayonnant, à la vive intelligence et à la forte personnalité, animées par des convictions affirmées, qui contribuèrent à la formation encore balbutiante de l'Europe. Nées dans la seconde moitié du XVIIIe siècle dans le duché de Courlande, au bord de la Baltique et sous domination russe, imprégnées dès l'enfance de culture française, cosmopolites par leurs alliances et polyglottes, elles ont succédé aux égéries parisiennes des salons des Lumières que la Révolution avait balayés. Toutes connaissent une vie sentimentale agitée, n'hésitant pas à divorcer ou à collectionner les amants. Toutes ont une influence politique auprès des grands de l'époque : la duchesse de Sagan, farouche opposante à Napoléon et reine du congrès de Vienne, fut la maîtresse de Metternich ; la duchesse de Courlande, celle de Talleyrand ; la baronne de Krüdener a influencé le tsar Alexandre 1er par ses idées mystiques et parrainé la naissance de la Sainte-Alliance ; la très anglophile princesse de Lieven fut l'égérie de Guizot ; la duchesse de Dino eut une longue liaison avec Talleyrand alors qu'elle était l'épouse de son neveu Edmond. Servie par une plume alerte, l'auteur ressuscite avec talent un monde enchanteur oublié et cerne le caractère de cinq femmes souvent rivales, mêlant leurs ambitions secrètes à leurs amours interdites.

247.          LAMARTINE (Alphonse de). Œuvres de Lamartine de l'Académie française. Edition complète en un volume. Bruxelles, J. P. Meline, 1836, pt in-4°, 761 pp, texte sur 2 colonnes, un portrait en frontispice et 7 gravures sur bois, 2 cartes et un tableau dépliant hors texte, reliure percaline verte, dos lisse avec titres, larges filets guillochés et fleurons dorés, roulette en tête, palette en queue (rel. de l'époque), coiffes lég. frottées, qqs rousseurs sur le portrait et les cartes, bon état

            60

Edition complète publiée du vivant de l'auteur. Contient : Souvenirs, impressions, pensées et paysages, pendant un voyage en Orient (1832-1833) (pp. 5-282) ; Récit du séjour de Fatalla Sayeghir chez les Arabes errants du Grand Désert (pp. 283-355) ; Des destinées de la poésie (pp. 358-374) ; Méditations poétiques (pp. 376-449) ; Harmonies poétiques et religieuses (pp. 451-541) ; Œuvres diverses (Sur la politique rationnelle, Des devoirs civils du curé, La Mort de Socrate, le Dernier chant du pélerinage d'Harold, Chant du sacre, Epîtres et poésies diverses, Jocelyn) (pp. 543-758).

248.          LAZARE (Bernard). Une erreur judiciaire. L'Affaire Dreyfus (Deuxième Mémoire avec des expertises d'écritures de MM. Crémieux-Jamin, Gustave Bridier, de Rougemont, Paul Moriaud, E. de Marneffe, De Gray Birch, Th. Gurrin, J.H. Schooling, D. Carvalho, etc.). P.-V. Stock, 1897, gr. in-8°, (8)-303 pp, 50 pp de fac-similés in fine, reliure demi-basane rouge, dos lisse muet avec filets à froid, couv. conservée, bon état. Edition originale. On joint une lettre a.s. sur le sujet de l'expert graphologue Édouard de Rougemont (1881-1969), auteur notamment de Portraits graphologiques (1912), La Graphologie (1913), Commentaires graphologiques sur Charles Baudelaire (1922), Portrait graphologique de Mata Hari (1923), Une nouvelle science sociale : la graphologie, cours gradué professé au Collège libre des sciences sociales (1932), Les Méthodes d'expertises en écritures (1932), Cours gradué de graphologie (1950), L’écriture des aliénés et des psychopathes (1950), etc.

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"Si le premier mémoire que Bernard Lazare adressa à la presse en novembre 1896 ne contenait presque aucune allusion au caractère antisémite de la condamnation de Dreyfus – il s'agissait pour l'heure de ne pas brusquer la susceptibilité ambiante – , le deuxième mémoire publié à la fin de 1897 insistait au contraire sur la véritable nature de l'affaire. Non seulement antisémite, mais destinée sciemment à une exploitation politique de l'antisémitisme. Dans l'esprit de Bernard Lazare, la révélation de tels soubassements devait permettre de mobiliser les socialistes et les anarchistes soucieux de ne pas se laisser leurrer davantage par l'atmosphère d'unanimité nationale qui avait déjà accompagné la condamnation du capitaine. Au-delà des démonstrations pointilleuses, la bataille de Bernard Lazare pour « sa » conception de la justice – anarchiste, c'est-à-dire érigeant l'individu en valeur suprême – est livrée dans cet ouvrage." (Willy Gianinazzi, Mil neuf cent. Revue d'histoire intellectuelle, 1993)

249.          LEROY (Maxime). Les Techniques nouvelles du syndicalisme. P., Garnier Frères, 1921, in-12, x-209 pp, broché, trace de mouillure ancienne au bas de la couv. et des 4 premiers feuillets, sinon bon état (Bibliothèque d'information sociale, dirigée par C. Bouglé), envoi a.s. à Léon Jouhaux

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Il convient ici de rappeler le sens de ce que Maxime Leroy appelait « les techniques nouvelles du syndicalisme » et que l'on peut avec lui résumer d'un mot : « faire sortir la réforme sociale non d'une doctrine économique préconçue, mais des faits eux-mêmes honnêtement inventoriés, décrits et interprétés ». (introduction, p. v)

250.          LE SAINT (L.). Les Récits du capitaine : Crimée et Italie. Librairie Nationale d'éducation et de récréation, s.d. (1891), in-8°, 238 pp, 22 gravures, broché, couv. lég. salie, bon état

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En Crimée, pendant l’hiver 1854-1855, le soldat Le Saint écrit qu’il devait tenir les tranchées sous le feu adverse, les pieds dans la boue et la neige sous un « vent glacial », pour ensuite n’avoir pour seul abri que des tentes voire des baraquements en bois. Il raconte la bataille de l’Alma, la bataille d’Inkerman, le siège de Sébastopol... puis la guerre d'Italie avec les combats de Montebello, Palestro, Turbigo, les batailles de Magenta et Solférino...

251.          LEYRET (Henry). Waldeck-Rousseau et la Troisième République (1869-1889). P., Charpentier et Fasquelle, 1908, in-8°, xiv-481 pp, un portrait par Paul Renouard en frontispice, reliure demi-toile carmin, dos lisse, pièce de titre basane noire, fleuron et double-filet dorés (rel. de l'époque), bon état

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Pierre Waldeck-Rousseau (1846-1904), l'un des représentants éminents des républicains modérés, ministre de Gambetta puis de Jules Ferry dans les années 1880, est resté célèbre pour avoir participé à la légalisation des syndicats (loi Waldeck-Rousseau de 1884). Cette étude s'interrompt en 1889 quand il s’éloigne peu à peu de la vie politique et reprend ses activités d’avocat. Il renouera avec la vie parlementaire en 1894 et surtout en juin 1899, où il est appelé par le président Émile Loubet à former un gouvernement alors que l'Affaire Dreyfus bat son plein. Waldeck-Rousseau forma alors un gouvernement dit de Défense républicaine, incluant notamment le général de Galliffet d'un côté, et de l'autre le socialiste Millerand...

252.          MARTINEAUD (Jean-Paul). Une histoire de l'Hôpital Lariboisière. Le Versailles de la misère. L'Harmattan, 2001, in-8°, 366 pp, préface du professeur Y. Bouvrain, 16 pl. de gravures et photos hors texte, un plan et 3 documents en fac-similé, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

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L'hôpital Lariboisière est un établissement les plus connus de l'Assistance publique à Paris. Dés ses débuts, il y a 150 ans, il s'est trouvé étroitement associé à l'histoire de Paris et, bien-sûr, à l'évolution de la pratique médicale. Préoccupés d'un soucis esthétique inhabituel, ses concepteur ont réalisés une forme nouvelle d'hospitalisation, le plan pavillonnaire, qui prévaudra pendant près d'une centaine d'années. Florence Nightingale l'admire. Emile Zola dans L'Assomoir, les frères Goncourt dans leur Journal parlent éloquemment de ses débuts. L'hôpital se retrouvera par la suite au cœur des combats de la Commune de paris, puis à proximité de ceux de la guerre de 14-18 et, pendant les années noires 39-44, passera sous contrôle allemand. Ses murs, heureusement rénovés, ont vu les évolutions formidables de la médecine et de la chirurgie, l'affirmation progressive de la radiologie et de la biologie : l'usage thérapeutique des sangsues aussi bien que la mise en œuvre de la transplantation cardiaque, la recherche de l'albumine dans les urines au lit du malade que l'utilisation du scanographe. Bref, 150 ans d'histoire de France et de la Science entre quatre murs blancs. — "Il fut inauguré en 1854, implanté sur des terrains occupés par de nombreux fondeurs et la maison Christofle, près d'un quartier ouvrier où Emile Zola a situé L'Assommoir. L'architecte Pierre Martin Gauthier conçut alors le premier hôpital moderne pavillonnaire bien ensoleillé et ventilé, tout en respectant une certaine esthétique. Sa dénomination lui vint d'un legs important effectué par Élisa Roy, comtesse de Lariboisière, enterrée dans la chapelle de l'Hôpital. Adrien Proust, le père de Marcel Proust, y exerça la laryngologie entre 1877 et 1887. Lariboisière fut l'un des derniers bastions des insurgés de la Révolution de 1848 et des communards en 1871. Les premières « gueules cassées » entrèrent à la suite de la bataille de la Marne dans un service de chirurgie maxillofacial nouvellement créé. L'histoire de cet hôpital est intéressante à suivre par la lecture de ce bel ouvrage." (Michel Chambrin, Revue d'Histoire de la Pharmacie, 2004)

253.          OZOUF (Jacques et Mona). La République des instituteurs. Gallimard/Le Seuil, 1992, gr. in-8°, 392 pp, annexes, biblio, broché, bon état

            20

Quatre mille instituteurs qui avaient exercé avant 1914 ont accepté de prendre part à une large enquête qui est à l’origine de ce livre, mais les témoins de cette histoire ne se sont pas contentés de répondre à un questionnaire ; ils ont, collectivement, inventé une mémoire. Lire les textes que ces « maîtres » et ces « maîtresses » consacrent à leurs engagements politiques, au combat qu’ils ont mené pour la laïcité, à l’enseignement civique qu’ils ont dispensé, c’est dessiner plus exactement les traits de ce républicanisme français auquel nos contemporains demandent aujourd’hui un nouvel ancrage. Et par là ce peuple volontaire, inventif et moral, nous donne sa dernière classe.

254.          PAYSANT (Philippe). Conservons la République. s.l., Chez tous les libraires, novembre 1871, in-12 (11 x15), 64 pp, broché, couverture muette d'attente citron, trace d'humidité ancienne sur le bord des plats, bon état. Edition originale, bien complète du feuillet d'errata. Rare

            40

« Aux ouvriers des villes et des campagnes, petits et bons propriétaires ruraux, bourgeois, industriles et commerçants, barons, ducs et princes, ministres de la religion. » L'auteur était directeur des Messageries de la Nièvre et de l'Yonne, maire de Courcelles (Nièvre).

255.          PERRET (Edouard). La Comtesse du Cayla, d'après des documents inédits (1785-1852). La dernière favorite des rois de France. Emile-Paul frères, 1937, in-12, xiv-200 pp, préface du baron André de Maricourt, 8 pl. de gravures et portraits hors texte, biblio, broché, tout pt mque au coin du 1er plat, bon état

            25

Zoé-Victoire Talon, comtesse du Cayla, joua un rôle non négligeable durant toute une partie de la Restauration. — "La fille d'Omer Talon, Zoé, comtesse du Ceyla, serait une femme dont Louis XVIII ne pourrait se passer. M. Edouard Perret vient de nous conter l'histoire de cette favorite. C'est en 1821 que la faveur de Mme du Cayla – séparée de son mari depuis 1804 – provoqua les commentaires de la Cour. Le duc de Berry était mort assassiné, Decazes n'était plus ministre. Déjà Louis XVIII se plaisait aux propos enjoués de la jeune femme, qui venait de dépasser la trentaine et dont il aimait le joli visage, les yeux caressants et tendres..." (La Force, Journal des débats, 1937)

256.          PETITPIERRE (Lieutenant Ferdinand). Journal de la captivité de la duchesse de Berry à Blaye (1832-1833), publié par Georges Price. P., Emile-Paul, 1904, in-12, xxxii-178 pp, préface de Louis d'Hurcourt, 2 planches hors texte (portraits de Petitpierre et de Marie-Caroline, duchesse de Berry), broché, couv. lég. salie, bon état. Peu courant

            60

Le Lieutenant Petitpierre était chargé de la garde de la duchesse de Berry. — "Avec la duchesse de Berry et les bandes légitimistes qui s'y agitèrent un instant à son appel, la Vendée eut son dernier chef et fit son dernier effort. On sait comment l'illusion finit vite. Trahie par Deutz, la princesse fut arrêtée et enfermée dans la citadelle de Blaye. Le journal de la captivité de la duchesse de Berry à Blaye avait déjà été écrit par le Dr P. Menière, mais sa relation ne part que de février 1833, alors que la captivité de la princesse avait commencé en novembre 1832. Ce sont les premiers mois de ce séjour, période si importante dans l'histoire de la branche aînée et restée jusqu'ici sans historiographe, que raconte, avec un luxe de petits détails dont on ne se plaindra pas, le lieutenant Ferdinand Petitpierre, à la garde spéciale de qui la prisonnière avait été confiée. Ce brave homme d'ancien soldat de l'Empire, sous-ordre du colonel Chousserie à Blaye, sut rester généreux et sympathique dans ses fonctions plutôt ingrates. Ces souvenirs ont été recueillis et sont publiés par un parent du lieutenant, M. Georges Price. Ils commencent à l'arrestation de la duchesse de Berry et finissent le 3 mars 1833, date à laquelle le lieutenant Petitpierre et son chef, le colonel Chousserie, furent remplacés par le général Bugeaud et un sous-ordre. – Avec l'arrivée de Bugeaud commença la triste comédie de l'accouchement de la duchesse et de l'aveu de son mariage morganatique avec le comte Lucchesi-Palli. Le journal, aux dernières pages, en relate quelques scènes..." (Edmond Barthèlemy, le Mercure de France, 1905)

257.          PISANI-FERRY (Fresnette). Jules Ferry et le partage du monde. Grasset, 1962, in-8°, xi-306 pp, préface de J. Paul-Boncour, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Prix maréchal-Louis-Hubert-Lyautey 1963 de l’Académie des sciences d’outre-mer)

            25

"Mme Pisani-Ferry, petite nièce de Jules Ferry, a voulu aborder l'œuvre de Jules Ferry dans le seul domaine de la politique extérieure. Mais en donnant trop d'importance aux rapports Ferry-Bismarck, "seul essai d'entente sérieuse et un peu durable" entre la France et l'Allemagne, on risque de perdre de vue le fondement de la politique des opportunistes, tout entière dirigée sur la recherche patiente, obstinée d'un système de sécurité antiallemand. Il ne pouvait y avoir d' "entente sérieuse" entre les deux pays, et Jules Ferry le savait bien. "Laissons nos ennemis se persuader que Gambetta a emporté dans sa tombe le dernier souffle de la revanche", écrivait-il, en 1883, à son cousin. Pour sa part, il travaille au redressement français, et l'entente momentanée avec l'Allemagne n'est qu'une politique de circonstances, qui donne le change, qui permet l'action coloniale. Car Ferry n'a pas le choix. La France est encore à la recherche de ses alliances, en face d'une Allemagne qui domine diplomatiquement l'Europe. Mme Pisani-Ferry l'indique assez bien : il est trop tôt pour l'alliance russe, que Freycinet et Ribot réaliseront par la suite. Mais Ferry y songe, il s'emploie à rassurer le gouvernement du Tsar sur la République, il écrit en 1885, après sa chute : "Quand on fera l'histoire de ce ministère, on y constatera le constant effort de la diplomatie française pour créer entre la France et la Russie des liens positifs" ; il se garde aussi de transformer la rivalité coloniale avec l'Angleterre en conflit. S'il utilise Bismarck dans les négociations, il se hâte de traiter avec Londres dès qu'un accord possible donne satisfaction aux intérêts français. Le rapprochement avec l'Allemagne n'est que tactique ; Ferry cherche ailleurs des engagements durables pour la France..." (Pierre Miquel, Le Monde, 1962)

258.          PRAVIEL (Armand). L'Aventure de la duchesse de Berri. Hachette, 1925, in-12, 123 pp, imprimé sur beau papier fort, broché, trace de mouillure ancienne au 1er plat de couverture, sinon bon état (Coll. Récits d'autrefois)

            20

"Aventure héroï-comique, qui ressemble à une parodie de la féroce guerre de Vendée, série burlesque d'événements où une princesse royale, à la fois brave et gamine, mène de front, comme les femmes de la Fronde, l'amour et la politique, où ses adversaires et ses vainqueurs, Louis-Philippe, Thiers, Bugeaud s'acharnent vilainement à la déshonorer, comme s'ils prenaient à tâche de discréditer le principe monarchique : voilà le sujet du livre. Récit amusant comme un roman, qui paraît fondé sur une attentive étude des documents, mais qui ne fournit aucune reference." (Georges Renard, Revue d'Histoire du XIXe siècle-1848, 1926)

259.          RINJARD (Albert). La Transformation morale du jeune délinquant par le travail. (Thèse). P., Pédone, 1900, gr. in-8°, 169 pp, broché, bon état, envoi a.s.

            60

Rare. — "... Les colonies agricoles pénitentiaires répugnent au travail forcé ; en revanche, elles ont à cœur d’organiser un enseignement professionnel pour éviter que les colons, une fois élargis, retrouvent leur vie de vagabondage et de maraude. Promis à l’agriculture et à l’artisanat, les colons sont d’abord sensibilisés à la dignité du travail manuel. La grande majorité des enfants a été envoyée à la colonie de Mettray pour vol ou vagabondage. Leurs délits sont attribués à l’influence de la famille, mais aussi à l’oisiveté : si le petit pauvre est immoral, c’est parce qu’il ne travaille pas, ou mal. En 1900, un juriste explique dans sa thèse, intitulée La Transformation morale du jeune délinquant par le travail, que dans le désœuvrement miséreux les enfants se pervertissent peu à peu : « c’est par l’oisiveté qu’ils ont été perdus ». Le travail manuel est donc loué comme un facteur de socialisation, mais aussi de moralisation et de rédemption." (Ivan Jablonka, L’éducation des jeunes détenus à Mettray et dans les colonies agricoles pénitentiaires françaises, 1830-1900)

260.          ROBERTS-JONES (Philippe). De Daumier à Lautrec. Essai sur l'histoire de la caricature française entre 1860 et 1890. P., Les Beaux Arts, 1960, in-8°, 194 pp, liste alphabétique des caricaturistes, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. L'Art français)

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Ouvrage issu de la thèse de doctorat de l'auteur sur la caricature et la presse satirique française (1955).

261.          SIEGFRIED (André). Tableau politique de la France de l'Ouest sous la Troisième République. Armand Colin, 1913, gr. in-8°, xxviii-535 pp, 102 cartes et figures, une carte dépliante hors texte, broché, très bon état. Edition originale

            80

Ce livre paru en 1913 constitue l'un des ouvrages fondateurs de la science politique française, le premier à examiner dans une perspective scientifique le rapport entre le comportement électoral d'une région, les données de la géographie physique et humaine, et le tempérament des hommes qui l'habitent. — "Ce livre est un excellent exemple des services que la méthode géographique peut rendre à l'étude des questions de sociologie et de politique." (P. Vidal de la Blache, Annales de Géographie, 1914) — "De 31 à 38 ans, André Siegfried se consacre à l’élaboration du "Tableau politique de la France de l’Ouest sous la Troisième République" qui devient, par sa publication fin 1913 chez Armand Colin, l’acte de naissance de la science politique et de la sociologie électorale. Cette œuvre, née du positivisme de la Belle Époque, est fille de son temps en faisant fi des « frontières » entre sciences sociales – jeunes disciplines dont les règles scientifiques commencent à s’élaborer. André Siegfried emprunte ses démarches, postulats et méthodes à la géographie, la science politique, l’histoire, la sociologie et l’anthropologie, voire l’ethnologie afin d’analyser le comportement électoral observé durant les trente premières années de la IIIe République pour un Ouest politique composé de la Vendée, de la Bretagne, du Maine, de l’Anjou et de la Normandie." (Alexandre Niess, Parlement[s], Revue d'histoire politique, 2014)

262.          SIEGFRIED (André). Tableau politique de la France de l'Ouest sous la Troisième République. Armand Colin, 1913, gr. in-8°, xxviii-535 pp, 102 cartes et figures, une carte dépliante hors texte, broché, pt morceau de scotch en tête, dos en partie fendu, sinon bon état. Edition originale, bel envoi a.s. à Ed. Bonnefous

            80

Ce livre paru en 1913 constitue l'un des ouvrages fondateurs de la science politique française, le premier à examiner dans une perspective scientifique le rapport entre le comportement électoral d'une région, les données de la géographie physique et humaine, et le tempérament des hommes qui l'habitent. — "Ce livre est un excellent exemple des services que la méthode géographique peut rendre à l'étude des questions de sociologie et de politique." (P. Vidal de la Blache, Annales de Géographie, 1914) — "De 31 à 38 ans, André Siegfried se consacre à l’élaboration du "Tableau politique de la France de l’Ouest sous la Troisième République" qui devient, par sa publication fin 1913 chez Armand Colin, l’acte de naissance de la science politique et de la sociologie électorale. Cette œuvre, née du positivisme de la Belle Époque, est fille de son temps en faisant fi des « frontières » entre sciences sociales – jeunes disciplines dont les règles scientifiques commencent à s’élaborer. André Siegfried emprunte ses démarches, postulats et méthodes à la géographie, la science politique, l’histoire, la sociologie et l’anthropologie, voire l’ethnologie afin d’analyser le comportement électoral observé durant les trente premières années de la IIIe République pour un Ouest politique composé de la Vendée, de la Bretagne, du Maine, de l’Anjou et de la Normandie." (Alexandre Niess, Parlement[s], Revue d'histoire politique, 2014)

263.          STEEG (Théodore). Après les élections. Déclaration-programme du parti radical et radical-socialiste, présentée par M. Steeg, député de la Seine ... à la séance plénière du 15 juin 1910. P., Impr. Française, 1910, in-12, 22 pp, broché, bon état

            20

264.          SUERUS (R.) et E. GUILLOT. Histoire contemporaine de 1789 à nos jours. Delagrave, s.d. (1903), fort in-12, 778 pp, 38 cartes, reliure toile bleue, dos lisse avec pièce de titre basane carmin, bon état

            30

Rédigée conformément au programme de 1902 pour le Cours préparatoire à l'Ecole spéciale Militaire de Saint-Cyr.

265.          THIERRY (Jean-Jacques). La vie quotidienne au Vatican au temps de Léon XIII à la fin du XIXe siècle. Hachette, 1963, in-8°, 213 pp, notes et lexique, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

            25

"Cet ouvrage traite des dernières années du règne de Pie IX, du conclave qui a élu son successeur et de la première moitié du règne de Léon XIII (1876-1891). Sous la forme d'un « Journal » tenu par un secrétaire supposé du cardinal Joachim Pecci, qui allait devenir Léon XIII, il relate, après une introduction fort intéressante sur la situation du Saint-Siège depuis 1870, tous les faits qui ont marqué l'histoire de la cour pontificale à une époque qui suivait de près la perte du pouvoir temporel. Il expose surtout, de façon très précise, dans le texte et dans les notes, tous les rouages de cette cour, ainsi que les détails du cérémonial, et il fournit des renseignements chiffrés sur les frais du conclave, sur les revenus du Saint-Siège, etc. Il serait difficile de trouver ailleurs autant de précisions. L'auteur manifeste ici une profonde connaissance de la curie et de ses principaux membres à la fin du XIXe siècle." (Revue d'histoire de l'Église de France, 1964)

266.          TILLIER (Bertrand). Maurice Sand marionnettiste ou les « menus plaisirs » d'une mère célèbre. Tusson, Du Lérot, 1992, gr. in-8°, 240 pp, 32 pl. d'illustrations hors texte, annexes, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

            30

Le théâtre a occupé une place importante dans la vie et l’œuvre de George Sand. Ses essais sur les planches de Nohant, avant de livrer ses pièces au public parisien, sont bien connus. Mais le rôle du théâtre de marionnettes de son fils Maurice paraît trop souvent anodin. En 1847, à Nohant, Maurice Sand improvise quelques marionnettes dans du bois et des chiffons, à seule fin de divertir sa mère. En quelques années, la troupe s’agrandit considérablement. George Sand confectionne les costumes de centaines de personnages. Maurice sculpte les visages, peint les décors, bâtit les canevas des pièces et donne les représentations. Ce que la romancière baptise ses « menus plaisirs » est plus qu’une simple distraction. Maurice devient l’inspirateur de Christian Waldo, le marionnettiste de L’Homme de neige. La troupe voyage de Nohant à Paris. Elle acquiert la réputation d’une formidable attraction. Pauline Viardot, Tourgueniev, Juliette Adam, Flaubert… parmi tant d’autres, en sont les spectateurs assidus, friands d’un répertoire souvent facétieux, toujours libre. Ce livre se propose de restituer les marionnettes de Maurice Sand à l’environnement familial de Nohant, au contexte artistique et littéraire du XIXe siècle et à la tradition populaire de la marionnette à gaine. Sont aussi évoqués les multiples talents d’un dilettante devenu dramaturge, burattiniste, bricoleur génial et metteur en scène prolixe, pour la naissance d’un univers onirique, visionnaire et fantaisiste inédit.

267.          TROYAT (Henri). Nicolas Ier. Perrin, 2000, in-8°, 232 pp, 8 pl. de gravures hors texte, un tableau généalogique, 2 cartes, biblio, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état

            20

Fils de Paul Ier, le "tsar dément", et frère cadet d'Alexandre Ier, le "vainqueur de Napoléon", Nicolas Ier, (1796-1855) affirme, dès son plus jeune âge, un caractère violent et complexe. Lors de son avènement, le 14 décembre 1825, il doit réprimer dans le sang la révolte des "Décembristes", qui groupent l'élite militaire et intellectuelle du pays. Mais cette flambée de générosité libérale "à la française" laissera des traces, aussi bien dans l'esprit des foules que chez le tsar. Tout au long de sa vie, Nicolas Ier sera obsédé par l'épouvantail des désordres populaires. Soucieux de maintenir dans son intégrité l'héritage des institutions et des traditions que lui ont légué ses ancêtres, il pliera la Russie sous une discipline de fer. Son penchant pour les peines corporelles lui vaudra, dans les masses, le surnom de "Nicolas le bastonneur". Victime de sa rigueur, Nicolas Ier, qui a voulu être non seulement le gendarme de la nation russe, mais le gendarme de toute l'Europe, doit se résoudre à la faillite de ses ambitions hégémoniques et meurt, désabusé. Malgré ces derniers échecs, son image de tyran-patriote hantera les maîtres successifs d'un pays qu'il est impossible de comprendre sans se référer, à tout moment, aux lointains soubresauts de son histoire.

268.          TURQUET (Jean-Baptiste). Souvenirs d'un brigadier de hussards (1870-1871). P., Imp. Lahure, 1913, in-8°, (10)-327 pp, lettre-préface du Cdt de Partouneaux, broché, dos lég. abîmé, bon état (ouvrage couronné par l'Académie française). Rare

            100

"Intéressante contribution à l’histoire de la cavalerie française à l’armée de la Loire et à celle de l’Est." (Mennessier de La Lance)

269.          WEBER (Eugen). La Fin des terroirs. La modernisation de la France rurale (1870-1914). Fayard, 1984, fort in-8°, 843 pp, traduit de l'anglais, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

            30

La modernisation tardive de la paysannerie française : le livre d’Eugen Weber fit, à l’époque de sa parution, l’effet d’une bombe : contrairement à ce que l’on croyait jusqu’alors, la France rurale était longtemps restée prisonnière de coutumes, de traditions, de cultures routinières et de particularismes locaux. La modernisation de cette France rurale fut très tardive : l’auteur la date des dernières années du XIXe siècle. Ce n’est qu’avec la troisième République qu’on transforma les paysans en Français, pour reprendre le titre original de ce livre. Ce livre, devenu un classique, fait revivre un monde disparu celui des ruralités particularistes, d’une vie quotidienne vouée à la répétition, de modes de vie routiniers scandés par d’innombrables rituels, où l’on parle une multiplicité de dialectes et de patois, où les principales distractions sont les veillées et les chansons. — Voici un portrait saisissant, nouveau, étrange du paysan français du XIXe siècle. Etrange en effet, et étranger, ce "sauvage" couchant dans des huttes sur des bottes de fougère, largement illettré, ignorant le système métrique, la monnaie et la langue française, parfois même le plus grand pays au-delà du sien. Les proverbes – ce livre en fourmille –, les chansons et les contes populaires, les témoignages des contemporains – fonctionnaires, magistrats, prêtres, militaires, instituteurs, touristes – constituent la palette de l'historien Eugen Weber. L'un des bénéfices de son approche est de faire apparaître le fossé qui sépare la France des villes de la France des campagnes, et la diversité de ces dernières. Fiction d'une nation une et indivisible, qui ne fut réalisée qu'au XXe siècle. La communauté paysanne n'est pas une non plus. De notables différences existent entre les paysans bretons et ceux du Limousin, de l'Ardèche, des Alpes, du Morvan, des Pyrénées, entre les parlers, les coutumes, l'alimentation, l'habitat, les modes de cultures... Autant de chapitres encore sur les fêtes et les veillées, la religion, l'émigration, la criminalité et la nuptialité, les communications et la politique, les foires et les marchés, la circulation des nouvelles... Une foison de détails tantôt saugrenus, tantôt monstrueux, insoupçonnés. Weber fait renaître, ce monde disparu. Car le "sauvage" s'est urbanisé, civilisé, policé. Il a gagné les villes, parce que c'est là qu'on peut gagner sa vie ; et les modes des villes l'ont gagné à leur tour. Les grandes peurs, les anciennes croyances, la misère, les maladies ont reculé. Comment ce monde est-il passé de son isolement à l'ouverture sur l'extérieur, d'une économie de subsistance à une économie de marché, de l'usage de la langue locale à celui de la langue officielle ? Weber analyse les facteurs de changement : la francisation de la France.

270.          ZAIDMAN (Pierre-Henri). Emile Victor Duval (1840-1871). Un héros du XIIIe arrondissement, Ouvrier fondeur, Général de la Commune de Paris. P., Editions Dittmar, 2006, in-8°, 377 pp, préface de Marcel Cerf, avant-propos d'Alain Dalotel, 17 pages de photos et fac-similés, documents en annexe, broché, bon état. Ouvrage tiré à 200 exemplaires seulement. Epuisé

            40

La première biographie de cet acteur important des débuts de la Commune. — "Je note l’importance du travail exemplaire de P.-H. Zaidman sur Emile Duval. Ce n’est pas, en dépit d’un titre accrocheur, une biographie héroïque, mais une mise au point très neuve sur la situation dans le XIIIe arrondissement, de février à la mort de Duval, le 4 avril." (Jacques Rougerie) — Emile Victor Duval, né à Paris en 1840, mort fusillé au Petit-Clamart le 4 avril 1871 est un acteur important des débuts de la Commune de Paris. Ouvrier fondeur en fer, il était doué d’une nature ardente et plein d’un dévouement absolu, aveugle, à la cause révolutionnaire, à laquelle il consacra son existence et jusqu’à sa vie. Ce fut lui qui organisa la célèbre grève des ouvriers fondeurs. Il fut délégué par les grévistes à Londres, auprès du conseil de l’Internationale, dont il obtint d’importants subsides, qui permirent aux ouvriers de tenir longtemps tête à leurs patrons. Duval fut aussi envoyé par les ouvriers fondeurs à la chambre fédérale, qu’il dut d’être impliqué dans le procès de 1870, dirigé contre l’Association. Il est condamné à deux mois de prison au 3e procès de l'Internationale. Il est libéré par la proclamation de la République le 4 septembre 1870. Il est délégué au Comité central républicain des Vingt arrondissements et participe aux mouvements insurrectionnels du 31 octobre 1870 et du 22 janvier 1871, contre le Gouvernement de la Défense nationale. Sans succès il est candidat socialiste révolutionnaire aux élections du 8 février 1871 à l'Assemblée Nationale. Pendant le soulèvement du 18 mars il se rend maître d'une grande partie de la rive gauche de Paris et de la Préfecture de police. Le 26 mars il est élu au Conseil de la Commune par le XIIIe arrondissement, il siège à la commission militaire et à la commission exécutive. Le 3 avril 1871, il est nommé général de la Commune. Contre son gré, sous la pression des gardes nationaux il lance avec Théophile Ferré et Émile Eudes, l'offensive désastreuse en direction de Versailles. Arrêté sur le plateau de Châtillon, il est fusillé au Petit-Clamart, le 4 avril 1871, sur ordre du général Vinoy.

271.          ZAIDMAN (Pierre-Henri). Francs-tireurs et gardes nationaux au combat. Septembre-octobre 1870 dans l'Ouest. P., Editions Saint Honoré, 2016, in-8°, 544 pp, annexes, biographies, broché, couv. illustrée, bon état

            50

Septembre 1870, alors que l'armée française est en déroute et que les troupes régulières se réorganisent, les gardes nationaux et francs-tireurs surgissent un peu partout infligeant des pertes à l'ennemi, certes peu importantes, mais suffisantes pour que l'état-major allemand décide de les éradiquer en intimidant, si nécessaire, les populations civiles qui les soutiennent. C'est ainsi que le 18 octobre 1870, dans une petite ville tranquille d'Eure-et-Loir, Châteaudun, 1200 francs-tireurs, gardes nationaux et sapeurs-pompiers, dépourvus de cavalerie et d'artillerie, affrontent une demi-journée durant, 6500 hommes de la 22e division d'infanterie allemande dans un combat inégal et symbolique, infligeant des pertes infimes à l'ennemi, mais dont la mémoire et le souvenir sont restés vivants partout dans le pays.

272.          ZAIDMAN (Pierre-Henri). Le combat de Châteaudun : 18 octobre 1870. L'Harmattan, 2023, in-8°, 279 pp, annexes, sources et biblio, broché, couv. illustrée, bon état (livre neuf)

            28

Août-septembre 1870, alors que l'armée française est en pleine déroute et que les troupes régulières tentent de se réorganiser, les gardes nationaux et francs-tireurs surgissent un peu partout infligeant des pertes à l'ennemi, certes peu importantes, mais suffisantes pour que l'état-major allemand décide de les éradiquer en intimidant, si nécessaire, les populations civiles qui les soutiennent. Le 18 octobre 1870, dans une petite ville tranquille d'Eure-et-Loir, Châteaudun, 1.200 francs-tireurs, gardes nationaux et sapeurs-pompiers, dépourvus de cavalerie et d'artillerie, affrontent une demi-journée durant, 6.500 hommes de la 22e division d'infanterie allemande dans un combat inégal et symbolique, infligeant des pertes infimes à l'ennemi mais dont la mémoire et le souvenir sont restés vivants partout dans le pays. Pourquoi et comment est-ce arrivé ? C'est ce que ce livre tente d'expliquer en s'appuyant sur de nombreuses sources éparpillées dans les centres d'archives et les bibliothèques. C'est ainsi qu'une poignée de francs-tireurs et de gardes nationaux, malgré eux, sont entrés dans l'Histoire précédant les Jean Moulin, les Charles Tillon, les Gabriel Péri et tous les autres.

273.          ZAIDMAN (Pierre-Henri). Lucien Félix Henry. Colonel de la Commune, condamné à mort et artiste australien. Chez l'Auteur, Editions du Baboune, 2000, in-4°, 89 pp, 8 illustrations dont un portrait, documents en annexe, sources, broché, couv. illustrée, bon état

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Passionnante étude sur un acteur peu connu de la Commune de Paris. Condamné à mort pour commandement de "bandes armées" pendant la Commune, Henry fut gracié et sa peine commuée en déportation. Arrivé au bagne de Nouvelle-Calédonie en 1873, il entreprend des études artistiques. Amnistié en 1879, il part pour l'Australie où il devient un artiste reconnu...

274.          ZÉVAÈS (Alexandre). Jean Jaurès. (Avec une lettre de J. Jaurès à l'auteur). La Clé d'or, 1951, in-12, 333 pp, biblio, index, broché, bon état

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"C'est la troisième vision que Zévaès nous offre de Jaurès, et sans doute la plus proche de la vérité." (Madeleine Rebérioux, Le Mouvement social, 1962) — "Avocat et député, Alexandre Zévaès avait appartenu dès avant la Première Guerre au mouvement socialiste, dans lequel il était devenu influent, d’abord aux côtés de Guesde, ensuite de Jaurès. Proche de Marcel Déat pendant la Seconde Guerre, il collabora à L’Œuvre y tenant une rubrique d’histoire. Dans le contexte de l’Occupation, il paraissait bien singulier qu’il publiât un livre consacré à Jaurès, présenté comme un apôtre du rapprochement franco-allemand (“Un apôtre du rapprochement franco-allemand, Jean Jaurès”, 1941). Jaurès cautionnant en quelque sort le collaborationnisme, il fallait y penser ! Les options de Zévaès pendant l’occupation ne semblent pas lui avoir causé de préjudice, car dès 1945 il reprenait l’édition de ses écrits. En 1951, mine de rien, il publia une nouvelle biographie de Jean Jaurès. En début du livre figurait la liste d’une cinquantaine de publications de sa main, sans que son faux-pas de 1941 n’y fût mentionné !" (Andries Van den Abeele)

 

De 1914 à nos jours

 

275.          ALAIN (Emile-Auguste Chartier, dit). Les Cent Un Propos d'Alain. (2e série). P., Edouard Cornély, 1910, in-8°, 236 pp, broché, couv. lég. salie, sinon bon état. Edition originale

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Professeur de philosophie à Rouen, venu au journalisme à l'occasion des tumultes de l'affaire Dreyfus, c'est en 1906 qu'Alain commença à publier ses "Propos" dans la "Dépêche de Rouen", adoptant bientôt, après quelques hésitations, la formule du court article quotidien. Au moment de son engagement, en septembre 1914, il avait déjà écrit pour la "Dépêche" quelque 3000 propos. Rédigés dans un langage simple et concis, non dénué d’humour, ces chroniques inspirées par l’actualité et les événements de la vie quotidienne illustrent une pensée originale, positive et pratique, profonde et rigoureuse, et constituent l’une des œuvres les plus attachantes du XXe siècle. Ces “Cent un propos” furent publiés en cinq séries de 1908 à 1928, cette 2e série étant peu courante.

276.          ALBARET (Céleste). Monsieur Proust. Souvenirs recueillis par Georges Belmont. Laffont, 1973, gr. in-8°, 455 pp, 32 pl. de photos et documents hors texte, qqs fac-similés, index, broché, couv. illustrée à rabats, dos lég. passé, bon état (Coll. Vécu). Première édition (achevé d'imprimer du 31 août 1973)

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Le témoignage bouleversant de la confidente de Marcel Proust. — Céleste Albaret fut la gouvernante et l'unique confidente de Marcel Proust pendant les huit années où il écrivit son chef-d'oeuvre – elle est d'ailleurs une des clefs du personnage de Françoise dans La Recherche. Jour après jour elle assista dans sa vie, son travail et son long martyre, ce grand malade génial qui se tua volontairement à la tâche. Après la mort de Proust en 1922, elle a longtemps refusé de livrer ses souvenirs. Puis, à quatre-vingt-deux ans, elle a décidé de rendre ce dernier devoir à celui qui lui disait : "Ce sont vos belles petites mains qui me fermeront les yeux." Par rapport aux centaines de livres publiés sur lui, ce que ce témoignage capital apporte, c'est l'image, unique de vérité, d'un Proust sortant de la plus fidèle des mémoires, celle du cœur, pour revivre parmi nous.

277.          ANDERS (France). Jacques Copeau et le Cartel des Quatre. A. G. Nizet, 1959, in-8°, 340 pp, biblio, index, broché, bon état, envoi a.s.

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Jacques Copeau (1879-1949), est une personnalité d'importance majeure dans le monde intellectuel et artistique français de la première moitié du XXe siècle. Critique de théâtre pour plusieurs journaux parisiens, il participe à la création de La Nouvelle Revue française en 1908, avec des amis écrivains tels que André Gide et Jean Schlumberger. Il fonde le théâtre du Vieux-Colombier en 1913, qu'il dirige pendant plusieurs années, puis monte une école d'art dramatique en réaction à l'enseignement prodigué au Conservatoire. Le théâtre français du XXe siècle est marqué par la pensée de Copeau. Albert Camus déclare ainsi : « Dans l'histoire du théâtre français, il y a deux périodes : avant et après Copeau ». Louis Jouvet, l'un des plus proches collaborateurs de Copeau, resté à ses côtés jusqu'en 1922 comme metteur en scène et acteur, est devenu l'un des plus importants directeurs français du XXe siècle. Avec Gaston Baty, Georges Pitoëff, et Charles Dullin, il a fondé le Cartel des Quatre en 1927, visant à soutenir les offres de chacun et, surtout, à l'élévation de la qualité de la scène parisienne dans la tradition de Copeau.

278.          Anonyme. La Guerre a commencé en Grèce. Il faut faire cesser l'intervention américaine. P., Comité Français d'Aide à la Grèce Démocratique, s.d (1949), in-8°, 8 pp, broché, bon état

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279.          ARLETTY. La Défense. La Table Ronde, 1971, in-8°, 237 pp, 8 pl. de photos hors texte, un fac-similé, broché, couv. illustrée, bon état. Edition originale dont il n'a pas été tiré de grands papiers

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Actrice mythique du théâtre et du cinéma français, Léonie Bathiat alias Arletty (1898-1992) a traversé ce trouble XXe siècle en le ponctuant d'une verve et d'une gouaille, elles aussi, passées à la postérité. Rien ne prédisposait la jeune fille – née à La Défense, le quartier ouvrier de Courbevoie – à brûler les planches de la capitale, ni à devenir l'égérie de Jeanson, de Prévert et Carné, le célèbre duo du septième art, avec lequel elle tournera deux chefs-d'œuvre, Les Visiteurs du soir, et Les Enfants du paradis. Dans ses mémoires, entre confidences et malice, l'actrice nous invite à redécouvrir les coulisses de son existence. S'y croisent pêle-mêle, Jean Gabin, Marcel Aymé, Sacha Guitry, Louis-Ferdinand Céline, Léon Trotsky, Jean Genet, qui tous – sans exception – tombèrent sous le charme de cette inoubliable "gueule d'atmosphère".

280.          ASSELAIN (Jean-Charles). Histoire économique du XXe siècle. La réouverture des économies nationales (1939 aux années 1980). Presses de la FNSP et Dalloz, 1995, in-8°, 482 pp, tableaux, notes bibliographiques, biblio, index, broché, surlignures stabilo sur 33 pages, sinon bon état

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En 1989, la chute des régimes communistes en Europe de l'Est met fin au "Conflit du siècle" entre capitalisme occidental et socialisme de type soviétique. La réaction contre l'emprise économique de l'État s'étend, depuis quinze ans, à la plus grande partie du monde. Singularité de la "grande crise" des années 1970 et 1980 : loin de mettre en cause, comme celle des années 1930, la survie du capitalisme, elle favorise un retour en force des valeurs libérales. Le présent ouvrage s'efforce de cerner les enjeux actuels, en les replaçant dans une perspective historique. Après 1945, la croissance économique occidentale prend un nouvel élan, infligeant le démenti le plus net aux thèses "stagnationnistes" de l'entre-deux-guerres. À l'origine de ce nouveau départ, deux faits majeurs : l'implication directe de l'État dans les rouages de l'économie mixte, et la priorité attribuée, dès la fin de la guerre, à la reconstruction de l'économie internationale. La pression de la concurrence s'exerce, en économie ouverte, avec plus de force que jamais. Le rôle de l'État n'est plus, dès lors, de soutenir une demande globale déficiente, mais de contribuer activement à une insertion internationale réussie. La hiérarchie des économies capitalistes reflète de plus en plus visiblement leurs performances à l'exportation, tandis que se confirme l'échec des tentatives d'industrialisation en économie fermée, à l'Est et dans le Tiers Monde. La rupture des années 1970, contrairement aux crises du passé, laisse persister la tendance de fond à l'internationalisation des économies, pour le meilleur et pour le pire. La conversion à une stratégie de croissance ouverte, accompagnée, comme aujourd'hui en Europe de l'Est, par un brusque désengagement de l'État, ne réserve-t-elle pas de sérieux mécomptes ? Et n'a-t-on pas atteint, depuis vingt ans, le seuil où l'accentuation des inégalités et l'instabilité des rapports internationaux se retournent contre le dynamisme de la croissance mondiale ?

281.          BELLANGER (Emmanuel). La mort, une affaire publique. Histoire du syndicat intercommunal funéraire de la région parisienne. Editions de l'Atelier, 2008, gr. in-8° carré, 285 pp, préface de Dominique Adenot, nombreuses illustrations et photos, chronologie, sources, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

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Au tournant des XIXe et XXe siècles, la mort est devenue une affaire administrative, politique, financière et technique. L'activité funéraire donne lieu à un mouvement de professionnalisation, celle des croque-morts à l'évidence, mais également celle des élus locaux. Sous la République, c'est en effet au maire qu'incombe la responsabilité de veiller à l'application des politiques funéraires. De la Pompe au cimetière, en passant par les crématoriums et les chambres funéraires, le magistrat municipal est placé à l'avant-garde du respect de la décence publique et de la laïcité. Sous la pression démographique, il se convertit en un administrateur averti, garant de la cohésion sociale des petites patries communales. Dans la France urbaine, pouvoir inhumer ses morts devient une exigence absolue. La loi du 28 décembre 1904 sur le monopole communal du service public des pompes funèbres consacre la responsabilité des édiles dans la gestion de la mort. En banlieue, les élus se lancent dans une dynamique de mutualisation de leur prérogative pour mieux défendre leur intérêt face à l'entreprise la plus puissante du marché, les Pompes funèbres générales (PFG). Ils créent en 1905 le Syndicat intercommunal des pompes funèbres, le SIFUREP, une organisation fédérant aujourd'hui 72 communes et couvrant un territoire de 2,8 millions d'habitants. Ce livre donne à découvrir l'invention et l'institutionnalisation d'une politique publique méconnue. Il révèle une nébuleuse d'acteurs publics et privés disposés à s'entendre pour mieux administrer et satisfaire les besoins de leurs contemporains. Il croise l'histoire de ce syndicat avec l'histoire de la régie funéraire de la capitale, de ses nécropoles extra-muros et des cimetières intercommunaux suburbains. Il rassemble enfin des portraits, des témoignages et surtout une iconographie inédite représentant, sur plus d'un siècle, les obsèques de personnalités qui ont marqué l'histoire de l'agglomération parisienne. — "Cette contribution notable à l'histoire des services publics constitue un évident apport pour qui s'intéresse à la maîtrise de l'espace public de la banlieue. Une annexe de l'ouvrage rappelle utilement comment les cimetières parisiens extra-muros ont « colonisé » la banlieue des années 1880 aux années vingt. (...) Emmanuel Bellanger affirme d'entrée de jeu avoir voulu écrire une histoire de la mort comprise comme « une affaire publique ». Elle l'est, en fait, à plus d'un titre, en ce qu'elle implique des politiques et des services publics mais également une emprise sur l'espace qui l'est aussi. Ce travail est donc à mille lieux d'une histoire qui relèverait de l'ordre du privé et de la sphère des émotions. Mais ces choix historiographiques affirmés ne sauraient dissimuler la grande attention qu'Emmanuel Bellanger prête simultanément aux pratiques sociales et culturelles. Dans le droit fil des travaux de Maurice Agulhon, maintes fois cités, il montre comment le maire devient le « patron laïc des manifestations commémoratives et des appropriations publiques de la mort ». Cet aspect est tout particulièrement mis en évidence par une riche iconographie inédite qui donne à voir les processus de rationalisation et de démocratisation des obsèques, si l'on entend par là la disparition d'un apparat propre à souligner la distinction sociale, en privilégiant les obsèques d'élus, propres à rassembler le « village municipal » autour de la figure du maire disparu. Ces images font apparaître les modifications des attitudes individuelles dans la ville, les espaces du deuil et leurs mutations. Elles montrent que les municipalités communistes, qui participent d'habitus communs qu'elles ont puissamment contribué à générer, n'en conservent pas moins une spécificité dès lors qu'il s'agit, pour elles, de rendre hommage à leurs élus disparus, honorés selon des modes spécifiques. L'excellente chronologie des politiques de la mort résume utilement l'émergence et la succession de mesures nées des interactions entre l'histoire des sensibilités, les mutations quelle autorisent en matière d'appropriation de l'espace public et la chronologie politique dans son acception étroite. En restituant à cette « affaire publique » qu'est la mort un tour ordinaire dont on l'affuble rarement, Emmanuel Bellanger livre là des pages inattendues et du plus grand intérêt, propres à réinscrire l'histoire de la sphère privée au cœur de multiples tensions d'ordre public." (Danielle Tartakowsky, Le Mouvement social, 2011)

282.          BEN GOURION (David). Ben Gourion parle. Stock, 1971, in-8°, 244 pp, présenté par Thomas R. Bransten, 8 pl. de photos hors texte, chronologie, broché, couv. illustrée, bon état

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"Malgré plusieurs inexactitudes dans la chronologie, ces réflexions de Ben Gourion enregistrées par un de ses disciples, ont un intérêt évident. Le lecteur sera impressionné par la passion du héros, nourrie de la Bible, et singulièrement de la Torah (Pentateuque) et du prophète Isaïe. Il glanera également des témoignages vécus sur le rôle des juifs, immigrés en Palestine ou repliés en Egypte, dans la première guerre mondiale, sur les relations entre le sionisme et les Turcs, sur les conséquences de la déclaration Balfour et du mandat britannique, sur les réactions des Arabes de Palestine et sur la formation de la future armée israélienne, sur la fondation de la Histadrout et l'opposition du "révisionniste" Jabotinsky, sur le plan de partage, enfin, et les guerres israélo-arabes. Le dernier chapitre, intitulé "La paix", renferme un plaidoyer face aux Arabes, et un éloge de la situation des Arabes en Israël. Bref, l'ouvrage entier a pour but de justifier, par des arguments humanistes et bibliques, non seulement la renaissance du peuple d'Israël dans un Etat d'Israël, mais aussi les comportements politiques des gouvernements israéliens depuis 1948 jusqu'au printemps 1969." (Revue française de science politique, 1972)

283.          BÉRARD (Armand). Un ambassadeur se souvient. II : Washington et Bonn, 1945-1955. Plon, 1977, in-8°, 618 pp, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

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Dans ce deuxième volume de ses Mémoires, Armand Bérard relate comment, à notre ambassade à Washington, puis à notre haut-commissariat de Bonn, il vécut les heures de fièvre de la guerre froide. Son témoignage apporte un éclairage précieux sur l'Europe et les rapports franco-allemands. On se représente difficilement aujourd'hui les sentiments qui animaient alors les hommes mêlés à ces événements. S'appuyant sur des notes prises quotidiennement, le témoignage d'Armand Bérard est un miroir fidèle des événements souvent dramatiques qu'il a rencontrés au long de sa carrière diplomatique.

284.          BÉRAUD (Henri). Emeutes en Espagne. Editions de France, 1931, in-12, xii-276 pp, reliure demi-toile rouge à coins, pièce de titre toile rouge, tranche mouchetée, bon état

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Henri Béraud alors grand reporter vedette de Gringoire couvre en hiver 1930 les émeutes qui ont conduit le roi d'Espagne à abdiquer en 1931 et qui ont amené l'avènement de la République. Ses articles, enlevés et fort bien documentés, restent un parfait exemple de journalisme littéraire. — "Si l'on pouvait expliquer logiquement les derniers événements d'Espagne, nul ne saurait le faire mieux que ce « reporter » de grande classe qu'est Béraud. Son livre, composé avant la révolution espagnole, garde en toutes ses pages une saveur d'actualité, une opportunité que tout autre aurait bien pu perdre à la lueur des derniers bouleversements. La question agraire notamment, si dédaignée par la royauté et dont la crise a pesé si lourdement sur l'évolution actuelle du pays, est magistralement expliquée par l'écrivain qui sait voir, qui a vu et qui a su rendre les éléments essentiels du problème. De même pour l'action politique de l'armée, la carence des chefs des anciens partis, les rayons et les ombres d'une monarchie finissante qui ne pouvait se sauver qu'en brisant radicalement avec le passé. Deux points essentiels me semblent avoir été omis dans cette enquête vivante et d'un ton si juste que les Espagnols eux-mêmes ne pourront s'offenser de certaines conclusions de l'auteur : la question catalane, la politique et l'attitude du clergé espagnol. Béraud n'a pas eu d'ailleurs la prétention de tout dire ; il sait avec quelles précautions il sied de parler de nos voisins. Ce qu'il en dit est d'une justesse, d'une alacrité, d'une clairvoyance entraînante dont on doit le louer sans réserves." (Jean Camp, La Quinzaine critique des livres et des revues, 1931)

285.          BERTRAND-CADI (Jean-Yves). Le colonel Chérif Cadi. Serviteur de l'Islam et de la République. P., Maisonneuve & Larose, 2005, gr. in-8°, 269 pp, préface de Jacques Frémeaux, 8 pl. de photos hors texte, biblio, bon état

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L'auteur retrace le parcours de son aïeul Hadj Cherif Cadi, modeste berger des environs de Souk Ahras, devenu le premier polytechnicien algérien, qui fut à la veille du second conflit mondial une personnalité marquante de la société algérienne de l'entre-deux-guerres. Officier d'artillerie, il participa en 1916, en même temps que T. E Lawrence, à la lutte contre les Turcs installés au Hedjaz. Au cours de cette expédition militaire à laquelle participaient de nombreux militaires algériens, Cadi n'eut de cesse de s'interroger sur l'évolution de l'Islam. En parallèle, l'auteur décrit l'Algérie en marche vers son indépendance et analyse les difficultés d'insertion des rares officiers algériens dans la société militaire au début du XXe siècle.

286.          BIARD (Roland). Histoire du mouvement anarchiste 1945-1975. Galilée, 1976, in-8°, 313 pp, notes, biblio, broché, couv. à rabats, trace d'humidité ancienne sur la couv., sinon bon état

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L’anarchisme, en France et dans le monde, avait connu son âge d’or dans le premier tiers de XXe siècle. Après les grands théoriciens, après les partisans de l’action directe et les anarcho-syndicalistes d’avant 1914, Nestor Makhno et Buenaventura Durruti soulevèrent en son nom villes et campagnes. Mais les deux grands conflits mondiaux, le monopole bolchevik de la Révolution, la lente montée des réformistes semblaient avoir marqué les étapes d’une disparition inévitable. Mai 68 vint bouleverser un monde figé, rappelant soudain les notions oubliées du spontanéisme et de l’auto-organisation. La réapparition en force du drapeau noir aux côtés des rouges étendards remettait en cause un rapport des forces jusqu’ici apparemment irréversible ; face à un monde en crise, face à des solutions de rechange bâtardes et suicidaires, l’idée anarchiste est venue imprégner de plus en plus la pensée révolutionnaire. Roland Biard étudie ici le mouvement anarchiste organisé à travers ses controverses et ses polémiques, organisation par organisation. Richement documenté, c’est le premier ouvrage traitant de la période contemporaine.

287.          BLUM (Léon). L'Œuvre de Léon Blum (1914-1928) : L'entrée dans la politique active. Le Congrès de Tours. De Poincaré au cartel des gauches. La réforme gouvernementale. Albin Michel, 1972, in-8°, xvi-586 pp, introduction de Robert Verdier, une photo de Léon Blum, Vincent Auriol, Séverac et Bracke vers 1924 en frontispice, index, broché, bon état

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288.          BROCHE (François). Maurice Barrès. Biographie. JCLattès, 1987, gr. in-8°, 558 pp, 8 pl. de photos hors texte, biblio, index, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

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Nul mieux que Barrès n'aura incarné ce qu'on a appelé "l'esprit-fin-de-siècle". Boulangiste, anarchiste, anti-dreyfusard, nationaliste, il fut le maître à penser d'une génération. Contrairement à l'image réductrice qu'on nous en a souvent laissée, l'homme s'est révélé tout au long de sa vie d'une particulière complexité due à la richesse d'un tempérament qui a toujours cherché à demeurer un homme libre, titre d'un de ses livres de jeunesse. Cette biographie insiste sur de nombreux aspects méconnus de Barrès : son ascendance auvergnate à côté de sa filiation lorraine, son amitié avec Guaita, sa passion romantique de l'Orient, ses inclinations païennes, son combat en faveur de la restauration des églises, son action en faveur des laboratoires scientifiques... Ce portrait est une redécouverte insolite d'un écrivain qui fut une des gloires de son temps.

289.          BRONSARD (Marie). Une traversée slave du siècle : Souvenirs de Catherine Pillet-de Grodzinska, recueillis et mis en forme par Marie Bronsard. Pézenas, Domens, 2002, in-8°, 189 pp, 15 cartes ou croquis, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s. de la fille de Catherine Aleksandrovna Pillet-de Grodzinska. On joint la traduction d'un article paru dans la "Pensée Russe" à la mémoire de Catherine Aleksandrovna Pillet-de Grodzinska (3 feuillets A4)

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En 1996, Marie Bronsard a recueilli et mis en forme des épisodes de la vie d'Ekaterina Alexandrovna von Grodzinska, bibliothécaire, amoureuse de tous les livres, d'origine ukrainienne, née à Saint-Pétersbourg, venue à Paris dans les années 30, via la Pologne et Berlin. Elle raconte ses souvenirs d'enfance en Ukraine, sa famille, ses amis, sa découverte de la France, sa vision de la Seconde Guerre mondiale... Un témoignage fort.

290.          BROUÉ (Pierre). Les trotskystes en Union soviétique (1929-1938). P., Institut Léon Trotsky, 1980, gr. in-8°, 191 pp, numéro 6 des "Cahiers Léon Trotsky", 7 photos, repères chronologiques, broché, bon état

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Numéro 6 des "Cahiers Léon Trotsky" consacré aux trotskystes en Union soviétique. L'étude de Pierre Broué (61 pp) est suivie de 125 pp de documents. "Si les trotskystes avaient été des « sectaires » impénitents ou des « rêveurs » utopistes, coupés de la réalité, croit-on vraiment qu'il aurait été nécessaire, pour venir à bout de leur existence – qui était en elle-même déjà une forme de résistance – de les massacrer jusqu'au dernier à Vorkouta ? Sur les millions de détenus libérés des camps de concentration après la mort de Staline, (...) les trotskystes survivants peuvent se compter sur les doigts d'une seule main ? Est-ce vraiment par hasard ?"

291.          BUCHARINE (N.) [Nikolaï Boukharine]. Le Programme des Communistes (Bolchéviki). S.l., Edition des Jeunesses socialistes romandes, s.d. (v. 1919), in-8°, 86 pp, broché, bon état

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"Programma kommunistov (bol’ševikov)" est publié à Moscou et dans de nombreux lieux en 1918. D'après le biographe de Boukharine Ignat Efimovitch Gorelov, l'édition russe avait paru en mai 1918. L’édition suisse est parue sous le titre « Le programme communiste » (par « N. Bucharine »). Cette édition est indiquée par W. Hedeler en 1919 [WH 364], mais elle semble être parue en 1918, à La Chaux de Fonds et non à Paris, comme c’est écrit dans la bibliographie, édité par la Bibliothèque des Jeunesses socialistes romandes.

292.          COGELS (Freddy). Souvenirs d'un diplomate. Du gâteau avec les duchesses ? Bruxelles, Hervé Douxchamps, 1983, in-8°, 312 pp, 16 pl. de photos hors texte, broché, bon état

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"Ces Souvenirs d'un diplomate fourmillent d'anecdotes et témoignent de la carrière bien remplie, de 1936 à 1972, d'un diplomate belge à la forte personnalité. Les historiens de la diplomatie belge et des relations extérieures de la Belgique y glaneront des informations au fil des pages. Tout au début de sa carrière, en 1936, Freddy Cogels exerça pendant cinq mois la fonction de secrétaire de cabinet de Spaak. Il en garde l'image d'un ministre partisan. Au début de la guerre, il se trouvait à Bruxelles et raconte l'effervescence dans laquelle vécut alors le Département des Affaires étrangères. Durant l'exode, il accompagna le gouvernement en France, avant de revenir en Belgique où il rédigea pendant l'occupation, des bulletins d'information fondés sur la presse. Les nominations de Cogels à l'étranger lui permettent de témoigner, entre autres pays, sur la Pologne de 1937-1938, sur la période troublée de 1945-1948 en Tchécoslovaquie, sur l'Allemagne occupée où il traita, à Francfort, des relations économiques de la Belgique de 1948 à 1951. Notons encore que, comme inspecteur des postes diplomatiques, il eut l'occasion de voyager au Congo en 1960, peu avant l'indépendance et qu'il connut, en 1961, les réactions brutales de l'étranger à l'assassinat de Lumumba : plusieurs ambassades belges furent attaquées, à Moscou, Belgrade, Paris et au Caire, où l'on tenta même d'assassiner l'ambassadeur de Belgique." (Chr. Somerhausen, Revue du Nord, 1985)

293.          COHN-BENDIT (Daniel). Le Gauchisme, remède à la maladie sénile du communisme. Seuil, 1968, in-8°, 270 pp, broché, bon état

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"Par le choix des documents cités et l'absence de toute prétention à l'originalité théorique, ce livre tient plus qu'il ne promet et nous apprend davantage sur le « communisme utopique » que l'ouvrage d'Alain Touraine, « Le mouvement de mai ou le communisme utopique »." (Maximilien Rubel, Revue française de sociologie, 1969)

294.          COHN-BENDIT (Daniel). Le Grand Bazar. Entretiens avec Michel Lévy, Jean-Marc Salmon, Maren Sell. Belfond, 1975, in-8°, 192 pp, broché, couv. illustrée d'une photo de Cohn-Bendit devant un CRS (par Gilles Caron), bon état

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"Voici le second livre du bondissant rouquin de Nanterre, après “Le gauchisme, remède à la maladie sénile du communisme” (Seuil, octobre 1968). Dans ce “Grand Bazar”, Cohen-Bendit dresse le bilan de sept ou huit années de militantisme multiforme après mai 68 : le séjour en Israël, dont il critique l’idéologie raciste, une expérience au cinéma avec Godard, les communes de Berlin et de Francfort, l’action du groupe « Revolutionärer Kampf » à l’usine d’Opel de Rüsselsheim, le stage au jardin d’enfants de l'université de Francfort. Toujours, cependant, Cohn-Bendit dépasse l’expérience précise où il est engagé pour nous livrer ses considérations sur la société industrielle, qu’elle soit capitaliste ou communiste, et sur les perspectives d’avenir que propose son gauchisme antiautoritaire. C’est précisément cet antiautoritarisme allant de pair avec une vision presque béatifique d'une humanité dégagée des contraintes qui donne toute sa chaleur à ce témoignage: « Quand je rêve à un pays socialiste, je me vois accueilli par un groupe pop, une fête vraiment populaire, où je sentirai que les gens vivent autrement. Mais la réalité des pays de l’Est ne donne envie a personne de devenir communiste, de changer de système ». Il s'agit de formuler quelque chose de nouveau, afin d’opérer un dépassement de la société moderne et une libération totale de l’homme..." (Luc Meunier-Mailloux, Le Devoir)

295.          Collectif. Mai-Juin 1968. Souvenirs de militants ouvriers. Lutte Ouvrière, 2018, in-8°, 543 pp, nombreuses photos, reproductions d'affiches et fac-similés dans le texte et sur 16 pl. en couleurs hors texte, broché, couv. illustrée, bon état

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Mai-Juin 1968 a été la plus vaste grève générale que le pays ait connue. Les jeunes travailleurs de toute une génération se sont politisés. Ils découvraient la force extraordinaire de leur classe. Le drapeau rouge et L’Internationale tenaient le haut du pavé, et une partie de ces jeunes se tournaient vers les idées révolutionnaires. Acteurs de cette explosion sociale, plusieurs dizaines d’entre eux, militants du groupe trotskyste Voix ouvrière, ancêtre de Lutte ouvrière, témoignent ici. D’Arlette Laguiller, employée au Crédit Lyonnais, à Paul Palacio, ouvrier à Renault-Billancourt ; de Georges Kvartskhava, ouvrier à Peugeot Sochaux, à Danielle Riché, aide-chimiste à Rhône-Poulenc ; d’Antonio Vasconcelos, électricien sur le chantier de Jussieu à Paris, à Anne-Marie Laflorentie, ouvrière dans une scierie du Tarn-et-Garonne, ces militants ouvriers racontent leur grève de mai-juin 1968. Contre les patrons, contre le pouvoir gaulliste, et souvent malgré les appareils de la CGT et du PCF. Elles et ils avaient alors 18, 20 ou 30 ans. Mai-Juin 1968 a contribué à forger leurs convictions communistes et révolutionnaires. Cinquante ans après, toutes et tous les ont gardées intactes. Édité par Lutte ouvrière, cet ouvrage comprend, outre les témoignages, un avant-propos, une analyse datant d’août 1968, une chronologie et plusieurs dizaines d’illustrations, photographies ou affiches de Mai-Juin 1968.

296.          Collectif. Pour la libération d'Henri Martin. Témoignages. P., Comité de défense Henri Martin, s.d. (1952), in-8°, 48 pp, 2e tirage, broché, bon état

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Des personnalités signent et déclarent... — Henri Martin, né en 1926, ancien du Corps Expéditionnaire en Indochine et militant communiste, est arrêté en mars 1950 à Toulon pour ses activités contre la Guerre d'Indochine au sein de l'armée. Il passe trois ans en prison, au cours desquels le Parti communiste mène une campagne virulente pour sa libération, relayée par des intellectuels groupés autour de Jean-Paul Sartre.

297.          COUVE de MURVILLE (Maurice). Une politique étrangère 1958-1969. Plon, 1971, in-8°, 500 pp, chronologie, index, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

            40

Mémoires de Maurice Couve de Murville (1907-1999) : la philosophie et la pratique de la Ve République en matière de politique étrangère, ainsi qu'une défense et illustration de l'action que l'auteur a mené sous l'impulsion du général de Gaulle. M. Couve de Murville a dirigé la diplomatie française pendant dix ans. Il a été ambassadeur de France à Rome, en Egypte, aux Etats-Unis et en RFA, ministre des Affaires étrangères de 1958 à 1968 et Premier ministre de 1968 à 1969. — "Qui était plus qualifié que Maurice Couve de Murville pour présenter au public la politique étrangère de la France de 1958 à 1969 ? Ministre des Affaires étrangères du général de Gaulle pendant dix ans « il assume cette charge pendant une si longue durée pour la première fois depuis l’Ancien Régime » comme il le remarque au début de sa préface. À ce titre, il participa à l’élaboration de la politique extérieure de la France et la dirigea pendant une période riche en événements d’une densité exceptionnelle, au cours de laquelle, à la suite des incroyables bouleversements de la guerre, l’évolution politique, sociale, économique, technique du monde prit un rythme accéléré. Un coup d’œil sur l’excellente chronologie qui figure à la fin du volume donne une idée de la cadence à laquelle « les grandes affaires » durent être menées. Il est permis de remarquer en passant le caractère harassant de la tâche de l’homme d’État de notre temps et la nécessité pour lui de conserver sang-froid, objectivité, discernement, pouvoir de persuasion, clarté de vue et d’exposition tout au long de négociations souvent assimilées par la langue courante à l’exploit du coureur de marathon !" (Revue Défense Nationale, 1972)

298.          DEJACQUES (Claude). A toi l'angoisse, à moi la rage. Mai 1968 : les fresques de Nanterre. Edmond Nalis, 1968, in-8°, (256) pp, non paginé, 61 pl. de photos en couleurs des "fresques", avec des poèmes, broché, bon état

            25

Sur les murs de Nanterre.au printemps 68 : "Le seul témoignage de mai 68 qu'on ne retrouvera jamais plus. 65 fresques aujourd'hui disparues."

299.          DER ALEXANIAN (Jacques). Le ciel était noir sur l'Euphrate. La tragique histoire des Arméniens : 1900-1922. Laffont, 1988, gr. in-8°, 384 pp, 8 pl. de photos hors texte, une carte, broché, couv. illustrée, bon état (Prix Clio 88 ; Prix européen 89 de l'Association des écrivains de langue française)

            25

Gazaros, jeté hors de son pays, avait été accueilli en France, y avait refait sa vie et s'y sentait bien. Mais il ne pouvait oublier que l'essentiel de sa famille et trois sur quatre de ses compatriotes étaient morts au cours de l'effroyable crime commis à partir de 1915 à l'encontre des Arméniens sur leurs terres ancestrales. Il ne pouvait s'empêcher de se remémorer constamment son village, son enfance, ses proches, la vie peut-être pauvre mais si riche de traditions, de culture et de sentiments élevés, ses espoirs, ses projets de jeune garçon, puis sa dramatique aventure personnelle, qui lui avait fait côtoyer la mort durant huit années. Il décrivit tout cela dans le plus petit détail – ainsi que tous les événements dont il avait été le témoin – dans un cahier qu'il garda caché. Cahier étonnant et précieux par l'abondance et la précision des faits rapportés... et découvert cinquante ans après par son fils. C'est ainsi qu'est né ce livre, qui retrace aussi l'authentique aventure des Arméniens, encore jamais racontée. En des mots simples et graves, où chante tout au long une mélancolie, avec une émotion pleine de retenue et de pudeur à l'image de son jeune héros, Gazaros, il nous conte à travers l'itinéraire personnel et mouvementé de ce dernier, l'histoire passionnante d'un peuple et d'un pays oubliés.

300.          DESGRANGES (Pierre). Au service des marchands d'armes. P., Alexis Rédier, 1934, in-12, 250 pp, préface de l'archiduc Guillaume Lorraine-Habsbourg, reliure demi-toile rouge à coins, pièce de titre toile rouge, tranche mouchetée, bon état

            25

L'auteur était officier du 2e Bureau de l'état-major de l'Armée, attaché au cabinet du sous-secrétaire d'Etat de la Marine marchande et avait été Chef de mission secrète en Allemagne de 1915 à 1918 sous le nom de Joseph Crozier.

301.          DIMITROV (Georges), André MARTY. Georges Dimitrov, un homme, un révolutionnaire. P., Editions du Parti communiste français, 1949, in-8°, 80 pp, portrait, qqs photos, broché, bon état

            20

Georges Dimitrov au procès de Leipzig. Le grand lutteur prolétarien, par André Marty. Pour être un révolutionnaire, par Georges Dimitrov.

302.          DUMONT (René). Terres vivantes. Voyages d'un agronome autour du monde. Plon, 1961, in-8°, 334 pp, 4 illustrations et 10 cartes dans le texte, 16 photographies hors texte, broché, jaquette illustrée, bon état (Coll. Terre humaine)

            25

"Voyageur infatigable, critique impitoyable, le Pr. Dumont consigne, dans “Terres vivantes”, les observations qu'il a faites au cours de pérégrinations effectuées de 1956 à 1960. Celles-ci l'ont conduit de l'Amérique latine à l'Afrique, de l'Inde à Madagascar, du Mexique à l'Europe orientale, du Maroc en Israël, de Cuba au Chili. Nous le suivons dans ses heurs et malheurs : flatté de l'audience qu'il reçoit auprès de Fidel Castro, jeté en prison en Roumanie, inquiétant les nantis, s'imposant aux administrateurs, sympathisant avec les parias. Partout il fait preuve d'une perspicacité dont la notoriété fait de lui un personnage redouté de ceux qui lui soumettent leurs tentatives et leurs réalisations. Tout au long de son itinéraire, l'auteur poursuit un même objectif : traquer le sous-développement agricole, générateur de misères. En effet le vocable d'agriculture est d'une indigence extrême puisque le même terme désigne aussi bien une économie agricole de cueillette et un système fonctionnant sur la base d'entreprises de culture. Le monde contemporain offre à l'observateur une gamme, jamais égalée dans sa diversité, de systèmes d'économie rurales. L'auteur n'a pas laissé échapper ce moment privilégié. (...) Un captivant ouvrage qui unit l'anecdote aux plus pressants des problèmes." (Robert Badouin, Tiers-Monde, 1962)

303.          ESSAD BEY. Histoire du Guépéou. La Police secrète de l'URSS, 1917-1933. Payot, 1934, in-8°, 297 pp, traduit par Adrien F. Vochelle, reliure demi-chagrin carmin, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres dorés, couv. illustrée conservé, bon état (Coll. Etudes, documents et témoignages pour servir à l'Histoire de notre temps). Bel exemplaire

            80

Par Lev Nussimbaum (1905-1942), juif azéri converti à l'islam, proche de l'extrême-droite nationaliste allemande, écrivain politique sous le nom d'Essad Bey, connu aussi sous celui de Kurban Saïd. Né à Bakou, alors située en Russie, il était le fils unique de l'industriel du pétrole géorgien Abraham Nussimbaum et de la bolchévique russe Berta Slusky, qui se suicida en 1911. — "L’auteur donne le chiffre officiel de 662.000 détenus au 1er mai 1930 pour les seuls camps de Solovki et parle de plusieurs millions de déportés pour l’ensemble du pays. Il raconte qu’après intervention du Guépéou, inquiet de la réputation de Solovki à l’étranger, « on put lire dans les feuilles soviétiques une protestation générale des prisonniers contre les “inventions calomnieuses des bandits de la plume du camp capitaliste” »." (Christian Jelen, Thierry Wolton, L'Occident des dissidents, 1979)

304.          FAURE (Paul), Léon BLUM. Léon Blum en action pour la paix : une séance historique à la Chambre des Députés. Librairie populaire, 1936, in-12, 29 pp, broché, bon état

            15

Discours de Léon Blum du 5 décembre 1936 sur la guerre d'Espagne, présenté par Paul Faure, secrétaire général de la SFIO de 1921 à 1940.

305.          FAURE (Paul). Le Socialisme et la petite propriété. Des faussaires démasqués. Librairie populaire, s.d. (1930), in-12, 20 pp, broché, bon état

            15

Par Paul Faure (1878-1960), Secrétaire général de la SFIO de 1921 à 1940. Les socialistes doivent souvent rétablir les vraies paroles de Jean Jaurès tant ses discours sont utilisés de manière tronquée.

306.          FAURE (Paul). Les Cahiers de Huyghens. La politique du Parti socialiste (S.F.I.O.). Limoges, Impr. Nouvelle, s.d. (1932), in-12, 31 pp, préface de J.-B. Séverac, broché, couv. lég. piquée, bon état

            20

Paul Faure (1878-1960) est Secrétaire général de la SFIO de 1921 à 1940. En 1932, alors que la gauche vient de gagner les élections (Herriot président du Conseil), le 29e congrès national (29 mai - 1er juin 1932) adopte les "cahiers de Huyghens" qui fixent les "conditions programmatiques" d’une participation ministérielle socialiste qui est refusée à E. Herriot mais dont le principe n’est donc plus rejeté.

307.          FAVIER (Pierre) et Michel MARTIN-ROLAND. La Décennie Mitterrand. 1. Les ruptures (1981-1984). Seuil, 1990, gr. in-8°, 582 pp, 16 pl. de photos hors texte, index, broché, couv. illustrée, bon état

            20

Ce livre est la première histoire complète de la gauche au pouvoir. Il raconte les dix ans qui ont changé la France. Ce premier volume, Les Ruptures (1981-1984), fait toute la lumière sur l'alternance du 10 mai 1981, les réformes socialistes, la politique étrangère de François Mitterrand et les grands débats économiques et politiques. Les auteurs, journalistes à l'AFP, ont vécu ces années aux premières loges, observant tous les faits et gestes du président de la République. Pour la rédaction de cet ouvrage, ils ont mené une enquête de trois ans, interrogé 200 personnalités de tous bords, et dépouillé d'innombrables documents d'archives confidentielles, en principe inaccessibles pendant trente ans, qui confèrent à ce texte une crédibilité incontestable. Ni hagiographie ni pamphlet, mais somme de faits, d'analyses et d'anecdotes, La Décennie Mitterrand passe au crible l'action des hommes de pouvoir, à commencer par le président de la République. Construit comme un récit romanesque, ce livre est destiné à devenir un ouvrage de référence. (L'éditeur) — "Un ouvrage de référence de nature à ravir les historiens. Un exposé clair, précis, pour tout dire irréfutable de ce morceau d’histoire de France." (Jean-Marie Colombani, Le Monde) – "Le tour de force de Favier et Martin-Roland est de parvenir à concilier souci de la précision et plaisir du lecteur, à s’épargner courbettes comme coups de griffe." (Francis Brochet, Le Progrès) – "Le premier ouvrage de référence sur la présidence depuis 1981. Avec vue imprenable sur les archives protégées. Les 588 pages de ce livre seront vite écornées à force d’être consultées." (Christine Fauvet-Mycia, Libération) – "Un ouvrage de référence sur dix ans passés à l’Élysée. Si le travail est sérieux et crédible, il n’est pas pour autant austère. Les anecdotes y ont leur place, souvent désopilantes." (Nicole Kern, Le Figaro)

308.          FAVIER (Pierre) et Michel MARTIN-ROLAND. La Décennie Mitterrand. 2. Les épreuves (1984-1988). Seuil, 1991, gr. in-8°, 775 pp, 16 pl. de photos hors texte, index, broché, couv. illustrée, bon état

            20

Pierre Favier et Michel Martin-Roland, au terme d’une enquête menée auprès de 200 personnalités de tous bords et de l’étude de milliers de pages d’archives inédites, éclairent d’un jour nouveau les épisodes majeurs que furent la guerre scolaire, l’affaire Greenpeace, les entretiens du président avec Reagan et Gorbatchev, le drame calédonien, celui des otages du Liban. Surtout ils révèlent les secrets de la cohabitation et la violence de l’affrontement Chirac-Mitterrand. — "Même travail de bénédictin : deux cents personnalités de tous bords interrogées, des milliers de pages d’archives inédites consultées, outre leurs carnets personnels de journalistes politiques. Le résultat est à la hauteur de l’entreprise : un récit vivant où fourmillent les détails concrets, une multitude de portraits brossés sans a priori (…). Un formidable travail à mi-chemin entre la tâche du journaliste et celle de l’historien." (Aimé Savard, La Vie) – "En rapprochant tous les faits, rien que les faits, les auteurs ont réussi un livre d’Histoire majuscule. Sur chaque dossier, le lecteur en apprend autant qu’un ministre. La logique des événements, qui ne s’aperçoit jamais au jour, éclate." (François Granon, Télérama) – "Le premier tome de La Décennie Mitterrand était un ouvrage de référence. Le second le surpasse." (Jean-Yves Lhomeau, Libération)

309.          FÉGY (Camille). Les Mutins de Calvi au Conseil de guerre, avec la déposition d'André Marty et six croquis d'audience de Cabrol. P., Editions du Secours rouge international, 1928, in-8°, 48 pp, 6 dessins, broché, couv. lég. salie, bon état

            25

Cette brochure relate les conditions de la mutinerie, en décembre 1927, de marins des bataillons disciplinaires de Calvi et donne le compte rendu du procès qui s’est déroulé du 3 au 7 mai 1928, à l'issue duquel le Conseil de guerre de Marseille a infligé de deux mois à cinq ans de prison à vingt-huit matelots accusés de rébellion à la « Section de discipline » du fort Charlet, à Calvi, le lendemain de Noël 1927. — "Le récit des audiences suivies par le journaliste de L'Humanité, Camille Fégy, fut édité en brochure par le Secours Rouge International et le Parti communiste français. Objectif : soutenir la bataille aussitôt engagée pour exiger la libération des condamnés et la dissolution des sections dites « de disciplines » ou « spéciales », véritables bagnes militaires." (Jean Rabaté)

310.          FISCHER (Etienne). Jean-Baptiste Lebas, le combat pour la liberté. Editions Amalthée, 2023, in-8°, 236 pp, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

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Etienne Fischer retrace la vie de Jean-Baptiste Lebas (1878-1944), homme politique courageux et intègre, issu d'un milieu populaire. Homme de Nord, il oeuvra pour la ville de Roubaix en tant que maire. Il sera notamment à l'initiative de la construction des premières habitations bon marché et de la fameuse piscine de Roubaix. Socialiste convaincu, il sera ministre du Travail dans le gouvernement du Front populaire et à l'origine de grandes lois sociales, comme l'institution des congés payés. Fervent défenseur de la liberté, il est l'un des rares hommes politiques à avoir fait acte de résistance contre l'occupant allemand durant la Première et la Seconde Guerre mondiale. Il paiera de sa vie son engagement puisqu'il meurt en déportation en 1944. Pour écrire cette biographie, l'auteur a consulté des organes de presse de l'époque, de nombreux écrits auxquels l'intéressé a contribué et effectué des recherches portant sur ses origines familiales. Il met en lumière la vie d'un homme exceptionnel dont l'héritage perdure encore aujourd'hui...

311.          FRANÇOIS-PONCET (André). De Versailles à Potsdam. La France et le problème allemand contemporain, 1919-1945. Flammarion, 1948, in-8°, 305 pp, broché, couv. lég. tachée, papier lég. jauni, bon état

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"Après avoir présenté dans “Souvenirs d'une ambassade à Berlin” des choses vues et entendues au cours de sa mission diplomatique, M. André François-Poncet donne ici un aperçu de l'histoire du relèvement de l'Allemagne entre les deux guerres. Ce récit. M. François-Poncet était mieux qualifié que quiconque pour le fournir. Témoin d'une grande partie des événements qu'il rapporte, de la conférence de Versailles à l'occupation de la Ruhr, du voyage de Briand et de Laval à Berlin jusqu'à la rencontre de Munich, il note avec soin ce qu'il n'a pas vu lui-même, n'omet rien d'important, fait alterner un récit très nourri, néanmoins jamais chargé, écrit d'une main légère, avec des réflexions judicieuses..." (René Lauret, Le Monde, 1948)

312.          [Front populaire]. Pour les paysans, les réalisations du Front populaire : L'œuvre d'un ministre de l'agriculture socialiste [Georges Monnet]. Librairie Populaire, Editions du Parti socialiste SFIO, 1937, in-12, 31 pp, broché, bon état

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313.          FUCHS (Albert). Goethe. Un homme face à la vie. Essai de biographie intérieure. Première partie : La jeunesse (1749-1775). Aubier, 1947, in-8°, 559 pp, index, broché, bon état

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Une biographie intérieure du poète, qui nous conduit jusqu'en 1775, à l’arrivée à Weimar, où Albert Fuchs cherche à appréhender le « fait humain », accorde une « large place à la vie profonde de la personnalité créatrice » ; ce qui le fascine, ce n’était pas tant le poète et l'écrivain, le penseur et le savant, c’est «Gœthe homme », «un homme face à la vie ». — "Disons dès maintenant que c'est un livre bien pensé et bien écrit ; les qualités de l'auteur : clarté, goût, esprit de synthèse, nous les retrouvons toutes dans cette étude. La préface est à la fois une justification nuancée de son ouvrage et une analyse serrée de l'humanité goethéenne et de son actualité. La lecture de la préface nous apprend la signification que donne l'auteur à cet « essai de biographie intérieure ». Nous y lisons notamment que ce travail n'a pas essentiellement en vue Goethe poète et écrivain, ni Goethe penseur et savant, administrateur ou politique, mais Goethe homme. Sans doute les diverses activités trouveront la place qui leur est due ; mais elle leur sera assignée sous l'angle de la vie vécue (p. 8). Le point de vue est intéressant sinon nouveau, et M. F. l'exploite avec infiniment de perspicacité. (...) Signalons pour terminer que l'on s'oriente facilement dans cet excellent ouvrage grâce à deux index : l'un des matières, l'autre des ouvrages de Goethe." (Simon Schreiber, Revue belge de philologie et d'histoire, 1950) — Albert Fuchs (1896-1983) fut d’abord libraire-imprimeur à Saverne ; en 1920 la comtesse de Pange et F. Baldensperger l’engagèrent à faire des études d’allemand ; reçu premier à l’agrégation en 1924 ; professeur aux lycées de Quimper (1925-1928) et Nancy (1928-1935). Thèse d’État en 1934 et, la même année, professeur à l’Université de Strasbourg. En 1939 lieutenant-interprète au Centre de contre-espionnage à Paris. De 1940 à 1943 professeur à l’Université de Clermont-Ferrand (suite au repli de l’Université de Strasbourg). Début 1944, arrêté avec sa femme par la Gestapo, internés, lui au camp de concentration de Ravensbrück, elle à Dachau ; libérés le 10 et le 30 mai 1945. A repris sa chaire à Strasbourg, qu’il occupa jusqu’à sa retraite (1966).

314.          GATINEAU-CLEMENCEAU (Georges). Des pattes du Tigre aux griffes du destin. Les Presses du Mail, 1961, in-8°, 412 pp, index, broché, bon état

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Souvenirs du petit-fils de Clemenceau, qui fut son secrétaire de nombreuses annnées et particulièrement pendant la Grande Guerre. — "Ecrivez donc vos souvenirs, et mordez", dirent un jour au petit-fils de Clemenceau ses amis parisiens. Georges Gatineau-Clemenceau a suivi le conseil. Il l'a même suivi à la lettre, car son livre n'est pas tendre pour plus d'une personne. Pour le Tigre, tout d'abord. L'homme politique qui a pris, dans l'imagerie populaire, les traits d'un patriote farouche, apparaît ici en dehors de toute légende. Il reste génial, ardent au combat, mais ne cache aucun de ses défauts qui étaient, assure l'auteur, fort nombreux. C'est un livre piquant et vivant. Qu'il s'agisse de son grand-père, de ses ennemis ou de ses proches, Georges Gatineau-Clemenceau a toujours la dent dure. Remarquablement écrit, cet ouvrage amuse parfois et intéresse toujours.

315.          GHYSENS (Gisbert) et Pierre-Patrick VERBRAKEN. La carrière scientifique de dom Germain Morin (1861-1946). Steenbrugge, Sint-Pietersabdij ; La Haye, M. Nijhoff, 1986, gr. in-8°, 246 pp, un portrait et un fac-similé hors texte, index, broché, C. de bibl. effacés au Tipp-Ex sur la couv. et les pages de faux-titre et de titre, bon état (Coll. Instrumenta patristica, XV)

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"En s'inspirant principalement des lettres qu'il adressa à ses confrères de l'abbaye de Maredsous, les R. P. Gisbert Ghysens et Pierre-Patrick Verbraken ont retracé les étapes de la vie, parfois difficile en raison de son caractère ombrageux et de ses maladresses, et de la carrière scientifique du bénédictin français, dom Germain Morin. Spécialiste éminent des études patristiques, dom Morin consacra cinquante ans de sa vie à reconstituer l'œuvre de saint Césaire d'Arles grâce à la critique interne des textes qu'il pratiquait avec une rare sagacité et il en donna l'édition en deux gros volumes, parus en 1937 et en 1942, réimprimés, en ce qui concerne les sermons, dans le Corpus christianorum, en 1953. L'enquête minutieuse qu'il mena dans les principales bibliothèques d'Europe lui permit de retrouver en outre bien d'autres textes inédits ou mal identifiés, en particulier de saint Augustin et de saint Jérôme. Collaborateur de la Revue bénédictine depuis son origine, il y publiait régulièrement ses découvertes au rythme de six ou sept articles par an dans sa période la plus féconde. Sa bibliographie compte au total huit cent quarante-six numéros. Présentée dans l'ordre chronologique, selon la coutume, elle est suivie d'une très utile table analytique qui permet de juger de l'étendue des curiosités et des connaissances de dom Morin." (Pierre Gasnault, Bibliothèque de l'École des chartes, 1988)

316.          GILLETTE (Alain). Jusqu'à ce que je meure. Desclée De Brouwer, s.d. (1969), in-8°, 191 pp, préface de Pierre Salinger, 14 photos dans le texte et à pleine page, 2 plans, broché, couv. illustrée à rabats, tranche salie, une page salie, sinon bon état, envoi a.s.

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L'assassinat de Robert Kennedy le 5 juin 1968, par un journaliste français témoin. — "Depuis l'assassinat de Robert Kennedy, en juin 1968, de nombreux ouvrages ont été publiés sur celui qui se proposait de réinstaller le ''pouvoir kennedyen'' à la Maison-Blanche. Le livre d'Alain Gillette n'est pas une analyse sociologique ou politique, ni un roman. C'est le simple récit, comme l'explique son auteur de la disparition d'un des héros de l'Amérique contemporaine, d'un des plus brillants, des plus riches en promesses parmi les hommes politiques de l'après-guerre. Cela dit, l'auteur, après avoir rappelé le rôle de Robert Kennedy auprès de son frère John et par la suite ses querelles idéologiques avec le président Lyndon B. Johnson, a mis l'accent sur les dernières minutes de la vie de celui qui se proposait de perpétuer la présence à la Maison Blanche, de son frère John, mort lui aussi dans des circonstances semblables. Sur ce point, le récit des dernières minutes de la vie de Robert Kennedy est particulièrement poignant. Sans aucun effet de style, avec beaucoup de détails et de précision, Alain Gillette qui était aux côtés du sénateur américain au moment du drame, nous communique la stupeur puis l'affolement provoqués par huit coups de feu tirés contre "Bob le Président" comme l'avait déjà appelé ses supporteurs. Il est 0h 17, le 5 juin 1968. "Sous la lumière crue d'un projecteur, écrit Alain Gillette, Robert Kennedy s'écroule après avoir reculé sous le choc des balles et avoir tenté de protéger son visage de ses mains. Pour ceux qui entourent le sénateur, ces bruits sinistres ressemblent à des craquements de bois mort. La salle croit entendre des ballons éclater. Elle ne prend conscience du drame que lorsque des hurlements jaillissent de cette étroite arrière-cuisine"..." (Le Soleil (Québec), 23 septembre 1969)

317.          GOSZTONY (Peter)(dir.) Histoire du soulèvement hongrois 1956. S.l. [Roanne], Editions Horvath, 1966, in-8°, 380 pp, traduit du hongrois, préface d'Arthur Conte, postface de Thierry Maulnier, 16 pl. de photos hors texte, une carte, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

            30

"Un recueil de témoignages d'un grand intérêt. Le livre rapporte une multitude d'observations très utiles sur certains aspects peu connus de la révolution hongroise : le comportement des militaires soviétiques, le développement de l'insurrection dans les provinces, la formation de comités révolutionnaires dans les administrations centrales. Une postface d'une objectivité douteuse." (Revue française de science politique, 1968) — "Le récit d'événements historiques vécus détermine le caractère de l'ouvrage : le ton est sincère, direct, parfois passionné, si bien que souvent le lecteur se sent en face d'une coulée de lave. C'est en effet comme un volcan que le soulèvement a explosé après dix années d'oppression et de privations : ces témoignages ne laissent aucun doute à cet égard. D'ailleurs les études qui envisagent l'évolution ayant conduit au 23 octobre 1956 font bien comprendre la maturation de la situation. (...) Particulièrement intéressante est l'étude de M. Heltai, ancien confident du président du Conseil de l'insurrection, Imre Nagy, exécuté par la suite. Il permet de comprendre le rôle de cet homme d'Etat au début de l'insurrection et l'enchaînement tragique des événements qui l'ont conduit à la fin, lorsque tout était perdu, à demander asile à l'ambassade de Yougoslavie. (...) L'ouvrage est un document de première main de très grande valeur pour tous ceux qui n'ont pas encore oublié une des tragédies les plus bouleversantes de l'histoire contemporaine." (A. Ch. Kiss, Revue d'Histoire et de Philosophie religieuses)

318.          [Guerre d'Espagne] – ALBORNOZ (Álvaro de). El fascismo y las armas y las letras españolas. [Barcelona], Ediciones Españolas, 1938, in-12, 31 pp, broché, bon état. Edition originale. Texte en espagnol

            20

Conférence donnée à l'Athénée de Barcelone le 10 juillet 1938.

319.          [Guerre d'Espagne] – BURNS (Emile). Spain. London, Communist Party of Great Britain, 1936, in-8°, 16 pp, broché, couv. illustrée, bon état. Texte en anglais

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Sur les causes et le déclenchement de la guerre civile espagnole. Emile Burns (1889-1972) était un membre actif du Parti communiste de Grande-Bretagne.

320.          [Guerre d'Espagne] – HERNÁNDEZ (Miguel). Teatro en la guerra. Madrid-Valencia, Editorial Nuestro Pueblo, 1937, in-12, 46-(1) pp, broché, bon état. Edition originale. Texte en espagnol

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Teatro en la guerra est le titre de l'une des cinq pièces de théâtre écrites par Miguel Hernández. Elle a été publiée pour la première fois en 1937 par l'Editorial "Nuestro Pueblo". Sous ce titre sont regroupées quatre pièces écrites en pleine guerre civile espagnole dans un but propagandiste : motiver les républicains espagnols à se battre : La cola ; El hombrecito ; El refugiado ; Los sentados.

321.          [Guerre d'Espagne] – POLLITT (Harry). Spain: What Next ? London, Communist Party of Great Britain, 1939, in-8°, 16 pp, broché, couv. illustrée, bon état. Texte en anglais

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Harry Pollitt (1890-1960) a été l'un des fondateurs du Parti communiste de Grande-Bretagne et en a été le dirigeant pendant plus de vingt ans, de 1929 à 1956, avec une courte pause durant la Seconde Guerre mondiale. Pendant la guerre civile espagnole de 1936-1939, Pollitt se rendit cinq fois en Espagne, prononçant à chaque fois des discours devant le bataillon britannique qui faisait partie de l'une des brigades internationales soutenant le camp républicain. Pollitt joua également un rôle dans l'approbation ou le veto des demandes de volontaires britanniques désireux de rejoindre les brigades internationales. L'un de ces veto a été opposé à George Orwell, que Pollitt considérait comme politiquement peu fiable...

322.          [Guerre d'Espagne] – THOMAS (Hugh). La Guerre d'Espagne. Laffont, 1966, fort gr. in-8°, 697 pp, traduit de l'anglais, 24 pl. de photos hors texte, 34 cartes, annexes, biblio, index, reliure cartonnée rouge de l'éditeur, titres dorés au 1er plat et au dos, jaquette illustrée (un peu abîmée), bon état

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Le premier grand livre sur la question... et toujours le meilleur. Il y a plus de quatre-vingts ans débutait la guerre civile en Espagne. Elle devait durer trois ans. Elle n'a pas cessé d'être l'objet d'études, de débats et de controverses. Hugh Thomas présente l'analyse objective d’un conflit dans lequel s'affrontèrent à la fois le fascisme et la démocratie, le communisme et le christianisme, le centralisme et le régionalisme, et qui fut une guerre civile internationale, tout autant qu’espagnole. C’est à juste titre, pensons-nous, que Michael Foot a écrit dans un journal anglais : « Un livre prodigieux. C’est avec une application sans bornes, littéralement inouïe, et une intelligence de tous les instants que l’auteur a su réunir et étudier toutes les connaissances possibles et imaginables sur l’épisode le plus héroïque et le plus pitoyable de ce siècle. » Cyril Connolly, à son tour, dans le Sunday Times, écrivait : « Je l’ai lu de la première à la dernière page, tout simplement captivé... Hugh Thomas possède la plus haute qualité de l’historien, un formidable appétit de détail et le sens de l’essentiel... Dans ce superbe ouvrage, il n’est pratiquement aucun aspect de la guerre civile, aussi douloureux ou impopulaire soit-il, qui lui ait échappé. ». — "Voici le premier ouvrage publié à ce jour qui puisse valablement s'intituler « Histoire de la guerre d'Espagne ». Hugh Thomas était un enfant quand, le 17 juillet 1936, le premier coup de feu de la guerre civile éclata au-dessus de l'Espagne. Vingt ans après, c'est en historien – l'historien qu'ont fait de lui Cambrigde et la Sorbonne – et non en partisan que Hugh Thomas entreprend les longues recherches qui, en quatre années, lui ont permis de mener à bien ce livre dont la presse anglaise et la presse américaine unanimes ont vanté l'exactitude, l'honnêteté et l'objectivité. Fondé sur la documentation la plus sûre, puisée aux sources des deux camps et de toutes les nations qui se trouvèrent mêlées au conflit, La Guerre d'Espagne est cependant plus qu'une « étude ». C'est un livre vivant, animé, passionnant, qui fait réellement « participer » son lecteur à cette guerre qui demeure la plus grande aventure politique et morale de notre temps." (L'Editeur)

323.          [Guerre d'Espagne]. El retablo rojo de Altavoz del Frente : agitación y propaganda de guerra. Valencia, Ediciones Altavoz del Frente, 1937, in-12, 63 pp, broché, couv. illustrée, bon état. Edition originale. Texte en espagnol

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"Dès le mois de septembre 1936, le groupe Altavoz del Frente tout juste formé lance cet appel relayé dans la presse : « Maintenant que sont formés les groupes de théâtre qui vont travailler sur les fronts, dans les casernes, les hôpitaux ou les centres ouvriers..., il nous faut des œuvres. C’est aux auteurs, aux écrivains antifascistes, à tous ceux, ouvriers ou intellectuels, qui pensent collaborer à cette entreprise que Altavoz del Frente les demande. Ces œuvres doivent être courtes, durer entre 15 et 20 minutes et obligatoirement mettre en scène la lutte contre le fascisme ou exalter l’héroïsme du peuple. Elles doivent être envoyées au bureau de Altavoz del Frente, 62 rue d’Alcalá. » Dans la forme comme dans le contenu, les modalités requises sont précises, un théâtre court, dont le thème doit être d’actualité, pour contribuer à l’effort de guerre. Mais à cela s’ajoutent les conditions de représentation difficiles, notamment sur le Front, qui conditionnent, elles aussi, le genre de théâtre à créer. C’est ainsi que certaines de ces pièces ne comptent que quelques pages et un nombre de personnages limité, quand elles ne se réduisent pas à un récitatif qui ne réunit parfois qu’une ou deux voix. Il en est ainsi des pièces très courtes réunies dans le volume El Retablo Rojo de Altavoz del Frente, publié à Valence en 1937. Elles sont précédées d’un prologue de Francisco Martínez Allende qui insiste sur l’étroite relation qui doit exister entre les circonstances présentes, la guerre, et le type de théâtre qui doit être écrit et qui doit obéir à un objectif clair, la propagande antifasciste." (Evelyne Ricci, Le théâtre de la Guerre d’Espagne : entre propagande et renouveau, 2011) — "... Dans le sillage des guerrillas del teatro s’organisent quantité d’autres groupes, sections régionales, « colonnes », qui se livrent au même type d’activités dans toute l’Espagne, et mériteraient une recherche systématique. Se sont ainsi créées les Guerrillas del Ejército del Centro, Guerrillas del Frente del Ebro, Guerrillas del Frente del Levante, le groupe Altavoz del Frente à Madrid, etc. Les noms mêmes de ces groupes peuvent apparaître comme des transpositions des groupes d’« agit-prop » étrangers. Altavoz del Frente fait ainsi référence au groupe allemand le plus célèbre des années 1920, « Le porte-voix rouge »..." (Hélène Beauchamp, Transferts culturels, urgence historique et pratiques artistiques, 2008)

324.          [Guerre d'Espagne]. ¡Estemos preparados! Del frente de Aragón a las batallas de China. Barcelona, El Comisariado de las Brigadas Internacionales, 1938, in-12, 38 pp, prefacio de André Marty, 2 cartes, broché, couv. illustrée, bon état. Texte en espagnol

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En Espagne, la guerre de résistance contre le Japon fait l'objet d'une grande attention : la victoire éventuelle en Chine est considérée comme une victoire dans la guerre elle-même et dans la lutte générale contre le fascisme. Les Brigades internationales publient une brochure intitulée "¡Estemos preparados! Del frente de Aragón a las batallas de China", et les journaux et revues regorgent d'informations sur la guerre en Chine.

325.          [Guerre d'Espagne]. Un teatro de guerra («las guerrillas del teatro»). Madrid-Barcelona, Editorial Nuestro Pueblo, 1938, in-12, 96 pp, broché, couv. illustrée, bon état. Texte en espagnol

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A la fin de l'année 1937, une initiative importante visant à pénétrer l'espace de la production culturelle de l'arrière-garde dans l'espace du front a eu lieu : la création des "Guerrillas del Teatro", dirigée par María Teresa León et approuvée par décret le 14 décembre 1937. Les guérilleros du Théâtre de l'Armée de l'Est agiront, par exemple, dans les positions du front de Gandesa entre mars et avril 1938, zone où se trouvaient les unités militaires les plus combatives et les mieux organisées, qui étaient aussi les mieux contrôlées par le PCE. Plusieurs des pièces jouées ont été compilées dans le livre “Un teatro de guerra (Las Guerrillas del Teatro)”, publié à Barcelone en 1938 par la maison d'édition Nuestro Pueblo. Parmi les pièces rassemblées, plusieurs traitent des relations entre les soldats et les paysans des villages proches du front, par exemple Pueblos de vanguardia et Defendemos la tierra. (Mario Martin Gijón, El teatro durante la guerra civil española en el frente y la retaguardia de la zona republicana, 2011)

326.          HUGO (Jean). Avant d'oublier, 1918-1931. Fayard, 1976, in-8°, 301 pp, broché, couv. à rabats, bon état. On joint une coupure de presse sur le livre

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Dans ces mémoires, le peintre Jean Hugo, arrière-petit fils du grand poète, se révèle un témoin inestimable des « années folles » dans ce qu'elles eurent de plus créateur. C'est une chronique familière, vivante et très personnelle, précieuse par la connaissance des lettres et des arts de l'époque dont elle traite. — "Jean Hugo, peintre doué était l'arrière-petit-fils de Victor Hugo. Dans l'entre-deux-guerres, il s'était lié d'amitié avec tous les artistes de son temps. Jean Cocteau et Erik Satie avaient été les témoins de son premier mariage avec Valentine Gross (qui gardera son nom par la suite). Paul Éluard, Max Jacob, Georges Auric, Blaise Cendrars, Christian Bérard étaient ses intimes. Il était un peintre et un décorateur de talent mais avait mené une carrière si discrète qu'on le connaissait davantage à l'étranger que chez lui. « Tu ne fais rien pour ta gloire ! », lui reprochait souvent son ami Pablo Picasso (qui, lui, faisait beaucoup pour la sienne). Jean Hugo a publié à la fin de sa vie deux délicieux recueils de souvenirs, "Avant d'oublier" et "le Regard de la mémoire". Invité sur le plateau d'« Apostrophes » en 1984, quelques mois avant sa mort, il avait crevé l'écran..." (Pauline Dreyfus, Revue des Deux Mondes, 2017)

327.          JEANTELOT (Charles). Repères au crépuscule : espoirs irraisonnés. Nouvelles Editions Latines, 2005, gr. in-8°, 800 pp, 50 illustrations et photos, glossaire, biblio (Indochine), broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.

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L'auteur (1925-2019), ancien officier des Affaires militaires musulmanes (1945-1965), a été diplomate du Corps d'Orient, ambassadeur, ministre plénipotentiaire (1990), élu à l'Académie des Sciences d'Outre-Mer, à Paris. Ce livre évoque les espoirs irraisonnés de sa naissance en 1925, dans le bled marocain, la contribution des potaches d'Afrique du Nord dans la Libération, puis l'éclosion d'un trait d'union, sur le chantier de Lyautey, promoteur sous l'Empire Chérifien. Aux tribulations du bleu, en 1944-1945, sous le casque d'acier de la Provence à l'Alsace, succèdent des études au bivouac, et des campagnes aux Affaires Indigènes, sous le képi bleu, puis le chapeau de brousse en Indochine. Rescapé du goulag – objet d'une vaine quête de justice – il se retrouve dans les enchantements et les fractures à Alger puis à Rabat, auprès du dernier Résident Général et des premiers Ambassadeurs.

328.          JOUHAUD (Edmond). Ce que je n'ai pas dit. Sakiet, O.A.S., Evian. Fayard, 1977, gr. in-8°, 433 pp, 32 pl. hors texte de photos, fac-similés et documents, 7 cartes, broché, couv. illustrée, bon état

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Ce titre, qui fait espérer des révélations sensationnelles de l’ancien chef de l’OAS en Oranie, ne doit pas être pris à la lettre. Le général Jouhaud a déjà dit l’essentiel de ce qu’il avait à dire, à son procès puis dans ses Mémoires publiés en 1969 : « O mon pays perdu » (sous titrés :« De Bou-Sfer à Tulle »). Mais il a voulu compléter ce premier témoignage en y apportant des précisions « que le climat politique interdisait » alors. Depuis, il a lu tous les ouvrages consacrés aux événements qu’il a vécus, pour les citer à l’appui de sa thèse ou pour les réfuter. Il repasse donc en revue la rébellion, le bombardement de Sakiet, le 13 mai, les barricades, la « conjuration parisienne » de 1960, le projet de « République d’Algérie », le putsch d’avril 1961, l’OAS en Oranie, jusqu’à son arrestation, le 25 mars 1962, sa condamnation à mort commuée après six mois d’attente, l’amnistie de 1968 et la campagne pour l’indemnisation des rapatriés. Travail minutieux, dont l’auteur ne prétend pas faire œuvre historique, par modestie, et parce que l’histoire implique à ses yeux une sérénité dont il se sent à jamais incapable... — "L’auteur a vécu le drame algérien. Il y a participé dès le début, en 1954. Mais bien davantage qu’un témoin privilégié, c’est un homme qui a souffert et qui dit ici ce qu’il n’aurait pas voulu ou pas pu dire auparavant. Pour appuyer ses thèses, Edmond Jouhaud a rédigé des annexes substantielles sur les implications du Coran dans la vie des musulmans, sur les étapes de la colonisation et l’évolution de la politique française en Algérie."

329.          KIRKPATRICK (Sir Ivone). Mussolini. Portrait d'un démagogue. Editions de Trévise, 1967, in-8°, 733 pp, préface de André François-Poncet, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

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"Secrétaire d'ambassade à Rome entre 1930 et 1933, Haut-commissaire en Allemagne entre 1950 et 1953 et Sous-secrétaire d'Etat au Foreign Office de 1953 à 1957, I. K. a su profiter des postes d'observation que lui offrait sa carrière de diplomate pour essayer de situer le personnage et l'oeuvre de Mussolini dans l'Europe de 1919 à 1945. La partie la plus intéressante du livre est en effet celle qui concerne la politique étrangère du Duce et ses rapports avec les démocraties occidentales – en particulier l'Angleterre – et avec Hitler." (Revue française de science politique, 1965)

330.          KISSINGER (Henry). De la Chine. Hachette Pluriel, 2023, in-8°, 563 pp, traduit de l'américain, broché, bon état

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Henry Kissinger raconte deux mille ans d'histoire de la Chine, qu'il connaît intimement. Quelle vision du monde et de l'Occident ont les Chinois ? Comment envisager nos relations avec ce géant du siècle à venir ? Nourri d'anecdotes de première main et d'archives inédites, cet ouvrage magistral invite le lecteur dans les coulisses de la vie diplomatique et donne à comprendre les enjeux de demain.

331.          KOBAK (Annette). Isabelle Eberhardt. Vie et mort d'une rebelle, 1877-1904. Calmann-Lévy, 1989, in-8°, 304 pp, traduit de l'anglais, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

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Née d'une mère issue de la petite noblesse russe, Isabelle Eberhardt est élevée dans une communauté d'émigrés russes en Suisse par un précepteur anarchiste dont elle est la fille illégitime. C'est à ce nihiliste barbu, fervent admirateur de Bakounine, qu'elle doit son tempérament de rebelle. Journaliste, écrivain, Isabelle va mener une vie d'aventurière échevelée : membre d'une confrérie soufi à El Oued, débardeur à Marseille, correspondant de guerre dans le Sud algérien, agent de Lyautey... Mariée à un officier arabe de la cavalerie française, elle assiste, au cœur du désert, aux premiers pas du colonialisme français. Partout, elle laisse dans son sillage un parfum de scandale : habillée en homme, elle est soupçonnée d'orgies, d'abus de drogues, d'espionnage. Lorsqu'elle meurt à vingt-sept ans, en 1904, dans la crue d'un oued saharien, elle est aussitôt propulsée dans la légende : n'a-t-on pas dit que l'« amazones des sables », la « walkyrie du désert », était la fille naturelle de Rimbaud ? Si l'on sait aujourd'hui qu'elle n'en avait pas le sang, on mesure mieux, à travers ce récit, combien elle en avait l'étoffe...

332.          KOULIKOV (Général Anatoli S.). La Lutte contre la criminalité dans l'espace russe. Editions France-Russie, 1998, in-8°, 341 pp, préface de R.E. Kendall, Secrétaire Général d'Interpol, 13 pages de tableaux en annexes, broché, couv. illustrée, bon état

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L'auteur est l'ancien ministre de l'Intérieur de la Fédération de la Russie (1995-1997). "L’influence du crime organisé sur le secteur automobile est remarquable. D’une certaine manière, on peut dire que l’usine VAZ à Togliatti était contrôlée par des bandits jusqu’en 1997, c’est-à-dire avant qu’Anatoli Koulikov n’y mène une grande opération de nettoyage. Or que s’est-il passé ? La qualité de la production a baissé depuis ! Sur le marché, tout le monde sait qu’une Jigouli (la voiture la plus populaire de Russie) d’occasion fabriquée en 1996 vaut mieux qu’une Jigouli neuve de 1999." (Iakov Kostioukovski, Le crime organisé en Russie : un état des lieux à Saint-Pétersbourg, 2001)

333.          LABRO (Philippe), Michèle MANCEAUX. Mai/Juin 68. "Ce n'est qu'un début". Editions et Publications Premières, 1968, in-8°, 273 pp, broché, bon état

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Publié en juillet 1968 quelques semaines après les évènements, "Ce n'est qu'un début" est le premier dossier complet des jours de mai qui ébranlèrent la France. Philippe Labro, Michèle Manceaux et dix journalistes d'Edition Spéciale ont suivi alors les événements jour après jour, heure après heure. Ils étaient à Nanterre, à la Sorbonne, derrière les barricades, en Allemagne, à Charléty, à Beaujon, au Palais-Bourbon, au ministère de l'Intérieur. Ils décrivent et font parler les leaders étudiants, les hommes du 22 mars, les pro-chinois, les anarchistes, les J.C.R, les C.R.S, les gardes mobiles, les gardiens de la Paix, les ouvriers de Billancourt et de Flins. "Ce n'est qu'un début" livre les premiers documents sur les premiers temps d'un mouvement qui a modifié à jamais nos moeurs, nos vies, nos comportements.

334.          LA FALAISE (Marquise de). Les Années Magnifiques. Souvenirs. P., Edition°1, 1986, in-8°, 274 pp, écrit avec la collaboration de Gilbert Maurin, broché, couv. illustrée, bon état

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A travers ces Années Magnifiques, c'est toute une époque dont la mémoire nous est perdue qui revit et jette une dernière fois ses feux. Née d'une riche famille colombienne de propriétaires terriens et d'industriels, surnommée "l'héritière du café", Emmita de La Falaise a quitté son pays peu après la Première Guerre mondiale. Belle, riche, animée d'une farouche envie de vivre et de voir, elle a côtoyé les princes de l'Europe et les milliardaires d'Amérique. Elle a été courtisée par le légendaire Howard Hughes avant de se marier avec Henry de La Falaise – un aristocrate vendéen passionné d'aventure, dont les premières épouses avaient été Gloria Swanson et Constance Bennett, la star la mieux payée d'Hollywood. Le récit de la marquise de La Falaise, c'est toute la folie des années 1920 et 1930 : un délire d'argent et de plaisirs, une fuite éperdue devant la crainte de la guerre qui approche. Sa vie, c'est une extraordinaire galerie de portraits où se rencontrent, dans de somptueuses salles de bal ou des trains de luxe, des maharadjahs, des stars de cinéma, des play-boys ruinés et des capitaines d'industrie. Avec lucidité, humour, nostalgie et cruauté parfois, Emmita de La Falaise sait nous faire partager toutes les splendeurs et les misères d'une époque frénétique.

335.          LANGEVIN (Paul). La Pensée et l'action. Dernière conférence de Paul Langevin. P., L'Union française universitaire, 1947, in-8°, 30 pp, une photo de P. Langevin en frontispice et un fac-similé hors texte, broché, bon état

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Qqs annotations p. 23 ou P. Langevin évoque André Marty et l'affaire des marins de la mer Noire.

336.          LAUBREAUX (Alain). Wara. Albin Michel, 1932, in-12, 252 pp, reliure demi-toile rouge à coins, pièce de titre toile rouge, tranche mouchetée, bon état

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Roman situé sur l’île des Pins, en Nouvelle-Calédonie, qui reprend un motif récurrent de la littérature coloniale : le métis comme figure de l'échec. — "L'originalité du livre du charmant et délicieux auteur du « Corset noir » est d'avoir évité l'écueil de faire de son héros un assujetti aux incantations de la brousse, de l'avoir, si j'ose dire, redressé, de ne pas l'avoir abandonné au triste sort qui l'attendait s'il avait persisté à rester avec Wara... Mais une autre originalité – et qui sent son humour – c'est d'avoir fait épouser Wara – devenue Elise (elle était métisse) par ce brave gendarme Haridel, contrôleur dans un ciné parisien, après abandon par lui de l'Ile des Pins. Notre héros, Pascal, avait été rudement pincé par la chair. Même marié, il se souvient de Wara et ne veut plus la revoir métamorphosée en une Mme Haridel ! Comme nous le comprenons. Aventure romanesque que celle de ce forçat baron, de Lanson, de Wara, de Pascal... Quand un auteur comme Alain Laubreaux mêle à un fonds de vérité, une aventure romanesque, applaudissons. Et lorsque le style de l'ouvrage est alerte, vigoureux, brossé avec art dans les peintures exotiques, nous ne pouvons que remercier le romancier de nous avoir « possédé » par le charme de son récit." (L'Archer, avril 1932)

337.          LECOUTURIER (Emile). L'Impôt sur le Revenu. P., Marchal et Godde, 1916, in-12, xviii-295-24 pp, préface de M. Touron, reliure percaline fauve de l'éditeur, titres noirs au 1er plat et au dos, bon état

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Commentaire de la loi du 15 juillet 1914 et du décret du 15 janvier 1916, entré en vigueur le 1er mars 1916 instituant l'impot personnel sur le revenu global. — "On sait que le Parlement vient de décider que la loi du 15 juillet 1914, qui a établi l'impôt complémentaire sur le revenu, doit entrer en vigueur dès l'année 1916 et que le délai de deux mois accordé aux contribuables pour faire la déclaration de leur revenu commence le 1er mars pour prendre fin le 30 avril suivant. Il est inutile de souligner l'importance d'une pareille réforme, dont chacun comprend la gravité et s'effraie plus ou moins de la part d'inconnu qu'elle contient. Voici tous les Français dont le revenu est supérieur à un certain minimum variable selon la situation de famille de chacun, obligés, soit de déclarer le montant de leur revenu, soit de subir la taxation d'office que le contrôleur leur imposera. D'après quelles bases, dans quel lieu, sous quelles déductions les contribuables de bonne volonté devront-ils faire cette déclaration ? Quelles sont les sanctions du défaut de déclaration ou d'une déclaration tardive ? Qu'entend-on exactement par les mots revenu, revenu net, quand il s'agit d'un immeuble ou d'un fonds de commerce ? Qu'est-ce que le revenu global ? Convient-il de faire spontanément une déclaration ? Faut-il attendre l'avis du contrôleur ? Est-il préférable de se laisser taxer d'office ? Dans quel cas la déclaration du revenu global suffit-elle ? Quand le contribuable est-il obligé d'indiquer, en outre, les diverses catégories de son revenu total ? Comment sera opérée la taxation d'office, à défaut de déclaration ? Quelle est la juridiction qui statuera sur le désaccord qui ne manquera pas de s'élever fréquemment entre les contribuables et le contrôleur, surtout en cas de taxation d'office ? Telles sont les principales des très graves questions que va soulever l'application de la nouvelle loi. M. Lecouturier publie un commentaire dans lequel ces questions sont examinées et résolues. Peut-être n'a-t-il pas prévu toutes les difficultés qui pourront surgir au fur et à mesure du fonctionnement du nouvel impôt. On peut, en tout cas, affirmer qu'il en a soigneusement étudié le plus grand nombre et que son ouvrage rendra service aux personnes assujetties à la nouvelle taxe qui le consulteront." (F. Phily, Jurisprudence spéciale et législation de la Guerre 1914-1915, mars 1916)

338.          LEGAY (Kléber). Un Mineur français chez les Russes. P., Pierre Tisné, 1937, in-12, 123 pp, préface de Georges Dumoulin, ancien Secrétaire de la CGT, ancien mineur, broché, bon état

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Témoignage ouvrier défavorable à l'URSS, par un mineur du Pas-de-Calais membre de la tendance pacifiste et anticommuniste « Syndicats » de la CGT conduite par R. Belin. Cet ouvrage de propagande anti-soviétique sera diffusé à la sortie des mines... — "... Kléber Legay, militant syndicaliste important prit position contre les Procès de Moscou à partir de 1936. Lui aussi avait fait le voyage en URSS dont il était revenu fort critique..." (Michel Dreyfus, 1986)

339.          LÉNINE (V. I.). L'Impérialisme et la lutte des peuples coloniaux. Pages choisies. Alger, Editions "Liberté", s.d. (1946), in-8°, 61 pp, broché, bon état

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340.          MALSAGOV (Sozerko), Nikolaï KISSELEV-GROMOV. Aux origines du Goulag. Récits des îles Solovki - L'île de l'enfer, suivi de Les camps de la mort en URSS. François Bourin, 2011, in-8°, 426 pp, traduit du russe, préface de Nicolas Werth, annotations de Galia Ackerman, 8 pl. de photos hors texte (4 en couleurs), 2 cartes, 2 illustrations en fac-similé, broché, bon état (Coll. Les moutons noirs)

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"D'une main de fer, poussons l'humanité vers le bonheur !"... Au début des années 1920, les tchékistes décidèrent de faire du monastère des îles Solovki, dans la mer Blanche, près du cercle polaire, une prison. L'archipel devint bientôt le noyau d'un réseau de camps, le prototype du Goulag. Dans L'Ile de l'enfer, Sozerko Malsagov témoigne de la cruauté effroyable qui s'abat sur ceux que les bolcheviks considèrent comme leurs ennemis, en 1924, et raconte les circonstances de son évasion, couronnée de succès – fait rarissime – en 1925. Nikolaï Kisselev-Gromov dénonce l'existence de Camps de la mort en URSS. Son récit, postérieur à celui de Malsagov, est celui d'un tchékiste horrifié par ce qu'il observe : la finalité des camps, explique-t-il, c'est de "transformer les détenus en bois d'exportation", en les faisant travailler jusqu'à la mort... Deux témoignages exceptionnels, inédits en France, sur la naissance du système concentrationnaire soviétique tel que l'avait voulu Lénine.

341.          MANHÈS (Frédéric-H., ex-déporté du camp de Buchenwald). Réarmer l'Allemagne c'est vouloir la Guerre. P., FNDIRP, 1951, in-8°, 31 pp, broché, bon état (Coll. "Se Souvenir"). Edition originale, envoi a.s. à André Marty

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342.          MARANTZ (Marcel). Le Plan Marshall, succès ou faillite ? P., Marcel Rivière, 1950, in-8°, 273 pp, préface de Pierre-Olivier Lapie, broché, bon état (Bibliothèque des Sciences politiques et sociales). Edition originale, un des 25 ex. numérotés sur papier vélin Crévecoeur des papeteries du Marais (seuls grands papiers), envoi a.s.

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Peu courant et particulièrement rare en grand papier. — "C'est un travail très complet sur le Plan Marshall que présente M. Marcel Marantz, sur ses origines, ses modalités, les réactions des différents pays de l'Europe, son application et les difficultés de celle-ci, ses conséquences, etc. Inutile de dire que l'auteur apprécie tous les bienfaits du plan en ne dissimulant rien de ce qu'il entraîne. « L'Europe, écrit-il en conclusion, devra renoncer à caresser le mythe présomptueux de la Troisième Force si elle ne veut pas céder à un rêve aussitôt dissipé que conçu ; les Etats-Unis auront à résister à la tentation de dominer leur associé et, par delà sa misère présente, ils devront s'efforcer de découvrir sa persistante et durable grandeur. » Dans sa lumineuse préface, M. P.-O. Lapie, appelle l'attention sur les mérites du plan en qui il voit « un des éléments de possibilité de relèvement européen et, nous l'espérons, de construction pacifique de l'Europe elle-même. » (Revue des Deux Mondes, 1950)

343.          MARTY (André), J. BRETEAU, A. LEBIDON, Benoît FRACHON. Ambroise Croizat. Discours prononcés aux obsèques d'Ambroise Croizat, le 17 février 1951, au Père-Lachaise. P., Edité par le PCF, la CGT, l'UVTF, la FTM-CGT, 1951, in-8°, 46 pp, 12 photos (11 à pleine page), broché, couv. illustrée, bon état

            20

344.          MARTY (André). Auguste Blanqui : Révolutionnaire trois fois condamné à mort. P., Société des amis de Blanqui, 1951, in-8°, 31 pp, broché, bon état

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"Ce sont les personnages du XIXe siècle qui ont la préférence d'André Marty : le communard Zéphirin Camélinat et surtout « l’éternel enfermé » Auguste Blanqui, son double du siècle passé, même si Marty (présenté comme « l’Enfermé » par la presse communiste) ne passe que sept ans et demi en prison (c’est déjà beaucoup), pour trente-trois ans à son héros." (Claude Pennetier. André Marty : l’homme, l’affaire, l’archive, 2005)

345.          MARTY (André). Ceux d’Espagne ! Les premiers contre les hordes hitlériennes. Justice pour leurs blessés, pour leurs orphelins ! P., édité par l'Amicale des anciens volontaires de l'Espagne républicaine, s.d. (1946), in-8°, 28 pp, broché, une photo de Marty en couv., bon état

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Discours au 23e congrès de l’Association républicaine des anciens combattants.

346.          MARTY (André). Comment empêcher les licenciements : la riposte à l'attaque du gouvernement contre les usines d'aviation. P., Edité par la Fédération de la Seine du PCF, 1949, in-8°, 31 pp, broché, bon état

            15

Interventions à l'Assemblee nationale, 28 juin 1949.

347.          MARTY (André). Du nouveau sur Blanqui. dans La Nouvelle Critique, 1951, in-8°, 27 pp, broché, bon état

            15

Article paru dans le numéro 24 de la revue “La Nouvelle Critique, revue du marxisme militant” (mars 1951).

348.          MARTY (André). Face aux nouvelles charges fiscales. Comment se défendre. P., Editions du Parti communiste français, s.d. (1951), in-8°, 13 pp, broché, bon état

            10

349.          MARTY (André). Gloire au 17e. (A la gloire des lutteurs de 1907). P., Editions de l’Avant-Garde, 1952, gr. in-8°, 20 pp, broché, bon état

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L'année 1907 a vu dans le Midi les plus grands mouvements de la paysanerie française depuis la Révolution de 1789-93. Cet énorme mouvement des vignerons du Midi est resté célèbre surtout par le geste des soldats du 17e d'infanterie fraternisant avec la population soulevée pour défendre ses conditions de vie.

350.          MARTY (André). Idées sur la nouvelle constitution de la République française. Extrait des Cahiers du communisme, n° 7, mai 1945. P., Editions du Parti communiste français, s.d. (1946), in-8°, 16 pp, broché, bon état

            15

351.          MARTY (André). L'Affaire André Marty. Trois document inédits. L'avenir du mouvement ouvrier français et du Parti communiste. Toulouse, S.l.n.n., “édité par un groupe de travailleurs communistes et sympathisants”, 21 déc. 1952, in-8°, 32 pp, broché, bon état

            20

352.          MARTY (André). L'Amnistie intégrale. P., Librairie de l'Humanité, 1924, in-12, 48 pp, broché, couv. illustrée, bon état

            20

Discours prononcé à la Chambre des Députés les 9 et 10 Juillet 1924.

353.          MARTY (André). L’Union pour libérer l’humanité. Des pages immortelles d’histoire. Imprimerie centrale de la Bourse, 1936, in-12, 44 pp, broché, couv. illustrée, état correct

            15

Discours prononcé au VIIIe congrès national du Parti communiste SFIC Villeurbanne 22-25 janvier 1936.

354.          MARTY (André). La Révolte de la mer Noire. P., L'Avant-Garde, 1950, 4 vol. in-8° (sur 12), 32, 32, 32 et 32 pp, préface de Marcel Cachin, une carte, qqs photos, brochés, bon état

            20

Une édition peu courante. En 1950, l'Avant-Garde, organe des jeunesses communistes, publia “La Révolte de la mer Noire” en suppléments. Nous proposons les fascicules I, II, III et V (suppléments aux numéros 287, 288, 289 et 291 de l'Avant-Garde, 32 pp chacun). Ces fragiles fascicules sont ici en très bon état. — "L'Avant-Garde est heureuse de présenter à ses lecteurs et amis cette édition du livre passionnant d'André Marty : La Révolte de la mer Noire. Cette édition comporte 12 fascicules qui paraîtront dans les semaines à venir. Chacun sera vendu 10 francs. Réclamez-les aux diffuseurs de L'Avant-Garde ou abonnez-vous en adressant par mandat au journal la somme de 110 francs plus 25 francs pour frais d'expédition."

355.          MARTY (André). Lazare Hoche. Pur héros de la jeunesse de France, grand soldat de la République, patriote inflexible contre les ennemis du dehors et du dedans. P., Editions France d’abord, s.d. (1946), in-12, 32 pp, préface de Charles Tillon, broché, bon état

            20

Discours prononcé à Versailles le 30 juin 1946.

356.          MARTY (André). Le lock-out de la SNECMA. Annulez les licenciements ! Versez à chaque lock-outé 75% du salaire perdu ! P., Edité par les sections communistes du XIIIe Arrondisement, 1950, in-8°, 32 pp, broché, bon état

            15

Extraits des interventions d'André Marty, député de Paris, à l'Assemblee nationale le 2 mai 1950.

357.          MARTY (André). Le martyre des anciens volontaires d'Espagne. P., Amicale des anciens volontaires français en Espagne républicaine, s.d. (1950), gr. in-8°, 11 pp, broché, bon état

            15

Discours au XXVIe congrès de l’Association républicaine des anciens combattants, 28 mai 1950.

358.          MARTY (André). Les Heures glorieuses de la mer Noire. P., Editions du Parti communiste français, 1949, in-8°, 96 pp, 4e édition, 16 photos, une carte, broché, bon état

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Réédité à l’occasion du 30e anniversaire de la révolte de la mer Noire, en 1949 (4e édition).

359.          MARTY (André). Les pillards de Paris. P., Les Publications Révolutionnaires, 1935, in-12, 37 pp, préface de Marcel Cachin, broché, bon état

            15

La politique municipale communiste. Discours prononcé au Conseil municipal de Paris le 31 décembre 1934.

360.          MARTY (André). Pour une Assemblée constituante souveraine : idées sur la nouvelle constitution de la République française. P., Editions du Parti communiste français, s.d. (1945), in-8°, 40 pp, une photo, broché, bon état

            20

Discours au Xe congrès du Parti communiste français, 27 janvier 1945.

361.          MARTY (André). Que les riches payent ! Pas un sou de prélèvement sur les salaires des travailleurs de la ville de Paris. La politique municipale communiste. P., Les Editions Révolutionnaires, s.d. (1934), in-12, 47 pp, préface de Marcel Cachin, broché, couv. illustrée, bon état

            15

Discours prononcé par André Marty à l'Hôtel de Ville de Paris, le 10 juillet 1934.

362.          MARTY (André). Quelques aspects de l'activité de Blanqui. dans Cahiers du communisme, 1951, in-8°, 27 pp, broché, bon état

            15

Article paru dans le numéro 4 de la revue “Cahiers du communisme” (avril 1951) à l'occasion du 80e anniversaire de la Commune de Paris. Autre article dans le même numéro : Marx historien du mouvement ouvrier français, par Victor Michaut.

363.          MARTY (André). Souvenirs d’Indochine. P., Editions de l’Avant-Garde, s.d. (1952), gr. in-8°, 20 pp, 6 illustrations, broché, bon état

            20

L'Indochine en 1912 quand Marty était maître mécanicien à bord du contre-torpilleur "Mousquet".

364.          MARTY (André). Vaincre et vivre. Alger, Editions Liberté, s.d. (1945), in-12, 32 pp, broché, bon état

            15

Discours à la session du Comité central élargi du Parti communiste français le 22 janvier 1945.

365.          MARTY (Michel). Fraternisation. Esquisse historique de la tradition du prolétariat français. P., Librairie de l’Humanité, 1925, in-12, 48 pp, préface de Charles Tillon, broché, couv. lég. salie, bon état

            20

Par Michel Marty (1890-1943), frère d’André Marty et Jean Marty, militant communiste des Pyrénées-Orientales puis de la région parisienne.

366.          [MARTY, André]. Comment choisir des élus qui ne trahissent pas leurs engagements ? Des faits officiels pour les juger sur leurs actes. P., Edité par le PCF, s.d. (1951), in-8°, 32 pp, broché, bon état

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Publié pour les élections de 1951 à Paris (Ve, VIe, VIIe, XIIIe, XIVe et XVe arrondissements) par le PCF. Présentation des élus communistes de la liste d'André Marty.

367.          [MARTY, André]. Levés avant le jour. La vérité sur l'Espagne : film inédit présenté par l'Association des anciens volontaires français des brigades internationales. P., Association des anciens volontaires français en Espagne républicaine, s.d. (1948), in-8°, 8 pp, broché, couv. illustrée, bon état

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Après la Libération, André Marty s’est particulièrement investi dans l’AVER, l’association des vétérans français des Brigades internationales. Pour populariser son action et favoriser l’émergence de la question des vétérans d’Espagne dans l’opinion publique, l’AVER porta un projet ambitieux en 1948 : la réalisation d’un moyen métrage à vocation de grande diffusion intitulé “Levés avant le Jour”. Le film fut réalisé par l'assemblage de plusieurs extraits de films pro-républicains produits entre 1937 et 1939, montés par Marinette Cadix (monteuse, entre autre, des films de Renoir) sur une musique originale de Jean Wiener. Deux vétérans furent mis en avant dans la distribution : Bob Mathieu, comme lecteur d’un texte du journaliste André Wurmser, et Gabriel Verliat, comme directeur de production. Le film a été imaginé et produit pour accompagner la grande campagne de l’AVER pour la reconnaissance par l’Assemblée nationale du statut d’anciens combattants « morts pour la France » aux vétérans d’Espagne. André Marty avait en effet déposé le 11 mars 1946 une proposition de loi dans ce sens, repoussée par les députés. La promotion était également assurée par la diffusion de la brochure d’André Marty éditée par l’AVER en 1946 : “Ceux d’Espagne ! Les premiers contre les hordes hitlériennes. Justice pour leurs blessés, pour leurs orphelins !”. Diffusé pour la première fois à Paris au début de l’automne 1948, “Levés avant le Jour” eut cependant une carrière très limitée. Le Centre de Diffusion du Film refusa de délivrer un visa d’exploitation commercial, limitant par conséquent les projections à des évènements privés. Des diffusions furent organisées régulièrement en région parisienne jusqu’en 1950 mais ne connut aucun succès en province (seulement cinq projections hors de Paris en deux ans). Du fait de la place centrale donnée à André Marty, le film ne put être exploité après son expulsion du PCF puis de l’AVER en 1952. (Edouard Sill)

368.          [MARTY, André]. Pour la sécurité et la paix : le problème espagnol devant l'O.N.U. P., Editions du Comité "France-Espagne", s.d. (1946), in-8°, 60 pp, préface d'André Marty, broché, bon état

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369.          [MARTY, André]. Un scandale parmi cent autres : La cité Jeanne d'Arc. Présenté par la 13ème section des locataires. P., Fédération des locataires de la région parisienne, s.d. (1938), in-12, 21 pp, avant-propos d'André Marty, député de Paris, ex-conseiller municipal, qui a dénoncé le premier les affairistes de la Cité Jeanne d'Arc, une photo et un fac-similé, broché, bon état

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370.          MASSON (René). Haute Pègre. Joseph Joanovici, Serge Rubinstein, Maud Bellanger, Rosalio Rosale, Otto Wacker, Georges des Pointes, Sarah et Gino, Pierrot le Fou. Presses de la Cité, 1969, in-8°, 317 pp, broché, jaquette, bon état, envoi a.s.

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« Le crime ne paie pas » et «La réalité dépasse la fiction » : ces formules éprouvées pourraient aussi servir d'exergue aux destinées hors série que René Masson, qui se fit déjà le biographe de Landru, a réunies dans ce livre. Non pas des assassins, même si leur route est souvent jalonnée de cadavres, mais des aventuriers de haut vol, seigneurs de la jungle sociale, qui surent exploiter sur une grande échelle les étérnelles névroses de l'humanité : la mort, la cupidité et l'amour. Certains emplirent les journaux de leur fracas, comme Joseph Joanovici, le ferrailleur milliardaire, ou Serge Rubinstein, le financier play-boy. D'autres, plus feutrés, plus obscurs par vocation, se voient ici impitoyablement tirés à la lumière dans leur course fiévreuse à la fortune, leur ascension et leur chute vertigineuses : Maud Bellanger, la lesbienne marchande de canons, Rosalio Rosale, « le plus célèbre malade du monde », ou Otto Wacker le génial faussaire. Nous voyons se refermer lentement les mâchoires du piège qui broya Georges des Pointes, authentique marquis et séducteur professionnel, naître les flammes dévorantes qui consumèrent Sarah et Gino, les Bonnie et Clyde des maisons de jeux. Sans oublier Pierrot le Fou – le vrai, pas celui de Godard – dont le mythe, dans ces pages, est cruellement démystifié. Chacun de ces cas exemplaires aurait pu fournir la matière d'un épais roman, mais l'auteur a préféré les réduire aux proportions qu'ils eurent devant la justice des hommes – ou devant la Fatalité. Ainsi ces annales fourmillantes et pathétiques de la Haute Pègre ont-elles l'ampleur et la diversité d'une Comédie Humaine.

371.          MERCIER (André-François). Faut-il abandonner l'Indochine ? France-Empire, 1954, fort in-12, 446 pp, préface du maréchal Juin, 180 pp. de documents in fine, broché, bon état

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"Parlementaire, ayant fait partie d'une mission d'information en février 1954, l'auteur rapporte de son voyage en Indochine une suite d'images, de souvenirs et d'impressions qui donnent à son livre un certain aspect de reportage d'allure très vivante, mais une abondante annexe rassemble en outre des documents, discours, notes officielles, interviews et textes variés, classés de façon à fournir une vue cohérente de l'histoire du conflit et des divers problèmes actuels. Un renforcement de l'effort militaire est préconisé." (Revue française de science politique, 1954) — "Député du Groupe M.R.P., l'auteur rend compte de sa mission en Indochine durant l'hiver 1953." (Ruscio, La guerre "francaise" d'Indochine, 1945-54)

372.          MERMOZ (Jean). Mes vols. Flammarion, 1941, in-12, (x)-212 pp, présentation du livre par La Rocque, une carte, broché, couv. illustrée, bon état

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"Mermoz est là, sous les aspects multiples et extraordinaires qui le feront vivre éternellement.dans la mémoire des hommes : le pionnier, l'animateur, le virtuose, mais aussi le grand chef au cœur fraternel. Ces pages qu'il nous a laissées avant de tomber là-bas, c'est Mermoz tout entier que nous y retrouvons !" (Le Figaro, 24 avril 1937) — Figure mythique de l'Aéropostale, l'aviateur Mermoz fut aussi en 1936 l'un des fondateurs du Parti Social Français, mouvement de la droite nationaliste et conservatrice dirigé par le colonel de La Rocque. Le 7 décembre de la même année, Mermoz disparaît dans l’Atlantique à bord de l'hydravion la Croix-du-Sud. Sa mort est aussitôt vécue comme un traumatisme national, et six jours plus tard il est, avec son équipage, cité à l'ordre de la Nation par le gouvernement de Front populaire... — Table : Mes vols (pp. 11-134) – Pour l'aviation (pp. 135-148) – Le vice-président du Parti Social Français (pp. 149-153) – Mermoz toujours vivant (pp. 155-205, par René Chambe, Paul Bringuier, Daurat, Max Delty, Guillaumet, Kessel, François Mauriac, Maurice Rossi, Antoine de Saint-Exupéry, Jacques Zimmermann) – Appendices (Le dernier message, L'équipage de la Croix-du-Sud à l'ordre de la Nation).

373.          MICHELET (Claude). Mon père Edmond Michelet, d'après ses notes intimes. Presses de la Cité, 1971, in-8°, 285 pp, 24 pl. de photos hors texte, repères chronologiques, biblio, index, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

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Le 17 juin 1940, Edmond Michelet et ses amis accomplissaient le premier acte de résistance clandestine en glissant dans les boîtes aux lettres de Brive un tract qui dénonçait la capitulation face à l'occupant... Dès lors, l'agent commercial, fils d'épicier, entre dans l'histoire... Il sera tour à tour chef d'un important réseau de résistance, président des Anciens de Dachau, fidèle compagnon du général de Gaulle, garde des Sceaux, ministre de la Justice. Avec émotion et simplicité, son fils, Claude Michelet, retrace l'itinéraire de cet homme exceptionnel, fervent catholique, qui partout et toujours se révéla homme d'espérance et de bravoure.

374.          MILETITCH (Nicolas). Trafics et crimes dans les Balkans. PUF, 1998, in-8°, 209 pp, 6 cartes, sources et biblio, index, broché, bon état

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Inouï : pour la première fois depuis trois siècles, des pirates attaquent dans la mer Adriatique. Au large de Corfou, des brigands albanais attaquent en mai 1997 un voilier anglais et dépouillent ses occupants de leurs biens. L'affaire fait scandale : haut-lieu touristique, l'île grecque de Corfou attire chaque année un million de visiteurs. La preuve qu'au-delà des guerres politico-ethniques, les Balkans sont la proie d'une criminalité d'autant plus florissante qu'elle se nourrit de toutes les instabilités régionales. Immigration clandestine ; trafics de véhicules volés, d'armes, de stupéfiants et de substances nucléaires ; fausse monnaie et blanchiment d'argent sale ; contrefaçons diverses ; contrebande de cigarettes ; prostitution, exploitation des enfants et trafics d'organes. Pire encore : apparition d'entités nouvelles, criminelles et terroristes à la fois; pour la première fois, l'un des meilleurs spécialistes de la région présente une scène criminelle balkanique d'autant plus préoccupante qu'elle se trouve à l'orée même de l'Europe.

375.          MOREAU (Claude Albert) et Roger JOUANNEAU-IRRIERA. Présence française en Allemagne. Essai de géographie cordiale de la zone française d'occupation. S.l., Henri Neveu, 1949, pt in-4°, 287 pp, avant-propos de Robert d'Harcourt, nombreuses illustrations dans le texte par Roger Jouanneau-Irriera, peintre aux armées, 24 gravures pleine page, 30 pl. de portraits (3 à 6 portraits finements dessinés par planche) des responsables français en Allemagne (principalement militaires, mais aussi quelques civils) et 3 cartes en couleurs dépliantes hors texte, imprimé sur vergé Oberkirch, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

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Un ouvrage sur l'Allemagne de l'immédiat après-guerre, superbement illustré par Roger Jouanneau-Irriera (1884-1957). À plus de 55 ans, engagé volontaire, celui-ci participe à la Seconde Guerre mondiale dès septembre 1939. Rappelé en janvier 1943, il est affecté comme adjudant au 1er RCA (Régiment de chasseurs d’Afrique) et détaché dans plusieurs affectations successives (troupes chérifiennes, état-major des goums, services de presse du cabinet civil du commissariat à la guerre, etc.). Durant toutes ces années, en tant que combattant mais surtout à partir de 1943, avec le titre de peintre de l’armée, il parcourt tous les fronts depuis l’Afrique du nord (Maroc, Tunisie, Algérie) jusqu’à l’Allemagne, en passant par la Corse, l’Italie, la Provence, les Vosges et l’Alsace avec les forces françaises combattantes et l’armée de la Libération. Il exécute de nombreuses œuvres graphiques illustrant l’action de l’armée française entre 1942 et 1945 et notamment réalise de très nombreux portraits de combattants, du général d’armée au soldat. Plusieurs de ses dessins et croquis ont servi à illustrer des ouvrages comme ceux consacrés à la 3e division d’infanterie algérienne, à la libération de la Corse, à la libération de Marseille, au Service de santé des armées. Après l'armistice de 1945 et jusqu'en 1951, le peintre séjourne à Baden-Baden, « peintre honoraire de l'armée », participant à la « Revue d'information des troupes françaises d'occupation », illustrant ce livre : « Présence française en Allemagne », et achevant son oeuvre pour le Musée de l'Armée.

376.          ORMESSON (Wladimir d'). La Révolution allemande. Bloud & Gay, Cahiers de la nouvelle journée, 1933, in-8°, 249 pp, broché, bon état

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"L'un des meilleurs et des plus compréhensifs récits sur la période récente, par un ancien diplomate français." (William L. Langer, Foreign Affairs, 1934)

377.          PAINTER (George D.). Marcel Proust. 1. Les années de jeunesse (1871-1903). – 2. Les années de maturité (1904-1922). Mercure de France, 1966-1979, 2 vol. in-8°, 466 et 517 pp, traduit de l'anglais, préface de Georges Cattaui, 43 illustrations et photos sur 32 pl. hors texte, 2 plans, une carte dépliante, biblio, notes bibliographiques, index, brochés, couv. illustrées, bon état

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Comment est né A la recherche du temps perdu ? L'ampleur de ce roman-univers, la vie déroutante de complexité de Marcel Proust, son opposition virulente à l'élucidation des œuvres par les données biographiques de leurs auteurs imposent à George D. Painter un défi ambitieux. S'attelant à cette tâche herculéenne, il livre un classique absolu de l'histoire littéraire. De la lumière des salons du Tout-Paris à l'obscurité de la chambre capitonnée, les amours, les névroses, les passions de l'écrivain sont dévoilées. Un cheminement biographique minutieux, serti d'anecdotes détaillées, qui est celui de la Recherche même. — "Painter ne disposait pas de sources nouvelles pour établir sa biographie ; mais il a écrit, « selon les méthodes de la critique universitaire », ne s'appuyant que sur des faits ou des témoignages avérés, un récit complet et très détaillé de la vie de Proust. Le moindre mérite de ces deux gros volumes n'est pas leur clarté, leur lisibilité. Le premier, s'achevant sur la mort du père de l'écrivain, en 1903, recense les matériaux autobiographiques de l'oeuvre à venir ; le second, évoquant la période de création de la Recherche, tend davantage vers l'essai critique. (...) Le livre de Painter montre parfaitement quelle fut la longue patience de Proust, ou plutôt comment son oisiveté, encouragée par tous les doutes qu'il avait sur ses possibilités d'écrire, se transforma peu à peu en travail patient et infatigable... (...) Il y a longtemps qu'on discute des clefs des personnages de la Recherche. Painter montre qu'il est possible de reconnaître les sources à partir de la vie de Proust, mais qu'il est infiniment plus intéressant de voir comment l'écrivain a modifié les données de la vie réelle, composé chacun de ses personnages par la fusion de multiples modèles, jusqu'à leur donner leur vérité unique, leur signification essentielle, au point que pour nous, aujourd'hui, par la force de la transmutation littéraire, ce n'est pas tant Saint-Loup qui doit ses traits à Gabriel de La Rochefoucauld, à Fénelon, à Antoine Bibesco, etc... que l'inverse..." (Michel Boulanger, Revue Esprit, septembre 1967)

378.          PALEWSKI (Gaston). Mémoires d'action, 1924-1974. Edition établie, annotée et présentée par Eric Roussel. Plon, 1988, in-8°, 320 pp, 8 pl. de photos hors texte, chronologie, index, broché, bon état

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Gaston Palewski (1901-1984) fut un grand acteur de la vie politique pendant 50 ans : Collaborateur du maréchal Lyautey et de Paul Reynaud, directeur de cabinet du général de Gaulle à Londres, Alger et Paris, vice-président de l'Assemblée nationale, ambassadeur à Rome de 1957 à 1962, ministre d'Etat au début de la Ve République, puis président du Conseil constitutionnel jusqu'en 1974.

379.          PARMELIN (Hélène). Un exemple : Henri Martin, second-maître de la marine. P., Comité de défense Henri Martin, 1951, in-8°, 46 pp, broché, couv. illustrée, bon état

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Henri Martin, né en 1926, ancien du Corps Expéditionnaire en Indochine et militant communiste, est arrêté en mars 1950 à Toulon pour ses activités contre la Guerre d'Indochine au sein de l'armée. Il passe trois ans en prison, au cours desquels le Parti communiste mène une campagne virulente pour sa libération, relayée par des intellectuels groupés autour de Jean-Paul Sartre. — "L'auteur, journaliste à L'Humanité, a écrit quotidiennement, durant des années des articles sur la campagne inspirée et animée par le PCF." (Ruscio, La guerre "francaise" d'Indochine 1945-54)

380.          [Parti communiste]. 30 ans d'histoire du Parti Communiste Français. Cahiers du communisme n°12. Numéro spécial à l'occasion du 30e anniversaire du Parti communiste français. P., Cahiers du communisme, 1950, in-8°, 144 pp, 10 portraits (photos et dessins), broché, couv. illustrée, bon état

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Numéro 12, 27e année, décembre 1950, numéro spécial de la "revue théorique et politique" du Comité Central du PCF. Textes de Maurice Thorez, Jacques Duclos, André Marty, Auguste Lecœur, Marcel Cachin, François Billoux, Georges Cogniot, Waldeck Rochet, Léon Feix, plus des articles de Claude Roy (sur "Les Communistes" d'Aragon), Jean Marcenac, Léon Mauvais (sur "La Vie ouvrière") ; sommaire des numéros de l'année 1950 in fine.

381.          PAUWELS (Louis). Monsieur Gurdjieff. Documents, témoignages, textes et commentaires sur une société initiatique contemporaine. Seuil, 1963, in-8°, 447 pp, 3 photos hors texte, broché, couv. illustrée, bon état

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Comme l'écrivait François Mauriac dans un éditorial du Figaro, en 1954, "il faut que le livre terrible, composé de témoignages, que Louis Pauwels consacre à Monsieur Gurdjieff, le fameux mystagogue, l'homme qui avait rapporté d'Orient une méthode pour tuer le moi, pour redevenir soi-même et pour posséder la terre, le sire du Prieuré d'Avon aux pieds duquel Katherine Mansfield, à bout de souffrances, est venue se coucher et mourir... Monsieur Gurdjieff ! Quel personnage inventé ne pâlirait auprès de lui ! Quel roman noir atteignit jamais à la hauteur de cette histoire vraie ?" A sa publication, ce livre choqua. Il révélait en effet l'existence de ce mystérieux personnage qui avait vécu à Paris où il avait enseigné à des centaines de disciples. A cette époque où des mots comme gourou étaient, contrairement à nos jours, à peu près ignorés, la personnalité de Gurdjieff soulevait les controverses. Etait-il un maître spirituel, un mage noir, un imposteur ? Certains l'accusaient d'avoir brisé leur vie... Louis Pauwels s'interroge sur le mystère Gurdjieff. Il salue pourtant l'homme en tous points extraordinaires, le précurseur de l'ouverture à l'Orient, l'un des premiers "aventuriers de l'Etre". En cela, montrant la voie aux chercheurs de vérité et d'absolu, Monsieur Gurdjieff répond aux interrogations spirituelles de notre temps.

382.          PERVILLÉ (Guy). De l'Empire français à la décolonisation. Hachette, 1991, in-8° carré, 255 pp, cartes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Carré Histoire)

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Tragique épisode de l'Histoire de la France contemporaine, la décolonisation est aussi le plus mal connu : il n'existe pas d'histoire officielle ni de version consensuelle, mais des histoires partielles et partiales qui s'affrontent autour d'enjeux de mémoire. A la lumière des recherches universitaires récentes et des documents d'archives, il est aujourd'hui possible de mener un travail scientifique. C'est l'objet de ce livre. L'auteur commence par définir les notions de colonisation et de décolonisation afin de ressusciter les réalités multiples de concepts souvent ambigus. Puis il retrace la formation de l'Empire colonial français depuis le XVIème siècle, avant d'étudier ses caractéristiques économiques et politiques lors de son apogée territorial entre 1919 et 1939. Vient enfin la succession des conflits qui, en moins d'un quart de siècle, ont disloqué cet Empire : les chocs de la Seconde Guerre mondiale, les tentatives pour constituer une Union française, la guerre d'Indochine, les troubles en Afrique du Nord et la guerre d'Algérie, l'évolution moins tumulteuse de l'Afrique noire. Sur tous ces points, l'auteur restitue la trame des faits et éclaire le lecteur avec neutralité, en apportant des réponses précises aux questions soulevées par le processus de décolonisation. De nombreux textes permettent de restituer, pour chaque période, les rapports de force et les prises de positions. Les étudiants en Histoire et tous ceux qui désirent mieux cerner cette question difficile trouveront là un remarquable travail de synthèse. — "Guy Pervillé publie un excellent ouvrage, précis, à la documentation sans failles. A la suite d'un chapitre consacré aux concepts qui sous-tendent les mots colonisation et décolonisation, le premier tiers du livre environ est consacré à la colonisation elle-même, aux étapes de la formation de l'Empire et à sa description au moment de son apogée. Sans aucun manichéisme, l'auteur décrit parfaitement ce face à face inégalitaire du colonisateur et des colonisés, extrêmement divers de l'Indochine à l'Afrique centrale, du Maghreb à la Nouvelle-Calédonie. Diversité dont il ne fut guère tenu compte, puisque les protectorats eux-mêmes furent tenus en main presque comme les pays d'administration directe. Vient ensuite la Deuxième Guerre mondiale et les perturbations qu'elle entraîna par l'effort de guerre et la montée des revendications déjà bien perceptible avant 1939. Avant d'aborder la décolonisation proprement dite, le lecteur possède tous les éléments qui vont influer sur les appréciations des gouvernements de la métropole et de l'opinion publique face aux exigences qui se manifesteront plus ou moins tôt. Très tôt pour l'Indochine, dès 1945 et jusqu'à la rupture totale, quelques années plus tard pour la Tunisie et le Maroc, puis l'Algérie, finalement l'Afrique noire à partir de 1958. Le désir d'émancipation n'entraîna pas partout la guerre, mais la responsabilité française semble bien avérée partout. A un développement économique insuffisant, parce que les investissements avaient été limités au maximum dans l'Empire, s'ajouta un manque d'intérêt pour les aspirations des populations locales, une instabilité politique et de médiocres acteurs à la tête de l'État, incertains quant aux décisions à prendre. L'arrivée du général de Gaulle au pouvoir donna davantage de cohésion à l'action de l'État. Mais les échéances étaient inéluctables et à quelques exceptions près les colonies françaises prirent leur indépendance..." (Paule Brasseur, Revue française d'histoire d'outre-mer, 1992)

383.          PICQUERAY (May). May la réfractaire. Atelier Marcel Jullian, 1979, in-8°, 247 pp, préface de Bernard Thomas, 38 photos sur 12 pl. hors texte, broché, couv. illustrée, bon état

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"Pour mes 81 ans d'anarchie". Mémoires de May Picqueray (Marie-Jeanne dite May, 1898-1983), militante anarchiste. Elle adhéra aux doctrines anarchistes à Paris en 1918, et connut Sébastien Faure, Lecoin... Elle devint en 1922 secrétaire administrative de la Fédération des Métaux. Elle assista au premier congrès de la CGTU, tenu à Saint-Étienne en juin-juillet 1922, et fut déléguée pour accompagner Louis Chevalier, secrétaire fédéral, au IIe congrès de l'Internationale syndicale rouge à Moscou en novembre 1922. Elle profita de son séjour pour demander une entrevue à Trotsky. Elle fut également, pendant trois ans (jusqu'en juillet 1926), la secrétaire particulière d'Emma Goldman qui résidait alors à Saint-Tropez. A partir de juin 1940, à Toulouse, elle s'occupa des camps de concentration français de la zone libre, en particulier des camps de Noé et du Vernet. Elle favorisa alors plusieurs évasions. Après la guerre, May Picqueray fonda les Amis de Louis Lecoin pour continuer sa propagande et apporter une aide pratique aux insoumis, réfractaires et autres objecteurs de conscience. Elle fit paraître le mensuel des Amis, Le Réfractaire (premier numéro le 1er avril 1974) jusqu'à son décès en 1983. (Jean Maitron)

384.          PIJADE (Moša). La Fable de l'aide soviétique à l'insurrection nationale yougoslave. P., Le Livre Yougoslave, 1950, in-8°, 69 pp, broché, qqs marques au crayon en marges, bon état. Rare

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L'URSS a-t-elle été avant février-mars 1948 la seule « amie » de la Yougoslavie (discours de Tito le 1er avril 1947), celle qui veut la paix, qui coopère ; beaucoup d'encre a déjà été versée sur les relations soviéto-yougoslaves en 1941-49. Le « gauchisme » des communistes yougoslaves a été blâmé à Moscou... A l’automne 1942, Tito fait part à Moscou de sa volonté de former un nouveau gouvernement en Yougoslavie, malgré l’existence du gouvernement royal en exil à Londres. Dans un télégramme envoyé au dirigeant soviétique, le leader yougoslave communique ses intentions : « Nous allons maintenant former comme un gouvernement qui s’appellera Comité national de libération de Yougoslavie. » Staline s’y oppose. Cela irait à l’encontre de ses intérêts. Il veut obtenir le soutien des Alliés pour soulager l’URSS sur le front de l’Est. En ce sens, Staline ne veut pas effrayer Anglais et Américains en soutenant une révolution communiste en Yougoslavie ; d’autant plus que Moscou vient d’obtenir une représentation diplomatique auprès du gouvernement à Londres... — Moša Pijade est né en 1890 en Serbie. Déjà membre du PCY en 1920, il traduit Le capital de Karl Marx. En tant que Partisan durant la Seconde Guerre mondiale, il est l’un des responsables de l’insurrection au Monténégro contre l’occupant italien. En 1942 et 1943, il rédige les résolutions de l’AVNOJ (Conseil antifasciste de libération nationale de Yougoslavie). Durant le conflit, il crée Tanjug, agence d’informations au profit des Partisans qui devient l’agence de communication officielle du gouvernement après la guerre. En 1945, il est membre du Bureau politique en charge de la Constitution et des réformes législatives. Président de l’Assemblée fédérale entre 1954 et 1957, année de son décès. Il est considéré comme l’un des proches collaborateurs de Tito. (Luigi Gatti)

385.          PIOLET (Vincent). Regarde ta jeunesse dans les yeux. Naissance du hip-hop français 1980-1990. Le mot et le reste, 2017, in-8°, 362 pp, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

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"De retour en France, je me dis qu'il faudrait organiser quelque chose qui fédère, qui soit dans l'esprit de ce que j'ai vu à New York. Je pense naturellement au terrain vague. Je le connais bien pour y avoir déjà graffé. Si j'y ramène la musique, ce serait parfait, on pourrait réunir les quatre éléments. Et là c'est parti : je connais un coin à la Plaine Saint-Denis où je peux louer un groupe électrogène pas cher ; je le ramène le matin avec mon scooter, des potes le surveillent le temps que j'aille chercher les platines, les enceintes et les disques chez moi. L'après-midi tout est prêt et je commence à mettre le son..." (Dee Nasty) — En 1979, «Rapper's Delight» annonce la révolution rap au monde. En 1990 sort Rapattitude, première compilation de rap français. Entre ces deux tournants majeurs, le hip-hop connaît une première histoire en France, faite d'intransigeance underground et de malentendus médiatiques, avant le raz-de-marée commercial et artistique des années quatre-vingt-dix. A une époque où tout est à construire, rappeurs, graffeurs, DJs et breakers sont les pionniers d'une aventure qui s'écrira sur les ondes des radios libres, les murs des terrains vagues, les dalles des cités, dans une ébullition culturelle sans équivalent.

386.          RAINE (Kathleen). Le Royaume inconnu. Stock, 1980, in-8°, 372 pp, traduit de l'anglais, broché, couv. illustrée, bon état. Edition originale française, ex. du SP

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Deuxième volume de l'autobiographie de la grande poétesse anglaise Kathleen Raine (1908-2003), situé dans le Cambridge de l’entre-deux guerres et traversé d’expériences douloureuses, qui raconte une errance et une quête à travers des périodes d’absence à soi-même pour retrouver le « fil perdu ». — Avec “Adieu prairies heureuses” (prix du Meilleur Livre Étranger 1979), Kathleen Raine nous livrait son enfance, ses émerveillements devant la nature, ses premières expériences... un livre essentiel, une découverte, un enchantement. Dans “Le royaume inconnu”. Kathleen est devenue une jeune fille de dix-huit ans, l’une des rares étudiantes admises à Cambridge avant la guerre, et nous allons la suivre au fil des années à travers ses illusions, ses erreurs, un mariage malheureux, suivi bientôt d’une aventure amoureuse plus proche de cette perfection qu’elle ne cesse de rechercher. C’est aussi l’histoire d’un esprit résolu qui accepte courageusement les idées positivistes du moment pour, plus tard, sous l’influence de Graham Greene, se convertir à un catholicisme qu’au fond elle n’aime pas, et pour, en définitive, s’en éloigner et se consacrer à William Blake en qui elle retrouve ses aspirations spirituelles et son sens du sacré. Par-delà les péripéties de cette vie de femme exemplaire, qui ne touche à l’absolu que dans la solitude et une sorte de fusion avec la nature, Kathleen Raine nous donne en toute simplicité l’histoire d’une âme, celle d’un coeur et d’un esprit exceptionnellement attachants, en même temps qu’un témoignage lucide sur une époque.

387.          RECOULY (Raymond). Le Printemps rouge. Episode de guerre et de révolution en Russie. Editions de France, 1924, pt in-8°, 262 pp, reliure demi-toile rouge à coins, pièce de titre toile rouge, tranche mouchetée, bon état. Edition originale sur papier courant

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388.          REYNAUD (Paul). Mémoires. 1. Venu de ma montagne. – 2. Envers et contre tous, 7 mars 1936 - 16 juin 1940. Flammarion, 1960-1963, 2 vol. in-8°, 507 et 513 pp, 24 pl. de photos et 2 cartes dépliantes hors texte (bataille navale de Narvik et offensive de mai-juin 1940), qqs caricatures de l'époque reproduites dans le texte, documents en annexes, brochés, couv. illustrées, bon état, envoi a.s. sur chacun des volumes

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Complet – "La première partie des mémoires de P. R. fait une large part à l'ascension politique du villageois né le 15 octobre 1878 à Barcelonnette. Devenu le brillant député et l'éloquent homme d'Etat que l'on sait, P. R. évoque ses luttes contre les chefs du Cartel de 1924 à 1928, contre la politique de rapprochement franco-italien menée par Pierre Laval, ses efforts pour imposer la dévaluation redoutée, ou l'armée de métier du colonel de Gaulle... Pour expliquer la solitude politique à laquelle il a toujours été condamné, P. R. conclut : « En face des problèmes d'entre les deux guerres, plaire aux Français, c'était nuire à la France ». L'ouvrage, qui n'évite pas à certains moments la polémique, est une contribution importante à l'histoire de la IIIe République à son déclin." (Revue française de science politique, 1961) — "L’an dernier, à l’âge de 82 ans, le président Paul Reynaud a entrepris la publication de ses mémoires, avec une verve, une fraîcheur, une jeunesse qui ne se démentent jamais tout au long de ce fort volume, qui nous mène de l’enfance du futur Président du conseil à la rentrée politique du Front populaire en juin 1936. On l’y voit élève à Bossuet, Louis-le-Grand, aux Hautes études commerciales (HEC) et à l’École de Droit, faire le tour du monde en 1906, puis jeune avocat, député de Grasse à la Chambre Bleu-Horizon, battu en 1924, mais réélu à Paris en 1926 ; devenir ministre des Finances d’André Tardieu en 1930, ministre des Colonies de Pierre Laval en 1931, se spécialiser dans les affaires financières, et, à partir de 1933, mener « une longue bataille » en faveur de la dévaluation monétaire. Récit toujours vivant, coloré, à l’occasion combatif, émaillé de savoureux portraits d’hommes politiques, Briand, Poincaré, Loucheur parmi d’autres. Le lecteur de la RDN s’intéressera particulièrement au chapitre intitulé « ma longue bataille pour le corps cuirassé de de Gaulle » (p. 420-442), – « un haut lieutenant-colonel… d’une tranquille assurance qui confirmait le regard de ses yeux bruns profondément enchâssés dans leurs orbites », – un lieutenant-colonel qui, sans une intervention personnelle auprès de Daladier, aurait probablement été irrémédiablement rayé du tableau d’avancement... De pareils mémoires présentent toujours pour l’historien l’intérêt de saisir leur auteur sur le vif, et, de lui donner matière à d’éventuelles confrontations. Ceux-ci ne font pas exception à la règle. Ils se terminent sur une note de mélancolie : « Dans toutes mes batailles parlementaires, j’ai été seul. Pourquoi ? Ah ! si j’avais été soutenu par l’un ou l’autre des chefs de parti. Mais ne dois-je pas m’en prendre à moi-même ? Rôle ingrat que celui de Cassandre... L’illusion de trop croire au pouvoir de la raison a-t-elle été la faute que j’ai commise ? » On devine avec quel intérêt nous attendons le second tome des mémoires du président Reynaud, qui nous montrera Cassandre au pouvoir." (H. M., Revue de Défense nationale, 1961)

389.          SAID (Edward W.). Réflexions sur l'exil et autres essais. Actes Sud, 2008, gr. in-8°, 757 pp, traduit de l'américain, notes, index, broché, couv. illustrée, bon état

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"J'ai défendu l'idée que l'exil peut engendrer de la rancœur et du regret, mais aussi affûter le regard sur le monde. Ce qui a été laissé derrière soi peut inspirer de la mélancolie, mais aussi une nouvelle approche. Puisque, presque par définition, exil et mémoire sont des notions conjointes, c'est ce dont on se souvient et la manière dont on s'en souvient qui déterminent le regard porté sur le futur", écrit Edward W. Said. Dans cet ouvrage rassemblant des essais publiés de 1967 à 1998, le grand intellectuel américain d'origine palestinienne, professeur de littérature comparée à Columbia University, grand penseur et précurseur des questions postcoloniales, unit ici érudition et expérience pour mieux poser les questions essentielles au monde de demain. Quel est le vérigable rôle de l'intellectuel ? Et quelle place pour l'intellectuel arabe dans le débat public ? Que signifie être exilé, déplacé, vivre entre plusieurs mondes ? Comment l'Occident se représente-t-il le monde arabo-musulman ? Comment combattre le thème ressassé de la fin de l'Histoire ou celui du choc des civilisations ? Evoquant tout à tour George Orwell, Giambattista Vico, Georg Lukàcs, E.M. Cioran, Naguib Mahfouz, Herman Melville, Joseph Conrad, Antonio Gramsci, V. S. Naipaul, Raymond Williams ou Daniel Barenboïm, il répète à l'envi que le contexte et les circonstances historiques créent la culture.
«Le plus grand fait de ces trois dernières décennies est, à mes yeux, la vaste migration humaine qui a accompagné la guerre, la colonisation et la décolonisation, la révolution économique et politique, et des phénomènes aussi dévastateurs que la famine, la purification ethnique, et les grandes intrigues de pouvoir«, écrit Edward W. Said dans son introduction, dénonçant l'impérialisme politique et l'impérialisme culturel. La voix d'Edward W. Said, né en 1935 dans la Palestine mandataire et mort à New York en 2003 des suites d'une leucémie, était celle d'un visionnaire.

390.          SAINTE-SUZANNE (Raymond de). Une politique étrangère. Le Quai d'Orsay et Saint-John Perse à l'épreuve d'un regard. Journal novembre 1938 - juin 1940. Viviane Hamy, 2000, gr. in-8°, 350 pp, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

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Raymond de Sainte-Suzanne fut, entre novembre 38 et juin 40, attaché au secrétariat particulier d'Alexis Léger, secrétaire général du Quai d'Orsay. Henriette Levillain, professeur de littérature comparée, spécialiste de Saint-John Perse, et Philippe Levillain, professeur d'histoire contemporaine, membre de l'Institut universitaire de France, ont décrypté son Journal archivé au Quai d'Orsay. Ces notes prises au jour le jour confèrent une valeur inestimable à ce document inédit. La personnalité d'Alexis Léger se dessine : une intelligence hors pair, un goût certain pour l'emprise qu'il exerce sur les politiques, Daladier notamment - ne dit-il pas : "Il y a autant de volupté à dominer un homme qu'à posséder une femme" -, en font un stratège redoutable. Sainte-Suzanne nous offre par ailleurs une vision de l'intérieur d'un lieu de pouvoir, secret et mal connu du public, qui joua un rôle fondamental dans l'approche de la Seconde Guerre mondiale. Discret et subtil, il possède l'art du portrait vif et juste, un sens critique aigu, et caresse l'espoir que ses carnets permettront de mieux cerner des événements qui se déroulent à une rapidité déconcertante. Saint-John Perse (Prix Nobel 1960), à l'inverse d' "écrivains diplomates" tels Claudel ou Morand, n'a rien écrit durant ses années de Quai. A-t-il voulu dissocier Alexis Léger, haut fonctionnaire au service de la France, de Saint-John Perse, poète au service exclusif de la poésie ? Ce témoignage lève le voile sur des zones d'ombre de sa "carrière" que la publication des Œuvres Complètes en Pléiade, sous sa propre direction, n'avait pas élucidées. Quant aux pépites que l'on récolte dans les couloirs du Quai, elles combleront ceux qui travaillent et s'intéressent à l'histoire de la Seconde Guerre mondiale et à ses prémices.

391.          SAUVAGEOT (J.), A. GEISMAR, D. COHN-BENDIT, J.-P. DUTEUIL. La Révolte étudiante. Les animateurs parlent. Seuil, 1968, in-8°, 128 pp, présentation d'Hervé Bourges, broché, couv. illustrée, bon état

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"Dans les premiers jours de mai, l'opinion publique était favorable au mouvement des étudiants. Le retournement de l'attitude de la majeure partie de la population se produit en quelques heures. Le Premier ministre suggéra adroitement à quelques journalistes de la télévision d'inviter les trois leaders du mouvement des étudiants : Geismar, Cohn-Bendit, et Sauvageot. Il tombèrent dans la trappe que le premier ministre leur tendit. En face de millions de téléspectateurs abasourdis, ils se comportèrent comme des utopistes irresponsables qui voulaient détruire la “société de consommation”. Quelques jours plus tard, quand l'un d'entre eux (Geismar) fut invité à participer à la manifestation organisé par le parti communiste le 29 mai, il déclara « seule une marche sur le palais des Élysées nous donnerait satisfaction ». Soudainement, le mouvement des étudiants cessa de bénéficier de la sympathie de la population et ses chefs devinrent instantanément aux yeux de la majorité des éléments irresponsables, voire dangereux..." (Mattei Dogan, La classe politique prise de panique en mai 1968 : comment la guerre civile fut évitée ?, 2009)

392.          SCHUMAN (Robert). Pour l'Europe. Nagel, 1964, in-12, 205-(5) pp, 21 pl. de photos hors texte dont le frontispice et un fac-similé d'une page du manuscrit hors texte, broché, bon état

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Salué unanimement en 1960 comme "Père de l'Europe", Robert Schuman (1886-1963), ministre des Affaires étrangères de 1948 à 1952, est entré dans l'Histoire par la déclaration du 9 mai 1950, fondatrice de la construction européenne. Grand homme d'Etat, il fut le premier président de l'Assemblée parlementaire européenne. "Pour l'Europe" est le seul ouvrage publié de Robert Schuman. Il permet de retrouver la pensée et la vision européenne qui ont guidé son œuvre. "Les dures leçons de l'histoire ont appris à l'homme de la frontière que je suis, à se méfier des improvisations hâtives, des projets trop ambitieux, mais elles m'ont appris également que lorsqu'un jugement objectif, mûrement réfléchi, basé sur la réalité des faits et de l'intérêt supérieur des hommes, nous conduit à des initiatives nouvelles, voire révolutionnaires, il importe – même si elle heurtent les coutumes établies, les antagonismes séculaires et les routines anciennes – de nous tenir fermement et de persévérer. L'Europe ne se fera pas en un jour ni sans heurts. Rien de durable ne s'accomplit dans la facilité. Pourtant déjà elle est en marche. [...] Mais surtout, au-delà des institutions et répondant à une aspiration profonde des peuples, l'idée européenne, l'esprit de solidarité communautaire, ont pris racine."

393.          SEYDOUX (François). Mémoires d'outre-Rhin. Grasset, 1975, gr. in-8°, 309 pp, broché, bon état

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"Notre ancien ambassadeur à Bonn ne nous donne pas seulement le récit captivant de nos relations récentes avec l'Allemagne, relations dont il fut un des plus actifs artisans, ce qui confère à son livre l'importance d'un témoignage de première main, mais aussi, à travers ces pages, il se révèle lui-même... Un livre magistral ou on partagera l'inquiétude de l'auteur devant notre passivité lors de l'occupation de la Rhénanie par Hitler, alors qu'ainsi qu'il le rappelle M. François-Poncet avait indiqué au Quai d'Orsay les craintes que suscitait à Berlin l'éventualité d'une réaction militaire de notre part. On trouvera aussi le tableau saisissant du Berlin dévasté de 1946, ainsi que la genèse de l'accord relatif au réarmement de l'Allemagne. Des pages passionnantes évoquent les tête-à-tête Adenauer-de Gaulle – le caractère de compréhension, d'estime et de particulière appréciation qu'a pris très rapidement ce compagnonnage. C'est un beau livre d'histoire contemporaine écrit par un témoin qui fut aussi un acteur et se confirme comme un brillant écrivain." (Revue des deux mondes, 1975)

394.          SMITH (Andrew). J'ai été ouvrier en URSS (1932-1935). Plon, 1937, pt in-8°, 94 pp, traduit de l'anglais, broché, couv. illustrée (une photo de l'auteur au 1er plat et son certificat de travail au 2e plat), bon état

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Né en 1884 en Slovaquie, Andrew Smith milita très jeune au sein du Parti social-démocrate. Il émigra aux Etats-Unis en 1907, continua de militer et adhéra au PC américain. Il fit partie d'une délégation en Union Soviétique en 1929 et y retourna de 1932 à 1935. — "... On se souvient moins de nos jours du cas d'Andrew Smith, cet ouvrier américain, membre du Parti communiste qui par idéalisme, lui, avait donné toutes ses économies avant de partir en Union Soviétique pour y construire le socialisme. Lui aussi fut profondément déçu par son expérience, refusa la société hiérarchisée et inégalitaire qu'il y rencontra..." (Michel Dreyfus, 1986)

395.          STALINE (Joseph). Le Marxisme et la Question nationale et coloniale. Editions "L'Avenir de Tunisie", s.d. (v. 1950), in-8°, 40 pp, broché, bon état

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"La question nationale et coloniale prend aujourd'hui dans le monde entier une importance décisive. (...) C'est pourquoi nous présentons aujourd'hui ce recueil d'extraits du plus grand théoricien de la question nationale et coloniale, Joseph Staline." (Les éditeurs) — L'article «Le marxisme et la question nationale», écrit fin 1912-début 1913, à Vienne, parut pour la première fois en 1913 sous la signature K. Staline dans les numéros 3-5 de la revue bolchévik Prosvechtchénié, sous le titre : « La question nationale et la social-démocratie ». En 1914, il fut publié en brochure sous le titre : la Question nationale et le marxisme, aux éditions Priboï (Pétersbourg). En 1920, l'article fut réédité par le commissariat du peuple aux Minorités nationales dans le Recueil d'articles de Staline sur la question nationale (Editions d'Etat, Toula). Ce recueil était précédé d'une « Note de l'auteur » dont voici un extrait : ... « L'article reflète la période des discussions de principe sur la question nationale dans les rangs de la social-démocratie russe, à l'époque de la réaction tsariste et des grands propriétaires fonciers, un an et demi avant le début de la guerre impérialiste, époque où montait la révolution démocratique bourgeoise en Russie. Deux théories de la nation s'affrontaient alors et, partant, deux programmes nationaux : le programme autrichien, appuyé par le Bund et les menchéviks, et le programme russe, bolchevik. Le lecteur trouvera dans l'article la caractéristique de ces deux courants... » C'est à propos de cet article de Staline que Lénine écrivait à Gorki dans la seconde moitié de février 1913 : « Nous avons ici un merveilleux Géorgien qui, après avoir rassemblé tous les matériaux autrichiens et autres, a entrepris de composer un grand article pour le Prosvechtchénié. » Lorsque l'ouvrage parut, Lénine en reconnut hautement le mérite dans son article : « le Programme national du P.O.S.D.R. », que publia la revue Social-démocrate, n° 32, du 28 (15) décembre 1913.

396.          THOMAS (Bernard). Jacob. Alexandre Marius, dit Escande, dit Attila, dit Georges, dit Bonnet, dit Féran, dit Trompe la Mort, dit Le Voleur. P., Tchou, 1970, in-8°, 373 pp, sources, broché, couv. illustrée, bon état

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Né à Marseille, le 29 septembre 1879, Jacob s'embarque comme mousse pour trois dures années de navigation à travers le monde : il sera aussi bien gardien de phoques en Australie, puis pirate dans le Pacifique. À 15 ans, il est ouvrier typographe, journaliste anarchiste, enfin préparateur en pharmacie. Première condamnation pour fabrication d'explosifs. Il a 18 ans. Arrêté, il simule la folie et s'évade. Déguisé en commissaire de police, il commet son premier cambriolage à 20 ans et déleste un receleur de 400.000 francs-or. Il met au point la « décentralisation » du cambriolage et constitue sa « Bande » : les Travailleurs de la nuit. Ils sont quarante spécialistes qui pratiqueront le « cambriolage scientifique ». À leur actif 150 cambriolages. Entre autres,un coffre-fort de la rue Quincampoix leur rapporte, l'équivalent d'un million et demi de nos francs lourds. Il est arrêté à Abbeville et condamné aux travaux forcés à perpétuité en 1905. C'est l'année où paraît l'« Arrestation d'Arsène Lupin », premier volet de l'oeuvre célèbre de Maurice Leblanc. Il passe alors 20 années de bagne en Guyane, à Saint-Laurent-du-Maroni, à l'Île du Diable, dans des conditions épouvantables. Tentatives d'évasion : dix-neuf. Il est libéré le 30 décembre 1928. Le 28 août 1954, il tue son chien préféré et s'injecte une dose mortelle de morphine.

397.          THOREZ (Maurice), André MARTY, Charles TILLON. Ou en est l'aviation française ? P., Editions du Parti communiste français, s.d. (1948), in-8°, 68 pp, broché, bon état

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398.          TRUONG CHINH. Révolution d'Août 1945 au Vietnam. Hanoï, Editions Thé Gioi, 2010, in-8°, 207 pp, 4 pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

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Le nom de révolution d’Août désigne, en Indochine française, les événements révolutionnaires allant d'août 1945 à la déclaration d’indépendance de la république démocratique du Viêt Nam, au matin du 2 septembre. Ils se sont déroulés principalement dans le Nord du Việt Nam, de la frontière de la Chine (Cao Bằng et Lạng Sơn) à Hanoï et Haïphong. Lors de cette révolution, le Việt Minh prend provisoirement le pouvoir, après environ un siècle de colonisation française, avant l'intervention dans le même mois d'août 1945 des forces alliées, d'abord britanniques (au sud) et chinoises (au nord), puis françaises (le Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient). Cet épisode est l'un des préludes à la guerre d'Indochine (1946-1954). Il intervient à la suite de la capitulation du Japon, dans un contexte chaotique, où l'Indochine française se trouve désorganisée après le coup de force japonais du 9 mars 1945. — Truong Chinh (1907-1988) a écrit la "Révolution d'Août" en 1946, à l'occasion du premier anniversaire de cet événement capital, pierre angulaire de notre histoire. Depuis lors, de grands changements ont eu lieu dans notre pays. Dien Bien Phu et les accords de Genève ont mis un terme victorieux à la longue guerre de résistance. Nous pensons qu'il est juste de dire que, bien que ce livre ait été écrit en 1946, il conserve un grand intérêt, non seulement en raison de l'importance des événements qu'il traite, mais aussi en raison de la personnalité de l'auteur qui, en sa qualité de secrétaire général du Parti communiste indochinois, a joué un rôle de premier plan dans la révolution d'août 1945. (L'Editeur)

399.          TUCHOLSKY (Kurt). Bonsoir, révolution allemande ! Presses universitaires de Grenoble, 1981, in-8°, xxxviii-216 pp, choix de textes, traduction de l'allemand, annotations par Alain Brossat, Klaus Schuffels, Claudie Weill, Dieter Welke, préface de Dieter Welke, 12 illustrations, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Débuts d'un siècle, série allemande dirigée par Jean-Michel Palmier)

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Kurt Tucholsky. Un écrivain de l'inutile et de l'important. Il écrit comme l'on répond à un coup. Vite, dans un souffle, du tac au tac. En utilisant les armes du moments. Billets, chansons, contes, nouvelles, pamphlets, pastiches, il interpelle l'Allemagne à coups de semonces et calembours, de déclarations légères et de plaisanteries essentielles. Il mord à l’actualité de ces années 1920-1930 avant qu'elle ne le dévore. Sur tous les fronts, du coq à l'âne. Des textes sur les chiens et sur la Prusse. Sur Dieu et sur les manteaux. Sur la guerre et sur la psychanalyse. Sur les greniers et sur la justice. Sous toutes les formes, boulimique, précis comme une aiguille, il blague en berlinois, il pontifie, il tonne, il découvre. Un homme qui se mêlait de tout. Un homme qui aimait son pays et détestait sa "patrie" ; et qui fut déchu de sa nationalité en 1933. Un homme qui savait capter dans l'instant ce qu'il y a d'essentiel. Encore aujourd'hui.

400.          Université Populaire de la Jeunesse. Que sont, que veulent, que font les Jeunesses Socialistes ? P., 1937, in-12, 24 pp, broché, trace d'humidité ancienne sur le bord des plats, bon état

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401.          VAISSIE (Cécile). Pour votre liberté et pour la nôtre. Le combat des dissidents de Russie. Laffont, 1999, gr. in-8°, 441 pp, annexes, chronologie, notes, biblio, index, broché, bon état

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Ouvrage issu de thèse. — "Pour votre liberté et pour la nôtre", c'est ce qu'on pouvait lire, le 25 août 1968, sur les banderoles des sept Soviétiques qui protestaient, place Rouge, contre l'entrée des troupes soviétiques en Tchécoslovaquie. Des années 50 aux années 80, par la parole, l'écrit, la lecture de poésies place Maïakovski, la diffusion de romans ou essais interdits, et les manifestations sur la voie publique, une poignée d'hommes et de femmes s'adressent aux autorités soviétiques, alertent les opinions publiques occidentales et mettent à nu la nature mythique et perverse du pouvoir. On les appellera les dissidents. Non-violents, ils agissent dans la transparence, invoquent la légalité et le respect d'une Constitution toujours violée, et dénoncent sans discontinuer les mensonges et les turpitudes des autorités. Intellectuels, défenseurs des droits de l'homme, Juifs demandant le droit d'émigrer en Israël, prêtres ou laïcs réclamant la liberté de culte, tous paient leur action d'années d'internement dans des camps ou dans des hôpitaux psychiatriques, au mieux, d'exil. C'est pour rendre justice à ces oubliés de l'effondrement du communisme que Cécile Vaissié a écrit ce livre, le premier portant sur tous les acteurs, des plus illustres aux plus obscurs, et sur tous les épisodes du combat, finalement victorieux, qu'ils ont mené contre un système qui aura tant fait rêver et causé tant de crimes.

402.          VEDRINE (Hubert). Les mondes de François Mitterrand. A l'Elysée, 1981-1995. Fayard, 1996, fort in-8°, 784 pp, index, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.

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Sur la politique étrangère sous les deux septennats de François Mitterrand. Hubert Védrine, proche collaborateur de François Mitterrand pendant quatorze ans, conseiller diplomatique, porte-parole puis secrétaire général de l'Élysée, raconte et explique de l'intérieur comment le quatrième Président de la Ve République a affronté et traversé, durant ses deux septennats, les formidables événements des années 1981-1995. Il fait revivre la bataille des euromissiles, la « guerre des étoiles », le terrorisme, le conflit du Golfe, la réunification allemande, la paix au Proche-Orient, le drame yougoslave, entre autres chapitres de cette histoire. Et, surtout, le passage d'un monde à l'autre, de la compétition Est/Ouest à l'effondrement de l'URSS et au triomphe de l'économie globale de marché. Dans les pas de Hubert Védrine, témoin de premier plan ou acteur, on suit la réflexion et la confrontation des grands décideurs de notre époque, on comprend le cheminement de leur pensée, leurs dilemmes, leurs oppositions, leurs convergences. On voit fonctionner les lieux et modes de pouvoir : sommets des Sept, conseils européens, déplacements présidentiels, conseils des ministres, conseils de défense, rencontres en tête-à-tête... On voit progresser l'interdépendance entre les États et les économies, le poids des médias. Les décisions capitales côtoient l'anecdote, les controverses revivent, les grands hommes et les grandes forces s'affrontent, tous sont replacés dans la perspective de l'histoire longue de notre pays et de ses relations avec le reste du monde. Livre de référence aussi passionnant qu'irremplaçable, précis, documenté, rigoureux, l'ouvrage de Hubert Védrine est la chronique politique et diplomatique d'une décennie et demie qui a vu basculer dans le passé le monde issu de 1945 et commencer celui où nous vivons aujourd'hui. — On joint une coupure de presse sur le livre.

403.          VIDAL-NAQUET (Pierre). Face à la raison d'État. Un historien dans la guerre d'Algérie. La Découverte, 1989, in-8°, 259 pp, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Textes à l'appui)

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Un livre nécessaire sur la mémoire, et sur le rôle politique du travail de l'historien. Il répondra aux attentes de tous ceux, de plus en plus nombreux, qui considèrent qu'aujourd'hui, trente ans après, le temps de l'oubli est révolu : continuer à refouler aussi bien ce qui fut la honte de la République que le courage de ceux qui la dénoncèrent ne peut que contribuer à l'affaiblissement de notre démocratie. Bien minoritaires furent les intellectuels qui s'opposèrent à la guerre d'Algérie, face à une opinion publique et une classe politique largement hostiles. Ils osèrent pourtant, au nom de "fidélité têtue à (leurs) valeurs" (Robert Bonnaud), et l'écho de leurs dénonciations résonne encore aujourd'hui. Mais les textes essentiels de cette période sont devenus difficilement accessibles et c'est ce qui a incité l'historien Pierre Vidal-Naquet à réunir dans ce recueil ses principaux articles sur la guerre d'Algérie. Précédé d'une longue préface inédite, cet ensemble constitue un témoignage irremplaçable sur le parcours de cet intellectuel engagé, et surtout sur les invraisemblables violations de l'Etat de droit qui furent alors commises au nom même de la raison d'Etat. On y trouvera aussi, tant il est vrai que l'indignation ne se partage pas, des textes dénonçant la permanence du recours à la torture par l'Etat algérien, jusqu'aux événements sanglants d'octobre 1988. Au total, un livre nécessaire sur la mémoire, et sur le rôle politique du travail de l'historien. Il répondra aux attentes de tous ceux, de plus en plus nombreux, qui considèrent qu'aujourd'hui, trente ans après, le temps de l'oubli est révolu : continuer à refouler aussi bien ce qui fut la honte de la République que le courage de ceux qui la dénoncèrent ne peut que contribuer à l'affaiblissement de notre démocratie.

404.          VIDAL-NAQUET (Pierre). L'Affaire Audin. Préface de Laurent Schwartz. Editions de Minuit, 1958, in-12, 100 pp, un portrait de Maurice Audin en frontispice, un plan, broché, bon état (Coll. Documents). Edition originale, achevé d'imprimer du 22 mai 1958

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"Dans la nuit du 11 au 12 juin 1957, Maurice Audin, mathématicien en poste à la faculté des sciences d'Alger, membre du Parti communiste algérien clandestin, fut arrêté par des hommes du 1er régiment de chasseurs parachutistes et enfermé à El-Biar, comme son camarade Henri Alleg. Le 21 juin, selon ses gardiens, il se serait évadé. Mais nul ne l'a plus revu vivant. Au nom du Comité Audin, fondé en novembre 1957 pour faire la lumière sur cette disparition, Pierre Vidal-Naquet (1930-2006), jeune historien de l'Antiquité dont c'est le tout premier livre, mène l'enquête et réfute la thèse de l'évasion." (Vignes, 312)

405.          VIET TRAN. Vietnam : j’ai choisi l’exil. Seuil, 1979, in-8°, 120 pp, préface de Jean Lacouture, broché, bon état (Coll. L'histoire immédiate), envoi a.s.

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Un authentique document, qui sera sans doute considéré un jour par les historiens comme une source de première importance à verser au dossier de l’après-guerre du Vietnam. — Le 27 juillet 1978, un intellectuel viêtnamien francophone quittait définitivement Hô-Chi-Minh-Ville et choisissait l'exil avec ses quatorze enfants. Avant lui et après lui, des milliers de Viêtnamiens du Sud ont préféré fuir, le plus souvent dans des conditions dramatiques, une patrie et un système dans lesquels ils ne se reconnaissaient plus. Après trente années de guerre et d'héroïsme, ce terrifiant exode a profondément troublé tous ceux qui, en Occident, avaient soutenu le Viêt Nam dans son combat libérateur. Des polémiques sont nées chez nous, souvent simplificatrices et rarement innocentes. La mauvaise conscience n'est pas bonne conseillère... Viet Tran, en effet, n'était pas de ceux qu'une quelconque compromission avec les dictatures pro-américaines de Saigon incitait spontanément à partir. Patriote convaincu, proche des maquisards du FNL depuis des années, tout en refusant le dogme marxiste léniniste, il n'avait pas pleuré, loin s'en faut, à la chute de Saigon en avril 1975. Il avait cru y voir, avant tout et comme beaucoup de ses compatriotes, un triomphe du patriotisme viêtnamien. Il se disposait donc à participer à la reconstruction de son pays et pensait pouvoir s'intégrer, tant bien que mal, au nouveau système. Une douzaine de mois ont suffi à ruiner ses illusions. Le régime brutal, corrompu, oublieux de toutes les promesses passées qui a progressivement pris en main les destinées d'un Sud meurtri et méfiant, ne lui laissait d'autre choix que de partir. Avant de quitter Hô-Chi-Minh-Ville, Viet Tran a discuté pourtant des soirées entières avec des camarades maquisards, retrouvés trente ans après et devenus les cadres politiques du nouveau Viêt Nam. Son histoire est d'abord celle d'une grande occasion manquée. Son témoignage, dans sa modération même, dérangera beaucoup. — "Voici le témoignage de l'un de ceux qui, ayant lutté pour donner vie au Vietnam, ne peut y faire sa propre vie. Voici la déposition de l'un de ces patriotes vietnamiens qui, arrivés au but, ayant rempli leur tâche historique, n'ont pu faire leur foyer sur la terre chérie des ancêtres." Ainsi Jean Lacouture présente-t-il le livre de Viet Tran, journaliste vietnamien connu qui, après de longues hésitations, en juillet 1978, a quitté – légalement – Ho-Chi-Minh-Ville pour la France. Premier récit vécu de ce qui s'est passé dans les trois années qui suivirent la chute de l'ancienne Saïgon, ce témoignage a d'autant plus de poids qu'il est porté sur un ton calme. Évoquant les départs de la population urbaine vers les "zones d'économie nouvelle" créées par les nouvelles autorités pour rétablir les équilibres économiques, Viet Tran demande simplement : "Pouvait-on participer de bon cœur à cette grande œuvre nationale quand elle commençait pour vous par l'arrivée de miliciens qui vous pressaient de faire votre baluchon, avant de prendre eux-mêmes possession de votre logis ?" Après avoir décrit tous les trafics auxquels se livrent les vainqueurs, il écrit pour ceux que surprendraient de telles révélations : "La question pouvait se poser de savoir si le système collectiviste, incapable d'éliminer la corruption, ne la suscitait pas finalement lui-même en grande partie par ses structures contraignantes ?" À ces remarques de bons sens s'ajoute la relation précise d'événements dont on avait peu parlé en Occident faute d'informations de première main, mais qui sont présentés par l'auteur comme des dates essentielles : premier changement de monnaie le 28 septembre 1975, abolition totale du commerce privé le 23 mars 1978. Les détails que donne Viet Tran sur l'évolution du coût de la vie ou les différentes combines pour sortir du pays sont autant d'éléments indispensables pour qui veut avoir une vision concrète du problème vietnamien..." (Jean de La Guérivière, Le Monde, 1979)

406.          VILLEMAREST (Pierre de). GRU, le plus secret des services soviétiques (1918-1988). Stock, 1988, gr. in-8°, 335 pp, annexes, cartes, biblio, index, broché, bon état

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Le GRU est le plus secret de tous les services spéciaux. En Union soviétique, même au sein de l'armée, il n'est nulle part mentionné. Son appellation officielle est "Département militaire 44 388". — Trois initiales. Cinq chiffres : 44 388. Inutile de chercher dans l'annuaire de l'URSS. C'est le numéro du plus secret des services secrets de l'URSS depuis 1918, le rival du KGB. Jamais son histoire n'a été racontée, des origines à 1988. Le KGB est une émanation du Parti : le GRU vient de l'armée. La différence est énorme : par vocation, l'armée protège l'État tandis que le KGB protège le Parti qui a investi l'État. Derrière l'URSS, celle de Gorbatchev, on voit resurgir l'ombre de l'armée. Il faut savoir ce qu'est le GRU pour comprendre ce qui va se passer maintenant à Moscou. Voici les affaires d'espionnage les moins connues des deux dernières années, particulièrement dans la chasse aux technologies de pointe. A Washington, Athènes, Paris, du Japon à la Norvège. Tout cela reposant sur une documentation solide et illustré d'anecdotes qui laissent rêveur. Voici comment, par l'intermédiaire d'une société norvégienne, la firme japonaise Toshiba a fourni récemment à l'URSS des machines permettant aux chantiers navals soviétiques de fabriquer enfin pour ses sous-marins des hélices spéciales : des hélices dont la forme atténurait considérablement le bruit de la propulsion dans l'eau; si bien qu'au lieu d'être repéré à plus de 200 milles de distance comme c'était généralement le cas, un sous-marin soviétique avait émergé en juin 1986 à 10 milles marins de la côte est des États-Unis sans qu'aucun sonar l'ait encore découvert. Comment fonctionne le GRU, comment il recrute, comment ses agents sont implantés et comment ils opèrent dans divers pays et dans les grands organismes internationaux. Pour la première fois, un Français, aidé d'un expert du Sénat américain, lève le voile sur le plus secret des services soviétiques : le GRU.

407.          WAGENER (Françoise). Je suis née inconsolable : Louise de Vilmorin (1902-1969). Albin Michel, 2008, gr. in-8°, 549 pp, 8 pl. de photos hors texte, chronologie, sources, oeuvres de Louise de Vilmorin, index, broché, couv. illustrée, bon état

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Parce qu'elle fut l'une des grandes figures féminines de nos Lettres – poète et romancière, auteur de l'inoubliable "Madame de" –, parce que son esprit, sa beauté, sa grâce animèrent son célèbre "Salon bleu" de Verrières, parce qu'elle traversa le siècle comme il la traversa, qu'elle connut des amours aussi marquantes que difficiles – de Saint-Exupéry à Malraux, avec lequel elle finit ses jours –, Louise de Vilmorin laissa un éblouissant sillage partout où elle passa. Sa vie, scandée par un mariage américain (en 1925) et un mariage hongrois, fut brillante et somme toute malheureuse : sous les masques de la frivolité la plus élégante, son âme douloureuse et son travail d'écriture lui donnèrent une densité, un charme qui, ajoutés à son art de vivre, en firent la tenante d'un moment d'extrême civilisation à jamais disparue...

408.          WAT (Alexandre). Mon siècle. Confession d'un intellectuel européen. Entretiens avec Czeslaw Milosz. Editions de Fallois,/L'Age d'Homme, 1989, fort in-8°, 726 pp, préface de Czeslaw Milosz, 8 pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée, bon état

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Né en 1900 à Varsovie, Wat est intellectuel proche du PC pendant 10 ans. Jusqu'au moment (1941) où Staline le jette en prison sans raison apparente. Passé à la concasseuse du NKVD, Wat comprend alors la nature infernale du système. Il se réfugie dans la foi catholique – lui juif d'origine – et il consacrera le reste de sa vie à expier ses dix années de danse avec le diable. Il se suicide en 1967 à Anthony. — Rarement l'histoire d'une vie aura épousé aussi étroitement l'histoire d'une époque. Né le 1er mai 1900 à Varsovie, le poète Alexandre Wat, que Maïakovski qualifiait de "futuriste né", a suivi le parcours et partagé le sort des artistes et des écrivains qui espéraient "changer la vie et transformer le monde". Après avoir joué un rôle de premier plan en dirigeant dans les années trente une revue d'opposition marxiste au régime autoritaire de Pilsudski, après avoir connu, pendant la guerre, en URSS, comme tant de ses camarades, les prisons staliniennes, Wat a été, dans la Pologne populaire, l'un des très rares intellectuels à manifester une opposition ouverte au nouveau pouvoir. Emigré en France en 1958, mais rongé par une maladie incurable qui devait, dix ans plus tard, le conduire au suicide, il n'avait plus la force d'écrire le livre par lequel il rêvait de transmettre la somme de ses expériences. C'est Czeslaw Milosz, interlocuteur idéal, qui lui permettra de réaliser ce projet sous forme d'entretiens. Wat était obsédé par le souci de régler ses comptes avec son passé, avec lui-même, avec "son siècle". Mais si Mon Siècle est un témoignage fascinant sur la terreur stalinienne, c'est avant tout le constat du processus d'avilissement engendré par le communisme : avilissement de l'homme, de son environnement et de son langage. Cette vision singulière de la réalité communiste donne à l'autobiographie spirituelle d'Alexandre Wat, parue pour la première fois à Londres en 1977, puis rééditée en samizdat et considérée comme l'une des références fondamentales de la culture polonaise contemporaine, une portée universelle. — "Ce livre m'a fasciné, et je pense qu'il fascinera tous les lecteurs. Il faut connaître, il faut qu'on nous force à connaître ces faits dans leur réalité. Tout en lisant ce que Wat a écrit sur la faim et le froid, les poux et les punaises, la dysenterie et la tuberculose, je me disais que les mots dont nous nous servons en Occident pour nous représenter les choses, le mot "douleur", le mot "souffrance", ces mots ont perdu pour nous leur mordant, leur faculté de nous émouvoir Seule une description totale et détaillée comme celle de Wat nous permet de comprendre ce que fut la réalité de la Russie de Staline." (Saul Bellow)

 

1ère GUERRE MONDIALE

 

409.          ANDRAUD (Henry). Quand on fusillait les innocents. Gallimard, 1935, in-12, 181 pp, préface de René Naegelen, 2 pl. de photos hors texte, broché, bon état

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Les "fusillés pour l'exemple". — "La cour spéciale de Justice, réclamée par les Anciens Combattants, et enfin constituée, a réhabilité la mémoire de quelques-unes des victimes des Conseils de guerre. Ainsi, et grâce à des hommes comme Valière, qui fut à l'origine de cette institution, comme Galtier-Boissière dont on ne louera jamais assez l'oeuvre de vérité et de courage, comme Guernut, Paul Allard, Guérin, Nardy, d'autres encore, camarades fidèles et journalistes indépendants, un coin de voile a été levé sur le chapitre le plus tragique de la "guerre ignorée". Il a fallu de longues années et de longs efforts pour parvenir à ce résultat. Est-il suffisant ? et la mémoire de tous les fusillés innocents est-elle lavée ? et toute la lumière est-elle faite ? Hélas, non. Il y a eu, de 1914 à 1918, avoue-t-on officiellement, près de 2.000 exécutions..." (préface)

410.          ARDOUIN-DUMAZET. Voyage en France. Supplément à la 17e série. Basse-Picardie. Consacré au Vermandois, de Saint-Quentin et Péronne à Albert et Doullens. Berger-Levrault, 1917, in-12, viii-94 pp, 9 cartes ou croquis, broché, bon état

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I. Saint-Quentin et les sources de la Somme - II. Le champ de bataille de Saint-Quentin - III. En Vermandois - IV. De la Somme à l'Ancre - V. Le pays des phosphates - VI. La Nièvre picarde. — "Cette brochure représente la partie retirée de la 19e série du "Voyage en France" quand les volumes sur le Nord de la France ont été refondus pour une nouvelle édition. Il était prévu de l'ajouter à la nouvelle édition de la 17e série, mais la guerre en ayant retardé la publication, elle est maintenant publiée séparément en raison de son intérêt pour l'actualité." (The Geographical Journal, Vol. 50, No. 2, Aug. 1917) — Entre 1893 et 1920, Victor-Eugène Ardouin-Dumazet (1852-1940) rédige 66 volumes des "Voyage en France", ouvrages dans lesquels il fait un tour de France et décrit avec soin les diverses activités agricoles, industrielles et touristiques des pays traversés. Un précieux document sur l'état de la France rurale et urbaine d'alors, couronné à deux reprises par l'Académie française.

411.          BERGER (Marcel) et Paul ALLARD. Les Secrets de la Censure pendant la Guerre. Editions des Portiques, 1932, in-12, 382 pp, reliure demi-toile rouge à coins, pièce de titre toile rouge, tranche mouchetée, bon état

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Dès le début de la Première Guerre mondiale, le 2 août 1914, la censure est proclamée en France via un décret instaurant l'état de siège. La propagande et la désinformation remplacent alors la liberté d'expression. Lettres du front et articles de presse : tout est vérifié et validé par l'État par crainte de démoralisation de la population ou de démobilisation des troupes. L'ouvrage de Marcel Berger et Paul Allard nous éclaire sur la mise en place de ce système autoritaire dans un pays fondé sur les libertés démocratiques. Un contrôle de l'opinion qui n'alla pas sans contestations mais qui fut maintenu jusqu'en 1919, au nom des intérieurs supérieurs de la nation. — "C’est en janvier 1915 que le bureau de la presse du ministère de la Guerre trouve son organisation définitive à Paris. De 1914 à 1919, il a compté au total plus de 400 censeurs affectés de quelques mois à plusieurs années, plus de 150 personnes y étant affectées en permanence. L’organisation du bureau de la presse distingue trois sections : les quotidiens ; les périodiques et les livres ; les télégrammes, avec environ 2.400 télégrammes traités en moyenne par jour dès 1915, les équipes de censeurs se relayant toutes les douze heures..." (Olivier Forcade, Voir et dire la guerre à l’heure de la censure, 1914-1918) — Table : Central télégraphique ; La mise en train de la machine ; Verdun ; “L'Homme enchaîné” de Clemenceau et “L'Oeuvre” de Gustave Téry ; Dans la galère des « Périodiques » ; Première nuit aux quotidiens ; « Nuit historique » ; La « grande offensive » ratée ; La fin du “Bonnet rouge” ; Le chemin de Clemenceau ; Clemenceau contre Caillaux ; La Paix sacrifiée ; Sous le règne de la Bertha ; Les Américains à la rescousse ! ; Les Armistices.

412.          BORDEAUX (Capitaine Henry). La Chanson de Vaux-Douaumont. I. Les derniers jours du fort de Vaux (9 mars-7 juin 1916). – II. Les captifs délivrés (21 octobre-3 novembre 1916). Plon, 1916-1917, 2 vol. in-12, 308 et 330 pp, 5 plans des lieux de batailles dépliants hors texte, brochés, couv. lég. piquées, bon état

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"C’est durant la Première Guerre mondiale que Bordeaux mit parallèlement au service de la France ses compétences militaires et ses talents littéraires : officier dans l’armée territoriale en raison d’une blessure, il va en effet demander à être versé dans l’armée active et sera nommé « officier de liaison à Verdun, chargé de rédiger un historique destiné aux ambassades, missions à l’étranger et à l’état-major. ». De cette expérience, Bordeaux tirera de nombreux textes, dont La Chanson de Vaux-Douaumont, récit en deux volumes consacré aux combats qui se déroulèrent dans la Meuse pour le contrôle de différentes fortifications. Le premier tome, intitulé Les derniers jours du fort de Vaux, dédicacé "Aux soldats de Verdun", relate la perte des forts de Vaux et Douaumont, pris respectivement par les Allemands le 25 février et le 7 juin 1916 ; le second volet, Les Captifs délivrés – cette fois dédicacé au Général Pétain – raconte quant à lui la reprise de ces édifices, sur une période allant du 21 octobre au 3 novembre 1916. Enrichis de cartes, de lettres et de rapports divers, fournissant une description minutieuse des événements, ces deux documents représentent un témoignage d’exception aussi bien d’un point de vue factuel qu’idéologique, de nombreuses considérations historiques, politiques et spirituelles se retrouvant au fil du récit. Bordeaux déploie en effet toute une stratégie argumentative pour donner une coloration héroïque aux combats et une dimension métaphysique à l’ensemble du conflit, faisant de la Grande Guerre une croisade destinée à briser une fois pour toutes les ambitions allemandes." (Olivier Wicky, Guerre totale et guerre sacrée, 2015) — "L’admirable défense de Verdun a été certainement l'un des événements les plus considérables de la guerre. L’héroïsme que nos troupes ont déployé autour de cette ville a peut-être contribué, plus qu’aucun des autres épisodes de la lutte, à faire grandir notre prestige dans le monde. Le livre de M. Henry Bordeaux fait revivre devant nos yeux quelques-unes des phases les plus meurtrières de cette bataille inouïe. Écrit dans un style alerte, parfois émouvant, il est propre à faire comprendre le drame grandiose qui s’est déroulé depuis le mois de février 1916 ; il donne à ceux qui sont restés loin du front une idée de la façon dont sait se battre cet admirable soldat français en qui revivent toutes les qualités de la race. S’aidant de documents de première main, de témoignages directs, de carnets de soldats tels que le Journal du capitaine Delvert, ainsi que d’une version allemande des faits, M. Henry Bordeaux décrit la dure vie qu’ont menée nos soldats dans la région de Vaux, les assauts terribles et l’effroyable bombardement qu’ils ont subi, les difficultés du ravitaillement et des relèves, le manque d’abri, le manque d’eau, le manque de sommeil..." (Georges Blondel, Revue internationale de l'enseignement, 1917)

413.          CANCE (Jacques). Joseph Fourat et les régiments de Cahors : Itinéraire sanglant de la Grande Guerre. [Paris], Chez l'auteur, 1999, in-8°, 111 pp, 20 photos et 13 cartes et plans, broché, couv. illustrée, bon état

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L'histoire des cinq enfants Fourat à travers le 7e et 207e RI : Louis et Joseph furent tués.

414.          CHAMBARD (Claude). Mourir pour Verdun. France-Empire, 1966, in-8°, 341 pp, 12 pl. de photos hors texte, biblio, broché, jaquette illustrée, bon état

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Pour écrire ce livre, l'auteur, rédacteur en chef du “Journal des Combattants”, hebdomadaire fondé en 1916, a patiemment rassemblé des années durant une considérable documentation sur toutes les unités qui ont participé à la gigantesque bataille. Il a consulté les mémoires des grands chefs militaires et des hommes politiques qui en ont assumé la responsabilité. Il a fait appel enfin à des centaines de témoignages de combattants. “Mourir pour Verdun” est la synthèse de leurs révélations et des récits historiques régimentaires. Une contribution nouvelle et précieuse à l'histoire de cette bataille. — "Du 21 février au 15 décembre 1916, en trois cents jours de combats incessants et impitoyables, les Français, sous les ordres du Général Pétain, et les Allemands, sous celui du Kronprinz impérial, s'affrontèrent au saillant de Verdun dans la plus longue et la plus dure bataille de tous les temps. En dix mois, 70 divisions françaises et 46 allemandes vinrent se consumer dans cette fournaise. Chaque vingt secondes un homme tombait, Français ou Allemand. Sur trois de ces hommes, l’un ne se relevait plus. Quatre cent mille soldats des deux nations trouvèrent à Verdun leur dernier rendez-vous. Neuf cent mille autres restèrent profondément meurtris dans leur chair et ne purent jamais oublier l'enfer dans lequel ils avaient combattu. En attaquant Verdun, le Général von Falkenhayn, chef du grand état-major allemand, avait voulu, selon sa propre expression “saigner l’armée française”. Il n'avait pas prévu que l'armée allemande deviendrait aussi exsangue. Et il avait sous-estimé l'esprit offensif des poilus illustré par les mots célèbres “Courage, on les aura” qu'écrivit le Général Pétain au bas de son ordre du jour du 10 avril. Avant d'écrire ce livre, Claude Chambard, rédacteur en chef du “Journal des Combattants”, hebdomadaire fondé en 1916, a patiemment rassemblé des années durant une considérable documentation sur toutes les unités qui ont participé à la gigantesque bataille. Il a consulté les mémoires des grands chefs militaires et des hommes politiques qui en ont assumé la responsabilité. ll a fait appel enfin à des centaines de témoignages des combattants. “Mourir pour Verdun” est la synthèse de leurs révélations et des récits historiques régimentaires. La fresque vivante et minutieuse brossée par Claude Chambard, dépeint la condition dramatique des hommes de Verdun et apporte une contribution nouvelle et précieuse à l'histoire de cette bataille où l'infanterie française se couvrit de gloire." (L'Editeur)

415.          CHATEAUBRIANT (Alphonse de). Lettres des années de guerre, 1914-1918. P., André Bonne, 1952, in-12, 254 pp, broché, papier lég. jauni, soulignures crayon rouge et bleu, bon état

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Les lettres de guerre d'Alphonse de Châteaubriant révèlent l'évolution de son moral en fonction des batailles auxquelles il prend part – la Marne en septembre 1914, Verdun en février 1916, la Somme peu de temps après, et enfin les grandes offensives du printemps 1918 – et permettent de mesurer les phases de découragement et les phases de remobilisation dans le consentement à la souffrance vécue et infligée.

416.          COCHET (François). Rémois en guerre, 1914-1918. L'héroïsation au quotidien. Presses Universitaires de Nancy, 1993, in-8°, 168 pp, broché, couv. illustrée, bon état

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Rarement ville française aura été autant montrée en exemple que Reims durant le premier conflit mondial. Ville-front, Reims cumule plusieurs spécificités : des civils continuent d'y résider alors que les bombardements sont quasi quotidiens et occasionnent à la cité des dégâts considérables. Civils et militaires français doivent cohabiter dans la ville non sans parfois quelques difficultés. Les civils rémois qui refusent de quitter les rues de la cité se voient alors spontanément dépeints comme des héros par les journalistes et les mémorialistes de l'époque. La ville de Reims elle-même devient le symbole du courage héroïque aux yeux de la France et du monde. L'ouvrage de François Cochet fondé sur une recherche érudite et l'utilisation de sources inédites nous donne enfin la première étude historique véridique de la ville de Reims durant la Grande Guerre. — "Dès le début de la guerre, Reims connaît l'occupation allemande. La ville est conquise le 4 septembre mais la victoire de la Marne stabilise le front de Champagne sur les hauteurs qui cernent ce qui deviendra la ville Martyre. Reims va se trouver sous le feu ennemi durant quatre années. Le 19 septembre, la cathédrale bombardée n'est qu'un brasier. Peu à peu, les rémois s'organisent dans la guerre, soutenus par leur maire, J.-B. Langlet, et par leur archevêque, le cardinal Luçon. François Cochet a brossé le tableau de leur existence au jour le jour. Son étude repose principalement sur les informations de deux journalistes, Paul Hess et Victor Charlier, et sur les témoignages qu'il a pu recueillir des survivants. Un quart de la population reste présent jusqu'en 1917. Mais au printemps, les bombardements la réduisent à 5000 habitants qui survivent au milieu des ruines amoncelées. Agrégé d'Histoire, docteur des Universités, François Cochet nous donne la première étude historique véridique de notre ville durant la Grande Guerre." (Académie Nationale de Reims, 1993)

417.          Comité de Propagande Socialiste pour la Défense Nationale. Le Devoir. P., Librairie de l'Humanité, 1916, in-12, 12 pp, broché, bon état

            20

"Albert Thomas venu de la droite de la SFIO, est la figure de proue d’un « socialisme national », qui s’incarne dans le « Comité de Propagande Socialiste pour la Défense Nationale », qu’il fonde en juillet 1916 afin de donner « de toute son énergie, les munitions intellectuelles et morales qui ne sont pas moins indispensables au succès que les munitions de fer et d’acier ». Cette instance de propagande ultra-majoritaire qui publie dix brochures durant l’année 1916 développe des formules à la dimension messianique évidente, visant à régénérer l’homme socialiste dans la guerre et par la guerre." (Adeline Blaszkiewicz-Maison, L’expérience Albert Thomas. Le socialisme en guerre 1914-1918, 2013)

418.          CONZE (Henri). Des Tranchées à la chute du Mur. Témoins en Margeride. Editions DiversGens, 2010, in-8°, 362 pp, 20 photos, annexes, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.

            30

Trois Lozériens, le grand-père, le fils et le petit-fils, ont participé aux quatre grands conflits qui ont marqué la France au XXe siècle en tant qu'acteurs capables de comprendre, juger et décrire. Hippolyte, capitaine, rejoignit le Front en août 1914 et ne le quitta qu'en décembre 1917. Pierre fut membre de l'Etat-major national de la Résistance et Chef d'Etat-major de l'Organisation de Résistance de l'Armée (ORA) ; il commanda la 13e Division à Sidi Bel Abbès au moment des événements d'Algérie du 13 mai 1958. Henri, enfin, connut l'Algérie comme sous-lieutenant et la Guerre Froide comme responsable d'aspects très sensibles de notre politique internationale et stratégique d'alors, notamment au travers des programmes nucléaires. Dans ce livre, l'auteur, Henri Conze, ancien Délégué Général pour l'Armement, rassemble et analyse des écrits laissés par son père et son grand-père. Certains ont été utilisés par des historiens, mais la plupart sont inédits.

419.          CORDIER (Louis). Ceux du premier armistice. Souvenirs d'un marsouin de la Division Pruneau. Armée d'Orient 1918. Clermont-Ferrand, Editions de Limagne, 1936, in-12, 240 pp, préface du Maréchal Franchet d'Esperey, 24 photos hors texte, 3 dessins, une carte et 2 grands panoramas de l'auteur in fine, broché, bon état. Edition originale, un des 150 ex. numérotés sur Rives blanc. Peu courant

            60

Les Poilus d'Orient. — "Les troupes françaises étaient condamnés à suivre épisodiquement les combats du front occidental et à endurer les sarcasmes d'observateurs, de visiteurs qui toisaient cette armée sinon avec mépris, du moins sans aménité. Le germaniste Louis Cordier, qui a beaucoup écrit sur la campagne d'Orient, relate un dialogue savoureux entre deux marsouins, particulièrement explicite sur le déficit d'image de cette armée : « Eh oui, mon vieux, on dirait que tu l'sais pas... qu'en France y faut pas leur en causer dl'armée d'Orient. Chez nous, quand j'suis été en perme, tu pouvais pas leur sortir du citron qu'on fait pas l'amour tout' la journée avec des gonzess' qui renif l'papier d'Arménie »." (Franck Tison, L'Eglise de France et l'Armée d'Orient, 1997)

420.          DUROSELLE (Jean-Baptiste). La Grande Guerre des Français, 1914-1918. L'incompréhensible. Perrin, 1994, gr. in-8°, 515 pp, cartes, biblio, index, broché, couv. illustrée, tranche lég. salie, bon état

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Comment la France et les Français – 7 000 000 de mobilisés, 1 397 000 morts – ont-ils pu supporter une guerre si longue, si dure, si cruelle, si coûteuse ? Pour y répondre, Jean-Baptiste Duroselle a étudié la Grande Guerre de 14-18 sous tous les angles possibles : les phases militaires, naturellement, mais aussi le rôle des chefs, la souffrance des combattants et de leurs familles, les civils, le comportement des gouvernements successifs, des partis et des syndicats, le financement, l'armement, la reconversion industrielle et ses effets sociaux, la guerre économique, la guerre psychologique, le prix terrible de la victoire, les profondes conséquences morales, politiques, économiques, intellectuelles et sociales de ces cinquante-deux mois qui ont sans doute plus changé la France que ne le fera la Deuxième Guerre mondiale. Un livre majeur pour prendre la mesure de ce cataclysme.

421.          FORSANT (Octave). L'Ecole sous les obus. Pages vécues du martyre de Reims. Hachette, 1918, in-8°, vi-82 pp, préface de Léon Bourgeois, 16 pl. de photos hors texte, 2 croquis dans le texte, broché, pt mques sur les bords de la couv., bon état (ouvrage couronné par l'Académie française, Prix Montyon 1918). Peu courant

            25

"Le livre est d’autant plus émouvant qu’il expose sans phrases mais avec une précision que les faits, les dates, les chiffres rendent éloquente, la vie scolaire de Reims pendant près de trois années d’un bombardement intense et incessant. Quels exemples ont donnés ces maîtresses, ces maîtres, ces enfants, non seulement dans leurs écoles souterraines, mais encore dans la ville même que tous devaient traverser, sous les bombes, plusieurs fois chaque jour ! Il suffit de lire le journal si simplement rédigé de quelques-unes des institutrices pour deviner les dangers et les terribles angoisses que tous ont endurés, et pour admirer leur héroïque sérénité. Et il ne s’agit pas de quelques dévouements isolés : 29 maîtresses et 7 maîtres se sont mis spontanément à la disposition de leur chef. M. l’Inspecteur Forsant s’est volontairement assigné une place très modeste dans cette histoire de l’Ecole sous les obus ; il n’est que juste de rappeler qu’il a été l’instigateur de cette création aussi utile qu’admirable et que, par ses visites quotidiennes aux classes souterraines, par sa propre vaillance, il a su encourager et entretenir la vaillance des écoliers, de leurs parents et d’un personnel d’élite." (Alix Fontaine, Revue pédagogique, 1919) — "À Reims, c’est « l’école sous les obus » selon le témoin Octave Forsant (le front traverse deux fois la ville pour se stabiliser à proximité). Or il est nécessaire d’assurer une continuité des enseignements, ce qui relève parfois du sacerdoce pour les hussards noirs de la République. Dès novembre 1915, ce sont essentiellement des enseignantes qui apprennent aux élèves à « lire, écrire, compter » et exaltent le patriotisme pour entretenir le moral de la population." (Clair Juilliet)

422.          FRÉMONT (Henri). Réfugiés meusiens. Les faits, gestes et dires du Père Barnabé de Samogneux, réfugié à Paris (1914-1918). Verdun, H. Frémont & fils, s.d. (1919), in-12, 134-(2) pp, préface par André Maginot, 10 pl. hors texte de dessins par L. Boutin, broché, bon état

            25

Peu d'ouvrages traitent des réfugiés meusiens de la Première Guerre mondiale, ces hommes et ces femmes contraints par la guerre à quitter leur foyer. Cet ouvrage reproduit une série d'articles publiés de 1917 à 1919 dans le Bulletin Meusien. Chacun de ces articles met en scène un personnage né de l'imagination d'Henri Frémont, alors rédacteur en chef du Bulletin Meusien. Paysan à Samogneux, près de Verdun, le père Barnabé a été contraint de quitter son village en février 1916, lors de l'attaque allemande sur Verdun. Réfugié à Paris, comme tant de Meusiens, il y découvre la vie de l'arrière et une population peu soucieuse des réfugiés. Dès lors, il s'attache à faire connaître la situation de ces déracinés. Certain de la victoire finale, il contribue aussi à conforter le moral de ses compatriotes. Sous la plume alerte d'Henri Frémont, il devient même à lui seul le symbole des réfugiés meusiens... Samogneux, village meusien à 15 km au nord de Verdun, a été détruit lors de la Première Guerre Mondiale.

423.          FRIBOURG (André). Les Martyrs d'Alsace et de Lorraine, d'après les débats des Conseils de guerre allemands. Plon-Nourrit et Cie, 1916, in-12, 189 pp, reliure demi-chagrin vert, dos à 4 nerfs filetés et soulignés à froid, titres dorés, couv. conservées (rel. de l'époque), bon état. Rare

            40

"Ce livre de M. Fribourg prouve de la façon la plus indiscutable combien l'Alsace est restée française après quarante-quatre années de domination allemande. On y trouvera l'évocation des innombrables victimes de la terreur qui règne sur le pays depuis août 1914. Elles appartiennent à toutes les classes de la société et toutes ont été frappées pour leur attachement à l'ancienne mère-patrie." (Albert Mathiez, Annales révolutionnaires, 1916) — "Dans ce livre plein d'intérêt, M. André Fribourg raconte, d'après les débats des conseils de guerre allemands, ce qu'ont souffert, durant les vingt-quatre mois qui nous séparent de la déclaration de guerre, les Français arrachés à leur patrie par la conquête de 1871..." (Stephen Pichon, Nouvelles de France, août 1916)

424.          GEFFROY (Gustave), LÉOPOLD-LACOUR et Louis LUMET. La France héroïque et ses alliés, 1914-1919. Larousse, 1919, 2 vol. in-4° (25 x 32), viii-316 et 324 pp, 1.283 reproductions photographiques, 51 planches hors texte en noir et en couleurs, 28 cartes dont 11 en couleurs, reliures demi chagrin vert foncé, plats de percaline vert empire, 1er plats illustré d'une Mariane frappée à froid, titre frappé or, dos lisses ornés de motifs fleuris frappés à froid, titres dorés (rel. de l'éditeur), bon état

            90

Tome I : 1914-1916 - Tome II : 1916-1919. — Une histoire de la Première Guerre mondiale depuis les préliminaires diplomatiques de 1914, écrite à chaud de 1916 à 1919 et fabuleusement illustrée.

425.          HARCOURT (Robert d'). Souvenirs de captivité et d'évasions, 1915-1918. Payot, 1935, in-8°, 287 pp, édition définitive, broché, couv. lég. défraîchie, bon état (Coll. de Mémoires, études et documents pour servir à l'histoire de la Guerre mondiale). Ouvrage couronné par l'Académie française

            25

"Un récit d'évasion dont la lecture est une remarquable leçon de courage et d'énergie. Rester prisonnier en Allemagne, quelques-uns, en effet, parmi les meilleurs, ne s'y sont jamais résignés : ainsi Robert d'Harcourt, dont la troisième tentative échoua ainsi dans le Rhin même, à quelques mètres de la frontière. D'un style très alerte, très vivant, ce livre est à la fois le plus passionnant des récits et le meilleur des stimulants." (La Croix, 1936)

426.          HOUSE (Edward Mandell). Papiers intimes du colonel House, publiés par Charles Seymour. Tome III : Dans la guerre mondiale. Payot, 1930, in-8°, 489 pp, broché, bon état (Coll. de mémoires, études et documents pour servir à l'histoire de la Guerre mondiale)

            30

"Point n'est besoin d'insister sur l'intérêt de premier ordre que présente cette publication. Le colonel House, l'ami, le confident, souvent aussi le conseiller du Président Wilson, a été, pendant la Grande Guerre, en relation avec la plupart des personnages marquants d'Europe et d'Amérique. Du jour où les Etats-Unis ont pris à la lutte contre les Empires Centraux une part active, l'importance de son rôle s'est trouvée encore accrue et précisément ce volume se rapporte à cette période allant du 2 avril 1917 au mois de juin 1918 où, avec l'aide matérielle largement accordée par le gouvernement, les financiers et les industriels américains, et le concours de plus en plus efficace des troupes américaines, la France, l'Angleterre et l'Italie tentent d'abord sans succès de libérer les régions envahies, puis résistent aux grandes offensives austro-allemandes marquées par le désastre italien de Caporetto, la rupture du front anglais dans le nord de la France, le recul des armées françaises depuis le Chemin-des-Dames jusqu'à la Marne. En même temps que se poursuivait la guerre meurtrière, les hommes d'Etat, loin des champs de bataille, livraient aussi des combats qui, pour n'être pas sanglants, n'en devaient pas moins avoir, pour toutes les nations d'Europe, les conséquences les plus graves. Le colonel House était, si l'on peut dire, au centre de ces discussions. Il tenait un journal, rédigeait des notes, écrivait, recevait force lettres et de tous ses papiers conservés à l'Université de Yale, M. Charles Seymour, après s'en être servi pour composer son ouvrage sous forme de récit continu, a publié les plus significatifs. La traduction en français de ce livre capital s'imposait." (Ch. Appuhn, La Quinzaine critique des livres et des revues, 1930)

427.          JULLIAC (Capitaine de réserve de la garnison de Montmédy). Montmédy, 1er août - 29 août 1914. Nancy, Victor Berger, 1925, gr. in-8°, 67 pp, 5 pl. de photos hors texte, broché, couv. lég. salie, bon état. Peu courant

            50

Souvenir aux morts de Brandeville. Hommage aux survivants." — Un ouvrage concernant la garnison de Montmédy et son triste sort en 1914. L’auteur est le capitaine de réserve Pierre Louis Albert Julliac (1876-1931). — "... Les journées des 25 et 26 août furent jours d'angoisse et d'attente. Peu à peu le cercle ennemi continuait à se resserrer autour de Montmédy. Le bruit du canon, qui s'entendait quelques jours avant vers le nord, tonnait maintenant dans la direction de l'est et du sud. Vers l'ouest, la bataille faisait rage. Le soir, du haut des remparts, nous assistions aux combats d'artillerie qui se déroulaient dans la direction de Stenay. Notre seul but, pour le moment, était d'assurer la liaison avec la place de Longwy, que nous savions assiégée, mais dont nous n'avions, pour l'instant, aucune nouvelle. Cette liaison, qui précédemment s'opérait par fil télégraphique, fut interrompue par le bombardement de cette place. Il ne nous restait plus que le service de pigeons voyageurs. (...) Plus tard, lorsque les officiers de Longwy et de Montmédy se retrouvèrent en captivité, nous sûmes qu'aucun de nos messages n'était arrivé à destination, sans doute par suite de la destruction du pigeonnier militaire de Longwy. Montmédy devenait séparée de la France non occupée : c'était une île au milieu de la mer...

428.          LA GRANGE (Louis de). Pendant l'occupation allemande. Souvenirs du baron Louis de La Grange (août 1914-novembre 1918). P., Plon-Nourrit et Cie, 1925, in-12, x-238 pp, un portrait de l'auteur en frontispice et 6 gravures hors texte, préface de Mgr Chollet, broché, bon état

            30

Durant toute l'occupation du château de Sebourg (Nord), le baron Louis de la Grange a tenu un journal de bord qu'il a publié au sortir de la guerre.

429.          LLOYD GEORGE (David). Mémoires de guerre. Fayard, 1934-1935, 2 vol. in-8°, 516 et 491 pp, traduction de Charles Bonnefon, brochés, bon état

            60

Lloyd George, ministre de l'armement en 1915, s'allia avec les conservateurs pour renverser le premier ministre Asquith, jugé trop modéré dans la conduite de la guerre, et le remplaça en décembre 1916 à la tête d'une coalition de libéraux et de conservateurs. Mobilisant avec énergie toutes les forces de la nation vers l'effort de guerre, il joua un rôle comparable à celui de Clemenceau en France, et s'entendit avec ce dernier pour confier le commandement suprême à Foch. — "Après tant d'autres, M. Lloyd George s'est décidé à publier ses Mémoires. Comme il le dit dans une sobre préface, il a été le seul homme au pouvoir qui ait « vu cela du commencement à la fin », le seul « qui ait été mêlé aussi intimement à la direction de la guerre, quand on la considère d'un bout à l'autre de sa carrière ». Le premier volume étudie « la formation de l'orage », de 1905 à 1914, puis le cours des événements jusqu'à la « tragédie serbe », à l'automne de 1915. Le second est consacré à une anaylse minutieuse de l'année 1916. Tous deux retracent peu les faits militaires en soi et il ne s'y trouve presqu'aucune allusion à la guerre navale. En revanche, ils sont excessivement riches en détails sur les préparatifs financiers, matériels et techniques de la Grande-Bretagne, décidée à vaincre une fois qu'elle s'est sentie prise dans l'engrenage d'une lutte qu'elle n'avait pas cherchée. Précieux aussi sont les renseignements fournis touchant la question irlandaise, les premiers efforts en faveur de la paix et les attitudes américaines avant l'entrée en guerre de la République étoilée. (...) En résumé, deux volumes d'un intérêt puissant, de lecture palpitante." (Frans van Kalken, Revue belge de philologie et d'histoire, 1936)

430.          LUCKNER (Comte Félix de). Le dernier corsaire (1914-1918). Souvenirs. Payot, 1927, in-8°, 252 pp, traduit de l'allemand par Louis Berthain, 15 photos hors texte, broché, état correct (Coll. de mémoires, études et documents pour servir à l'histoire de Guerre mondiale)

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L'extraordinaire aventure du navire corsaire allemand “Seeadler” qui s'illustra durant la guerre de 1914-1918 sous le commandement du comte von Luckner. Mauvais, très mauvais élève à l'école, Felix von Luckner disparaît de chez lui à l'âge de 13 ans. Après avoir bourlingué sur toutes les mers du globe pour se faire la main et devenu officier de Guillaume II, il réapparaît auprès des siens au terme de quinze années d'aventures. Mais sa plus grande aventure reste à venir : de Guillaume II en personne, Luckner reçoit une mission de corsaire dans l'océan Pacifique pendant la guerre 14-18, loin, très loin des tranchées. Sa guerre à lui ne fait qu'un mort, par accident ; il prendra à son bord tous les équipages des quatorze bateaux ennemis coulés par le fond. Et tous, loueront l'humanisme et la joie de vivre de cet homme hors du commun. Félix von Luckner, le “Nelson allemand”, racontera son odyssée quelques années après la fin du conflit. Un livre de souvenirs digne des meilleurs romans...

431.          MORDAL (Jacques). Versailles ou la Paix impossible. Presses de la Cité, 1970, in-8°, 344 pp, 16 pl. de photos hors texte, 2 cartes sur les gardes (L'Europe en 1914 et en 1919), cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

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L'histoire est sévère pour le traité de Versailles dont Jacques Bainville écrivait déjà en 1920 qu'il « prépare la guerre éternelle ». Quelles sont les raisons de cette faillite ? Pour les mieux comprendre, Jacques Mordal rappelle ici le déroulement des opérations de la Grande Guerre, les circonstances qui ont poussé les différents belligérants à prendre les armes, la situation dans laquelle ils se retrouvèrent lorsque le canon se tut. Il nous montre comment le démembrement de l'Autriche-Hongrie créa en Europe centrale un vide où se précipiteront quelques années plus tard le pangermanisme de Hitler puis le panslavisme de Staline, comment la victoire allemande à l'Est a facilité le triomphe de Lénine, comment les Etats-Unis, amenés à intervenir dans cette guerre que personne ne savait plus comment finir, sont devenus les arbitres du monde, comment le partage des dépouilles de l'Empire ottoman au Moyen Orient fit naître la situation explosive qui y règne aujourd'hui. Plus grave que ces découpages favorisés par les théories de Wilson et sa méconnaissance des questions européennes il y a l'esprit revendicatif des Alliés qui, pour justifier les réparations qu'ils ont l'illusion de pouvoir obtenir, vont s'évertuer à imposer le principe de la responsabilité exclusive de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie, créant eux-mêmes cette impression de « diktat » qui sera le cheval de bataille de Hitler. Il faut suivre avec l'auteur les événements qui se déroulaient en Russie, en Hongrie, dans le territoire des Sudètes, en Allemagne enfin, tandis que la Conférence de la Paix poursuivait ses travaux, pour comprendre que cette guerre si malencontreusement engagée et prolongée ne pouvait trouver un règlement satisfaisant dans l'état d'esprit qui régnait en 1919.

432.          MORTANE (Jacques). A travers les filets de l'ennemi. La Guerre des Ailes (1914-1918). Editions Baudinière, 1929, in-12, 270 pp, reliure demi-toile rouge à coins, pièce de titre toile rouge (lég. frottée), tranche mouchetée, bon état (Coll. La Guerre des Ailes, 1914-1918)

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433.          MORTANE (Jacques). Missions spéciales. (La Guerre des Ailes). Editions Baudinière, 1929, in-12, 318 pp, préface du général Denain, reliure demi-toile rouge à coins, pièce de titre toile rouge (lég. frottée), tranche mouchetée, bon état (Coll. La Guerre des Ailes, 1914-1918)

            25

434.          NIOX (Lieutenant). Mes six évasions. Hachette, 1919, in-12, viii-244 pp, préface de Maurice Barrès, illustrations, une carte, broché, dos recollé, bon état (Coll. Mémoires et récits de guerre), envoi a.s.

            30

Le 13 septembre 1915, à 5h22, vingt-deux appareils de bombardement de l’escadrille V.B.102 décollent de la base d’Ancermont en Meuse, avec mission de bombarder la gare de Trêves. Après avoir lancé 91 obus de 90, 5 obus de 155 et une torpille de 58, les dégâts subis par la gare de Trêves et la ligne Trêves-Metz furent si importants que le trafic dut être arrêté complétement sur cette voie ferrée pendant trois jours. Au retour, un des appareils, de type Voisin, avec pour équipage le sergent et pilote Charles Niox (fils du général du même nom) et l'aspirant et observateur Gaston de La Guérrande, fut touché au-dessus de la forêt de Moyeuvre. Les dégâts occasionnés les obligèrent à atterrir à Lommerange. Faits prisonniers le jour même, le pilote et l’observateur furent dirigés sur l’Allemagne. Le sergent Niox chercha cinq fois à s’évader et, chaque fois, fut repris. Une sixième tentative, très aventureuse, lui permit enfin de passer en Hollande. Il arriva en France en 1918, et reprit sa place dans l’aviation de bombardement. Charles Niox est l’auteur d’un ouvrage « Mes six évasions » paru en 1919. En 1918, devenu sous-lieutenant, il constitua une amicale des évadés d’Allemagne.

435.          NOUSSANNE (Henri de). La Guerre dans l'Ile-de-France. Journal d'un Bourgeois de Senlis. De Boccard, 1916, in-12, vii-260 pp, index, broché, bon état. Peu courant

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"Ce journal commence avec la guerre et se poursuit jusqu'au 22 février 1915. Oeuvre d'un homme de lettres connu, il est fort intéressant : il le serait plus encore, si l'auteur, au moment de l'invasion allemande, du 31 août au 16 septembre, n'avait quitté Senlis pour un refuge fort éloigné dans le Sud..." (Jean Vic, La littérature de guerre, août 1914-août 1916) — "Je n'ai pas commencé ce journal dans l'intention arrêtée de le publier. Je songeais plutôt à noter des impressions, remarques et idées, utiles, par la suite, à des travaux plus ordonnés. Le titre de “Journal d'un Bourgeois de Senlis” m'a servi lorsqu'afin de contribuer à mettre en lumière l'abominable conduite des Allemands dans l'Ile-de-France, j'ai fait paraître, au “Correspondant”, les informations et documents que j'avais rassemblés sur leurs crimes à Senlis. Entre temps, j'avais continué de rédiger, au jour le jour, les réflexions que m'inspiraient les événements de la guerre..." (avant-propos, mai 1916)

436.          PEDRONCINI (Guy). Pétain. Le soldat et la gloire, 1856-1918. Perrin, 1989, in-8°, 444 pp, 8 pl. de photos hors texte, 8 cartes, reliure simili-cuir éditeur, jaquette illustrée, bon état

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Sans l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand, le 28 juin 1914, Philippe Pétain, fils de cultivateur du Pas-de-Calais, aurait pris sa retraite en 1914, à cinquante-huit ans, comme colonel commandant un régiment d'Arras, et sa notoriété n'aurait pas franchi le cercle des brevetés de l'École de guerre, où l'on avait tout de même noté l'originalité novatrice de ses vues. La Grande Guerre révèle et impose, de Charleroi à Verdun, ce colonel qui a mis trente-quatre ans pour atteindre son grade et qui, en trente-quatre mois de combats, devient, en mai 1917, commandant en chef. Après le miracle de Joffre à la Marne, il y a le miracle de Pétain en 1917. Il trouve une armée épuisée, révoltée, menacée de surcroît par le retour des divisions allemandes du front oriental. Par une stratégie originale et globale, il surmonte la triple crise morale, tactique et stratégique et permet à l'armée française de tenir et de vaincre. 1940-1944 a conduit des auteurs à minimiser rétroactivement le rôle de Pétain en 1914-1918, à chercher dans les témoignages de ses pairs ou de ses supérieurs les traces du pessimisme et du défaitisme qu'on lui reprochera plus tard. Guy Pedroncini, grand historien des conflits contemporains, s'est attaché, comme nul ne l'avait fait, à étudier et à dépeindre minutieusement et sans à-priori le comportement, les idées et les décisions du général Pétain. Il montre par les archives que son rôle est tout à fait essentiel, non seulement à Verdun, mais dans la victoire finale. Et celle-ci aurait été plus décisive si l'offensive qu'il avait conçue et préparée pour acculer l'armée allemande à un nouveau Sedan avait pu être lancée le 14 novembre 1918. Selon Guy Pedroncini, il aurait mieux valu que les décideurs suprêmes fussent Poincaré, Pétain ou Joffre plutôt que Clemenceau et Foch, et l'on peut, après le général de Gaulle, regretter une victoire inachevée. Enfin, dans la perception de l'utilité des premiers avions et des premiers chars, comme dans leur emploi, Pétain est un pionnier. Le 8 décembre 1918, il reçoit le bâton de maréchal de France. Il « n'était pas moins grand soldat » que Foch, estimera Clemenceau. Certainement l'égal des plus grands, mais assurément le plus secret et le plus indépendant.

437.          POURCHER (Yves). Les Jours de guerre. La vie des Français au jour le jour entre 1914 et 1918. Plon, 1994, in-8°, 546 pp, sources et biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

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Voici une autre histoire de la guerre 1914-1918, celle des départements, celle des anonymes qui sont loin du front, celle des jours interminables où chacun attend la paix en redoutant les ravages des armes. En puisant dans les fonds immenses des archives nationales, départementales ou militaires, des correspondances privées et des journaux intimes, Yves Pourcher nous fait entrer dans les villages, les ateliers et les maisons. Les jours de guerre ont la belle apparence du quotidien et du sensible. Avec des pleurs et des rires, du travail harassant, des fortunes perdues et d'autres amassées, des amours fébriles et de terribles solitudes. Comme la plus profonde des blessures, les jours de guerre marquent le siècle : jours de peine, jours de mémoire, la mort des terroirs tués comme les hommes. Assurément, la fin d'une France. — "Dans ce livre, Yves Pourcher s'intéresse délibérément à ceux qui ne sont pas sur le front entre 1914 et 1918. Il s'agit d'un ouvrage de synthèse utilisant aussi bien des sources d'archives (Archives nationales, Service historique de l'Armée de terre de Vincennes, Archives départementales) et des sources de seconde main que des romans, mémoires et récits. Bécassine fait ainsi quelques apparitions (pp. 329-338). L'auteur s'appuie également sur des documents moins connus, comme le journal d'Emile Joly, maire de Mende, tenu du 30 avril 1916 au 14 décembre 1918 (pp. 301-328). (...) Au total, un livre riche où l'anthropologie au quotidien oscille entre histoire et littérature." (François Cochet, L'Homme, 1995)

438.          PRAT (Jean-H.). Un « Appelé service auxiliaire » raconte... 1913-1919. P., Editions du Tigre, s.d. (1969), gr. in-8°, 224 pp, 30 pl. de photos, illustrations, cartes et fac-similés hors texte (2 en couleurs), broché, bon état

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Témoignage intéressant d'un combattant : La Fère, l'Armée d'Orient à Salonique (pp 49-127), Mardyck, Compiègne, Ligny et-Bar-Le-Duc, l'Italie, Chaintrix. L'auteur, « appelé sous les drapeaux » en 1913 – et seulement libéré en 1919 – lauréat de l’Académie française, consacre la moitié de son livre à son expérience en Grèce. De 1915 à 1921, la France participa, après l’échec de la campagne des Dardanelles, à l’ouverture d’un front « périphérique » dont l’épicentre fut la ville grecque de Salonique. Cette participation forte de plusieurs centaines de milliers d’hommes connut des appellations multiples. Les historiens la qualifient aujourd’hui, de façon synthétique, d’Armée d’Orient.

439.          RICHERT (Dominique). Cahiers d'un survivant. Un soldat dans l'Europe en guerre 1914-1918. Strasbourg, La Nuée Bleue, 2008, in-8°, 284 pp, préface d'Angelika Tramitz, traduit de l'allemand, une carte, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

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Comment décrire l’horreur d’une guerre ? Comment faire ressortit la peur, la mort, le désespoir, la lâcheté ? Peut-être faut-il, à l’instar du soldat Dominique Richert, appartenir à la race de ces paysans-poètes qui savent la folie des hommes et l’humanité de la nature, le poids du silence et la densité de la parole. Agriculteur d’un petit village aux confins de l’Alsace et du Territoire de Belfort, Dominique Richert (1893-1977) est appelé en 1913 sous les drapeaux, loterie de l’histoire, du côté allemand. La guerre éclate, il est au front, sur tous les fronts, France, Roumanie, Pologne, Russie, jusqu’à sa désertion en 1918. Les offensives imbéciles, les retraites paniquées, les pilonnages absurdes, les officiers criminels, l’alibi patriotique, les cadavres partout, la boue, la faim, le froid, l’ennemi qu’on voit, qu’on entend et puis qu’on tue à quelques dizaines de mètres dans la tranchée d’en face. Dominique Richert est pacifiste, mais il ne se révolte jamais, il cherche à sauver sa peau sans perdre son âme. Et il observe, analyse, écrit. Son ample récit, précis comme un documentaire, impitoyable comme un réquisitoire, témoigne d’une humanité préservée au coeur de l’Europe saisie par le vertige de la guerre. Les cahiers de ce survivant ont été publiés en Allemagne à l’initiative de Heinrich Böll. Ils sont à ranger parmi les grands garde-fous de la raison, entre Roland Dorgelès et Erich Maria Remarque.

440.          THOMAS (Albert). Discours prononcé par Albert Thomas, ministre de l'Armement et des Fabrications de guerre, devant le Comité du conseil des ouvriers et des soldats de Petrograd le 12 mai 1917. S.l.n.n., s.d. (1917), in-12, 11 pp, broché, bon état

            20

441.          WILSON (Henry Hughes). Journal du Maréchal Wilson, publié par le major-général Sir C. E. Callwell. Edition française par le commandant Lhopital. Payot, 1929, in-8°, 544 pp, préface du Maréchal Foch, 8 pl. hors texte, broché, bon état (Coll. de mémoires, études et documents pour servir à l'histoire de la guerre mondiale)

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"Le maréchal Sir Henry Wilson a laissé un Journal, dont son ami le général Callwell a publié les pages les plus intéressantes en les insérant dans un récit biographique. C'est un ouvrage de première importance : Sir Henry Wilson écrit pour lui-même, avec une spontanéité, une vigueur qui donnent à son Journal beaucoup d'attrait. Il ne pêche certes pas par indulgence ; il apprécie hommes et événements avec une sévérité parfois brutale et, dans ses jugements, il faut faire la part de l'exagération. Mais le récit de ses entretiens avec les hommes d'État, les généraux britanniques et alliés (avec Foch surtout, pour qui il éprouvait autant de sympathie que d'admiration) n'ont pas seulement beaucoup de saveur : ils apportent des renseignements de premier ordre sur l'état d'esprit des grands chefs, et sur les mobiles de leurs décisions." (Pierre Renouvin, Revue Historique, 1931)

442.          WINTER (Jay)(dir.) La Première Guerre mondiale. Volume I : Combats. Fayard, 2013, gr. in-8°, 846 pp, traduit de l'anglais, 40 pl. de photos en noir et en couleurs hors texte, 31 cartes, biblio, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

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Voici l’ouvrage de référence sur la Première Guerre mondiale. Sous la direction de Jay Winter, professeur à l’université de Yale, avec le Centre internationale de recherche de l’Historial de la Grande Guerre et coordonné par Annette Becker, il réunit les plus grands spécialistes internationaux du conflit. Il paraît simultanément chez Fayard et dans la très prestigieuse collection « Cambridge History », au Royaume-Uni. Véritable œuvre transnationale, et manifeste d’une génération d’historiens, ce livre englobe tous les espaces et les temps de la guerre qui, si elle est née en Europe, devient très vite mondiale par le jeu des Empires coloniaux des grandes puissances. Premier volume d'une trilogie, “Combats” montre que la guerre, pensée en différents fronts, a été par bien des aspects totale : les combats, terrestres, aériens, navals et les soldats ne peuvent se comprendre sans les fronts « domestiques », d’occupations, de prisonniers et de réfugiés, dans les usines, les champs et les écoles – questions qui sont au cœur des volumes 2 : “Etats”, et 3 : “Sociétés”. A l’heure du centenaire, ce livre, appelé à faire date, porte la plume d’une mémoire encore à vif, en deuil de près de 10 millions de combattants et de centaines de milliers de civils. Il soulève le voile des illusions perdues pour retrouver la guerre, telle qu’elle fut.

443.          WINTER (Jay)(dir.) La Première Guerre mondiale. Volume II : Etats. Fayard, 2014, gr. in-8°, 889 pp, traduit de l'anglais, 40 pl. de photos en noir et en couleurs hors texte, 16 cartes, figures et tableaux, biblio, index, broché, couv. illustrée à rabats, pt trace de mouillure au bas des 20 derniers feuillets, bon état

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La Première Guerre mondiale a cent ans : entre 1914 et 1918, pour la première fois de l’histoire, le monde entier participait à une guerre vorace en hommes, en ressources matérielles, en énergies, en loyautés, en ferveurs, en horreurs. A guerre mondiale, histoire mondiale : à partir de l’idée, et sous la direction de Jay Winter, épaulé par le Centre international de recherche de l’Historial de la Grande Guerre, des historiens issus du monde entier ont rédigé trois volumes qui rendent compte des avancées les plus récentes de l’histoire de la Grande Guerre. Chacun des chapitres offre une synthèse transnationale, englobe tous les espaces et les temps de la guerre. Les chapitres réunis dans ce deuxième volume, Etats, fait suite au premier volume déjà paru, Combats, et sera suivi par un troisième volume : Sociétés. De la même façon que le premier volume, Etats se place au cœur du cyclone, en privilégiant d’abord la compréhension par les fronts militaires, celles des chefs d’Etat, des diplomates et des forces armées, logistiques et technologiques, sans jamais oublier les hommes, leur endurance et leurs refus. L’étude des économies de guerre se place au plus près des ouvriers, des paysans, des financiers. Tous ont cru que la paix – et parfois la révolution – couronnerait leurs efforts. Mais la guerre n’a pas pris fin partout dans le monde en novembre 1918, loin de là.

 

2ème GUERRE MONDIALE

 

444.          ACCOCE (Pierre). Les Français à Londres, 1940-1941. Balland, 1989, gr. in-8°, 341 pp, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

            25

"Les livres sur la France Libre sont suffisamment rares pour que nous ne manquions pas de signaler celui-ci qui intéresse la première année de son existence, celle d'une gestation particulièrement délicate. L'auteur nous apporte une brassée d'informations sur la lente croissance des effectifs des “Free French”, sur l'accueil plus que réservé qu'ils ont reçu de leurs compatriotes installés de longue date sur le sol anglais et sur l'attitude rien moins que courageuse de « gendelettres » français qui fuient – on ne sait jamais – le Royaume-Uni menacé d'invasion. P. Accoce a bien restitué l'atmosphère de tiraillements entre Churchill et de Gaulle, et le climat de coups fourrés entre celui-ci et le « patron » de la Marine à Croix de Lorraine, l'amiral Muselier, rival dérisoire (la suite algérienne le prouvera). L'ensemble mérite d'être lu..." (Claude Lévy, Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 1990)

445.          ALBRECHT (Mireille). La grande figure féminine de la Résistance : Berty. Laffont, 1986, gr. in-8°, 349 pp, 8 pl. de photos hors texte, broché, bon état

            25

Racontée par sa fille Mireille, voici l'histoire de Berthie Albrecht, dite Berty. Fille de protestants installés à Marseille, elle devient de 1935 à 1939, une ardente militante anti-nazie et anti-fasciste. En 1940, elle organise, à Lyon, avec son ami Henri Frenay, le mouvement Combat. Plusieurs fois arrêtée par la police de Vichy, elle échappe à la déportation. Arrêtée par la Gestapo en mai 1943, elle meurt dans la prison de Fresnes le 6 juin. Faite Compagnon de la Libération à titre posthume, elle repose dans le mémorial du Mont Valérien.

446.          AMOUROUX (Henri). La Grande Histoire des Français sous l'Occupation. France Loisirs, 1985-1994, 10 forts vol. gr. in-8°, 538, 574, 586, 581, 576, 583, 606, 820, 809 et 828 pp, 80 pl. de photos hors texte, biblio et index dans chaque volume, cart. éditeur, jaquettes illustrées, bon état

            120

Complet en 10 volumes : 1. Le peuple du désastre (1939-1940). 2. Quarante millions de pétainistes (juin 1940-juin 1941). 3. Les beaux jours des collabos (juin 1941-juin 1942). 4. Le peuple réveillé (juin 1940-avril 1942). 5. Les passions et les haines (avril-décembre 1942). 6. L'impitoyable guerre civile (décembre 1942-décembre 1943). 7. Un printemps de mort et d'espoir (novembre 1943- 6 juin 1944). 8. Joies et douleurs du peuple libéré (6 juin - 1er septembre 1944). 9. Les règlements de comptes (septembre 1944 -janvier 1945). 10. La page n'est pas encore tournée (janvier-octobre 1945). — "L'Amouroux, comme on dit déjà, restera l'ouvrage de référence. Vous pouvez l'ouvrir en toute sécurité, rien n'y est écrit qui ne soit vérifié et inspiré par une stricte impartialité. Loin des polémiques et des passions, c'est en un mot, un livre d'histoire." (Jean Tulard)

447.          AUJOL (Jean-Louis). Le Procès Benoist-Méchin (29 mai - 6 juin 1947). Compte-rendu intégral des débats avec un avant-propos et une lettre de l'inculpé à son défenseur. Albin Michel, 1948, fort in-8°, 610 pp, une photo en frontispice, broché, bon état

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En 1941, Jacques Benoist-Méchin fit partie du gouvernement Darlan, comme responsable des relations avec l’Allemagne. Ami de Drieu La Rochelle et du ministre de la Propagande Paul Marion, il signa le manifeste ultra-collaborationniste que l’amiral Platon lança le 9 juillet 1944 appelant au limogeage de Laval et à la constitution d’un gouvernement entièrement acquis à l’effort de guerre allemand. En mai 1947, il fut condamné à mort par la Haute Cour, mais gracié par Vincent Auriol. Auteur d’une “Histoire de l’armée allemande” (1936), son talent d’historien fut reconnu par des personnalités aussi diverses que Mitterrand ou de Gaulle. Benoist-Méchin fut l’auteur d’un des premiers récits de captivité paru en France, en avril 1941 : “La moisson de Quarante. Journal d’un prisonnier de guerre”, qui fut traduit la l’année suivante en allemand et publié à Hambourg par Hanseatische Verlagsanstalt. Benoist-Méchin n’eut à subir qu’une courte captivité, au frontstalag 202, à Voves en Eure-et-Loir... du 25 juin au 15 août 1940. Les conditions de sa libération restent obscures. (Laurent Quinton)

448.          BARUCH (Marc Olivier). Servir l'Etat français. L'administration en France de 1940 à 1944. (Thèse). Fayard, 1997, gr. in-8°, 737 pp, préface de Jean-Pierre Azéma, sources et biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état (Prix Augustin Thierry)

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"Le maintien de l'ordre public, indispensable à la vie de la nation, doit être assuré par des mains françaises, des bras français, des têtes françaises", déclarait en janvier 1942, devant la police parisienne réunie pour prêter serment de fidélité au maréchal Pétain, le ministre de l'Intérieur Pucheu. Mais revendiquer ainsi une pleine souveraineté – grâce à laquelle Vichy entendait construire, sur les ruines de la République, la France autoritaire, corporatiste et xénophobe de la Révolution nationale – était illusoire, dans un pays occupé aux trois cinquièmes et dont tous les actes étaient contrôlés étroitement par les Allemands. A partir d'une analyse minutieuse des rouages de l'Etat français, Marc Olivier Baruch démontre à quel point la revendication de servir face à l'ennemi dont se firent gloire les hauts fonctionnaires de Vichy revint trop souvent à servir l'ennemi. Pour n'avoir pas su, ou pas voulu, dépasser l'obligation d'obéissance formelle et réfléchir à la portée de ses actes, la plus grande part de la fonction publique française se trouva engagée, parfois à son corps défendant, dans la collaboration avec l'occupant nazi – jusque dans ses aspects les plus sombres, quand vint le temps de la répression et des rafles. Quelques rares fonctionnaires cependant sauvèrent l'honneur en s'engageant dans une action résistante, parfois au prix de leur vie; on ne saurait pour autant voir dans la masse, pour l'essentiel attentiste et au mieux résistante de la onzième heure, des serviteurs fidèles de Vichy autre chose qu'une bureaucratie d'abord soucieuse de préserver sa place dans l'Etat.

449.          BEAUFRE (Général André). La Revanche de 1945. Plon, 1966, in-8°, 313 pp, broché, bon état

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« Il y a aussi les Français ? il ne manquait plus que cela ! » s’exclamait le maréchal Keitel au moment de signer l’acte de capitulation de l’Allemagne. Cinq ans après l’effondrement de 1940, la présence à Berlin du général de Lattre était le symbole et l’aboutissement de notre difficile remontée de l’abîme. Car la France avait à nouveau une armée, issue de l’armée coloniale, grossie de milliers de mobilisés francais et musulmans, renforcée plus tard, grâce à l’amalgame, par les FFI, armée partout victorieuse : en Italie, où elle entre la première à Rome ; en France, où elle libère à elle seule le tiers du territoire national ; en Allemagne où elle pénètre jusqu’au Tyrol. Pour atteindre ce résultat inespéré, il avait fallu surmonter successivement les obstacles de l’armistice, les équivoques de Vichy, les dissensions entre Français de Londres et Français d’Alger, la méfiance anglo-saxonne. Weygand, Darlan, Giraud, de Gaulle ont été les protagonistes de cette longue histoire, dont le général Beaufre, qui y fut mêlé de très près, est sans doute le seul à pouvoir retracer le déroulement secret. Arrêté et défère en conseil de guerre pour avoir participé dès 1941 à la préparation du futur débarquement allié en Afrique du Nord, le commandant Beaufre devait y revenir en sous-marin avec le général Giraud et seconder celui-ci dans sa tâche essentielle : redonner à la France une armée. Il participe ensuite à toutes les campagnes de libération, d'abord avec le général Juin, ensuite à l’état-major du général de Lattre. Parce que son aventure personnelle se confond en quelque sorte avec l’histoire de cette « revanche », son témoignage est irremplaçable et révèle comment cette grande aventure de 1940-45 a été « un miracle de la volonté, de l’intelligence et du courage, où, partant presque de zéro, les efforts d’une poignée d’hommes et de femmes ont réussi à forcer le sort, parce qu’ils n’ont pas voulu admettre notre abaissement. » — "Ce livre part de la défaite de 1940 pour décrire la lente renaissance de l'armée française à travers la Résistance et l'exil. Acteur de cette revanche qui devait mener les troupes françaises jusqu'à Berlin, A. B. apporte le témoignage d'un militaire, un récit détaillé et personnel." (Revue française de science politique, 1967)

450.          BEAUX (Jean). Dunkerque 1940. Presses de la Cité, 1967, in-8°, 347 pp, 8 pl. de photos hors texte, 17 cartes, 2 tableaux, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

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Les opérations dans le Nord du 10 au 24 mai 1940. Le point de vue d'un officier de réserve d'état-major français. – "... Le lecteur trouvera là l'exposé rigoureusement fidèle des combats de Dunkerque, le mécanisme de leur genèse et les raisons du poids important que cet épisode a eu sur la suite des événements. Ce récit repose, non seulement sur des souvenirs notés au jour le jour, mais aussi sur les documents du commandement de la défense..."

451.          BEEVOR (Antony). D-Day et la bataille de Normandie. Calmann-Lévy, 2009, gr. in-8°, 638 pp, 42 photos sur 24 pl. hors texte, 16 cartes, glossaire, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

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Le Débarquement allié en Normandie, le 6 juin 1944, passe à juste titre pour un des grands tournants de la Seconde Guerre mondiale – à tel point que dans l'esprit de beaucoup de Français le reste de la guerre ne fut qu'une formalité. Or, il n'en est rien. Si le Débarquement fut un de ces moments où se forgent les légendes, la bataille qui s'ensuivit, connue sous le nom de bataille de Normandie, fut autrement plus longue, difficile, émaillée d'atrocités – et décisive. En effet, une défaite alliée aurait eu des conséquences géopolitiques majeures pour l'Europe, car rien alors n'aurait pu empêcher l'Armée rouge de pousser jusqu'à l'Atlantique. Or, Antony Beevor révèle, pour la première fois, à quel point le désordre, l'improvisation, les erreurs stratégiques et tactiques, l'impréparation de leurs troupes faillirent coûter leur victoire aux Alliés. Seule leur écrasante supériorité aérienne leur permit de l'emporter – mais à quel prix, notamment en vies civiles françaises et en morts accidentelles dans leurs propres rangs ! “D-Day et la bataille de Normandie” est le premier livre d'«historical narrative» à l'anglo-saxonne sur ces trois mois de guerre totale publié en France depuis “Le Jour le plus long”, de Cornelius Ryan, qui date de 1959. Antony Beevor a pu consulter des archives rendues publiques aux Etats-Unis et en Angleterre en vertu des délais de prescription, mais aussi des documents inédits allemands, français et canadiens, et retrouver nombre d'enregistrements originaux, dont les "débriefings" des soldats américains enregistrés à chaud par le service d'information des armées, ce qui lui a permis de croiser les témoignages et d'approcher au plus près le vécu des combattants sur le terrain. C'est à une reconstitution entièrement nouvelle et à rebours des mythes dominants qu'il nous convie, en maniant comme lui seul sait le faire le «zoom» : tantôt au plus près de l'action pour montrer, tantôt avec du recul pour expliquer.

452.          BEEVOR (Antony). La Seconde Guerre mondiale. France Loisirs, 2013, fort gr. in-8°, 1004 pp, traduit de l'anglais, 32 pl. de photos hors texte, cartes, notes, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

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La Seconde Guerre mondiale est le plus grand conflit de l'histoire par ses destructions, le nombre de ses victimes et les bouleversements provoqués dans l'ordonnancement du monde et dans le paysage mental des êtres humains. Sur la base de documents anciens et d'archives inédites, Antony Beevor nous emmène de l'Atlantique Nord au Pacifique Sud, de la Sibérie à la Lybie, de la jungle birmane à Berlin bombardé, des lambris dorés des chancelleries à Leningrad assiégé, sans rien nous épargner des horreurs de la guerre, qu'il s'agisse des Einsatzgruppen sur le front Est, des prisonniers du goulag enrôlés dans des bataillons suicide, ou des exactions sadiques perpétrées par l'armée japonaise en Chine.

453.          BELOT (Robert), Eric Alary et Bénédicte Vergez-Chaignon. Les Résistants. L'histoire de ceux qui refusèrent. Larousse, Sélection du Reader's Digest, 2004, in-4°, 320 pp, texte sur 2 colonnes, nombreuses photographies, illustrations et fac-similés en noir et en couleurs, index, reliure cartonnée illustrée de l'éditeur, bon état

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L'épopée des « hommes de l'ombre » avec de nombreux documents inédits. — "Si Robert Belot s’est fortement investi dans l’histoire de la Résistance des chefs à travers la biographie qu’il a consacrée à Henri Frenay, le patron du mouvement Combat, il a voulu, aidé en cela par Bénédicte Vergez-Chaignon et Éric Alary, rendre hommage à celles et à ceux que Pierre Brossolette a dénommés les « soutiers de la gloire ». Ce qui nous vaut mieux qu’un « beau livre », un ouvrage de qualité où l’iconographie est soignée et où les faits et gestes du résistant de base sont relatés avec justesse. Les auteurs n’en oublient pas pour autant ce qu’ils nomment « leur paysage intérieur », leur imaginaire. L’essentiel est dit et bien dit." (Revue L'Histoire n° 283, 2004) — "A côté de vous, parmi vous sans que vous le sachiez toujours, luttent et meurent des hommes – mes frères d'armés –, les hommes du combat souterrain pour la Libération. Ces hommes, fusillés, arrêtés, torturés, chassés toujours de leur foyer, coupés souvent de leurs familles, combattants d'autant plus émouvants qu'ils n'ont point d'uniformes ni d'étendards, régiment sans drapeau dont les sacrifices et les batailles ne s'inscriront point en lettres d'or dans le frémissement de la soie mais seulement dans la mémoire fraternelle et déchirée de ceux qui survivront ; saluez-les. La gloire est comme ces navires où l'on ne meurt pas seulement à ciel ouvert mais aussi dans l'obscurité pathétique des cales. C'est ainsi que luttent et que meurent les hommes du combat souterrain de la France. Saluez-les, Français ! Ce sont les soutiers de la gloire." (Pierre Brossolette, à la BBC, le 22 septembre 1942)

454.          BERNADAC (Christian). L'Holocauste oublié. Le massacre des tsiganes. France-Empire, 1979, pt in-8°, 413 pp, annexe, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.

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L'auteur raconte comment furent exterminés quelques 240.000 tsiganes européens durant le dernier conflit mondial. De nombreux documents et témoignages étoffent son récit. – Christian Bernadac s'est attaché dans “L'Holocauste oublié” au martyre inconnu de ce peuple du voyage, les tsiganes, qui était condamné au même titre que les juifs, par les lois raciales du Reich. L'horreur et l'immensité de la « Solution finale » du problème juif ont le plus souvent masqué le massacre organisé des tsiganes européens. Aucun tsigane ne témoigna au procès de Nuremberg. Ce « silence » sur la disparition d'au moins 250.000 tsiganes trouve une explication logique dans l'absence de langue écrite tsigane, mais aussi et surtout dans la « mauvaise conscience » de tous ceux qui ont eu à cœur, pendant des siècles, de mépriser, insulter, poursuivre, rejeter, condamner ces bohémiens, romanichels ou autres « voleurs d'enfants et de poulets », marginaux non par atavisme, mais par la seule force des attitudes de leurs contemporains. Sait-on que les autorités françaises avaient commencé l'internement « des nomades » dans de véritables camps de concentration français, construits sur le territoire français dans les mois qui ont précédé la seconde guerre mondiale ? Christian Bernadac a retrouvé les archives de ces camps que l'on néglige aujourd'hui encore de mentionner. Ces documents et un ensemble inégalable de témoignages ont permis à l'auteur de retracer dans L'Holocauste oublié la longue persécution de ces familles marquées depuis « la fuite indienne » par une malédiction, en de nombreux points comparables à celle qui frappa la race juive.

455.          BONNECARRÈRE (Paul). Qui ose vaincra. Les Parachutistes de la France Libre. Fayard, 1971, in-8°, 474 pp, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

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Qui ose vaincra commence en juin 1940 à Londres où un jeune capitaine de trente ans crée une unité parachutiste dont il est le chef... et le seul soldat. L'épopée se termine en avril 1945 en Hollande quand deux régiments entiers de parachutistes français sautent en avant des lignes alliées pour préparer la mise à mort de l´Allemagne. Entre-temps, ce sont les incroyables péripéties vécues par ces volontaires : le premier saut effectué en opération est l’œuvre d'un stick français ; en Crète un groupe de six hommes réalise une des plus belles actions de commando de la seconde guerre mondiale ; le débarquement du 6 juin est préparé, au Jour J-1, par un largage de parachutistes S.A.S., et le premier mort de la libération n´est pas un soldat américain mais un caporal français ; en Bretagne les 2e et 3, R.C.P. affrontent les Allemands dans la furieuse bataille de Saint-Marcel ; au sud de la Loire, des poignées de jeeps armées de mitrailleuses d´aviation s´aventurent en territoire encore occupé et font prisonniers des unités entières allemandes, abrégeant ainsi la durée des hostilités en France. Au passage, on apprendra, entre autres révélations historiques, que les parachutistes français ont, par deux fois, exercé une influence décisive sur le cours de la guerre : le commando de Crète sauva l´île de Malte et assura la victoire des Alliés en Méditerranée ; les parachutages en Bretagne empêchèrent 150.000 Allemands de déferler sur les plages normandes du débarquement. Du désert de Libye aux frontières de l´Allemagne, les parachutistes de la France libre ont sur tous les champs de bataille fait triompher leur orgueilleuse devise : « Qui ose vaincra ».

456.          BORLANT (Henri). "Merci d'avoir survécu". Seuil, 2011, in-8°, 187 pp, 28 photos et documents en noir et en couleurs, broché, couv. illustrée, bon état

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En 1942, arrêté la veille de la rafle du Vel' d'Hiv, Henri Borlant est déporté dans le camp d'Auschwitz. Il a quinze ans. Dans ce témoignage, un adolescent raconte comment sa famille fut brisée, comment il a survécu aux camps de la mort, et comment il s'en est évadé. — Juillet 1942. À la veille de la rafle du Vel' d'hiv', Henri Borlant et sa famille vivent depuis trois ans dans une bourgade près d'Angers. Émigrés russes d'origine juive, les parents sont avant tout des français, naturalisés par décret peu avant la naissance d'Henri. Le père est tailleur. Ils ont neuf enfants. A la rentrée scolaire ces derniers sont inscrits d'office à l'école libre où ils reçoivent l'enseignement catholique. A la demande de l'abbé qui leur fait la classe, ils sont baptisés. A 13 ans, Henri devient catholique pratiquant. Le 15 juillet 1942 des soldats allemands l'arrêtent, lui, son père, son frère 17 ans et sa sœur 21 ans. Ils sont déportés directement d'Angers au camp d'Auschwitz Birkenau. Henri ne les reverra jamais. Il survit 28 mois à la faim, au froid, aux coups, aux humiliations, à la tuberculose, aux massacres quotidiens et aux fréquentes sélections pour la chambre à gaz. Fin octobre 1944 le camp est évacué vers l'Allemagne à l'approche de l'armée soviétique. D'Ohrdruf, qui dépend de Buchenwald, Henri réussit à s'évader à la veille de l'arrivée des Américains. 15 jours plus tard, il est à Paris où il retrouve sa mère et cinq de ses frères et sœurs. A 18 ans, il surmonte tous les obstacles et démarre ses études secondaires. Deux ans et demi plus tard il obtient son bac et entre à la faculté de médecine. Installé comme généraliste à Paris depuis 1958, il rechute de la tuberculose en 1974. Un long traitement induira un état dépressif. Il entreprend une psychanalyse. En 1992 on lui demande pour la première fois de témoigner. Depuis il n'a plus cessé de le faire publiquement, aussi bien en France qu'à l'étranger.

457.          BOURRIER (Michel et Colette). La Résistance au fil du Var, en remontant le fleuve de Nice aux Entraunes. Nice, Editions Serre, 2003, gr. in-8°, 119 pp, 109 illustrations et photos en noir et en couleurs, 6 cartes, notes bibliographiques, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état

            20

458.          BREUER (William B.). Opération Sicile. L'assaut aéroporté allié de juillet 1943. Albin Michel, 1986, gr. in-8°, 279 pp, 18 pl. de photos, 7 cartes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

            25

En juillet 1943, la première opération importante des forces combinées des Etats-Unis et de l’Empire britannique en Sicile portait un coup qui allait se révéler décisif à la "Forteresse Europe" d’Hitler. Cet ouvrage qui en relate les péripéties, à bien des points de vue incroyables, lève le voile sur des épisodes trop mal connus du deuxième conflit mondial. C’était en effet le baptême du feu de la plupart des jeunes parachutistes américains qui, convoyés d’Afrique du Nord, allèrent au combat dans les pires conditions, par des vents qui soufflaient en tempête et alors que l’opacité de la nuit était trompeuse tant pour les pilotes que pour les hommes qui allaient affronter l’adversaire. Les parachutistes atterrirent par groupes ou individuellement à de grandes distances les uns des autres et, parfois, loin des zones prévues. Bien que Ultra, le très secret dispositif de décryptage allié qui interceptait et décryptait les messages allemands, ait signalé la présence de deux divisions ennemies en Sicile – dont la célèbre Hermann Göring –, cette réalité fut cachée à la troupe qui paya un lourd tribut de morts et de blessés. D’autant plus qu’à la suite d’une tragique méprise les canons antiaériens alliés prirent sous leur feu les appareils transportant le 504e régiment parachutiste. Vingt-trois d’entre eux furent alors abattus... Réalisé d’après les témoignages des survivants, le livre de William B. Breuer restitue une épopée singulière où l’héroïsme des combattants de la liberté fut confronté au chaos et à la confusion qui allaient toutefois servir d’enseignement pour l’avenir.

459.          BUISSON (Gilles). Mortain dans la bataille de Normandie. Presses de la Cité, 1971, in-8°, 352 pp, 8 pl. de photos hors texte, une carte, biblio, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

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"La bataille de Mortain constitue l'un des épisodes décisifs des combats qui suivirent le débarquement allié du 6 juin 1944 et se soldèrent par l'évacuation du territoire français que l'armée allemande occupait depuis quatre ans. Dans les derniers jours de juillet 1944, la IIIe armée américaine après avoir enfoncé les lignes allemandes à l'ouest de Saint-Lô, s'avançait rapidement vers le sud, dépassait Avranches ; puis, tandis qu'une partie de ces troupes, le 8e corps, s'engageait en Bretagne, le 15e corps marchait sur Laval et Le Mans, les 12e et 20e corps, sur Chartres et Orléans, afin d'encercler les armées allemandes de Normandie. C'est pour faire face à cette menace que le commandement allemand à la tète duquel Von Kluge remplaçait alors, sur le front de l'Ouest, Rommel, décida, le 1er août, de lancer à partir de Mortain en direction de l'ouest, une contre-offensive visant à couper, à hauteur d'Avranches, le couloir nord-sud par où déferlaient les forces alliées venant du nord, c'est-à-dire des diverses bases de débarquement... (...) L'auteur connaît parfaitement les moindres recoins de la région dont il parle ; il situe avec précision sur le terrain tous les épisodes, même les plus minces, des événements qu'il raconte ; il connaissait aussi fort bien la plupart des personnes mêlées à ces événements. Lui-même était en relations avec les groupes locaux de la Résistance..." (Michel de Boüard, Annales de Normandie, 1972)

460.          BURT (Kendal) et James LEASOR. Le seul qui s'évada. Presses de la Cité, 1957, in-8°, 309 pp, traduit de l'anglais, 12 pl. de photos hors texte, une carte, cart. éditeur, sans la jaquette, bon état

            20

Fait prisonnier en 1940, von Werra, l'un des as de l'aviation allemande, s'évade lors de son transfert au Canada. — Enrôlé dans la Luftwaffe en 1935, Franz von Werra devint lieutenant en 1938. Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, il effectua des missions au-dessus de la Pologne et de la France, avant d'être abattu au sud de Londres pendant la bataille d'Angleterre en 1940. Après deux tentatives d'évasion avortées, il fut transféré au Canada en janvier 1941, d'où il parvint à fuir pour rejoindre les Etats-Unis. Il revint en Allemagne grâce au soutien de l'ambassade de ce pays et fut accueilli par Hitler. Werra s'abîma en mer du Nord lors d'un exercice. Le film “The one that got away” de 1957 (titre français L'évadé du camp n° 1), tiré du récit homonyme de Kendal Burt et James Leasor (1956 ; trad. française “Le seul qui s'évada”, 1957), narre l'histoire de sa fuite.

461.          BUTTIN (Bâtonnier Paul). Le Procès Pucheu. Avec, en avant-propos, le procès du général Béthouard. Amiot-Dumont, 1947, in-8°, 340 pp, 13 photos hors texte, broché, couv. illustrée, pt mques aux coins du 1er plat, bon état (Coll. Archives d'histoire contemporaine)

            30

L’épuration judiciaire naît à Alger le 18 août 1943, par l’ordonnance du Comité français de Libération nationale (CFLN) coprésidé par le général de Gaulle et le général Henri Giraud. Cette ordonnance institue une commission d'épuration pour une durée de trois mois. À la suite du débarquement en Afrique du Nord de novembre 1942, des hauts fonctionnaires de Vichy, et même un ancien ministre de l’intérieur Pierre Pucheu furent faits prisonniers. Ce dernier est inculpé fin août 1943. Le procès de Pierre Pucheu commence le 4 mars 1944. Accusé de trahison, il est exécuté le 20 mars 1944. — Le 10 novembre 1942, Paul Buttin assure la défense du général Béthouart et de ses compagnons devant le tribunal militaire de Meknès constitué en cour martiale. En mars 1944, il défend Pierre Pucheu ex-ministre de l'Intérieur du gouvernement de Vichy, devant le tribunal militaire d'Alger. Malgré sa brillante plaidoirie, qui lui vaut une grande popularité parmi les Européens d'Afrique du Nord, Pierre Pucheu est condamné à mort et exécuté. Paul Buttin démissionne alors du Bâtonnat et du Conseil de l'Ordre...

462.          CHÉZAL (Maréchal des Logis Guy de). En auto-mitrailleuse. A travers les batailles de mai 1940. Plon, 1941, in-12, 241 pp, avant-propos de Marcel Berger, une carte et un croquis, reliure demi-toile rouge à coins, pièce de titre toile rouge (lég. frottée), tranche mouchetée, bon état (ouvrage couronné par l'Académie française, Prix Montyon 1942)

            25

L'épopée héroïque d'une AMD (auto-mitrailleuse de découverte) Panhard 178 durant la campagne de mai 1940... De Dunkerque à Rosendale en Hollande jusqu'à Charleroi en Belgique pour terminer dans le nord de la France, toujours à la recherche du renseignement sur l'ennemi dans un fouillis inextricable d'unités désemparées, de réfugiés de toutes nationalités... De l'audace, de l'intelligence, du mordant... — L'auto-mitrailleuse Panhard était en 1940 un des engins les plus réussis de l'armée française. D'une stabilité parfaite en tous terrains, elle était capable, sur route, grâce à son puissant moteur, fignolé dans les usines d'Ivry, d'atteindre 100 km à l'heure. Elle devait à sa mobilité d'échapper aux obus des chars, à ses huit tonnes d'acier comme à ses périscopes d'être invulnérable aux balles. Du 10 au 24 mai 1940, “La Drôlesse” franchit des centaines de kilomètres sous le couvert de la nuit, se faufile entre les colonnes allemandes, assure seule la défense d'un pont de l'Oise, pénètre dans la poche de Dunkerque et en ressort, massacre les fantassins qu'elle rencontre, échappe aux Panzers et aux bombes des Stukas, se dérobe, repart de plus belle, meurt enfin dans une forêt de Picardie, toutes missions accomplies, en laissant ses quatre occupants sains, saufs et libres. Le récit de cette chevauchée héroïque, dicté par Guy de Chézal dans le feu de l'action, est le document le plus vrai, le témoignage le plus passionnant que l'on possède sur les batailles de mai 1940.

463.          [COGNIOT Georges]. Haute trahison, crime des trusts. La France accuse ! P., Editions du Parti communiste français, s.d. (1946), in-8°, 40 pp, broché, qqs marques au crayon bleu en marges, bon état

            20

Brochure rédigée par Georges Cogniot publiée par le Parti Communiste Français, répertoriant l’activité collaboratrice des grandes entreprises avec l’occupant allemand, chiffrant les bénéfices de celles-ci, et demandant justice, c’est-à-dire l’établissement d’un régime patriotique fondé sur les valeurs de la Résistance. « Le Parti des Fusillés veille et dénoncera le sabotage de la juste répression par les complices des trusts. »

464.          [COGNIOT Georges]. La Haute Trahison des Trusts. La France accuse. Londres, Publié par le Parti Communiste Français, s.d. (1944), in-12, 32 pp, plaquette agrafée, brochée, bon état

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Brochure rédigée par Georges Cogniot et publiée à Londres, probablement en avril 1944, par le Parti Communiste Français, dénonçant la collaboration du patronat français avec l'occupant et esquissant un programme de nationalisations. Dans ce document, le PCF répertorie l'activité collaboratrice des grandes entreprises avec l'occupant allemand, chiffrant les bénéfices de celles-ci, et demandant justice, c'est-à-dire l'établissement d'un régime patriotique fondé sur les valeurs de la Résistance.

465.          Collectif. Le Combattant Volontaire Juif 1939-1945. P., Union des engagés volontaires et anciens combattants juifs, 1971, pt in-4°, xii-212-xii-116 pp, richement illustré de photos, portraits et documents, reliure skivertex carmin, titre doré en français et en hébreu sur les plats, bon état. Texte en français (p. xii-212) et en hébreu (p. xii-116)

            50

Edité à l'occasion du 25e anniversaire de l'Union des engagés volontaires et anciens combattants juifs 1939-1945, un ouvrage mettant à l’honneur l’engagement patriotique des immigrés juifs durant la Seconde Guerre mondiale. — "Parmi les taches que nous nous sommes assignées, en liaison avec le 25e anniversaire de l'existence de notre organisation, se trouve celle de la constitution d'une documentation relative aux engagements volontaires des Juifs immigrés dans l'armée française et dans la résistance au cours de la dernière guerre. Mettre en relief leur comportement courageux sur les fronts, la discrimination dont ils ont été victimes dans les stalags, etc. La tâche est très importante, car les engagements volontaires des Juifs immigrés en 1939 constituent une belle page de notre histoire, qui ne doit pas rester une page blanche pour les futures historiens de la deuxième guerre mondiale." (Union des engagés volontaires et anciens combattants juifs) — Table : Les volontaires (p. 3-13). Souvenirs de guerre (p. 15-130 : engagements, camps d'instruction et front, 1939-1940 ; la Résistance dans les stalags, dans les camps de concentration, dans les rangs des F.F.I.) ; Après la Libération ; 25 années d'activités (p; 135-194, avec références aux associations et amicales d'engagés volontaires juifs dans la Légion avec nombreuses photos de membres de celles-ci) : Célébration du 25e anniversaire (p. 195-221). La partie en hébreu contient des témoignages qui ne figurent pas dans la partie en français, ainsi que d'autres photos (sous-titrées en français).

466.          Collectif. Le Mouvement syndical dans la Résistance. Editions de la Courtille, 1975, in-4°, 239 pp, préface d'Henri Krasucki, 35 numéros de la Vie Ouvrière clandestine en fac-similé, 20 photos (quelques-unes de Robert Doisneau) et fac-similés, table des tracts, papillons et photos, index des noms, cart. illustré de l'éditeur, bon état

            30

"L'ouvrage est doublement intéressant. D'excellentes contributions exposent ce qu'était la Charte du travail, ce que fut l'action des militants révolutionnaires, dans les syndicats légaux et en dehors, pour organiser grèves, sabotages, revendications, enfin quelles formes prit la répression. En outre une riche iconographie et la reproduction de trente-cinq numéros de La Vie Ouvrière sur environ 250 publiés clandestinement pendant la guerre donnent une valeur documentaire assez exceptionnelle à ce volume pour tous ceux qui s'intéressent à l'histoire du mouvement ouvrier en France." (Revue française de science politique, 1976) — Actes des Journées d'études sur le mouvement syndical dans la Résistance (Université Paris VIII Vincennes, 28-30 septembre 1972). Textes de Gustave Allyn, Roger Arnould, Jean Breteau, Roger Bourderon, René Chevauché, Paul Delanoue, Léon Delfosse, David Diamand, Fernand Gambier, Maurice Gastaud, François Hincker, Jean Hugonnot, Georges Julien, Jean Lloubès, Jean Nenning, Robert Lejeune, Auguste Lemasson, Fernand Leriche, Roger Linet, Henri Martel, Désiré Petit, Louis Racaud, Albert Solié, André Tollet, Germaine Willard, Olga Wormser-Migot.

467.          Collectif. Les débats de l'Assemblée consultative provisoire à Alger, 3 novembre 1943-25 juillet 1944. Editions des Journaux Officiels, 2003, gr. in-4°, xxxvi-576 pp, préface d'Yves Guéna, avant-propos de Jean-Louis Crémieux-Brilhac, introduction de Jean-Eric Callon, annexes, reliure cartonnée illustrée de l'éditeur, bon état. Bien complet de l'Addendum volant (6 pp)

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Après la publication en 1995 du “Journal officiel de la France libre”, publié à Londres de janvier 1941 à septembre 1943, puis en 1996 du “Journal officiel” de la République française, publié à Alger de juin 1943 à août 1944, la Fondation et l'Institut Charles de Gaulle poursuivent leur partenariat avec la Direction des Journaux officiels pour apporter au public des matériaux historiques devenus en partie introuvables. Ce volume reproduit l'intégralité des débats de l'Assemblée consultative provisoire prévue par l'ordonnance du 17 septembre 1943 pour "fournir une expression aussi large que possible, dans les circonstances présentes, de l'opinion nationale." Ses membres, d'abord 84 puis 102 "délégués" non élus, représentent surtout les organes de la Résistance métropolitaine et extra-métropolitaine, mais comptent aussi d'anciens élus du Sénat, de la Chambre des députés et des conseils généraux. Devenus introuvables aujourd'hui, ces débats présentent le grand intérêt de montrer de près toutes les facettes des problèmes politiques qui se posaient alors au général de Gaulle – légitimité nationale et internationale, unité, souveraineté, légalité – et ceux qu'allaient poser la libération progressive du territoire et la victoire. Ils permettent en particulier de comprendre les difficultés qui vont apparaître en 1945-1946 entre le chef du Gouvernement provisoire et la future Assemblée constituante. Précédés d'une préface, d'un avant-propos historique et d'une introduction juridique, dotés d'annexes biographiques et bibliographiques, ces textes originaux devraient être utiles aux chercheurs.

468.          CORDIER (Daniel). Jean Moulin, l'inconnu du Panthéon. 1. Une ambition pour la République (juin 1899 - juin 1936). JC Lattès, 1989, gr. in-8°, 896 pp, notes, sources, biblio, index, broché, dos passé, bon état

            30

Daniel Bouyjou-Cordier (dit Daniel Cordier) a 19 ans lorsque, le 17 juin 1940, entendant le message du maréchal Pétain qui annonce la fin des hostilités, il décide de continuer le combat. Il réunit 16 volontaires et les conduit à Londres où ensemble ils s'engagent dans les Forces Françaises Libres. Parachuté le 26 juillet 1942 près de Montluçon avec un émetteur radio, il devient le secrétaire de Jean Moulin et le restera jusqu'à son arrestation à Caluire. Après la Libération, Daniel Cordier consacrera sa vie à l'art contemporain. En 1977, à l'occasion d'une émission de télévision, il découvre que la personnalité et l'action de Jean Moulin ont été gravement défigurées, parfois jusqu'à la calomnie. Pour rétablir la vérité, il se fait historien et entreprend la rédaction d'un ouvrage en six volumes consacré à la vie et la mission de Jean Moulin où seront publiées les archives de ce dernier, accompagnées de nombreux documents inédits. Ce faisant, il éclaire d'un jour nouveau l'histoire des relations que le général de Gaulle entretint avec les chefs de la Résistance et, à partir de 1942, avec des partis politiques, en particulier les socialistes et les communistes. Daniel Cordier est Compagnon de la Libération.

469.          CRAIG (William). Vaincre ou mourir à Stalingrad. 31 janvier 1943. Laffont, 1974, gr. in-8°, 435 pp, traduit de l'américain, 8 pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. Ce jour-là)

            25

Tournant de la Seconde Guerre mondiale, le choc de Stalingrad a coûté la vie à près de deux millions d'hommes. Sacrifice immense pour l'Union soviétique comme pour la Wehrmacht, c'est dans "la ville de Staline", au cours de l'hiver 1942-1943, que le IIIe Reich d'Hitler a perdu la guerre. William Craig a reconstitué les grandes étapes de cette bataille charnière. C'est d'abord, pendant le chaud mois d'août 1942, la fracassante offensive des armées allemandes. Puis vient la lutte pour la ville elle-même, rue par rue, immeuble par immeuble. C'est ensuite la destruction de la VIe armée de von Paulus, réputée invincible ; et enfin, le terrible tableau de la captivité des soldats allemands dans les camps de Sibérie...

470.          CRAS (Hervé). L'Armistice de juin 1940 et la crise franco-britannique. Texte établi d'après les Archives de la Marine et rédigé par Monsieur Hervé Cras, Officier archiviste de la Section Historique. Vincennes, Service Historique de la Marine, 1959, in-4°, 227 pp, reliure demi-toile bordeaux de l'éditeur, bon état. Rare

            100

471.          DE GAULLE (Charles). Mémoires de guerre. Club Français du Livre, 1968-1969, 3 vol. gr. in-8°, 646, 684 et 630 pp, 3 planches volantes de cartes, reliures pleine basane havane décorées de l'éditeur, bon état. Edition hors commerce réservée aux membres du Club Français du Livre

            90

472.          DELARUE (Jacques). Histoire de la Gestapo. Fayard, 1970, in-8°, 473 pp, reliure toile éditeur, jaquette, bon état (Coll. Les Grandes études contemporaines)

            25

Ouvrage couronné par le Prix Littéraire de la Résistance, puis par le Prix Aujourd'hui en 1963. — "Une somme publiée en 1962, traduite en 22 langues, récompensé par deux prix littéraires... Si la Seconde Guerre mondiale a suscité des milliers d’ouvrages, seul celui de Delarue retrace l’histoire complète de la Gestapo. L’auteur s’appuie sur une documentation considérable : publications des gouvernements neutres ou alliés, à commencer par les 42 volumes des procès de Nuremberg, productions des nazis, études et témoignages divers. Il a en outre accumulé un matériau de première main, les notes qu’il a prises de 1945 à 1954 lors des procès intentés en France aux agents de la Gestapo comme à leurs chefs ainsi qu’aux « collabos ». Au cours de cette période, Delarue a pu rencontrer les hommes qui ont dirigé les services policiers allemands dans la France occupée. Ces contacts lui permettent à la fois de reconstituer les structures de l’organisation générale de la Gestapo, ses modes de fonctionnement et la psychologie des hommes qui y servirent. Il excelle du reste à portraiturer certains responsables, Heydrich et Himmler notamment. Delarue décrit la marche des nazis vers le pouvoir, de 1919 à 1933, et leur alliance de circonstance avec des militaires qui refusent la défaite. Mais il montre comment, à partir de Stalingrad, les généraux jugent le régime fini et fomentent des attentats contre lui (dont celui du 20 juillet fut le plus près de réussir). Il analyse la naissance, l’ascension, le règne sans partage et, finalement, la chute d’une organisation à nulle autre comparable par sa complexité, le degré de pouvoir qu’elle détint et sa « perfection dans l’efficacité et l’horreur ». L’ouvrage contient un solide appareil critique auquel il manque un index des noms. Néanmoins, il s’agit bel et bien d’un ouvrage de référence." (Jean-François Dominé, Revue historique des armées) — "Gestapo, ces trois syllabes ont, pendant douze années, fait trembler l'Allemagne, puis l'Europe entière. Des centaines de milliers d'hommes ont été traqués par les agents qui opéraient sous le couvert de cette "raison sociale", des millions d'êtres humains ont souffert et sont morts sous leurs coups ou sous ceux de leurs frères, les SS. Jamais, dans aucun pays et à aucune époque, une organisation n'atteignit cette complexité, ne détint un tel pouvoir, ne parvint à un tel point de "perfection" dans l'efficacité et dans l'horreur. A ce titre, la Gestapo demeurera dans la mémoire des hommes comme l'exemple d'un instrument social dévoyé par des êtres sans scrupules. Jacques Delarue a voulu démonter son mécanisme, étaler au grand jour ses rouages implacables, montrer comment le régime nazi n'a pu s'imposer que grâce à cette armature qui soutenait les moindres éléments de son édifice. Malgré tous les ouvrages publiés sur le régime nazi, les hommes qui tinrent les leviers de commande de cet ensemble sont aussi mal connus que la machine elle-même. Il a paru indispensable à l'auteur de les montrer tels qu'ils furent, avec leurs vices et leurs faiblesses, comme avec leurs qualités. Ces monstres furent le plus souvent des hommes comme les autres, avec des côtés presque attachants. Leur destinée a changé de cours le jour où l'hitlérisme leur a donné une nouvelle "morale" en substituant à leur propre conscience une soumission totale au dogme nazi. C'est alors la dictature d'un "gang", le régime de la force brutale, la fin du droit le plus élémentaire..."

473.          DESERT (Joseph). Toute la vérité sur l'Affaire de la Cagoule. Sa trahison, ses crimes, ses hommes. P., Librairie des Sciences et des Arts, 1946, in-8°, 112 pp, 16 pl. de photos et fac-similés hors texte, documents en annexes, liste d'adhérents découverte chez Corre, broché, dos abîmé, qqs rares soulignures au crayon rouge, bon état

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"... La Cagoule avait pénétré tous les milieux. Ses hommes infestaient les ministères, ils noyautaient les états-majors. La Cagoule était subventionnée par les banques, la haute finance, les trusts, qui voyaient en elle un moyen de domination future. Nous sommes en possession de documents qui permettent de retracer de façon précise, et pour ainsi dire quotidienne, l'activité criminelle des Cagoulards..." (Introduction)

474.          DIEGO (Charles)(Général BROSSET). Un homme sans l'Occident, précédé de Portrait d'une amitié par Vercors. Editions de Minuit, 1946, in-12, lx-256 pp, broché, couv. blanche imprimée en noir et bleu, bon état, prière d'insérer et bandeau éditeur joints

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Seconde édition de ce roman saharien (titre initial : Sahara, Casablanca, Editions du Moghreb, 1935) par Charles Diego Brosset (1898-1944), méhariste au 1er régiment d'infanterie coloniale de 1922 à 1937 qui se ralliera dès juin 1940 au général de Gaulle et prendra, comme général de brigade, le commandement de la 1ère Division française libre en août 1943 avant de participer à la prise de Rome et à la libération de Lyon et de mourir devant Belfort en novembre 1944. L'ouvrage est augmenté d'une longue préface de Vercors (54 pages). (Vignes, 41) — Qu'un officier, dans l'entre-deux guerres, écrive un roman, ce n'est pas à l'époque chose ordinaire ; moins encore, si acteur engagé dans l’œuvre coloniale, il se met à la place de l’autre, qui lutte contre lui, les armes à la main. Diego Brosset, méhariste au Sahara Occidental de 1922 à 1931, conte avec une fidélité que tous les spécialistes ont reconnue et dans un style étonnamment moderne, les errances, les luttes et les drames vécus par Sid Ahmed le Mechdoufi, Maure farouche qui voit, sous la poussée terrible des Français, basculer le monde. Nous voici loin de l'hagiographie coloniale. Nous sommes de l'autre côté, parmi les plus grands nomades du désert, chasseurs nemadi ou guerriers reguibat, durs comme les plus sombres pierres vernissées de soleil, mais joyeux aussi, et peuplant le vide de leur exubérance. Sid Alimed le bossu à existé. L'auteur l’a connu. De leur amitié est né ce roman, le plus grand qu'on ait écrit sur les nomades chameliers. La première édition de ce livre est parue au Maroc en 1935. Cet ouvrage n'a pas pris une ride. Diego Brosset, engagé volontaire en 1916, à passé au Sahara les dix premières années de sa vie d'officier. Devenu Général, il commande la 1ère Division des Forces Françaises Libres, Il tombe devant Belfort le 20 novembre 1944, après avoir lancé, la veille, la bataille du Nord de la trouée de Belfort, dont la première DFL fut, selon le Général Eisenhower, l'acteur principal.

475.          DRONNE (Raymond). Carnets de route d'un Croisé de la France Libre. France-Empire, 1984, gr. in-8°, 354 pp, 16 pl. de photos hors texte, chronologie, broché, couv. illustrée, bon état

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Un témoignage vécu sur la période qui s'étend de 1939 à l'été 1944, sur les états d'âme, les espoirs, les angoisses et les « gestes » de volontaires de la France Libre qui ont suivi Leclerc depuis le cour de l'Afrique jusqu'à Paris et qui poursuivront ensuite leur chevauchée jusqu'en Alsace et à Berchtesgaden, pour la terminer à Saïgon et à Hanoï. Une relation des faits tels qu'ils se sont déroulés, des appréciations sans fard et sans complaisance. Bref, un document vérité, sur une équipée de Croisés à la Croix de Lorraine, auxquels se sont joints en 1943 des volontaires espagnols.

476.          DUHAMEL (Georges). Chronique des saisons amères 1940-1943. P., Hartmann, 1944, in-12, 228 pp, broché, papier jauni comme toujours, bon état

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"Dans son nouveau recueil, Chronique des saisons amères, dont nous cherchions avidement, les chapitres dans les feuilles de la zone libre, au cours de l'occupation, quand ses livres étaient interdits ou mis au pilon, on trouvera, rassemblée en corps, cette courageuse défense, "protestation persévérante de l'esprit contre la force destructrice". Ce livre porte témoignage de cette constante résistance, dès le premier jour, des clercs qui n'avaient pas trahi et qui ne pouvaient pas trahir; pour qui la vie active de l'intelligence ne s'est pas arrêtée une minute, et qui, contre vents et marées, n'ont pas cessé de proclamer la permanence des biens inaliénables de l'esprit, honneur de l'homme civilisé et condition de la civilisation..." (Emile Henriot, Le Monde, 10 janvier 1945)

477.          FOULON (Charles-Louis). La France libérée, 1944-1945. Hatier, 1984, in-4°, 195 pp, plus de 400 photos rares et documents inédits, biblio, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état

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"Cet album réalisé par un historien retrace à l'aide de plus de 400 clichés, photographies, reproductions de documents et de pages de journaux ou dessins, les grandes étapes de la Libération dans les diverses régions de France. Ses principales qualités sont la richesse et la grande variété des documents, la solidité et la précision des commentaires qui les accompagnent, les citations d'auteurs et de poètes de la Résistance qui, à toutes les pages, soulignent le caractère pathétique de cette tranche d'histoire. Cette publication est à recommander." (Jean-Marie d'Hoop, Revue Historique, 1984)

478.          GANGLOFF (Raymond). Cinq ans d'Oflags. La captivité des officiers français en Allemagne 1940-1945. Albatros, 1989, gr. in-8°, 265 pp, 8 pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée, bon état

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D'origine mosellane, domicilié à Rambouillet, Raymond Gangloff, chef de Bataillon honoraire et Officier de la Légion d’Honneur à titre militaire, est aussi l’auteur de “La Tragédie de la Ligne Maginot”. Ce qui s’est passé pendant cinq années, de 1940 à 1945 en Allemagne, dans les camps d’officiers français prisonniers a été peu connu sous l’Occupation, oublié ensuite et totalement méconnu de nos jours. “Cinq ans d’Oflags” révélera ce que fut la vie quotidienne de ces officiers parqués derrière les barbelés nazis. Leurs conditions sous tous les aspects relevèrent d’une telle misère qu’on ne peut, aujourd’hui, imaginer qu’elles furent infligées à 28.000 hommes de la qualité d’officiers. La jeune élite de notre pays était captive. Ce dramatique événement, unique dans notre Histoire par son ampleur sociale, est retracé ici en toute objectivité, avec exactitude et sincérité. Mais du fond du gouffre naquit aussi un sursaut national de survie qui étonna les Allemands eux-mêmes. C’est un témoignage capital historique que l’auteur vécut lui-même. C’est aussi une contribution, en toute justice, à la mémoire de ces soldats captifs oubliés.

479.          GILLET (Marcel). 39-40 et la suite... Notes d'un prisonnier au Stalag XVIII A. Editions Baudinière, s.d. (1942), in-12, 256 pp, broché, bon état

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Commerçant dans le 18e arrondissement de Paris, Marcel Gillet commence son récit avant la mobilisation, en juillet 1939, et le termine en décembre 1940. L'ouvrage est le fruit d'un carnet de notes tenu durant la Drôle de guerre, puis réécrit pendant la captivité de l'auteur au Stalag XVIII A. Bien qu'il place le récit à la troisième personne sous le nom de Raoul, il s'agit de son histoire personnelle et de celles de ses camarades dont il a aussi changé l’identité. La première partie de l'ouvrage est consacrée à la Drôle de guerre. Raoul rejoint la Normandie dès le 3 septembre 1939 après une séparation douloureuse et émouvante avec son épouse et sa famille sur le quai d’une gare bondée de soldats et de civils. Sergent de réserve, l'auteur décrit avec bienveillance ses camarades. Stationné à douze kilomètres de la frontière belge, dans les Ardennes, son bataillon s'organise autour de la "popote", de la nourriture et du logement chez l'habitant, des exercices militaires et de l'aménagement de fossés antichars. En octobre 1939, l'auteur se porte volontaire pour prendre position dans un blockhaus situé près de la frontière. Mais l'ouvrage n'est pas terminé (ni électricité, ni ventilation). La seconde partie commence en février 1940 lorsque Raoul rejoint la Moselle où il restera jusqu'en mai 1940. Le quotidien se révèle beaucoup plus rude. Au froid s'ajoute une mission plus difficile : relever les soldats à un point d'appui avancé sur le front où les escarmouches entre soldats allemands et britanniques stationnés à proximité sont fréquentes. L'auteur évoque de nombreuses anecdotes autour du ravitaillement, des relations avec les Britanniques ou d'histoires sentimentales. Bénéficiaire d'une permission à la fin d'avril 1940, il constate avec amertume que les civils ne s'estiment pas en état de guerre et que nombre de soldats n'ont pas encore été au front. Les derniers chapitres sont consacrés aux combats de mai-juin 1940. Dès le 12 mai, les canons antichars sont engagés. Les victimes sont nombreuses et l'auteur déplore un entraînement limité, des ordres contradictoires, des replis inutiles... Talonné par l'ennemi, le bataillon se replie, sous les bombardements, dans des marches harassantes vers Arras, Amiens puis Neuilly-Saint-Front. Blessé et fait prisonnier en juin 1940, l'auteur conclut sa réflexion sur le rôle des soldats – "on nous mettra tout sur le dos" – et les causes de la défaite : l'incurie des officiers, l’absence des aviations française et britannique, la faiblesse de la ligne Maginot. Il prône le rapprochement des peuples français et allemand, évoquant avec nostalgie un voyage en Allemagne dans les années 1920 et sa rencontre avec une famille allemande dont l’enfant avait été soldat en 1914-1918. (Delphine Leneveu, « Ecrits de Guerre et d’Occupation » EGO 1939-1945)

480.          HABIF (Karine) [propos recueillis par]. Le Jour d'après. Douze témoins de la libération des camps. P., Editions Patrick Banon, 1995, gr. in-8°, 217 pp, une carte, annexes, broché, couv. illustrée, bon état

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En 1945, les camps de concentration et d’extermination étaient libérés. Cette libération physique n’a pas été une délivrance totale pour ceux qui ont survécu à l’enfer de l’univers concentrationnaire et à l’entreprise de destruction orchestrée par l’Allemagne nazie. Que s’est-il passé le jour d’après la Libération pour ceux dont les nazis avaient voulu nier l’humanité ? Libres : comment ? pourquoi ? Douze témoins, six hommes et six femmes qui ont « tout simplement » survécu... et vécu, ont confié à l’auteur leur itinéraire personnel et leur combat quotidien pour réapprendre à vivre. — Sylvain Caen, libéré au cours de l'évacuation du camp de Flossenburg ; Adèle Mijoin, évadée au cours de l'évacuation du camp de Leipzig ; Henri Borlant, évadé avant l'évacuation du camp d'Ohrdruf ; Nadine Heftler, libérée au cours de l'évacuation du camp de Malchow ; Charles Baron, évadé au cours de l'évacution du camp de Landsberg ; Ida Grinspan, libérée au camp de Neustadt ; Nathan Rozenblum, libéré au camp d'Ebensee ; Sarah Montard, libérée au camp de Bergen-Belsen ; Joseph Huppert, libéré au cours de l'évacuation du commando de Sonneberg ; Frania Haverland, libérée au camp de Theresienstadt ; Yvette Lévy, libérée au camp de Weisskirchen ; Paul Schaffer, évadé au cours de l'évacution du complexe d'Auschwitz.

481.          HAUTVAL (Dr Adélaïde). Médecine et crimes contre l'humanité. Le refus d'un médecin, déporté à Auschwitz, de participer aux expériences médicales. Editions du Félin, 2006, gr. in-8°, 120 pp, présentation et postface de Anise Postel-Vinay, une photo, biblio, broché, bon état (Coll. Résistance)

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Pour le Dr Adélaïde Hautval, fille d'un pasteur, alsacien, ce qu'elle appelait les "valeurs premières" devait demeurer, quelles que soient les circonstances. Elle eut à les défendre au péril de sa vie lorsqu'elle fut déportée à Auschwitz en janvier 1943, avec deux cent cinquante Françaises, arrêtées dans la Résistance. Actée comme médecin au Block des expériences médicales sur la stérilisation, elle réussit d'abord à ne faire que soulager les jeunes martyrisées, observant scientifiquement les horreurs perpétrées par les médecins SS. Mais quand elle reçut l'ordre de prêter la main aux actes criminels, elle refusa. Elle s'était préparée à cet éventuel refus et à la mort qui s'ensuivrait. Elle fut sauvée de l'exécution par une détenue politique allemande, chef de l'infirmerie. En 1946, elle jeta sur le papier plusieurs épisodes de ce qu'elle avait vécu, mêlés de courtes réflexions sur les drames profonds qui se posaient aux déportés pour maintenir le cap de "l'inviolabilité et de la primauté de la personne humaine". Elle ne toucha plus à ses notes pendant une bonne quarantaine d'années. Mais comme elle voyait la violence se réinstaller dans le monde, l'angoisse la poussa à trier ses papiers et à en dactylographier l'essentiel peu avant sa mort. Elle confia son manuscrit à ses camarades de camp qui, grâce au Dr Claire Ambroselli de l'INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale), purent les faire éditer une première fois aux Éditions Actes Sud en 1991.

482.          HENNEGUIER (Pierre). Tourelles de Mai, patrouilles de Juin. P.-Avignon, Les Livres Nouveaux, 1941, in-12, 104 pp, une photo en frontispice, broché, bon état

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Henneguier était brigadier, conducteur de char, à la 3e DLM. Le matin de l'armistice, il tenait encore une position, dans les Charentes, avec une colonne du général Langlois. — "Le récit commence le 10 mai 1940 alors que l'auteur stationne avec sa division à proximité de la frontière belge. Dès le 11 mai, la division se porte en Belgique et se trouve vite au coeur d'une bataille de chars où pas un soldat français ne manque de courage pour se battre sous les bombardements allemands, face à des blindés autrement plus nombreux. Chaque chapitre est l'occasion pour Pierre Henneguier de rendre hommage au courage de ses camarades qui, au fil des pages, sont tués dans des passes d'armes héroïques. De même, le fonctionnement des blindés, leurs manoeuvres, leurs avantages et leurs inconvénients sont décrits à chaque nouvel ordre de mission. La division se replie finalement et passe le canal de Charleroi (vers le 15 mai), se trouve à Arras le 20 mai, à Vimy (Pas-de-Calais) deux jours plus tard, et se replie vers Dunkerque. L'auteur réussit à embarquer pour l'Angleterre où il reçoit un accueil chaleureux de la population britannique. Peu après, il rembarque pour la France et arrive à Cherbourg, traverse la Normandie et retrouve, pour quelques jours, son épouse à Conches. Il rejoint son régiment à Mantes et apprend le 14 juin que l'Armée allemande a passé la Seine. Le 22 juin, la colonne blindée est près de Thouars (Deux-Sèvres). Elle se bat encore, faisant des prisonniers allemands mais doit continuer à se replier vers le Sud. Le 24 juin, l'auteur est dans les Charentes lorsqu'il apprend l'armistice. Dans le dernier chapitre, il se remémore ses nombreux camarades morts au combat." (Françoise Passera, « Ecrits de Guerre et d’Occupation » EGO 1939-1945)

483.          HOGENHUIS (Anne). Des Savants dans la Résistance. Boris Vildé et le réseau du Musée de l'Homme. CNRS Editions, 2009, in-8°, 223 pp, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

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Le premier groupe de résistants français. Une organisation secrète consacrée à l'aide aux évadés, à la contre-propagande et au renseignement. L'histoire d'un réseau et l'histoire d'un homme, Boris Vildé, poète, linguiste, ethnologue, chef de ce mouvement né dès l'été 1940. A ses côtés, Germaine Tillion, Jean Cassou, Pierre Brossolette, Jean Paulhan, Anatole Lewitsky, Yvonne Oddon. Des intellectuels entrés en résistance au péril de leur vie, traqués par la Gestapo, dénoncés par la police de Vichy. Les précurseurs de l'armée des ombres. Une leçon d'héroïsme suivie et méditée par les acteurs de la France libre. Arrêtés en 1941, Boris Vildé et six de ses compagnons sont jugés par un tribunal allemand et condamnés à la peine capitale. Ils sont fusillés au fort du Mont-Valérien le 23 février 1942. Nourrie d'archives inédites, la passionnante enquête d'Anne Hogenhuis fait revivre l'aventure de ce réseau en prenant pour fil conducteur la vie hors norme de son fondateur, né russe, devenu français, intégré à la famille cordiale et exigeante des savants du Musée de l'Homme. L'histoire d'un engagement. Une nouvelle approche de la première Résistance.

484.          HUMBERT (Agnès). Notre guerre. Souvenirs de résistance : Paris 1940-41 - Le Bagne - Occupation en Allemagne. Tallandier, 2004, in-8°, 392 pp, introduction de Julien Blanc, une carte, index, broché, couv. illustrée, bon état

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"Paris, 6 août 1940. Au portillon du palais de Chaillot, un écriteau indique que l'accès du musée est gratuit pour les soldats allemands. Cassou est dans son bureau, il a vieilli lui aussi... Brusquement je lui dis pourquoi je suis venue, je lui explique que je me sens devenir folle si je ne fais pas quelque chose pour réagir... Le seul remède est de nous grouper, une dizaine de camarades, pas plus. Nous rencontrer à jour fixe, pour nous communiquer des nouvelles, rédiger et diffuser des tracts, donner des résumés de la radio française de Londres." Agnès Humbert, historienne d'art, a quarante-quatre ans en 1940. Elle travaille au musée des Arts et Traditions populaires. Elle fait partie, avec Boris Vildé, Anatole Lewitsky, Jean Cassou et Yvonne Oddon, des fondateurs du tout premier mouvement de résistance en zone occupée, le groupe du musée de l'Homme. Notre guerre, son journal, publié une première fois en 1946, est un extraordinaire document sur cette préhistoire de la Résistance où, dans la stupeur et l'abattement de l'été 1940, un groupe d'intellectuels se jettent à corps perdu dans la dissidence et, pas à pas, mettent en œuvre une action clandestine dont ils ignorent tout. En quelques mois, ces pionniers bâtissent une organisation très ramifiée qui est brutalement démantelée au printemps 1941. Le journal de résistance devient alors récit de prison, puis de bagne. Agnès Humbert y révèle une personnalité hors du commun, celle d'une intellectuelle engagée, femme d'action et de contacts, décrivant aussi bien ses rencontres avec Pierre Brossolette ou Honoré d'Estienne d'Orves que son quotidien exténué de travail forcé au milieu des ouvrières esclaves des bagnes hitlériens.

485.          JAMET (Dominique). Un petit Parisien, 1941-1945. Flammarion, 2000, in-8°, 250 pp, broché, couv. illustrée, bon état

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C'est avec le regard d'un enfant de six ans – l'âge qu'il avait alors – que Dominique Jamet évoque le souvenir de son père traversant maladroitement les années noires de l'Occupation. Intellectuel, socialiste et pacifiste convaincu, ce dernier va, presque malgré lui, mettre ses idées – un comble ! – au service de l'occupant. Erreur qu'il paiera au prix fort dès la Libération, entraînant dans sa chute sa réputation ainsi que celle de ses proches. Une blessure sur laquelle l'auteur revient avec autant d'honnêteté que de lucidité.

486.          KEATS (John). Les Soldats oubliés de Mindanao. Genève, Edito-Service, s.d. (1970), in-8°, 348 pp, traduit de l'américain (“They fought alone”), 32 pl. de photos hors texte (iconographie réunie par Roger Jean Ségalat), une carte, reliure simili-cuir bleu décorée de l'éditeur, mors fragiles (comme toujours), bon état

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L'aventure vécue du “général” américain Fertig chez les maquisards des Philippines (1942-1945). L'une des plus grandes surprises du commandement américain pendant la dernière guerre, fut d'apprendre, par la radio du Japon, l'existence, dans l'île de Mindanao qu'il croyait contrôlée par les forces japonaises, d'un "Gouvernement des Philippines libres", le commandement militaire étant exercé par un certain "général" Wendell W. Fertig. Et il découvrit que cet ingénieur du Colorado, colonel de réserve du génie, dont John Keats nous conte aujourd'hui l'incroyable aventure, avait effectivement organisé la Résistance dans cette île, avec quelques autres soldats "oubliés" lors de l'évacuation des Philippines par les troupes de MacArthur et avec des guérilleros locaux, rompus aux laborieux cheminements dans la jungle. — "John Keats a réalisé un excellent travail en présentant l'histoire extrêmement intéressante et mouvementée du colonel Wendell Fertig, au cours de la Seconde Guerre mondiale. Wendell Fertig était un ingénieur des mines qui choisit de tenter sa chance dans la jungle des Philippines plutôt que de se rendre avec les forces américaines en mai 1942. Le livre retrace les opérations de guérilla philippines qui, sous la direction de Fertig, ont continué à s'opposer aux forces d'occupation pendant près de trois ans. C'est l'histoire d'une poignée d'Américains qui, de mai 1942 à la fin de la guerre, ont refusé de se rendre. Le livre est un compte rendu très réaliste des événements qui se sont produits aux Philippines et des réalisations des forces de guérilla pendant l'occupation japonaise." (Naval War College Review, Vol. 16, No. 5, 1964) — "Lorsque les Américains se sont rendus en mai 1942, le colonel Wendell Fertig a choisi de tenter sa chance dans la jungle philippine et de continuer à se battre. Voici l'histoire de ce qui lui est arrivé pendant près de trois ans derrière les lignes ennemies. La guerre de guérilla, aussi passionnante qu'efficace, est décrite en détail." (The Military Engineer, Vol. 55, No. 368, 1963)

487.          KERSAUDY (François). 1940, la guerre du fer. Churchill contre Hitler. Tallandier, 1987, in-8°, 379 pp, 8 pl. de photos hors texte, 7 cartes, sources et biblio, broché, couv. illustrée, bon état

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La première bataille qui a opposé la Wehrmacht aux troupes alliées, en Norvège d'avril à juin 1940. L'auteur a exploité des sources allemandes et scandinaves et présente cette guerre du point de vue des différents protagonistes. — L'auteur s'était déjà fait connaître par un face à face De Gaulle-Churchill (Plon, 1982) ; il récidive cette fois avec une confrontation entre Churchill, alors Premier Lord de l'Amirauté dans le cabinet Chamberlain et Hitler, à propos de la Norvège, un « royaume (pratiquement) désarmé » et mal connu sauf des amiraux allemands pour sa position stratégique, et des experts britanniques qui voudraient bien « couper la route » du fer suédois vers le Reich, via le port de Narvick. Grâce à une masse de sources de première main qui lui sont devenues familières, F. Kersaudy analyse avec soin les prodomes d'une « entreprise » qualifiée par Hitler de « la plus culottée de l'histoire militaire moderne », mais dont les résultats furent, somme toute, positifs pour lui, en raison de l'improvisation et du manque de coordination de ses adversaires anglo-français, et de l'impréparation norvégienne. Pour les Britanniques, le bilan ne fut pas entièrement négatif cependant, dans la mesure où la guerre de Norvège marque la fin des illusions d'un conflit sans batailles... et le remplacement de Chamberlain par Churchill à la tête du cabinet de guerre. Comme toujours, l'auteur nous a donné un livre bourré de faits, finalement plus utile aux spécialistes qu'au grand public auquel s'adresse cette collection. (Claude Lévy, Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 1988) — "II y a dix ans, François Kersaudy nous offrait un livre passionnant sur les préparatifs de la campagne de Norvège (Stratèges et Norvège. Les jeux de la guerre et du hasard, 1977). En voici la suite logique, écrite d'une plume aussi alerte, qui transforme l'histoire militaire en scénario de film. Le cadre reste le même : en Allemagne, la férule du maître fait taire les dissensions, on travaille d'arrache-pied et dans le secret et on exécute un plan soigneusement préparé. Du côté allié, c'est l'improvisation, pour ne pas dire la pagaille, les contre-ordres ne cessent de succéder aux ordres : le 9 avril, « les Alliés, à l'issue de six réunions majeures en dix-sept heures, ont effectué (sur le papier) un parcours stratégique impressionnant : priorité à Bergen et Trondheim à 6 h 30 mn du matin, évolution progressive vers Narvik au cours de la matinée, confirmation de la priorité donnée à Narvik durant l'après-midi, abandon « définitif » de Trondheim le soir, avec apparition surprise, en fin de soirée, des petits ports de Namsos et Aandalsnes »... Lecture captivante et très instructive." (Hervé Coutau-Bégarie, Politique étrangère, 1988)

488.          KERSAUDY (François). Stratèges et Norvège 1940. Les jeux de la guerre et du hasard. Hachette, 1977, in-8°, 286 pp, préface de J.-B. Duroselle, 4 cartes, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

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"Une étude originale qui s’attache à retracer la genèse de l’opération de Norvège d’avril 1940 chez la France et l’Angleterre d’une part, l’Allemagne d’autre part. L’auteur démontre que l’expédition du printemps 1940 n’est pas due au hasard. Elle est au contraire le fruit des conclusions tirées par les belligérants à la suite du déroulement des opérations navales pendant la Première Guerre mondiale. Chacun estime depuis lors que la Norvège constitue une plaque tournante de la guerre maritime en Europe de l’ouest. En outre, les plans d’opérations sont replacés comme il convient dans le contexte stratégique et diplomatique de la « drôle de guerre », et l’interprétation des deux domaines est bien mise en évidence. C’est d’ailleurs cette approche qui constitue la partie la plus intéressante du livre. L’incompétence des dirigeants alliés apparaît aux yeux du lecteur à travers la succession des plans élaborés, tous plus incohérents les uns que les autres. L’auteur démonte aussi le redoutable mécanisme politico-stratégique mis en œuvre par Hitler, qui avait par exemple préparé jusqu’à la mise en place du gouvernement pro-nazi de Quisling. Enfin, le dernier mérite de cet ouvrage réside dans le pouvoir d’évocation dont fait preuve l’auteur. Il sait utiliser à point nommé l’anecdote significative et rendre par là son récit captivant. Au total, c’est là une étude dont l’intérêt déborde même les limites de son sujet. La faiblesse des dirigeants et des plans alliés face à la rigueur du plan d’opération d’Hitler préfigure en effet la conduite de la bataille chez les deux adversaires dans la future campagne de France." (Norbert Wach, revue Défense Nationale, 1978) — "Un livre passionnant sur les préparatifs de la campagne de Norvège." (Hervé Coutau-Bégarie, Politique étrangère)

489.          KESSEL (Joseph). Les Mains du miracle. Gallimard, 1971, in-8°, 342 pp, préface de H. R. Trevor-Roper, 61 photos sur 48 planches hors texte, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

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L'histoire authentique du docteur Félix Kersten, un hollandais spécialiste du massage médical avant guerre, qui disait avoir reçu un enseignement secret venu du Tibet. Sa célébrité en fit le médecin de Himmler, et grâce à son don miraculeux, il parvint à sauver de très nombreuses victimes politiques et à empêcher la déportation massive d'une partie du peuple hollandais.

490.          LAMI (Marc). Un peu de gloire, un peu d'humour... beaucoup de sang... Epopée d'une batterie de 75 en 1940. P., Editions de l'Ecureuil, 1945, gr. in-8°, xi-146 pp, 38 photos sur 16 pl. hors texte, 5 cartes, broché, bon état

            50

Le 38e Régiment d'Artillerie sur la Meuse et la Chiers, entre Mouzon, Carignan et Stenay. L'auteur était un cousin du général de Gaulle, à qui il dédie ce livre. — Marc Lami a eu l'idée d'écrire ces lignes durant le début de sa captivité au camp de Hohnstein, en Saxe, puis à Wahlstatt, en Silésie. Il relate l'épopée tragique de la 4e Batterie du 38e R.A.D. qu'il commanda durant la Drôle de guerre et la Campagne de France de 1940. — Table : Note de l'auteur ; Préface du colonel Longépée – La Drôle de guerre (la 4e Batterie se constitue ; embarquement ; les Ardennes) – La Vraie guerre (du 10 au 15 mai 1940 : début de l'attaque allemande ; les avions ennemis ; nous ouvrons le feu ; première mission terminée ; occupation de notre position de combat ; repli sur Martincourt ; Martincourt, 15 mai 1940 ; attaque du village ; les Allemands sont arrêtés ; la route de Stenay est sauvée ; carrière d'Olizy-sur-Chiers, 16 au 18 mai ; 24 mai au 11 juin : la Batterie se reconstitue ; repos près de Verdun ; nous changeons de division et devenons 84e R.A.D.L. ; 11-13 juin 1940 : embarquement pour Esternay ; derniers combats ; fin dramatique de la 4e Batterie) – Le Calvaire (odyssée à travers les lignes ennemies ; prisonnier ; 16 au 18 juin 1940 ; séjour à Villenauxe ; nuit agitée à Esternay ; l'oasis de Montmirail ; 19 au 13 juin 1940 : départ pour Laon ; émouvante cérémonie ; nous quittons la France ; notre arrivée en Allemagne).‎

491.          LA ROCHEFOUCAULD (Robert de). La liberté, c'est mon plaisir, 1940-1946. Perrin, 2002, in-8°, 121 pp, broché, couv. illustrée, bon état

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Hitler lui a tapoté la joue à Berchtesgaden en 1938 quand il avait 15 ans. En 1942, de Gaulle l'a reçu personnellement à Londres. Et en 1945, le maréchal Joukov l'a chaleureusement salué, croyant qu'il s'appelait La Rochejoukov et était de sa famille. Né en 1923, Robert de la Rochefoucauld ne songea qu'à en découdre dès la défaite de 1940. En novembre 1942, il parvient à gagner Londres et, avec la bénédiction de De Gaulle, entre dans les services spéciaux britanniques. Après six mois d'entraînement intensif de commando il est parachuté dans le maquis du Morvan et détruit à l'explosif une très importante centrale électrique près d'Avallon. Arrêté sur dénonciation, assis sur son cercueil dans la camionnette qui l'emmène au poteau d'exécution, il en saute alors qu'elle traverse Auxerre et échappe à toutes les recherches. Rembarqué en Grande-Bretagne par sous-marin, il est de nouveau parachuté en mai 1944, cette fois près de Bordeaux, et réussit l'exploit de faire sauter une poudrerie sévèrement gardée par les Allemands. Capturé peu après, incarcéré au fort de Hâ (Bordeaux), il s'en évade en quelques minutes après avoir étranglé un gardien, revêtu son uniforme, pris son arme, et abattu les deux plantons du poste de garde ! Tout cela à 21 ans. Il accomplira encore bien d'autres coups d'éclat comme on n'en voit qu'au cinéma.

492.          LE DEVORÉ (Jean-Raymond). L'amour d'un jeune Breton pour la France, 19 juin 1940-8 mai 1945. Saint-Herblain, Pierre Gauthier, 1979, in-8°, 215 pp, préface du Contre-Amiral Pépin Le Halleur, 32 pl. de photos hors texte, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état. Edition originale, un des ex. numérotés (n° 27) et signés par l'auteur (justification non précisée), enrichie d'un envoi a.s. de l'auteur à un camarade

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Souvenirs d'un Lorientais engagé dans les Forces Navales Françaises Libres.

493.          LE GOYET (Pierre) et Jean FOUSSEREAU. Calais 1940 : la corde au cou. Presses de la Cité, 1975, in-8°, 289 pp, préface du général de Cossé-Brissac, 8 pl. de photos hors texte, biblio, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

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Au milieu de la défaite de 1940. une lueur d'espoir : Calais. Malgré les Panzers et les Stukas les défenseurs de la ville ne se rendront qu'après épuisement total des moyens. Un livre dense à l'honneur du combattant allié de cette sombre période. — "Ces pages sont un hommage aux défenseurs de Boulogne et de Calais. Les témoignages des différents acteurs de ce drame, français et britanniques, les rapports officiels sur les différentes formations qui ont combattu à Boulogne et à Calais permettent de serrer au plus près la vérité. La progression des troupes allemandes depuis la frontière, les circonstances qui ont amené la percée, la rupture, l'exploitation, la course à la mer et le redressement vers les ports de la Manche et de la mer du Nord y sont évoqués afin de mieux suivre la chronologie des événements vue du côté allemand..."

494.          MANSTEIN (Maréchal Erich von). Victoires perdues. Plon, 1959, in-8°, 433 pp, traduit de l'allemand par René Jouan, 13 cartes, broché, bon état. Edition originale française. Rare

            80

"Participation active et brillante, comme chef d'état-major d'un Groupe d'armées, à la campagne de Pologne, ainsi qu'à la conception et à l'élaboration du plan offensif qui nous fut fatal en 1940, puis, comme commandant d'un corps d'armée à l'offensive de juin 1940 à l'aile droite allemande et comme commandant d'un corps blindé à celle de juin-juillet 1941 en direction de Léningrad, conquête de la Crimée et de Sébastopol, que récompensèrent le bâton de maréchal et le commandement d'un Groupe d'armées, – vains efforts de ce Groupe d'armées pour dégager l'armée encerclée à Stalingrad, – longue et difficile lutte défensive menée jusqu'en avril 1944 contre la poussée soviétique dans la partie sud du front oriental tel fut le rôle très important du maréchal von Manstein dans la deuxième guerre mondiale. L'exposé qu'il en fait dans cet ouvrage, exposé clair et précis, met en lumière son énergie, son sens tactique, sa foi dans l'offensive et dans la valeur du principe qu'il ne cessa de défendre et d'appliquer « si l'on n'accepte jamais un risque, on ne peut obtenir un succès complet et décisif ». Peu de mémoires militaires méritent autant que ceux-ci d'être étudiés et médités par les spécialistes. Ce que les historiens en retiendront surtout, c'est, outre le témoignage sur la genèse du plan de 1940 et la physionomie générale de la guerre sur le front oriental, en particulier autour de Stalingrad, la démonstration de la responsabilité du Führer dans la défaite allemande. Tout au long de son récit, von Manstein confirme les accusations portées contre Hitler par les autres généraux allemands et il multiplie les preuves du rôle néfaste d'un homme qui, par son aveuglement volontaire et obstiné, annulait les résultats des victoires obtenues par les chefs militaires. Sa critique porte d'abord sur une organisation du commandement qui annihilait en fait le Haut Commandement militaire. Il y voit l'une des causes de l'échec et de l'abandon du projet de débarquement en Angleterre, le Führer ne disposant d'aucune autorité militaire supérieure qui eût pu préparer en temps utile un plan d'invasion et en diriger l'exécution. Mais, surtout, il expose longuement dans la dernière partie de son livre les incessantes discussions, dont certaines très violentes, qu'il eut à soutenir contre un Hitler buté, se refusant systématiquement à se rendre compte des réalités, discussions qui aboutirent en avril 1944 à la perte de son commandement en dépit de la considération dont jouissait le principal promoteur du plan de 1940. On peut se demander pourquoi, dans ces conditions, il ne se joignit pas à ceux qui travaillaient à éliminer ce danger mortel. Mais il arrête son récit au jour de sa retraite forcée et ne parle pas de la dernière année du régime nazi. A la fin d'un bref et dense chapitre sur « Hitler dans l'exercice de son commandement », il déclare seulement qu'il était « opposé à un changement par la force dans le gouvernement du Reich » et qu'il « en discutera peut-être ailleurs plus tard ». Sous la plume d'un homme de cette valeur, cette discussion ne manquera certes pas d'intérêt." (Général Lestien, Revue Historique, 1959)

495.          MARQUE (Paul). La Ligne Maginot aquatique. Celle qui résista en 1940 dans la trouée de la Sarre. Pierron, 1989, gr. in-8°, 272 pp, préface du colonel Pierre Rocolle, 40 pl. de plans et photos hors texte, biblio, index des lieux, index des noms, broché, couv. illustrée, bon état

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Ouvrage issu de thèse. — La ligne Maginot a fait déjà couler beaucoup d'encre et pourtant, une de ses particularités qui fit que, sur un de ses tronçons l'ennemi fut vaincu localement en juin 1940, est aujourd'hui encore, très peu connue. Il y avait en effet, face à Sarrebruck, un secteur large de 30 km qui, selon les plans, devait être une zone de manoeuvres de nos armées. Comme il s'agissait d'une région de terrains argileux et humides, il fut très tôt décidé d'y préparer des inondations, afin de freiner une éventuelle attaque brusquée d'où, la qualification de ligne Maginot « aquatique ». Cette ligne fut doublée par une fortification de campagne défendue par des troupes permanentes. L'ensemble était faible par rapport aux gros ouvrages des régions voisines et pourtant, celle que certains appelèrent la ligne Maginot imaginaire se défendit vaillamment lors de la violente attaque de juin 1940.

496.          MILLER (M.) et A. SPITZER. Nous avons lancé la bombe atomique. P., Le Sillage, s.d. (1948), in-12, 263 pp, préface du général Guyot, une carte, broché, couv. factice illustrée, bon état

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Présent à bord de The Great Artiste, l'une des deux superforteresses qui accompagnaient l'Enola Gay ce matin-là, l'opérateur radio Abe M. Spitzer donna, quelques années plus tard, un témoignage bouleversant du bombardement : « (...) Lors de mon premier coup d'œil sur l'extérieur, les yeux encore clignotants de l'intensité de l'aveuglante lueur pourpre qui enveloppait la terre dessous et le ciel dessus, j'ai l'impression, l'impression tragique d'une effroyable hallucination. (...) Dessous, aussi loin que la vue peut s'étendre, un immense incendie, mais qui n'a pas l'aspect habituel d'un incendie. Il est fait d'une douzaine de couleurs, toutes d'un éclat violent ; il présente plus de teintes différentes qu'il n'en existe à ma connaissance. Au centre, plus éclatante encore que tout le reste, une gigantesque boule de feu rouge qui paraît plus grosse que le soleil. En vérité, l'impression est que le soleil est tombé des cieux pour s'abattre sur la terre et rebondir vers le zénith. (...) En même temps, l'énorme sphère s'épanouit au point de paraître couvrir toute la ville de Hiroshima. De toutes parts, la flamme est enveloppée, à demi-cachée, par une épaisse, une impénétrable colonne de fumée d'un gris blanchâtre, qui gagne les collines au-delà de la cité. Elle roule vers l'extérieur du brasier et s'élève vers nous à une incroyable vitesse. » (pp. 81-82). Quatre mois après ce déluge de feu, les autorités japonaises recenseront quelque 140.000 morts.

497.          MORDAL (Jacques). La Bataille de France, 1944-1945. Arthaud, 1964, in-8°, 457 pp, 42 cartes dans le texte, 23 photos reproduites en héliogravure sur 20 pl. hors texte, imprimé sur papier bouffant, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état

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Une synthèse très complète sur les opérations militaires menées sur le territoire français par les armées alliées du débarquement en Normandie le 6 juin 1944 au repli en Allemagne des dernières unités de Werhmacht le 20 mars 1945 sur le Front de Lorraine. Les deux tactiques, alliée et allemande, sont mises en perspective et étudiées avec une objectivité qui mérite d'être soulignée. — "Dans “La bataille de France” parue chez Arthaud, Jacques Mordal expose les grandes lignes de la lutte qui opposa les armées débarquées en Normandie et en Provence aux quatre armées allemandes chargées par le haut commandement de la Wehrmacht de la défense du territoire français. Le récit se poursuit jusqu'à l'achévement de la reconquête de l'Alsace et de la Lorraine en mars 1945. L'auteur a utilisé un certain nombre de journaux de marche des armées américaines, les témoignages sans doute assez partiaux de généraux allemands Tippeiskirch, Guderian, Rommel, Speidel et, du côté américain, ceux des généraux Bradley, Patton, Wallace, Arnold, du colonel Stacey de l'armée canadienne et des maréchaux anglais Alanbroke et Montgomery... Jacques Mordal décrit en détail avec une grande clarté dans l'exposé et dans les cartes nombreuses illustrant la plupart des chapitres, cette guerre de mouvement qu'il suit à partir de l'établissement de la tête de pont jusqu'a la libération de Bitche. L'accent est mis sur les occasions perdues qu'expliquent tantôt un manque d'instructions ou de coordination, tantôt le retard dans la progression des services d'intendance ; le rôle des commandos des colonels Bourgoin et Kieffer et de l'armée d'Afrique renforcee peu à peu par l'amalgame des volontaires des Forces Françaises de l'Interieur apparait nettement... Cette “Bataille de France” de Jacques Mordal constituera un instrument de travail commode permettant de bien comprendre le développement des opérations militaires." (Marcel Baudot, Revue d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale, 1966)

498.          MORDANT (Général). Au service de la France en Indochine, 1941-1945. Saigon, Edition IFOM, 1950, gr. in-8°, 215 pp, 18 illustrations photographiques à pleine page et 5 cartes et croquis in fine (certains dépliants) hors texte, broché, couv. abîmée (dos fendu consolidé avec du scotch, mques en coins), 1er plat de la jaquette illustrée conservée, qqs rares surlignures stabilo, état moyen. Rare

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"L'auteur était Commandant supérieur des Forces terrestres de l'Indochine sous le régime Decoux. Il est mis à la retraite en juillet 1944. Mais il a déjà pris contact, alors, avec la “France libre”. Dès son installation à Paris, le G.P.R.F. le nomme délégué général de la Résistance en Indochine. Mais le général Mordant est parmi les premiers Français prisonniers des Japonais, en mars 1945. Il est mis dans l'impossibilité d'exercer le moindre rôle politique. Il retrace dans cet ouvrage de mémoires ces péripéties. Informations intéressantes sur les liaisons clandestines entre la Résistance extérieure et certains cercles decouistes." (Ruscio, La guerre "francaise" d'Indochine, 1945-54)

499.          MOUCHOTTE (René). Les Carnets de René Mouchotte (1940-1945), Commandant de Groupe de chasse dans la Royal Air Force, Commandant du Groupe Alsace. Flammarion, 1950, in-8°, 258 pp, présentés par André Dezarrois, 16 pl. de photos et documents hors texte, broché, jaquette illustrée, bon état

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C'est la mère de René Mouchotte qui, après la guerre, vint apporter à un éditeur de petits carnets bruns, crayonnés d'une écriture serrée sans ratures, de rapides croquis et le carnet de vol d'un des plus prestigieux pilotes de la France Libre. En juin 1940, quand d'autres acceptent l'armistice, René Mouchotte s'empare, sur le terrain d'Oran, par un exploit digne de nos anciens corsaires, de l'avion de son colonel, atterrit à Gibraltar et s'engage, l'un des tout premiers, dans la R.A.F. pendant la bataille de Londres. II révèle de si hautes qualités, de telles aptitudes au commandement, que les dirigeants de la chasse britannique en font rapidement un chef d'escadrille. Le Général de Gaulle lui donne, en 1942, à mettre sur pied le groupe Alsace. Il en fut l'animateur prestigieux, "un chef unique pour lequel on se ferait tuer, presque avec plaisir" a dît Clostermann qui débuta sous ses ordres. Emerveillés de ses dons de tacticien de l'air, de son génie de la manoeuvre des unités de chasse, les Britanniques lui confièrent la célèbre escadrille de Biggin Hill qu'il dirigeait au combat dans le ciel de France, quand il fut abattu, à la tête de vingt-quatre de ses pilotes, le 27 août 1943.

500.          MOULIN (Laure). Jean Moulin. France Loisirs, 1983, in-8°, 391 pp, en préface le discours d'André Malraux, documents en annexe, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

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Cette biographie de Jean Moulin (1899-1943) par sa soeur, Laure Moulin, demeure une étude irremplaçable pour connaître les origines, la formation et les motivations de l'homme et du résistant. Témoin de ses années de jeunesse, comme de sa carrière administrative et politique, Laure Moulin fut aussi la confidente et la première secrétaire de Jean Moulin durant la guerre. Elle déchiffra pour le "chef de l'armée des ombres" maints codes secrets, et remplit plusieurs missions sensibles, en même temps qu'elle gardait ses manuscrits et ses papiers les plus compromettants. Ce qui permet à ce point de vue "intime", nourri d'un grand nombre de documents, de faire revivre une figure dans l'Histoire, plutôt qu'un héros de légende.

501.          MOUSSINAC (Léon). Poèmes impurs 1939-1944. Préface d'Aragon. Editions du Sagittaire, 15 nov. 1945, in-8°, 102 pp, préface de Louis Aragon, broché, non coupé, très bon état. Edition originale enrichie d'un envoi a.s. à André Marty (à André Marty / car la poésie est aussi une arme / bien cordialement / Léon Moussinac)

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Léon Moussinac (1890-1964) publia dans “Poésie 41” et “Fontaine” sous le pseudonyme de Jacques d’Aymé des poèmes qui furent réunis en 1945 dans “Poèmes impurs 1939-1944”, avec une préface d’Aragon écrite fin 1944 ("Je reconnais dans ces vers cet effort insensé de maintenir la dignité humaine, cet appel du fond de l’abîme de l’homme tombé, ce refus d’accepter le destin des vaincus, je reconnais cette quête de l’esprit vers la lumière, je reconnais dans ces vers profonds comme des miroirs cet appétit de la grandeur qui n’est jamais plus vif et plus impérieux que lorsque le ciel même n’est que boue aux yeux éteints de l’homme..." Après la Libération, Moussinac dirigea à Toulouse le Centre national des intellectuels. Il devint en 1947 directeur de l’Institut des hautes études cinématographiques (IDHEC), puis en 1950 directeur de l’École des arts décoratifs où il resta jusqu’en 1959. Il publia de nombreux ouvrages sur le cinéma et le théâtre. Léon Moussinac resta toujours un militant fidèle à la ligne du Parti communiste auquel il avait adhéré dans les années vingt.

502.          NOGUÈRES (Louis). Le véritable procès du maréchal Pétain. Fayard, 1955, in-8°, 660 pp, 16 pl. de fac-similés hors texte, broché, bon état

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"Elu président de la Haute Cour de Justice en février 1946, l'auteur a étudié de près le volumineux dossier du procès Pétain (23 juillet-15 août 1945). Cette étude lui a prouvé que magistrats et jurés, accusation et défense n'avaient du dossier qu'une connaissance fort superficielle, que des erreurs d'interprétation avaient été commises, que des faits importants n'avaient pas été cités. Ne mentionnant que des pièces figurant dans le dossier, s'interdisant toute appréciation subjective, L. N. expose comment aurait dû être conduit « le véritable procès du maréchal Pétain ». Pour la période antérieure à juin 1940, la défense aurait marqué quelques points. En revanche les conclusions de l'auteur sont très sévères en ce qui concerne le « double jeu » pratiqué par le maréchal Pétain en novembre 1942 au moment du débarquement en Afrique du Nord, et les documents cités prouvent la lourde responsabilité du maréchal envers l'amiral Esteva, vigoureusement anti­allemand mais exécutant fidèlement les ordres reçus. Dans l'ensemble, ce livre n'apporte pas de révélations sensationnelles mais il donne le texte d'importants documents et tous les historiens devront s'y référer." (Revue française de science politique, 1956)

503.          PAUL-BONCOUR (Joseph). Entre deux guerres. Souvenirs sur la IIIe République. III. Sur les chemins de la défaite, 1935-1940. Plon,  1946, in-8°, 330 pp, 8 photos et un fac-similé hors texte, broché, bon état, bel envoi a.s.

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Tome III seul (sur 3). Table : Les capitulations (le tournant de 1934, l'affaire d'Ethiopie, l'Allemagne et l'Italie en Espagne, l'envahissement de l'Autriche, l'abandon de la Tchécoslovaquie, Munich). – La Drôle de guerre. – La débâcle. – Les funérailles de la République. — Les souvenirs que publie l’ancien ministre des affaires étrangères Joseph Paul-Boncour en 1945 (mais le texte fut rédigé entre 1940 et octobre 1942) reflètent sa longue carrière politique commencée à la Chambre des députés en 1909, poursuivie au Sénat, jusqu'aux responsabilités gouvernementales. Le lecteur y trouvera donc une peinture de l'histoire française ou internationale de l'entre-deux guerres. — "L'entre-deux-guerres, qui paraît déjà lointaine à la nouvelle génération, reste encore vivante dans l'esprit et le cœur de nombre de nos contemporains qui l'ont vécue, au moins en partie. Les « Souvenirs » sont pourtant peu nombreux. Si Edouard Herriot, Paul-Boncour, Paul Reynaud nous ont laissé de précieux témoignages, bien d'autres acteurs de la vie politique auraient pu apporter des précisions indispensables..." (Pierre Gerbet, Revue des Deux Mondes, 1961)

504.          PHILIPPON (Capitaine de Vaisseau, dit Hilarion). S. & G. France-Empire, 1957, pt in-8°, 269 pp, 12 pl. de photos hors texte, un plan, broché, jaquette illustrée, bon état

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Le Scharnhorst et le Gneisenau à Brest. — "Battant 22 pavillons de victoire à leurs drisses, soit quelque 145 000 tonnes de navires coulés, les cuirassés allemands Scharnhorst et Gneisenau entraient le 22 mars 1941 en rade de Brest. Une nouvelle et terrible menace s'était abattue sur les convois de l'Atlantique. Pour la cause alliée, des renseignements sur les cuirassés et les sous-marins basés à Brest étaient dorénavant d'une nécessité vitale. Peu après cet événement, celui qui allait devenir le colonel Rémy, frappait à la porte du lieutenant de vaisseau Philippon, ancien officier en second du sous-marin "Ouessant" et pour l'heure jardinier en uniforme de la base navale occupée. "Je suis chargé de mission et j'arrive de Londres", déclara Rémy d'emblée. Quand les deux hommes se séparèrent, l'officier de Marine avait accepté une tâche redoutable et le pseudonyme d'Hilarion. Malgré les arrestations, la terreur des raids aériens au cours desquels 3 300 avions déversèrent 4 000 tonnes de bombes sur le port et sur la ville, et surtout le drame de conscience provoqué par les souffrances de la population brestoise, jour après jour, Hilarion persévéra. Son activité clandestine contribua si efficacement à bloquer le Scharnhorst, le Gneisenau et le croiseur Prinz Eugen à Brest, et à envoyer par le fond le cuirassé Bismarck, que la Marine britannique tint à le dire dans un message sans autre exemple durant la guerre..." — Le lieutenant de vaisseau Philippon, nommé faute de mieux au moment de l’invasion nazie responsable des jardins de la Direction du port de Brest, fut recruté par le réseau de résistance « La Confrérie de Notre-Dame » (Colonel Rémy). Il faisait du renseignement sur les mouvements du port. Il devint plus tard amiral.

505.          PIQUET-WICKS (Eric). Quatre dans l'ombre. Gallimard, 1957, in-8°, 313 pp, broché, bon état (Coll. L'Air du temps)

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L'histoire de quatre combattants de l'ombre pendant la guerre : Jean Moulin, Fred Scamaroni, Henri Labit, et Pierre Brossolette, racontés par un officier anglais qui créa aux côtés du colonel Passy le service qui organisa les parachutages et les missions spéciales dans les deux zones de la France occupée. — "L'auteur, anglais de naissance, mais de mère française, a été chargé d'établir avec les agents du général de Gaulle le service qui, de Londres, par les parachutages, le ravitaillement aérien, la radio, organisait la résistance sur le sol français. Il a été ainsi en relations avec les volontaires qui risquaient leur vie dans l'aventure. Et il relate aujourd'hui les drames où quatre d'entre eux ont succombé. Le récit apporte une nouvelle lumière sur ces arcanes. Les péripéties en sont véridiques. Par crainte de ne pouvoir garder jusqu'au bout, sous la torture, les secrets dont ils étaient détenteurs, trois prisonniers de la Gestapo ont recouru au suicide. Deux ont absorbé une capsule de cyanure. Pierre Brossolette s'est jeté du cinquième étage de l'avenue Foch, où ses gardiens l'avaient laissé seul, un instant. Jean Moulin, lui, avait succombé sous les coups..." (Henri du Passage, Revue Etudes, 1957)

506.          POTET (Jacques)(dir.) Le Bataillon de Guérilla de l'Armagnac 158e R.I. Au cœur de la Résistance en Gascogne dans la Libération du Sud-Ouest de la France. Amicale du Bataillon de l'Armagnac, CTR éditions, 1997, gr. in-8°, 464 pp, très nombreuses photos et cartes, biblio, index, reliure simili-cuir bleu de l'éditeur, titres et illustration dorés au 1er plat, dos lisse avec titres dorés, bon état. Edition originale, un des 500 ex. reliés et numérotés, cet exemplaire numéroté relié spécialement pour un Ancien Volontaire du Bataillon de l'Armagnac, avec son nom et sa photo

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Cet ouvrage collectif révèle avec autant de simplicité que de fidélité, l'épopée de ce légendaire "Bataillon de l'Armagnac", issu de la Résistance, constitué par le Lieutenant-Colonel Maurice Parisot, pour libérer la Gascogne. Poursuivant les troupes d'occupation jusqu'à la Méditerranée, celui-ci est tué accidentellement sur le terrain de Francazal, à son retour à Toulouse, lors d'un dernier parachutage en territoire libéré. Ce Bataillon prend le nom de Demi-Brigade de l'Armagnac, qui devient après l'intégration du Premier Régiment du Gers, le 158e Régiment d'Infanterie, sur le front de Royan, sous les ordres du Lieutenant-Colonel Henri Monnet, et participe en 1945 à la libération de la presqu'île d'Arvert et de l'île d'Oléron, en effectuant de remarquables opérations de débarquement. Fondée sur l'exploitation de nombreuses archives, accompagnée de témoignages d'acteurs et de protagonistes de cette période, souvent inédits, cette narration constitue un document important pour l'histoire de la Libération du Sud-Ouest de la France, lié au souvenir de la Résistance.

507.          [Presse] – France Nouvelle, revue mensuelle publiée par MM. Berlioz, Billoux, Bonte, Fajon, Marty, Midol. Alger, 1943-1944, 8 vol. pt in-8°, 72, 80, 80, 80, 80, 80, 128 et 112 pp, brochés, bon état. Rare

            200

Série complète de ce rare mensuel communiste publié à Alger pendant la guerre, en très bon état, ce qui est rare pour ces fragiles fascicules agrafés. — Le périodique “France Nouvelle” naît à Alger en décembre 1943 (date du 1er numéro). Il s’agit d’un mensuel dirigé par des membres du Parti communiste envoyés ou déportés à Alger, Joanny Berlioz, François Billoux, Florimond Bonte, Étienne Fajon (futur directeur de L'Humanité), André Marty et Lucien Midol. Le mensuel s’intéresse aux « questions que posent la guerre et la grande lutte pour libérer la France » et fournit « des arguments au propagandiste, au journaliste, au patriote ». Neuf numéros paraissent jusqu’en août 1944 (dont un numéro double 7-8), proposant des articles de fond essentiellement consacrés à la situation mondiale et à la politique du PCF. “France Nouvelle” interrompt alors sa parution. il renaîtra sous la forme d'un hebdomadaire dirigé par Florimond Bonte plus d’un an après (le 24 novembre 1945) avec comme sous-titre « organe central du parti communiste français », lequel perdurera jusqu’en 1979. — Articles d'André Marty (8), Johany Berlioz (6), Etienne Fajon (5), François Billoux (3), Roger Garaudy (3), Jacques Duclos (2), Lucien Midol (1), A. Puig (1), Giovoni (1).

508.          [Presse] – Les Cahiers du communisme. Organe théorique du Parti Communiste Français. S.l., Imprimé quelque part en France, décembre 1943, in-8°, 84 pp, broché, bon état. Rare

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Premier numéro des Cahiers du communisme (20e année. 1er trimestre 1944. Nouvelle série N°1, « imprimé quelque part en France, décembre 1943. » Le premier plat de couverture indique « Les Cahiers 1944 ». Les Cahiers du communisme prennent la suite des Cahiers du Bolchévisme à partir de janvier 1944 et jusqu’en 1999. Ils constituent la revue théorique mensuelle du comité central du Parti communiste français. Articles de Maurice Thorez, Jacques Duclos, Benoît Frachon, Marcel Cachin, etc.

509.          ROBICHON (Jacques). Le Débarquement de Provence. 15 août 1944. Laffont, 1962, gr. in-8°, 373 pp, 32 pl. de photos et 5 cartes hors texte, sources, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. Ce jour-là)

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15 août 1944 : soixante-dix jours après le jour J en Normandie, les plages de Provence sont en flammes. Aux côtés des Alliés, des soldats français font irruption sur le rivage, libérant leur propre sol, s'emparant de Toulon et de Marseille pour remonter la vallée du Rhône à la rencontre des divisions débarquées dans la Manche. Le débarquement de Provence, complémentaire de celui du 6 juin, répondait à un but précis : enfermer dans une solide tenaille le plus grand nombre possible d'Allemands en France, avant la ruée des armées d'Eisenhower en direction de l'Allemagne. Par une chaude et brumeuse journée d'été, 100 000 Américains, Français, Canadiens et Anglais abordèrent la côte de Provence, à Cavalaire, Sainte-Maxime et Saint-Raphaël, pour allumer aux flancs des collines des Maures et de l'Esterel cette guerre sous les pins, dans un décor où précisément on ne l'imagine pas : les palmiers se balançant dans le ciel bleu d'août dans l'intarissable grésillement de milliers de cigales. Comme dans Jour en Afrique et Le Corps expéditionnaire français en Italie, Jacques Robichon fait revivre les événements du 15 août 1944 par le maximum d'acteurs et de témoins, soldats et marins alliés, généraux et combattants allemands, civils et résistants français du Jour J-Provence. Tour à tour, le lecteur pénètre dans les coulisses de la conférence de Téhéran, au QG d'Hitler en Prusse-Orientale, chez le général Wiese à Avignon, à l'état-major de la 19e armée allemande. Il se trouve à bord du SG-21 qui, le premier, signala l'armada alliée au large de Saint-Tropez, et saute avec les parachutistes du général Frederick autour de Draguignan ; il participe à l'assaut de la falaise du cap Nègre avec les commandos d'Afrique, ainsi qu'à la sanglante odyssée du Groupe naval d'assaut français près du Trayas, et aux combats des îles d'Hyères, précédant de quelques heures les débarquement à Cavalaire et à Pampelonne, à la Nartelle et à Val d'Esquières, au Dramont et à Anthéor, tandis qu'à deux cents kilomètres de là se déroule la dramatique course contre la montre des chars de la 11e Panzer pour traverser le Rhône. Jacques Robichon retrace l'émouvante arrivée des divisions françaises du général de Lattre de Tassigny sur le sol natal, la capitulation de l'amiral Ruhfus à Toulon et celle du général Schaefer à Marseille, la rencontre historique du 12 septembre 1944, près de Dijon, des premiers soldats alliés venus de Normandie et de Provence, ainsi que bien d'autres épisodes, histoires de mort, d'amour et d'héroïsme.

510.          ROUGIER (Louis). La Défaite des vainqueurs. A l'enseigne du Cheval Ailé, 1947, in-8°, 285 pp, broché, bon état

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Après l’armistice de 1940, le professeur Louis Rougier (1889-1982), se présentant comme l’émissaire du maréchal Pétain, rencontra secrètement Lord Halifax, alors secrétaire aux Affaires étrangères dans le cabinet britannique, le 24 octobre 1940, le jour même de l’entrevue de Montoire entre Adolf Hitler et Philippe Pétain. Au cours de cette rencontre, il donna l’assurance à Lord Halifax que jamais la France ne retournerait ses alliances. Après avoir brièvement été un partisan de Charles de Gaulle, facilitant l’exil de Français vers Londres, il se brouille avec les milieux gaullistes et cherche à maintenir une alliance entre le gouvernement de Vichy et les Alliés. Il maintiendra après la fin de la guerre sa ligne de défense de la politique étrangère du maréchal Pétain et son hostilité politique au général de Gaulle. Il dirigea, de 1942 à 1945, à New York "Pour la Victoire", un journal en langue français. Dans "La Défaite des vainqueurs", il évoque son combat de longue haleine contre le blocus alimentaire de l’Europe continentale imposé par Churchill. Ce dernier l’avait imposé au motif que tout approvisionnement, en dernier ressort, profiterait au IIIe Reich. Pour Louis Rougier, ce blocus crée de graves problèmes de santé publique par carence alimentaire dans les pays qui le subissent, notamment la France.

511.          ROUGIER (Louis). Les Accords Pétain-Churchill. Histoire d'une mission secrète. Montréal, Editions Beauchemin, 1945, gr. in-12, 439 pp, 19 documents, broché, bon état. Première édition (achevé d'imprimer le 22 juin 1945)

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" (...) Nanti de l'approbation de P. Baudouin et de l'assentiment de Pétain, le professeur Rougier était parti à Londres animé des intentions les plus nobles ; il ne s'agissait de rien moins que de “dissiper les malentendus franco-anglais sur les clauses navales de l'armistice” et “d'amener de Gaulle, Weygand et Pétain à composer en vue d'exécuter un plan concerté.”. M. Rougier vit Churchill et revint avec un texte résumant ses conversations, qu'il présenta au Maréchal. Depuis, il n'a cessé de soutenir que ce texte constituait un véritable accord clandestin franco-britannique, qu'il avait été ratifié par les deux parties et grandement mis en application. C'est parce que la portée exacte en aurait été méconnue, voire ignorée, que le maréchal Pétain et le général Dentz auraient été condamnés par la Haute-Cour de Justice. Cette affaire s'est révélée extrêmement compliquée..." (Henri Michel, Revue d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale, 1956) — "... Le 23 octobre 1940, l'obscur professeur Rougier, parti de Vichy, arrive à Londres sans mandat officiel. Il voit Churchill et lord Halifax. Il revient avec un texte qu'il présente à son retour, au maréchal Pétain. Celui-ci n'y prête guère attention. Il refuse notamment de prendre acte de l'engagement de restauration de la France, formulée par la Grande-Bretagne. Cet engagement suppose, en effet, la victoire anglaise et le maréchal n'y croit pas. Ce que M. Rougier appellera plus tard un protocole franco-britannique n'est rien d'autre que le résumé de ses conversations : la Grande-Bretagne s'engage à rétablir la France dans son intégrité et dans sa souveraineté si elle ne fait rien pour aider la victoire des totalitaires et, à fortiori, si elle contribue à la victoire britannique ; Londres promet de ne plus chercher à prendre par la force les colonies françaises demeurées fidèles à Vichy ; le gouvernement français s'engage à ne pas tenter de reprendre les colonies passées à de Gaulle ; il remettra l'Empire dans la guerre le jour où les Britanniques et leurs alliés éventuels, ayant fait la preuve de leur force, seront à même de débarquer en nombre... Ce papier ne fut signé par personne. Rougier ne parlait du reste, au nom de personne. Il ne représentait donc rien. Alors que Vichy ne tenait nullement à s'engager dans pareille voie en 1940, les pétainistes, dans l'après guerre, brandiront ce soi-disant accord pour montrer que le maréchal jouait le double jeu, au bénéfice de ses anciens alliés. Or, le jour où le professeur Rougier arrivait à Londres, Pétain rencontrait Hitler à Montoire. Cette pure coïncidence de dates est exploitée, on s'en doute, par les révisionnistes : Montoire, Verdun diplomatique ! ..." (Henri Bernard, Revue belge de philologie et d'histoire, 1958)

512.          ROUGIER (Louis). Les accords secrets franco-britanniques de l'automne 1940. Histoire et imposture. Grasset, 1954, pt in-8°, 249 pp, broché, bon état

            25

"... Le 23 octobre 1940, l'obscur professeur Rougier, parti de Vichy, arrive à Londres sans mandat officiel. Il voit Churchill et lord Halifax. Il revient avec un texte qu'il présente à son retour, au maréchal Pétain. Celui-ci n'y prête guère attention. Il refuse notamment de prendre acte de l'engagement de restauration de la France, formulée par la Grande-Bretagne. Cet engagement suppose, en effet, la victoire anglaise et le maréchal n'y croit pas. Ce que M. Rougier appellera plus tard un protocole franco-britannique n'est rien d'autre que le résumé de ses conversations : la Grande-Bretagne s'engage à rétablir la France dans son intégrité et dans sa souveraineté si elle ne fait rien pour aider la victoire des totalitaires et, à fortiori, si elle contribue à la victoire britannique ; Londres promet de ne plus chercher à prendre par la force les colonies françaises demeurées fidèles à Vichy ; le gouvernement français s'engage à ne pas tenter de reprendre les colonies passées à de Gaulle ; il remettra l'Empire dans la guerre le jour où les Britanniques et leurs alliés éventuels, ayant fait la preuve de leur force, seront à même de débarquer en nombre... Ce papier ne fut signé par personne. Rougier ne parlait du reste, au nom de personne. Il ne représentait donc rien. Alors que Vichy ne tenait nullement à s'engager dans pareille voie en 1940, les pétainistes, dans l'après guerre, brandiront ce soi-disant accord pour montrer que le maréchal jouait le double jeu, au bénéfice de ses anciens alliés. Or, le jour où le professeur Rougier arrivait à Londres, Pétain rencontrait Hitler à Montoire. Cette pure coïncidence de dates est exploitée, on s'en doute, par les révisionnistes : Montoire, Verdun diplomatique ! ..." (Henri Bernard, Revue belge de philologie et d'histoire, 1958)

513.          VERCORS (Jean Bruller, dit). Portrait d'une amitié. Editions de Minuit, 1946, in-12, 98 pp, un portrait du général Brosset dessiné par l'auteur en frontispice, broché, dos abîmé recollé, état correct. Edition originale, un des 2.500 ex. numérotés sur vélin blanc

            15

Ces pages furent écrites en guise de préface pour “Un homme sans l'Occident”, roman de Charles Diego (Général Brosset), ami de Vercors mort pour la France le 20 novembre 1944.

514.          VISTEL (Alban). La Nuit sans ombre. Histoire des mouvements unis de résistance, leur rôle dans la libération du Sud-Est. Fayard, 1970, in-8°, 638 pp, annexes, sources, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

            30

"L'ouvrage d'Alban Vistel contient sans doute la plus émouvante analyse de l'esprit de résistance qui anima, dès l'été 1940, quelques dizaines de Français, dont l'auteur, qui allaient créer et diriger les mouvements et les réseaux jusqu'à mettre sur pied une véritable armée clandestine. Le livre nous montre la naissance et la formation des trois grands mouvements, "Combat", "Libération", "Franc Tireur", la naissance de la presse clandestine, la création des structures d'un véritable Etat clandestin avec ses services : Propagande, Service de renseignements, Service social, Armée secrète, Maquis. Il nous décrit ses premières actions publiques : manifestations de masse du 1er mai et du 14 juillet 1942 à Lyon, les parachutages etc. Ce faisant, l'auteur nous fait vivre à travers ces événements relatés avec une foule de détails inconnus, la "croissance" de la Résistance dans cette ville qui fut sa capitale, Lyon, où lui-même se trouvait, et dans toute une vaste région, clé politique et stratégique du Sud de la France. Peu à peu naît ainsi l'immense appareil qui mènera à la liberté, avec ses composantes politiques, administratives et militaires. A Londres, le Général De Gaulle charge Jean Moulin d'obtenir des divers mouvements qu'ils s'unissent afin de constituer une force cohérente contre l'ennemi, processus qui n'ira pas sans incidents et sans conflits, car l'univers de la Résistance est par définition rebelle et tourmenté. Là encore, la région lyonnaise vit se dérouler des événements capitaux et c'est près de Lyon que Jean Moulin tomba finalement dans un guet-apens. Malgré la lutte contre toutes les difficultés qu'elle doit affronter : pauvreté, manque de cadres, manque d'armement, insécurité, la Résistance est enfin prête à affronter l'ennemi les armes à la main comme elle le fit dans le combats de l'Ain, des Glières et lors de l'occupation d'Oyonnax. Enfin, quand arrive l'heure de la grande épreuve, de juin à août 1944, Lyon, la région Rhône Alpes et la vallée du Rhône vont jouer un rôle capital et voir se dérouler de très durs combats. L'auteur commande politiquement et militairement ses formations et relate des faits capitaux et inconnus, en particulier sur le rôle de la Résistance, de l'Ardèche et de la Loire jusqu'aux Alpes et au Jura, et comment son action a permis à la Première Armée Française, débarquée en Provence de réussir une étonnante chevauchée qui libéra tout le Sud-Est entre le 15 août et le 2 septembre 1944. Le livre d'Alban Vistel apporte enfin des réponses à de nombreuses questions, notamment : Sans De Gaulle, la Résistance eut-elle existé ? Quel fut le poids de cette action dans le contexte de la Deuxième Guerre Mondiale ? Quelle fut sa signification, sa valeur morale, son enseignement ? Livre admirablement documenté et dont les prolongements intellectuels et moraux vont très au-delà de l'étude purement historique." (rabats de la jaquette)

515.          WANDA (Andrée Carliez Lambert de Loulay, dite). Déportée 50.440. Editions André Bonne, 1945, gr. in-12, 215 pp, illustrations de Johnny, broché, couv. illustrée, 4 feuillets lég. tachés, bon état

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"Le récit d'Andrée Carliez Lambert de Loulay (alias Wanda) s'organise en quatre volets. Le premier rapporte son arrestation à Paris dans les premiers jours de juillet 1944. Prise dans le coup de filet qui anéantit son réseau, incarcérée à Fresnes, l'auteure subit des interrogatoires dont elle décrit les scènes de torture (supplice de la baignoire, brûlures de cigarettes). Particulièrement courageuse, elle ne parle pas et est transférée au fort de Romainville où elle retrouve plusieurs camarades de la résistance. Le deuxième volet rapporte le long transfert (sept jours) qui la conduit à partir du 15 août 1944 vers Ravensbrück dans un "cercueil tressautant". Wanda décrit le sort de nombreuses camarades dont elle a le plus souvent modifié les noms. Elle raconte, à travers de multiples anecdotes, la vie du camp (la quarantaine, l'alimentation, le travail), et s'attarde plus particulièrement sur les relations malsaines entre déportées (vols, dénonciations, accusations, etc.). Transférées dans une usine de munitions près de Torgau, Wanda et ses camarades les plus proches organisent le sabotage. Un grave accident lors de la fabrication des obus provoque leur départ. S'ouvre un troisième volet. Les ouvrières ont été transférées à Abteroda (Thuringe). Wanda échappe au travail en devenant infirmière du Kommando et s'attache, aussi souvent que possible, à soulager ses camarades. Particulièrement forte physiquement et psychologiquement, son humour et son tempérament combatif lui permettent d'entretenir le moral de ses amies. Elle n'en est pas moins très éprouvée par son départ dans un nouveau Kommando où elle et ses camarades travaillent à la mine de sable. De plus en plus épuisées, ces femmes se soutiennent pour tenir jusqu'à la libération et entretiennent l'espoir en s'imaginant auprès de leurs compagnons en France, attablées devant des repas rêvés, ou encore en pratiquant la cartomancie. Le 13 avril 1945, elles sont évacuées. Wanda et son amie Yolande s'évadent lors d'une "marche de la mort". Recueillies par des prisonniers de guerre, elles marchent vers les Américains et arrivent à l'hôtel Lutetia, centre d'accueil des déportés à Paris, le 14 mai 1945." (Françoise Passera, « Ecrits de Guerre et d’Occupation » EGO 1939-1945)

516.          WERTH (Alexander). Moscou. 1941. Tallandier, 2012, in-8°, 254 pp, présenté et annoté par Nicolas Werth, broché, couv. illustrée, bon état

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Alexander Werth arrive à Moscou comme correspondant de la BBC le 3 juillet 1941, dix jours à peine après le début de l'invasion allemande. Il a quitté la Russie vingt-quatre ans auparavant, quelques semaines avant la prise du pouvoir par les bolcheviks en octobre 1917. Sans être communiste, Alexander Werth réalise en effet à quel point, en cet été 1941, alors que l'Allemagne nazie a conquis la plus grande partie de l'Europe, et que seule la Grande-Bretagne résiste encore, l'URSS stalinienne est le dernier rempart, sur le continent européen, face au rouleau compresseur de la Wehrmacht. Alexander Werth nous décrit l'atmosphère quelque peu irréelle de Moscou durant les premiers mois de la guerre. Face à la propagande soviétique qui minimise les défaites de l'Armée rouge, les Moscovites sont en proie aux rumeurs les plus fantaisistes. Par ailleurs, malgré la menace diffuse qui pèse, la vie continue : les théâtres, les salles de concert, les "parcs de culture et de repos", les restaurants sont pleins. Quant aux rares correspondants de guerre étrangers, ils ne sont guère mieux informés que le reste de la population sur ce qui se passe au front. Les relations avec les officiels soviétiques restent compliquées : Alexander Werth montre bien la défiance qui entoure les représentants des "pays capitalistes" vilipendés il y a peu de temps et désormais alliés de l'URSS dans la lutte contre l'Allemagne nazie. En septembre 1941, Alexander Werth a enfin l'occasion de se rendre sur le front, près de Smolensk, après plus de deux mois d'attente à Moscou. Son livre s'achève sur l'offensive allemande sur Moscou en octobre 1941. Alexander Werth quitte la ville alors que les détachements avancés de la Wehrmacht ne sont plus qu'à une trentaine de kilomètres de la capitale soviétique. A ce moment-là, la prise de Moscou semble inéluctable. Moscou 41 est un témoignage unique sur un moment crucial de l'histoire de la guerre à l'Est, celui où l'Allemagne nazie semble invincible.

 

HISTOIRE MILITAIRE, MILITARIA

 

517.          BAMBINI. Le 27e Dragons suivi de : Le sous-officier peint par lui-même. P., Léon Vanier, 1889, in-8°, viii-168 pp, 150 dessins de l'auteur, broché, couv. illustrée (lég. salie), qqs rousseurs éparses, bon état. Rare

            100

Le 27e Dragons, caserné à Versailles, faisait partie de la garnison de Paris. Dans sa préface, l'éditeur Léon Vanier valorise le travail accompli par son auteur, un ancien officier de cavalerie qui, selon ses propres termes, « initie le lecteur aux mille détails du service ; tantôt il le promène dans la chambrée, à la cantine, à l’écurie (...), tantôt avec lui nous prenons la garde ou assistons aux revues, au pansage, à la promenade, aux leçons du manège, le supplice des recrues. C’est l’existence complète du cavalier qui défile sous nos yeux, avec ses peines et ses joies, ses vicissitudes et ses gloires ».

518.          BERNIER (Jean-Pierre). G.M. 100. Combats d'Indochine après Diên Biên Phu. Presses de la Cité, 1977, in-8°, 285 pp, écrit avec la collaboration technique de Claude Joste, 16 pl. de photos hors texte, cartes, annexes, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Troupes de choc)

            25

Le Groupement Mobile 100, dont l'ossature est constitué par le Bataillon français revenu de Corée après l'armistice signé à Pan Mun Jon, est engagé début 1954 sur les Hauts Plateaux du Centre Vietnam (Opération "Atlante") pour endiguer l'offensive Vietminh vers le Sud. Alors que Diên Biên Phu succombe, le G.M. 100 continue de tenir le camp retranché d'An Khé. En juin 1954, il reçoit l'ordre d'évacuation et de repli sur Pleiku par la Route 19, tenue en force par des bataillons vietminhs, qui lui tendent des embuscades meurtrières jusqu'au cessez-le-feu signé à Genève le 20 juillet.

519.          BODARD (Lucien). La Guerre d'Indochine : I. L'enlisement. Gallimard, 1963, fort in-8°, 457 pp, 6 cartes, broché, couv. à rabats, bon état

            20

L'auteur fut correspondant de guerre en Indochine de 1949 à 1951. Ce premier volume (sur 3) décrit la fin de la présence française à Hanoï en octobre 1954 puis revient sur les origines de la guerre et les premières actions du Viet Minh en Cochinchine.

520.          BODARD (Lucien). La Guerre d'Indochine : III. L'aventure. Gallimard, 1967, fort in-8°, 824 pp, chronologie, 8 cartes, broché, bon état (Coll. L'Air du temps). Edition originale

            25

“De Lattre et les Viets”. L'auteur fut correspondant de guerre en Indochine de 1949 à 1951. Ce volume est consacré à 1951, "l'année de Lattre". Bodard, qui vouait une grande admiration au Général, Haut-Commissaire et Commandant en Chef du Corps expéditionnaire, l'a suivi partout, des zones de combat à Washington. — "Ouvrage d'un grand intérêt. Que peut-il bien rester de la guerre d'Indochine aujourd'hui ? Il reste certes le courage des soldats qui, des deux côtés, se sont acharnés à cette lutte. Mais il reste De Lattre. Il reste surtout le portrait qu'en trace Lucien Bodard. Dans ce livre plein de verve, dans ce livre où l'on se perd souvent comme dans une jungle, ce qui ressort, c'est cette activité désespérée de celui qui se bat avec la mort. De Lattre pour L. Bodard, c'est Louis XIV pour Saint-Simon..." (E. Tesson, Etudes, 1967) — "Dans ce troisième volet de La guerre d'Indochine, après L'Enlisement et L'Humiliation, L. B. retrace les quatre mois – de décembre 1950 à avril 1951 – pendant lesquels de Lattre crut qu'il pourrait changer le cours de la guerre et « sauver » l'Indochine. Le livre est un long portrait du « roi Jean », c'est aussi une vaste reconstitution historique avec les qualités et les limites que ce genre comporte (dialogues reconstruits, pensées secrètes devinées...). C'est un fourmillement de traits, d'images et de formules. La verve passionnée de L. B. lui permet d'évoquer hardiment cette période si troublée même si c'est au prix d'une certaine schématisation, notamment en ce qui concerne les acteurs vietnamiens du drame." (Revue française de science politique, 1969) — Fin 1950, de Lattre débarque en Indochine pour effacer l'humiliation. Il va transformer le moral du Corps expéditionnaire par des victoires, et aussi par son extraordinaire génie de la publicité et de la mise en scène. Pour un temps, il tirera ses troupes de leur misère, leur rendra la dignité et la confiance. Mais il se désabusera lui-même et sera trop lucide pour ne pas s'apercevoir rapidement qu'il n'aura créé qu'une grande illusion. Après la victoire de Vinh Yen et les chants de gloire qui retentissent dans le monde entier, de Lattre s'aperçoit qu'en Indochine, rien ne mène à rien. Il s'acharnera, usera toutes ses forces. On peut dire qu'il en mourra, après avoir vu mourir son fils, Bernard. L'aventure que raconte Lucien Bodard dans ce nouveau volume, c'est la dernière épopée romantique, la plus étonnante des temps modernes. Avec celui qu'on appelait "le roi Jean", avec sa cour et ses "maréchaux" pittoresques, les Français vivent quelques mois dont la splendeur cache les germes de la défaite et de la mort. Pour de Lattre et les siens, la tragédie indochinoise se confond bientôt avec une tragédie personnelle, qui va coûter la vie au fils, et puis au père.

521.          BOISSEAU (Général Raymond). Histoire des hussards de l'Ancien Régime. Origine, organisation, vie et campagnes (1693-1792). Archives et culture, 2017, gr. in-8°, 800 pp, qqs gravures et portraits, broché, couv. illustrée, bon état

            120

Fruit de vingt-cinq années de recherches, cet ouvrage très conséquent rassemble l'histoire des hussards de l'Ancien Régime depuis la création de ces régiments en 1693. Si les hussards français doivent leur renommée aux exploits accomplis sous la Révolution et l'Empire, ceux de l'Ancien Régime sont moins connus et très rares sont les ouvrages donnant des renseignements sur les corps antérieurs à 1720. S'appuyant sur un dépouillement minutieux des archives du Service historique de la Défense, ce livre a pour ambition d'offrir au public, de façon détaillée, le quotidien des hussards de 1693 à 1792, leurs combats liés aux guerres du royaume de France et leurs modes de vie. La présentation est chronologique, pour un repérage plus facile.

522.          BOTTET (Maurice). Monographies de l'arme blanche (1789-1870) et de l'arme à feu portative (1718-1900) des armées françaises de terre et de mer. P., Editions Haussmann, 1959, in-8°, 255 pp, préface du commandant Henry Lachouque, 21 planches hors texte dépliantes d'illustrations par L. Lacault, reliure pleine toile bleue de l'éditeur (défraîchie), C. de bibl. sur la page de titre, intérieur bien propre, bon état

            70

Réédition augmentée par MM. Johnson et Cottaz. — "Les meilleurs ouvrages de documentation sur les armes anciennes sont les livres du capitaine Maurice Bottet : l'Arme blanche de guerre au XVIIIe, les Monographies de l'arme blanche (1789-1870) et de l'arme à feu portative (1718-1900). Plusieurs rééditions ont prouvé leur succès." (Léo Palacio, Le Monde)

523.          BOULANGER (Philippe) et Arnaud de VACHON (dir.) La géographie militaire, un savoir stratégique pour les armées françaises depuis le XIXe siècle. P., Société de Géographie, 2023, gr. in-8°, 222 pp, introduction du général François de Lapresle, qqs cartes, broché, couv. illustrée, bon état

            15

Actes du colloque organisé le 13 mai 2022 dans le grand amphithéâtre de la Société de géographie en partenariat avec le ministère des Armées et Sorbonne Université. L'ouvrage aborde les différentes transformations de la géographie militaire française selon différents axes de réflexion : 1. La géographie comme facteur de supériorité opérationnelle ; 2. L’exploitation de la géographie militaire depuis le XIXe siècle ; 3. L’apport des outils numériques et géospatiaux. 11 études érudites.

524.          Collectif. Almanach du troupier pour 1910. Joyeux et sérieux. P., A. Méricant, s.d. (1910), pt in-12, 126 pp, illustré, broché, couv. illustrée, dos cassé, manque qqs pages, qqs découpures, état moyen

            15

Par Richard Cross-Country.

525.          DE GAULLE (Charles). Vers l'armée de métier. Berger-Levrault, 1944, in-12, 230 pp, 2e édition (la première après celle de 1934), broché, couv. illustrée d'une croix de Lorraine, bon état

            25

"La doctrine qui pouvait sauver la France... et qui l'a sauvée." — "Ecoutez le capitaine de Gaulle avec attention : un jour viendra où la France reconnaissante fera appel à lui." (Philippe Pétain, 1924)

526.          DRANER – AUBRAY (Maxime). Joyeuses histoires du mess et de la chambrée. Le 145e régiment. Edition illustrée par Draner. P., Librairie illustrée, s.d. (1886), gr. in-8°, 316 pp, page de titre ornée d'une vignette, 39 pl. hors texte dont 10 en couleurs et nombreuses illustrations gravées sur bois dans le texte par Draner, reliure demi-chagrin prune à coins, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres dorés (rel. moderne), bon état (Vicaire, I, 136)

            60

527.          FARGETTAS (Julien). La Fin de la "Force Noire". Les soldats africains et la décolonisation française. Les Indes savantes, 2018, gr. in-8°, 238 pp, 8 pl. de photos hors texte, notes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

            20

L’auteur traite d’abord de la seconde guerre et ses conséquences immédiates puis de l’évolution du corps des Tirailleurs sénégalais et de leur engagement dans les guerres de la décolonisation. Outre les sources militaires Julien Fargettas s’est appuyé sur les témoignages des anciens tirailleurs. L’auteur rappelle en introduction que l’engagement des troupes coloniales dans les conflits de la décolonisation a nécessairement une nature différentes de leur engagement dans les deux conflits mondiaux : Pouvait-on faire confiance à des soldats issus des colonies ?

528.          GUIBERTEAU (Yannick). La Dévastation, cuirassé de rivière. Albin Michel, 1984, gr. in-8°, 358 pp, préface du général Daboval, 12 pl. de photos hors texte, cartes, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Les Combattants)

            25

Officier canonnier sur le "Richelieu" qui arrive en Indochine le 3 octobre 1945 avec à son bord les commandos parachutistes de Ponchardier et les éléments précurseurs de l'armée Leclerc, l'auteur, enseigne de vaisseau, se porte volontaire pour la compagnie de débarquement. Il lutte contre le Viet-Minh et les irréductibles japonais. Le capitaine de frégate Jaubert, l'organisateur des flotilles fluviales, lui confie alors le commandement d'un chaland civil transformé en "cuirassé de rivière" et baptisé "La Dévastation", qui va combattre en Cochinchine, dans le delta du Mékong, jusqu'en octobre 1946... L'ouvrage a obtenu le Grand Prix 1984 de l'Académie de Marine.

529.          HUET (Auguste). Quelques réflexions sur la guerre navale sino-japonaise. Berger-Levrault, 1896, in-8°, 36 pp, un tableau, relation de la bataille du Yalu par W. Laird Clowes en pièce justificative (16 pp, avec 5 plans), cart.demi-toile noire de l'époque, C. de bibl. annulé, bon état

            25

530.          LARTÉGUY (Jean). Du sang sur les collines. Gallimard, 1954, in-8°, 382 pp, mention de 6e édition sur la page de titre mais bon achevé d'imprimé 11-54, broché, bon état (Coll. L'Air du temps)

            30

Edition originale, peu courante, dont il n'a pas été tiré de grand papier, en dépit de la mention fictive de 6e édition au bas de la page de titre, avec le bon achevé d'imprimer de novembre 1954. Ce récit romancé sur les combattants du bataillon français pendant la guerre de Corée, sur leurs itinéraires de la guerre d'Espagne à celle de Corée, des maquis de France aux plateaux du Tonkin, n'aura aucun succès à l'époque, et sera réédité en 1963 sous le titre "Les Mercenaires", suite au succès des "Centurions". — Par Jean Lartéguy (né en 1920), licencié en histoire, puis secrétaire de l'historien Joseph Calmette. Engagé volontaire en octobre 1939. Pendant l'occupation, il s'évade de France en mars 1942 en passant par l'Espagne où il restera interné neuf mois durant, puis rejoint les Forces françaises libres comme officier de commandos. Il restera sept ans officier d'active avant de devenir capitaine de réserve, et sera plusieurs fois décoré. Après-guerre, il sera le témoin (comme correspondant de guerre, notamment pour Paris Match) et ou l'acteur de nombreux événements : révolution d'Azerbaïdjan, guerre de Palestine, guerre de Corée (il sera blessé durant la bataille de Crèvecœur.), Indochine, Algérie puis Vietnam, révolutions en Amérique Latine, etc., qui lui inspireront de nombreux livres. Il est grand reporter à Paris-Presse à partir de 1952 et a reçu le Prix Albert Londres en 1955.

531.          LE MIRE (Henri). L'épopée moderne de la Légion 1940-1976. SPL, Société de Production Littéraire, 1977, in-4°, 360 pp, très nombreuses photos, 20 cartes (12 en couleurs), reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état

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Ouvrage réalisé avec l'aide du Service Information et Historique de la Légion Etrangère. — Après un bref rappel historique sur la Légion étrangère de sa création en 1831 à 1940, l'auteur traite, sur la base des journaux de marche et opérations des régiments et à l'aide d'une documentation très large collectée par le Service historique de la Légion, les différents engagements de mai 1940 jusqu'en 1945, la guerre d'Indochine (1945-1954) et la guerre d'Algérie (1954-1961). Le colonel Le Mire dresse ainsi un véritable mémorial de la Légion "moderne". Pour ce faire, il s'appui sur une immense iconographie puisée dans les archives de la Légion étrangère et dans celle du fort de Vincennes. Des cartes claires et précises, ainsi qu'un condensé des journaux de marche et des opérations de chacun des régiments complètent utilement cet ouvrage de référence.

532.          LESPART (Michel). Messieurs Smith & Wesson. Balland, 1973, gr. in-8°, 149 pp, 20 pl. de photos hors texte, 16 fiches techniques illustrées, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. Un homme, une arme)

            25

L'ouvrage présente plusieurs hommes, car au-delà des personnages principaux que sont Horace Smith et Daniel Wesson, s'agitent d'autres noms connus (Colt, Winchester, Henry, Tranter, Hicock, Cody...), et l'ensemble de la production d'armes de S. & W. Un livre parfaitement documenté, abondamment illustré, complété par 16 fiches techniques présentant chacune un des revolvers ou pistolets "qui font la gloire de Smith & Wesson", servi par une écriture claire et un style très agréable.

533.          LIMET (le capitaine commandant C.). Le 1er Régiment de chasseurs à pied. XXVe anniversaire de sa formation, 1874-1899. Charleroi, Imp. J. Delacre-Misonne, s.d. (1899), in-8°, 139 pp, illustrations du lieutenant D.-J. Ripet, 12 pl. de portraits photo et illustrations hors texte, 13 illustrations et portraits photo dans le texte, cart. percale verte souple de l'éditeur, titres en noir et encadrements à froid au 1er plat, bon état, envoi a.s. de l'illustrateur. Rare

            60

Historique du Régiment. Les colonels. Le 1er Régiment de chasseurs à pied au Congo. La musique. Tableau du Cadre des Officiers le 1er avril 1874. Les Officiers du 1er Régiment de chasseurs à pied. Les sous-officiers. Militaires promus officiers depuis la formation du régiment. Tableau du Cadre des Officiers le 1er avril 1899.

534.          LUCAS PHILLIPS (C. E.). L'évasion de Chine de la frégate “Amethyst”. France-Empire, 1972, pt in-8°, 318 pp, traduit de l'anglais, 5 photos sur 4 pl. hors texte, un dessin de la frégate et 2 plans, broché, couv. salie, sans la jaquette, état correct

            15

L'histoire émouvante de la petite frégate britannique qui s'est retrouvée immobilisée par les canons communistes dans le Yang-Tsé pendant 103 jours torrides et humides au printemps et à l'été 1949.

535.          MARSHALL-CORNWALL (General Sir James). Wars and Rumours of Wars : A Memoir. London, Leo Cooper, Secker & Warburg, 1984, in-8°, vi-257 pp, 24 photos sur 16 pl. hors texte, notes, index, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état

            30

"Sir James est né en 1887 et est toujours en vie, ce qui fait de lui probablement le plus vieux général de l'armée britannique encore en vie [il est décédé le 25 décembre 1985]. Sa carrière militaire n'était pas non plus typique, car il aimait les langues étrangères et en a appris un nombre considérable au cours de sa vie. De plus, il était de la bonne génération pour passer par la Première Guerre mondiale, l'école d'état-major et les commandements, ainsi que pour vivre des expériences au sein de la Commission des frontières balkaniques et d'autres expériences exotiques, de sorte qu'en 1940, il s'est retrouvé un des commandant de division qui s'est sorti sain et sauf du pétrin en France, avant d'être transféré en Turquie, étant l'un des rares à parler turc, pour tenter de convaincre les réalistes de ce pays de se joindre aux Alliés. C'était, bien sûr, une tâche sans espoir en 1940-41, et il s'est retrouvé de nouveau en Grande-Bretagne en raison de son âge. Après la guerre, il a quitté l'armée, s'est essayé au commerce des armes et a finalement trouvé sa voie en tant qu'historien. “Wars and Rumours of Wars” est un livre agréable, rempli d'aperçus de personnes célèbres et d'autres moins connues, et de relations avec d'autres que l'on ne trouve pas dans la plupart des autobiographies de la Seconde Guerre mondiale, à l'exception peut-être de celles de Sir Edward Spears." (Military Affairs, 1986) — "L'auteur de ces souvenirs pleins d'entrain est né James Cornwall en 1887 et s'est engagé dans l'artillerie royale en 1907. On pourrait s'attendre à ce que l'autobiographie d'un auteur nonagénaire soit nostalgique et discursive ; au contraire, “Wars and Rumours of Wars” nous emmène rapidement, mais avec une clarté admirable, à travers deux guerres mondiales, une série de missions officielles et de voyages indépendants au Moyen-Orient et au-delà, des entreprises commerciales à la retraite et une dernière carrière d'auteur – le tout en 257 pages, notes et index compris ! En raison de ses remarquables capacités linguistiques, Sir James a passé une grande partie de sa carrière militaire dans l'Intelligence Service. Une aptitude pour les langues, un esprit curieux et un tempérament sociable l'ont amené à passer à l'étranger les longues permissions dès avant la Première Guerre mondiale et, comme "j'ai toujours détesté être dans un pays où je ne pouvais pas communiquer avec les indigènes", il est rapidement devenu polyglotte. En 1914, il est devenu interprète de première classe en allemand, français, norvégien et italien, et de deuxième classe en espagnol. Après la guerre, une mission diplomatique en Turquie lui donne l'occasion de maîtriser le turc et le grec moderne. Au cours des deux guerres mondiales, il a donc travaillé dans les services de renseignement plutôt qu'au combat, mais les chapitres les plus intéressants de son livre prouvent que Marshall-Cornwall pouvait être aussi efficace sur le terrain que derrière un bureau. Ceux-ci relatent son expérience dans le cadre de diverses missions difficiles au cours de la Seconde Guerre mondiale, en particulier la tâche de liaison avec la dixième armée française lors des retraites chaotiques de mai et juin 1940, qui ont abouti à la capitulation de la France. Il était responsable du retrait des troupes britanniques par Cherbourg, une opération moins médiatisée que Dunkerque mais tout aussi périlleuse. Le titre de l'ouvrage est on ne peut plus clair : il s'agit du récit d'une carrière et non d'une vie privée. Il y a cependant quelques anecdotes agréables, notamment celle de la redoutable Marjorie Marshall-Cornwall qui s'est cachée déguisée en musulmane lorsque les épouses des militaires ont reçu l'ordre de quitter Constantinople pendant la révolution d'Atatürk. Il y a aussi un chapitre hilarant décrivant un dîner à Chequers avec un Churchill fort capricieux. Sir James ne cache pas ses désaccords avec le grand homme à diverses occasions, notamment en ce qui concerne la "conduite en retrait" qui a tant entravé la guerre en Afrique du Nord. Il surmonte les revers professionnels et les chagrins privés avec le stoïcisme d'un soldat et est récompensé par une vieillesse sereine et active, qui l'a conduit en Espagne et en Mandchourie, en Israël et aux États-Unis, en Belgique, en Italie et, en fait, presque partout où des batailles ont été livrées. Ses biographies de Massena, Napoléon, Grant, Foch et Haig témoignent d'une connaissance particulière qui a fait de Sir James un membre précieux pendant tant d'années des conseils de la Royal Geographical Society." (Dorothy Middleton, The Geographical Journal, 1984)

536.          MAZINGHIEN (Georges) et Albert TERRADE. Les Officiers de l'Escadre russe à Versailles. Illustrations de Ferdinand Prodhomme. Versailles, Imp. Aubert, 1894, in-8°, (8)-161 pp, un frontispice et 11 illustrations de Ferdinand Prodhomme, broché, couv. rempliée (un peu salie), bon état. Rare

            120

Versailles fut l'une des étapes des officiers russes venus en France pour les célébrations de l'alliance franco-russe. Ouvrage imprimé pour la Ville de Versailles en commémoration de la visite des officiers.

537.          PERRÉ (Jean). La Guerre et ses mutations. 1. Des origines à 1792 – 2. Les mutations de la guerre moderne, de la Révolution française à la révolution nucléaire, 1792-1962. Payot, 1961-1962, 2 vol. in-8°, 374 et 419 pp, biblio, brochés, bon état (Coll. Bibliothèque historique)

            60

"Cet ouvrage, de plan chronologique, lie étroitement l'histoire de la guerre à la technologie et à l'histoire des civilisations; il constitue un utile instrument de référence pour tous ceux qui s'intéressent aux relations entre le fait militaire et la vie politique et économique." (Revue française de science politique, 1962)

538.          POUGET (Jean). Le Manifeste du camp n° 1. L'aventure morale et physique des officiers français prisonniers des Viets, Cao Bang 1950-51. Fayard, 1969, in-8°, 444 pp, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

            25

Tout à la fois un témoignage, un roman et un document prodigieux. — L'auteur, aide de camp du général Navarre, fut le modèle et l'inspirateur de Jean Lartéguy pour son ouvrage "Les Centurions". — "Jean Pouget a été lui-même prisonnier du Viet Minh après Dien Bien Phu. Mais c'est l'expérience de ses camarades du Corps Expéditionnaire Français d'Extrême-Orient, prisonniers après Cao Bang (automne 1950) qu'il relate ici. L'ouvrage, basé sur de nombreux témoignages, fut l'un des premiers à décrire la condition de ces hommes. (...) Le Camp n° 1 est celui de Bong Son, dans l'extrême Nord du Vietnam. Le personnage central est Tran Van Tuc, dit Le Rongeur, sorte de synthèse de divers traits de Can bo révolutionnaire que Pouget a réellement connu. L'auteur décrit le processus de "lente, tenace, subtile ou brutale tentative de captation de volonté" (Jean Lacouture, “Le Monde”, 8 novembre 1969) du Viet Minh a l'encontre des prisonniers de guerre." (Ruscio, La guerre "francaise" d'Indochine 1945-54)

539.          REYBET (Jules). Almanach de la France militaire pour l'année 1887, contenant tous les enseignements relatifs à l'organisation de l'armée à l'emplacement des corps & au personnel. Bar-sur-Seine, Typ. Saillard, s.d. (1887), pt in-12, 160 pp, qqs gravures, broché, qqs rousseurs, bon état

            25

540.          SAINT MARC (Hélie de). Mémoires. Les Champs de braises. Perrin, 1995, in-8°, 342 pp, écrit en collaboration avec Laurent Beccaria, 28 pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée, bon état

            20

541.          THIESS (Frank). Tsoushima. Une poignante épopée de la mer. Flammarion, 1956, in-8°, 312 pp, 7 cartes, broché, couv. illustrée, papier lég. jauni, en partie non coupé, bon état

            20

La bataille de Tsushima (parfois orthographié Tsoushima) eut lieu durant quelques heures les 27 et 28 mai 1905 entre la Flotte russe de la Baltique commandée par l'amiral Rojdestvensky et la flotte japonaise sous les ordres de l'amiral Togo, dans le détroit de Tsushima qui sépare la Corée du Japon. Il s'agit du principal affrontement naval de la guerre russo-japonaise (février 1904 - septembre 1905), et l'un des facteurs principaux de la défaite de la Russie dans ce conflit.

542.          VAN TIEN DUNG (Général). Et nous prîmes Saigon. Le Sycomore, 1979, gr. in-8°, 214 pp, 8 pl. de photos et 6 cartes hors texte, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

            30

"Paru avec trois ans de retard en France, l'ouvrage du général Van Tien Dung sur la « campagne Ho Chi Minh » du printemps 1975, qui s'acheva par l'effondrement du régime de Saigon, est un document fondamental. Principal stratège de Hanoï après la semi-retraite du général Giap, membre du bureau politique du P.C., le général Dung a été l'artisan de cette offensive qui entrera, si ce n'est déjà fait, dans les manuels des écoles de guerre. Sa rapidité et sa puissance, après le succès de l'attaque « en fleur de lotus » contre Banmethuot, sur les Hauts-Plateaux, l'utilisation coordonnée d'artillerie et de blindés, seront longtemps montrées en exemple. On se souvient de cette explosion soudaine du 10 mars, de ce magistral coup de boutoir qui, en un mois et demi, amena l'armée nord-vietnamienne aux portes de Saigon, mettant le point final – du moins le croyait-on à l'époque – à une guerre de trente ans. Le général Dung succédait alors à son mentor Giap au panthéon des chefs militaires vietnamiens..." (Patrice de Beer, Le Monde)

 

VOYAGES, PAYS ÉTRANGERS

 

543.          ADIKO (Assoi) et André CLÉRICI. Histoire des peuples noirs. Abidjan, CEDA (Centre d'édition et de diffusion africaines)-Hatier, 1961, gr. in-8°, 192 pp, très nombreuses photos et cartes, cart. illustré de l'éditeur, bon état (Collection d'histoire à l'usage des écoles d'Afrique)

            30

Manuel scolaire d'histoire de l'Afrique, de la préhistoire à la décolonisation. — "Depuis plusieurs années, l'adaptation des programmes d'histoire et de géographie dans les pays africains d'expression française fait une place essentielle à l'étude de l'histoire et de la géographie des jeunes républiques ! Tant pour les professeurs que pour les élèves, le manque de manuels adaptés à cette nouvelle et légitime orientation de l'enseignement est rapidement apparu. De nombreuses publications récentes ont entrepris, dans le domaine de l'histoire, de combler cette lacune. Tous ces ouvrages présentaient en gros un tryptique chronologique. Histoire précoloniale, jusque là très mal connue, épisodes de la traite et de la colonisation, lutte pour l'indépendance et situation actuelle. Les ouvrages publiés par le C.E.D.A. d'Abidjan, sous la direction de M. Clérici, sont à notre avis plus que des manuels à « l'usage des écoles d'Afrique ». Par l'importance de la documentation utilisée, par la densité et la précision du texte et la richesse de l'illustration, ces ouvrages constituent en fait des bases de référence et fixent en première démarche les cadres généraux de l'histoire de l'Afrique et de la Côte d'Ivoire." (Yves Péhaut, Les Cahiers d'Outre-Mer, 1965)

544.          AUVADE (Robert). Bibliographie critique des œuvres parues sur l'Indochine française. Un siècle d'histoire et d'enseignement. P., Maisonneuve et Larose, 1965, in-8°, 153 pp, index, broché, bon état

            30

"Robert Auvade a réussi une œuvre d'érudition qui sera indispensable aux chercheurs et spécialistes qui s'intéressent au Viet-Nam. La division de l'ouvrage est la suivante : introduction, archives et bibliothèques, œuvres bibliographiques, enseignement, recherche scientifique, culture et civilisation, sociologie, sociologie religieuse, structures sociales et économiques, œuvres sociales et humanitaires, histoire et colonisation, histoire et politique, économie et monnaie, souvenirs de guerre, épilogue, bibliographie signalétique, index, table alphabétique des auteurs. Parmi celles qui ont été publiées, la présente bibliographie apparaît comme inédite en son genre. L'auteur ne s'est pas, en effet, contenté de recueillir, classifier et annoter les sources ; il a aussi choisi, au sein d'une pluralité de disciplines, les œuvres les plus représentatives pour les étudier de façon détaillée et critique. Les cent cinquante ouvrages ainsi analysés sous treize rubriques constituent une histoire par la bibliographie. Quatre-vingts autres titres, de toutes disciplines mais de représentativité moins marquante, sont signalés avec leurs références dans la section « bibliographie signalétique ». La rubrique consacrée aux publications bibliographiques sur l'Indochine française, parues depuis le siècle dernier, permet de consulter une nomenclature complète sur le sujet. Un index et une table, en fin de volume, complètent de façon utile cet ouvrage et faciliteront considérablement les recherches." (P. Huard, Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient, 1967) — "Cette bibliographie rassemble 150 titres d'ouvrages et articles consacrés à l'Indochine française et parus entre 1867 et 1962. Un livre utile." (Revue française de science politique, 1966)

545.          BENOIST-MÉCHIN (Jacques). Histoire des Alaouites (1268-1971). Perrin, 1994, in-8°, 284 pp, 16 pl. de gravures et photos hors texte, notes, broché, couv. illustrée, bon état

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On sait l'intérêt que Jacques Benoist-Méchin portait à l'Islam et au monde arabe. Parmi les textes inédits qu'il a laissés figurait cette histoire vivante de la dynastie des Alaouites qui règne au Maroc depuis plus de trois siècles et dont l'origine se confond avec celle de l'Islam. Elle commence au VIIe siècle avec le fondateur légendaire de la dynastie : un petit-fils du prophète Mahomet que celui-ci avait envoyé conquérir le Tafilalet. Mais l'essentiel du livre de Benoist-Méchin porte naturellement sur la période qui commence en 1660. Cette année-là Moulay Rachid, chérif alaouite du Tafilalet, s'empare de Fès. Bientôt, il régnera sur la totalité du Maroc. On appellera le grand sultan le "Louis XIV du Maghreb". Avec le sens du récit et la finesse qu'on lui connaît, Benoist-Méchin nous conduit jusqu'en 1971, dixième année de règne de Hassan II. Celui-ci avait succédé en 1961 à son père, le sultan Mohammed V Ben Youssef, dont les trente-trois ans de règne (1927-1961) et les rapports avec la France occupent une part prépondérante dans le livre de Benoist-Méchin. Il était logique que l'auteur de Lyautey l'Africain, d'Ibn Séoud, de Fayçal, roi d'Arabie, ait voulu raconter l'histoire de cette ancienne et prestigieuse dynastie.

546.          BERSTEIN (Serge) et Pierre MILZA. L'Italie contemporaine. Des Nationalistes aux Européens. Armand Colin, 1973, gr. in-8°, 422 pp, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. U)

            25

A l'aube du 20 septembre 1870, les troupes du général Cadorna entrent dans Rome par la brèche que viennent d'ouvrir leurs canons dans la Porta Pia. Le dernier acte de l'unité italienne s'achève, un peu plus d'un demi-siècle après que le congrès de Vienne eut mis en place un ordre international destiné à contenir la poussée des nationalités. "L'Italie est faite, dira Massimo d'Azeglio, maintenant il reste à faire les Italiens", autrement dit à surmonter les obstacles que représentent l'hétérogénéité des régions, la diversité des mœurs et des dialectes, l'absence de base économique solide, une société archaïque et le jeu international des grandes puissances, pour faire de "l'expression géographique" raillée par Metternich un Etat-nation figurant parmi les principaux acteurs du jeu européen. Des solutions seront trouvées qui vont du libéralisme au fascisme, puis à la démocratie politique forgée dans la lutte contre la dictacture totalitaire. En 1945, au moment où s'effondre l'éphémère "République sociale" de Mussolini, l'Italie touche au fond de l'abîme. Et pourtant, écrasée, humiliée, vaincue, c'est bien la nation italienne surgie de la Résistance qui va, en peu d'années, poser les bases d'un renouveau qui fait aujourd'hui de la péninsule une grande puissance économique.

547.          BETTELHEIM (Charles). L'Inde indépendante. Armand Colin, 1962, in-8°, 524 pp, tableaux, notes biographiques, biblio, index, broché, jaquette, bon état

            20

"Ch. Bettelheim a surtout voulu dresser un bilan de l'évolution de l'économie de l'Inde entre l'indépendance et 1963 et il s'est par suite essentiellement préoccupé de la société indienne, de ses institutions et de ses particularités par rapport aux problèmes du développement. Son livre concerne moins l'Inde indépendante que l'économie de l'Inde indépendante, mais comme tel il apporte une ample documentation et surtout, dépassant la simple description, il cherche à saisir les faits dans leur dynamique et à dégager des explications." (P. Souryi, Annales ESC) — "Cet important ouvrage mérite d'être accueilli avec beaucoup d'intérêt. D'abord en raison de la personnalité de son auteur, dont les travaux sur la planification font autorité et qui eu la possibilité, fort enviable, d'effectuer plusieurs séjours prolongés en Inde et d'y suivre de près les travaux de préparation des plans de développement. D'autre part, du fait qu'il s'agit là de la première étude d'envergure en langue française consacrée aux problèmes économiques et sociaux de cet immense pays qui, bien que juridiquement souverain depuis le 15 août 1947, demeure encore bien mal connu de l'opinion française. En outre notre collègue s'est employé à asseoir son bilan sur des données chiffrées qu'il était mieux à même que quiconque d'assembler et d'analyser..." (Gaston Leduc, Revue économique, 1965)

548.          BLAVATSKY (H. P.). Dans les cavernes et jungles de l'Hindoustan. P., Editions Adyar, 1975, gr. in-8°, viii-272 pp, traduit de l'anglais sur la réimpression de 1908, broché, bon état

            25

Lors d’un voyage prolongé « dans les Indes » de l’époque, Mme H. P. Blavatsky a adressé à un journal russe un compte-rendu sous forme d'articles du voyage de leur petit groupe composé d’une poignée d’Occidentaux et de quelques Indiens d’origines diverses mais ouverts et progressistes. Ces lettres furent écrites entre 1879 et 1880 et reprises plus tard dans ce livre: « Dans les cavernes et jungles de l’Hindoustan ». — "La relation de Blavatsky à l'Inde s'exprime aussi à travers les jugements qu'elle émet sur l'Inde contemporaine dans les textes à caractère autobiographique et récits de choses vues pendant ses voyages. Le recueil “Dans les cavernes et jungles de l'Hindoustan” (“Caves and Jungles of Hindostan”) réunit une série d'articles qu'elle écrivit entre 1878 et 1886, fondés sur son second voyage en Inde. Elle y prend position, à sa façon, contre l'impérialisme britannique, critiquant sévèrement l'exploitation du « joyau de la Couronne » par les conquérants, et l'éducation britannique que ceux-ci cherchaient à imposer aux élites indiennes, mais aussi leur politique opportuniste en matière religieuse." (Christine Maillard, L'Inde vue d'Europe : Histoire d'une rencontre, 1750-1950) — Par Helena Petrovna von Hahn, plus connue sous le nom d'Helena Blavatsky ou Madame Blavatsky, née le 30 juillet 1831 en Russie, morte le 8 mai 1891 à Londres, fondatrice de la Société théosophique et du courant ésotérique auquel elle donna le nom générique de Théosophie.

549.          BROSSELARD (Henri). Les Deux Missions Flatters au pays des Touareg Azdjer et Hoggar. Ouvrage illustré de 50 gravures et accompagné d'un itinéraire des deux Missions, tiré en lithographie. P., Jouvet et Cie, 1889, in-12, (6)-304 pp, 2e édition, un portrait gravé du lieutenant-colonel Flatters en frontispice, 50 gravures, une grande carte dépliante hors texte, vocabulaire des mots arabes et berbères in fine, reliure demi-basane aubergine, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres et fleurons dorés (rel. de l'époque), bon état

            80

La traversée des montagnes et des déserts algériens et tunisiens, jusqu'au Sénégal, en passant par Tombouctou, pour tenter de dresser l'itinéraire du chemin de fer trans-saharien. — Par Henri-François Brosselard-Faidherbe, officier français, né à Paris le 3 juin 1855, mort à Coutances le 19 août 1893. Élève de l'École de Saint-Cyr, il en sortit sous-lieutenant dans l'infanterie, servit en Algérie et se distingua dans la première expédition dirigée par le colonel Flatters dans le Sud-Algérien et le pays des Touareg. Promu lieutenant, il fut envoyé dans le Haut-Fleuve, et présida la commission de délimitation de la Guyane portugaise. M. Brosselard devint ensuite capitaine, officier d'ordonnance du ministère de la Guerre et fut détaché en 1888 à l'état-major général du ministre de la Marine. Ayant épousé la fille du général Faidherbe, il obtint, en 1889, d'ajouter à son nom celui de son beau-père et s'appela à partir de ce moment Brosselard-Faidherbe. En 1890, chargé d'une nouvelle mission dans le Haut-Fleuve, il visita la Mellacorée jusqu'aux sources du Niger et étudia un projet de chemin de fer reliant nos postes du Haut-Niger à la côte. Forcé de s'arrêter à Simanguerca par les Sofas de Samory, il revint en France en mai 1891. On lui doit les ouvrages suivants : Voyage de la mission Flatters au pays des Touareg Azdjer (1882) ; Le Soudan français. Pénétration au Niger (1887) ; Rapport sur la situation dans la vallée du Sénégal en 1886 (1888) ; La Guinée portugaise et les possessions françaises voisines (1889) ; Les Deux missions Flatters au pays des Touareg (1889) ; Biographie du général Faidherbe (1890) ; Casamance et Mellacorée. Pénétration au Soudan (1892) ; etc. (Revue encyclopédique, 1893)

550.          CHASLES (Philarète). Scènes des camps et des bivouacs hongrois pendant la campagne de 1848-1849. Extraits des mémoires d'un officier autrichien... P., Eugène Didier, 1855, in-12, xxiv-327 pp, reliure demi-basane bleu-nuit, dos lisse, titres et triples filets dorés (rel. de l'époque), bon état. Edition originale, envoi a.s.

            60

551.          Collectif. Voyage aux îles d'Amérique. Exposition organisée par la Direction des Archives de France. P., Archives nationales, 1992, pt in-4° carré, 368 pp, nombreuses illustrations en noir et en couleurs (documents, cartes, tableaux, dessins, meubles, coquillages et animaux en provenance de différentes archives et collections particulières), soit 368 numéros décrits avec notices érudites, broché, couv. illustrée, bon état

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Catalogue de l'exposition organisée par la Direction des Archives de France et présentée à l'Hôtel de Rohan d'avril à juillet 1992. A la fois livre d'histoire et catalogue d'exposition, cet ouvrage retrace les différentes étapes de la présence française dans les îles d'Amérique. Ce catalogue donne à voir les îles françaises d'Amérique, leur histoire, leur développement. Le rappel d'une civilisation qui vit l'abolition de l'esclavage, à travers tableaux, objets, cartes et plans présentés pour la première fois. Notices et textes introductifs rédigés par des historiens émérites (Frédéric Mauro, Jean Tarrade, Jean-Pierre Poussou, Serge Daget, Jean-Pierre Moreau, Michel Vergé-Franceschi, Liliane Chauleau, Jacques de Cauna, Pierre Pluchon, etc.). Table : I. Le départ. II. Les îles. III. La civilisation créole

552.          COOK (James). Troisième voyage de Cook, ou voyage à l'Océan Pacifique, ordonné par le roi d'Angleterre, pour faire des découvertes dans l'hémisphère Nord, pour déterminer la position & l'étendue de la côte ouest de l´Amérique septentrionale, sa distance de l'Asie, & résoudre la question du passage au Nord. Exécuté sous la direction des Capitaines Cook, Clerke & Gore, sur les vaisseaux la Résolution & la Découverte, en 1776, 1777, 1778, 1779 & 1780. Traduit de l´anglois, par M. D. (Jean Nicolas Démeunier). P., Hôtel de Thou, 1785, 8 vol. in-8°, (4)-cxcvi-376-(6), (4)-344, (4)-350, (4)-340, (4)-371, (4)-439, (4)-468 et (4)-304-108 pp, contient un lexique élaboré du français vers les langues indigènes et un tableau dépliant de vocabulaire au tome 8, reliures plein veau moucheté de l'époque, dos à 5 nerfs, pièces de titre et de tomaisons chagrin vert et acajou, légères taches, quelques rousseurs occasionnelles, bon état

            1500

Première édition française au format in-8°.

Récit du troisième et dernier voyage d'exploration de James Cook, au cours duquel le navigateur a visité la Nouvelle-Zélande, la Polynésie (Tonga et Tahiti), a découvert les îles Hawaï et les îles de l'archipel. Le 9 février 1776, l’Amirauté britannique chargea le lieutenant James Cook de faire un voyage d’exploration afin de découvrir un passage Nord-Ouest entre le Pacifique et l’Atlantique. De nombreuses îles furent visitées et une île australe fut découverte (Tubuai). Cette relation du troisième et dernier voyage du capitaine Cook – qui décèdera à Hawaï – apporta de nombreuses observations nouvelles sur les moeurs et coutumes insulaires et une description plus précise des îles visitées. La fin du voyage a été écrite par le capitaine James King.

Cette édition française en huit volumes in-octavo du troisième et dernier voyage de Cook est extrêmement rare. Cette édition, qui ne figure dans aucune des bibliographies standard, semble avoir été publiée par l'Hôtel de Thou en même temps que l'édition in-octavo en quatre volumes, beaucoup plus courante, elle-même publiée en même temps que l'édition in-quarto de la même année. Aucune des deux éditions in-octavo n'était accompagnée d'un atlas. Aucune édition en huit volumes du troisième voyage de Cook n'est mentionnée par les bibliographies de Forbes (Hawaiian National Bibliography), Beddie (Bibliography of Captain James Cook) ou Sabin (Dictionary of Books relating to America). OCLC (la coopérative mondiale de bibliothèques) ne recense qu'une seule série complète dans l'hémisphère nord (à la St. Louis Mercantile Library), trois autres en Australie et une en Nouvelle-Zélande.

Un très bel ensemble de l'une des éditions les plus rares de Cook.

553.          CORM (Georges). Géopolitique du conflit libanais. Etude historique et sociologique. La Découverte, 1986, in-8°, 260 pp, 2 cartes, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Cahiers libres)

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Economiste et sociologue libanais, l'auteur propose une analyse globale de la guerre du Liban, tenant compte la fois de facteurs locaux, régionaux et internationaux. Il la situe dans le prolongement de la question d'Orient du XIXe siècle, générée par la décadence de Empire Ottoman et les problèmes de partage de ses territoires occupés depuis plusieurs siècles par des populations d'une grande diversité ethnique et religieuse. "Depuis 1975, la mort et le déracinement ne cessent de frapper les Libanais de toutes les communautés. Voitures piégées, enlèvements, disparitions, bombardements aveugles de quartier, déplacements forcés de population : face à ces crimes contre l'humanité, nombre de médias et hommes politiques des démocraties libérales semblent depuis longtemps avoir démissionné. Comme si la violence libanaise était le produit mystérieux d'une barbarie dont nul n'est responsable, ni les grandes puissances, ni Israël et les pays arabes, ni les chefs de guerre libanais, à moins qu'on ne l'explique par la dichotomie simpliste qui opposerait "chrétiens" et "musulmans". Prenant clairement le contre-pied de ces approches unilatérales et partisanes, Georges Corm s'est attaqué de front dans ce livre à la causalité complexe du conflit : Géopolitique du conflit libanais est le premier ouvrage offrant une information complète sur les données historiques et sociologiques de la question libanaise, dans leurs aspects locaux, régionaux et internationaux. L'auteur brosse ainsi le tableau des problèmes complexes posés par la fin de l'Empire ottoman et la lutte qui s'ensuivit pour le contrôle de cette région stratégique. Il met à jour les ressorts du jeu subtil mené aujourd'hui par les grandes puissances et les différentes forces régionales, en particulier celles de l'exclusivisme et du fondamentalisme religieux, d'Israël à la monarchie séoudienne et à la révolution iranienne. Georges Corm se livre également à une analyse très fine du comportement des communautés, des conflits qui les traversent et les opposent, dans ce qu'il appelle la "culture de la discorde". L'ouvrage compte bien d'autres clés d'analyse qui font tomber l'un après l'autre les clichés monotones que l'on entend sur le Liban. Un travail serein et salutaire pour les journalistes, diplomates, responsables politiques et tout homme de bonne volonté qui voudrait comprendre e ne plus se taire sur les crimes odieux commis au Liban au nom de la justice laïque et des morales dites religieuses."

554.          CORM (Georges). L'Europe et l'Orient. De la balkanisation à la libanisation : histoire d'une modernité inaccomplie. La Découverte, 1991, in-8°, 385 pp, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Textes à l'appui)

            20

Ce livre propose une enquête historique en profondeur sur les causes des conflits qui déchirent le Proche-Orient depuis plusieurs décennies. Au départ de cette enquête, un constat : l'étonnant parallélisme entre le processus de violence né en Europe centrale avec la "balkanisation" de la fin du XIXe siècle et celui qui caractérise aujourd'hui la "libanisation" du Machrek. En mobilisant une documentation historique considérable, trop souvent oubliée, Georges Corm montre que ces deux processus ont une origine commune : le déclin puis l'effondrement des empires multiethniques – l'Empire austro-hongrois, l'Empire ottoman et celui des tsars –, sous l'effet de la montée en puissance des Etats-nations modernes. Cette analyse, nourrie notamment des travaux de Hannah Arendt, permet à l'auteur de porter un regard neuf sur les bouleversements nés du choc de la modernité européenne dans l'Orient contemporain : intrusion du wahabisme et du sionisme qui conduit à la création de l'Arabie saoudite et de l'État d'Israël, mutations sociales qui traversent les élites dirigeantes du Machrek, révolution palestinienne et éclatement du Liban pluraliste... Elle lui permet aussi de faire une critique radicale de la nouvelle école française d'orientalisme, pour laquelle l'islamisme constitue trop souvent la clé d'explication unique des événements du Proche-Orient.

555.          DAVEZIES (Robert). Les Angolais. Editions de Minuit, 1965, in-8°, 259 pp, 2 cartes, broché, bon état (Coll. Grands documents)

            30

Plaidoyer en faveur de l'indépendance de l'Angola. (Vignes, 474) — "En été 1964, l’abbé Davezies a pénétré clandestinement en Angola où il a vécu la lutte menée par les maquisards du Mouvement populaire de libération de l’Angola (M.P.L.A.). Les résultats de son enquête, l’auteur nous les livre à l’état brut, faisant alterner les textes à peine remaniés des témoignages recueillis auprès des maquisards et de leurs dirigeants avec de brèves notes documentaires sur le Portugal et l’Angola. Il parvient ainsi à donner un tableau saisissant de la situation qui règne dans cette région nord du pays, proche des frontières congolaises..." (Le Monde diplomatique, 1965) — "Recueil de récits de partisans nationalistes angolais, assorti de quelques statistiques sans commentaires sur le Portugal et l'Angola. Image passionnante et passionnée, de paysans s'armant de bâtons pour lutter contre l'oppression et le sous-développement." (Population, 1966)

556.          DELACOUR (Adolphe). Le Rio de La Plata, Buenos-Ayres, Montevideo. P., Heois, 1845, in-12, 144 pp, un portrait gravé sur bois du colonel Thébaut, de la Légion française, en frontispice, documents in fine, broché, dos recollé, qqs pages salies, bon état, envoi a.s. au 1er plat

            30

En juillet-août 1845, Adolphe Delacour, ancien rédacteur du “Patriote Français” de Montevideo publie à Paris un livre sur « Le Rίo de la Plata. Buenos Aires et Montevideo », « avec un portrait du colonel Thiébaut de la Légion Française ». L'ouvrage avait préalablement été publié dans la Revue Indépendante, publication fondée en 1841 par George Sand et Pierre Leroux dans la même année 1845. La parution du “Patriote Français” montevidéén est étroitement liée à une situation géopolitique très précise, à savoir une guerre dans laquelle une partie de la population de l’Uruguay était alliée à une partie de la population de l’Argentine et en guerre contre une autre alliance argentino-uruguayenne. Ce conflit régional était suivi de très près par le gouvernement de Rio de Janeiro alors que la diplomatie et l’armée françaises, tout comme les anglaises, participaient très activement dans cette guerre où il était surtout question de la « liberté de commerce », c’est-à-dire de la liberté pour les bateaux européens de circuler sans entraves tout au long et à travers du bassin du Rio de la Plata. Le port de Montevideo, assiégé huit ans durant par une armée uruguayenne et argentine, aura le soutien, pour sa défense, d’une légion de volontaires italiens commandée par Giuseppe Garibaldi, d’une légion de volontaires basques et d’une légion de volontaires français. “Le Patriote Français” sera l’organe de liaison de cette légion, aux prises avec les agents diplomatiques français qui voudraient surtout empêcher leurs concitoyens de se mêler à cette guerre, et qu’ils appellent donc à une sorte de neutralité que la légion de volontaires refuse sans hésiter. Également, la légion de volontaires français se querellait souvent avec son allié, le gouvernement de la Défense de Montevideo, à cause de la situation matérielle de ces soldats improvisés, de ces volontaires pieds-nus, affamés, etc. Le lien avec le passé napoléonien de cette légion est visible chez plusieurs de ses protagonistes. Ainsi par exemple, Jean-Chrysostome Thiébaut (1790- Montevideo 1851) ; le colonel Thiébaut, chef des volontaires français, est un vieux de la vieille, c’est-à-dire un ancien de la Grande armée, qui avait participé à Waterloo, avait été condamné à mort, s’était exilé à Londres, n'avait pas été gracié par Charles X, et à nouveau s’était exilé à Rio et finalement à Montevideo... (Alma Bolón, 2019)

557.          DELORIA (Vine Jr.). Peau-Rouge. Edition spéciale, 1972, in-8°, 279 pp, préface de Yves Berger, traduit de l'américain (Custer died for your sins, 1969), une carte, broché, couv. illustrée, bon état

            25

'Peau-Rouge' est le premier livre publié en France sur les indiens qui ait été écrit par un indien, un sioux : Vine Deloria. 'Peau-Rouge' c'est tout à la fois l'histoire, le manifeste, le testament de la nation indienne. Ce livre raconte la conquête de l'Ouest, les westerns mais vus de l'autre côté, par ceux qui ont subi l'expansion : la conquête de l'Ouest n'est plus une épopée mais une défaite, le récit d'un génocide. Avec un humour étonnant, Vine Deloria épingle les missionnaires, le gouvernement américain et même les ethnologues. Les indiens sont différents des blancs et tiennent à cette différence, à rester des peaux-rouges. Yves Berger, dans la préface de ce livre magnifique, vendu à des millions d'exemplaires aux États-Unis écrit : "Oui les indiens parlent, peut-être en effet, refont-ils le monde et là, dans ces pages où les tribus et les nations se sont données rendez-vous, où elles chantent, où elles pleurent, où elles accusent, où elles se rappellent, où elles espèrent, comment ne pas lire, comment ne pas entendre leurs mille voix fondues en une seule et qui dit : Homme blanc, écoute..." — "Ce livre n'a pas pour but d'être un livre de science mais il concerne les gens de science. Ce n'est pas un livre d'anthropologie mais il concerne, singulièrement, les anthropologues. C'est un constat de la situation des tribus indiennes aux États-Unis et de leurs aspirations incessamment et tour à tour au long des siècles négligées, trompées, combattues, et aussi une tentative pour envisager l'avenir de ces tribus. Quelle que soit l'opinion que chacun finalement doive se former, ce livre mérite attention et réflexion. C'est un livre de tristesse et d'espoir. L'auteur, Vine Deloria est un Sioux, fils et petit-fils de missionnaire, arrière-petit-fils de shaman. Il a fait des études de théologie. En 1964, il est élu président du N.C.A.I. : le National Congress of American Indians..." (Arlette Frigout, Journal de la société des américanistes, 1971) — "Toute une génération d'auteurs s'est révélée dans le sillage de Deloria dont l'œuvre brillante et caustique séduit même ceux que la cause indienne laisse indifférents." (Joëlle Rostkowski, Revue Française d'Études américaines, 1988)

558.          FAUGIER (Stéphane). Sur la piste de l'or. Reportage. Alexis Rédier, 1931, in-12, 253 pp, reliure demi-toile rouge à coins, pièce de titre toile rouge, tranche mouchetée, bon état

            25

Par Stéphane Faugier (1901-1960), écrivain, journaliste, lauréat du prix Albert-Londres 1934 pour ce reportage en Guyane.

559.          FRANCHINI (Philippe). Le Sacrifice et l'espoir. Cambodge, Laos, Viêt Nam. 2. L'Espoir des peuples 1983-1995. Fayard, 1997, gr. in-8°, 574 pp, 5 cartes, repères chronologiques, biblio, broché, bon état

            25

1975. Trente ans de guerres s'achèvent au Cambodge, au Viêt Nam et au Laos par la victoire des forces révolutionnaires. Mais la paix, accueillie avec soulagement par des peuples exsangues, va se muer en une suite d'amères désillusions. La difficile reconstruction de pays ravagés, une répression purificatrice, un Sud Viêt Nam soumis plutôt que réconcilié, le génocide des Khmers rouges, l'échec économique, d'autres affrontements guerriers renouvellent la tragédie. Laotiens, Cambodgiens et Vietnamiens doivent lutter pour leur survie ou choisir le déchirement de l'exil. Il faudra un isolement catastrophique et une modification fondamentale des données internationales pour imposer enfin une ouverture pleine d'espoirs, mais aussi de défis. Pour la première fois, une histoire globale de ces deux décennies permet d'en suivre le déroulement dans le contexte de l'évolution du monde et d'ouvrir des voies à une nécessaire réflexion. Les conflits indochinois ont en effet joué à nouveau un rôle de révélateur, mettant à nu les mythes, les illusions, et les multiples contradictions, notamment entre les antagonismes ethniques ou historiques et les options politiques, entre les dogmes idéologiques et les réalités économiques, entre le devoir humanitaire et les contingences nationales. Cette histoire de trois peuples différents, unis ou désunis par le jeu de la géopolitique et des rapports de force, est surtout celle des hommes, des femmes, des enfants, victimes des luttes de pouvoir, et d'une diaspora bloquée dans des camps de boue, disséminée aux quatre coins du monde. Elle suscite des questions fondamentales de notre temps sur le sens de la liberté, les droits de l'homme, les effets des migrations, l'identité culturelle, le métissage.

560.          FRANÇOIS (Auguste). Le Mandarin blanc. Souvenirs d'un consul en Extrême-Orient, 1886-1904. Calmann-Lévy, 1990, in-8°, 379 pp, 8 pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée, bon état

            30

« L'Indochine ! Ce nom m'évoquait une gravure qui m'avait laissé une forte impression : Dumont d'Urville en réception chez les mandarins de Cochinchine, avec la description d'un menu, où il y avait de l'éléphant... J'en ai mangé depuis de l'éléphant et du chien et du singe et du crocodile et du requin...», écrit Auguste François dans une lettre autobiographique, rédigée à son retour en France. Le temps a passé - dix-huit ans exactement - depuis que ce Lorrain d'origine a choisi une carrière diplomatique en Extrême-Orient pour s'éloigner de la « sale cuisine politique » et satisfaire son besoin d'action. Il a été comblé. En 1886, au Tonkin, il combat les derniers Pavillons Noirs. En 1900, consul en poste à Yun-nan fou, il repousse l'assaut des Boxers. Il devient héros national, faisant la « une » de l'Illustration. Des compatriotes jaloux le traitent de matamore. Les Chinois l'appellent avec un respect mêlé de crainte « le mandarin blanc ». Mais ce qui dévore ce Français d'Asie n'est pas tant l'exercice du pouvoir que son insatiable goût de l'ailleurs. A pied, à cheval, en jonque, en chaise à porteurs, il arpente les espaces immenses du Sud-Est asiatique. Fasciné par le gigantesque spectacle qui s'offre à lui, il prend des photos, tourne des films et rédige notes et correspondances, laissant un reportage en direct sur la vie quotidienne en Chine et en Indochine au début du siècle, où s'exprime une analyse lucide des visées colonialistes de la France. Cette fabuleuse mémoire sombra dans l'oubli. Plus de cinquante ans après sa mort, on vient de découvrir ses textes, conservés et rassemblés par son petit-neveu. La vie du consul de Yun-nan fou fut un véritable roman. Auguste François était un phénomène, un type époustouflant, qui avait du panache et du style. Ses écrits sont à sa mesure.

561.          GANDON (F. Antoine). Récits du brigadier Flageolet. Souvenirs intimes d'un vieux chasseur d'Afrique recueillis par Antoine Gandon. P., Dentu, 1861, in-12, x-279 pp, 4e édition, préface de Paul d'Ivoi, 9 illustrations de Worms gravées par Polac, reliure demi-chagrin carmin, dos à 4 nerfs pointillés, titres et fleurons dorés (rel. de l'époque), rousseurs, bon état (Vicaire, III, 867)

            50

"Ce sont des récits pleins d'intérêt et d'amusement, qui révèlent, dans une forme familière et d'un charmant entrain, les vicissitudes de la vie militaire en Afrique. L'auteur a été lui-même acteur dans les épisodes, les aventures, les drames qu'il raconte, et cette présence qu'on sent à chaque ligne, ajoute infiniment d'attrait et d'émotions aux récits. Car vous serez ému souvent, après avoir ri ; tel est le charme. Lisez donc ce livre d'un soldat qui a des qualités d'écrivain que bien des écrivains lui envieront ; la franchise, une certaine bonne grâce naïve, une précieuse sincérité d'expression, de l'esprit sans apprêt. Donnez ces qualités pour forme à des récits nouveaux, pleins d'imprévu, et vous comprendrez que nous ne soyons ni des premiers ni des derniers à vous recommander les “Souvenirs intimes d'un vieux chasseur d'Afrique” par Antoine Gandon, volume que l'auteur avait fait amusant et que l'éditeur a rendu charmant par une jolie série de vignettes dessinées comme le livre est écrit." (Jules Lecomte, la Chronique Parisienne, 19 décembre 1858)

562.          GOBINEAU (Joseph-Arthur de). Les Perses. Genève, Minerva, 1971, gr. in-8° carré, 159 pp, adaptation de Didier Dennis, 136 photos et gravures en noir dans le texte et à pleine page, 16 pl. hors texte (8 en noir, 8 en couleurs), index, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

            20

Nommé premier secrétaire de la légation française en Perse en décembre 1854, Gobineau voyage par mer de Marseille à Busheyr, puis en caravane jusqu'à Téhéran (il en fait un récit superbe dans Trois Ans en Asie). Puis, resté seul en charge de la légation, il se fait « plus Persan que les Persans ». Sa maîtrise de la langue, sa remarquable adaptation à des conditions de vie très exotiques lui apportent l'estime de la population et des notabilités locales. Entouré de savants, il entame l'étude de l'histoire perse et tente le déchiffrement des écritures cunéiformes, sur lesquels il fournit une théorie qui fit (et fait encore) l'hilarité des connaisseurs. C'est néanmoins sans regrets que, rappelé, il quitte la cour de Perse en 1858. En 1861, il est renvoyé en Perse, cette fois comme ministre de France de plein droit. Ce second séjour, effectué seul et abrégé au possible, voit cependant un développement très fécond des travaux esquissés jusqu'alors : non seulement, en vain, sur les cunéiformes, mais aussi sur les doctrines persanes. Son essai sur "Les Religions et les philosophies dans l'Asie centrale", paru en 1865, demeure une source fondamentale sur les origines du Bahaïsme, dont il connut de très près les premières manifestations, et avec lequel il sympathisa activement.

563.          GRÈS (Yvonne). La Belle Brelandière, ambassadeur en Perse. P., Société continentale d'éditions modernes illustrées, 1973, gr. in-8°, 354 pp, 103 gravures et photos et 8 pl. en couleurs hors texte, 22 cartes et croquis, reliure toile crème de l'éditeur, jaquette illustrée (lég. défraîchie), bon état (Coll. Connaissance du passé)

            25

Marie Petit, dite la Brelandière, « ambassadrice du Roi-Soleil », termina en Orient, notamment en Perse, l'œuvre de Fabre, marseillais et agent secret de la diplomatie française. — Née à Moulins vers 1675, Marie Petit, dite « La Brelandière », tenait un tripot à Paris, fréquenté par des gens très bien, notamment le financier Fabre, son amant, qui obtint de Louis XIV une mission auprès du Shah de Perse : nouer une alliance commerciale. L’expédition prit la route avec le secrétaire de Fabre... qui n’était personne d’autre que Marie, déguisée. Parvenir jusqu’à Ispahan n’était pas une mince affaire et le voyage dura trois mois. Fabre, exténué, mourut le 15 août 1706, à la frontière de la Perse, non sans avoir confié à Marie ses lettres d’accréditation, lui faisant promettre de mener à bien leur mission. La jeune femme, formée à la rude école des tripots parisiens, prit la tête de la caravane en direction de Trébizonde, où devait débarquer Arnaud, le fils de Fabre, envoyé par mer avec une cargaison précieuse de cadeaux pour le shah. Mais on apprit la mort de Fabre. Un certain Michel, conseiller à l’ambassade de Constantinople, se fit nommer chef de mission à la place de Fabre et, sans attendre les lettres de créance de Louis XIV (il aurait fallu attendre quatre mois au moins), rejoignit la mission... et se heurta à Marie. Elle n’avait nullement l’intention de se dessaisir des lettres-patentes ni de se démettre de sa fonction d’ambassadrice, tint tête au conseiller et à son renfort de jésuites scandalisés par cette femme de mauvaise vie qui, travestie en homme, prétendait accomplit une mission au nom de Louis XIV, ce Roi-Très-Chrétien...

564.          GUILLEMET (Paul). Sur la route de Ti n' Mel. Casablanca, Les Editions du Moghreb, 1937, in-12, 264 pp, préface de Etienne Fournol, broché, bon état

            25

"... Le seul voyage que la totalité presque des citadins, à Rabat et Casa, ne feront jamais, est celui du bled... Guillemet, cet homme d'action, parle de ce qu'il connaît. Colon agricole, très familier, avant de venir au Maroc, avec les besoins, les pensées, « les travaux et les peines » des paysans de chez lui, du Haut-Languedoc, il peint les petites gens de la campagne. Pour nous les faire aimer, Guillemet ne les enjolive pas : ils sont durs, ils sont âpres et habitués au mensonge qui est leur seule forteresse et l'unique refuge de leurs pudeurs. Le plus grand plaisir que semble prendre M. Guillemet, est l'émotion du contact direct avec la terre nue, la nature odorante et non asservie. Des pages de son livre monte une odeur de bled. Pourtant l'homme a une tâche au Maroc. Il est venu pour mettre ce pays en valeur, le travailler et le faire fructifier... “Sur la route de Ti n'mel” et les contes qui suivent, illustrant chacun brièvement d'un fait précis, d'une anecdote, le plaisir, la dureté, la candeur, et la peine de pauvres gens qui gagnent le ciel, forment un livre humain..." (Emile A. Boubeker, Aguedal, août 1937)

565.          [Guinée] – Collectif. L’Impérialisme et sa 5ème colonne en République de Guinée (Agression du 22 novembre 1970). Livre Blanc. [Conakry], Imprimerie Nationale "Patrice Lumumba", 1971, gr. in-8°, 701 pp, préface d'Ahmed Sékou Touré, qqs portraits photo dans le texte, broché, 2e plat de couv. sali, état correct

            40

Procès politiques à la suite de l'agression portugaise du 22 novembre 1970 et de la tentative de coup d’État contre le régime de Sékou Touré.

566.          HACHEM (Victor). Antoura, de 1657 à nos jours : une histoire du Liban. Antoura, Chez l'Auteur, Impr. Presses de Chemaly, 2003, in-4°, 332 pp, 71 photos et fac-similés, notes, biblio, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

            35

Le collège Saint-Joseph de Antoura, situé à 20 km au nord de Beyrouth. Les Jésuites à Antoura, 1657-1773. Les Lazaristes à Antoura, 1783. Le Collège d'Antoura, 1834... — "Couvent, ce fut un lieu de rencontre pour tous ceux qui s'étaient forgé un nom sous le soleil. L'on vit les diplomates, les généraux, les princes, les gouverneurs, les hommes de lettres, les artistes, les dignitaires religieux de l'Empire Ottoman et même de l'Europe, y venir et avoir avec la Maison des rapports plus ou moins importants. Collège à partir de 1834, il fut le premier et l'unique durant plusieurs décennies à prodiguer un enseignement moderne et de qualité, à des myriades de jeunes libanais, arabes et même européens et africains. Les premiers grands cadres de l'État, les premiers écrivains libanais francophones y firent leurs études à tel point qu'Antoura devint un Nom dont le rayonnement dépassa les frontières de notre petit pays. Les visiteurs, émerveillés, continuaient de plus belle à venir temoigner de sa réussite. Comment, dans ces conditions, n'être pas tenté d'en écrire le fabuleux itinéraire ? C'est donc cette épopée qui a commencé en 1657 et qui dure toujours, que le livre s'efforce de reconstituer"

567.          HANSEN (Thorkild). La mort en Arabie. Une expédition danoise, 1761-1767. Arles, Actes Sud ; Lausanne, Editions de l'Aire, 1988, in-8°, 428 pp, traduit du danois, 3 cartes et 7 gravures, broché, couv. illustrée, tranche un peu salie, sinon bon état (Coll. Terres d'aventure)

            25

L'expédition de Carsten Niebuhr (1733-1815), suivie avec passion par toute l'Europe savante. — Janvier 1761 : cinq Européens s'embarquent de Copenhague pour Constantinople. De là, ils gagnent Alexandrie et Suez, puis traversent la mer Rouge. Leur but ultime : un pays inviolé – le Yémen, qu'à l'époque on appelle encore l'Arabie Heureuse. Tel est le point de départ d'une aventure aux multiples péripéties scientifiques et dramatiques. Deux siècles plus tard, se guidant sur les documents laissés par les membres de l'expédition, Thorkild Hansen suit leurs traces. Et il écrit un immense récit de quête, d'espérance et de mort, qui s'impose aussitôt, au Danemark, puis à travers l'Europe, comme un chef-d’œuvre.

568.          ISHIGAMI-IAGOLNITZER (Mitchiko). Ryôkan, moine zen. CNRS Editions, 2001, gr. in-8°, 294 pp, 40 pl. d'illustrations, photos et documents hors texte, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

            30

Ryôkan, 1758-1831, est un des moines zens les plus célèbres au Japon. Ses poèmes calligraphiés, véritables chef-d'œuvres qui nous communiquent ses messages, ne cessent de susciter l'admiration. Aimé et vénéré aujourd'hui par des millions d'hommes, il reste presque inconnu en France. Né dans une famille de notables au nord du Japon, il a vécu à la fin de l'époque Edo, alors que l'inflation, les impôts trop lourds et de nombreux fléaux appauvrissaient la population, provoquant maintes révoltes paysannes. Ayant pris une résolution ferme de sauver le peuple par la voie spirituelle, Ryôkan pratique le zen auprès d'un maître réputé et obtient une fonction importante au temple Entsû. Puis il l'abandonne et choisit la vie errante de moine mendiant. Pendant trente ans, il alla ainsi porter l'enseignement du Bouddha aux gens du peuple. On dit que l'énergie spirituelle qui émanait de lui comme des "étincelles" éveillait la "nature de buddha" au fond de chaque homme qu'il rencontrait. En vérité il fut un “bodhisattva”, c'est-à-dire un être destiné à l'éveil, déterminé à sauver autrui avant soi-même. La traduction des œuvres de Ryôkan autant que le récit de sa vie quotidienne donnent accès à l'esprit et à la pratique du Zen ; ils permettent aussi de mesurer son influence.

569.          JACQUET (Philippe), René NOËL et Guy PHILIPPART (dir.) Histoire de Namur. Nouveaux regards. Presses Universitaires de Namur, 2005, gr. in-8°, 356 pp, qqs illustrations, broché, couv. illustrée, bon état

            35

Dans ce volume, le lecteur trouvera treize articles qui éclairent le passé namurois d'un jour nouveau. Les uns traitent de sujets qui n'ont guère été évoqués jusqu'ici. Les autres renouvellent nos connaissances sur des questions déjà abordées par l'historiographie. Tous se focalisent sur un même espace dont l'évolution est retracée d'entrée de jeu : la ville de Namur. Selon ses centres d'intérêt, chacun y trouvera matière à découvertes, pour le Moyen-Age, les Temps modernes et la période contemporaine. L'éventail des domaines couverts est large : histoire religieuse, économie, structures sociales, gouvernement et institutions, vie intellectuelle et artistique...

570.          JULIEN (Charles-André). Histoire de l'Afrique du Nord des origines à 1830. Tunisie - Algérie - Maroc. Payot, 1978, 2 vol. in-8°, 333 et 367 pp, 42 croquis et cartes, biblio, index, brochés, bon état

            60

Deuxième édition revue et mise à jour par Christian Courtois (pour le tome 1) et Roger Le Tourneau (pour le tome 2) — Paru pour la première fois en 1931, une vingtaine d'années après l'implantation officielle de la tutelle française sur le Maroc et cent après la prise d'Alger, cet ouvrage se voulait à contre-courant du regard que les Européens portaient alors sur les "colonies" d'Afrique du Nord. Appuyé sur des recherches solides, l'historien cherchait à établir une continuité dans le passé maghrébin, depuis ses origines jusqu'à la colonisation, en étudiant de quelle manière Phéniciens, Vandales, Romains et Arabes se sont fondus dans la pérennité berbère. Dès lors, loin d'être le point de départ d'une nouvelle histoire comme elle se voulait, la colonisation n'apparaît plus que comme un simple épisode.

571.          LAMBERT de SAINTE-CROIX (Alexandre). Onze mois au Mexique et au Centre-Amérique. P., Plon, Nourrit et Cie, 1897, in-12, viii-292 pp, lettre-préface de Gustave Schlumberger, qqs illustrations photographiques et une carte dépliante hors texte, reliure demi-basane noire, dos lisse, titres et triples filets dorés (rel. de l'époque), bon état

            50

"Récit de voyage sans prétention scientifique. On y trouvera quelques détails intéressants sur l'Amérique centrale. A lire les pages sur l'état actuel des travaux du canal de Panama." (L. Gallois, Annales de géographie, 1898)

572.          LARSEN (May et Henry). La Cyprée d'or. Expédition Nouvelle-Calédonie. Nauchâtel, La Baconnière, 1960, in-8°, 216 pp, 55 photos reproduites en héliogravure hors texte,

            20

A la recherche d'un coquillage fabuleux, un couple de globe-trotters suisses se rend en Nouvelle-Calédonie. Négligeant le but initial de sa recherche, il va y rester pour étudier avec passion celle que l'on a baptisée "l'Ile de lumière".

573.          LE FÈVRE (Georges) et Edmond TRANIN. Cap sur l'Afrique. Hachette, 1947, gr. in-8°, 328 pp, illustrations d'Albert Brenet dans le texte et sur 8 pl. hors texte, une carte, broché, couv. illustrée par Albert Brenet, jaquette illustrée en couleurs par Albert Brenet (jaquette réparée avec du scotch), bon état

            20

"Deux auteurs ayant beaucoup voyagé, comme en témoigne l'importante liste de leurs publications séparées, ont uni leurs souvenirs et leurs expériences pour décrire une sorte de voyage romancé à travers l'Afrique. C'est un très bon livre pour les enfants ou les jeunes gens. L'intrigue est saine, vive, intéressante ; elle permet de suivre les enfants du professeur Ansselin de Dakar à Brazzaville et jusqu'à Madagascar. Cependant certains détails, habituellement ignorés par les Français, seront aussi utiles aux grands. Quelques illustrations artistiques fort suggestives." (Jacqueline Beaujeu-Garnier, L'Information Géographique, 1948) — "Tardif mais amusant voyage imaginaire à la mode de la fin du XIXe siècle destiné à faire visiter l'Afrique aux jeunes (et moins jeunes) Français trop sédentaires. Dakar, Bamako, la Guinée, le Cameroun, le Congo, le Tchad et Madagascar sont ainsi visités." (Soumbala)

574.          LUCAS (Raoul) et Mario SERVIABLE. Les gouverneurs de La Réunion, ancienne île Bourbon. Sainte-Clotilde (Ile de La Réunion), Editions du Centre de Recherche Indianocéanique (CRI), 1987, gr. in-8° carré (24 x 21), 187 pp, préface de Jean Anciaux, nombreuses illustrations (gravures, photos, dessins, cartes, fac-similés), liste des gouverneurs, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

            30

80 portraits d'hommes qui ont gouverné La Réunion (ancienne Ile Bourbon) depuis la découverte de l'Ile jusqu'à la départementalisation en 1946. Titulaires ou intérimaires, commandants ou gouverneurs, détenteurs d'un mandat du roi ou du hasard, ces hommes avaient en main l'administration de cette île-comptoir et ont pesé sur son destin.

575.          LUGAN (Bernard). Afrique, bilan de la décolonisation. Perrin, 1991, in-8°, 304 pp, 7 cartes, chronologie, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

            25

Longtemps, on a semblé croire que l'Afrique noire souffrait de l'héritage colonial et que ses maux disparaîtraient avec l'aide des anciennes puissances impérialistes, estime Bernard Lugan. Aujourd'hui, le constat de faillite est patent. Après trente ans d'indépendance, peut-on continuer à charger la colonisation de tous les maux ? Bien des Africains eux-mêmes ne le croient plus. En réalité, l'aide internationale a été déversée en pure perte, et les acquis de la période précédente ont été réduits à néant, sous l'effet de l'explosion démographique, de la corruption, et aussi d'idéologies dévastatrices. L'échec est évident dans les domaines agricole, écologique, sanitaire, urbain, politique. L'Afrique, endettée, est quasiment écartée du commerce mondial et ses matières premières agricoles sont concurrencées par les productions asiatiques. Les conflits ethniques ont presque partout pris le dessus, annihilant toute perspective de développement. L'Afrique, aujourd'hui, est un continent sinistré. Aux yeux de l'auteur, c'est en grande partie sa faute et celle d'une assistance dispensée sans discernement ni contrôle. En dépit d'un discours tiers-mondiste encore largement répandu, les faits sont là. Aussi est-ce d'abord en elle-même que l'Afrique doit chercher des remèdes et des motifs d'espérer.

576.          MAUROIS (André). Histoire du peuple américain (Etats-Unis). Tome 1. P., Editions Littéraires de France, 1955, in-4°, 276 pp, 410 gravures et cartes en noir dans le texte, 11 planches en couleurs hors texte, 4 tableaux, reliure éditeur bordeaux avec un aigle doré au 1er plat, jaquette illustrée, rhodoïd, bon état

            25

Tome 1 seul (sur 2) : des origines à 1830. Livre I : L'Europe découvre l'Amérique. Livre II : La Guerre d'indépendance (1766-1783). Livre III. La naissance d'une nation (1776-1830).

577.          MONFREID (Henry de). Le Feu de Saint-Elme. Ma vie d'aventures. Laffont, 1973, gr. in-8°, 403 pp, 24 pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée à rabats, dos lég. abîmé, bon état

            20

Mémoires d'Henry de Monfreid (1879-1974) : "Ce qu'on pourrait appeler mon oeuvre littéraire n'est autre que le récit de ma vie, écrit au jour le jour dans un présent absolu où les phases de mon existence se succèdent dans une apparente indépendance, comme autour d'un centre instantané de rotation" (Le feu de saint-Elme). — "Avec les soixante ouvrages écrits au fil de l'impétueux torrent de sa destinée, Henri de Monfreid laisse une oeuvre trop vaste pour être aujourd'hui embrassée dans toute son ampleur. C'est pourquoi, à quatre-vingt-treize ans, il nous livre ce “Feu de Saint-Elme” où défile toute sa vie, hallucinante et fabuleuse comme un conte oriental. Classé "aventurier" une fois pour toutes dès l'apparition de ses premiers récits, le prestigieux conteur a souvent risqué sa vie dans la ferme volonté de rester l'homme qui entend réaliser ce que tant d'autres eussent laissé à l'imagination du romancier. Le feu de Saint-Elme est un météore, une lueur bleuâtre qui apparaît par temps d'orage à la pointe du mât d'un navire en bois. Les marins y voyaient, et y voient peut-être encore, l'annonce du beau temps. Sa légende s'imposait à l'esprit de Monfreid quand, après quarante ans de tempêtes et de luttes, il jeta, sain et sauf, son ancre à terre. Il était donc naturel que le récit de cette épopée couronnant son oeuvre s'intitulât “Le feu de Saint-Elme”. A côté de l'aventurier on voit se dresser l'écrivain. Il faut prendre ce livre comme on prend un navire de haute mer marqué de ce météore : le feu de Saint-Elme." (4e de couverture)

578.          MORPHY (Michel). Le commandant Marchand et ses compagnons d'armes à travers l'Afrique. Histoire complète et anecdotique de la mission. P., H. Geffroy, 1899-1900, 3 vol. in-8°, 2240 pp (pagination continue), très nombreuses illustrations et photos dans le texte, reliures demi-basane verte, dos lisses uniformément passés avec titres, tomaisons et triples filets dorés (rel. de l'époque), bon état

            150

Complet. — L’histoire détaillée de la mission Marchand, écrite par l’écrivain Michel Morphy (1863-1928), parue en 140 fascicules de 16 pages, ici reliés en 3 volumes. Trois des couvertures illustrées (toutes sont identiques, avec seulement la numérotation qui change) ont été conservées, une en tête de chaque volume. — Après avoir fréquenté très jeune les milieux socialistes et anarchistes, écopé de nombreuses condamnations, Michel Morphy fut exilé à plusieurs reprises. Il travailla pour l'éditeur socialiste Maurice Lachâtre, et fut l'ami de Louise Michel. Il fonda plusieurs journaux, dont “L'Anti-Ferry”, puis se spécialisa dans le roman-feuilleton et devint un partisan et un proche du général Boulanger dont il se fit biographe. Il fut l'ami et le collaborateur d'Aristide Bruant, collaborant à “La Lanterne”, et lui servant de nègre. Il partageait son nationalisme et sa table. La veine nationaliste marque notamment son histoire du “Commandant Marchand et ses compagnons d'armes à travers l'Afrique”, récit très documenté et très révélateur de l'idéologie coloniale de l'époque.

579.          NANTET (Jacques). Histoire du Liban. Téqui, 1986, in-8°, 359 pp, préface de François Mauriac, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

            20

Le Liban ! nom si glorieux jadis, et maintenant si douloureux, et qui laisse comme un goût de cendres dans la bouche quand on le prononce, les cendres de ses ruines sans nombre éclaboussées du sang de ses habitants... Voici la réédition tant attendue de l'Histoire du Liban, de Jacques Nantet, spécialiste du Proche-Orient en général, et du Liban en particulier, président de la Fraternité d'Abraham, vice-président de l'Association des Écrivains catholiques et du Comité de solidarité franco-libanaise. Dans ces pages, solidement documentées, dans le style limpide qui le caractérise, Jacques Nantet retrace l'histoire de la terre libanaise depuis les temps les plus reculés, où elle était domaine de ses plus anciens habitants, les Phéniciens, puis l'évangélisation, à partir même du Christ qui y porta souvent ses pas, puis l'arrivée des Arabes et l'introduction de l'Islam, puis les croisades, à la suite desquelles la France resta comme intronisée en tant que protectrice des chrétiens du Levant, jusqu'aux périodes moderne et contemporaine. Une postface complète cette vaste fresque pour amener le lecteur jusqu'à ces toutes dernières années. On ne peut jamais comprendre les évènements qui se déroulent sous nos yeux dans un quelconque pays si l'on ne connaît pas l'histoire de ce pays. C'est le but de ce livre pour le Liban, et il y réussit pleinement.

580.          PIZARRO (Pedro). Récit de la découverte et de la conquête des royaumes du Pérou. Editions du Félin, 1992, gr. in-8°, 208 pp, préface de Gérard Chaliand, traduction de Yvette Romus, chronologie, biblio, bref glossaire, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

            30

A la fin de 1530, Francisco Pizzaro entreprend la conquête du Pérou avec cent quatre-vingts soldats et une trentaine de chevaux. C'est le début d'une épopée et la découverte d'une civilisation fabuleuse, cruelle et organisée à l'excès. A Cuzco, capitale et centre du monde, se célèbre le culte du Soleil. Prêtres et vierges participent à des cérémonies sacrificielles. Et les Incas « goûtent aux péchés les plus odieux et font tout ce que le démon leur inspire ». Mais c'est l'or qui captive, enfièvre les conquistadores. Les Espagnols découvrent éblouis, les richesses accumulées par les Incas. Non seulement les trônes, les couronnes, les statues sont en or, mais aussi les objets les plus usuels, les vases, la vaisselle, les brodequins... Et Pedro Pizzaro, le chroniqueur, s'émerveille « des langoustes d'or pareilles à celles que produit la mer » et d'autres animaux : oiseaux, couleuvres, araignées, lézards sculptés dans l'or brut. De toutes les chroniques consacrées au Pérou par les conquistadores eux-mêmes, celle de Pedro Pizarro, cousin du conquérant et témoin essentiel; couvre la période la plus longue : de 1531 à 1554.

581.          PROCACCI (Giuliano). Histoire des Italiens. Fayard, 1998, in-8°, 473 pp, traduit de l'italien, édition revue et augmentée, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état

            25

Cet ouvrage, désormais classique, nous offre une précieuse synthèse qui replace les grandes étapes de la construction de l'Italie dans une perspective européenne. Procacci y met en évidence les faits politiques tout autant que sociaux, économiques et culturels qui ont marqué la Péninsule de l'an mille jusqu'à aujourd'hui. Il évoque en particulier la prospérité de Gênes et de Venise, puis de Florence et de Milan et de tant d'autres cités, leur exubérance culturelle, leurs rivalités et leur décadence tardive qui annoncent toute l'histoire italienne, mais il montre aussi comment cette "civilisation communale" a joué un rôle essentiel dans le passage de l'économie médiévale au capitalisme. Reprenant également la thèse de Gramsci sur la fonction des intellectuels, il accorde une large place aussi bien à Dante qu'aux grandes figures de l'humanisme et de la Renaissance, la période la plus riche de l'histoire italienne, comme à ceux du Risorgimiento qui allaient créer l'Etat italien. L'unité enfin réalisée, le pays décollerait lentement, car dans une société largement rurale l'Etat moderne, selon Labriola, engendre le sentiment général de l'incohérence de tout et de toute chose. "Incohérence, constate Procacci, ce mot se retrouvera plusieurs fois à mesure que l'on avance dans l'histoire de l'Italie." Il faudra en effet bien des années après la Belle Epoque, qui ne sera qu'un court répit avant les heures noires du fascisme et de la guerre, pour que l'Etat libéral anémié se transforme en une démocratie moderne.

582.          RICHER (Philippe). Hanoï 1975. Un diplomate et la réunification du Viet-Nam. L'Harmattan, 1993, in-8°, 105 pp, une carte, chronologie des derniers jours, broché, qqs rares surlignures stabilo, bon état. on joint 2 coupures de presse de l'époque recensant l'ouvrage (“Le Monde” et “Relations internationales et stratégiques”)

            15

Si, en 1973, les Accords de Paris mettent fin à « la guerre américaine », l'unité du Viêt-nam est alors loin d'être acquise. Aucune des parties participant aux accords ne joue pleinement le jeu, tant et si bien que, en 1975, assurés que les forces américaines n'interviendront plus, les communistes lancent leur dernière offensive qui les conduit à mettre la main sur tout le pays. Soucieux d'apparaître comme respectueux du Droit, ils maintiennent en vie le G.R.P. Ils demandent même que les deux Viêt-nam entrent ensemble aux Nations Unies. Comme le G.R.P. n'est qu'une ombre (celle d'Hanoï, quoi qu'en pensent Paris et son représentant à Saïgon), il revient à l'ambassadeur de France, à Hanoï précisément, de convaincre le Quai d'Orsay et l'Elysée qu'en fait, dès le 30 avril 1975, le Viêt-nam n'est qu'un, dirigé par le seul parti communiste viêtnamien. La tâche est difficile voire ingrate. Le clan des « Cochinchinois » est actif à Paris et le messager qui vient d'Hanoï plutôt mal reçu. Franc-diplomate, P. Richer, l'ambassadeur, ne se décourage pas. Télégramme après télégramme, il réaffirme ses convictions. Finalement, son interprétation de la situation sera reconnue par l'Elysée. Et lui-même... remercié.

583.          ROY (Jules). Le Voyage en Chine. Julliard, 1965, gr. in-8°, 411 pp, 16 pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

            20

En 1964, Jules Roy, cornaqué par les guides et interprètes de Chine populaire, connut des tribulations du même ordre que celles vécues par l’ambassade Macartnay en 1792-1794. Certes, l’enjeu n’était ni diplomatique, ni commercial, mais son expérience relatée dans “Le Voyage en Chine” est intéressante à lire ou à relire. Fasciné par l’épopée personnelle de Mao, le motif de son voyage était une étude de repérage préparatoire d’un travail sur « La Longue Marche ». Les difficultés rencontrées furent telles que son projet devint irréalisable. « Il est vrai que cette foi que j’avais m’a quitté. Venu en Chine éperdu d’amour et d’admiration, j’en suis reparti amer et terrorisé. ».

584.          SALIBI (Kamal). Histoire du Liban du XVIIe siècle à nos jours. Naufal, 1992, in-8°, 349 pp, traduit de l'anglais, 2 cartes, notes, index, broché, couv. illustrée, bon état

            25

Pour mieux comprendre le Liban, petit pays à grands problèmes, mosaïque de communautés ayant chacune ses structures, sa sensibilité et son histoire, voici enfin en langue française, le livre de référence sur l'histoire du Liban du XVIIe siècle à nos jours. Rédigé par un des plus éminents spécialistes de l'histoire du Liban et du Moyen-Orient, le professeur Kamal Salibi de l'Université Américaine de Beyrouth, cet ouvrage a été universellement salué pour son objectivité et son sens des nuances dans l'analyse historique comme dans le style. Il offre une vue claire et précise de l'histoire d'un pays qui fait la une des journaux depuis plus d'une décennie.

585.          THOBIE (Jacques). Ali et les 40 voleurs. Impérialismes et Moyen-Orient de 1914 à nos jours. Messidor, 1985, in-8°, 371 pp, 13 cartes, biblio, broché, couv. illustrée à rabats, qqs surlignures, bon état

            20

"Le livre est centré sur l'action des impérialismes occidentaux dans cette région (Syrie, Palestine, Irak, Egypte). L'intervention des puissances occidentales est décrite sans concession : promesses contradictoires du Royaume-Uni entre les deux guerres, tentatives du nazisme et du fascisme de s'appuyer sur les nationalismes arabes, volonté de division de la France en Syrie en s'appuyant sur les minorités, relais impérialistes pris par les Etats-Unis dès les années 50, et, en sous-main, l'obsession de l'approvisionnement en pétrole de l'Occident et du contrôle stratégique d'une région-clef. De même, les volte-face et les erreurs de l'Union soviétique dans la région ne sont pas masquées : espoirs révolutionnaires sacrifiés pour l'appui aux bourgeoisies nationales au prix de l'impuissance lors de la répression des communistes égyptiens, syriens, irakiens, soudanais..., oscillations de la politique face à l'Islam, ambiguïtés diplomatiques lors de la guerre des Six Jours, soutien à la création de l'Etat d'Israël, puis antisionisme virulent..." (Joëlle Adda, Politique étrangère, 1985)

586.          TOLRON (Francine). Le Rugby : religion séculière de la Nouvelle-Zélande. Les Indes savantes, 2013, in-8°, 109 pp, 29 photos en noir et en couleurs, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

            30

L’ouvrage explore en profondeur ce qui constitue une des identités de la Nouvelle-Zélande, le rugby. Venu avec les colons britanniques au XIXe siècle, ce sport collectif est pratiqué par la quasi totalité de la population masculine, et par les filles également, dès le plus jeune âge. Descendants des colons blancs et maoris y jouent avec le même enthousiasme. Les Néo-Zélandais doivent reconnaître que le rugby est la marque mondialement connue de leur pays. A travers une enquête souvent pittoresque sur les débordements de ce sport dans tous les aspects quotidiens de la vie néo-zélandaise, l’auteur suit le rugby aussi bien dans son utilisation publicitaire (grandes marques de boissons, vêtements, assurances, etc., mais aussi dans les enseignes au bord des rues et routes) que dans des débordements surprenants, religieux par exemple. Un ouvrage à la fois pittoresque et picaresque, qui n’en est pas moins une réflexion sur la Nouvelle-Zélande et son mode de vie.

587.          WELTER (Gustave). Histoire de Russie des origines à nos jours. Payot, 1946, in-8°, 447 pp, 6 cartes, tableau des souverains russes, dates principales de l'histoire de Russie, broché, bon état (Coll. Bibliothèque historique)

            25

Une Histoire de la Russie, depuis les origines jusqu'en 1945. — "L'Histoire de la Russie des origines à nos jours, de G. Welter, est l'œuvre d'un lettré français, de large culture, qui a vécu en Russie pendant de longues années et s'est intimement mêlé à la vie russe. L'ouvrage est bien documenté, clairement composé, écrit de manière vivante, mais, peu chargé d'événements, de dates et de données économiques, il répond surtout au dessein, annoncé par l'auteur dans son avant-propos, de mettre en lumière les forces psychologiques, les tendances profondes qui nous expliquent l'histoire du peuple russe et la distinguent de celle des autres peuples. Cette histoire nationale, interprétée par un étranger qui en a vivement senti la grandeur, est plus suggestive qu'un manuel. Elle est, au reste, munie de tables chronologiques et d'un index qui en feront un ouvrage de référence commode." (André Mazon, Revue des Études Slaves, 1947)

 

GÉNÉALOGIE, HÉRALDIQUE, NOBLESSE

 

588.          BEAUCARNOT (Jean-Louis). Dictionnaire des familles. Entre Arroux et Bourbince. Sans lieu, chez l'auteur, 1979, gr. in-8°, 135 pp, préface de Henri Vincenot, broché, bon état

            20

Dictionnaire de localisation et d'étymologie de 800 familles de Saône-et-Loire entre Saint-Gengoux-le-National, Gueugnon, Nolay et Château-Chinon.

589.          HUBERTY (Michel), Alain GIRAUD, F. et B. MAGDELAINE. L'Allemagne dynastique. Tome I : Hesse, Reuss, Saxe. Le Perreux, chez l'un des auteurs, Alain Giraud, 1976, in-4°, 590 pp, tableaux généalogiques, biblio, index, broché, bon état, envoi a.s.

            100

Ce volume aborde l’histoire et constitue une généalogie critique des Maisons de Hesse, Reuss et de Saxe. C'est le premier d'un ensemble en sept volumes donnant la généalogie critique des 15 maisons royales, grand-ducales, ducales et princières qui régnaient sur l'Allemagne en 1900 et sur certains pays d'Europe. Chaque maison est traitée dans toutes les branches dynastes comme dans tous les rameaux morganatiques du début du XVIIe siècle à 1990. — "Les généalogies des maisons royales et princières, si appréciées de nos jours d'un vaste public, sont le plus souvent des compilations de seconde main, dont les auteurs recopient indéfiniment les erreurs de leurs devanciers. M. Michel Huberty et ses collaborateurs Alain Giraud, François et Bruno Magdelaine ont voulu réagir contre de telles méthodes de travail en publiant une généalogie critique des quinze maisons royales, grand-ducales, ducales et princières qui régnaient sur l'Allemagne au début du XXe siècle. Comme la plupart des trônes d'Europe (Belgique, Bulgarie, Danemark, Grande-Bretagne, Grèce, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Portugal, Roumanie, Russie) étaient alors occupés par des représentants de ces familles, l'entreprise déborde largement le cadre géographique que suggère le titre de l'ouvrage : “L'Allemagne dynastique”, dont deux tomes sont actuellement parus (tome I : Hesse, Reuss, Saxe ; tome II : Anhalt, Lippe, Wurtemberg, avec planches et tableaux généalogiques hors texte). Pour retracer l'histoire des familles étudiées, les auteurs ne se sont pas contentés de recourir aux sources imprimées. Ils ont surtout utilisé des documents originaux : registres paroissiaux et d'état civil, notifications officielles échangées entre les cours, correspondances familiales, dossiers personnels (militaires en particulier), recensements de population, etc. L'ouvrage repose sur des dépouillements considérables ; il met au jour des quantités d'informations inédites, d'autant que l'enquête a été étendue aux branches morganatiques (légitimes mais issues de mariages non reconnus par le chef de la maison), généralement omises ou à peine signalées par la plupart des généalogistes. D'autre part, les éléments biographiques traditionnels sont accompagnés de renseignements précis sur la consistance des seigneuries, les acquisitions territoriales, les échanges, partages et héritages. La richesse de l'annotation, l'abondance des références, la qualité des discussions critiques sur les points controversés font de cet ouvrage un instrument de travail original et véritablement scientifique qui contribue à rénover un secteur de l'érudition qu'on croyait amplement exploré et qui est en réalité bien mal connu." (Bernard Barbiche, Bibliothèque de l'École des chartes, 1981)

590.          HUBERTY (Michel), Alain GIRAUD, F. et B. MAGDELAINE. L'Allemagne dynastique. Tome II : Anhalt, Lippe, Wurtemberg. Le Perreux, chez l'un des auteurs, Alain Giraud, 1979, in-4°, 641 pp, un portrait photo en frontispice, tableaux généalogiques, biblio, index, broché, bon état, envoi a.s.

            100

Michel Huberty, Alain Giraud, F. et B. Magdelaine, avec la collaboration de Patrick Chevassu, nous proposent ici le tome II de « L'Allemagne dynastique » consacré aux grandes familles Lippe, Anhalt et Wurtemberg : chaque maison est traitée dans toutes les branches dynastes comme dans tous les rameaux morganatiques du début du XVIIe siècle à 1990. — "Les généalogies des maisons royales et princières, si appréciées de nos jours d'un vaste public, sont le plus souvent des compilations de seconde main, dont les auteurs recopient indéfiniment les erreurs de leurs devanciers. M. Michel Huberty et ses collaborateurs Alain Giraud, François et Bruno Magdelaine ont voulu réagir contre de telles méthodes de travail en publiant une généalogie critique des quinze maisons royales, grand-ducales, ducales et princières qui régnaient sur l'Allemagne au début du XXe siècle. Comme la plupart des trônes d'Europe (Belgique, Bulgarie, Danemark, Grande-Bretagne, Grèce, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Portugal, Roumanie, Russie) étaient alors occupés par des représentants de ces familles, l'entreprise déborde largement le cadre géographique que suggère le titre de l'ouvrage : “L'Allemagne dynastique”, dont deux tomes sont actuellement parus (tome I : Hesse, Reuss, Saxe ; tome II : Anhalt, Lippe, Wurtemberg, avec planches et tableaux généalogiques hors texte). Pour retracer l'histoire des familles étudiées, les auteurs ne se sont pas contentés de recourir aux sources imprimées. Ils ont surtout utilisé des documents originaux : registres paroissiaux et d'état civil, notifications officielles échangées entre les cours, correspondances familiales, dossiers personnels (militaires en particulier), recensements de population, etc. L'ouvrage repose sur des dépouillements considérables ; il met au jour des quantités d'informations inédites, d'autant que l'enquête a été étendue aux branches morganatiques (légitimes mais issues de mariages non reconnus par le chef de la maison), généralement omises ou à peine signalées par la plupart des généalogistes. D'autre part, les éléments biographiques traditionnels sont accompagnés de renseignements précis sur la consistance des seigneuries, les acquisitions territoriales, les échanges, partages et héritages. La richesse de l'annotation, l'abondance des références, la qualité des discussions critiques sur les points controversés font de cet ouvrage un instrument de travail original et véritablement scientifique qui contribue à rénover un secteur de l'érudition qu'on croyait amplement exploré et qui est en réalité bien mal connu." (Bernard Barbiche, Bibliothèque de l'École des chartes, 1981) — "Sous-titrée « Les quinze familles qui ont fait l'Empire », cette gigantesque entreprise est une réussite. Elle offre les généalogies complètes et ramifiées des grandes familles depuis les origines jusqu'à aujourd'hui, ce qui parfois avouons-le, ne manque pas de sel ! On dispose déjà des volumes sur les Hesse, Reuss, Saxe (t. I) ; Anhalt, Lippe, Wurtemberg (t. II), Brunswick, Nassau Schwarzbourg (t. Ill), Wittelsbach (t. IV), Hohenzollern, Waldeck puis le début des familles nobles alliées (t. V), et enfin Bade, Mecklembourg et la continuation des familles alliées (t. VI). On imagine le travail de bénédictin que ces milliers de pages représentent, traquant dans les archives les fils tenus des lignages et des croisements. Commencée dans l'isolement, surtout en France, cette enquête a trouvé en cours de route les appuis les plus nombreux et pas seulement dans la noblesse allemande. C'est un monde presque disparu, certes, mais important à connaître dans ses détails et ses recoins. Arbres généalogiques et annotations sont parfaits, très lisibles et apporteront beaucoup aux dix-huitiémistes." (D. Bourel, Dix-Huitième Siècle, 1992)

591.          HUBERTY (Michel), Alain GIRAUD, F. et B. MAGDELAINE. L'Allemagne dynastique. Tome III : Brunswick, Nassau, Schwarzbourg. Le Perreux, chez l'un des auteurs, Alain Giraud, 1981, in-4°, 608 pp, un portrait photo en frontispice, tableaux généalogiques (dont un grand dépliant hors texte), biblio, index, broché, couv. salie, bon état, envoi a.s.

            80

Ce volume est le troisième d'un ensemble en sept volumes donnant la généalogie critique des 15 maisons royales, grand-ducales, ducales et princières qui régnaient sur l'Allemagne en 1900 et sur certains pays d'Europe. Chaque maison est traitée dans toutes les branches dynastes comme dans tous les rameaux morganatiques du début du XVIIe siècle à 1990. — "Sous-titrée « Les quinze familles qui ont fait l'Empire », cette gigantesque entreprise est une réussite. Elle offre les généalogies complètes et ramifiées des grandes familles depuis les origines jusqu'à aujourd'hui, ce qui parfois avouons-le, ne manque pas de sel ! On dispose déjà des volumes sur les Hesse, Reuss, Saxe (t. I) ; Anhalt, Lippe, Wurtemberg (t. II), Brunswick, Nassau Schwarzbourg (t. Ill), Wittelsbach (t. IV), Hohenzollern, Waldeck puis le début des familles nobles alliées (t. V), et enfin Bade, Mecklembourg et la continuation des familles alliées (t. VI). On imagine le travail de bénédictin que ces milliers de pages représentent, traquant dans les archives les fils tenus des lignages et des croisements. Commencée dans l'isolement, surtout en France, cette enquête a trouvé en cours de route les appuis les plus nombreux et pas seulement dans la noblesse allemande. C'est un monde presque disparu, certes, mais important à connaître dans ses détails et ses recoins. Arbres généalogiques et annotations sont parfaits, très lisibles et apporteront beaucoup aux dix-huitiémistes." (D. Bourel, Dix-Huitième Siècle, 1992)

592.          HUBERTY (Michel), Alain GIRAUD, F. et B. MAGDELAINE. L'Allemagne dynastique. Tome IV : Wittelsbach. Le Perreux, chez l'un des auteurs, Alain Giraud, 1985, in-4°, 545 pp, un portrait photo en frontispice, un tableau généalogique dépliant volant, biblio, index, broché, bon état, envoi a.s.

            100

Ce volume est le quatrième d'un ensemble en sept volumes donnant la généalogie critique des 15 maisons royales, grand-ducales, ducales et princières qui régnaient sur l'Allemagne en 1900 et sur certains pays d'Europe. Chaque maison est traitée dans toutes les branches dynastes comme dans tous les rameaux morganatiques du début du XVIIe siècle à 1990. — "Sous-titrée « Les quinze familles qui ont fait l'Empire », cette gigantesque entreprise est une réussite. Elle offre les généalogies complètes et ramifiées des grandes familles depuis les origines jusqu'à aujourd'hui, ce qui parfois avouons-le, ne manque pas de sel ! On dispose déjà des volumes sur les Hesse, Reuss, Saxe (t. I) ; Anhalt, Lippe, Wurtemberg (t. II), Brunswick, Nassau Schwarzbourg (t. Ill), Wittelsbach (t. IV), Hohenzollern, Waldeck puis le début des familles nobles alliées (t. V), et enfin Bade, Mecklembourg et la continuation des familles alliées (t. VI). On imagine le travail de bénédictin que ces milliers de pages représentent, traquant dans les archives les fils tenus des lignages et des croisements. Commencée dans l'isolement, surtout en France, cette enquête a trouvé en cours de route les appuis les plus nombreux et pas seulement dans la noblesse allemande. C'est un monde presque disparu, certes, mais important à connaître dans ses détails et ses recoins. Arbres généalogiques et annotations sont parfaits, très lisibles et apporteront beaucoup aux dix-huitiémistes." (D. Bourel, Dix-Huitième Siècle, 1992)

593.          LOUDA (Jiri) et Michael MACLAGAN. Les Dynasties d'Europe. Héraldique et généalogie des familles royales et impériales. Bordas, 1984, in-4°, 308 pp, tableaux généalogiques et dessins héraldiques par Jiri Louda, texte de Michael Maclagan, édition française dirigée par Roger Harmignies de l'Académie internationale d'héraldique, préface de Son Altesse Impériale et Royale l'Archiduc Otto de Habsbourg-Lorraine, introduction d'Arnaud Chaffanjon, 150 tableaux généalogiques illustrés de plus de 2000 écus en couleurs, 78 gravures et portraits, 7 cartes, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état

            60

"L'héraldique est le livre illustré de l'Histoire. Les signes, les couleurs rappellent les faits et gestes de ceux qui nous ont précédés. Ils sont un défi pour le présent et l'avenir. Ceux qui ont des ancêtres dont ils sont fiers ont toujours, consciemment ou inconsciemment, le sentiment qu'ils n'ont pas le droit d'être inférieurs aux hommes et aux femmes dont ils ont hérité le nom et les signes extérieurs... C'est là le vrai sens de l'oeuvre de Jiri Louda et de Michael Maclagan. Ce n'est pas un livre d'héraldique ou de généalogie abstraite. Nous y trouvons l'histoire de l'Europe à travers ses dynasties. L'art y sert la compréhension du passé..." (Otto de Habsbourg) — “Les dynasties d'Europe” sont un ouvrage de référence, sans équivalent en langue française, sur les familles ayant régné ou régnant encore en Europe, du XIe siècle à nos jours. Les arbres généalogiques, extrêmement fouillés, donnent les nom, titre, dates et souvent blason de près de 3000 personnages historiques ou contemporains. Le texte éclaire l'histoire de chaque famille souveraine en la replaçant dans le cadre des évènements qui ont vu son ascension et son évolution.

594.          MONTANDRE-LONGCHAMPS (chevalier de Montandre), de ROUSSEL. Etat militaire de la France pour l'année 1763. Sixième édition. P., Guillyn, 1763, in-12, xii-336 pp, reliure veau marbré de l'époque défraîchie, dos lisse orné, coins émoussés, un mors en partie fendu avec pt mque de cuir, gardes recollées, qqs épidermures, état correct

            50

Annuaire de l’armée, reprenant la nomenclature de tous les corps de l’armée royale, avec la liste des officiers de chaque corps. En 1757, François-Edme de Montendre-Longchamps et son frère le chevalier de Montendre obtinrent le privilège de publier un « Etat militaire », destiné à être mis à jour annuellement. Le premier ouvrage de la série parut en 1758. En 1761, François-Edme de Montendre vendit son privilège au sieur Jacques de Roussel, et l’Etat militaire parut dès lors sous les noms de MM. de Montandre-Longchamps, chevalier de Montandre et de Roussel. Suite au décès de François-Edme de Montendre, Roussel signa seul à partir de l’édition de 1776. Le dernier Etat militaire qu’il publia est celui de 1793. (Sgard n° 408). « C'est un code complet qui peut seul donner une idée exacte de la forme actuelle du Militaire », nous dit l'Avertissement.

595.          PAOLI (Xavier). Leurs Majestés. Elisabeth d'Autriche, Alphonse XIII, le Shah de Perse, Nicolas II, Victor-Emmanuel III, Edouard VII, Wilhelmine de Hollande, Léopold II, Georges Ier de Grèce, Sisowath, Victoria d'Angleterre. P., Ollendorff, s.d. (1912), pt in-8°, xvii-350 pp, préface de René Lara, 27 photographies dans le texte, reliure demi-percaline bleue à coins, dos lisse avec titres dorés (rel. de l'époque), bon état. Edition originale

            50

Mémoires de l'ancien commissaire délégué auprès des Souverains en France. Xavier Paoli fut chargé par le gouvernement français d’assurer la sécurité des altesses impériales et royales en visite en France, pendant près de trente ans. Ses mémoires sont un savoureux récit plein d’anecdotes inédites, sur des personnages tels que la reine Victoria, Edouard VII, Nicolas II, le Shah de Perse, la reine Wilhelmine, Georges de Grèce, Victor Emmanuel, etc. C’est aussi un voyage à travers les villégiatures préférées de ces souverains en France : Paris, Nice, Aix-les-Bains, Biarritz... Né en 1835 à La Porta, dont il fut le maire et le conseiller général du canton, Xavier Paoli, sur le papier commissaire de police, occupa en réalité pendant vingt-cinq ans le poste de « gardien des rois », pilotant et protégeant de nombreuses familles impériales ou princières à travers les stations balnéaires et les villes d'eaux françaises.

596.          SÉREVILLE (Etienne de) et Fernand de SAINT-SIMON. Dictionnaire de la Noblesse française. La Société française du XXe siècle, Editions Contrepoint, 1975-1977, 2 forts vol. in-8°, 1214 et 668 pp, 19 gravures et documents sur 12 planches et une carte des provinces de l'Ancien Régime hors texte, bibliographies de la noblesse, de la noblesse inachevée, de la noblesse pontificale, de la noblesse étrangère, index général des noms renvoyés aux patronymes, reliures pleine toile rouge de l'éditeur, ornée d'un fer spécial doré au 1er plat, titres dorés aux dos, sous étui cartonné imprimé, bon état

            150

Pourquoi ce dictionnaire de la noblesse ? La réponse est simple s’il suffit de dire qu’un tel ouvrage n’existe pas, qui rassemble à la fois les familles nobles et le fait nobiliaire dans son histoire et sa complexité. Il faut dire que la généalogie s’est profondément modifiée depuis les années 1950 au profit de l'histoire et de la sociologie et, dépassant la simple vanité, un véritable esprit scientifique anime désormais les études sérieuses et précises qui ont transformé nos connaissances. Les travaux de Pierre Dury et François Bluche sur les anoblissements par charges avant 1789, ceux de Raoul de Warren sur les Pairies de l'Ancien régime et du XIXe siècle sont des modèles du genre et, sans eux, et ouvrage aurait perdu beaucoup de son inspiration et de sa référence. Plus de 5.000 notices sur les familles nobles, avec leur origine, leurs armoiries et les personnages qui les ont illustrées. Des études sur la noblesse d'Ancien Régime, la noblesse inachevée, la noblesse étrangère, les ordres nobiliaires et de chevalerie... — La noblesse française en 1975. – Les ducs français. – Titres de prince portés en France en 1975. – Les provinces françaises de l'Ancien Régime. – L'anoblissement par charges sous l'Ancien Régime. – Les généalogistes officiels. – Les Ordres nobiliaires de chevalerie. – Notices sur les familles nobles. – Historiographie critique des ouvrages étudiant la noblesse française. – Liste des preuves requises pour l'admission à l'A.N.F. – Index des noms de terre des familles nobles. – Noblesse inachevée.

597.          VARENNES (Jean-Charles). Les Bourbon Busset. Perrin, 1981, in-8°, 352 pp, 16 pl. de gravures et photos hors texte, un plan, généalogies, biblio, reliure skivertex éditeur, demi-jaquette illustrée, rhodoïd, bon état (ouvrage couronné par l'Académie française 1982). On joint 3 coupures de presse

            30

Branche cadette de la maison de Bourbon, ils servirent dans l'armée, la diplomatie... ou la littérature avec Jacques de Bourbon-Busset. — "Le sang de Hugues Capet, de Saint Louis, de César Borgia coule dans leurs veines. Victimes de Louis XI, ces bons catholiques laissent la couronne de France au Navarrais protestant. Ils servent rois, empereurs, républiques ; un de nos contemporains, l'écrivain Jacques de Bourbon Busset, passe du politique à l'amour, absolu – cet amour qui « dérange absolument »... Telle est la toujours glorieuse, et souvent émouvante épopée des Bourbon Busset."

 

RÉGIONALISME

 

598.          ANTONETTI (Pierre). Histoire de la Corse. Laffont, 1990, gr. in-8°, 503 pp, nouvelle édition revue et mise à jour, index, broché, couv. illustrée, bon état

            30

"L'auteur a voulu, essentiellement, reconstituer et renouveler, à la lumière des travaux les plus récents, l'histoire totale d'une insularité laquelle a été, le plus souvent, pour les Corses, bien plus un handicap qu'une source de profits. Il nous apporte, dans cette entreprise, une double expérience. Celle de l'universitaire, tout d'abord, dont la connaissance approfondie de la langue, de la littérature et de la civilisation italiennes qu'il enseigne à l'Université de Provence ne peuvent qu'enrichir une histoire de la Corse si longuement reliée à celle de l'Italie ; l'expérience, également, d'un Corse qui poursuit ses recherches sur le passé de son pays avec toute la « sympathie » lucide, au sens de ce terme que l'a défini Henri Marrou, c'est-à-dire en évitant l'hyperbolisme agaçant ou le dénigrement systématique. Ainsi, les chapitres consacrés à Sampiero Corso, à Pascal Paoli, à Napoléon Bonaparte sont absolument dépourvus de toute tendance au culte de la personnalité. De la même manière, les mobiles de la politique française à l'égard de la Corse à l'époque d'Henri II sont expliqués sans déformation, a posteriori, du sens de ces événements. Beaucoup de lieux communs sur la Corse et sur les Corses, sont, par ailleurs, résolument démystifiés. (...) Nous disposons d'un ouvrage qui, à partir d'une documentation considérable et fort bien utilisée, constitue, avec beaucoup de sens historique, de nuance et de précision à la fois, la meilleure synthèse actuellement réalisée sur l'histoire de la Corse et sur ses problèmes présents." (Antoine Olivesi, Annales du Midi)

599.          ARDOUIN-DUMAZET. Voyage en France. 45e série. Région parisienne : IV. Sud-Ouest. Versailles et le Hurepoix. Berger-Levrault, 1907, in-12, 355 pp, 15 cartes ou croquis, index, broché, dos recollé, bon état

            30

Vallée de l'Yères, forêt de Sénart, Josas, Versailles, vallée de Chevreuse, Hurepoix (parties des départements de Seine-et-Marne et de Seine-et-Oise). — "C'est une belle œuvre que cette description des provinces françaises, si attrayante, si pleine de personnalité et de vie, un peu inégale, un peu inexpérimentée dans la description physique, mais si bien documentée pour les questions économiques. Tel qu’il est, cet ensemble, dont une partie seule aurait effrayé des gens moins laborieux, constitue un tableau surtout économique des régions francaises qu’il sera toujours utile de consulter. Dans la 45e série, à noter : la culture des roses près de Brie-Comte-Robert ; les cultures de la vallée de la Bièvre et de l’Yvette ; le rôle économique de Versailles ; et surtout les cultures maraichères de toute cette région de la banlieue méridionale de Paris." (A. Demangeon, Annales de Géographie, 1908)

600.          BERNUS (Pierre). Histoire de l'Ile-de-France. P., Boivin, 1934, pt in-8°, xii-283 pp, 16 pl. de photos hors texte, broché, bon état (Coll. Les Vieilles provinces de France)

            30

"Dans une collection qui compte déjà nombre d'estimables volumes, dont trois sont dus à la plume de chartistes, notre confrère M. Pierre Bernus a publié une histoire de l'Ile-de-France. C'était entreprendre une œuvre difficile. L'Ile-de-France n'est pas une région naturelle ; elle est formée d'éléments d'origine et d'aspects très divers groupés autour d'un noyau, qui est Paris. Ils sont picards, normands, champenois, orléanais, et le nom d'Ile-de-France ne devint usuel qu'au XVe siècle. Il fallait aussi se garder de répéter l'histoire de la royauté française et de donner à celle de Paris une place qui pour être légitime n'en eût pas moins été démesurée. Notre confrère a su éviter ces écueils et même donner à son livre un caractère un peu particulier, celui d'un vade mecum du visiteur de l'Ile-de-France, « qui y trouvera, pense-t-il justement, l'essentiel pour comprendre l'histoire, l'art et la nature d'une région qui est beaucoup plus variée qu'on ne se le figure en général, et qui est beaucoup moins connue qu'on ne le croit ». Pourtant, ce livre n'est pas un guide. Il est surtout l'histoire bien résumée des origines et de la formation de l'Ile-de-France. Aussi s'agit-il tout particulièrement, après les temps les plus reculés, du moyen âge. Notre confrère fait preuve d'une information aussi étendue et variée que précise. Son exposé est clair, il est le résultat de beaucoup de travail, et de multiples et judicieuses observations personnelles. Une soixantaine de pages seulement sont accordées à la période qui s'étend de la Renaissance à nos jours. Si notre confrère avait pu consacrer aux quatre derniers siècles un second volume, nul doute que ce volume n'eût été aussi suggestif que le premier. Son livre se lit avec profit, et l'illustration abondante et bien choisie contribue, elle aussi, à mieux faire connaître les caractères et les trésors de l'Ile-de-France." (Jean Cordey, Bibliothèque de l'École des chartes, 1934)

601.          BRISSAC (Duc de)(dir.) A la billebaude en Yveline et autres lieux. Douze récits. P., Crepin-Leblond et Cie, 1960, gr. in-8° carré, 341 pp, 15 pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée, bon état

            35

Chasser à la billebaude : mener une partie de chasse où l’on n’a point formé de cordon, ni distribué les places, et où chacun tire à sa fantaisie. Douze récits par le Duc de Brissac (La croisière de l'Achilleus ; De l'Empire Inca au Pérou moderne), le Baron de Janti (Débûchers d'Yveline ; Fastes impériaux et royaux de Rambouillet), Henri Lemoine (Un curé de Saint-Arnoult dans l'affaire Naundorf), Jacques Levron (La vie sociale à Rambouillet aux XVe et XVIe siècles ; Un voyageur au XVIIe siècle : François Le Gouz), Maud Sacquard de Belleroche (George Sand), Maurice-Pierre Boyé (Les Vaux-de-Cernay), Emile Auvray (Corbreuse au Moyen Age), Odette Boucher (une fresque à Houdan) et Andrée-Madeleine Duchet (Poètes de l'Yveline).

602.          CHEVALIER (Bernard)(dir.) Histoire de Tours. Toulouse, Privat, 1985, gr. in-8° carré, 423 pp, 16 illustrations et photos sur 16 pl. hors texte, 17 cartes, croquis et graphiques, 10 tableaux, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état (Coll. Univers de la France). Edition originale, un des ex. numérotés sur vélin spécial des papeteries de Domeynon (ouvrage couronné par l’Académie française, prix Yvan Loiseau 1986)

            40

"Ce volume sur Tours, dont le maître d'œuvre est notre collègue B. Chevalier, est sans aucun doute le bienvenu et un des plus utiles de la collection « Univers de la France ». Il manquait en effet à la capitale de la Touraine une publication récente digne de son prestigieux passé et de son remarquable développement contemporain, depuis la vieille histoire d'E. Giraudet, plusieurs fois rééditée, mais dépassée dans sa conception et dans ses enseignements. La connaissance du patrimoine local, des événements, des hommes et de leurs activités s'est considérablement enrichie ces dernières années ; les thèses de L. Piétri et de B. Chevalier, plusieurs articles parus dans des revues spécialisées en sont le reflet. Le découpage interne peut surprendre un lecteur attaché à des habitudes traditionnelles. Sa logique séduit au fil de la lecture. On découvre successivement les étapes de formation du Bas-Empire et plus encore du haut moyen âge au XIIIe s., le temps de la « bonne ville » fréquentée bientôt par les rois et qui se poursuit jusqu'au lent assoupissement des XVIIe et XVIIIe s., et enfin la reprise contemporaine après les épreuves révolutionnaires et « l'immersion » dans la société industrielle. Les médiévistes retrouveront avec plaisir les meilleures pages et les conclusions de l'ouvrage désormais classique de B. Chevalier. Ils seront sans doute séduits par le chapitre consacré au développement topographique (H. Galinié) à des époques lointaines, par l'analyse sociale et culturelle (Ch. Lelong), surtout pendant ce haut moyen âge trop longtemps méconnu. Les plans et les cartes sont abondants et d'une lecture aisée, les bibliographies bien à jour. Il nous a semblé que ce volume était un des meilleurs d'une collection connue pour sa qualité et sa diversité." (Jean-Pierre Leguay, Cahiers de Civilisation médiévale, 1986)

603.          Collectif. Marseille sous le Second Empire. Centenaire du Palais de la Bourse, 1960. Plon, 1961, in-8°, 251 pp, 8 pl. de gravures et portraits hors texte, reliure demi-basane brune, dos lisse avec titre, dentelles et fleuron dorés, couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), dos uniformément passé, bon état (Mémoires et documents pour servir à l'histoire du commerce de Marseille)

            50

"L'œuvre urbaine du Second Empire continue de retenir l'attention des chercheurs. La Chambre de Commerce de Marseille publie une série d'études sur Marseille sous le Second Empire, parmi lesquelles le développement de la ville tient une place de choix." (P. Guiral, Revue Historique, 1962) — "L'introduction de M. Louis Girard donne une idée des problèmes que la vie marseillaise propose à l'attention de l'historien. Problèmes d'urbanisme qu'évoquent MM. Bouyala d'Arnaud, Girard et Rambert, démographiques qu'aborde M. Carrère, commerciaux que résume M. Guiral. Quant aux divers aspects politiques, religieux, militaires, littéraires de cette vie, ils ont fait l'objet des communications respectives de M. Olivesi, du P. Sarrazin, de MM. Brunon et Rostaing. De nombreux plans, tableaux et illustrations rehaussent encore la valeur de ce livre." (Robert Schnerb, Revue Historique, 1964)

604.          CUBELLS (Monique). La Provence des Lumières. Les parlementaires d'Aix au XVIIIe siècle. (Thèse). P., Maloine, 1984, gr. in-8°, 421 pp, préface de Michel Vovelle, 80 pl. de gravures, photos et documents hors texte (dont 16 en couleurs), 58 tableaux, cartes et graphiques, biblio, reliure pleine toile écrue de l'éditeur, jaquette illustrée, bon état

            60

Provence des lumières : à partir d'une région et plus spécialement d'une ville, Aix en Provence, avant tout ville de justice mais aussi ville d'Eglise et militaire se développent des conceptions nouvelles touchant la culture, la religion, les croyances, les idées. Au centre de cette étude : Messieurs les Parlementaires d'Aix, l'élite d'une ville, fléau de Provence, dit le proverbe, un groupe social en apparence uni, en fait d'une complexité rare. Imaginez des nobles, des seigneurs, qui perçoivent des droits seigneuriaux et qui détiennent des pouvoirs de contrainte et des monopoles économiques, à la fois agents de justice et agents politiques, confrontés à l'Epée, au pouvoir central, au mouvement des idées. Ils ont choisi leur camp : ils resteront fidèles aux formes traditionnelles, se méfieront de l'innovation, lutteront pour défendre leur classe. Mais en même temps ils rêvent d'indépendance, ils taquinent l'Eglise, ils s'attaquent indirectement à l'ordre qui les justifie, ils se brûlent les ailes aux changements en cours. La Révolution saura les mettre d'accord. Messieurs vivent sous nos yeux leur naissance, leur profession, leurs stratégies matrimoniales, leurs honneurs, leurs dignités, leurs convictions, mais aussi leurs contradictions et c'est tout l'art de Monique Cubells que d'avoir su évoquer et donner la vie à des idées telles que : la noblesse à la fin de l'Ancien Régime, les rapports de la Robe et de l'Epée, la Seigneurie et le Féodalisme, l'action des Parlements. Le présent ouvrage est une version allégée de la thèse de doctorat d'Etat de l'auteur, soutenue en décembre 1980 devant l'Université de Provence.

605.          DEBAL (Jacques). Orléans : une ville, une histoire. Orléans, X-Nova, 1998, 2 vol. in-4°, 198 et 208 pp, 397 illustrations, cartes et plans en noir et en couleurs, biblio, index, reliures toile éditeur, jaquettes illustrées, sous étui cartonné illustré, bon état

            80

Tome I, des origines à la fin du XVIe siècle ; Tome II, de 1598 à 1998. Une étude sur la ville d'Orléans, depuis l'origine, s'attachant à en faire connaître l'histoire mais aussi à en défendre le patrimoine, notamment archéologique. Jacques Debal a beaucoup œuvré pour faire connaître l’histoire d’Orléans.

606.          DUPUIS (Ernest) et Gustave MACON. Historique du domaine de Commelles. Senlis, Imp. Eugène Dufresne, 1904, gr. in-8°, 92 pp, 5 planches en noir hors-texte, reliure demi-toile bleue à coins, pièce de titre chagrin carmin, couv. conservées, bon état

            60

Extrait du Bulletin du Comité archéologique de Senlis. — "Les moines convers de l’abbaye de Chaalis s’installèrent au milieu du XIIe siècle dans la “grange” de Commelles. Outre l’exploitation agricole (paturage, cultures diverses, coupes de bois) ils créèrent une activité industrielle : fours à chaux et à verres, tuilerie, carreaux de grès, poterie. A partir du XIVe siècle, cette exploitation fut confiée à des travailleurs locaux. Au moment de la pêche, 2 chars au moins étaient mobilisés pour transporter le poisson à Chaalis. Le domaine fut cédé au Prince de Condé en 1667, à la suite d’un échange avec une autre propriété. Le Prince fit recouvrir la tuilerie et installer une faisanderie. La Tuilerie fut remise à jour au début du XXe siècle. Elle était enfouie sous des tonnes de remblais ; seule dépassait la cheminée, que certains prirent au XIXe siècle pour une lanterne des morts." (Maurice Delaigue, Chronique d'un village de l'Oise au XXe siècle : Coye-la-Forêt, 1990) — "Une des caractéristiques des forêts de Senlis (particulièrement de la forêt de Chantilly) est leur extrême morcellement. Forêt royale sous les Mérovingiens et les Carolingiens, constituée en trois grands massifs (Halatte, Chantilly, Ermenonville) par suite de défrichements, entrepris surtout au XIIIe siècle, elle est partagée entre de nombreux propriétaires, tant laïques qu'ecclésiastiques ; trois grands seigneurs y gardèrent la plus grosse part : le roi dans les forêts d'Halatte, les seigneurs de Chantilly dans celles de Chantilly, Coye et Pontarmé, l'abbaye royale de Chaalis dans celle d'Ermenonville. La constitution d'un de ces grands domaines, par suite d'acquisitions successives, est surtout intéressante dans la forêt de Chantilly. Voyez à ce sujet E. Dupuis et G. Macon, Historique du domaine de Commelles. Senlis, Dufresne, 1904 (extrait du Bull. du Comité archéol. de Senlis)." (H. Debraye, Bibliothèque de l'École des chartes, 1906)

607.          FOSSIER (Robert)(dir.) Histoire de la Picardie. Toulouse, Privat, 1974, gr. in-8° carré, 458 pp, 18 pl. de gravures et photos hors texte, 46 cartes et illustrations dans le texte, biblio, index, reliure pleine toile éditeur, sans la jaquette, remplacée par une photocopie en couleurs, bon état (Coll. Univers de la France et des pays francophones)

            30

Par Roger Agache, Pierre Deyon, A. Fiette, Robert Fossier, Pierre Gerbod, J. Godard. — "La collection « Univers de la France » s'est assigné comme tâche de renouveler les histoires provinciales dont il avait paru plusieurs séries avant la dernière guerre. Son propos est certainement d'atteindre tout le public cultivé d'une région quelconque par un récit dépourvu d'érudition critique comme d'abusifs détails ; mais aussi d'insérer dans un ouvrage de prime abord aisé des mises au point que l'on confierait aux membres d'une équipe d'historiens ou de géographes de profession, ainsi en mesure de traiter les sujets qu'ils connaissent le mieux. (...) Les « temps forts » de cette histoire ne sont pas toujours sensibles aux hommes du XXe siècle, volontiers convaincus de l'excellence de leur temps ; et le Picard d'aujourd'hui devra donc se rappeler ou apprendre que les grands moments de son histoire, les siècles où son pays a agi et non subi, sont la protohistoire, les siècles gallo-romains, le moyen âge central et l'époque de Louis XIV ; ni la Guerre de Cent ans, ni la Ligue, ni les chemins de fer ou les moissonneuses du XIXe siècle, moins encore les deux sanglants conflits du XXe siècle, ne sauraient prévaloir à rencontre..." (Robert Fossier)

608.          LACHIVER (Marcel). Histoire de Meulan et de sa région par les textes. Meulan, Chez l'Auteur, 1965, in-8°, 428 pp, préface de J. Levron, 135 textes, 15 tableaux, 13 figures, 12 photographies hors texte, annexes, biblio, index, broché, couv. très lég. salie, bon état

            30

"Voilà certainement l'un des meilleurs ouvrages d'histoire locale publiés depuis la dernière guerre. M. Lachiver, qui est un historien averti, a su éviter les écueils qui guettent tant de travaux de ce genre : goût de l'anecdotique, passion pour les périodes les plus obscures de l'Antiquité et du Moyen Age, mépris du XIXe siècle, sacrifice de l'étude économique et sociale à de vaines considérations d'histoire générale. Le plan est simple et clair : après l'exposé des sources et de la bibliographie, M. Lachiver traite successivement : Des temps préhistoriques au Moyen Age ; Trois siècles d'absolutisme royal ; La Révolution et l'Empire (1789-1814) ; Le XIXe siècle (1814-1914). Chacune de ces parties est divisée en 4 ou 5 chapitres comportant une dizaine de pages de mise au point, avec cartes et tableaux, puis les textes qui s'y rapportent, textes rassemblés à la Bibliothèque nationale (Fonds du Vexin), aux Archives départementales de Seine-et-Oise, et surtout glanés dans les archives communales, qui se sont révélées plus riches qu'on ne pouvait l'imaginer. Ce livre n'est pas seulement un ouvrage de vulgarisation. Sur bien des points, il apporte du nouveau, notamment dans le domaine économique et social. (...) On recommande spécialement la lecture du chapitre V (Aspects de la vie économique au Moyen Age) ; du chapitre VI (L'Eglise et le clergé au temps de la monarchie absolue) ; du chapitre IX (Société rurale et société urbaine) ; du chapitre X (structures démographiques et problèmes économiques au XVIIe et au XVIIIe siècle) ; du chapitre XIII (La République, 1792-1799) ; du chapitre XVI (les transformations démographiques au XIXe siècle) ; du chapitre XVII (Du maître d'école à l'instituteur) ; etc." (J. Dupaquier, Annales de démographie historique, 1966)

609.          RABASSE (Jacqueline). Histoire de la ville de Montmorency. Montmorency, Société d'Histoire de Montmorency et sa région, 2013, 2 vol. gr. in-8° carré, 171 et 199 pp, très nombreuses illustrations, cartes, plans et croquis en noir et en couleurs, biblio, annexe héraldique et généalogies des seigneurs, index, brochés, couv. illustrées, bon état

            50

Tome I : des origines à 1800 ; Tome II : de 1800 à 1940. Par François Chairon, André Duchesne, Marie-Madeleine Lévêque, Jacqueline Rabasse. — Une magistrale et passionnante monographie de Montmorency qui fera date. Le premier tome "Montmorency, des origines à 1800" raconte la naissance de Montmorency jusqu'à la Révolution française, période pendant laquelle Montmorency a même changé de nom. Puis l'évolution de la ville au XIXe et début XXe siècle est abordée dans le second tome, "Montmorency, de 1800 à 1940". On peut y découvrir comment la population a évolué, quelles "célébrités" ont séjourné dans la ville, quelles troupes étrangères ont occupé la cité. La découverte d'un "petit havre de paix et de distraction" tout près de Paris : les courses d'ânes, les cerises, l'arrivée du chemin de fer, du "Refoulons"... Avec une belle iconographie et de belles photos des édifices remarquables de la ville.

610.          TEISSIER (Léon). La Grande Dot Provençale. (Dante, Purgatoire, 20-61). Bordeaux, Edition de la Revue Méridionale, 1923, gr. in-8°, 87-(5) pp, tables systématiques des noms cités, broché, bon état. Peu courant

            30

Le voyage de Dante en France. – Dante et nos théologiens. – Dante et les troubadours. – Quelques pages d'histoire d'après Dante. — "Le grand Poète y est étudié avec un soin et une sagacité rares par rapport à ce qu'il pense et écrit du Midi. C'est de la quintessence d'histoire et de littérature, et ce travail est attrayant au possible. C'est une importante contribution à la critique historique et littéraire. Tous ceux que l'altissime poète captive, tous ceux qui cherchent dans son oeuvre géniale les traces de l'influence qu'exerça sur lui notre Midi, féliciteront Léon Teissier comme il le mérite et applaudiront au succès que ne manquera pas d'obtenir son livre dans les milieux de haute culture latine." (Frédéric Mistral neveu, dans l'Eclair, 1923)

611.          VILLENEUVE (Roland). Le Fléau des Sorciers. Histoire de la diablerie basque au XVIIe siècle. Flammarion, 1983, in-8°, 231 pp, une carte en frontispice, pièces annexes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.

            25

"Il s'agit en fait de la mission de répression de la sorcellerie au Labourd, le Pays Basque maritime, confiée en 1609 à Pierre de Lancre dont Roland Villeneuve utilise abondamment le "Tableau de l'inconstance des mauvais anges et démons" (1613) et "l'Incrédulité et mescréance du sortilège pleinement convaincue" (1622). Dans ce pays de pêcheurs de morue, de chasseurs de baleines, où le christianisme n'avait été introduit qu'au Xe siècle, les hommes jouissaient d'une certaine liberté sexuelle et le clergé avait la réputation d'être compréhensif à cette situation jusqu'à la consolation des belles esseulées... Pierre de Lancre, dont la misogynie tourne à la gynophobie viscérale et dont le refoulement se complaît aux descriptions de sabbat les plus salaces extorquées de préférence aux plus jeunes sorcières par l'intermédiaire d'un interprète entendant l'euskara voit ainsi dans le Labourd une zone privilégiée de sorcellerie qu'il convient de faire radicalement disparaître sans égard à l'âge ni au sexe des victimes... Intéressant surtout par la documentation retenue par Lancre qui prend pour argent comptant tout ragot de sorcellerie et dont la mission fut brusquement interrompue par le retour des pêcheurs après quelques centaines d'exécutions..." (Guy Boquet, Bulletin de la Société d'histoire moderne, 1986)

612.          VIRENQUE (Pierre). Fontenay Saint Père. Monographie. Les Amis de Fontenay St Père [Seine et Oise], 1966, gr. in-8°, 90 pp, 2 plans, 6 illustrations, broché, bon état

            20

Tout savoir sur l’histoire du village, du Néolithique aux années soixante. Ce livre est l’œuvre de Pierre Virenque, maire de la commune de 1960 à 1971, décédé dans les années 90. L’ouvrage parle, notamment, de l’évolution de la population, du développement de l’administration locale, de l’histoire jusqu'à la Révolution, de la guerre de 1870 sur le territoire, du château et de ses gens (avec un tableau généalogique). Pour réaliser ce travail d’investigation, l’ancien maire avait collaboré avec l’association Les amis de Fontenay, aujourd'hui disparue.

 

PARIS

 

613.          ALMÉRAS (Henri d'). La Vie parisienne pendant le Siège et sous la Commune. Albin Michel, s.d. (1927), in-8°, 541 pp, 46 gravures et photos (dont 11 pl. hors texte, reliure demi-percaline verte, dos lisse avec pièce de titre basane carmin, couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état. Edition originale

            50

"Anecdotique et très hostile à la Commune. Très nombreuses gravures, photos, illustrations diverses, hors-textes. Un exemple parmi beaucoup d'autres : « Ce poignard avait appartenu à une cantinière de la Commune. Elle s'en servait pour achever les blessés »." (Le Quillec, 79)

614.          BABEAU (Albert). Paris en 1789. P., Christine Bonneton, 1991, fort in-8°, v-536 pp, préface de Jacques Chirac, 96 gravures dans le texte et hors texte, biblio, index, reliure skivertex bleu de l'éditeur, titres dorés au 1er plat et au dos, tête dorée, bon état

            30

Réimpression du classique d'Albert Babeau (1889), augmentée d'une bibliographie complémentaire par Alfred Fierro. Cet ouvrage est un tableau particulièrement vivant de la capitale à la veille de la Révolution. On y découvre avec plaisir ses chanteurs de cantiques et ses troupes ambulantes, ses porteurs d'eau et ses écrivains publics, ses Bains chinois et ses restaurateurs, ses théâtres et ses salons littéraires, ses églises et ses couvents. On y parcourt avec curiosité des rues aux noms étranges comme les rues Pot-au-Diable, Tire-Boudin, Trop-va-qui-dure, Fosse-aux-Chiens. On déambule aussi dans les grandes artères que sont les rues Saint-Denis, Saint-Honoré ou Dauphine... Paris en 1789, une ville qui attire, comme aujourd'hui, étrangers et provinciaux séduits par la variété de ses charmes et de ses arts.

615.          BANCQUART (Marie-Claire). Paris des Surréalistes. Seghers, 1972, in-8°, 230 pp, 16 pl. de photos et documents hors texte, chronologie, biblio, index des noms et des lieux, broché, bon état

            25

L'extraordinaire importance de Paris dans la littérature après la guerre de 1914 est analysée ici à travers les œuvres d'Aragon, Breton, Péret, Desnos, Soupault. Chez ces jeunes écrivains français révoltés par la guerre, qui rejoignent le mouvement Dada, puis fondent le surréalisme, le refus de l'ancienne civilisation s'accompagne de la volonté de refaire l'homme, en donnant de lui une définition totale, englobant l'inconscient et le spontané. Le langage, instrument de la révolte, doit être rendu neuf, pur, surprenant... Nulle projection géographique de ces ambitions et de ces espoirs n'était plus propice que Paris, cette ville pleine de mystères séculaires et de dynamisme moderne, complexe à l'image de l'homme. Dans l'explosion euphorique de l'après-guerre, elle était toute prête à accepter les nouveautés d'une révolte dans la psychologie et dans l'écriture, voire même à les susciter.

616.          BESNIER (Charles). Paris, capitale de la France : son histoire et ses monuments. Charles-Lavauzelle, 1948, gr. in-8°, vi-243 pp, 48 gravures et photos, notes, biblio, lexique des termes d'art, index, cart. illustré de l'éditeur, bon état

            25

"Cet ouvrage ne saurait être par ses dimensions modestes un précis complet d'histoire... Il ambitionne seulement d'inspirer la curiosité affectueuse et compréhensive de Paris, de son passé, de ses monuments... Paris est saturé d'histoire..." (Préface)

617.          BLUM (André). Paris reste Paris. Genève, Editions du Mont Blanc, 1948, gr. in-8°, 190 pp, 16 gravures hors texte, broché, couv. illustrée à rabats, bon état, prière d'insérer et carte de la direction des Editions du Mont Blanc joints

            25

Conservateur au Musée du Louvre, l'auteur rappelle en quoi Paris fut intimement lié aux grands événements de notre histoire.‎ — Table : La domination romaine et la fin de la Civilisation antique ; Les Barbares et le Christianisme ; La première tentative de Révolution bourgeoise au XIVe siècle ; Des Maillotins et des Cabochiens aux Armagnacs et aux Bourguignons ; Paris et la Réforme ; Paris et les guerres de Religion ; Paris Ligueur ; Paris Frondeur ; Paris Révolutionnaire ; Du Directoire à Napoléon Ier ; Paris au temps de la Restauration et de la Révolution de 1830 ; Paris pendant la Monarchie de Juillet et la Révolution de 1848 ; Paris sous la Seconde République et le Second Empire ; Paris et la Commune ; Le Paris de la Troisième République ; La Libération de Paris.

618.          Catalogue d'exposition. La Montagne Sainte-Geneviève. Deux mille ans d'art et d'Histoire. Musée Carnavalet, 1981, in-4°, 263 pp, 180 illustrations, cartes et plans en noir et en couleurs dans le texte et hors texte, 581 numéros décrits avec notices explicatives érudites, chronologie, broché, couv. illustrée (un peu frottée), bon état (Catalogue de l'exposition organisée par la Mairie annexe du 5e arrondissement et le Musée Carnavalet, 22 janvier - 24 mai 1981)

            25

"... C'est sous les voûtes des nombreuses églises et dans les galeries des cloîtres de cette colline sacrée que maîtres et disciples prirent l'habitude de se réunir pour cultiver la théologie, la philosophie, la scolastique, le droit et la médecine. Ainsi se forma peu à peu l'Université de Paris, qui reçut de Philippe Auguste ses premiers privilèges. À partir de là, la montagne Sainte-Geneviève devint en quelque sorte l'Olympe de Paris. Collèges, communautés françaises et étrangères, couvents et églises y formèrent un extraordinaire ensemble d'institutions religieuses et universitaires, dont la plus célèbre est toujours celle à qui Robert de Sorbon donna son nom en 1257 et dont l'église, élevée par Lemercier entre 1585 et 1654, renferme l'admirable tombeau du cardinal de Richelieu par Girardon... C'est ce passé, et même ce présent, tous deux d'un exceptionnel intérêt, qui sont évoqués fidèlement et même minutieusement à l'aide de près de six cents objets et documents dans cette exposition divisée en sept parties qui vont de la préhistoire au Moyen Age, de la vie religieuse à la vie universitaire, de la topographie à la chronique et au cadre de vie urbaine, retraçant toute l'existence, à travers vingt siècles d'histoire, de ce qu'on a appelé la montagne Sainte-Geneviève, dont les limites vont en réalité de la Seine à l'abbaye de Port-Royal et du Jardin des plantes au Luxembourg..." (Andrée Jacob, Le Monde)

619.          CHEVALIER (Louis). Les Ruines de Subure. Montmartre de 1939 aux années 80. Laffont, 1985, gr. in-8°, 370 pp, 16 pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée, trace de pli sur la couv., bon état

            25

Subure : dans ce quartier « chaud » de Rome se déroulèrent les scènes de plaisir les plus célèbres de l’Antiquité. Or, Montmartre, ce fut Subure depuis que, à la fin du XIXe siècle, Paris installa ses plaisirs sur la Butte. De Barbès à Clichy, en passant par Pigalle, à travers les jeux divers de la lumière, et davantage encore de l’ombre, Louis Chevalier poursuit l’evocation tumultueuse entreprise dans "Montmartre du plaisir et du crime" sur les traces de Zola, Mac Orlan, Carco, Miller et Céline. Marseillais, Corses et bientôt Nord-Africains se mêlent dans un décor qu’on croirait immuable : bals populaires, music-halls, cafés, brasseries surtout – Graff, Luce, l’illustre Wepler –, grands cinémas que domine le grandiose Gaumont-Palace et, plus que tout peut-être, la nuit, amie du criminel et de la Vénus vagabonde... Tel fut le quartier de plaisir de Paris mais aussi le lieu de plaisir le plus célèbre du monde, celui dont on rêvait partout, et d’un rêve tenace qui n’a pas encore disparu alors que cela fait bien des années que Montmartre n’est plus. Si la magie du mot Pigalle agit encore sur les touristes, Montmartre a perdu son exclusivité, sa supériorité, envahi par les sex-shops puis les frites assorties de boissons gazeuses et de viande hachée, déserté par les jeunes au profit du bazar culturel et marchand de Beaubourg et du trou des Halles – déchu, banalisé. Voici une histoire plus passionnante que tous les romans : parce qu’elle préfère la vérité à l’invention, et aussi parce que, reposant sur une documentation considérable et variée, elle fourmille de faits divers tragiques ou comiques dont le récit et l’analyse lui donnent la dimension d’un essai sur les mœurs.

620.          Collectif – POILANE (Eugénie-Ninette). La Résistance et la Libération dans le VIe. 1940-1944-1945. P., Mairie du VIe, 1985, gr. in-8°, 31 pp, avant-propos de Pierre Bas, 20 photos, liste des plaques commémoratives dans le VIe arrondissement, broché, bon état. Peu courant

            25

Plaquette éditée à l'occasion de l'exposition "La France au combat" réalisée par Eugénie-Ninette Poilane, présentée du 7 au 30 juin 1985 à la Mairie du VIe arrondissement de Paris.

621.          Collectif. Dictionnaire de Paris. Larousse, 1964, in-4°, 591 pp, très nombreuses illustrations, texte sur 2 colonnes, index des noms de rues, places, avenues et voies publiques, quartiers et lieux-dits, reliure toile bleue de l'éditeur, titres, sans la jaquette, bon état

            30

Inventaire des lieux, des édifices, des évènements, des professions qui caractérisent la vie parisienne, depuis ses origines jusqu'à nos jours. De A comme abattoirs à Z comme Zoo de Vincennes. Notices rédigées par Patrice Boussel, Yvan Christ, Jean-Paul Clébert, Nino Frank, Robert Giraud, René Héron de Villefosse, Marcel Le Clère, Edmond Pognon, Romi, Georges Sadoul, Jacques Wilhelm, etc. — "La maison Larousse nous offre aujourd'hui un dictionnaire de Paris, œuvre collective de vingt-trois auteurs qui se sont partagé la besogne. C'est un dictionnaire plus spécialisé qu'il ne paraît au premier abord, ce dont nous aurions tort de nous plaindre, car il a sa place à la suite du “Tableau de Paris”, de Sébastien Mercier, du “Paris, ses organes, ses fonctions et sa vie”, de Maxime du Camp, ou des ouvrages d'Alfred Franklin. Il traite, en effet, en priorité, de la vie parisienne vue à travers ses aspects les plus caractéristiques qui ont fourni la matière de copieux articles rédigés de façon très alerte par Patrice Boussel, Romi, Robert Giraud et bien d'autres sur les antiquaires, les bains, les bals, les bistrots, les bouquinistes, les cafés et cafés-concerts, les cirques, les courses, les enseignes, les expositions, les fortifs, les galeries d'art, les grands magasins, la haute couture, Montmartre et Montparnasse, la prostitution, les restaurants, les statues, les taxis, l'urbanisme, etc.. Bien documentés et très vivants, ces textes constituent la partie la plus neuve du volume, avec une bonne histoire des théâtres parisiens, dont aucun n'a été oublié, par Maurice Tassart et Noël Felici. Les éditeurs ont fait la part moins belle à MM. Jacques Wilhelm, Yvan Christ et Michel Gallet pour les monuments parisiens, exceptions faites de grands ensembles du Louvre, de la place Vendôme, de la place des Vosges, de la place de la Concorde, des Champs-Elysées et du quartier du Marais qui fait l'objet d'un grand texte très clair de M. Wilhelm. (...) Ce dictionnaire est pourvu d'une riche illustration fort bien choisie qui met l'accent sur les gravures du XIXe siècle, lithographies, pages d'illustrés, images-réclames, etc., qui sont un apport très original..." (J.-P. Babelon, Bibliothèque de l'École des chartes, 1966)

622.          FIUME-FREDDO (Valentin) et Olivier GRIETTE. Paris ressuscité. L'Âge d'Homme, 2000, gr. in-8°, 146 pp, préface de Jean Dutourd, postface de Christian Langlois, aquarelles originales de Valentin Fiume-Freddo, texte d'Olivier Griette, 30 photos et aquarelles en couleurs sur 15 pl. hors texte, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

            20

De la Fac de Jussieu à la Bibliothèque de Tolbiac, les quinze plus monstrueux ratages de l'architecture « moderne » à Paris corrigés par un dessinateur et un écrivain de talent. Un manifeste pratique contre le massacre architectural de la Ville-lumière.

623.          FLEURY (Michel), Alain Erlande-Brandenburg et Jean-Pierre Babelon. Paris monumental. Flammarion, 1974, in-4° (25,5 x 32), 409 pp, 383 illustrations en noir et 52 en couleurs (photographies de Max et Albert Hirmer), biblio, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, sous emboîtage, bon état. On joint un dépliant publicitaire en couleurs sur le livre

            50

Le prétexte de cette nouvelle approche de l'archéologie parisienne a été fourni par les campagnes de ravalement ordonnées par M. André Malraux. Les prises de vues se sont déroulées sur plusieurs années, suivant l'ordre de remise en valeur des différents monuments étudiés et permettant ainsi de fixer une vue idéale d'un Paris neuf, que la pollution n'a malheureusement pas tardé à ramener à la grisaille. Ce livre est dédié à tous ceux qui refusent de passer indifférents devant les églises, les palais et même les maisons les plus modestes, à tous ceux pour qui ces façades intégrées dans la trame très particulière de chaque quartier et de chaque rue représentent vraiment le vêtement de pierre que lui ont légué des générations de Parisiens. (L'éditeur)

624.          LESOURD (Paul). La Butte sacrée. Montmartre, des origines au XXe siècle. P., Editions Spes, 1937, in-4°, 523 pp, illustrations dans le texte, reliure demi-chagrin noir à coins, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres et fleurons dorés, tête dorée (rel. de l'époque), bon état

            100

"C'est un véritable monument que M. Paul Lesourd a consacré à Montmartre. L'auteur a voulu, avec la conscience d'un ancien chartiste, évoquer, depuis ses origines jusqu'à nos jours, toute l'histoire de la « Butte sacrée », – histoire aussi bien religieuse que profane. Utilisant sources manuscrites, imprimées, orales, et aussi plans, gravures, photographies, il a réussi à tracer un tableau aussi complet qu'il est possible de cet ancien village, peu à peu encerclé et transformé par la grande cité qu'il domine. Montmartre fut, de tout temps, pour Paris, un lieu saint qui attira les foules. En 1096, la Butte, avec ses abords, devint la propriété de l'abbaye clunisienne de Saint-Martin-des-Champs, mais son véritable essor monastique n'a commencé qu'en 1133, avec la fondation, par le roi Louis VI, de l'abbaye de femmes appelée à devenir si célèbre. De la chronique de cette abbaye, M. Lesourd a examiné minutieusement chaque chapitre : le premier monastère, au sommet du coteau; le second, bâti au XVIIe siècle, autour du Martyrium, au bas des pentes, et qu'une longue galerie couverte unissait à celui d'en haut ; les richesses de la communauté ; l'existence des religieuses, leur règle primitive, fort relâchée à la fin du XVIe siècle et vigoureusement rétablie au XVIIe sous l'impulsion de l'étonnante abbesse que fut, de 1598 à 1637, Marie de Beauvilliers... La Révolution devait amener la destruction totale de l'abbaye et conduire à l'échafaud sa dernière abbesse, Mme de Montmorency-Laval... Du monastère d'en bas rien n'a subsisté ; du couvent d'en haut, l'église seule a été relevée de ses ruines et est actuellement la paroisse Saint-Pierre. M. Lesourd en décrit la beauté architecturale, en indique les limites anciennes, en rappelle les pasteurs successifs. La quatrième partie de l'ouvrage est consacrée au profane : parlant de Montmartre, on ne saurait être complet si on n'évoquait ses vignobles, ses plaisirs, ses artistes, et aussi les épisodes tragiques qui s'y sont déroulés en 1814, 1848, 1871... Ce même XIXe siècle a vu la grande transformation urbaine qui, de l'ancien village, a fait le quartier actuel où ne se voient plus que de rares aspects du passé. Le principal fait de cette transformation a été l'érection, au sommet de la Butte, de la basilique du Sacré-Cœur, et c'est là une des belles pages de l'histoire religieuse de notre époque. Depuis le vœu national de 1871 et la loi du 24 juillet 1873 jusqu'à la consécration, le 6 octobre 1919, nous assistons à tous les developpements de l'œuvre et le livre s'achève par la description détaillée du monument. De nombreuses notes s'ajoutent au texte déjà considérable ; il semble qu'après ce travail il ne puisse être rien apporté de plus à l'histoire de Montmartre." (Jacques Hérissay, Revue d'histoire de l'Église de France, 1939)

625.          LORENTZ ( Philippe) et Dany SANDRON. Atlas de Paris au Moyen Age. Espace urbain, habitat, société, religion, lieux de pouvoir. Parigramme, 2006, in-4° (29 x 32), 237 pp, nombreuses illustrations et plans en noir et en couleurs, biblio, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état (ouvrage couronné pat l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres)

            40

Paris – 200.000 habitants en 1300 – est la plus grande ville de l'Occident médiéval. Elle devient, au XIIIe siècle, la capitale du puissant royaume de France vers laquelle affluent commerçants et hommes d'affaires, artistes et intellectuels. La croissance sans précédent de la cité n'a pas manqué de laisser une empreinte durable : dans bien des quartiers, le tracé actuel des rues reflète les opérations de lotissement qui présidèrent à l'installation des nouveaux venus au cours du Moyen Age. Si peu d'édifices médiévaux sont aujourd'hui visibles dans leur quasi-intégrité, telles Notre-Dame ou la Sainte-Chapelle, beaucoup sont conservés de manière fragmentaire, comme le Louvre de Philippe Auguste, la salle des gens d'armes de la Conciergerie ou le réfectoire du couvent des Cordeliers. Ces vestiges – et bien d'autres – jalonnent la trame urbaine dont les aspects, changeant au fil d'un millénaire, sont restitués par les images anciennes. Entre la ville idéale rêvée par les rois et la cité grouillante aux ruelles étroites et nauséabondes, se dessine le visage du Paris médiéval. — "La qualité des deux auteurs invite à examiner favorablement l’intérêt de cet ouvrage qui est destiné à un très large public par son format et par sa présentation, mais qui recèle nombre d’informations fort utiles pour le chercheur par la précision et la sûreté de la documentation. Dany Sandron, archiviste paléographe de la promotion 1987, est professeur d’histoire de l’art médiéval à l’Université de Paris IV Sorbonne et Philippe Lorentz, archiviste paléographe de la promotion de 1988, est professeur de l’histoire l’art du Moyen Age à l’Université de Strasbourg. Après une copieuse introduction, l’Atlas est partagé en huit grandes parties : La ville née du fleuve ; L’expansion urbaine ; La banlieue et les environs de Paris ; Les Parisiens ; Paris capitale royale ; La vie spirituelle ; Enseigner et secourir ; Administration et société. Tous les aspects de l’histoire de la ville sont donc abordés. Chacune des parties est abondamment illustrée de photographies in situ, de miniatures, d’extraits de plans anciens ainsi que d’une cartographie schématique très clairement conçue qui permet de situer précisément la topographie des lieux, enceinte, ports, édifices civils et religieux, itinéraires et territoires. Conçu avec un remarquable sens de la pédagogie, cet ouvrage de référence est amené à rendre les meilleurs services." (Jean-Pierre Babelon, Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 2007)

626.          MURATORI-PHILIP (Anne). Les Grandes Heures des Invalides. Perrin, 1989, in-8°, 354 pp, préface de Maurice Druon, biblio, index, reliure simili-cuir de l'éditeur, bon état

            20

Les Invalides, qui les ignore ? Mais, comme l'écrit si bien Maurice Druon, « avec autant de soin que de talent » Mme Muratori-Philip « nous rappelle vingt choses que nous ne savions pas ». L'auteur a choisi un florilège de faits isolés, mais chronologiquement reliés, pour nous retracer l'histoire du premier véritable hôpital militaire, celui que le Grand Roi « qui aimait trop la guerre » a voulu donner comme dernier asile à ses blessés et à ses vieux soldats. Tradition qui demeure sans faille jusqu'à nos jours depuis 1674. (...) Sous leur dôme doré, les Invalides ont encore à nous raconter tant de belles histoires qu'on ne peut que conseiller la lecture de ce livre attachant et bien fait, muni au surplus de tableaux chronologiques et d'un index des noms cités. (Lucie Coignerai-Devillers, Revue d'histoire de la pharmacie, 1992) — Henri IV et Louis XIII s'étaient déjà souciés des misères de leurs vieux soldats. Mais sans succès. Louis XIV, avec l'aide de Louvois, fait construire en trois ans un hôtel immense et somptueux qui répond aux diverses fonctions d'hôpital, d'hospice, de caserne et de monastère. Le Roi-Soleil, qui est très attaché à ses compagnons de guerre, les accueille lui-même en octobre 1674 dans leur nouveau refuge. Peu à peu les Invalides deviennent une ville dans la ville, avec son clergé, son corps médical, ses fournisseurs et ses manufactures placés sous l'autorité d'un gouverneur. Ses infirmeries sont copiées dans toute l'Europe, son école de chirurgie est une pépinière de glorieux praticiens, tandis que le célèbre Parmentier y prépare ses expériences sur la pomme de terre. En donnant asile à la collection des Plans-Reliefs en 1777, Louis XVI confère aux Invalides une fonction supplémentaire : celle de musée Douze ans plus tard, le 14 juillet 1789, la foule investit l'hôtel pour s'emparer des armes, l'heure de la Révolution a sonné. Napoléon y distribue les premières étoiles de la Légion d'honneur en 1804. De multiples événements, une foule de personnages ont tissé l'histoire de ce monument national. Par exemple, la veuve Brulon, première femme admise à titre militaire en 1802; le gouverneur Sérurier, qui brûle les drapeaux dans la cour d'honneur la nuit de l'arrivée des troupes alliées en 1814, ou Rouget de Lisle oublié depuis 1915 dans le caveau des gouverneurs. Au lendemain de la défaite de 1870, les Invalides deviennent le sanctuaire des armes en accueillant les collections du musée d'artillerie. Enfin, sous l'Occupation, Hitler s'incline devant le tombeau de l'Empereur et décide ce jour-là de rendre l'Aiglon à son père... Ce qui n'empêche pas la Résistance de créer un véritable réseau d'évasion à l'ombre du dôme. Aujourd'hui, gardien de la mémoire historique de la France, l'hôtel des Invalides, qui est peut-être le plus beau monument de Paris, maintient ses traditions tout en s'adaptant aux exigences du XXe siècle.

627.          PAROT (Jean-François). Le Paris de Nicolas Le Floch. JC Lattès, 2005, in-8°, 64 pp, 14 gravures, 9 plans, broché, couv. illustrée, bon état

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"A l'occasion de la parution du sixième volume des "Enquêtes de Nicolas Le Floch, commissaire au Châtelet", Jean-François Parot et les Éditions Lattès sont heureux d'offrir aux premiers lecteurs ce petit livret illustré du Paris de l'époque. On y retrouvera tout l'univers de notre heros: plans des quartiers des crimes, recettes savoureuses du XVIIIe siècle, glossaire des mots de la rue et des palais, costumes qui ont inspiré le maître tailleur Vachon, extraits des rapports des inspecteurs de M. de Sartine sur les moeurs du monde souterrain et les plaisirs du siècle. Un complément au plaisir de la lecture." (4e de couv.)

628.          PÉROUSE de MONTCLOS (Jean-Marie)(dir.) Le Guide du patrimoine : Paris. Hachette, 1994, in-8°, 587-(21) pp, 400 gravures, plans et photos dans le texte, atlas de 19 pages de plans in-fine, index des sites et monuments, index des artistes, reliure cartonnée illustrée de l'éditeur, bon état

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Des thermes gallo-romains de Cluny à la Grande Bibliothèque, le guide du patrimoine Paris fait revivre plus de dix-sept siècles d'architecture et d'urbanisme. Chaque monument majeur fait l'objet d'une longue notice, véritable monographie, accompagnée de nombreuses illustrations, certaines inédites, qui permettent d'avoir une parfaite compréhension de l'édifice et d'en suivre l'évolution. Apparaît également ici tout un patrimoine ignoré de la plupart des Parisiens eux-mêmes, tels les vestiges du palais des Tuileries de la rue Murillo ou l'hôtel néo-gothique du parfumeur Guerlain. Pour la première fois, édifices, décors intérieurs et mobilier sont présentés dans un ouvrage de référence qui s'utilise comme un dictionnaire ou comme un guide de terrain. – Près de 1.000 sites et monuments étudiés. – Plus de 400 illustrations : gravures, plans, photos. – Un atlas de plans en couleurs situant les édifices décrits. Ce guide a été réalisé par une équipe de 50 auteurs, spécialistes de l'histoire de l'art et de l'architecture. Ils nous livrent les résultats de leurs dernières recherches sur le patrimoine parisien.

629.          RIBADEAU DUMAS (François). Histoire de Saint-Germain-des-Prés, abbaye royale. Pierre Amiot, 1958, in-8°, 232 pp, 12 pl. de gravures et plans hors texte, notes, biblio, cart. éditeur, sans la jaquette, bon état (ouvrage couronné par l'Académie française. Prix de l'Académie 1959)

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"A l'occasion des fêtes anniversaires de la fondation de Saint-Germain-des-Prés, M. François Ribadeau-Dumas a publié un livre très évocateur retraçant l'histoire de la célèbre abbaye (Editions Pierre Amiot). On sait que Saint-Germain-des-Prés a possédé une des plus importantes bibliothèques monastiques et que la plus grande partie de ces collections se trouve à la Bibliothèque nationale. M. Ribadeau-Dumas nous rappelle qu'au moment de la Révolution, les bénédictins de Saint-Germain possédaient 49.387 livres imprimés, 634 manuscrits orientaux, 452 grecs, 1644 latins, 2783 français, le fonds Harlay (1559 manuscrits), au total: 7.072 manuscrits. La bibliothèque fut heureusement épargnée lors d'un incendie qui, le 19 août 1794, détruisit une partie des bâtiments monastiques. La bibliothèque n'avait pas été fermée pendant la Révolution. Ouverte au public, elle avait alors comme gardien Don Liéble et Dom Poirier. Au XVIIe siècle, nous dit encore M. Ribadeau-Dumas, Dom Luc d'Achère, bibliothécaire de l'abbaye, mort en 1685, enrichit très notablement les collections dont il avait la garde et en rédigea le catalogue. Parmi les bienfaiteurs de ce temps on cite le médecin de la princesse de Guise, le docteur Vaillant. En 1699, la bibliothèque s'augmenta des collections d'un grand érudit, Michel-Antoine Baudrand, prieur de Rouvres et de Neumarché, auteur d'un Dictionnaire géographique universel, publié après sa mort en 1700. On sait que la bibliothèque de Saint-Germain-des-Prés fut un foyer d'érudition extraordinaire. M. Ribadeau-Dumas évoque à ce sujet les grandes figures de Félibien, Mabillon, Montfaucon, Martène, etc. Les savants de toute l'Europe venaient consulter le fonds unique qu'avaient réuni les savants bénédictins." (A. Boinet, La Bibliofilía, 1959)

630.          ROULEAU (Bernard). Paris : Histoire d'un espace. Seuil, 1997, gr. in-8°, 492 pp, 23 plans hors texte, biblio, chronologie, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état

            30

Dans les premiers temps, les villes sont nées du besoin des hommes de se regrouper, d’organiser et développer l’espace dévolu à leur habitat et leurs activités. Paris nous en donne le plus bel exemple et ce livre retrace, dans le détail, la formation progressive de son espace et de son paysage. Car c’est par eux, d’abord, que Paris est vraiment Paris. Comment et pourquoi les rues se forment-elles ? Comment apparaissent et s’étendent ses quartiers ? Comment la ville s’est-elle dotée d’une organisation spatiale, d’axes de déplacements et de liaisons, de marchés, de places ? A travers un récit attrayant et une riche iconographie, nous suivons pas à pas la prodigieuse aventure qui transforma l’humble bourgade gauloise en l’une des plus grandes et des plus prestigieuses agglomérations du monde. Et nous retrouvons aussi, dans le Paris actuel, les apports successifs de sa longue histoire.

631.          SAINT SIMON (Fernand de). La Place de l'Etoile. P., Editions Vendôme, 1988, in-4°, 493 pp, environ 400 gravures et photos dans le texte et à pleine page, plans, sources et biblio, index, imprimé sur Centaure ivoire, reliure éditeur, gardes illustrées, signet, bon état. Edition originale, un des 500 exemplaires reliés plein cuir de couleur bordeaux avec fers et encadrement dorés sur les 2 plats et tête dorée, numérotés de 1 à 500 (n° 32), enrichi d'un envoi a.s.

            60

Trois siècles d'histoire.

632.          SAINT SIMON (Fernand de). La Place des Victoires. P., Editions Vendôme, 1984, in-4°, 451 pp, 350 gravures et plans dans le texte et à pleine page, sources et biblio, index, imprimé sur Centaure ivoire, reliure éditeur, gardes illustrées, signet, bon état. Edition originale, un des 100 exemplaires hors commerce reliés plein chagrin de couleur bordeaux avec fers et encadrement dorés sur les 2 plats et trois tranches dorées, numérotés de I à C à la main par l'auteur et signés par lui (HC IV), enrichi d'un envoi a.s.

            60

Monument élevé à la gloire de Louis XIV, la place des Victoires est une place de Paris située au cœur du centre historique de la capitale, à cheval sur les 1er et 2e arrondissements. Elle est, avec la place des Vosges, la place Dauphine, la place Vendôme et la place de la Concorde, l'une des cinq places royales parisiennes.

633.          SAINT SIMON (Fernand de). La Place Vendôme. P., Editions Vendôme, 1982, in-4°, 512 pp, préface du duc de Castries, 450 gravures et photos dans le texte et à pleine page, 4 plans, sources et biblio, index, imprimé sur papier vergé des Papeteries Lana, reliure éditeur, gardes illustrées, signet, bon état. Edition originale, un des 500 exemplaires reliés plein cuir de couleur bordeaux avec fers et encadrement dorés sur les 2 plats et tête dorée, numérotés de 1 à 500 (n° 149)

            50

"Au départ, il s'agit d'une énorme spéculation immobilière, sous prétexte d'aménager une place parisienne à la gloire de Louis XIV. En 1685, Mansart, l'architecte du Roi-Soleil, réunit cinq financiers pour acheter le terrain de l'hôtel de Vendôme, situé sur la rive droite de la Seine. Leur intention est de raser l'hôtel et de lotir le terrain en réalisant une jolie culbute : "payer 50 livres la toise ce qu'on revendra 100 livres", résume François de Saint-Simon dans son ouvrage. Lancée, la place Vendôme devient un lieu de résidence pour grands seigneurs avant de se transformer, peu à peu, à partir du second Empire, en un grand carrefour d'affaires. "Derrière la monumentalité de la place Vendôme et son commerce de luxe se développe un vrai centre de business", explique Hubert Bonin, professeur d'histoire économique à l'institut d'études politiques de Bordeaux. Les joailliers investissent les lieux les premiers. Joseph Chaumet, Frédéric Boucheron, Van Cleef & Arpels, tous s'installent place Vendôme à partir de la fin du XIXe siècle. Louis Cartier, en 1898, s'implante à côté, rue de la Paix, tandis que le Ritz, la même année, est inauguré au numéro 15..." (L'Express, 2004)

634.          THORAVAL (Anne). Promenades sur les lieux de l'histoire. D'Henri IV à mai 68, les rues de Paris racontent l'histoire de France. Parigramme, 2004, in-8°, 205 pp, très nombreuses gravures et photos en noir et en couleurs, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

            15

Retrouver les lieux où ont été écrites les grandes pages du passé, le théâtre des intrigues ou des émeutes... quel amateur d'Histoire bouderait un tel programme ? De l'assassinat d'Henri IV rue de la Ferronnerie à Mai 68 au coeur du Quartier latin, en passant par la prise de la Bastille ou la Commune de Paris, les grands événements ont laissé leur trace. En allant s'imprégner sur place des complots d'antichambres comme des grondements de la rue, le promeneur connaîtra l'émotion rare d'entrer en étroite communion avec les grandes heures de l'Histoire.

635.          VINCENT (Marc) et Henri JAUNET. Paris dans l'Histoire de France. P., Société Universitaire d’Éditions et de Librairie (SUDEL), 1963, in-8°, 141 pp, 150 gravures, cartes et plans, cart. illustré de l'éditeur, bon état. Edition originale

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Cet ouvrage destiné aux maîtres et élèves de la région parisienne, permet aux enseignants et à leurs élèves de partir à la découverte d'une époque en construisant un parcours historique à travers la ville ou un quartier particulier. Pour les curieux, des précisions, des anecdotes et des renseignements pratiques sont rassemblés à la fin de chaque chapitre. Il présente le développement de la ville en quinze plans successifs, 9 croquis retraçant les étapes de la construction du Louvre sur 800 ans, l'origine de mots ou expressions tels que le franc, une oriflamme, être en grève.., les sources du blason de la capitale de la France, ancien sceau de la corporation des "marchands de l'eau", bateliers de la Seine, etc.

 

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