Pages d’Histoire – Librairie Clio
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Octobre 2023
Catalogue 411-412
Au-delà de dix jours, les livres réservés seront remis
en vente
GÉNÉALOGIE, HÉRALDIQUE, NOBLESSE
1.
ANGELIER
(François). Dictionnaire
des voyageurs et explorateurs occidentaux. Du XIIIe au XXe siècle. Pygmalion,
2011 gr. in-8°, 766 pp, chronologie,
biblio, index des noms et des destinations, reliure souple illustrée de
l'éditeur, bon état
25 €
Pendant des siècles, se mettre en route ou s'embarquer releva du défi
téméraire, voire de l'inconscience suicidaire. Pourtant, guidés par l'appât du
gain, animés d'un grand désir de sciences ou ivres d'un vif appétit de
merveilles, voués à la conversion des peuples ou poussés par l'évasion hors
d'un monde misérable, des hommes et des femmes, parfois des familles entières,
se mirent en route vers des horizons inconnus. S'échelonnant entre deux
cataclysmes (les invasions mongoles au XIIIe siècle et le cataclysme atomique
du XXe), ce Dictionnaire des voyageurs et des explorateurs occidentaux permet
au lecteur de découvrir, outre les figures classiques du voyage et de
l'exploration (de Marco Polo à Alexandra David- Néel, en passant par Colomb,
Cook, Ross, Charcot, etc.), toute une cohorte bigarrée de missionnaires
dominicains et de conquistadors espagnols, d'amiraux anglais et de coureurs des
bois canadiens, de diplomates italiens et de globe-trotters allemands,
d'alpinistes autrichiens et de corsaires hollandais. Un livre magistral sur la
grande parade des conquérants de la planète.
2.
Anonyme. De la manière de chier.
Dissertation sur un ancien usage, lue dans l'Académie de Troyes, le 28 mai
1743. Nîmes, Lacour, 1998 in-8°, (6)-56 pp, broché,
bon état (Coll. Rediviva)
10 €
Réimpression en fac-similé de cette Dissertation. — "Cette opinion ;
conséquente au système général de cette dissertation, ou j'ai démontré que
naturellement nous aimions la merde, est fortifiée par ce système, et
réciproquement elle le fortifie. Elle a en la faveur ce bel Adage, connu de
tout le monde, et fondé sur l'expérience et sur la raison : “Chacun trouve que
son estron à l'odeur bonne – Stercus fuum cuique benè olet.” Elle est fondée
sur des vues médicales que le Grand Boerhave n'a pas dédaigné de
développer..."
3.
ARON
(Raymond). Dimensions
de la conscience historique. Plon, 1961 in-8°, 337 pp, index
des noms, index des matières, broché, couv. un peu défraîchie, intérieur très
frais, qqs rares soulignures crayon, bon état
25 €
A travers les Dimensions de la conscience historique, Raymond Aron
s'impose comme l'un des penseurs majeurs de l'histoire au XXe siècle. Après les
bouleversements issus du second conflit mondial, Raymond Aron pense le monde à
l'aune de l'installation durable du communisme à l'Est de l'Europe, de la fin
de la colonisation, des mutations que signale une phase de progrès technique
encore inconnue dans les sociétés développées. Il prend acte du changement
radical que marque pour la condition humaine l'avènement de l'ère nucléaire.
Face à ces mutations, le philosophe a plus que jamais le devoir de penser
l'histoire et la liberté de l'homme face à l'événement. Dialoguant avec
Thucydide, combattant l'idée d'une fin de l'histoire avancée par Spengler et
Toynbee et plus encore par la téléologie marxiste, il poursuit la réflexion sur
les limites de l'objectivité historique engagée au cours des années 1930. Les
Dimensions de la conscience historique n'ont cessé de nourrir les débats sur
l'histoire. Il demeure aujourd'hui un ouvrage indispensable pour réfléchir à
notre condition historique.
4.
BAKER
(J. N. L.). Histoire
des découvertes géographiques et des explorations. Payot, 1949 in-8°, 455 pp,
traduit de l'anglais, 8 cartes, broché, couv.
illustrée, bon état (Bibliothèque géographique)
30 €
"Nos lecteurs se souviennent avec plaisir des six volumes sur la
Conquête de la Terre, d’O. Olsen, publiés de 1933 à 1937 par le même éditeur,
ils offraient au lecteur un tableau pittoresque de l'histoire de l’exploration
de la terre. Le présent ouvrage est d’une conception toute différente. Moins
riche en anecdotes, mais infiniment plus précis et documenté, il mérite en tous
points la réputation de classique qu’il a acquise dans les pays de langue
anglaise. On appréciera tout spécialement les nombreuses notes bibliographiques
et l’impartialité avec laquelle l’œuvre des différentes nations a été
présentée. Le rôle, souvent trop méconnu, de nos compatriotes est, en
particulier, remarquablement mis en valeur." (F. Bourlière, La Terre et la
Vie, revue d'histoire naturelle, 1949)
5.
BARNABAS
(Père). Description
de six espèces de pets, ou six raisons pour se conserver la santé, prêchées le
Mardi Gras. Nîmes, Lacour, 1993 in-8°, (6)-16 pp, broché,
couv. illustrée, bon état (Coll. Rediviva)
8 €
Rééimpression de ce recueil populaire scatologique, présenté par le père
Barnabas, "péteur en chef au village des vesses, province des étrons,
goûtez qu'ils sont bons". Cette nouvelle édition parue vers 1765 fut
revue, corrigée et augmentée par M. Chicourt. On y découvre que les six espèces
de pets sont : le pet brutal ; le pet diminué ; le pet doucereux ; le pet
bardeur ; le pet musical et le pet timide !
6.
BLONDIN
(Antoine). Quat’
saisons. La Table
Ronde, 1975 in-8°, 241 pp,
broché, légère trace d'humidité en marge des 3
premiers feuillets, bon état. Edition originale sur papier courant, ex. du SP.
Envoi autographe signé de Antoine Blondin à un confrère écrivain : "Pour
... , faute de mieux, ce livre qui aura eu, du moins, le mérite de nous rapprocher.
En hommage amical. Antoine Blondin."
200 €
« Au fil d’une année, les voitures des quat’ saisons proposent sur les
marchées un fouillis de primeurs contrastées en volumes et en couleurs. Il
arrive pourtant qu’un œil sensible découvre une harmonie sous ces disparates :
pommes de terre nouvelles, carottes nouvelles, tomates nouvelles... L ’auteur
de ce livre, à l’éventaire duquel on ne trouve que des nouvelles, tout court,
ne souhaite pas autre chose. Il a choisi de remonter le cours des quatre
saisons, de l’hiver au printemps, parce qu’ayant été cueilli à froid, il a
essayé de terminer sur un coup de grâce. » Ainsi Antoine Blondin présentait-il
Quat’ saisons, couronné du Prix Goncourt de la nouvelle en 1975.
7.
BOUCHER
(François). Histoire
du costume en Occident, de l'Antiquité à nos jours. Flammarion,
1965 in-4°, 450 pp, 817
illustrations en noir, 355 en couleurs, biblio, index, reliure toile éditeur,
jaquette illustrée, bon état (Coll. In-Quarto)
60 €
De la rude vêture préhistorique à l'harmonie étudiée du costume antique,
de l'habillement grave du Moyen Age aux modes recherchées et fantaisistes du
vêtement des temps modernes, cet ouvrage n'est pas une énième histoire du
vêtement mais plutôt une analyse transversale de ce phénomène complexe qu'est
le costume, de ses données matérielles à ses motivations psychologiques.
Dressant un panorama vaste et complet, l'auteur s'emploit à explorer
l'évolution des formes du vêtement en liaison avec l'histoire des mœurs, sa
fonction comme signe social ainsi que son rôle taxinomique entre âges, classes,
fonctions ou professions mais aussi son statut en tant que reflet de
l'expression personnelle de l'individu. Un outil indispensable pour tous ceux
souhaitant avoir une connaissance exacte et précise du sujet.
8.
BRAUDEL
(Fernand). Grammaire
des Civilisations. Arthaud/Flammarion, 1987 gr. in-8°,
607 pp, introduction de Maurice Aymard, 23 cartes, broché, couv. illustrée, bon
état
30 €
Ce livre est un manuel – la partie centrale d'un manuel – publié pour la
première fois en 1963. Au début des années soixante, Fernand Braudel fut en
effet sollicité pour rédiger un texte consacré aux grandes civilisations,
désormais au programme des classes de terminale, un projet qu'il défendait de
longue date. La langue de Braudel, éloquente et limpide, sa volonté de
transmettre à un jeune public une vision de l'Histoire nourrie des autres
sciences humaines, servirent à merveille la conviction qui fit toujours la
sienne : "Enseigner l'histoire, c'est d'abord savoir la raconter".
Par son ambition – il s'attache successivement à l'Islam, à l'Afrique noire, à
l'Extrême-Orient, aux civilisations européennes, à l'Amérique et à la Russie –
et la clarté de son propos, “Grammaire des civilisations” est devenu un
classique traduit en plusieurs langues.
9.
BRUHAT
(Jean). Histoire
du mouvement ouvrier français. 1. Des origines à la Révolte des Canuts. Editions Sociales, 1952 in-8°, 287 pp, préface
de Gaston Monmousseau, chronologie politique, index des noms, des lieux, des
industries, broché, bon état
30 €
Seul volume paru. « C'est à la fois l'histoire de la classe ouvrière,
celle de ses conditions de vie et celle de ses organisations que nous voulons
esquisser, tout en accordant un intérêt plus particulier aux organisations
syndicales » (p. 19) — Table : Les origines. – Les ouvriers et les luttes de
classes en France à la veille de la révolution bourgeoise. – Les masses
populaires à l'assaut de la féodalité (14 juillet 1789 - 27 juillet 1794). –
Naissance de l'Etat bourgeois. – Le temps du compromis et les premières luttes
ouvrières (1815-1831). – L'insurrection des canuts lyonnais et ses conséquences
(1830-1834). – Le bilan. — "... L'étude que fait M. Bruhat (p. 212 et
suiv.) de la Révolution de 1830 situe autrement la crise économique dans la
genèse de la Révolution. « Elle (la crise) aggrave (donc) l'antagonisme entre
l'aristocratie foncière et la grande bourgeoisie » (p. 213), « renforce
l'opposition de la bourgeoisie au régime de la Restauration » et jette aussi
les ouvriers dans la lutte pour qui l'ennemi principal paraît être encore,
comme en 1789, cette aristocratie. C'est-à-dire que, chez M. Bruhat
l'économique, et le politique ne sont pas des ordres de faits parallèles, mais,
au contraire, procèdent l'un de l'autre, celui-ci de celui-là, le politique
étant, suivant l'expression marxiste-léniniste, « concentré de l'économique ».
M. Bruhat peut dès lors donner de la Révolution de 1830 l'explication politique
bien connue (manifestation contre Villèle et élections de 1827, recul
provisoire (1828), puis contre-offensive (1829) des ultra-royalistes,
contre-offensive brisée par la révolution bourgeoise et ouvrière de 1830 ; la
contradiction bourgeoisie-prolétariat arrivant d'ailleurs au premier plan dans
la substitution de Louis-Philippe à la République, dès qu'a été éliminée par la
victoire des Trois Glorieuses la contradiction bourgeoisie-aristocratie) et
réconcilier ainsi (dans une histoire politique de la lutte des classes) les
deux aspects qu'il est courant aujourd'hui d'opposer : l'économique et l'« événementiel
»..." (Maurice Agulhon, Revue Historique, 1954)
10.
BRUNEL
(Pierre)(dir.). Dictionnaire des mythes d'aujourd'hui. Editions du Rocher, 1999 fort gr. in-8°,
944 pp, avec la collaboration de Frédéric Mancier et Matthieu Letourneux, index
des figures et des thèmes mythiques, reliure cartonnée de l'éditeur, bon état
40 €
Ce qui nous intéresse avant tout, c'est de voir comment se construisent,
ou parfois se fabriquent des mythes modernes à la manière des mythes
classiques. Il nous a semblé, en particulier, que dans bien des textes
journalistiques, dans la publicité même, apparaissent des résidus de mythes
anciens. A partir de ces traces, les analyses peuvent être tentées pour établir
une continuité beaucoup plus grande et beaucoup signifiante qu'on ne pouvait le
croire. Les mythes d'aujourd'hui sont-ils alors les mêmes que les mythes
d'hier, avec des variantes ménagées par le temps dans ce que Claude
Lévi-Strauss a considéré comme une partition ? (Pierre Brunel) — Composé de
plus de quatre-vingt dix articles signés de chercheurs et d'universitaires
d'horizons variés, le “Dictionnaire des mythes d'aujourd'hui” offre ainsi un
large panorama des thèmes, des figures et des personnes qui composent à l'heure
actuelle notre "paysage mythique" : des Allégés aux Zombies, en
passant par les Cigarettes, le Sida, le Titanic et la Vache folle ; et encore
de Sherlock Holmes à Peter Pan, en passant par Serge Gainsbourg, François
Mitterrand et Marilyn Monroe. Chaque entrée est enrichie d'une notice
bibliographique ainsi que de renvois aux figures et thèmes de la mythologie
classique.
11.
CABANÈS
(Dr Augustin). Mœurs intimes du Passé (1ère série). Albin Michel,
1928 pt in-8°, xii-504 pp, 75
gravures dans le texte et à pleine page, reliure demi-basane mordorée, dos
lisse orné en long, pièces de titre basane verte (rel. de l'époque), bon état
25 €
"Compilation des coutumes d'autrefois relatives au froid, à l'hygiène
corporelle, la toilette, l'hygiène sexuelle, l'hygiène de l'habitat, l'hygiène
publique : en France surtout, mais aussi dans d'autres pays, et remontant
jusqu'à l'antiquité." (Bibliographie d'ethnographie française)
12.
[CABANÈS,
Docteur]. Un
grand historien. Le docteur Cabanès. Discours prononcés à l'inauguration du
monument élevé à Gourdon (Lot) le 1er septembre 1929. Albin Michel,
1930 in-12, 93 pp, suivies
de 8 pages sur papier rose présentant les oeuvres du docteur Cabanès, broché,
état correct
20 €
Plaquette publiée après la mort de l'historien (1862-1928) : Notice
biographique : l'œuvre de Cabanès ; Cabanès et la méthode médico-historique ;
critiques formulées sur l'œuvre (plus de 60 volumes) ; l'érection du monument
Cabanès ; discours et appréciations de l'oeuvre de Cabanès par les MM. les
docteurs J. Noir, Paul Voivenel, Jean-Louis Faure, Euzière, Senevet,
Laignel-Lavastine, Babonneix, Jean Séval, M. Pierre Calel, de la Société des
Gens de Lettres, M. Albin Michel, éditeur, M. Davidou, maire de Gourdon.
13.
CARDINAL
(Harold). La
Tragédie des Indiens du Canada. Montréal,
Edition du Jour, 1970 in-8°, 225 pp,
traduit de l'anglais (The unjust society : the
tragedy of Canada's Indians), biblio, broché, couv. illustrée, bon état
30 €
Harold Cardinal (1945-2005) était un infatigable défenseur des droits des
Autochtones. Par son travail, il a su mettre les questions autochtones sur le
devant de la scène au Canada et démontrer l'importance des droits issus des
traités et du droit à l'autodétermination.
14.
[CÉLINE]
– GUENOT (Jean). Céline, écrivain arrivé, 1894-1994. Saint-Cloud, Editions Guenot, 1993 in-8°, 302 pp, broché,
couv. à rabats, bon état. Edition originale, un des 500 ex. numérotés sur vergé
de chiffon
40 €
Un ouvrage allègre et iconoclaste publié l'année du centenaire de la
naissance de l’écrivain.
15.
[CÉLINE]. Actes du colloque
international de Paris L.-F. Céline (20-21 juin 1986). Tusson et Paris, Editions du Lérot et Société
des Etudes Céliniennes, 1987 in-8°, 302 pp,
8 pl. d'illustrations hors texte, table
alphabétique des auteurs, broché, couv. illustrée, bon état. Edition originale
40 €
22 contributions d'Albert Chesneau, Alain Cresciucci, Alice Kaplan, Eric
Mazet, Annie Montaut, Philippe Roussin, etc.
16.
[CHESNEY,
George]. Bataille
de Dorking. Invasion des Prussiens en Angleterre. P., Henri Plon,
1871 in-12, 149 pp, préface
de Charles Yriarte, broché, couv. illustrée par H. de Hem, dos factice, état
correct. Edition originale
40 €
Paru en mai 1871 en Angleterre, l'ouvrage “The Battle of Dorking” connut
un retentissement remarquable et donna lieu à l'édition de nombreuses brochures
qui le réfutaient, le complétaient ou le critiquaient. Dès août 1871, il est
traduit en français et longuement préfacé par Charles Yriarte. Signe de
l'intérêt que l'Europe toute entière prend à cette fable qui, après la
foudroyante victoire allemande sur la France, en 1870, trouve toute sa raison
d'être. Cette courte nouvelle uchronique se présente sous la forme d'un récit :
en 1921, un ancien volontaire anglais raconte à ses enfants comment, cinquante
ans auparavant, après l'annexion du Danemark et de la Hollande par le Reich
allemand, la flotte anglaise a été défaite sur mer par la flotte prussienne.
Puis comment l'Angleterre envahie est définitivement battue lors de la bataille
de Dorking, malgré le courage et la détermination des miliciens et des
volontaires, par les armées prussiennes. Et simultanément le monde se recompose
: les Etats-Unis absorbent le Canada ; l'Espagne, Gibraltar... A la fois récit
d'anticipation, texte politique et prémonitoire, destiné à faire prendre
conscience à tous du danger que représente, à terme, l'émergence de la
puissance allemande en Europe, une remarquable nouvelle de guerre spéculative
(une des premières du genre).
17.
Collectif. Mille ans de cultures
ashkénazes. Ouvrage dirigé par Jean Baumgarten, Rachel Ertel, Itzhok Niborski,
Annette Wieviorka. Liana Levi, 1994 fort in-8°,
658 pp, 48 pl. de photos hors texte, biblio, glossaire, index, liste des
collaborateurs, cart. éditeur lég. abîmé, sans la jaquette, qqs rares marques
au crayon en marges, bon état. Edition originale
30 €
Cet ouvrage se propose d'offrir dans toute sa diversité, à un public
éclairé mais non spécialisé, l'histoire d'un univers à la fois mal connu et
central dans la culture européenne, univers qui s'étend géographiquement de
l'Alsace à l'Ukraine, et de la mer du Nord à l'Italie. Sur une si grand
étendue, les raisons de cohérence ne manquent pourtant pas : un creuset
d'origine unique, une organisation communautaire semblable, une même langue, le
yiddish. Les populations qui les côtoient balancent entre bienveillance et
rejet. Les Juifs eux-mêmes sont partagés entre la volonté de maintenir leur
identité et celle de s'intégrer. Ce sont les cultures nées de cette histoire
complexe qui sont abordées ici.
18.
DELBOURG-DELPHIS
(Marylène). Le
chic et le look. Histoire de la mode féminine et des mœurs de 1850 à nos jours. Hachette,
1981 in-8°, 280 pp, 20
illustrations dans le texte, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
Analyse chronologique de la mode féminine de 1850 à nos jours, cet essai
est une histoire des faux-semblants révélateurs de la relation tantôt subie,
tantôt choisie des femmes à l'univers quotidien. Enquête sur les conditions
d'apparition des modes et les principes subtils qui régissent ces fantaisies
quasi obligatoires, “Le chic et le look” décrit la traduction originale de
l'histoire dans le monde irréductible de l'apparence, la réverbération sur les
visages et les silhouettes d'événements aussi différents qu'une grande
exposition des peintres vénitiens au Grand Palais, que la guerre de Crimée,
celles de 14-18 ou de 39-40, ou l'apparition du twist... — "Marylène
Delphis-Delbourg a écrit une histoire de la mode qui est également une histoire
des femmes et des « mentalités »." (Steven Zdatny)
19.
DELUMEAU
(Jean) et Daniel ROCHE (dir.). Histoire des pères et de la paternité. Larousse,
1990 pt in-4°, 477 pp, préface
de Jean Delumeau, nombreuses illustrations dans le texte et hors texte en noir
et en couleurs, biblio, index, reliure simili-cuir de l'éditeur, jaquette
illustrée, bon état
40 €
Qu'éprouvait l'homme d'autrefois devant son nouveau-né ? Quel était son
rôle et comment l'assumait-il ? Quels sont les grandes mutations, les ruptures,
les invariants dans la durée ?Cette longue et passionnante enquête sur le père
et la paternité, Jean Delumeau et Daniel Roche l'ont entreprise ici avec une
équipe d'historiens démographes, littéraires, iconologues, juristes... L'image
du père et de son autorité est véhiculée depuis l'aube des temps dans les
consciences collectives et les institutions, mais de sa présence effective
auprès de l'enfant et de son vécu quotidien on ignore presque tout. L'Histoire
des pères et de la paternité est un long regard porté sur des siècles d'une
histoire presque inconnue...
20.
DOLLÉANS
(Edouard). Histoire
du Mouvement ouvrier. Armand Colin, 1953-1967
3 vol. in-8°, 399, 365 et
424 pp, préface de Lucien Febvre, index
dans chaque volume, brochés, couv du tome II lég. salie, dos du tome III jauni,
bon état (Coll. Economies, sociétés, civilisations)
90 €
Tome I : 1830-1871 (7e éd. 1967) ; Tome II : 1871-1920 (6e éd. 1967) ;
Tome III : de 1921 à nos jour (1ère éd. 1953). — "Une vaste fresque
grandiose, dont les larges plans lumineux n'écrasent cependant pas les grandes
figures individuelles surgies à telle et telle place. Pas de bibliographie,
mais quelle énorme information, où les documents de toute espèce, d'accès
souvent difficile, sont complétés par des souvenirs personnels sur les
personnes et sur les événements ! (...) Une oeuvre de grande valeur
scientifique, véritablement riche et magnifiquement homogène, à l'impartialité
compréhensive." (Georges Bourgin, Revue Historique) — "L'Histoire du
mouvement ouvrier est un classique pour tous les lecteurs qui s'y intéressent
depuis 1936, date de publication du premier volume. C'est en 1939 que
paraissait le tome II. Cette histoire était cependant incomplète : elle
s'arrêtait aux lendemains de la première guerre mondiale, à l'aube d'une
nouvelle période. Le tome III continue et achève cette biographie du mouvement
ouvrier de 1921 à nos jours." (prière d'insérer du tome III)
21.
DRAPER
(John William). Histoire du développement intellectuel de l'Europe. P., Librairie internationale A. Lacroix, Verboeckhoven
et Cie, 1868-1869 3 vol. in-8°, 390, 400 et
350 pp, traduction de l'anglais par L.
Aubert, seule édition française autorisée, reliures demi-chagrin vert, dos à 4
nerfs, titres et caissons dorés, tranches marbrées (rel. de l'époque), dos et
plats frottés, bon état
120 €
"Le lecteur ne manquera point de reconnaître, je l'espère, que cette
histoire du progrès des idées et des opinions est faite à un point de vue qui
jusqu'ici a été à peu près entièrement négligé. Il y a deux méthodes pour
traiter les questions philosophiques : la méthode littéraire et la méthode
scientifique. Lorsque l'on traite un sujet par la première de ces méthodes,
beaucoup de choses restent effacées, qui prennent une importance considérable
lorsque l'on considère leurs rapports scientifiques. C'est la seconde méthode
que j'ai adoptée. Le progrès social est aussi absolument gouverné par les lois
naturelles que le développement du corps. La vie de l'individu est une
miniature de la vie de la nation. La démonstration de ces propositions forme
l'objet spécial de cet ouvrage..." (John William Draper, préface)
22.
DROUIN
(Henri). Femmes
damnées. Gallimard, 1929 in-12, 195 pp, 4 pl.
d'illustrations hors texte, biblio, broché, bon état (Coll. Les Documents
bleus)
30 €
Le docteur Henri Drouin, ancien médecin de l’hôpital Broca, publie cet
ouvrage en 1929. Il sera réédité en 1945, aux éditions « La Vulgarisation
scientifique » avec un sous-titre bien plus explicite : « Essai sur les
carences sexuelles féminines dans la littérature et dans la vie ». — "Les
femmes damnées, ce sont proprement celles que tourmente une libido trop
ingénieuse ou affolée, et qu'on délivrait autrefois du démon à coups de
matraque. Je ne vois pas très bien l'intérêt que pourra prendre la
lectrice-qui-n'est-point-damnée à cette étude pseudo-médicale. Quant aux
autres, elles relèvent de traitements assidus que ce livre ne peut prétendre à
remplacer..." (Gus Bofa, Le Crapouillot, octobre 1929)
23.
DUBECH
(Lucien). Poèmes. P., La Cité des Livre, 1928 pt in-8°,
115 pp, broché, couv. rempliée illustrée d'une vignette, bon état. Edition
originale, un des 1000 ex. numérotés sur vergé d'Arches
20 €
24.
ELIAS
(Norbert). La
Civilisation des moeurs. Calmann-Lévy, 1973 in-8°, 342 pp, traduit
de l'allemand, broché, couv. à rabats, bon état (Coll. Archives des sciences
sociales). Edition originale en français
25 €
Comment se tenait-on à table au Moyen Age ? Comment se mouchait-on à la
Renaissance ? De quelle époque datent les pudeurs associées au comportement
sexuel ? Norbert Elias analyse les mœurs de la civilisation occidentale et
étudie leur transformation de la fin du Moyen Âge à l'époque contemporaine. Des
exemples amusants et inattendus, des textes peu connus et pleins de surprises
émaillent ce livre savoureux. D'une chanson coquine à un manuel de
savoir-vivre, d'une tirade de moraliste à un recueil de proverbes, à chaque
fois brillamment commentés, Norbert Elias donne au mot "civilisation"
un sens nouveau et original, basé sur l'étude concrète des moeurs. Ce livre
d'un précurseur est devenu un classique de la réflexion sociologique.
25.
EMMANUEL
(Arghiri). L'Echange
inégal. Essai sur les antagonismes dans les rapports économiques
internationaux. Maspero, 1972 in-8°, 422 pp, préface
et remarques théoriques de Charles Bettelheim, reliure toile gris-bleue, pièce
de titre chagrin rouge (rel. de l'époque), bon état (Coll. Economie et
socialisme). Bel exemplaire
30 €
Arghiri Emmanuel (1911-2001) est un économiste grec d'inspiration marxiste
qui s'est intéressé aux échanges internationaux et en particulier à la
situation des pays en voie de développement. Il est notamment connu pour ses
écrits sur l'échange inégal. — "Le
Capital de Marx, on le sait, ne contient pas d'analyse théorique des relations
économiques internationales. A. Emmanuel a pensé, à juste titre, qu'il fallait
tenter de combler cette lacune. Son ouvrage ne manquera pas de susciter un
grand intérêt, puisqu'il veut renouveler l'ensemble de la théorie du commerce
extérieur, et particulièrement l'analyse de la détermination des termes de
l'échange entre les nations. (...) Il y a là, nous semblc-t-il, une analyse qui
est capable de faire progresser dans une mesure importante la théorie du
commerce international. Certes, le modèle utilisé par l'auteur, très proche des
modèles utilisés par Marx (pour l'analyse de la « reproduction »), doit
apparaître aujourd'hui comme rudimentaire. Mais on construirait assez aisément
un modèle plus complet et plus réaliste..." (Henri Denis, Revue
économique, 1970)
26.
FAUVELLE
(François-Xavier). L'Afrique de Cheikh Anta Diop. Histoire et idéologie. P., Karthala,
1996 in-8°, 237 pp, préface
d'Elikia M’Bokolo, une photo de Cheikh Anta Diop en frontispice, 9
illustrations et cartes, annexes, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon
état
100 €
Cheikh Anta Diop (1923-1986), l'auteur de "Nations nègres et
culture", est certainement la figure la plus influente de l’africanisme
contemporain. Il n’est pas un domaine (histoire, linguistique, égyptologie...)
qu’il n’ait balisé et où ses thèses, reprises ou critiquées, ne soient devenues
incontournables. Sa pensée, décisive parfois, vigoureuse à défaut d’être
toujours rigoureuse, suscite le débat entre partisans et adversaires. Tous sont
pourtant d’accord pour l’admettre : Diop fait date. Il manquait jusqu’ici une
approche critique globale de cette œuvre, qui proposerait en même temps la
synthèse des réserves localisées émises par d’autres historiens. —
"L’auteur présente une approche critique globale de la pensée de Cheikh
Anta Diop, la figure la plus influente de l’africanisme contemporain. Refusée
en Sorbonne, la thèse de Diop avait fait l’effet d’une bombe dans le milieu
intellectuel des années 50 : dans "Nations nègres et culture", il
avait cherché à rompre avec la « falsification de l’histoire », et à raccorder
l’histoire africaine avec celle de l’Egypte et de l’Ethiopie. Se gardant de
prendre parti sur le fond, François-Xavier Fauvelle s’attache à situer les
sources et la méthodologie de la pensée, aussi féconde que controversée, de
celui que dans sa préface Elikia M’Bokolo, lui-même du métier, qualifie «
d’historien le plus populaire d’Afrique »." (Philippe Leymarie, Le Monde
diplomatique)
27.
FERRÉOL
(Gilles)(dir.). Histoire de la pensée sociologique. Armand Colin,
1994 in-8°, 192 pp, index
des noms, index thématique, broché, qqs rares soulignures crayon, bon état
(Coll. Cursus)
20 €
Cet ouvrage présente l'histoire de la pensée sociologique à partir des
précurseurs et fondateurs de cette science. Chaque partie est consacrée à un
auteur : Montesquieu, Comte, Tocqueville, Marx, Pareto, Durkheim, Simmel et
Weber. Pour chacun d'eux, les auteurs présentent des points de repères
biographiques, une synthèse des oeuvres, une explication des notions ou des
concepts clés, une présentation des principales problématiques, une
confrontation avec des thèmes d'actualité et une sélection d'ouvrages de
référence.
28.
FEUILLETTE
(R. C.). Précis
de l'histoire du Grand Orient de France. Editions de la Librairie maçonnique V. Gloton, 1928 in-12, 143 pp, + 4 pp
d'extrait du catalogue de la Librairie maç. V. Gloton in fine, biblio, reliure
demi-basane fauve mordorée, dos à nerfs soulignés à froid, titres et filets
dorés, couv. conservées (rel. de l'époque), bon état. Peu courant
60 €
29.
FOUCAULT
(Michel). Dits
et écrits 1954-1988. Edition publiée sous la direction de Daniel Defert et
François Ewald avec la collaboration de Jacques Lagrange. Gallimard,
2001 2 forts vol. in-8°, 1708 et 1736 pp, biblio, index, brochés, couv. illustrées, bon état (Coll. Quarto)
50 €
Volume 1, 1954-1975 ; Volume 2, 1976-1988. — « Si je devais écrire un
livre pour communiquer ce que je pense déjà, avant d'avoir commencé à écrire,
je n'aurais jamais le courage de l'entreprendre. Je ne l'écris que parce que je
ne sais pas encore exactement quoi penser de cette chose que je voudrais tant
penser. [...] Je suis un expérimentateur en ce sens que j'écris pour me changer
moi-même et ne plus penser la même chose qu'auparavant. » (Michel Foucault,
1978) — Ces Dits et écrits, qui réunissent, parallèlement à ses grands livres,
la totalité des textes publiés du vivant de Michel Foucault (1926-1984),
constituent l'autobiographie intellectuelle de l'un des grands esprits du XXe
siècle. On y découvre l'immensité de sa culture, la variété de ses
préoccupations, une curiosité toujours en éveil, une liberté et une générosité
de parole et d'engagement, qui permettent de mieux cerner le personnage et
éclairent la lecture de ses ouvrages. Publiés dans l'ordre chronologique, ces
conférences, préfaces, articles, essais et entretiens, croisés avec la
biographie qui les précède, donnent la possibilité de suivre les cheminements
de sa pensée, son perpétuel renouvellement.
30.
FUKUYAMA
(Francis). La
Fin de l'histoire et le dernier homme. Flammarion, 1992 gr. in-8°,
452 pp, biblio, index, broché, bon état. Edition originale en français
25 €
Le livre de Francis Fukuyama a suscité de multiples polémiques. On a cru
le réfuter, avec facilité. N'annonçait-il pas la fin de l'Histoire, et le
triomphe de la démocratie libérale ? Or, si on a vu s'effondrer les derniers
totalitarismes, on n'en a pas fini avec la violence, avec la guerre, avec
l'injustice. Sans doute, et Fukuyama le sait bien. Son propos est autre. Sa
perspective est mondialiste. Nous savons que la révolution est terminée, qu'un
cycle s'est achevé, et que le nouveau n'est peut-être que le retour du pire ou
l'extension de ce qui existe. Le devenir de la démocratie mérite qu'on médite
les réflexions de Fukuyama, elles ne se réfutent pas aussi aisément qu'on le
croit.
31.
GARÇON
(Maurice). La
Justice contemporaine, 1870-1932. Grasset, 1933 fort in-8°,
758 pp, index, broché, couv. défraîchie, trace de mouillure marginale, état
correct, ex. du SP
25 €
"Cette étude, qui emprunte sa substance à une masse considérable de
documents de tous ordres, offre un vif intérêt. Il s'agit, au vrai, d'une
histoire « très anecdotique », menée avec verve par quelqu'un qui sait voir et
écrire. Me Maurice Garçon restitue l'atmosphère des procès qu'il raconte et
multiplie les petits détails suggestifs." (Robert Schnerb) — "Parmi
les nombreux ouvrages récemment parus sur l'histoire récente ou contemporaine,
nous devons noter celui de M. Garçon qui se distingue par une grande
objectivité, d'ailleurs voulue, une documentation abondante et précise, un
exposé très clair de faits souvent embrouillés. (...) Les chapitres qui nous
paraissent peut-être les plus originaux sont ceux relatifs à la Justice de la
Commune..." (Michel Reulos, Revue d'histoire moderne, 1934)
32.
GIDE
(Charles) et Charles RIST. Histoire des doctrines économiques depuis les
physiocrates jusqu'à nos jours, cinquième édition revue et corrigée, éd. 1926,
nouveau tirage 1929. P., Librairie
du Recueil Sirey, 1929 in-8°, xvi-814 pp,
index, reliure demi-percaline verte, dos lisse
avec pièce de titre basane vermillon, fleuron et double filet dorés (rel. de
l'époque), bon état
60 €
"En mai 1909 a paru à la Librairie Larose et Ténin, à Paris, une
Histoire des doctrines économiques depuis les physiocrates jusqu'à nos jours,
qui nous semble d'une importance peu courante", écrivait Léon Walras en
1910 pour saluer la publication de cet ouvrage. Un siècle plus tard, le livre
garde, entière, cette importance peu courante, qui en fit la figure de
référence de tous les manuels d'histoire de la pensée économique publiés depuis
lors. Charles Gide et Charles Rist y développent une vision ouverte de
l'économie politique comme doctrine, qui replace l'analyse économique au coeur
d'une réflexion plus générale sur la société. C'est dans ce dialogue renoué
entre le savant et le politique que se constitue le fil rouge d'une histoire
toujours en train de s'écrire.
33.
GOFFMAN
(Erving). La
Mise en scène de la vie quotidienne. 1. La Présentation de soi. Editions de Minuit, 1983 in-8°, 251 pp, traduit
de l'anglais, index, broché, couv. illustrée, soulignures crayon sur 2 pages,
bon état (Coll. Le Sens commun)
15 €
Rencontres fortuites, échanges de paroles, de regards, de coups, de
mimiques, de mots, actions et réactions, stratégies furtives et rapides,
combats ignorés de ceux-là mêmes qui se les livrent avec l'acharnement le plus
vif, telle est la matière première qui constitue l'objet, inhabituel, de la
présentation de soi. Pour ordonner ces miettes de vie sociale – résiduelles
pour la sociologie canonique qui les néglige – sur lesquelles il concentre
l'attention la plus minutieuse, Goffman prend le parti de soumettre à l'épreuve
de l'explicitation méthodique une intuition du sens commun : Le monde est un
théâtre. Le vocabulaire dramaturgique lui fournit les mots à partir desquels il
construit le système des concepts propre à abstraire de la substance des interactions
quotidiennes, extérieurement dissemblables, les formes constantes qui leur
confèrent stabilité, régularité et sens. Ce faisant, Goffman élabore dès La
présentation de soi, son premier livre, les instruments conceptuels et
techniques à partir desquels s'engendre une des œuvres les plus fécondes de la
sociologie contemporaine et qui sont peut-être aussi au principe de la
constitution des catégories fondamentales d'une nouvelle école de pensée : en
rompant avec le positivisme de la sociologie quantitative en sa forme
routinisée et en s'accordant pour tâche de réaliser une ethnographie de la vie
quotidienne dans nos sociétés, La présentation de soi peut être tenu pour un
des ouvrages qui sont au fondement du courant interactionniste et, plus
généralement, de la nouvelle sociologie américaine.
34.
GOSSE
(Philip). Histoire
de la Piraterie. Payot, 1952 in-8°, 383 pp, traduit
de l'anglais, 4 cartes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Bibliothèque
historique)
35 €
La Méditerranée et les corsaires barbaresques ; Les mers du Nord et les
corsaires anglais ; Les Antilles et les boucaniers ; L'Orient et
l'Extrême-Orient. — "Philip Gosse est un historien anglais qui a consacré
sa vie à rechercher et à collectionner les documents les plus divers relatifs
aux pirates de tous les temps et de tous les pays. Cette Histoire de la
piraterie restera une oeuvre classique définitive." (Le Moniteur de la
Flotte) — "Sur les médecins et chirurgiens des boucaniers et des corsaires
: de nombreuses recherches ont été faites depuis quelques années sur les
aventures des pirates qui au XVIIe et au XVIIIe siècle exerçaient leur
industrie dans la mer des Antilles et sur les côtes occidentales de l'Amérique
du Sud. Un médecin anglais, le docteur Philip Gosse a publie notamment une
importante Histoire de la piraterie et s'est attaché plus particulièrement à la
biographie des médecins et chirurgiens, parfois notables, qui accompagnaient
ces expéditions." (Eugène-Humbert Guitard, Revue d'histoire de la
pharmacie, 1939)
35.
GRMEK
(Mirko D.) et Bernardino FANTINI (dir.). Histoire de la pensée médicale en Occident. 2. De la
Renaissance aux Lumières. Seuil, 1997 gr. in-8° carré, 376 pp,
biblio, index, reliure toile éditeur, jaquette
illustrée, bon état
45 €
Par Raffaele Bernabeo, Allen G. Debus, O. Faure, Mirko D. Grmek, Renato G.
Mazzolini, Henri H. Mollaret, Roy Porter, Roselyne Rey, Guenter B. Risse,
Gerhard Rudolph. "Cette histoire intellectuelle de l'art médical dans les
civilisations dites occidentales (monde méditerranéen d'abord, puis les pays de
l'Europe de l'Ouest et du Nord, enfin tous les continents, Amérique du Nord en
tête) tient pour essentielles les relations qu'entretiennent les connaissances
médicales avec les mentalités, la philosophie et les diverses sciences et
techniques. Au lieu de thésauriser les faits et de se limiter aux abondantes
listes des noms, dates et découvertes qui jalonnent l'histoire de l'art
médical, cet ouvrage veut en dégager les idées-guides. La reconstruction historique
des transformations lentes comme des mutations brusques subies par les théories
et pratiques médicales présente tant les diverses influences exercées sur le
développement de la pensée médicale que l'impact de cette pensée sur les autres
branches du savoir et sur le comportement humain. L'étude de la pathocénose,
c'est à dire l'ensemble des états pathologiques caractérisant chaque population
historique, amène à retracer aussi les grandes lignes de la réalité changeante
des maladies. Les différents volumes de cet ouvrage ont été réalisés avec le
concours d'une équipe internationale de spécialistes maîtrisant les méthodes
adaptées aux diverses époques et aux problématiques particulières. Médecins et
biologistes, historiens et sociologues, philologues et philosophes ont
collaboré dans un cadre qui assure à l'ensemble son unité sans gommer la
spécificité de chaque regard." (M. G.)
36.
GUTTON
(Jean-Pierre). Naissance du vieillard. Essai sur l'histoire des rapports entre les
vieillards et la société en France. Aubier, 1988 in-8°, 279 pp, 11
documents in fine, biblio, broché, couv. illustrée, surlignures stabilo sur 2
pages (sur le document n° 9, pp. 271-272), bon état (Coll. historique)
25 €
Les sociétés anciennes ont longtemps eu une conception des âges héritée du
Moyen Age. On y distinguait la vieillesse “verde et crue” de 55 à 65 ans et la
vieillesse “décrépite” au-delà. Dans la première “les hommes peuvent encore
vaquer à leurs ordinaires exercices, se marier, faire des enfants et frustrer
de leurs successions leurs héritiers prétendus”. Mais, dans la seconde, devenus
inutiles, ils radotent, mangent, boivent et dorment le reste du temps. Le
vieillard n'est guère valorisé. Entre la fin du XVIIe siècle et l'époque
révolutionnaire il y a, au contraire, une évolution qui conduit à reconnaître
la spécificité de la vieillesse et à en faire un âge digne...
37.
HAYWOOD
(John). Atlas
historique des Celtes. P., Editions
Autrement, 2002 gr. in-8°, 144 pp,
traduit de l'anglais, avant-propos de Barry
Cunliffe, 154 illustrations, la plupart en couleurs, 53 cartes en couleurs,
biblio, index, reliure cartonnée de l'éditeur, jaquette illustrée, bon état
40 €
Depuis près de deux siècles, les Celtes fascinent les Européens et
provoquent leur imaginaire. Réelle et légendaire, leur histoire s'étend sur
trois millénaires et couvre une grande partie de l'Europe ainsi que l'Amérique
du Nord et l'Australasie, à l'époque moderne. Face à nos sociétés techniques,
ils ont souvent joué le rôle de bons sauvages parés, dans nos contes et
mythologies, de vertus romantiques et mystiques. C'est sans doute parce que
l'histoire des Celtes, de leurs valeurs et de leurs croyances a été entourée
d'une telle aura romantique qu'elle a été récemment soumise à la déconstruction
par les chercheurs universitaires. Démythifier et comprendre leur histoire,
c'est décrypter et lire autrement la nôtre : différaient-ils à ce point des
Grecs, des Romains ou des Germains ? A quoi ressemblerait l'Europe moderne si
les Celtes, et non les Romains, l'avaient emporté ? Une Europe celtique
aurait-elle colonisé les Amériques ? Aurait-elle connu une révolution
industrielle ? Là réside la véritable "altérité" des Celtes : une
alternative non exploitée par l'histoire européenne. Pour la première fois, un
atlas historique rend compte de ces recherches et explore les migrations, les
heurs, les malheurs, les mutations culturelles qui ont affecté les Celtes, depuis
les origines jusqu'à la disparition récente des communautés de langue celtique
indépendantes. Source d'information inégalable, récit passionnant nourri de
très nombreuses cartes inédites, cet atlas est un véritable compagnon de voyage
pour découvrir une identité celtique et un sentiment d'appartenance en pleine
renaissance. — "Cette traduction de “The Historical Atlas of the Celtic
World” (publié en 2001) offre la présentation typique de la collection :
l’ensemble de l’ouvrage et chacune des grandes parties sont précédés d’une
introduction, puis le texte est divisé en chapitres, chacun couvrant deux pages
(texte et deux illustrations caractéristiques sur la page de gauche, carte sur
celle de droite). Illustrations et cartes sont en couleurs. Le nombre et la
lisibilité des cartes sont remarquables. Haywood trace la géo-histoire des
mondes celtes depuis l’avènement en Europe des Indo-Européens vers 4000 avant
Jésus-Christ jusqu’à la dévolution de 1999 reconnaissant un Parlement à
l’Écosse et une Assemblée au Pays de Galles – fresque ambitieuse qui ne peut
retenir que les faits les plus saillants et qui, à partir du XVIIIe siècle,
n’ayant plus guère de batailles à localiser, s’attache davantage à l’histoire
des idées, à la diaspora des Celtes, à l’évolution linguistique. Cet ouvrage,
bilan des plus récentes recherches et saine réflexion sur un domaine
scientifiquement et idéologiquement périlleux, méritait d’être traduit."
(André Crépin, Bulletin des Anglicistes Médiévistes, 2002)
38.
HELLER
(Leonid). De
la Science-fiction soviétique. Par delà le dogme, un univers. Lausanne, L'Âge d'Homme, 1979 in-8°, 294 pp, traduit
du russe, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Outrepart)
25 €
39.
IMBERT
(Jean)(dir.). Histoire des hôpitaux en France. Toulouse,
Privat, 1982 pt in-4°, 559 pp,
très nombreuses illustrations dans le texte,
chronologie, biblio, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état
(Prix Broquette-Gonin de l'Académie française 1983)
90 €
Par Michel Mollat (du VIe au XVe siècle), Jean-Pierre Gutton (du XVIe
siècle à 1789), Jean Imbert (la Révolution, 1789-1795, les structures
juridiques, les structures économiques, les structures d'accueil, 1796-1941),
Pierre Raynaud et Louis Veyret (1941-1980). — "Il n'existait pas jusqu'à
ce volume un travail d'ensemble consacré aux hôpitaux en France. Nul n'était
plus qualifié que Jean Imbert pour combler cette lacune. Depuis son Mémoire de
1947 sur « Les hôpitaux en droit canonique », du milieu du XIIe siècle à l'aube
du XIVe, nombreux sont les livres ou les articles qu'il a consacré à ce sujet.
Son goût et son sens de l'administration l'avaient d'autre part conduit à
suivre de près la vie hospitalière comme conseiller technique du ministre de la
Santé, préparant sous son autorité l'ordonnance hospitalière de 1958 et la
circulaire ministérielle sur « l'humanisation des hôpitaux ». Malgré ses
compétences et sa rare puissance de travail, il a cependant souhaité s'assurer,
pour cette vaste entreprise, le concours d'historiens (M. Mollat et J.-P.
Gutton) et de spécialistes de la vie hospitalière (P. Raynaud et L. Veyret).
L'ouvrage se veut accessible à un large public. Aucun appareil critique n'y
ajoute le poids d'une lourde érudition, mais la précision et la netteté du
propos de chacun témoignent de la sûreté de l'information. On ne saurait dire
de l'abondante iconographie, image le plus souvent de la déchéance physique ou
de la misère, qu'elle « agrémente » ce livre. Elle le complète par des
documents variés et bien choisis. La moitié du volume est consacré à l'époque
contemporaine, de la loi du 16 vendémiaire an V à 1980..." (J. Gaudemet,
Revue historique de droit français et étranger, 1983)
40.
JULLIARD
(Jacques). Les
gauches françaises, 1762-2012 : Histoire, politique et imaginaire. Flammarion,
2012 gr. in-8°, 943 pp, sélection
bibliographique, index, broché, bon état
20 €
Ce livre est la première synthèse sur les gauches françaises, du XVIIIe
siècle à nos jours, des philosophes des Lumières à François Hollande. Il montre
ce que la gauche a retenu de chaque période historique : l'idée de progrès du
XVIIIe siècle finissant, les droits de l'homme de la Révolution, le
parlementarisme de la monarchie censitaire, le suffrage universel de 1848, la
laïcité de la IIIe République, la civilisation du travail du Front populaire,
la patience du pouvoir de François Mitterrand. Pour finir, il distingue quatre
gauches : libérale, jacobine, collectiviste, libertaire. L'arrière-plan
intellectuel de chaque période est éclairé par des "portraits
croisés", à l'imitation de Plutarque – de Voltaire et Rousseau en passant
par Robespierre et Danton, Lamartine et Hugo, Clemenceau et Jaurès, jusqu'à
Sartre et Camus, et enfin Mendès France et Mitterrand... Une vision à la fois
historique et anthropologique.
41.
KOLLBRUNNER
(Curt F.) et Peter M. Mäder. Figurines d'étain. Soldats de collection. Fribourg, Office du Livre et P., Vilo, 1979 in-4° carré (25 x 25), 228 pp,
280 illustrations dont 80 en couleurs, biblio,
reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état
40 €
Avec ce nouveau livre – qui ne s’adresse pas seulement aux collectionneurs
– se réalise le vœu de beaucoup de chercheurs, scientifiques, historiens et
héraldistes : une description claire allant de 2000 ans avant J.-C. aux cours
princières, l’historique des figurines plates et la métamorphose de jouets en
chefs-d’œuvre de collection. Il s’agit là d’une étude importante sur
l’histoire, les civilisations, les uniformes et la tactique. De même, il est
indiqué comment ces figurines d’étain sont produites de nos jours : ébauche et
dessin à l’échelle 1:1, gravure principalement dans des tables d’ardoise,
coulage avec mélange d’étain, de plomb et d’antimoine, ébarbage et nettoyage,
coloriage à l’huile selon échantillons, peinture éventuelle des portraits à la détrempe.
P. M. Mäder, restaurateur au Musée national suisse à Zurich complète utilement
cet ouvrage par un historique de la figurine plate d’étain en tant que jouet,
de 1700 à la Première Guerre mondiale.
42.
KORCZAK
(Janusz). Comment aimer un enfant. Laffont, 1978 gr. in-8°,
352 pp, traduit du polonais, préfaces de Bruno Bettelheim et du Pr S.Tomkiewicz,
broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. Réponses)
20 €
Janusz Korczak est mort à Treblinka en 1942 avec les deux cents enfants de
l'orphelinat qu'il dirigeait à Varsovie. Médecin, écrivain, éducateur, toute la
vie de Korczak a été dominée par l'amour qu'il portait aux enfants. Ses
principaux ouvrages : “Comment aimer un enfant”, “Le droit de l'enfant au
respect” le crient à chaque page. Pour lui, l'enfant est un être à part
entière. En tant que tel, il a droit à notre attention, à notre amour. Non en
tant qu'homme ou femme en devenir. Aujourd'hui, le monde redécouvre Korczak...
“Comment aimer un enfant” a été écrit au front, en 1915. Puis réédité en 1929,
avec de nouveaux commentaires de l'auteur qui ne cessait de douter, de se
remettre en question, qui jamais ne s'est voulu péremptoire dans ses conseils.
L'auteur nous y parle de la meilleure façon d'élever un tout-petit, d'aider et
d'éduquer préadolescents et adolescents. Il y retrace sa vie à l'orphelinat,
évoque les problèmes quotidiens qu'il y a rencontrés, aggravés par le manque
d'argent et de moyens ; il expose les innovations – révolutionnaires pour
l'époque – qu'il a introduites à "la maison de l'orphelin" : le
tribunal animé par les enfants eux-mêmes et grâce auquel ils apprenaient la
justice, le respect des autres, la responsabilité, les règles de la vie
collective et l'indulgence, la Gazette, rédigée par eux ; les tentatives
d'autogestion pour eux et par eux encore. Bref, une vraie république enfantine.
Le lecteur y découvrira surtout un homme : bon, passionné, désintéressé. Digne,
comme il y en a peu, d'admiration et de ce même respect qu'il portait à
l'enfant.
43.
LABBÉ
(Antoine). Le
destin de Worms & Cie. Grandeur et chute d'une société de personnes. P., Félix Torres, 2010 in-8°, 135 pp, 8 pl.
d'illustrations en couleurs hors texte, broché, bon état (Coll. Mémoires
d'entrepreneurs), envoi a.s.
25 €
Puissants, craints, secrets, MM. Worms & Cie ont marqué l'histoire du
capitalisme et l'histoire de France tout court, du négoce de charbon et du
pétrole à leur rôle contesté sous Vichy, sans oublier l'étoile financière des
années 1980... Le groupe Worms a pourtant disparu. Antoine Labbé, héritier des
familles fondatrices restitue ce destin exceptionnel et interroge son étonnant
échec final. Au début des années 2000, le Groupe Worms, fondé en 1848 par un
banquier marchand de génie, Hypolite Worms, disparaissait sans coup férir,
l'épilogue d'un destin exceptionnel achevé dans l'indifférence. Puissants,
craints, secrets, MM. Worms & Cie ont pourtant marqué l'histoire du
capitalisme français, sinon l'histoire de France tout court. Du commerce de
charbon de la Révolution industrielle à celui du pétrole au XXe siècle, de la
flotte Worms au pavillon blanc et bleu flottant partout sur le globe à la
banque d'affaires et à l'assurance. Sans oublier un rôle contesté sous
l'Occupation, qui vaudra au Groupe la sulfureuse réputation de la Synarchie. Ce
n'est pas fini. Worms renaît de ses cendres après 1945, surmonte la
nationalisation de 1982 qui lui enlève sa banque, devient l'une des étoiles
financières des golden eighties... avant que l'affaire des Ciments Belges, qui
entache le nom Worms, puis l'OPA lancée par François Pinault en 1998, suivie de
celles des AGF, des Generalli et d'Allianz ne lui donnent le coup de grâce.
Passé sous le contrôle des Agnelli, le nom de Worms & Cie disparaît
définitivement en 2004-2005.
44.
LANE
(Frederic C.). Venise, une république maritime. Flammarion, 1985 gr. in-8°,
660 pp, préface de Fernand Braudel, 16 pl. de gravures hors texte, chronologie, 11
cartes, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
30 €
Ce livre retrace l’histoire de la ville de Venise depuis sa lente émancipation
de la domination byzantine jusqu’à la chute de la République et la perte de
l’indépendance à la fin du XVIII siècle. L’auteur a choisi de donner dans son
étude la plus large place aux aspects financiers, économiques, commerciaux,
industriels et à tout ce qui touche aux affaires maritimes. Selon lui, Venise,
République maritime, a dû sa puissance et sa gloire au fait de s’être tournée
vers la mer, et d’avoir avec constance, cherché à y affirmer sa suprématie ce
qui lui permit de se livrer avec succès au commerce international. L’auteur n’a
pas non plus négligé les autres aspects de la cité des doges que ce soit son
cadre géographique et démographique, ses institutions politiques, sa diplomatie
ou sa production artistique. — "Une grande synthèse d'histoire vénitienne
... qui présente Venise de ses débuts jusqu'à la chute de la République, en
1797." (F. Braudel) — "Voici enfin la vaste synthèse qui manquait
depuis très longtemps sur la vie de l'Etat vénitien. Une excellente
bibliographie montre combien l'auteur a su mettre à profit les meilleurs
travaux existants, tout en les dominant dans un ouvrage d'ensemble grâce à son
expérience de grand historien et de spécialiste inégalé du sujet."
(Annales ESC, Le Choix des Annales)
45.
LAPEYSSONNIE
(Léon). La
médecine coloniale. Mythes et réalités. Seghers,
1988 in-8°, 310 pp, 8 pl. de
gravures et photos hors texte, une carte, index, broché, couv. illustrée, bon
état (Coll. Médecine et histoire)
30 €
"L'ouvrage particulièrement tonique du médecin général L. Lapeyssonnie
a le mérite d'être une mise au point claire et compréhensible pour tout un
chacun. De style agréable et parfois caustique, l'auteur montre que l'action
sanitaire européenne ne date pas d'aujourd'hui et qu'il faut avoir quelque idée
de ce qui a été fait pour mieux comprendre les problèmes actuels. L'auteur
décrit les principales étapes du service de santé colonial français de Colbert
à la création des écoles de médecine navale où furent formés la quasi-totalité
des médecins coloniaux. Ils participèrent à toutes les actions coloniales et
furent les acteurs des principales découvertes scientifiques. Grâce à quelques
tableaux, le médecin général Lapeyssonnie donne un aperçu des réalisations
effectuées, de l'évolution des différentes affections et des problèmes posés
par la médecine préventive et la médecine mobile. L'épidémiologie est
brièvement abordée à travers la peste, le choléra, la fièvre jaune, la variole.
Le portrait du médecin colonial est frappant de vérité pour qui connaît un tant
soit peu ce milieu. Si le service de santé colonial français occupe une place
de choix, l'auteur n'omet pas les autres services de santé coloniaux anglais,
belge, dont il se plaît à souligner l'ampleur, et portugais..." (Danielle
Domergue-Cloarec, Revue française d'histoire d'Outre-Mer, 1990) — "9000
formations sanitaires créées et gérées dont 41 hôpitaux généraux, 593 hôpitaux
secondaires, 2000 dispensaires ruraux, 6000 maternités, 4 écoles de médecine, 2
écoles d'assistants médicaux, 19 écoles d'infirmiers diplômés, 14 instituts
Pasteur, de grands services mobiles de médecine préventive...", tel est le
bilan des soixante années de la médecine coloniale française. Un dernier
chiffre, étonnant: les 5000 "médecins coloniaux" (y compris les
pharmaciens et gestionnaires) qui ont vécu cette aventure lui ont donné 750000
mois de leur vie! "Qui a fait mieux et où ?", comme le demande le
doyen Payet. L'ouvrage de Lapeyssonnie ne se borne pas à ce rappel, pourtant
nécessaire, des succès et des contraintes physiques, sociologiques, matérielles
et pathologiques qui ont pesé sur cette œuvre, ces dernières n'ayant d'ailleurs
pas disparu avec l'indépendance des territoires coloniaux. Il analyse les
facteurs qui ont permis l'utilisation optimale des ressources humaines et
financières mises enjeu et dont les plus visibles étaient l'unité de doctrine,
la cohésion dans l'exécution et le suivi, autrement dit la persévérance dans
l'effort. L'histoire ne se répète pas, elle bégaie, a-t-on dit. Elle aurait
même tendance à bafouiller de nos jours, surtout dans le domaine de l'aide
médicale aux peuples malheureux. Cette grande leçon du passé que nous donne ce
livre ne pourrait-elle servir à mettre un peu de rigueur dans le discours
généreux mais souvent futile qui entoure l'assistance au Tiers monde, comme si
l'on voulait ignorer les tristes réalités pour mieux ciseler la beauté de ce
qui n'est alors qu'un geste, pour ne pas dire une gesticulation ? (4e de
couverture)
46.
LE
BON (Gustave). La Civilisation Arabe. Genève,
Minerva, 1974 gr. in-8° carré, 144 pp,
130 photos en noir dans le texte et à pleine
page, 16 pl. hors texte (8 en noir, 8 en couleurs), cart. éditeur, jaquette
illustrée, bon état
20 €
Mœurs et coutumes anciennes des Arabes ; Institutions musulmanes ; La
religion musulmane ; Origine des connaissances des Arabes ; Langue, pensée et
littérature ; Mathématiques et astronomie ; Connaissances géographiques ; Les
grandes routes du commerce ; Sciences et applications ; La médecine arabe ;
Arts et architecture ; Civilisation de l'Europe par les Arabes.
47.
LECLERC
(Félix). Adagio.
Contes. Montréal,
Québec, Editions Fides, 1976 in-8° carré
(16 x 20,4), 157 pp, illustrations
de Marcellin Dufour (4 pl. hors texte en couleurs et la couverture), lexique,
broché, couv. illustrée à rabats, bon état
20 €
Avant de se faire connaître sur les grandes scènes du monde francophone,
Félix Leclerc avait su charmer une foule d'auditeurs puis de lecteurs avec une
série de contes qui se présentent comme une symphonie en trois mouvements :
Adagio, Allegro et Andante. Ces trois recueils de Félix, qui maîtrise toutes
les techniques de l'art de conter, ont connu un succès sans précédent. Adagio,
publié pour la première fois en 1942, regroupe dix-huit contes ou récits
réalistes pour la plupart qui témoignent de l'idéologie de la société
québécoise des années 1940. Félix, humaniste et philosophe, y chante entre
autres thèmes la grandeur de l'amour, l'importance de la fraternité humaine,
l'entraide et le partage, et il excelle à peindre l’univers des pauvres et des
laissés-pour-compte, qui se heurtent trop souvent à l’indifférence des
puissants. Bonheurs simples, fraternité entre les humains, joies de la vie
champêtre composent un univers que les lecteurs retrouveront avec un plaisir
renouvelé.
48.
LECLERC
(Félix). Allegro.
Fables. Montréal,
Québec, Editions Fides, 1976 in-8° carré
(16 x 20,4), 157 pp, illustrations
d'Albert Rousseau (4 pl. hors texte en couleurs et la couverture), lexique,
broché, couv. illustrée à rabats, bon état
20 €
Deuxième mouvement d'une symphonie amorcée avec Adagio (1944) et complétée
avec Andante (1945), Allegro (1944) regroupe douze textes, sous-titrés à
l’origine Fables, mais qui s'apparentent davantage aux contes animaliers
traditionnels. Félix le conteur, comme son maître La Fontaine, se sert des
animaux « pour instruire les hommes », pour leur enseigner les grandes lois de
la vie. Les personnages non typés, depuis la simple petite mouche jusqu'à
l'orignal, le roi de la forêt, cherchent le bonheur et la liberté. Ils sont
appelés à exercer un choix, à grandir au contact des autres, leurs semblables,
et à découvrir la vérité. Ainsi en est-il des hommes, qui doivent composer avec
leur entourage afin de découvrir les valeurs de la vie et de la mort. Avec Allegro,
Félix Leclerc livre un message d'amour et d'espoir.
49.
LEE (Rensselaer W.). Ut pictura poesis. Humanisme et théorie de la peinture : XVe-XVIIIe siècles. Macula, 1991 gr. in-8°, 216 pp,
traduction et mise à jour par Maurice Brock, un
frontispice et 41 illustrations, complément bibliographique, index des noms et
des notions, broché, couv. illustrée, bon état
40 €
Ut pictura poesis : la formule d'Horace ("la poésie est comme la
peinture") a été paradoxalement inversée par les hommes de la Renaissance
et de l'Âge classique. Pendant trois siècles, de Léonard à Reynolds, la
peinture s'est flattée d'être "comme la poésie" : subordonnée à la
littérature, dont elle a tiré ses sources d'inspiration et sa raison d'être.
Cette rencontre se défait au dix-huitième siècle : – affirmation d'un réalisme
qui entend puiser ses thèmes directement dans la nature ;– théories du génie et
du sublime qui autorisent les excès de l'expression individuelle ; – travail
des philosophes qui, tel Lessing (1766), veulent dégager la spécificité de
chaque pratique artistique ; – autonomie croissante des constituants picturaux
: couleur, texture, surface, etc. Pour nous conter l'histoire de cette
transformation, l'auteur procède par rapprochements, citations, références ; il
explicite tour à tour la théorie de l'art en Italie (de Dolce à Bellori), la
doctrine de l'Académie et de ses adversaires (Félibien, de Piles, Du Bos),
enfin les débats en Angleterre autour du magistère de Reynolds à l'aube du
romantisme. Etude célèbre publiée pour la première fois en français, l'Ut
pictura poesis de Lee a été actualisé par nos soins et doté d'une bibliographie
moderne. (4e de couverture)
50.
LENOTRE
(Théodore Gosselin, dit G.). De Belzébuth à Louis XVII. Affaires étranges. Grasset,
1950 in-12, 300 pp, 4
gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièces d'auteur et
de titre basane noire, couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état
(Coll. La petite Histoire, 13)
30 €
"Une série de chroniques parues dans “le Temps” de 1899 à 1914. Les
dons habituels de G. Lenotre n'y manquent pas. Lenotre estime que Louis XVII a
dû s'évader du Temple, mais que l'évasion n'a jamais été démontrée
scientifiquement. Quant à Naundorff, son imposture ne fait pas l'ombre d'un
doute." (Georges Huisman, Hommes et mondes, 1951)
51.
LENOTRE
(Théodore Gosselin, dit G.). Dossiers de police. Grasset,
1949 in-12, 278 pp, 4
gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièces d'auteur et
de titre basane noire, couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état
(Coll. La petite Histoire, 6)
30 €
Dans cet ouvrage richement documenté, G Lenotre nous présente 35 histoires
de police qui ont défrayé la chronique, depuis l'assassinat d'Henri IV jusqu'à
des histoires aussi stupéfiantes que celle de Vrain-Lucas, audacieux faussaire
qui vendit à prix d'or des lettres de Vercingétorix et autres célébrités
antiques écrites en français (!) à un membre éminent de l'académie... La
lecture de ce livre nous fait passer du rire à l'horreur, mais toujours avec
plaisir tant le style de l'auteur est fluide et sa connaissance de l'histoire
pointue. Un chapitre, p. 142-146, intitulé : l'évasion de « Bibi », est
consacré à Michelot Moulin, le fameux chouan normand, qui s'échappa du fort de
Joux où l'avait fait incarcérer le Premier Consul.
52.
LENOTRE
(Théodore Gosselin, dit G.). En France jadis. Grasset,
1941 in-12, 348 pp, 8
gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièces d'auteur et
de titre basane noire, couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état
(Coll. La petite Histoire, 10)
30 €
Au temps des pataches ; Le roi chez lui ; Médecin de Molière ; Le bonhomme
Le Nôtre ; Jean Cavalier ; Gens de maison ; Milord l’Arsouille ; Alexandre
Dumas cuisinier ; etc., etc. Selon les mots bien choisis de l’éditeur, Lenôtre
a rendu l’histoire “amusante, libre, variée, pittoresque... il assemble une
multitude de dessins précis, minutieux, d’une rare justesse de traits.”
53.
LENOTRE
(Théodore Gosselin, dit G.). En suivant l'Empereur. Autres croquis de l'Epopée. Grasset,
1950 in-12, 292 pp, 4
gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièces d'auteur et
de titre basane noire, couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état
(Coll. La petite Histoire, 7)
30 €
Imagine-t-on le placide Louis XVI, signant, le 1er septembre 1785, à
Saint-Cloud, le brevet de lieutenant du jeune Napoleone Buonaparte ?...
54.
LENOTRE
(Théodore Gosselin, dit G.). Existences d'artistes. De Molière à Victor Hugo. Grasset, 1941 in-12, 342 pp, 6
gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièces d'auteur et
de titre basane noire, couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état
(Coll. La petite Histoire, 11)
30 €
"Les “Existences d'artistes”, de G. Lenotre (Grasset), sont un choix
de ses chroniques relatives à la vie privée de quelques grands hommes des arts
ou des lettres. Ces pages n'ont pas perdu leur fraîcheur, et permettent
d'espérer que plusieurs recueils posthumes pourront être encore édités du plus
amusant des historiens." (André Thérive, “Le Temps”, 10 janvier 1941)
55.
LENOTRE
(Théodore Gosselin, dit G.). Héros d'aventures. Grasset, 1957 in-12, 313 pp, 8
gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièces d'auteur et
de titre basane noire, couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état
(Coll. La petite Histoire, 15)
30 €
"La collection « La Petite Histoire » a pour objet de rassembler les
quelque deux mille articles que le regretté G. Lenotre a publiés, pendant un
demi-siècle et avec le talent que l'on sait, dans des journaux et des revues
fort divers. Le quinzième volume, "Héros d'aventures", vient de
paraître. Il groupe trente-deux récits où évoluent, avec le naturel et
l'aisance des êtres vivants, Casanova ou Brummel, la chevalière de Fréminville
ou Mme de Lavalette, – qui l'une et l'autre adoptèrent au moins durant une
heure des vêtements d'un sexe qui n'était pas le leur, – Vincent de Paul en
Barbarie, Franklin à Londres et Louise Contat rendant visite à Corvisart. Que
le charmant conteur nous conduise chez les Hurons ou au sommet du Mont Blanc,
du tripot de Mme Permon au taudis où sa fille – cette spirituelle et élégante
duchesse d'Abrantès qui dilapida des millions, – devait expirer, on poursuit
avec un intérêt sans cesse tenu en éveil le récit d'épisodes qui, sous la plume
de Lenotre, constituent « une ample comédie aux cent actes divers et dont la
scène est l'univers ». Et, en refermant ce livre, on s'aperçoit que, si les
romans d'actualité composés à l'époque qu'évoque l'historien ont terriblement
vieilli, les récits de « La petite Histoire » ont gardé toute leur
fraîcheur." (Revue des Deux Mondes, 1958)
56.
LENOTRE
(Théodore Gosselin, dit G.). Napoléon, croquis de l'Epopée. Grasset,
1946 in-12, 286 pp, 4
gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièces d'auteur et
de titre basane noire, couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état
(Coll. La petite Histoire, 1)
30 €
"Je crois bien qu'il ne faut marquer aucune différence entre la
petite et la grande Histoire il y a uniquement l'Histoire, chargée de nous
retracer les événements du passé et de tirer de ces événements des
enseignements utiles. Or, si nous regardons la liste des ouvrages de M. G.
Lenôtre, je ne vois pas en quoi la Captivité et la mort de Marie-Antoinette,
les Massaçres de Septembre ou son étude sur le château de Rambouillet en
attendant celle qui sera consacrée au palais des Tuileries ne sont pas des livres
d'histoire curieux et prenants au même titre qu'un tas d'autres volumes que
personne n'ouvre plus et qui ont eu cependant la prétention d'éclairer notre
religion. Ce qui est exact, c'est que M. G. Lenôtre a créé un genre spécial
aussi éloigné de l'histoire romancée que de l'histoire pédantesque. En
compulsant les archives, en remuant les dossiers, M. G. Lenôtre s'est aperçu
que la vie ne demandait qu'à sortir de ces documents jaunis et poussiéreux. Il
s'est mis à l'œuvre, répétant, sans se lasser, que les hommes ne changent guère
et que les « géants » de la Révolution et de l'Empire, par exemple, étaient
animés des mêmes sentiments et possédaient les mêmes passions que les hommes
d'aujourd'hui, Il a donc rapproché de nous ces héros qui ne nous étaient point
familiers, et à mesure que nous contemplions leur visage, leur âme se dévoilait
à nos yeux, et nous comprenions leur attitude et leur état d'esprit, et selon
les cas, en connaissance de cause, nous approuvions ou nous blâmions leur
conduite, M. G. Lenôtre a rendu un service immense à la pensée française en
débarrassant l'histoire d'une foule de considérations oiseuses dont on se
plaisait à l'encombrer, et en lui restituant ses traits caractéristiques de
mouvement et de pittoresque, inséparables de ses éléments de vérité et
d'humanité. Le volume de M. G. Lenôtre sur Napoléon nous montre que si nous
n'ignorons pas les lignes générales du règne de l'Empereur, par contre les
anecdotes, contées ici avec tant de verve et tant de charme, nous permettent de
saisir les conceptions du puissant souverain et de nous adapter le mieux du
monde à sa manière de vivre. Les détails abondent sur la jeunesse de Napoléon à
Brienne (où il vint, en mai 1779, en qualité d'élève à l'école militaire; en
mai 1805, avant de descendre en Italie pour ceindre à Milan la couronne des
rois lombards en janvier 1314, pendant t'angoissante campagne de France), sur
la façon de voyager de l'Empereur (voir le récit de sa courte visite nocturne à
Fontenay, en Vendée), sur ses goûts en musique (durant ses moments de bonne
humeur, il chantait faux, et à plein gosier, un air du Devin du Village et
attaquait la Marseillaise), sur ses conversations, à l'île d'Elbe, avec son
fidèle ami Pons, sur les dernières minutes du désastre de Waterloo alors que, vaincu,
Napoléon se décide à regagner la route de Paris. Le livre refermé, on ne peut
pas s'empêcher d'admirer le pouvoir de résurrection de M. G. Lenôtre. En
quelques pages, en effet, le nouvel académicien campe une série de silhouettes
du grand capitaine qui, malgré ses fautes, restera un insigne chef de guerre et
un organisateur de génie, car il a refait la « cohésion nationale », et a pu
s'éteindre en ayant confiance dans l'histoire, puisque, selon les paroles de
Gambetta, « quand c'est d'elle qu'on attend le jugement suprême, les
diffamations et les calomnies passent sans vous effleurer »." (Le Figaro)
57.
LENOTRE
(Théodore Gosselin, dit G.). Nos Français. Portraits de famille. Grasset,
1942 in-12, 284 pp, 4
gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièces d'auteur et
de titre basane noire, couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état
(Coll. La petite Histoire, 12)
30 €
"Vient de paraître « Nos Français », par G. Lenôtre. Voici le dernier
ouvrage du regretté auteur de la petite histoire. Tout le monde connaît et
apprécie le style alerte et nuancé de G, Lenôtre, Aussi est-il inutile de
s'étendre longuement sur la forme parfaite de ce nouveau recueil de croquis
dont le sous-titre est « Portraits de famille », Pris un peu au hasard de notre
histoire, la courageuse figure du marquis d'Arlandes compagnon d'ascension de
Pilâtre de Rozier, celle non moins attachante du comte de More, « insurgent »
d'Amérique ; l'épopée des soldats de la Révolution, l'attachement de Persigny
pour Falloux, représentent autant d'incidents historiques oubliés et que G.
Lenôtre replace en mémolre. Les 29 historiettes qui composent le volume ne peuvent
laisser le lecteur indifférent. Chaque ligne, chaque paragraphe apporte un
plaisir neuf et sain. L'auteur sait donner au plus modeste fait une tournure
spirituelle et de bon goût qui augmente encore l'agrément de la lecture. Ce
n'est pas sans un regret que l'on ouvre « nos Français » sur quelques menus
détaillés de restaurants... au XVIIIe siècle." (Journal des débats
politiques et littéraires)
58.
LENOTRE
(Théodore Gosselin, dit G.). Paris et ses fantômes. Grasset,
1950 in-12, 318 pp, 4 pl. de
gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièces d'auteur et
de titre basane noire, couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état
(Coll. La petite Histoire, 3)
30 €
L'auteur a modestement adopté un procédé d'investigation un peu
particulier : il se contente d'évoquer les fantômes. Paris en est peuplé. Tant
de millions et de millions d'êtres y ont vécu, que tous les murs ont une
histoire à raconter. On ne les connaît pas toutes, certes; mais, guidés par des
souvenirs de lectures recueillis dans les « Mémoires » et les gazettes
d'autrefois, ou dans les chroniques des fureteurs qui nous ont précédés, nous
mêlons au plaisir de la flânerie celui d'écouter les vieilles pierres. Que de
pèlerinages émouvants ! Le passé émerge de l'ombre ; les maisons qui ont vu
l'histoire la racontent mieux que les livres...
59.
LENOTRE
(Théodore Gosselin, dit G.). Sous le bonnet rouge. Croquis révolutionnaires. Grasset,
1946 in-12, 302 pp, 4
gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièces d'auteur et
de titre basane noire, couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état
(Coll. La petite Histoire, 8)
30 €
Comment menait-on une grève en 1792 ? Que sont devenus les vainqueurs de
la Bastille ? Pourquoi le peintre David a-t-il dessiné des costumes ridicules
pour les élèves de l'école de Mars ? Qui étaient Cadet Rousselle, Ange Pitou ?
Pourquoi Rouget de l'Isle, vieux moribond, tremble-t-il dès que résonne sa
"Marseillaise" ? Les réponses sont "Sous le bonnet
rouge"...
60.
LETURMY
(Michel). Dieux,
héros et mythes. Club Français
du Livre, 1958 in-8°, (18)-718-(8)
pp, 32 illustrations hors texte, notes et
lexiques, biblio, reliure toile écrue de l'éditeur avec une illustration
runique estampée en noir au 1er plat, dos lisse (lég. sali) avec titres en
rouge, bon état (Coll. Merveilles). Edition numérotée
25 €
Mythologies gréco-romaine, hindoue, iranienne, celtique,
scandinave/Germanique, ougro-finnoise, chinoise, africaine, sémitique.
61.
MALET
(Albert) et Jules ISAAC. Histoire de France de 1774 à 1851. Deuxième année.
Programmes de 1920. P., Hachette, s.d. (v. 1925)
in-12,
(4)-228 pp, 85 gravures et cartes, cart. éditeur, bon état
20 €
62.
MALET
(Albert) et Jules ISAAC. Histoire de France du XVIe siècle à 1774. Première
année. Programmes de 1920. P., Hachette, s.d. (v. 1925)
in-12,
310 pp, 104 gravures et cartes, cart. éditeur, bon état
20 €
63.
MARCADÉ
(Valentine). Art
d'Ukraine. Lausanne,
L'Âge d'Homme, 1990 in-4°, 348 pp,
60 illustrations en couleurs sur 24 pl. hors
texte et 112 illustrations en noir sur 40 pl. hors texte, appendices, notes,
index, reliure cartonnée illustrée de l'éditeur, bon état (Slavica, Ecrits sur
l'art)
40 €
"Il y a très peu de publications sur l'art ukrainien. Nous avons en
France et plus largement en Occident réalisé la plupart du temps des
expositions de l’art russe ou de l’art slave. Les grandes expositions qui se
sont tenues récemment au Louvre ou au musée d’Orsay présentaient une sorte de
panorama d’une culture slave ou russe qui englobait l'Ukraine. Nous manquons
cruellement d'outils de références, de données sur la culture ukrainienne et
quand il en existe, ils sont souvent indisponibles. Art d'Ukraine, l'ouvrage
fondamental de Valentine Marcadé, le seul livre en langue française sur les
avant-gardes ukrainiennes, a été édité il y a trente ans et il est difficile
aujourd’hui de se le procurer." (Sylvain Amic, directeur du musée des
Beaux-Arts de Rouen) — "La publication du livre de Valentine Marcadé est
un événement dans le processus d'approfondissement de la connaissance de la
culture ukrainienne par l'Occident. L'aube de cette culture a été marquée par
le brillant développement de l'art dans l'État kiévien. Cependant les
péripéties néfastes de l'histoire dont le résultat fut l'appartenance du
territoire de l'Ukraine à la Lituanie, la Pologne et la Russie ont produit,
pour un observateur extérieur, une aberration selon laquelle la culture
ukrainienne, fut amalgamée à la culture des nations voisines. La restitution de
la vérité historique est le premier mérite du livre de V. Marcadé. Son deuxième
mérite est la présentation des faits esthétiques dans le large contexte de la
vie sociale et la démonstration de l'enracinement profond de l'art ukrainien
dans les traditions folkloriques qui remontent parfois aux époques lointaines
des Scythes et des colonies grecques sur les côtes de la mer Noire. Mais la
spécificité la plus importante de ce livre est le choix bien fondé des
chapitres de l'histoire de l'art ukrainien que l'auteur propose à notre
attention. N'ayant évidemment pas l'intention d'écrire une histoire « complète
et systématique » de l'art d'Ukraine, V. Marcadé se concentre sur les épisodes
cruciaux de cette histoire, sur la période kiévienne, sur le développement de
l'art ukrainien aux XVlle-XVllle siècles, sur la participation des artistes
ukrainiens à la vie culturelle de l'Empire russe au XIXe siècle et sur
l'avant-garde ukrainienne des premières décennies de notre siècle. Il faut dire
qu'Art d'Ukraine contient beaucoup de faits et d'évaluations esthétiques qui
sont nouvelles et originales. Plusieurs dizaines d'illustrations en couleur et
en noir et blanc constituent également un des nombreux atouts du livre."
(Victor Koptclov)
64.
MELOT
(Michel). Daumier.
L'art et la République. Les Belles
Lettres/Archimbaud, 2008 in-8°, 277 pp,
32 pl. de dessins de Daumier, biblio, broché,
couv. illustrée, bon état
25 €
Fervent spécialiste de Daumier (1808-1879), Michel Melot retrace
l'histoire de la réception à la fois esthétique et politique de l'œuvre et mène
l'analyse jusqu'à nos jours, aussi bien chez les historiens, les écrivains, les
collectionneurs et les hommes politiques. Il rappelle de manière très
documentée les passions politiques que Daumier a suscitées non seulement en
France mais aussi à l'étranger – Daumier étant célébré à la fois aux États-Unis
comme le défenseur des libertés et, dans les milieux communistes, comme le
grand artiste révolutionnaire français – entièrement liées au combat des
républicains pour conquérir le pouvoir de 1830 à 1879, date précisément de la
mort de Daumier, dont les deux funérailles civiles donnèrent lieu à de
véritables manifestations républicaines. — Essai sur la vie et l'œuvre de
Daumier, ce livre montre combien les jugements esthétiques sont liés à
l'histoire politique et sociale. Il explique comment une œuvre d'art peut
survivre à son auteur et fasciner un public longtemps après et loin ailleurs
des conditions de sa création. — "Essai très complet sur les manières
différentes, voire opposées, dont l'œuvre de Daumier a été reçue, du XIXe
siècle à nos jours." (Le Figaro, 2008) — "L'intérêt de l'étude de
Michel Melot est d'examiner avec précision la postérité de Daumier, de dire
pourquoi son œuvre fut négligée après sa disparition en 1872 et comment, plus
tard, elle lui valut cette célébrité tant convoitée." (L'Humanité, 2008)
65.
MILLER
(Henry). Lettres
à Anaïs Nin. P., Christian
Bourgois, 1967 in-8°, 410 pp,
cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état
20 €
"Écrivain prolifique, Miller a toujours trouvé le temps de submerger
de lettres ses amis. Elles sont incontestablement d'un intérêt premier. (...)
La correspondance publiée aujourd'hui embrasse la période qui s'étend de sa
rencontre avec Anaïs Nin, en 1931, à l'installation en Californie de
"l'Aigle de Big Sur" en 1946. C'est assez dire qu'elle est
essentielle. Quiconque voudra pénétrer davantage dans le monde millerien sera
désormais tenu de prendre là ses références. Les principaux événements de la
vie de Miller apparaissent sous un nouvel éclairage, non point parce qu'ils
nous sont donnés dans leur objectivité historique (ce serait trop exiger et
d'un intérêt médiocre), mais parce que nous les abordons par l'intérieur et
qu'ils se composent sous la plume de l'auteur comme un intime et vivant
kaléidoscope. L'opinion qu'a Miller, par exemple, de son "Tropique",
l'explication qu'il trouve souvent à ses actes, le portrait qu'il trace de ses
amis, la relation qu'il donne de ses nombreuses lectures, tout nous conduit à
considérer cet ensemble de lettres comme un long monologue biographique venant
en contrepoint de l'œuvre proprement dite. Miller donne l'impression de
s'adresser, au-delà de la personnalité bien vivante d'Anaïs Nin, à un vaste
public imaginaire ; non qu'il en ait conscience : l'incantation du monologue
agit comme une sorte de drogue et le récit s'avance, riche d'idées, fourmille
de visages, d'anecdotes, de réflexions. Un Miller tonitruant se présente au fil
des pages, tel que nous avons l'habitude de le côtoyer dans ses livres..."
(F.-J. Temple, Le Monde, 1967)
66.
MONTEIL
(Amans-Alexis). Histoire des Français des divers états aux cinq derniers siècles. P., Janet et Cotelle, Coquebert, 1828-1844
10 vol. in-8°, vii-482, 528,
500, 567, 504, 628, 503, 581, 512 et 509 pp, reliures demi-chagrin vert, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres et
fleurons dorés, caissons à froid (reliures lég. postérieures, vers 1870),
coiffe sup. du tome 1 un peu abîmée, dos lég. frottés, rousseurs sporadiques,
bon état
300 €
Edition originale. Amans-Alexis Monteil (1769-1850), professeur d’histoire
à l’École centrale de l’Aveyron (1796) puis dans les écoles militaires, est
surtout connu pour son “Histoire des Français des divers états aux cinq
derniers siècles” (Paris, 1828-1844), d’une conception très novatrice, une
sorte d’histoire racontée par ses acteurs, où il s'attachait à décrire
l'histoire des mœurs plus que l'histoire politique. Il avait notamment exploité
pour cet ouvrage des manuscrits recueillis par ses soins, à une époque où
ceux-ci étaient abondants sur le marché et vendus au poids du parchemin.
Monteil est l'un des premiers folkloristes, il décrit ici l'histoire du peuple,
des mœurs populaires, des usages, des traditions et des superstitions. Ses
études s'appuient sur une documentation prodigieuse et originale : la
publication de cette somme commença en 1828 et se termina en 1844. Son ouvrage
est un passionnant recueil des monuments des petits et des grands métiers
anciens. Un grand nombre d'artisanats, métiers de bouche, services,
corporations, bannières, font l'objet d'un chapitre. — Volume 1 et 2. XIVe
siècle. – 3 et 4. XVe siècle. – 5 et 6. XVIe siècle. – 7 et 8. XVIIe siècle. –
9 et 10. XVIIIe siècle (et Révolution). Le travail des classes laborieuses dans
l'ancienne France ; l'industrie française ; le traité des arts et métiers
(brasseurs, charcutiers, charrons, couteliers, brodeurs, oublieurs, horlogers,
distillateurs, gantiers, patenôtriers, couvreurs, couteliers, relieurs, etc.) ;
les bannières des métiers (la bannière de Saint Eloi, le fer, le cuivre, la
bannière de Saint Blaise, la bannière de Saint Fiacre, la bannière de
Saint-Joseph, etc.) ; ordonnances relatives aux métiers ; Seizième siècle : la
visite aux ateliers ; Dix-septième siècle : les pérégrinations industrielles du
chevalier de Malte ; Etc.
67.
MORLET
(Marie-Thérèse). Dictionnaire étymologique des noms de famille. Perrin, 1997 fort gr.
in-8°, 1028 pp, nouvelle édition revue et
augmentée, reliure cartonnée illustrée de l'éditeur, bon état
40 €
L'anthroponymie est une discipline relativement jeune, qui n'a acquis
droit de cité qu'avec Albert Dauzat quand il publia en 1945 son traité
d'anthroponymie et en 1951 son Dictionnaire étymologique des noms de famille et
prénoms de France. Marie-Thérèse Morlet, qui fut son élève, en avait assuré la
dernière réédition, en l'augmentant. Il était indispensable, devant les progrès
accomplis dans la recherche des origines des noms de personnes et alors que se
sont multipliés les travaux d'amateurs truffés d'erreurs et de lacunes,
d'établir un nouveau et rigoureux Dictionnaire étymologique des noms de
famille. Seule Marie-Thérèse Morlet était en mesure d'accomplir une entreprise
à laquelle elle aura consacré vingt ans de sa vie. Recelant 40.000
"entrées", soit avec les dérivés plus de 120.000 noms, ce
dictionnaire sera le grand ouvrage de référence pour tous ceux, nombreux, qui
s'intéressent à l'origine des noms de famille. Ils sont le reflet de nos
origines, celui des conditions de vie, des croyances, des métiers, de l'habitat
de ceux de nos ancêtres qui, généralement entre les XIII et XVIIe siècles, ont
acquis les patronymes que, plus ou moins déformés, nous portons aujourd'hui. De
ce Dictionnaire étymologique des noms de famille, on dira le "Morlet"
comme on a longtemps dit le "Dauzat".
68.
MUNTHE
(Axel). Le
Livre de San Michele. Illustrations de Louis Clauss. P., Editions Arc-en-Ciel, 1952 2 vol. in-8°,
202-(3) et 221-(1) pp, avec 24 gravures sur cuivre hors texte de Louis Clauss
enluminées au pochoir (dont qqs illustrations érotiques), brochés, en feuilles,
couv. rempliées, couv. crème avec titres en rouge et noir, sous chemises
cartonnées et emboîtages de l'éditeur (dos d'une chemise cartonnée abîmé, un
emboîtage abîmé, mais livres en parfait état)
40 €
Edition tirée à 2.200 exemplaires numérotés (ex. n° 181 sur vélin de
chiffon des papeteries du Marais). — « Si le livre de San Michele s’est trouvé
devenir une autobiographie, dit Axel Munthe, c'est que la manière la plus
simple d'écrire sur soi-même consiste à s’efforcer de penser à d'autres. » Les
autres, ce sont les belles malades imaginaires de l'avenue de Villiers ou de la
Piazza di Spagna, le triste petit John, la redoutable Mamsell Agata, le vicomte
Maurice ou M. Alphonse – les malheureux et les humbles soignés par le médecin
suédois à Paris, Naples ou Messine, qui apparaissent tour à tour au fil de ces
pages vibrantes de tendresse et de pitié pour les bêtes et les hommes. Vivre à
Capri, c'était le rêve – finalement réalisé – d’Axel Munthe. Son récit écrit à
San Michele, paradis des chiens et des oiseaux, a connu aussitôt dans le monde
entier une faveur qui ne s'est jamais démentie. — "Livre passionnant,
difficilement classable. Autobiographie ? Certainement pas, car ce médecin
suédois, né en 1857 et décédé en 1949, ne nous y dévoile pas des pans entiers
de son existence. Rien, ou très peu, sur son enfance. Rien sur d'éventuels
amours de jeunesse (en a-t-il eus ?) Rien sur sa vie familiale (il s'est tout
de même marié deux fois et a eu deux fils. Rien, ou presque, sur la Grande
guerre (qu’il a faite comme ambulancier de la Croix Rouge, et qui lui a inspiré
tant d'horreur). Le livre, en outre, manque singulièrement de repères
chronologiques. Entre Paris, Rome, Capri, Naples, Messine, la Suède,
l'Angleterre, le ballet des allées et venues est incessant, dans un désordre
que le lecteur ne peut que regretter, tant il est impossible de suivre le fil
du temps. Simple chronique d'une vie de médecin ? L'ouvrage va tellement
au-delà ! Anecdotes à foison – pas seulement médicales et le plus souvent
doublement savoureuses – humour, poésie, amour de la nature, des bêtes, des
déshérités de toutes sortes, corps à corps incessant avec la mort, confèrent au
livre une richesse et une puissance émotive qui ne peuvent laisser insensible."
(Daniele Foret)
69.
NEWTON (Helmut), LAMARCHE-VADEL
(Bernard). Helmut Newton,
un peuple de statues. Editions du
Regard, 1981 in-4°, 75 pp, 34 photographies noir et blanc à pleine page ou sur
double page, 11 photographies dans le texte, reliure cartonnée de l'éditeur,
jaquette illustrée (très lég. usagée), bon état
50 €
Catalogue de l'Exposition d'Helmut Newton à la Galerie daniel Templon,
Novembre 1981, Paris.
70.
NORA
(Pierre)(dir.). Les Lieux de mémoire. Tome III : Les France. 1 : Conflits et partages. 2 :
Traditions. 3 : De l'archive à l'emblème. Gallimard,
1992 3 vol. in-8° carré, 988, 988 et 1034 pp, 815 illustrations dans le texte et hors texte, notes, reliures toile
éditeur, jaquettes illustrées, bon état (Coll. Bibliothèque illustrée des Histoires)
150 €
Vol. 1 : Conflits et partages (231 ill.). Vol. 2 : Traditions (285 ill.).
Vol. 3 : De l'archive à l'emblème (299 ill.) — La disparition rapide de notre
mémoire nationale appelle aujourd'hui un inventaire des lieux où elle s'est
électivement incarnée et qui, par la volonté des hommes ou le travail des
siècles, en sont restés comme ses plus éclatants symboles : fêtes, emblèmes,
monuments et commémorations, mais aussi éloges, archives, dictionnaires et
musées. Du haut lieu à sacralité institutionnelle, Reims ou le Panthéon, à
l'humble manuel de nos enfances républicaines. Depuis les chroniques de
Saint-Denis, au XIIIe siècle, jusqu'au Trésor de la langue française ; en
passant par le Louvre, La Marseillaise et l'encyclopédie Larousse. Plus qu'une
exhaustivité impossible à atteindre, comptent ici les types de sujets retenus,
l'élaboration des objets, la richesse et la variété des approches et, en
définitive, l'équilibre général d'un vaste ensemble auquel ont accepté de
collaborer plus de cent historiens parmi les plus qualifiés. La matière de
France est inépuisable. Au total, une histoire de France. Non pas au sens
habituel du terme ; mais, entre mémoire et histoire, l'exploration sélective et
savante de notre héritage collectif.
71.
NOSSINTCHOUK
(Ronald). L'Extase
et la blessure. Crimes et violences sexuelles de l'Antiquité à nos jours. Plon, 1993 in-8°, 291 pp,
biblio, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
Eros est un dieu barbare qui n'hésite pas à armer le bras des amants. La
marque se substitue à la caresse, le cri à la plainte. Dans le secret des
familles ou des sectes, on n'hésite pas à exciser, à castrer dans l'espoir
d'atteindre à d'hypothétiques révélations divines. Dans l'intimité des couples,
le couteau, la hache, le garrot ou d'autres supplices sont les instruments de
l'excitation sexuelle. L'histoire de la séduction peut être ainsi réécrite en
termes de violence allégorique ou réelle, puisque la première des violences est
la tentation même de l'autre. Telle est l'ambition de ce livre. En réinterprétant
des exemples célèbres comme l'androgynie supposée de Jeanne d'Arc, la
nécrophilie du sergent Bertrand ou la passion sanglante de la veuve Renczi, et
en analysant des cas contemporains – tel celui de Salvo, l'étrangleur de Boston
–, Ronald Nossintchouc retrace le combat permanent entre le corps sexué
stigmatisé pour son infamie et la force subversive du désir, sans cesse
résurgente.
72.
NOSTRADAMUS
(Michel de Nostredame, dit). Traité des confitures, adapté en français moderne et
présenté par Jean-François Kosta-Théfaine. Imago, 2010 in-8°, 134 pp,
20 illustrations, index des ingrédients, biblio
sélective, broché, couv. illustrée, bon état
15 €
Nul n'ignore les célèbres Prophéties de Nostradamus, mais qui connaît le
Traité des confitures du fameux astrologue ? Pourtant, ce Traité eut un succès
retentissant dès sa parution, en 1555, et fut d'emblée réédité plusieurs fois.
Composé de trente et un chapitres, cet ouvrage nous offre diverses recettes
tout à fait réalisables pour les gourmands d'aujourd'hui. Coing, griotte,
rhubarbe, orange, poire, courge, et autres fruits et légumes sont accommodés
avec du sucre ou du miel, et relevés par des épices tels le gingembre, la
cannelle ou le clou de girofle... Mais comme chacun sait, Nostradamus était
aussi médecin. Il nous propose ainsi des confitures aux vertus curatives :
sirop laxatif composé de roses rouges, confiture de courge qui réduit la
chaleur du foie, sans oublier celle à base d'écorces de buglosse qui permet de
rajeunir ! — Si aujourd'hui elles enchantent nos papilles, les confitures ont
aussi leur histoire. Citées pour leurs vertus dès le premier siècle de notre
ère, elles entrent en gastronomie avec le début de production massive du sucre
dans les nouvelles colonies d'Amérique au XVIe siècle. Médecin et alchimiste,
Nostradamus s'est initié aux confitures guérisseuses à Milan pour enrichir sa
pharmacopée. Il étudia ainsi le moyen de conserver les fruits, de plus en plus
appréciés avec l'apparition des premiers vergers. La confiture naît de cet art
de la conservation et de la recherche du goût. Si le sucre est encore un
produit rare réservé aux «princes et grands seigneurs», Nostradamus entend le
populariser et propose d'étonnantes recettes de confitures, fruits confits et
autres vins cuits... Les recettes de Nostradamus offrent à la fois un intérêt
culinaire, historique et littéraire.
73.
NURDIN
(Jean). Le
Rêve européen des penseurs allemands, 1700-1950. Presses Universitaires du Septentrion, 2003 gr. in-8°,
291 pp, préface de Jacques Bariéty, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon
état
20 €
L'Europe en construction est-elle vraiment celle qu'espéraient il y a un
demi-siècle ses initiateurs ? Ne s'éloigne-t-elle pas de l'objectif premier de
leur action, à savoir une imposante fédération reposant sur le "noyau
dur" de la réconciliation franco-allemande ? L'Europe est et doit être
davantage qu'un grand ensemble économique et commercial, car elle est d'abord
une idée qui fut longtemps l'apanage d'une élite de la pensée. Les auteurs
d'expression allemande y occupèrent une place exceptionnelle et c'est une
analyse de leurs conceptions européennes que propose le présent ouvrage, dont
l'objet est de montrer combien la réflexion de ces "penseurs
allemands" a contribué à enrichir le débat sur l'Europe, son identité, sa
culture, son organisation et son avenir. Philosophes, écrivains, historiens,
publicistes ou hommes d'Etat, ces hommes, célèbres ou peu connus, ont souvent
fait preuve d'une lucidité et d'une prescience hors du commun. Leurs
conceptions méritent d'être évoquées à une époque où l'Europe s'interroge sur
elle-même et sur son avenir.
74.
OLSEN
(Dr Orjan). La
Conquête de la Terre. Histoire des découvertes et des explorations depuis les
origines jusqu'à nos jours. Payot, 1934-1941
6 vol. in-8°, 279, 259, 271,
271, 291 et 329 pp, traduit du norvégien,
397 cartes et gravures dans le texte et à pleine page, index chronologique des
principaux voyages, les 6 tomes reliés en 3 volumes demi-chagrin noir à coins,
dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres dorés (rel. de l'époque), bon état
(Bibliothèque historique). Bel exemplaire bien relié
250 €
Complet. – I-II : Des origines à Christophe Colomb ; III-IV : De
Christophe Colomb à Cook ; V-VI : De Cook à nos jours. — Table : I. Les
premiers pionniers ; Les plus vieilles civilisations ; L'Egypte ; Les Keftiou ;
L'Ophir et le Pont ; Les Phéniciens ; Carthage ; Le périple d'Hannon ; Les
conceptions géographiques des anciens Grecs ; Les colonies de la Grèce ; Les
géographes grecs d'avant Hérodote ; Hérodote et sa géographie ; L'Anabase de
Xénophon ; L'Inde de Ctesias ; L'Expédition d'Alexandre ; L'Expédition de
Néarque ; Le voyage de Mégasthènes en Inde ; Le voyage de Pythéas aux pays du
nord ; Les savants d'Alexandrie et de Rhodes ; La géographie au temps de la
puissance romaine, Ptolémée ; L'Empire chinois et ses relations avec l'Europe ;
Les voyages de Fa-Hien (399-417) ; Le commerce de Byzance avec l'Asie. La
mission de Zémarque ; La géographie au Moyen Age ; La géographie chez les
Arabes ; Les voyages d'Ibn Batouta ; Les voyages d'exploration des Norvégiens ;
Les voyages de Benjamin de Tudèle, 1159-1173 ; Les conquêtes mongoles. La
conflagration universelle ; La visite de Plan Carpin au grand khan. – II. Les
voyages de Rubruquis à Karakoroum ; Marco Polo ; Les missions d'Asie ; Jean de
Béthencourt ; Les explorations portugaises sous Henri le Navigateur ; Vasco de
Gama trouve la route maritime de l'Inde ; La deuxième période des expéditions
portugaises ; Christophe Colomb découvre l'Amérique. – III. Le deuxième voyage
de Colomb ; Le troisième voyage de Colomb. Découverte de l'Amérique du Sud ; Le
quatrième voyage de Colomb ; Les dernières années de Colomb ; Les
conquistadores dans l'Amérique centrale. Le nouveau monde. Les « explorateurs
mineurs » ; Balboa découvre la Mer du Sud ; Découverte et conquête du Mexique ;
Découverte et conquête du Pérou. François Pizarre ; Conquête du Chili.
Découverte de l'Amazone ; Les premières expéditions dans l'Amérique du Nord.
L'El Dorado. Les voyages en Floride, le Mississipi, l'Arizona, le Nouveau
Mexique, la Prairie ; Las Casas, « l'Apôtre des Indiens » ; Fernand de Magellan
fait le tour du monde, 1519-1522. – IV. Découvertes sur la côte orientale de
l'Amérique du Nord. A la recherche du passage du Nord-Ouest ; La fondation de
Buenos-Ayres. Découvertes en Argentine, au Paraguay et au Brésil ; L'empire des
jésuites au Paraguay ; Les Français en Floride. Sir Walter Raleigh ; Le
capitaine John Smith et la fondation de la Virginie ; La colonie française du
Canada ; Voyages aux terres polaires en quête d'un raccourci vers la Chine ;
Voyages de découverte des Espagnols dans la mer du Sud ; Voyage autour du monde
de Sir Francis Drake ; Les successeurs immédiats de Francis Drake ; Voyages des
Hollandais dans les eaux japonaises ; Découverte et conquête de la Sibérie ; Le
travail des missionnaires ; La Salle et la Louisiane ; William Dampier « le
grand flibustier » ; Le tour du monde de Roggeveen. Découverte de l'île de
Paques ; L'amiral Anson, le dernier des grands corsaires ; Expédition de John
Byron aux mers du Sud ; Wallis et Carteret. Découverte de Tahiti, Pittcairn,
etc ; Le voyage autour du monde de Bougainville ; Le premier voyage de Cook. –
V. Le deuxième voyage de Cook ; Le troisième voyage de Cook ; Les navigateurs
français contemporains de Cook ; La colonisation de l'Australie ; Jean Egède et
le Groenland ; La grande expédition russe au Kamtchatka, en Sibérie et en «
Tartarie » ; Nouvelles découvertes en Amérique ; Découvertes en Afrique ; La
mer Rouge, l'Asie occidentale et l'Inde au début du XIXe siècle ; Nouveaux
progrès en Afrique ; La reconnaissance du territoire américain s'organise ;
Circumnavigations des Russes ; Nouvelles explorations dans le Pacifique. – VI.
Les premiers voyages dans l'Antarctique ; Le passage Nord-Ouest et les
expéditions Franklin ; Les détails du territoire américain ; Les derniers
voyages d'exploration en Australie ; Découvertes en Afrique à partir du milieu
du XIXe siècle ; Les dernières explorations de l'Asie ; L'Océan glacial. La «
Vega » et la « Jeannette » ; Le Spitzberg, la Nouvelle Zemble et l'Archipel
François-Joseph ; Le détroit de Smith, le canal de Robeson et le Groenland ;
Les expéditions du Pôle Nord ; Les derniers voyages aux mers antarctiques. La
conquête du Pôle Sud ; Index chronologique.
75.
PETRÉ-GRENOUILLEAU
(Olivier). Les
traites négrières. Essai d'histoire globale. Gallimard,
2006 in-8°, 468 pp, 22
gravures et photos sur 16 pl. hors texte, broché, bon état (Bibliothèque des
histoires)
25 €
Monstrueuse, la matière de ce livre l'est, pour deux raisons. Le sujet,
d'abord : le trafic d'hommes noirs, "infâme trafic" jusque dans les
justifications qu'on a voulu lui trouver, philosophiques, religieuses,
économiques, politiques. Monstrueuse aussi, son étendue dans l'espace, de
l'Afrique à la Méditerranée orientale puis de l'Afrique aux Amériques, le
fameux "commerce triangulaire" n'étant que l'une de ses composantes ;
et dans le temps, puisque cette histoire est longue de près de quatorze
siècles. L'approche globale, qui met en relation l'histoire de l'esclavage avec
d'autres domaines de la recherche historique – histoire des idées, des
comportements, de l'industrialisation –, permet de découvrir comment des
logiques différentes, propres à l'Afrique noire, au monde musulman et à
l'Occident, ont pu se connecter pour donner naissance aux traites négrières.
Comment, une fois pris le pli, enclenché l'engrenage négrier, les traites ont
évolué jusqu'à leur terme, résultat d'une dynamique abolitionniste. Ce livre
restitue pour la première fois dans son ensemble la complexité d'un des
phénomènes mondiaux à l'origine du monde moderne.
76.
POUJOULAT
(Jean-Joseph-François). Histoire de Jerusalem. Tableau religieux et
philosophique. Bruxelles,
Société Belge de Librairie, 1842 2 vol.
in-8°, 300 et 316 pp, les 2 tomes reliés
ensemble en un volume demi-chagrin havane à coins, dos à 4 nerfs soulignés à
froid, titres et fleurons dorés, filets dorés sur les plats (rel. de l'époque),
mque la page de titre du tome II, qqs rares rousseurs sur les premiers et
derniers feuillets, bon état
60 €
Comprenant l'entrée des Hébreux dans le pays de Chanaan, leurs destinées
monarchiques, leur génie, leur caractère ; Jésus-Christ ; l'établissement et
les premiers siècles du Christianisme ; les pèlerinages, le royaume francais
fondé en Terre Sainte par les croisades ; la domination musulmane jusqu'a nos
jours.
77.
POUPET
(B.-J.). La
Dentelle d'Alençon. (Thèse). P., Arthur
Rousseau, 1913 gr. in-8°, viii-165 pp,
biblio, broché, très bon état, envoi a.s. Rare
60 €
"Dans sa thèse de doctorat sur la dentelle d’Alençon, B.-J. Poupet
évoque des « aptitudes spéciales » nécessaires. Pour « réussir l’alençon », il
faut « du goût, de la patience, de l’agilité, de la précision et aussi une
grande sûreté de main et d’œil, la soumission à la discipline du silence et encore
le sens de l’imitation originale ». Or, selon lui, « toutes les fillettes n’ont
pas ce don : un article du règlement [des écoles de dentelle] prévoit
l’éviction des maladroites et des nonchalantes ; celles qui restent ont la
vocation et pourront jusqu’au bout jouer la difficulté ». Le régime de la
vocation, s’il est « naturellement » féminin pour la dentelle, n’est donc pas
également distribué parmi les jeunes filles." (Stéphane Lembré, La
qualification, la main et la machine : filles et garçons face aux formations
dentellières, XIXe-XXe siècles)
78.
QUIDET
(Christian). La
fabuleuse histoire du tennis. P., ODIL, 1976 pt in-4°,
784 pp, préface d'Antoine Blondin, 300 photos en noir dans le texte et à pleine
page et sur 24 planches en couleurs hors texte, palmarès, biblio, reliure
cartonnée de l'éditeur (un coin lég. abîmé), jaquette illustrée (lég. abîmée),
bon état (poids 1,83 kg)
25 €
Cet ouvrage, qui a obtenu le Grand Prix de littérature sportive 1977 est
certainement le plus complet sur l'histoire du tennis des origines à 1975.
79.
ROMAINS
(Jules). Les
Hommes de bonne volonté. Flammarion, 1944-1946
27 vol. in-12, imprimés sur
vélin des Vosges, index des personnages, reliures demi-chagrin bleu à coins,
dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres dorés, couv. et dos conservés, têtes
dorées (rel. de l'époque), qqs dos lég. frottés, qqs épidermures sans gravité,
bon état
250 €
Complet. — Conçus par Jules Romains comme la synthèse ambitieuse et
multiforme de vingt-cinq années de vie française entre 1908 et 1933, Les Hommes
de bonne volonté constituent l'un des ensembles romanesques majeurs de notre
temps. Constituée de 27 volumes, publiés régulièrement entre 1932 et 1946,
l'œuvre débute le 6 octobre 1908 par une présentation de Paris et des
protagonistes, et se termine le 7 octobre 1933. Les personnages sont nombreux,
et représentatifs des différentes classes de la société. On y trouve des hommes
politiques, des actrices, un enfant qui habite à Montmartre, une famille du 16e
arrondissement, un chien, des étudiants, un prêtre… Même si certains romans se
focalisent sur un des personnages, le but de l'auteur est plutôt de rendre compte,
à une date donnée, de la vie de chacun. Au fil de ces vingt-quatre années, on
voit donc des personnages évoluer dans la société, se marier, faire faillite ou
mourir. On a donc la grande histoire (la Première Guerre mondiale, la
construction de l'Europe) et la petite (les criminels, les hommes d'affaires,
les mondaines et les demi-mondaines...). Servant de fil rouge, deux personnages
se retrouvent régulièrement au fil des romans : Pierre Jallez et Jean
Jerphanion se rencontrent à l'École normale, rue d'Ulm, dans le premier roman,
où ils entrent comme élèves. Malgré leurs différences d'origines (Jerphanion
est provincial, fils de paysans, Jallez est parisien), ils deviennent amis, et
n'ont de cesse de comprendre et commenter leur époque, tous deux soucieux
d'apporter leur pierre, fût-elle petite, à l'édifice humain. — "De très
nombreuses destinées, entrecroisées ou parallèles, animent, au cours
d'aventures tragiques ou légères, sentimentales ou comiques, ce tableau
panoramique d'une époque confrontée à une page capitale de son histoire : Louis
Bastide, l'enfant de Montmartre au cerceau enchanté ; le délicieux chien
Macaire, découvrant à ras de terre un Paris insolite ; Quinette, le relieur
criminel plongé dans la fatalité de ses entreprises ; le parlementaire
idéaliste Gurau, qui affronte les financiers sans scrupules du Cartel pétrolier
et les coquetteries de la jolie Germaine Baader ; Haverkamp, l'affairiste, à
qui la création d'une station thermale prépare un destin hors du commun ; les
deux normaliens : Jallez, dont le récit des amours enfantines avec la jeune
Hélène trace une poétique description de Paris ; Jerphanion, que le rêve d'une
société débarrassée de ses féodalités n'empêche pas de conquérir le cœur d'une
petite modiste, Jeanne. D'autres encore : Laulerque et Clanricard, les
instituteurs, qui partagent avec Sampeyre, leur maître en "bonne
volonté", l'espoir d'un monde pacifié... Par son tournoiement maîtrisé de
personnages aussi divers qu'attachants, le vaste roman de la maturité de Jules
Romains demeure un témoignage inégalé sur les songes, les tourments et les
aspirations d'une génération." (Olivier Rony) — Tome 1. Le 6
octobre.– 2. Crime de Quinette. – 3. Les
Amours enfantines. – 4. Eros de Paris. – 5. Les Superbes. – 6. Les Humbles. –
7. Recherche d'une église. – 8. Province. – 9. Montée des périls. – 10. Les
Pouvoirs. – 11. Recours à l'abîme. – 12. Les Créateurs. – 13. Mission à Rome. –
14. Le Drapeau noir. – 15. Prélude à Verdun. – 16. Verdun. – 17. Vorge contre
Quinette. – 18. La Douceur de la vie. – 19. Cette grande lueur à l'Est. – 20.
Le Monde est ton aventure. – 21. Journées dans la montagne. – 22. Les Travaux
et les Joies. – 23. Naissance de la bande. – 24. Comparutions. – 25. Le Tapis
magique. – 26. Françoise. – 27. Le 7 octobre.
80.
RONAN
(Colin). Histoire
mondiale des sciences. Seuil, 1988 gr. in-8° carré, 697 pp,
traduit de l'anglais, 126 pp de gravures et
photos, figures, 2 cartes, biblio, index, reliure toile éditeur, jaquette
illustrée, bon état
40 €
Un curieux paradoxe de nos cultures imprégnées de science et de technique
tient à l’oubli délibéré de l’histoire des sciences. L’enseignement des
sciences la néglige et l’histoire s’en accommode tant bien que mal, y voyant
davantage un complément utile qu’une source essentielle. La science a pourtant
bien une histoire, sans laquelle on ne saurait comprendre en profondeur les
mutations de nos sociétés modernes. Donner à lire l’histoire de toutes les
sciences, mathématiques, biologie ou géologie, et des sciences de toutes les
civilisations, des Mayas à la Chine ancienne et à l’Europe, tel est le but de
cette Histoire mondiale des sciences qui intègre les acquis les plus récents de
la recherche. — Colin Ronan (1920-1995), historien des sciences, est en particulier
l’auteur d’une importante biographie de Galilée et de recherches sur l’histoire
des télescopes.
81.
ROUSSEAU
(Jacques) et Michel Iatca. Histoire mondiale de l'Automobile. 1. L'époque
héroïque. 2. L'univers automobile. P., Amis du
Club du Livre du mois, 1958 2 vol.
in-4°, 511 pp, pagination continue, 16
planches en couleurs hors texte (11 de photos et 5 illustrations par Geo Ham),
très nombreuses gravures et photos en noir dans le texte, tiré sur papier
héliogravure, exemplaire n° 98, reliures
toile décorées de l'éditeur, bon état
60 €
"Ce livre, à l'aide d'excellents textes et de nombreuses
illustrations, retrace l'histoire de l'automobile par la plume de Jacques
Rousseau, le mieux documenté de nos techniciens." (Le Monde) — Jacques
Rousseau, historien de l'automobile durant ses temps de loisirs, est connu pour
son ouvrage en deux tomes "Histoire mondiale de l'Automobile" paru en
1958 chez Hachette. Ingénieur des Arts et Métiers, il travailla à partir de
1958 chez Simca.
82.
ROUVILLOIS
(Frédéric). Histoire
du snobisme. Flammarion, 2008 gr. in-8°,
410 pp, 16 pl. de gravures en noir et en couleurs, notes, index, broché, couv.
illustrée à rabats, bon état (Coll. Au fil de l'histoire)
20 €
Février 1914 : une grande enquête est lancée pour déterminer le sujet le
plus "parisien" du moment. Alsace-Lorraine, tensions avec
l'Allemagne, poudrière des Balkans ? Erreur. La réponse est : Bergson. Les
élégantes qui se pressent aux cours du philosophe s'arrachent d'ailleurs la
dernière robe du grand couturier Worth, joliment appelée "M. Bergson a
promis de venir..." Chers snobs, que le Collège de France préoccupe
davantage que la guerre qui menace. Bergsoniens à la Belle Epoque, ils ont été
amateurs de loirs au miel dans l'Antiquité, bourgeois gentilhommes ou
précieuses ridicules au Grand Siècle, Incroyables ou Merveilleuses sous le
Directoire, fashionables sous la Restauration... mais il leur a fallu attendre
le milieu du XIXe siècle pour connaître la consécration, grâce au livre du
romancier anglais Thackeray, “Le Livre des snobs”, acte de baptême du snobisme.
Dûment nommés, nos snobs s'habillent à l'anglaise et courtisent les clubs chic,
convoitent l'onction du titre de noblesse ou de la particule, s'émerveillent de
la mise du comte d'Orsay, de Boni de Castellane, d'Oscar Wilde ou du prince de
Galles. Après la Grande Guerre, la séduction du grand monde finit par se tarir.
Fleurit alors un snobisme nouveau, aujourd'hui plus vivace que jamais : il faut
être dans le vent, ou mourir ! Goûter l'art cubiste puis abstrait, quand la
foule en est aux impressionnistes ; s'affoler de la cuisine dite nouvelle pour,
quand elle vieillit, célébrer les élucubrations chimiques de chefs inspirés...
Ridicules, les snobs ? Avant de leur jeter la pierre, faites votre examen de
conscience, en méditant le propos du maître en snobisme que fut Robert de
Montesquiou : "il faudrait manquer d'esprit pour ne pas être snob"...
83.
SAINT-FLEUR
(Joseph P.). Logiques
de la Représentation. Essai d'épistémologie wittgenstei-nienne. Louvain-la-Neuve, Academia, 1988 in-8°, 367 pp, préface
de Noël Mouloud, notes, biblio, broché, bon état (Coll. Hypothèses)
35 €
Ouvrage issu de thèse. "Dans son ouvrage sur les Logiques de la
représentation chez Wittgenstein, Joseph Saint-Fleur propose quatre étapes
d'analyse qui suggèrent aussi quatre niveaux de lecture de l'itinéraire
intellectuel du penseur viennois: 1. Structures de la représentation logique;
2. Le Tractatus en miettes; 3. La fracture du grand miroir; 4. Bilan et
perspectives (sur la continuité de l'œuvre)." (Marc Maesschalck)
84.
SALA-MOLINS
(Louis). L'Afrique
aux Amériques. Le Code Noir espagnol. PUF, 1992 in-8°, 184 pp, broché,
couv. illustrée, bon état
30 €
"L'Espagne, jalouse de la prospérité des Antilles françaises, dont
elle voit la cause dans l'extrême rigueur du Code Noir de 1685, fait rédiger le
Código Negro carolino en 1784, dont l'auteur nous donne ici la traduction,
précédée d'une ample introduction. Il signale également la double articulation
du Code Carolin au Code noir, et du Code noir aux ordonnances hispaniques
antérieures. Comme dans son édition du Code noir, l'auteur use d'un style
misérabiliste qui ne convainc pas toujours le lecteur : « le maître et le moine
labourent avec une ardeur pareille les chairs de l'esclave noir » (p. 11) ;
etc. La traduction que présente L. Sala-Molins est effectuée à partir de
l'édition publiée par Javier Malagón Barcelo en 1974 : le Code noir Carolin est
resté à l'état de projet, n'ayant jamais été promulgué ! Peu importe d'ailleurs
qu'il n'ait jamais été appliqué car il donne une idée des sentiments de
l'autorité qui en a ordonné la rédaction. Son contenu, comme on peut s'y
attendre, est assez proche du Code noir français, mais accorde quelques
réconforts au destin du noir, réconforts signalés par Humbolt mais que
Sala-Molins considère – sans doute à juste titre – comme inexistants..."
(Jean Imbert, Revue historique de droit français et étranger, 1993)
85.
SCHEFER
(Jean Louis). L'Hostie profanée. Histoire d'une fiction théologique. P.O.L., 2007 gr. in-8°
carré, 552 pp, 40 illustrations en couleurs
hors texte, qqs illustrations en noir dans le texte, index-glossaire, reliure
toile éditeur, jaquette illustrée, bon état
35 €
Le Moyen Age latin a inventé une histoire. Après avoir mis au point la
formule rituelle et théologique du rapport des hommes à Dieu (forme de la
messe, signification du sacrifice : la présence du Christ sur l'autel et sa
communion aux fidèles), un scénario est inventé qui montre le Christ outragé
dans son sacrement, livré à l'ennemi théologique et mis à mort. Il faut donc de
nouveau que des chrétiens livrent le corps du Christ à ses bourreaux. Tel est
le sens de cette histoire qui nourrira pendant des siècles l'hostilité de
l'Europe latine à l'égard de toute religion qui conteste les fondements
mystiques de son idéologie : toute opposition, théologique ou simplement
rituelle, à la forme de la religion de l'Europe latine est immédiatement notée
d'hérésie. Les "erreurs" (toujours orientales) sont toutes assimilées
à des erreurs juives, prolongeant l'époque de l'Ancien Testament. A travers
l'examen de cette histoire et de ses variantes, cet essai envisage l'ensemble
des liens qui ont construit l'Occident dans la seule justification du Corps
mystique, "le corps du Christ dont nous sommes les membres" est la
dernière justification des États chrétiens et le principe de leur organisation.
Cette communauté historique est maintenue en vie en vue de son salut par des
sacrements, dont, en tout premier, par une participation au corps du Christ.
L'évolution du rituel (la forme de la messe) et les débats théologiques seront
ainsi orientés : les notions d'image et de symbole devront être remplacées par
celles de vérité et de réalité. Cette histoire d'hostie profanée par des juifs,
présentée comme un fait divers, est sans doute la dernière illustration de ce
que veut être l'Occident latin : seul dépositaire et seul interprète accrédité
du message évangélique et des moyens de salut de l'humanité, il doit délimiter
et définir précisément ce qu'est la communauté dont l'État garantit la vie. Si
le Christ est parmi nous par les sacrements qu'il a institués, il est de toute
nécessité que ces sacrements produisent des effets réels. Il faut donc à la
démonstration de réalité une preuve de plus : cela s'appelle un miracle. Qui
est bénéficiaire du miracle ? les membres de la communauté chrétienne,
c'est-à-dire la communauté organisée comme le Corps mystique, nom même de
l'idéologie de l'État chrétien. Mais voici d'abord une histoire où l'on voit
passer l'éternel usurier, le chrétien endetté, Shylock spéculant sur la chair
d'un chrétien, Dracula, une souris grignotant une hostie, les aventures de la
monnaie, le sacrement du corps périmant le le sacrement en image. Notre
histoire.
86.
SELLIER
(Jean). Atlas
des peuples d'Afrique. La Découverte, 2005 in-8° à l'italienne, 208 pp,
nouvelle édition, 75 cartes en couleurs, biblio,
broché, couv. illustrée, bon état
40 €
Le continent africain surprend par sa complexité. L'Atlas des peuples
d'Afrique clarifie les questions en associant un texte alerte et concis à 75
cartes originales en couleur. Il évoque des populations aussi diverses que les
Kabyles, les Ouolof, les Yoruba, les Dinka, les Xhosa... en les situant dans
l'actualité des pays contemporains, mais aussi dans une histoire bien
antérieure à l'époque coloniale, trop souvent méconnue. — "Pédagogique
mais non simpliste, privilégiant l'histoire longue de ces populations, il
permet de toucher la complexité du présent. Et le lecteur se régale de ce
voyage dans le temps et dans l'espace, depuis les Berbères des côtes
méditerranéennes jusqu'aux Zoulous en Afrique australe, que guide une bien
agréable cartographie." (Alternatives internationales) — "Jean
Sellier a fait le choix de cartes très instructives, très colorées (ce qui
ajoute au plaisir visuel) et de textes qui racontent l'histoire des
cinquante-trois Etats indépendants africains, en brefs éclairages, compréhensibles
par tous, y compris par ceux qui se sentent dépassés par la complexité du
continent (...). Le lecteur ira de découverte en découverte." (La Croix)
87.
TOUCHATOUT
(Léon-Charles Bienvenu, dit). Histoire de France tintamarresque, depuis les temps
les plus reculés jusqu'à nos jours. Illustrée par G. Lafosse, avec le concours
de MM. Draner, A. Gill, P. Hadol, A. Le Petit, Robida, etc., etc. P., Librairie illustrée, s.d. (1868)
in-4°,
796 pp, double page de titre dont une illustrée en couleurs, très nombreuses
gravures dans le texte et 8 pl. en couleurs hors texte, reliure demi-basane
bleu-nuit, 5 nerfs filetés soulignés à froid, titres dorés (rel. de l'époque),
bon état
120 €
Une ironie cinglante, un langage décapant, prétexte à un jeu de massacres
auquel nulle tête couronnée n'échappe : "Enfin, à l'âge de 77 ans, Louis
XIV daigna faire quelque chose pour le pays dont il avait été le cancer pendant
72 ans : Il mourut." De la Gaule jusqu'en 1848, cet ouvrage irrésistible
re-situe les princes qui nous gouvernent à la place qu'ils n'auraient jamais dû
quitter dans l'esprit du peuple aussi bien que dans les manuels scolaires :
celle du comique de service à qui l'Histoire a malencontreusement confié le
rôle tragique du Commandeur. — C'est en 1863 que Touchatout (1835-1911) rentre
au journal qui deviendra l'Eclipse ; il devient rédacteur attitré en 1865,
copropriétaire en 1868, puis propriétaire en 1872. L'Histoire de France tintamarresque
fera sa renommée. Parus sous la forme de fascicules dès 1867, ces livraisons
participent de la démolition de la légende historique, manquant de respect aux
traditions avec un superbe sans-gêne. Il s'attaquera ensuite, de 1873 à 1878 à
l'Histoire tintamarresque de Napoléon III...
88.
TOYNBEE
(Arnold J.). La
Grande Aventure de l'Humanité. Bruxelles,
Elsevier Sequoia, 1977 fort in-8°, 580 pp,
traduit de l'anglais, 14 cartes hors texte in
fine, broché, jaquette dorée illustrée, bon état. Edition originale en français
30 €
"Une vision magistrale de l'histoire universelle." — Arnold
Toynbee, unanimement considéré comme un des plus grands historiens du XXe
siècle, nous donne ici sa version de l'histoire de l'humanité. Il fait le récit
du destin de toutes les grandes civilisations : Sumer, l'Égypte, l'Amérique
centrale, l'Inde, la Chine, Rome, la Perse, l'empire arabe, Byzance, les
Mongols, la chrétienté occidentale sont passés en revue. Un récit vivant,
exhaustif et précis, mené de main de maître par un des derniers grands
humanistes, l'un des derniers à pouvoir brasser une telle somme d'informations.
Des chapitres d'analyse et de réflexion figurent également, sur le destin des
civilisations, leurs relations avec la technologie, avec les autres
civilisations.
89.
TRESMONTANT
(Claude). La
Crise moderniste. Seuil, 1979 in-8°, 351 pp, notes,
ouvrages cités, broché, bon état
40 €
Les termes de « modernisme » et « moderniste » sont considérés très
souvent comme injurieux par ceux qui les prononcent, voire insultants pour ceux
qu'ils désignent. Qu'en est-il en fait ? Les historiens ont appelé “Crise
moderniste” une crise doctrinale qui a secoué la pensée chrétienne et donc
l'Eglise à la charnière entre le XIXe et le XXe siecle. Cette crise a porté sur
plusieurs champs de bataille : la rencontre entre la crtique biblique et la
théologie, la rencontre entre la théologie et les philosophies allemandes, la
rencontre entre les sciences expérimentales et la théologie. (...) La crise
moderniste n'a pas été seulement un grand moment de l'histoire de la pensée
chrétienne : elle a été l'occasion d'un grand “développement”, selon
l'expression du cardinal Newman. La connaissance de cette crise est donc
nécessaire pour comprendre nos propres problèmes.
90.
[Vinification]
– BIDET (Nicolas). Traité sur la nature et la culture de la vigne, sur le vin, la façon de le
faire, et la manière de le bien gouverner, à l'usage des différents vignobles
du Royaume de France. Tchou,
Bibliothèque des Introuvables, 1999 2 vol.
in-8°, 390-(11) et 227-(5) pp, 15 planches
dépliantes et un tableau hors texte, brochés, couv. illustrées, bon état
80 €
Réimpression de ll'édition de 1759. — En 1752, parut le premier ouvrage de
Nicolas Bidet, grand spécialiste de l'agronomie viticole à son époque. Ce livre, qui traitait principalement des
vignobles de Champagne, connut un grand succès.
Après sept années de voyages et de recherche dans les autres régions du
royaume, il publia cette seconde édition, très largement revue et augmentée.
C'était, en quelque sorte, une somme des connaissances en matière de
viticulture au XVIIIe siècle. Elle est enrichie d'une série de planches
dessinées par Maugein et gravées par Choffart qui montrent des pressoirs, cuves
et divers instruments de vinification. Nicolas Bidet naquit à Reims en 1709 et
mourut dans la même ville en 1782. Il fut officier de la Maison du roi et sommelier
de la reine Marie-Antoinette.
91.
[Vinification]
– JULLIEN (André). Manuel du sommelier ou instruction pratique sur la maniere de soigner les
vins. Tchou,
Bibliothèque des Introuvables, 1999 in-8°, 315-(7) pp,
3 doubles planches hors texte in-fine, broché,
couv. illustrée, bon état
40 €
Contenant la Théorie de la Dégustation de la Clarification, du Collage et
de la Fermentation secondaire des Vins; les Moyens de prévenir leur Altération
et de les rétablir lorsqu'ils sont dégénérés ou naturellement défectueux, de
distinguer les Vins purs des Vins mélangés, frelatés ou artificiels, etc. —
Réimpression de la 3e édition de 1822, revue, corrigée et augmentée, du premier
guide pratique à l'usage des amateurs de vins et des sommeliers. Cette édition
contient 3 planches figurant les instruments du sommelier. (Oberlé, Fastes,
962)
92.
[Vinification]
– ROZIER (Abbé). Mémoire sur la meilleure manière de faire et de gouverner les vins, soit
pour l'usage, soit pour leur faire passer les mers. Tchou, Bibliothèque des Introuvables, 1999 in-8°, 287-(5) pp, 3
planches gravées hors texte in-fine, broché, couv. illustrée, bon état
40 €
Le premier manuel du parfait vigneron. — Réimpression de l'édition de
1772. Né à Lyon en 1734, Jean-François Rozier fut un agronome réputé,
particulièrement averti en matière de viticulture. Pendant un temps, il mit
lui-même en pratique sa grande connaissance du vin après avoir acheté un
domaine près de Béziers. Son ouvrage : "Mémoire sur la meilleure manière
de faire et de gouverner les vins" est, après les auteurs latins, le
premier manuel du parfait vigneron. Il obtint, en 1770, le grand prix de
l'Académie de Marseille. Outre son étude pertinente sur les cépages rouges et
blancs implantés dans le Midi de la France, le savant indique les meilleurs
moyens de renouveler un vignoble et de le cultiver ainsi que les vaisseaux et
autres instruments propres à soigner le vin. Ce livre très rare est une somme
du savoir viticole et oenologique au XVIIIe siècle. L'abbé Jean-François Rozier
fut docteur en théologie, directeur de l'école vétérinaire de Lyon et membre
d'un grand nombre de Sociétés de botanique. Curé constitutionnel sous la
Révolution, il mourut en 1793, tué dans son lit par une bombe.
93.
WALLACE
(Sir Alfred Russel). Les Miracles et le Moderne Spiritualisme. P., Librairie des sciences psychologiques, s.d. (1891)
in-8°,
viii-382-(2) pp, traduit de l'anglais, un portrait gravé en frontispice
par Henri Germain, reliure demi-chagrin havane, dos à 5 nerfs soulignés à froid,
titres et fleurons dorés (rel. de l'époque), bon état. Edition originale,
devenue rare (Caillet 11344, Dorbon 5230)
150 €
"Savant ouvrage de cet émule de Darwin qui a consacré ses dernières
années à la défense du Spiritualisme scientifique. – La croyance aux miracles.
– Aspect scientifique du surnaturel. – La force Od. – La double vue. – Réalité
des apparitions. – Théorie du Spiritualisme. – Photographies spiritiques
d'Esprits. – Y a-t-il une autre vie ?... etc." (Caillet 11344) — Alfred
Russel Wallace (1823-1913) est un naturaliste et philosophe britannique. Il a
mis au point la théorie de l'évolution par la sélection naturelle au même
moment que Charles Darwin. Sa défense du spiritisme et sa croyance en une
origine immatérielle pour les plus hautes facultés mentales de l'être humain
mit à mal ses relations avec le monde scientifique, tout spécialement avec les
précurseurs de l'évolutionnisme. — "Il faut citer l’un des physiciens les
plus renommés de la Grande-Bretagne, longtemps rebelle, mais enfin convaincu,
dit-il, par une foule d’expériences consciencieuses de la vérité et de la
réalité des phénomènes spirites, et devenu bientôt l’un des plus enthousiastes
champions de l’apparition des esprits, et de leur commerce avec les vivants, M.
A. Russel Wallace. Hâtons-nous de dire qu’il est, avec Darwin, l’inventeur de
la fameuse hypothèse de l’évolution et de la sélection naturelle..." (Dr
Bataille, Le Diable au XIXe siècle, 1894) — "Le livre dont voici une
traduction est peut-être celui qui a contribué le plus efficacement à la
diffusion en Angleterre du moderne spiritualisme. Indépendamment de ses
qualités intrinsèques, qui certes sont considérables, il doit une bonne part de
ce succès au nom de son auteur, l'un des savants dont le Royaume-Uni ait le
plus de droit de s'enorgueillir, et l'un des naturalistes et des explorateurs
que n'importe quel pays de l'Europe du XIXe siècle aurait le plus de raison
d'envier à sa patrie." (préface du traducteur)
94.
WELLS
(H. G.). Anticipations. S.l. (Paris),
s.d. (1903) in-8°, (222) pp, traduit
de l'anglais par Henry D. Davray et B. Kozakiewicz, reliure demi-toile verte,
dos lisse avec pièce de titre chagrin noir, bon état
50 €
Edition pré-originale. Réunion en un volume relié des divers articles de
“Anticipations” : I. La locomotion au XXe siècle. II. La diffusion des grandes
villes. III. Eléments sociaux en développement. IV. Réactions sociales. V.
Physiologie de la démocratie. VI. La guerre au XXe siècle. VII. Le conflit des
langues. VIII. Synthèses. IX. Foi, morale et politique de la république
nouvelle, publiés dans la “Revue” des 1er août (p. 362-407), 1er septembre (p.
551-577), 1er octobre (p. 177-204), 1er novembre (p. 419-452) et 1er décembre
1903 (p. 570-656) ; la première édition en volume sera publiée l'année suivante
au Mercure de France sous le titre “Anticipations, ou de l’influence du progrès
mécanique et scientifique sur la vie et la pensée humaines” (1904). — Dans ce
texte visionnaire publié en anglais en 1901, l’écrivain s’essayait à imaginer
la société de l’an 2000, prévoyant notamment l’essor des véhicules à moteur, le
rôle déterminant des blindés sur le champ de bataille, l’apparition de
mégalopoles et la libéralisation des moeurs. C'est le premier best-seller de
H.G. Wells et peut-être son œuvre la plus explicitement futuriste, elle portait
le sous-titre « Une expérimentation en prophétie » (An Experiment in Prophecy)
lorsqu'elle parait tout d'abord par épisodes en magazine. Ce livre est
intéressant à la fois pour ses intuitions (les trains et les voitures résultant
de la migration des populations des centres-villes vers les banlieues ; les
restrictions morales déclinant lorsque hommes et femmes recherchent davantage
de liberté sexuelle) et pour ses erreurs (« mon imagination refuse de voir un
sous-marin quelconque faire autre chose qu'étouffer son équipage et sombrer au
fond des mers »). — "En 1901, H. G. Wells commence, mois après mois, dans
la "Fortnightly Review", une série de longs articles qu'il appelle
"Anticipations". Ce n'est plus de la fiction ; ce n'est plus de
l'avenir romancé. L'auteur ne fait plus appel au merveilleux scientifique. Il
renonce à ses vertigineuses prophéties. Crânement, il s'en prend au présent
pour en déduire le futur immédiat, avec quelques envols vers des temps moins
prochains. Les questions les plus simples et les problèmes les plus complexes,
les préoccupations d'ordre intellectuel et les réalisations pratiques, il
aborde tout. Avec un esprit critique singulièrement pénétrant, il examine les
données que l'actualité lui fournit et il établit ses pronostics : ce à quoi on
est parvenu la veille lui permet de discerner ce à quoi on parviendra le
lendemain, ou dans dix, vingt ou cinquante ans. D'après le bilan du siècle
terminé, il suppute le budget du siècle qui commence. Aujourd'hui, trente ans
se sont écoulés, et sa clairvoyance fut si lucide, si sagace, que ses
prédictions ne cessent de se réaliser l'une après l'autre. Chaque tranche
mensuelle de ces "Anticipations" était attendue avec impatience par
le public, tandis que la presse se livrait à des discussions passionnées sur la
précédente..." (Henry D. Davray, préface de "Pages choisies de H.G.
Wells", 1931)
95.
ZAO
WOU KI et Claude ROY. Estampages Han. Club Français du Livre, 1967 in-4°, 213-(7) pp, préface
par Zao Wou ki et Claude Roy, 123 reproductions en noir d'estampages chinois
datant de la dynastie Han (206 avant J.-C.
à 220 après J.-C.), reliure toile imprimée de l'éditeur, rhodoïd, bon
état. Edition originale hors commerce, un des exemplaires numérotés comportant
bien, sous portefeuille papier à rabats imprimé, une suite de 6 grandes
planches d'estampages dépliantes (la justification ne fait état que de 5),
imprimées sur papier de riz
60 €
Zao Wou-Ki a procédé à la sélection des Estampages Han, parus en 1967, et
en a rédigé la préface avec Claude Roy.
96.
BERCIU
(Dumitru). Daco-Romania. Nagel, 1976 gr. in-8°, 192 pp,
138 illustrations hors texte dont 65 en
couleurs, 5 cartes, index, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état (Coll.
Archaeologia Mundi)
30 €
Les Géto-Daces ; Le processus de romanisation et la romanité orientale ;
Romains et Byzantins ; Sarmates, Goths, Huns, Gépides, Avars ; Les
Proto-Roumains et les anciens Slaves.
97.
BRUIT
ZAIDMAN (Louise) et Pauline SCHMITT PANTEL. La Religion grecque dans les cités à l'époque
classique. Armand Colin, 2002 in-8°, 192 pp, 3e
édition, illustrations, cartes et plans, glossaire, lexique, biblio, broché,
bon état (Coll. Cursus)
15 €
La religion grecque est un ensemble de pratiques et de croyances qui se
structurent au moment où naît, vers la fin du VIIe siècle avant J.-C., une des
formes d'organisation politique typique du monde grec : la cité (polis). Elle
repose sur des habitudes de pensée et des schémas intellectuels fort différents
des nôtres. Pour les comprendre, il convient d'abord d'examiner comment les
croyances et les rites s'exprimaient dans la pratique du citoyen. Quelles
étaient les fonctions du personnel religieux, la place de la religion dans la
vie individuelle, sociale et politique ? Au-delà de l'individualité de chaque
cité, l'étude des sanctuaires les plus prestigieux montre l'importance des
cultes communs à tous les Grecs. On peut alors se pencher sur les systèmes de
représentation du divin. L'analyse des mythes fondamentaux (mythe de Prométhée,
mythe des races...), des grandes figures divines et de leurs relations
réciproques, permet de saisir ce qu'est une mythologie pour les Grecs. Cet
ouvrage, complété par un glossaire et un lexique, permet de faire le point sur
les recherches contemporaines en ce domaine.
98.
BRUNAUX
(Jean-Louis). Nos ancêtres les Gaulois. Seuil, 2008 gr. in-8°,
300 pp, biblio, chronologie, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll.
L'Univers historique)
20 €
Les aventures d'Astérix et les souvenirs des leçons d'histoire ont forgé
dans nos esprits une image des Gaulois stéréotypée et contradictoire. Entre les
guerriers indisciplinés et querelleurs, trop désunis pour résister à la
conquête romaine de César, et les druides, prêtres et magiciens adeptes du
sacrifice humain, il importait de rétablir la vérité. Jean-Louis Brunaux
examine les principales idées reçues sur "nos ancêtres les Gaulois" :
pour chacune, il recourt à une documentation précise, et nourrie par les
récentes découvertes de l'archéologie. C'est une Gaule désormais libérée de
tout préjugé et de toute erreur qui voit le jour. Mais la nouvelle image des
Gaulois qui est ainsi offerte, plus proche de la réalité historique, n'en est pas
moins fascinante.
99.
CARCOPINO
(Jérôme). Etudes
d'histoire chrétienne. Le Christianisme secret du carré magique. Les fouilles
de Saint-Pierre et la tradition. Albin Michel, 1953 pt in-8°,
286 pp, 14 figures et 11 planches de photos hors texte, broché, bon état, envoi
a.s. On joint plusieurs coupures de presse de l'époque sur l'ouvrage
40 €
"L'étude sur le « carré magique » concerne un ensemble mystérieux de
25 lettres, disposées en carré, de telle manière qu'on peut les lire dans tous
les sens. L'auteur y voit un cryptogramme chrétien et en attribue la paternité
à saint Irénée. La question demeure cependant confuse, et les interprétations
proposées par les savants, multiples. On a même cru reconnaître le « carré
magique » dans une inscription mutilée de Pompéi, et certains en ont conclu à
l'existence d'une communauté chrétienne dans la ville détruite par l'éruption
du Vésuve en 79. L'étude principale de Сarcopino concerne les fouilles de
la basilique Saint-Pierre. Le lecteur cultivé, désireux d'avoir un résumé
fidèle et accessible de ces fouilles, trouve ici un récit complet et précis,
avec les principales planches et reproductions qui lui permettront, d'en situer
les détails." (Jacques E. Ménard, Revue de l'histoire des religions)
100.
Catalogue
d'exposition. L'Art au pays des Hittites. 6000 à 600 av. J.-C. Collections des musées de
Turquie. P., Petit
Palais, 1964 in-8° carré, 128 pp,
97 illustrations dans le texte et hors texte,
une carte, 277 numéros décrits avec notices, un tableau chronologique dépliant,
broché, couv. illustrée, bon état
20 €
Catalogue de l'exposition tenue au Petit Palais, janvier-avril 1964. —
"L'exposition ouverte au Petit Palais, de janvier à avril 1964, sur «
l'Art au pays des Hittites », s'arrête à la fin du VIIe siècle. Le catalogue,
précieux instrument de travail, est présenté par les professeurs Hàmit Zubeyir
Kosay (situation géographique), Kurt Bittel (histoire des Hittites), Ekrem
Akuegal (l'art au pays de Hatti), Tashin Ozguç (peuples et langues d'Anatolie
aux IIIe et IIe millénaires av. J.-C.), L. Van den Berghe (tableau
chronologique). La majeure partie des objets venait du musée d'Ankara. Le
groupement en sept sections (néolithique, bronze ancien, époque des colonies
assyriennes de Cappadoce – de loin la mieux représentée – , ancien empire
hittite, nouvel empire hittite, époque néo-hittite, époque phrygienne) met en
évidence la discontinuité de nos connaissances, et en particulier l'absence
presque totale de toute documentation archéologique entre la fin de l'empire
hittite (vers 1130) et l'époque phrygienne (vers 750) ; nous n'avons guère de
documentation remontant au IXe siècle que pour le sud-est de l'Anatolie
(principautés néo-hittites) et l'extrême est (royaume d'Urartu). Ce silence
correspond aux « âges obscurs » du monde grec. Le visiteur helléniste sera frappé
de la ressemblance entre telle figure féminine « en violon » de Beycesultan
(1ère moitié du IIIe millénaire) et les « idoles » cycladiques ; beaucoup plus
tard, une plaque décorative phrygienne de Pazarli (vers 600), représentant deux
guerriers casqués, tenant horizontalement une lance de leur main droite, et de
leur bras gauche un bouclier rond, offre une parenté notable avec des documents
grecs de la fin du style orientalisant et des représentations étrusques."
(Pierre Vidal-Naquet, Annales, 1964)
101.
CHADWICK (John). The Decipherment of Linear B.
Cambridge University
Press, 1960 in-8°, x-155 pp,
2 pl. hors texte, dont le frontispice (une photo
de Michael Ventris), 16 figures, une pl. dépliante hors texte, index, reliure
éditeur, jaquette illustrée, bon état. Texte en anglais
30 €
Depuis les premières fouilles d'Evans, les tablettes d'argile crétoises
gardaient leur secret... jusqu'au jour où Michael Ventris et John Chadwick sont
parvenus à échanger des messages, en 1952, en Minoen B. Ce résultat remarquable
dont John Chadwick relate les vicissitudes, les déboires et le triomphe est
essentiellement l'oeuvre de Ventris, un amateur de génie, dialectologue de
talent. Des années de recherche, la double bataille menée contre les
inscriptions muettes et les rivaux sceptiques l'ont conduit à une découverte
sensationnelle : les Crétois parlaient grec. Ce livre d'un grand savant est un
roman policier de haute culture. — "... On peut considérer comme un apport
de tout premier ordre à l'épistémologie actuelle cette histoire, alertement
contée avec un sens profond de l'humain et quelques pointes d'humour, des
principales tentatives de déchiffrement des écritures linéaires
créto-mycéniennes, qui ont conduit des tâtonnements et des échecs des pionniers
à la sensationnelle découverte de Ventris et Chadwick, soumise elle-même de la
part d'autres savants à des vérifications et à des critiques, plus ou moins
pertinentes, dont certaines même semblent avoir été inspirées par une
malveillance mesquine, qui, comme le dit M. Chadwick, n'a fait que « discréditer
leurs auteurs ». Les savants ne sont pas à l'abri de ces petitesses, voire de
ces bassesses, quand on dérange certaines des certitudes où ils se sont
ancrés..." (Charles Delvoye, L'antiquité classique)
102.
COLOMB
(Georges). Vercingétorix.
Histoire du Pays gaulois depuis ses origines jusqu'à la conquête romaine. Fayard, 1947 in-12, 282 pp,
2 croquis, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
Par Georges Colomb, alias Christophe, le père de la "Famille
Fenouillard" et du "Sapeur Camember". — "Vercingétorix, non
pas ce sabreur fougueux, lancé au galop de charge que le sculpteur Bartholdi a
érigé sur la place de Jaude à Clerment-Ferrand, mais un jeune homme d'une
vingtaine d'années, instruit par les Druides, et formé à la guerre par César
lui-même. Il est mort trop jeune pour avoir pu montrer toutes les qualités d'un
grand homme d'Etat, mais son adversaire a reconnu en lui d'éminentes qualités de
prudence et de sang-froid, un prestige immense, un parfait désintéressement et
un noble amour de la liberté. Vercingétorix n'a été vaincu en réalité que par
les siens, leur manque de cohésion, et la trahison de certaines tribus."
(A. V., Revue des sciences religieuses, 1952) — "Un conseil d’ami,
n’entamez pas ce livre avant d’aller dormir, vous y passeriez la nuit. Aucun
thriller, polar, ou roman policier ne pourra jamais vous passionner autant que
ce Vercingétorix de Georges Colomb. C’est qu’il l’a écrit, nous explique-t-il,
sous le coup d’une passion qui le dévorait depuis cinquante ans. Ce livre c’est
la guerre des Gaules racontée par les vaincus. Ce que voulait Georges Colomb,
c’était rétablir la vérité. Pour lui, la défaite de Vercingétorix contre Jules
César n’est due qu’à la trahison de certains peuples de la Gaule, « ces peuples
qui ont renoncé, au cœur de la bataille, à servir la cause nationale, pour se
livrer aux ventouses de la pieuvre romaine ». D’après lui, tous les historiens
ont été trompés par la lecture des Commentaires de Jules César, qui est
l’Histoire racontée par le vainqueur. Il n’est pas question de remettre en
cause l’exactitude des Commentaires ; seulement, nous dit Georges Colomb, il y
a la manière de raconter : quand César raconte qu’il a fait semblant d’aller au
sud et puis qu’il est allé vers le nord, c’est considéré, par les historiens de
nos manuels d’Histoire, comme une ruse suprême pour tromper l’ennemi. Mais,
pour Georges Colomb, c’était un sauve-qui-peut, face à un ennemi encore plus
malin que lui. Si, pour Georges Colomb, César est un envahisseur cruel et sans
foi ni loi, il ne veut en rien diminuer son génie. Ce qu’il veut démontrer,
c’est que, face à lui, Vercingétorix était plus fin stratège et l’aurait
emporté s’il n’avait pas été trahi. À propos d’Alésia, il démontre que l’armée
de secours a fait exprès d’arriver en retard. Mais, malgré ça, nous dit-il,
Vercingétorix l’aurait emporté si ses soldats n’avaient pas été victimes de
leur fougue, indisciplinée et typiquement gauloise. Pour lui, faut-il le
préciser, cette défaite d’Alésia est la plus grande catastrophe de notre
Histoire. Sans ça, la Gaule serait restée indépendante à jamais et, en
retrouvant son unité, elle aurait été capable de résister victorieusement à toutes
les invasions qui ont suivi, au cours des siècles et jusqu’à nos jours. Ce jour
là, ajoute encore Georges Colomb, le patrimoine de l’humanité a perdu la
civilisation des Celtes, une des plus belles civilisations que le monde ait
jamais connues. Un livre d’Histoire superbement par un historien un peu
partisan mais absolument génial." (Forum Critiques libres) —
"L’histoire de Vercingétorix est l’œuvre d’un connaisseur profond de cette
partie de notre histoire nationale ; voici cinquante ans et davantage qu’il vit
dans l’atmosphère des commentaires de César, mais il ne dissimule pas que son
livre n’a rien de classique ni de traditionnel. Le Vercingétorix qu’il évoque
n’a presque rien de commun avec le Gaulois de la légende, doté d’une superbe
moustache, et celui qui se dresse sur la place de Jaude à Clermont-Ferrand. On
trouvera donc, dans cette œuvre si dense et si intelligente, une mise au point,
qui semble définitive, sur un grand nombre de questions controversées,
notamment sur le site d’Alésia qui. selon l’auteur, ne saurait être celui
d’Alise-Sainte-Reine, dans la Côte-d’Or, mais bien Alaise, dans le Doubs.
L’image qui se dégage de la lecture d’une pareille œuvre n’est pas du tout
celle d’un primitif intrépide comme nous sommes accoutumés à le croire, mais
celle d’un jeune homme fort intelligent, à qui bien des principes de la
tactique militaire moderne était déjà familiers." (Edmond Delage, Revue de
Défense Nationale, 1949)
103.
CONTENAU
(Dr. Georges). La vie quotidienne à Babylone et en Assyrie. Hachette,
1954 in-8°, 320 pp, biblio,
reliure demi-chagrin havane, dos à 4 nerfs soulignés à froid, auteur et titre
dorés, couv. illustrée conservée, bon état. Bel exemplaire
30 €
"L'auteur se borne à la période que nous connaissons le mieux, entre
700 et 530 avant notre ère. A cette époque, l'Assyrie atteint son apogée et
embrasse tout le Proche-Orient, puis la Babylonie, sa vassale, alliée aux
Mèdes, secoue son joug et détruit Ninive (612 av. J.-C.) et c'est pour Babylone
une prospérité dont les historiens anciens se sont fait l'écho. Survient alors
le troisième acte, les Perses à leur tour attaquent Babylone, l'Asie change de
maîtres et la dynastie des Achéménides préside pour deux cents ans aux
destinées de l'Orient. Après des notions générales sur le pays et ses
habitants, la nourriture, le travail, le commerce, la vie de tous les jours, le
Dr Contenau étudie successivement le roi et l'Etat, la pensée mésopotamienne et
la vie religieuse (...) Il fallait, pour écrire ce livre, la connaissance que
peut seule donner une familiarité de quarante années avec les textes, les
fouilles et la vie de l'antique Mésopotamie." (Albert Vincent, Revue des
Sciences religieuses)
104.
DANIEL-ROPS. L'Eglise des Apôtres et des
Martyrs. Fayard, 1948 fort in-12,
719 pp, 4 cartes, tableau chronologique, biblio, broché, bon état (Coll. Les
Grandes études historiques)
20 €
"On sait le gros succès de librairie obtenu par “l'Histoire Sainte”
de Daniel-Rops, et il est probable que l'engouement dont, ont bénéficié naguère
“le Peuple de la Bible” et “Jésus en son temps” attirera aussi de nombreux
lecteurs à “l'Histoire de l'Église du Christ”, dont le premier volume vient de
paraître, consacré aux quatre premiers siècles. Succès amplement justifié,
hâtons-nous de le dire, par les mérites de l'œuvre : qualités littéraires d'un
style parfaitement académique, aussi à l'aise dans la narration colorée que
dans la synthèse vigoureuse ; valeur d'une reconstitution historique, dont les
éléments sont puisés à bonne source et qui témoigne des antécédents de l'écrivain,
universitaire de profession et historien de formation. Mieux que chez des
auteurs plus « ecclésiastiques », on trouvera donc ici un soubassement
d'histoire générale qui plonge le lecteur dans l'évolution politique, la
structure sociale et la physionomie culturelle d'une époque, le tout éclairé
parfois par l'évocation de problèmes modernes, avec une intelligence historique
qui sait éviter l'anachronisme tout en utilisant d'ingénieux
rapprochements..." (Jean-Rémy Palanque, Revue d'histoire de l'Église de
France, 1949)
105.
DELLA
MONICA (Madeleine). Horemheb, général pharaon. P.,
Maisonneuve et Larose, 2001 in-8°, 151 pp,
2 cartes, 24 figures et photos, biblio, broché,
couv. illustrée, bon état
20 €
Madeleine Della Monica entame ici un procès en réhabilitation du général
Horemheb, officier de vieille caste militaire, bras armé du pharaon Thoutmosis
III, héros des brillantes campagnes asiatiques qui constituèrent ou
consolidèrent l'empire de la XVIIIe dynastie. Nommé généralissime sous le
faible Toutânkhamon, il lui succéda sur le trône, porté par le clergé d'Amon,
qu'avait écarté Akhenaton. Et il est l'un des pharaons qui contribua le plus à
l'agrandissement de Kârnak, utilisant à cette fin la destruction du temple
d'Aton. Il régna huit ans. Les historiens ont porté sur le général-pharaon et
son règne des jugements contradictoires : usurpateur, homme-lige du clergé
d'Amon, dont Akhenaton le réformateur avait tenté de briser le pouvoir ou, au
contraire, consolidateur de l'empire affaibli. C'est à ces questions que tente
de répondre l'auteur.
106.
DEUEL
(Léo). Le
Temps des Ecrits. Stock, 1967 in-8°, 490 pp, traduit
de l'américain, 67 figures, 8 pl. de photos hors textes, 3 cartes, broché,
couv. illustrée à rabats, bon état
25 €
L'histoire de la découverte et de la restitution des textes anciens,
inscriptions et manuscrits, auxquels nous sommes redevables de notre
connaissance du passé. — "Si l'on voulait traduire exactement le titre
américain, il faudrait dire : “Legs du passé”. Et pourtant le titre choisi par
le traducteur indique mieux le contenu de l'ouvrage. Car c'est bien d'écrits
qu'il est question, écrits sur papyrus, parchemins, tablettes d'argile, et de
leur découverte. Découverte qui, à quelques exceptions près, a commencé au
début du XIXe siècle et s'est poursuivie jusqu'à nos jours, en Egypte et dans
le Proche-Orient. Il y a là le récit d'aventures prodigieuses. Celle, par
exemple, des fouilles menées dans les décharges des anciennes villes
égyptiennes amenant à jour des papyrus de toute espèce, celles qui ont permis
de trouver le Sinaïticus ou les parchemins de la Geniza du Caire, et
naturellement l'histoire des manuscrits de la Mer Morte, etc. La connaissance
que l'Occident d'aujourd'hui avait de la vie et de la littérature de ces
siècles lointains en a été bouleversée, miraculeusement enrichie. Mais plus que
toute autre, c'est l'étude de l'Ancien et du Nouveau Testament qui a bénéficié
de ces découvertes. L'auteur, dans son dernier chapitre a élargi le champ de son
enquête à l'Asie et à l'Amérique précolombienne. On a comparé son livre à celui
de Ceram, “Des dieux, des tombeaux, des savants”. A vrai dire, il en est la
suite et le complément. C'est la même investigation du passé, passionnante pour
les chercheurs. et pour le lecteur." (E. Tesson, Etudes, 1968)
107.
DOTTIN
(Georges). Les
Celtes. Minerva/France
Loisirs, 1977 gr. in-8° carré, 144 pp,
112 photos en noir dans le texte et à pleine
page, 16 pl. hors texte (8 en noir, 8 en couleurs), cart. éditeur, jaquette
illustrée, bon état
20 €
"Au seul examen de la jaquette, plus d’un celtologue songe
immédiatement à la publication d’un inédit du regretté savant. En réalité, il
s’agit d’une succession de courts extraits dépouillés de leurs notes et
références bibliographiques du "Manuel pour servir à l'étude de
l’Antiquité celtique" de 1906. Il y aurait beaucoup à dire sur la façon
dont ce digest a été conçu : aucun avertissement, aucune justification, aucun
éclaircissement, point de mise à jour, nul commentaire..." (Études celtiques,
1980)
108.
DROYSEN
(Jean Gustave). Histoire d'Alexandre le Grand. Traduit de l'allemand et présenté par
Benoist-Méchin. Edition revue et corrigée. P., Club du meilleur livre, 1957 fort in-8°,
504 pp, 24 planches hors texte (certaines dépliantes), reliure pleine toile
satinée jaune décorée d'une vignette en médaillon, gardes illustrées (rel. de
l'éditeur), ex. numéroté tiré sur vélin de Condat, bon état. Bien complet de la
carte dépliante volante de l'empire d'Alexandre
30 €
"Imaginez le monde en sa prime jeunesse... Imaginez, dans ce décor,
le plus jeune conquérant que le monde ait connu, entraînant tous les peuples de
la Grèce vers les sources du soleil, vers cet Orient fabuleux où n'avait
pénétré avant lui que le cortège des Bacchantes. Telle est la vie d'Alexandre
le Grand... Imaginez enfin un jeune homme enflammé par l'étude de l'Antiquité
classique, chez qui une érudition très sûre coordonnerait et vérifierait sans
cesse les données de l'imagination ; qui tenterait à vingt-cinq ans une des tâches
intellectuelles les plus périlleuses qui soient ; qui nous donnerait d'emblée
une vie d'Alexandre, qui serait un chef-d'oeuvre de compréhension, de lucidité
et de ferveur ; - ne diriez-vous pas qu'un tel livre, s'il existait, serait un
des plus beaux du monde ? Eh bien, il existe : c'est l'histoire d'Alexandre le
Grand par Droysen. Il est paru en 1833 et en dépit des progrès de la science
moderne, les plus grands savants s'inclinent devant lui. Ce livre, on peut le
lire comme une épopée antique, comme le récit d'une existence fabuleuse... On
peut aussi le lire comme une des plus puissantes synthèses historiques que nous
ait léguée le XIXe siècle, comme un ouvrage à placer sur le même rayon que
Mommsen ou Burckhardt, Carlyle ou Michelet." (Jacques Benoist-Méchin,
préface)
109.
DURUY
(Victor). La
Grèce légendaire. Minerva/France
Loisirs, 1975 gr. in-8° carré, 144 pp,
130 photos, gravures et plans en noir dans le
texte et à pleine page, 16 pl. hors texte (8 en noir, 8 en couleurs), annexes
de Didier Dennis, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état
20 €
Les anciens âges ; Les Pélasges et les Ioniens ; Renseignements fournis
par les légendes ; Les momuments cyclopéens ; Héros et grandes entreprises ;
Religion de l'âge héroïque.
110.
ETIENNE
(Robert). La
Vie quotidienne à Pompéi. Hachette, 1966 in-8°, 491 pp, plan de
Pompéi sur les gardes, 45 figures dans le texte et hors texte, biblio, index,
cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état
25 €
Pompéi attire chaque année des millions de touristes ; trop souvent pressés
ou mal informés, ils risquent de méconnaître son vrai visage. Eblouis par la
splendeur de ses peintures murales, ils oublient le destin misérable de cette
petite ville de province ravagée par le tremblement de terre du 5 février 62 et
qui, partiellement reconstruite, entra dans l'éternité sous un linceul de
cendres le 24 août 79. Robert Etienne, exploitant les résultats de fouilles
déjà séculaires, mettant en œuvre plus de onze mille inscriptions, cherche à
donner une vision totale de l'histoire de la cité ; il retrace la vie
quotidienne d'une population où se mêlent les races, où s'opposent les classes
sociales et où chacun jouit des bienfaits de la civilisation romaine. Il prend
la mesure d'un monde des affaires où l'échelle des fortunes reste modeste et ne
cache pas les misères d'un monde du travail auquel tout espoir d'ascension
sociale n'est cependant pas enlevé. Il suit les riches et les pauvres dans
leurs maisons ou dans leurs soupentes, il les accompagne aux temples ou aux
thermes et les retrouve sur les gradins des théâtres et de l'amphithéâtre.
Pompéi apparaît alors comme une ville de piété autant que d'exubérance, une
ville où l'on sait se moquer de son prochain, de l'empereur et même des dieux.
111.
FINKELSTEIN
(Israël) et Neil ASHER SILBERMAN. La Bible dévoilée. Les nouvelles révélations de
l'archéologie. Bayard, 2002 gr. in-8°,
431 pp, 13 cartes, 14 illustrations, 8 tableaux, biblio, index, broché, couv.
illustrée, bon état
25 €
La plus tonique et la plus audacieuse des synthèses sur la Bible et
l'archéologie depuis cinquante ans. Quand et pourquoi la Bible a-t-elle été
écrite ? Que savons-nous des premiers patriarches ? Quand le monothéisme est-il
apparu ? Comment le peuple d'Israël est-il entré en possession de la Terre
promise ? Jérusalem a-t-elle toujours été le centre de l'ancien Israël ? Pour
la première fois, il est possible de répondre à ces questions avec un haut
degré de certitude. Car les auteurs, Israël Finkelstein et Neil Asher
Silberman, puisent leurs arguments dans les découvertes archéologiques les plus
récentes, entreprises en Israël, en Jordanie, en Égypte, au Liban et en Syrie.
Plus rien ne sera maintenant comme avant ; mais loin de sortir désenchanté de
cette cure de jeunesse effectuée par le Livre des livres, on n'en a que plus de
sympathie pour ces nomades et ces agriculteurs d'il y a trois mille ans, qui
ont su fabriquer, en des temps de détresse ou de gloire, un récit dont la
fécondité n'a pas cessé de porter ses fruits.
112.
GIBBON
(Edward). Décadence
et chute de l'Empire Romain. Texte établi d'après l'édition de 1819 de François
Guizot. PML Editions, 1987 in-4°, 256 pp, très
nombreuses illustrations (photos, dessins, monnaies) et cartes en noir et en
couleurs, index, reliure toile éditeur, jaquette, carte sur les gardes, bon
état
30 €
Depuis bientôt deux siècles, l'oeuvre monumentale d'Edward Gibbon, publiée
en anglais sous le titre "The History of the Decline and Fall of the Roman
Empire" est considéré comme le modèle de l'histoire classique. On la tient
de nos jours comme la première tentative de traiter l'histoire d'un point de
vue moderne, en s'appuyant sur des bases scientifiques. Bien entendu, plusieurs
générations d'historiens ont parfois cherché querelle à Gibbon à propos de ses
conclusions. Il n'en demeure pas moins que son œuvre n'a jamais été dépassée
dans son ampleur, dans sa profondeur et dans la pénétration de ses vues. Nous
en présentons ici une version abrégée et illustrée, extraite de la remarquable
traduction de François Guizot, publiée à Paris en 1819.
113.
HAMMAN
(A.-G.). La
Vie quotidienne en Afrique du Nord au temps de Saint Augustin. Hachette,
1979 in-8°, 474 pp, une
carte, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
Carrefour entre l'Orient et l'Occident, où se rencontrent les
civilisations et les religions, l'Afrique a connu des vagues successives
d'invasions, des Phéniciens aux Romains, des Vandales aux Arabes, des Turcs aux
Français. Tous l'ont conquise, elle ne s'est donnée à personne pour garder son
identité. Dès les premiers siècles chrétiens, l'Evangile s'y répand « comme le
feu à travers le chaume ». Prospère, organisée, l'Eglise s'y développe en
communautés qui font l'admiration de l'Orient et de l'Occident. Elle produit
des figures de proue : Tertullien, Cyprien, Augustin surtout. Les hommes
exceptionnels se sont forgés dans la grisaille du quotidien. Augustin a
pleinement assumé sa condition d'homme et de chrétien, dans l'épreuve d'une
communauté à rassembler, à conduire. Il l'a choisie quand elle l'eut choisi,
avec ses fidélités touchantes, ses retombées et ses pesanteurs. « Aimer et être
aimé » : ce que la mère d'Adéodat ne lui a pas appris, le peuple d'Hippone le
lui apprendra, jour après jour. Et parce que notre Occident est pétri par le
génie de l'Afrique et d'Augustin, cette vie quotidienne nous raconte une épopée
dont nous sommes les fils et les héritiers.
114.
HOMO
(Léon). L'Empire
romain. Le gouvernement du monde, la défense du monde, l'exploitation du monde. Payot, 1925 in-8°, 394 pp,
broché, couv. salie et lég. abîmée, état correct
20 €
"M. Homo, dans le présent ouvrage, montre comment Rome, sous
l'Empire, gouverna son immense domaine, comment elle le défendit, comment elle
l'exploita. (...) L'ouvrage de M. Homo représente une somme de travail
considérable, il est bien informé, bien composé, clairement divisé, et se lit
aisément. Il sera bien accueilli par tous ceux qu'intéresse l'Empire romain ou
qui en étudient l'histoire." (Paul Graindor, Revue belge de philologie et
d'histoire, 1926)
115.
HUBERT
(Henri). Les
Germains. Cours professé à l'École du Louvre en 1924-1925. Albin Michel,
1952 in-8°, xxvi-336 pp, avant-propos
de Henri Berr, 11 cartes, 27 figures dans le texte et 4 planches hors texte,
biblio, index, broché, bon état (coll. L'Evolution de l'Humanité)
30 €
"Impatiemment attendue depuis nombre d'années, voici la parution de
l'ouvrage posthume de H. Hubert sur Les Germains. Longtemps perdu, son
manuscrit heureusement retrouvé, a pu être publié grâce aux soins patients de
son éditeur, P. Chalus qui a su reconstituer certains passages d'après des
notes difficiles à déchiffrer, et compléter, vérifier et mettre à jour
l'illustration et la bibliographie de l'ouvrage. La thèse de H. Hubert est que
les Germains « sont un peuple indo-européanisé ou ayant adopté une langue
indo-européenne », et son ouvrage apporte de solides arguments en faveur de
cette opinion. Partant de l'étude des Germains à l'époque des invasions, moment
où nous les connaissons le mieux, point culminant de leur civilisation, il
étudie ensuite le problème de leurs origines ; situant à cette occasion la
Germanie et la Scandinavie aux périodes glaciaires et interglaciaires, il suit
les différentes civilisations qui se sont succédé dans ces régions depuis la
fin du paléolithique jusqu'à l'apparition de cette civilisation nouvelle, dont
« l'image devient de plus en plus consistante à nos yeux ». Ainsi l'ouvrage
acquiert-il un intérêt des plus vifs pour l'étude des techniques depuis les
premières périodes préhistoriques jusqu'à l'époque des invasions. Les
renseignements donnés par H. Hubert sont à la fois clairs et précis. Comme à
l'habitude, la préface lucide de M. Henri Berr ajoute encore à l'intérêt de
l'ouvrage et facilite beaucoup son étude." (Juliette Taton, Revue
d'histoire des sciences, 1952) — "... Il est admirable que, malgré sa
rédaction déjà ancienne, le volume ne date pas. Il le doit à l'originalité
profonde de la pensée autant qu'à l'ampleur de l'information. C'est vraiment
une synthèse en même temps qu'une thèse." (A. Grenier, Revue des Études
Anciennes, 1952) — "Un livre posthume remarquable qui renouvelle la
question, en insistant sur les influences extérieures qui ont agi sur les
Germains." (Albert Dauzat, Revue internationale d'onomastique, 1953)
116.
JEAN
(Richard-Alain). A propos des objets égyptiens conservés au Musée d'Histoire de la
Médecine. P., Musée
d'Histoire de la Médecine de l'Université René Descartes, 1999 in-4°, 92 pp, 53
illustrations dont 37 en couleurs, 2 planches en couleurs, biblio, index,
broché, bon état
20 €
En 1850, le chirurgien Jules Cloquet fait don au Cabinets de Collections
de la Faculté de médecine de Paris, un lot d'objets égyptiens comportant 13
instruments en bronze et une vingtaine d'yeux-oudjat, provenant de la
collection de Antoine-Barthélémy Clot.
117.
JOUGUET
(Pierre). L'Impérialisme
macédonien et l'hellénisation de l'Orient. P., Renaissance du Livre, 1926 in-8°, xvi-503 pp, 7
pl. et 4 cartes hors texte, biblio, index, reliure demi-toile verte, dos lisse
avec titres dorés (rel. de l'époque), bon état (Coll. l'Evolution de
l'Humanité)
30 €
« L'Hellénisme a conquis l'Orient par les armes de la Macédoine et par ses
propres institutions. » C'est l'histoire de cette double conquête que M.
Jouguet nous retrace et, quoi qu'il en dise dans des conclusions fort
remarquables par l'ampleur de leurs vues, il a réussi dans sa tâche de façon à
satisfaire les voeux les plus exigeants. Pour expliquer l'expansion de
l'Hellénisme, il faut tenir compte avant tout de l'élan donné par la
personnalité d'Alexandre. C'est lui qui, empruntant l'idée d'Empire à la
tradition asiatique, l'a le premier jetée dans notre Occident. Sans doute,
Alexandre apparaît d'abord comme le triomphateur de la revanche sur les
barbares. Mais son ambition finit par l'enivrer de grandeur mystique et de
splendeur orientale..." (J. Bidez, Revue belge de philologie et
d'histoire) — "Les prodigieux exploits qui ont changé la face du monde et
qui assurent au nom d'Alexandre une gloire incomparable, sont retracés par M.
P. Jouguet avec une élégante précision. Il ne rabaisse pas, comme il était
coutume il y a une ou deux générations, « le mérite qu'une tradition de
rhéteurs philosophes refusait au roi ». Il en expose les conséquences en
sachant marquer aussi la part d'influence de l'Orient sur Alexandre. Après
avoir retracé la conquête d'Alexandre, le démembrement de l'Empire et la
rivalité des puissances jusqu'à la chute de l'Empire séleucide, l'auteur
consacre les deux cinquièmes de son ouvrage à suivre l'hellénisation de
l'Orient qu'il envisage principalement dans l'organisation de l'Egypte. Sur
cinq chapitres consacrés à cette importante étude, quatre sont réservés à
l'Egypte et, au dire d'un spécialiste difficile à contenter, ils sont en tout
point remarquables et tels qu'on pouvait les attendre du maître papyrologue
qu'est M. Jouguet..." (René Dussaud, Syria, 1927)
118.
LAFFORGUE
(Gilbert). La
Haute Antiquité. Des origines au milieu du VIe siècle avant J.~C. Tallandier,
1973 pt in-8°, 444 pp, 25
illustrations en couleurs sur 16 pl. hors texte, 164 illustrations en noir dans
le texte et à pleine page, 10 cartes, chronologies, index, biblio, reliure
pleine toile brique décorée de l'éditeur, rhodoïd, bon état (Coll. Histoire
universelle)
25 €
L'Ouest asiatique n'a cessé depuis le début des fouilles, au XIXe s., de
révéler des civilisations disparues qui renaissent ainsi avec leurs oeuvres
d'art, leurs langues et leurs littératures. La multiplication des chantiers
archéologiques depuis 1950 fait que les découvertes se multiplient et que l'on
manque de spécialistes pour les interpréter. Cet exposé entièrement renouvelé
permet de comprendre l'histoire de ces millénaires et de ces régions, auxquels
nous devons, entre autres, le verre et le fer, l'écriture, puis l'alphabet, le
Code de Hammourabi et la Bible.
119.
LAGRANGE
(l'abbé F.). Histoire
de Sainte-Paule. P.,
Poussielgue, 1901 in-12, 645 pp,
reliure demi-maroquin à coins bleu-nuit, dos
lisse orné en long, titres dorés, filets dorés sur les plats, tête dorée (rel.
de l'époque), bon état. Bel exemplaire, finement relié
60 €
"C'est un spectacle des plus édifiants que celui de cet admirable
groupe de nobles dames et de vierges romaines, descendantes des plus illustres
familles, qui, dans la seconde moitié du IVe siècle, embrassent le « saint
propos », c'est-à-dire l'état monastique, se font disciples du grand docteur et
exégète, saint Jérôme, que quelques-unes suivent bientôt en Palestine. De ce
nombre sont sainte Paule – descendante des Cornelius-Scipions-Emiliens-Gracques,
alliée par son mariage aux Julii, illustrés par Jules César – et sa fille
sainte Julia Eustochium. Elles établirent à Bethléem un couvent de vierges et
firent les frais d'un monastère pour saint Jérôme et les moines ses compagnons.
Ames d'élite et esprits très cultivés, elles donnaient à l'étude des Saintes
Ecritures une part de leur vie ; leur pieuse influence contribua beaucoup à
pousser le grand docteur à ses travaux exégétiques et à l'encourager dans le
long labeur de traduction qui nous a valu la Vulgate..." (Sévérien
Salaville)
120.
LÉVÊQUE
(Pierre) et Pierre VIDAL-NAQUET. Clisthène l'Athénien. Essai sur la représentation de
l'espace et du temps dans la pensée politique grecque de la fin du VIe siècle à
la mort de Platon. Macula, 1983 gr. in-8°,
163 pp, 14 figures dans le texte, index, broché, bon état
60 €
En 507/506, Clisthène, membre de la grande famille des Alcméonides, venu
au pouvoir avec l'aide du peuple, remanie de fond en comble les institutions de
la cité d'Athènes. Ce remaniement s'inscrit dans l'espace, devenu civique. Il
s'inscrit dans le temps : le temps de la cité est désormais distinct du
calendrier religieux. Les vieilles tribus, sans disparaître, perdent toute
portée politique. Les Athéniens sont groupés en dix tribus nouvelles qui
effacent les appartenances anciennes et se répartissent équitablement dans
l'espace de la ville, de la côte et de l'intérieur. Cette grande réforme qui
marque le début, sinon du mot démocratie – il n'existe pas encore –, du moins
de la pratique du Gouvernement populaire, les auteurs de ce livre l'ont vue à
la fois comme un acte politique et comme un acte intellectuel. Ils en ont
cherché l'origine dans les débuts de la philosophie grecque, elle-même née, au
moins pour une part, d'une réflexion sur la cité. Ils en ont cherché les
modèles, notamment dans les fondations coloniales. Ils ont montré comment
l'esprit géométrique pouvait envahir la géographie, la sculpture et la
politique, inspirer en même temps le pythagorisme et la réforme clisthénienne.
Enfin, ils ont étudié le prolongement de cette révolution à travers un siècle
et demi d'histoire grecque et athénienne, montrant comment elle a modifié les
pratiques sociales et inspiré les penseurs, jusqu'à la mort de Platon.
121.
MARGUERON
(Jean-Claude). Mésopotamie. Genève-Paris-Munich,
Nagel, 1970 gr. in-8°, 224 pp,
130 planches de photos hors texte dont 23 en
couleurs, repères chronologiques, biblio sommaire, reliure éditeur, jaquette
illustrée, bon état (Coll. Archaeologia Mundi, 1)
30 €
"Pour une collection (dirigée par J. Marcadé), qui se propose de
brosser un tableau complet de la recherche archéologique à travers le monde
voici une excellente « ouverture », puisque le pays a vu l'invention de
l'agriculture, l'avènement du métal, la découverte de l'écriture et des progrès
spectaculaires de l'archéologie elle-même. Après un rappel des premières
sources de notre documentation (la Bible, la tradition gréco-latine, les récits
des voyageurs), l'auteur résume les découvertes du XIXe s. qui portèrent
d'abord au premier plan l'Assyrie avant de faire revivre Sumer... L'auteur
analyse ici les conditions de naissance d'une civilisation. Plus d'un siècle de
recherches a révélé une civilisation qui a su s'implanter, se développer, se
renouveler pendant plus de quatre millénaires. L'auteur fait ici revivre le
cadre de l'existence qui, en est la cité : la vie s'organise autour de deux
pôles, palais et quartier des temples, jusqu'à ce que le pouvoir se sécularise.
Dans cette « civilisation de l'argile», le décor quotidien est resté
quasi-immuable. A travers objets et monuments on peut étudier les
manifestations de la pensée. Essentiel fut l'apport des Sumériens avec
l'invention de l'écriture ; le scribe-prêtre apparaît comme un intermédiaire
entre les hommes et les dieux. On est frappé aussi par l'importance des
sanctuaires et la des lieux de culte... Mentionnons les utiles « repères
chronologiques » de la p. 11, la bibliographie et la carte in fine, et
l'illustration très riche : les photographies en couleurs sont excellentes et
révèlent des œuvres souvent peu connues." (Raymond Chevallier, L'Antiquité
Classique, 1967)
122.
MASPERO
(G.). Histoire
ancienne des peuples de l'Orient. Ouvrage contenant 175 gravures, trois cartes
en couleurs et quelques spécimens des écritures hiéroglyphiques et cunéiformes. Hachette et Cie, 1917 fort in-12,
912 pp, douzième édition, 175 gravures dans le texte, 3 cartes dépliantes en
couleurs hors texte, index, cart. gris-vert de l'éditeur, titres blancs au 1er
plat et au dos, bon état
50 €
"C'est alors que Gaston Maspero rédigea son Histoire ancienne des
peuples de l'Orient publié pour la première fois en 1875 sous forme de petit
manuel ; augmenté et bien illustré, ce sera le livre de chevet pour plusieurs
générations d'orientalistes, dans lequel, encore aujourd'hui, bien des trésors
peuvent être puisés ; plus tard on le publiera en trois magnifiques volumes
in-4° sous le titre Histoire ancienne des Peuples de l'Orient
classique..." (Jean Leclant, Un égyptologue : Gaston Maspero (1846-1916),
Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
1998) — "Maspero a consacré à l'histoire une part très importante de son
œuvre immense. A peine avait-il établi sa réputation d'égyptologue et de
traducteur par des publications techniques, qu'il présenta au public, en 1875,
une Histoire ancienne des peuples de l'Orient. Sans doute, ce livre n'était
qu'un manuel destiné principalement aux élèves de l'enseignement secondaire ;
Maspero, en condensant les travaux antérieurs plutôt que ses propres
recherches, n'avait d'autre prétention que de présenter, sous une forme exacte
et claire, l'état des connaissances sur l'Orient ancien en 1875. Néanmoins,
l'érudition et le talent de l'auteur donnaient à ce manuel un caractère
vraiment personnel. On n'y trouvait pas seulement les histoires plus ou moins
légendaires transmises par les Grecs, accommodées tant bien que mal avec les
données authentiques fournies par les documents originaux ; l'énumération des
dynasties à noms rocailleux et l'histoire-bataille n'étaient pas imposées sans
ménagement au lecteur; au contraire, on sentait que l'auteur, possédant à fond
toutes les parties de son immense sujet, attachait plus d'importance à donner
un tableau vivant de la civilisation de chaque peuple; il intéressait le
lecteur à la littérature, à la religion, à l'art, à l'industrie, à la vie
urbaine ou rurale des Égyptiens, des Chaldéens ou des Perses. Ce souci du
détail précis et coloré n'empêchait point Maspero de discerner les ensembles.
Pour la première fois, l'histoire d'Orient n'était point traitée en
monographies de chaque peuple isolé, mais, par grands tableaux synthétiques où
l'action et la réaction de chaque civilisation ou de chaque empire vis-à-vis de
ses voisins étaient retracées avec force et vérité..." (A. Moret, Revue
Historique , 1916)
123.
MASSA
(Aldo). Les
Phéniciens. Minerva/France
Loisirs, 1977 gr. in-8° carré, 144 pp,
103 photos en noir dans le texte et à pleine
page, 16 pl. hors texte (8 en noir, 8 en couleurs), cart. éditeur, jaquette
illustrée, bon état
20 €
Le creuset phénicien ; Etablissements et dépendances ; La rivalité de Tyr
et Sidon ; Face au Perses ; La gloire de Carthage ; Dieux primitifs ;
L'invention de l'alphabet ; Un monde de marchands.
124.
MICHEL
(Paul-Henri). De Pythagore à Euclide. Contribution à l'Histoire des mathématiques
préeuclidiennes. Les Belles
Lettres, 1950 gr. in-8°, 699 pp,
broché, non coupé, bon état, mais il MANQUE le
1er plat de couverture. Tel quel
50 €
"L'auteur de cette thèse doctorale s'était d'abord proposé d'étudier
l'influence des mathématiques sur l'esthétique des Grecs, sur les « canons »
architecturaux et sculpturaux des Ve et IVe siècles. En cherchant à se
documenter sur l'état des sciences exactes à cette époque, il se heurta à de
multiples difficultés dues à la et à la dispersion des sources et à la variété
des interprétations auxquelles elles ont donné lieu, surtout en ce qui concerne
la chronologie. L'ampleur de cette enquête préalable dépassa toutes ses
prévisions. Finalement, il se décida à en déverser les résultats dans cet
imposant volume..." (Emile De Strycker, L'Antiquité Classique, 1952)
125.
MIMOUNI
(Simon Claude). Introduction à l'histoire des Origines du christianisme. Bayard, 2019 gr. in-8°, 777 pp,
biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
40 €
La question des origines du christianisme demeure très débattue. Quelle
était la nature de ce mouvement religieux ? Comment se sépare-t-il du judaïsme
? Ce livre se veut une sorte de manuel critique et théorique sur l'histoire des
origines du christianisme, envisagée à partir des sources et des doctrines,
ainsi qu'à travers un certain nombre de questions, de concepts et de
problématiques particulières. L'auteur explore l'étude des phénomènes de
conservation et de transmission des sources littéraires de ce domaine
religieux. Il étudie les cadres historique, politique et religieux des premiers
temps du christianisme ; présente les instruments de travail en christianologie
ancienne ; analyse les sources littéraires ; présente les doctrines... Une
somme structurée en 42 "leçons" pour faire le tour des connaissances
scientifiques sur cette période fascinante. — L'auteur : Directeur d'études
émérite à la section des sciences religieuses de l'Ecole pratique des Hautes
Etudes où il est titulaire de la chaire "Origines du christianisme" ,
Professeur associé à l'Université Laval à Québec, Simon Claude Mimouni étudie
principalement l'histoire de la formation du mouvement des disciples de Jésus
dans et hors du judaïsme aux Ier et IIe siècles.
126.
PARROT
(André), Maurice H. CHEHAB et Sabatino MOSCATI. Les Phéniciens. L'expansion
phénicienne – Carthage. Gallimard, 1975 in-4°, 316 pp, 352
photographies, illustrations, cartes et plans en noir et en couleurs dans le
texte et hors texte, dictionnaire-index, bibliographie, documentation
iconographique, reliure toile éditeur, signet, jaquette illustrée, bon état
(Coll. L'Univers des Formes). Première édition. Riche iconographie
60 €
La parution de l'ouvrage Les Phéniciens dans "L'Univers des
formes" a marqué un tournant dans la reconnaissance d'un art phénicien.
Jusque-là, on doutait même qu'il en existât un. Les Phéniciens, marins habiles,
marchands retors, pouvaient être considérés comme des artisans, mais pas comme
des artistes. L'ouvrage a donc été un révélateur en son temps. L'art phénicien
est un art de l'objet, en céramique, métal ou ivoire, dont l'iconographie puise
aux répertoires de l'Egypte ou de la Mésopotamie, mais les réinterprète et se
les approprie. Il est axé sur des formes, des images et un programme
iconographique que les Phéniciens, depuis la Méditerranée, ont répandu de la
Mésopotamie à l'Atlantique et de l'Anatolie à l'Egypte.
127.
PETIT
(Paul). Précis
d'histoire ancienne. PUF, 1965 in-8° carré,
351 pp, 2e édition revue, 21 cartes dépliantes hors texte, biblio, cart. illustré
de l'éditeur, bon état
25 €
"Les cartes, nombreuses, claires, établies avec grand soin,
contribuent à faire de ce Précis un manuel appelé à rendre de grands services à
ceux qui s'initient aux études historiques." (Pierre Grillon, Bibliothèque
de l'Ecole des Chartes)
128.
PEYRE
(Roger). Histoire
Romaine. Classe de Quatrième. Delagrave, 1897 in-12, xxi-546 pp, 43
gravures, 11 cartes et plans, un tableau synoptique et 3 tableaux
généalogiques, reliure percaline bleue de l'éditeur, bon état
25 €
Avec de nombreuses illustrations d'après les monuments et des cartes.
129.
RIVIERE
(Jean-Claude). Georges Dumézil : à la découverte des Indo-Européens. Copernic,
1979 in-8°, 271 pp, notes,
importante bibliographie (pp 237-271, établie par Alain de Benoist et
François-Xavier Dillman), broché, couv. illustrée, bon état
25 €
Georges Dumézil et les études indo-européennes (J.-C. Rivière, pp 9-135).
Georges Dumézil et Rome (Robert Schilling, pp 137-155). Georges Dumézil et la
religion germanique : l'interprétation du dieu Odhinn (F.-X. Dillmann, pp
157-186). Les Indo-Européens de l'Est (Jean Varenne, pp 187-196). Trois
perspectives médiévales (Des "trois fonctions" aux "trois
états" – Des talismans fonctionnels des Scythes au cortège du graal – De
la mort de Batradz à la mort du roi Arthur) (J.-H. Grisward, pp 197-217).
Georges Dumézil et les langues du Caucase (Georges Charachidzé, pp 219-228).
130.
ROYOU
(Jacques-Corentin). Histoire des Empereurs romains, suivie d'une Notice sur la vie des
impératrices romaines. P., Le Normant
père, 1826 4 vol. in-8°, xxiv-533, 494,
492 et 467 pp, 2e édition, reliure
demi-chagrin havane, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres et tomaisons
dorés, fleurons dorés au milieu de caissons à froid, encadrements à froid sur
les plats, fer doré du Lycée impérial Louis le Grand sur les plats supérieurs
(rel. de l'époque), qqs rousseurs, bon état
200 €
Intéressante histoire de l'Empire romain dans laquelle l'auteur cherche à
extraire les faiblesses de ses souverains, les raisons des démembrements et la
chute de l'Empire. Par Jacques-Corentin Royou (1749-1828), historien et auteur
dramatique né à Quimper. D'abord journaliste puis avocat, il participe à la
rédaction du journal royaliste "L'Ami du Roi" et devient enfin
censeur dramatique sous la Restauration.
131.
SEIGNOBOS
(Charles). Babylone,
Ninive et le monde assyrien. Minerva/France
Loisirs, 1975 gr. in-8° carré, 144 pp,
125 photos et gravures en noir dans le texte et
à pleine page, 2 plans, 16 pl. hors texte (8 en noir, 8 en couleurs), notes de
Didier Dennis, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état
20 €
Les anciens empires de Chaldée et d'Assyrie ; Ninive ; L'empire de
Babylone ; Mœurs, religion; sciences, coutumes ; Architecture, art, écriture.
132.
SERVIEZ
(Jacques Roergas de). Les Impératrices romaines, ou Histoire de la Vie et
des intrigues secrètes des Femmes des douze Césars, de celle des Empereurs
Romains, et des Princesses de leur Sang. Dans laquelle l'on voit les Traits les
plus interessans de l'Histoire Romaine. Tome Premier. P., Knapen,
1758 in-12, (4)-447 pp, nouvelle
édition, corrigée et augmentée, reliure plein veau marbré, dos à 5 nerfs
pointillés, titre, tomaison et caissons fleuronnés dorés, tranches rouges (rel.
de l'époque), coiffes lég. abîmées, mors frottés, bon état
30 €
Tome I seul (sur 3).
133.
SERVIEZ
(Jacques Roergas de). Les Impératrices romaines, ou Histoire de la Vie et
des intrigues secrètes des Femmes des douze Césars, de celle des Empereurs
Romains, et des Princesses de leur Sang. Dans laquelle l'on voit les Traits les
plus interessans de l'Histoire Romaine. Tome troisième. P., Knapen,
1758 in-12, (4)-408 pp, nouvelle
édition, corrigée et augmentée, reliure plein veau marbré, dos à 5 nerfs
pointillés, titre, tomaison et caissons fleuronnés dorés, tranches rouges (rel.
de l'époque), coiffe sup. arasée avec pt mque au dos, bon état
30 €
Tome III seul (sur 3). — "Voluptueux et extravagant dans ses
voluptés, il méprisait les plaisirs ordinaires et ne trouvait du goût que dans
ceux dont la jouissance était difficile. Il affectait de manger des fruits hors
des saisons qui les produisent ; mais il ne bornait pas ses voluptés à ces
bizarres fantaisies, il se livrait sans honte à toute sorte de débauches qui
affaiblissaient son corps, et qui lui firent oublier la triste situation des
affaires de l’Empire, qui demandaient toute sa vigilance." (Jacques
Roergas de Serviez à propos de l'empereur Gallien)
134.
TADDEI
(Maurizio). Inde. Nagel, 1970 gr. in-8°, 268 pp,
traduit de l'italien, 169 illustrations hors
texte dont 53 en couleurs, une carte, index, reliure éditeur, jaquette
illustrée, bon état (Coll. Archaeologia Mundi)
30 €
La civilisation de l'Indus ; L'Inde sous les Maurya et le règne d'Ashoka ;
Influences hellénistiques et scytho-parthes ; L'art du Gandhara ; L'époque
gupta.
135.
VAN
EFFENTERRE (Henri). Mycènes, vie et mort d'une civilisation. La seconde fin du monde. Editions Errance, 1985 in-8°, 238 pp, nombreuses
illlustrations, 6 cartes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. des
Hespérides)
25 €
"Le choix quelque peu apocalyptique du titre de cet excellent ouvrage
fera peut-être sourire les préhistoriens habitués au cycle incessant de la
naissance et de la mort des civilisations depuis la première apparition de
l'Homme. Mais il faut entrer dans le jeu : le monde mycénien, si proche de nos
premières civilisations protohistoriques, si proche de nous-mêmes, par le
truchement de la geste homérique, ne peut laisser indifférent et sa fin brutale
peut, somme toute, être comparée au mythe cosmogonique du Déluge. L'ouvrage
bien illustré, écrit dans une langue attrayante, se lit comme un roman."
(T. Briard, Bulletin de la Société préhistorique française, 1975)
136.
VEYNE
(Paul). Quand
notre monde est devenu chrétien (312-394). Albin Michel,
2007 pt in-8°, 319 pp, broché,
couv. illustrée, bon état
20 €
C’est le livre de bonne foi d’un incroyant qui cherche à comprendre
comment le christianisme, ce chef-d’oeuvre de création religieuse, a pu, entre
l’an 300 et l’an 400, s’imposer à tout l’Occident. Pour Paul Veyne, c’est grâce
à la conversion de l’empereur romain, Constantin, le maître du monde occidental
: parce qu’à ce grand empereur il faut une grande religion et que, face aux
dieux païens, le christianisme, bien qu’il apparaisse comme une secte très
minoritaire, est la religion d’avant-garde. Constantin aide les chrétiens à
mettre en place leur Église, ce réseau d’évêchés tissé sur l’immense empire
romain. Lentement, avec docilité, les foules païennes se font un christianisme
à elles, sans que la christianisation de cent millions de personnes fasse un
seul martyr… Un livre érudit et impertinent.
137.
ALEXANDRE-BIDON
(Danièle) et Monique CLOSSON. L'Enfant à l'ombre des cathédrales. Presses Universitaires de Lyon, Editions du CNRS, 1985 gr. in-8°,
276 pp, 44 gravures dans le texte, 16 pl. de documents hors texte en couleurs,
biblio, broché, couv. illustrée, bon état
30 €
"Des centaines d'enluminures médiévales représentent la femme et
l'enfant en bas âge. Telle est la base de ce livre. A travers ces miniatures,
comme à l'aide des textes de l'époque et des travaux d'historiens
d'aujourd'hui, c'est l'histoire des rapports de la femme et de l'enfant, du
XIIIe à la fin du XVe, qui est brossée. Ce petit manuel d'obstétrique et de
puériculture médiévale se révèle comme un ouvrage de référence pour tous ceux,
historiens ou amateurs, qui s'intéressent au vécu quotidien de la famille et de
l'enfance au Moyen Age." (4e de couverture) — "Les auteurs présentent
elles-mêmes leur livre comme « un petit manuel de puériculture médiévale ».
Entendons par là qu'elles y ont essentiellement rassemblé des informations
relatives aux conditions pratiques et matérielles de la grossesse, de
l'accouchement, des soins et de l'éducation des petits enfants aux derniers
siècles du Moyen Âge. La pièce maîtresse de leur documentation est constituée
par les miniatures qu'elles ont repérées dans un ensemble de 198 manuscrits
latins et français, presque tous de la Bibliothèque nationale et généralement
des XlVe et XVe siècles ; en plus de ces images, elles s'appuient sur certains
textes, textes purement littéraires ou œuvres didactiques (parmi lesquels les
plus sollicités sont le Livre des propriétés des choses de Barthélémy
l'Anglais, le Régime du corps d'Aldebrandin et la Doctrine d'enfant de Raymond
Lulle). (...) Le travail de D. Alexandre-Bidon et M. Closson est, au total, de
lecture plaisante, aidée par une illustration abondante et significative. Dans
un domaine – l'histoire de l'enfant au Moyen Âge – moins étudié qu'on ne le
croit parfois, il pose, à partir d'un aspect important du sujet et avec une
saine problématique, de très utiles jalons." (Jacques Verger, Histoire de
l'éducation, 1987)
138.
BOUTRUCHE
(Robert). Seigneurie
et féodalité. 1. Le premier âge des liens d'homme à homme. Aubier, 1968-1970 pt
in-8°, 478 pp, 2e édition, revue et
augmentée, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Historique)
25 €
"Le livre de M. Boutruche est un exposé très complet et très précis
des connaissances acquises sur les origines de la société médiévale après un
demi-siècle d'études historiques et les études critiques publiées par les
savants du monde entier. Il n'est que de jeter un coup d'oeil sur la
bibliographie – 466 ouvrages et articles recensés – pour apprécier l'ampleur de
l'information mise en œuvre. Il s'agit d'une fresque à grands traits de la
civilisation qui a précédé l'âge féodal classique ; elle s'ordonne en une mise
au point très étudiée, vaste synthèse où sont mis en valeur les points
essentiels. C'est une heureuse fortune de trouver ainsi condensé et rassemblé
de main de maître le résultat des efforts de générations de chercheurs. (...)
L'un de ses principaux mérites de l'ouvrage est qu'il éveille les curiosités et
que, par delà la somme des connaissances exposées, il signale les points
obscurs, ceux sur lesquels la recherche n'a pas encore été poussée de façon
exhaustive. C'est avant tout un état des connaissances actuelles sur la
civilisation du haut moyen âge, et ce n'est pas là la moindre utilité de ce
brillant exposé, des patientes recherches et du talent d'écrivain de
l'auteur." (Jacques Boussard, Journal des savants, 1960)
139.
BÜHRER-THIERRY
(Geneviève). Evêques
et pouvoir dans le royaume de Germanie. Les Eglises de Bavière et de Souabe,
876-973. (Thèse). Picard, 1997 gr. in-8°,
278 pp, 4 cartes et 4 tableaux généalogiques in fine, sources, biblio, index,
broché, couv. illustrée, bon état
35 €
En 843, à l'issue du partage de Verdun, Louis, petit-fils de Charlemagne,
fils cadet de l'empereur Louis le Pieux, prend définitivement possession de la
partie orientale de l'Empire, créant ainsi le premier royaume
"germanique". En 962, Otton 1er reçoit à Rome la couronne impériale
et fonde un nouvel Empire dont la germanie est le centre de gravité. C'est
durant cette centaine d'années que se constitue dans la partie orientale de
l'ancien Empire de Charlemagne un royaume qui se distingue peu à peu de la
partie occidentale du royaume des Francs, le futur royaume de France. L'une des
différences essentielles entre les deux royaumes est liée à l'immense influence
politique gagnée par les évêques dans l'entourage du roi de Germanie qui
choisit de s'appuyer en priorité sur l'épiscopat pour faire contrepoids à la
puissance de l'aristocratie laïque : avec les débuts de la dynastie ottonienne
s'établit la Reichskirche, élément constitutif du "Saint Empire Romain
Germanique", certains évêques devenant, à partir du XIIe siècle, des
princes d'Empire... — "Une judicieuse délimitation du terrain d'enquête et
une recherche obstinée des indices les plus ténus, toutes catégories
documentaires confondues, forment l'arrière-plan de la thèse, aujourd'hui
publiée, de Geneviève Bührer-Thierry. Dans le cadre des deux duchés
méridionaux, une Bavière déjà très bien individualisée, et une Souabe qui en
est encore à se forger une identité, soit pour un total de dix diocèses,
l'auteur étudie, de façon classique, le passage de l'Eglise carolingienne à un
« Reichskirchensystem » dont elle convient après d'autres qu'il n'a pas encore
acquis ses traits censés classiques sous Otton Ier. Le « pouvoir » dont le
titre fait état, avec quelque ambiguïté, est en fait le « pouvoir princier »,
l'auteur concentrant l'analyse sur les rapports entre évêque et prince (roi et
ducs), et n'abordant que de l'observatoire le plus élevé les rapports des
évêques à l'exercice du pouvoir : exercice dont elle montre de façon
convaincante qu'il est moins de substitution que d'étai, l'exaltation du rôle
des prélats ne se révélant fonctionnelle qu'autant que le bras séculier est
fort." (Olivier Guyotjeannin, Bibliothèque de l'École des chartes, 1998)
140.
CAHEN
(Claude). L'Islam
des origines au début de l'empire ottoman. Bordas, 1970 gr. in-8°, 280 pp,
80 illustrations, photos et cartes, biblio,
index, cart. éditeur, sans la jaquette, qqs soulignures crayon, bon état (Coll.
Histoire universelle)
30 €
1. Les Arabes avant l'Islam. 2. Mahomet. 3. La fondation de l'empire
arabo-islamique. 4. La période omayyade (660-750). 5. L'évolution des esprits
au milieu du VIIe siècle : la "révolution abbaside". 6. Le premier
siècle abbaside. 7. L'élaboration d'une culture nouvelle. 8. Economie et
société dans le monde musulman classique (jusqu'au XIe s.) 9. L'armée et les
transformations politiques et sociales (milieu IXe s. - milieu Xe s.) 10.
L'évolution des mouvements politico-religieux (milieu IXe s. - milieu Xe s.)
11. Morcellement politique et apogée culturel du monde musulman médiéval. 12.
La culture musulmane du milieu du IXe au milieu du XIe siècle. 13. Du XIe au
XIIIe siècle : les nouveaux empires, l'évolution sociale et culturelle. 14. Des
Mongols aux Ottomans. — "Présentation aisée des origines et des grands
siècles classiques de l'islam jusqu'au XVe siècle. A l'histoire politique et
culturelle, I'A. conjoint les facteurs économiques et fiscaux. En cernant les
retards de l'orientalisme longtemps centré sur les problèmes de la langue et de
l'idéologie, il s'efforce de promouvoir une histoire de l'Orient qui serait
homothétique à celle de l'Occident, et contribuerait à combler leurs décalages
érudits et humains. Bibliographie. Index. Nombreuses illustrations."
(Jean-Paul Charnay, Archives de sociologie des religions, 1971)
141.
COLIN
(Jean). Cyriaque
d'Ancône. Le voyageur, le marchand, l'humaniste. (Thèse). P., Maloine,
1981 gr. in-8°, 610 pp, 75
illustrations dans le texte, chronologie des voyages de Cyriaque, reliure
simili-cuir décorée de l'éditeur, jaquette, bon état
90 €
“Humaniste, grand voyageur et fondateur de la science archéologique.” —
"Cyriaque d’Ancône est, on le sait, une figure emblématique de l’humanisme
militant. Imprégné de culture gréco-latine, il vit et respire au milieu d’un
peuple de dieux et de nymphes, appelle la fête de Noël « jour de naissance de
Jupiter incarné » et date ses lettres en ides et calendes. Mais Cyriaque n’est
pas seulement un érudit passionné, c’est aussi un homme de terrain. Souvent
marchand, fréquemment diplomate, un peu espion, il a parcouru toute la
Méditerranée orientale, guidé par Strabon et Pomponius Méla, et, plus
concrètement, en se faisant conduire par ses hôtes génois ou vénitiens sur tous
les sites antiques qui sont à sa portée. Et là, il dessine ruines, reliefs et
statues, et copie sans relâche des centaines d’inscriptions. Le livre de Jean
Colin s’intéresse plus à la formation, la culture, la personnalité et aux
relations de Cyriaque qu’à ses découvertes. Mais on y trouve une foule de
renseignements, une illustration abondante, ainsi que des discussions
éclairantes sur les « tricheries » dont il se rend parfois coupable dans sa
collecte épigraphique. En outre, Colin évoque à plusieurs reprises les dix
dernières années de la vie de Cyriaque (1442-1452)." (Christian Le Roy)
142.
CORNETTE
(Joël). Anne
de Bretagne. Gallimard, 2021 in-8°, 334 pp, 16 pl.
d'illustrations en couleurs hors texte, annexes, tableau généalogiques, repères
chronologiques, notes, sources, index, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
Sur cette duchesse devenue reine, statufiée en idole de la Bretagne, il
existe une littérature pléthorique mais qui repose sur des sources fragiles et
plutôt rares. Pour reconstituer son itinéraire si bref et si chahuté ; il faut
suivre ses pas en retrouvant et en interrogeant ceux qui l'ont accompagnée.
L'existence d'Anne de Bretagne se lit comme un précipité de vie : duchesse à
onze ans, reine de France à quinze ans, mère à seize ans, veuve à vingt et un
ans, remariée et reine à vingt-deux ans, enceinte à quatorze reprises au moins,
mais ne laissant que deux héritières quand elle meurt à trente-sept ans. De son
vivant et plus encore depuis sa mort, on s'est emparé d'elle pour soutenir des
causes inconciliables, l'indépendance du duché de Bretagne qu'elle a défendue
en effet jusqu'au bout ou, au contraire, l'annexion pure et simple de
l'Armorique au royaume de France. Anne est au coeur de cet enjeu séculaire. Son
règne achève le siècle d'or d'un Etat breton qui croyait pouvoir jouer dans la
cour des grands avant de céder à plus puissant que lui. Cette biographie
dessine le portrait intime d'une de nos premières femmes politiques. Elle en
restitue les croyances, l'intelligence de l'histoire, le goût des images
enluminées, l'art de la sociabilité décliné au féminin - c'est à elle qu'on
doit l'invention de la cour des Dames. A la faveur de son destin singulier et
au fil des pages s'écrit également, en miroir, l'histoire croisée du royaume
des lys et du duché de l'hermine.
143.
DANIEL-ROPS. L'Eglise des Temps barbares. Fayard, 1950 fort in-12, 774 pp,
13 cartes, chronologie, biblio, index, reliure
demi-toile bordeaux, pièce de titre basane bordeaux, couv. conservées (rel. de
l'époque), bon état (Coll. Les Grandes études historiques)
25 €
"On peut louer et recommander cette belle œuvre de vulgarisation, qui
apprendra beaucoup de choses au large public. Je serais même tenté de penser
qu'elle lui en apprendra trop : je veux dire que, pour mieux replacer
l'histoire de l'Eglise dans son contexte, on développe à l'excès l'histoire
générale. Il est vrai que, pour cette époque ingrate qui va du Ve au Xe siècle,
il valait sans doute mieux ne pas supposer connus d'avance les principaux
évenements, si complexes et tumultueux. Il s'agit des « temps barbares » où
s'effondre l'Empire romain ; du moins en Occident, car l'Orient survit aux
coups des Perses, des Arabes, des Slaves ; et le nouvel Empire carolingien
s'écroule à son tour, entraînant dans sa chute les restes de la civilisation
antique..." (J.-R. Palanque, Revue d'histoire de l'Église de France, 1951)
144.
DU
FRESNE de BEAUCOURT (Gaston). Histoire de Charles VII. Tome I : Le Dauphin,
1403-1422. P., Librairie
de la Société bibliographique, 1881 gr. in-8°, lxxxvii-480
pp, broché, couv. factice muette, traces
de mouillures anciennes, état moyen mais ouvrage très rare
30 €
Tome I seul (sur 6). — "Une des publications historiques les plus
importantes de notre époque." (Léopold Delisle) — "Il faut ouvrir
avec respect le livre de M. de Beaucourt. C'est le fruit d'un travail de
vingt-cinq années, l'oeuvre méditée et consciencieuse à laquelle l'auteur a
consacré toute sa jeunesse et une partie de son âge mûr... Il trace du Dauphin
un portrait réellement inédit, en réfutant l'opinion accréditée qui faisait de
lui un prince sans force et sans vertu." (A. Luchaire) — "L'Histoire
de Charles VII est une oeuvre de patiente et savante érudition. L'érudition a
sa place dans des notes multipliées au bas des pages, ... elle ne ralentit pas
et n'embarasse pas le récit, dont l'intérêt est toujours vivant, dont la clarté
fait le charme, dont la précision fait la force." (Ad. Vuitry)
145.
DU
FRESNE de BEAUCOURT (Gaston). Histoire de Charles VII. Tome II : Le Roi de Bourges,
1422-1435. P., Librairie
de la Société bibliographique, 1882 gr. in-8°, 667 pp,
broché, dos factice, trace de mouillure
ancienne, état correct mais ouvrage très rare
30 €
Tome II seul (sur 6). — "Une des publications historiques les plus
importantes de notre époque." (Léopold Delisle) — "Il faut ouvrir
avec respect le livre de M. de Beaucourt. C'est le fruit d'un travail de
vingt-cinq années, l'oeuvre méditée et consciencieuse à laquelle l'auteur a
consacré toute sa jeunesse et une partie de son âge mûr... Il trace du Dauphin
un portrait réellement inédit, en réfutant l'opinion accréditée qui faisait de
lui un prince sans force et sans vertu." (A. Luchaire) — "L'Histoire de
Charles VII est une oeuvre de patiente et savante érudition. L'érudition a sa
place dans des notes multipliées au bas des pages, ... elle ne ralentit pas et
n'embarasse pas le récit, dont l'intérêt est toujours vivant, dont la clarté
fait le charme, dont la précision fait la force." (Ad. Vuitry)
146.
DUCELLIER
(Alain), Michel KAPLAN, Bernadette MARTIN, Françoise MICHEAU. Le Moyen Age en Orient.
Byzance et l'Islam, des Barbares aux Ottomans. Hachette,
1990 gr. in-8°, 320 pp, 24
cartes et plans in fine, biblio, index, broché, qqs rares marques au feutre sur
13 pages, bon état
20 €
"L'exposé ne se limite pas à l'histoire événementielle du
Proche-Orient (Byzantins, Perses, Arabes, Turcs, « barbares » divers) : pour
chaque tranche historique les auteurs font le point sur les institutions et
leur évolution (administration, finances, armées, fiscalité), et sur la vie
économique et sociale. A la fin de chaque chapitre figure une bibliographie
particulière, qui complète la bibliographie générale placée en tête du volume.
Le manuel est solidement documenté, agréable à lire et bien adapté à son
objectif." (Revue des études byzantines, 1979)
147.
FAVREAU
(Robert)(dir.). La Vie de sainte Radegonde, par Fortunat : Poitiers, Bibliothèque
municipale, manuscrit 250 (136). Seuil, 1995 in-4°, 272 pp, préface
de Jean Favier, nombreuses illustrations en noir et en couleurs, fac-similé du
manuscrit (Vita Radegundis, daté vers 1100) et des peintures du XIe siècle qui
le décorent (en couleurs), transcription du texte latin et traduction française
à la suite (Yves Chauvin et Georges Pon), suivi d'études par Jean Vezin ; Piotr
Skubiszewski ; Michel Rouche ; Robert Favreau ; Marie-Thérèse Camus, index des
noms de personnes et de lieux, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état
45 €
Histoire de Sainte Radégonde (née en Thuringe vers 519), femme de
Clotaire. La reine des Francs quitta la cour pour fonder l'abbaye de
Sainte-Croix à Poitiers et fut la protectrice de Venance Fortunat. Le texte du
manuscrit 250 et ses peintures ont été exécutés, en même temps, par le même
copiste-enlumineur vers le milieu du XIe siècle, probablement d'après un
original carolingien. — La vie de sainte Radegonde est une des mieux connues pour le VIe siècle,
grâce à plusieurs biographes, Venance Fortunat son contemporain et ami et un
peu plus tard Baudonivie une moniale poitevine. Elle a donné lieu aussi à de
nombreux récits à caractère plus ou moins légendaires. Princesse née vers 520
en Thuringe,elle avait rejoint la cour des rois francs comme prisonnière à
l’âge de onze ans. Prise en amitié par la reine, elle reçut une solide
éducation, rare pour l’époque, au plan religieux (connaissance du latin,
lecture des Saintes Ecritures) mais aussi profane. A la mort de la reine en
538, Clotaire Ier, fils de Clovis en fait sa quatrième épouse et Radegonde
devient reine des Francs, probablement contre son gré: elle aurait fui avant
d’être ramenée de force pour que le mariage puisse être célébré. Sa volonté de
vivre humblement en servante du Christ se heurta bien vite aux exigences de son
statut et au caractère violent de son époux. Néanmoins elle obtint
progressivement un peu d’autonomie se dévouant aux pauvres. L’assassinat de son
frère par Clotaire Ier la conduisit à quitter la cour et elle obtint de
l’évêque Médard (futur saint), qui l’avait mariée de la consacrer diaconesse et
de la faire moniale. Bénéficiant d’un nouveau canon protégeant les moniales,
elle put ainsi échapper à la poursuite de son époux. Après un pèlerinage à
Tours sur le tombeau de saint Martin, elle s’installe à Saix, Vienne, sur une
terre donnée par son époux et y fonde un oratoire et un hospice. Elle
s’installe ensuite à Poitiers et y fonda avec une poignée de jeunes
filles, le monastère de Notre-Dame (nommé
plus tard Sainte-Croix) en 552 ou 553.
Accompagnée d’Agnès qu’elle établira plus tard comme abbesse et du poète
italien Venance Fortunat, Radegonde
avait été à Arles pour s’informer sur la règle de saint Césaire afin de
l’adopter et place ensuite son abbaye sous la protection du Saint-Siège afin de
se libérer de la tutelle épiscopale et royale. Même moniale, Radegonde conserva
toujours une grande influence « politique », usant ainsi de son autorité et de
sa réputation de vie ascétique pour rétablir la paix entre les fils de Clotaire
après la mort de leur père et influença fortement Sigebert Ier qui lui succéda.
Radegonde a été canonisée peu de temps près sa mort en 587. Elle est patronne
de Poitiers et patronne secondaire de la
France.
148.
FAWTIER
(Robert). Les
Capétiens et la France. Leur rôle dans sa construction. PUF, 1942 in-8°, 223 pp,
broché, bon état
25 €
"Ce livre ne concerne que les Capétiens directs (987-1328). Son but
est de montrer quelle action les princes de cette dynastie ont eue sur la
formation de notre pays. L'historien montre avec quelle habileté, avec quelle
sûreté instinctive les premiers Capétiens ont su consolider leur dynastie,
faire valoir leurs droits de suzeraineté même à l'égard des plus puissants
vassaux et affirmer à l'intérieur comme à l'extérieur l'un des droits
essentiels de la souveraineté royale, celui de ne prêter l'hommage à qui que ce
soit. La faiblesse de la dynastie à ses origines leur interdisait de grandes
conquêtes et des visées trop ambitieuses. Ils se sont appuyés résolument sur
leur droit, sur les règles mêmes de la coutume féodale. Sans hâte, sans
programme nettement tracé d'avance, ils ont su profiter de toutes les occasions
favorables pour s'étendre et arrondir leurs domaines. Aucun d'eux n'a possédé
de qualités géniales, mais la continuité de leurs efforts a fondé
définitivement leur puissance. On trouvera de même dans ce remarquable essai
des analyses judicieuses sur le développement de la justice royale et
institutions administratives, sur le ralliement à la personne du roi de toutes
les classes sociales du royaume." (Joseph Lecler, Etudes, 1942) — "Le
livre de M. Fawtier est un brillant essai. Il n'épuise pas le sujet, mais il ne
sera pas facile de dire encore beaucoup de neuf après lui. C'est avant tout un
livre intelligent." (Jean Dhondt, Revue belge de philologie et d'histoire,
1943)
149.
FOSSIER
(Robert). Ces
gens du Moyen Age. France
Loisirs, Fayard, 2008 in-8°, 521 pp,
cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état
20 €
Ce livre n'est pas un survol de la société médiévale, de son économie ou
de sa culture mais l'histoire des gens de peu, gens ordinaires qui ont pour
souci la pluie ou le chien, le contenu de leur écuelle ou les propos de la
voisine, le soulier qui les blesse ou la partie de ballon ; et Dieu, enfin, qui
sait et voit tout. Ces gens du Moyen Age, dont on ne parle jamais parce qu'ils
ne parlent pas, et dont les peines et les joies sont toujours les nôtres. Ce
livre aura atteint son but s'il parvient à jeter bas tous les poncifs, les a
priori, les rabâchages et les erreurs dont se charge le mot " moyenâgeux
", où l'on condense tout ce qui relève de l'infamie, de la violence, de
l'anarchie ou de l'inculture. Peut-être est-il enfin le moment d'approcher le
"commun" des temps médiévaux en restituant à ces hommes et à ces
femmes leur vrai visage.
150.
FOSSIER
(Robert)(dir.). Le Moyen Age. 1. Les mondes nouveaux, 350-950. 2. L'éveil de l'Europe,
940-1250. 3. Le temps des crises, 1250-1520. Armand Colin,
1982 3 vol. gr. in-8°, 544, 539 et 543 pp, très nombreuses illustrations en noir dans le texte et sur 96 planches en
couleurs hors texte, 48 cartes et 16 plans, glossaires, tableaux
chronologiques, biblio, index, reliures toile éditeur, jaquettes illustrées,
qqs rares soulignures (stylo sur une dizaine de pages au début du tome 1 et
crayon sur 38 pages du tome 2), bon état
90 €
Excellente synthèse écrite par Robert Fossier (9 chapitres sur 32), Michel
Rouche, Evelyne Patlagean, Henri Bresc, Pierre Guichard, Jean-Pierre Poly,
André Vauchez, Alain Ducellier, Robert Mantran, Jacques Verger, Catherine
Asdracha, Charles de la Roncière. — Le Moyen Age, on l'oublie parfois, a une
histoire. On ne trouvera point ici le tableau de civilisations saisies à leur
apogée, dans leur essence, mais le récit des lents cheminements, des crises,
des ruptures, des progrès et des échecs, des genèses et des aboutissements qui
constituent la durée d'une époque. Civilisations, au pluriel, et pas seulement
l'occidentale. L'Islam et Byzance, ces nouveaux mondes, y dialoguent avec
l'Europe de l'Ouest : l'histoire médiévale est faite de leurs contacts, de
leurs échanges et de leurs luttes, des flux et des reflux de leurs successives
prédominances. Les conditions matérielles de la vie quotidienne, l'économie et
la société, les structures politiques ou familiales, la sensibilité religieuse,
l'activité intellectuelle et les créations artistiques sont présentées dans ce
livre, non comme des domaines séparés dans des chapitres bien clos, mais dans
leurs interférences et leurs influences réciproques. Une synthèse, donc. Mais
pas un discours dont l'idéologie ou une théorie dominante assurerait l'unité
factice et qui évacuerait la singularité des événements. La diversité des
auteurs entretient le pluralisme des points de vue, la pluralité des
éclairages, même si le fil conducteur est fermement tenu par le meneur de jeu.
Chemin faisant, plus d'un lieu commun sur le Moyen Age vole en éclats. C'est
qu'il ne s'agit pas de vérifier le bien-fondé d'une doctrine préconçue, mais de
participer au travail de l'historien, de discuter avec lui des problèmes qu'il
pose, qu'il essaie de résoudre, bref d'assister à l'histoire en train de se
faire. — "Le Moyen Age en trois volumes que j'ai eu à diriger entend se
distinguer d'autres entreprises de même nature par la poursuite parallèle des
récits concernant l'Islam, Byzance et l'Occident chrétien ; sa ligne directrice
est de montrer l'éclosion très progressive d'un primat de l'Europe conquérante,
pendant longtemps dominée par les deux brillantes civilisations
méditerranéennes, héritières de l'Antiquité, puis passant à l'offensive au XIIe
siècle, triomphant au XVe. Des tables chronologiques, des glossaires, une
illustration très diversifiée ont pour objet d'aider le lecteur non spécialiste
dans une histoire fourmillant de particularités. Sur ce même plan les volumes
de Fernand Braudel sur les civilisations des XVe-XVIIIe siècles en sont la
naturelle continuation au-delà des siècles où je me tiens." (Robert
Fossier, Revue Historique, 1984)
151.
FULCANELLI. Le Mystère des Cathédrales
et l'interprétation ésotérique des symboles hermétiques du grand oeuvre. P., Jean-Jacques Pauvert, 1973 gr. in-8°,
243 pp, troisième édition augmentée avec trois préfaces de Eugène Canseliet,
F.C.H., 49 planches d'illustrations photographiques nouvelles en noir et en
couleurs hors texte, la plupart de Pierre Jahan, et un frontispice de Julien
Champagne, broché, bon état
40 €
Dans cet ouvrage, unique en son genre, Fulcanelli nous livre les secrets
se cachant derrière le symbolisme des grandes cathédrales de France. Grâce à
lui, la Cathédrale gothique livre son ''Secret''. Et ce n’est pas sans surprise
que nous apprenons comment fut taillée, par nos ancêtres, la première pierre de
ses fondations, sur laquelle Jésus édifia son Église. Toute la Vérité, toute la
Philosophie, toute la Religion reposent sur cette Pierre unique et sacrée.
Fulcanelli nous démontre au fil des chapitres que les merveilles de notre moyen
âge contiennent la même vérité que les pyramides d’Égypte, les temples de la
Grèce, les Catacombes romaines ou bien les basiliques byzantines. Telle est la
portée générale du livre de Fulcanelli. Un livre incroyablement riche en
révélations et en enseignements ! — Fulcanelli serait né dans la première
moitié du XIXe siècle, peut-être en 1839. Il aurait consacré sa vie à
l'alchimie et à la réalisation du Grand-Oeuvre, le rêve des alchimistes, soit
le fait de découvrir les secrets de la pierre philosophale permettant la
transmutation du plomb en or et la vie éternelle. Concernant l'identité de
Fulcanelli, plusieurs hypothèses ont été émises concernant la personne cachée
sous ce pseudonyme, lequel pourrait aussi être une combinaison des noms Vulcain
et Élie. Les principales hypothèses sur l'identité de Fulcanelli sont qu'il
serait Eugène Canseliet (1899-1982), auteur et alchimiste français, se
présentant comme le disciple de Fulcanelli, Louis Pauwels, le peintre Julien
Champagne ou bien même un collectif constitué de Pierre Dujols (libraire
parisien d'époque), Julien Champagne et Eugène Canseliet. Deux livres furent
officiellement publiés sous le nom de plume de Fulcanelli, Le Mystère des
cathédrales publié pour la 1ère fois en 1926 et Les Demeures philosophales
publié pour la 1ère fois en 1930. Fulcanelli aurait composé un troisième
ouvrage, sous le titre Finis gloriae mundi, mais aurait décidé de ne pas le
faire paraître, en retirant les notes à son disciple Canseliet. Eugène Léon
Canseliet (1899-1982), est un auteur et alchimiste français. Il se présente
comme le disciple de Fulcanelli. Il a rédigé pour chacun des ouvrages publiés
de son maître Fulcanelli (Le Mystère des cathédrales et Les Demeures
philosophales) trois préfaces. Canseliet a fréquenté Fulcanelli à partir de
1916, il l'a revu à Séville en 1952 (Fulcanelli aurait alors été âgé d'environ
113 ans). Une hypothèse circule au sujet de Canseliet : Fulcanelli serait
Canseliet lui-même.
152.
GERBIER
(Mlle A.). Marie
de Bourgogne. Tours, Alfred
Mame et fils, 1865 in-8°, (4)-235 pp,
3e édition, une gravure en frontispice, cart.
toile violine, dos lisse avec titre et ornements dorés, encadrements à froid
sur les plats, fer doré au 1er plat, tranches dorées (rel. de l'époque), bon
état
25 €
Marie de Bourgogne (1457-1482) est la fille unique du duc de Bourgogne
Charles le Téméraire (1433-1477) et d'Isabelle de Bourbon (1437-1465). En 1477,
après la mort de son père à Nancy, au cours d'une bataille contre le duc de
Lorraine René II, elle épousa Maximilien Ier de Habsbourg (1459-1519), futur
empereur du Saint Empire Germanique, et lui apporta en dot les Pays-Bas
bourguignons (l'actuel Benelux et le nord de la France), la Franche-Comté
(comté de Bourgogne) et la titulature du Duché de Bourgogne.
153.
GRANDEAU
(Yann). Jeanne
insultée. Procès en diffamation. Albin Michel, 1973 in-8°, 330 pp, notes,
biblio, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
"La bibliographie de l'histoire de Jeanne d'Arc est encombrée d'une
série de publications « non conformistes », s'opposant à la thèse « orthodoxe »
de la naissance de la Pucelle dans une famille de paysans de Domrémy et voulant
en faire une princesse bâtarde, fille du duc Louis d'Orléans et de la reine
Isabeau de Bavière. On imagine aisément le type d'arguments sur quoi se fonde
cette proposition qui, développée avec un grain d'humour, aurait pu être le
prétexte d'un livre amusant, mais qui, ressassée depuis 1960 par une dizaine de
publications se prenant très au sérieux, finit par être lassante et même
exaspérante pour quiconque souffre de la méconnaissance dans le public des
méthodes et des résultats de l'histoire scientifique au profit des élucubrations
des faux historiens de l'histoire romancée et de la « petite histoire ». Aussi
cet échafaudage loufoque n'a-t-il pas manqué de susciter des réfutations
nombreuses et l'on se souviendra encore sans doute du calembour peu heureux,
titre du dernier livre sur ce sujet de Mlle Régine Pernoud, "Jeanne devant
les Cauchons". C'est également l'objet du présent livre de M. Yann
Grandeau mais la réfutation est ici plus largement développée. L'auteur a
choisi, ainsi qu'il le dit, de « jouer le jeu », d'examiner sérieusement et
soigneusement un par un les arguments des tenants de la bâtardise et d'en
vérifier le bien fondé. Ceci aboutit à une démolition pierre par pierre qui
dure trois cents pages. Chaque « preuve » est analysée, le raisonnement
décortiqué, les constructions illogiques démontées, les contradictions mises en
évidence, les prémisses fausses dénoncées de même que les mauvaises
traductions, les citations tronquées ou déformées et les précisions purement
inventées. Travail systématique et qui parfois laisse le lecteur pantois devant
la niaiserie ou la bêtise, et quelquefois aussi la flagrante malhonnêteté, qui
se cachent derrière les affirmations péremptoires mais difficilement
vérifiables par le profane des écrivains « dissidents »." (D. Henry, Revue
belge de philologie et d'histoire, 1975)
154.
HEERS
(Jacques). Précis
d'histoire du Moyen Age. PUF, 1968 gr. in-8°,
416 pp, 20 cartes dépliantes hors texte, biblio, cart. illustré de l'éditeur, bon
état
25 €
"L'ouvrage traite en trois parties bien distinctes le Moyen-Age
occidental, le Monde byzantin et le Monde musulman. Illustré de nombreuses
cartes, il est d'une lecture aisée et d'une manipulation facile." (J.
Paul, Revue d'histoire de l'Eglise de France, 1970)
155.
LABANDE-MAILFERT
(Yvonne). Charles
VIII. Le vouloir et la destinée. Fayard, 1986 in-8°, 512 pp, 4
tableaux généalogiques, chronologie, sources et biblio, index, broché, couv.
illustrée à rabats, bon état
25 €
"Aujourd'hui qu'il a quitté le monde, notre espérance s'est évanouie.
Nous n'en conservons qu'une étincelle." Voilà bien le mot qui convient
pour désigner le souvenir d'un homme devenu roi à treize ans – à la mort de
Louis XI en 1483 – et mort accidentellement à vingt-huit. On l'a prétendu borné,
capricieux, dépourvu de maturité politique. Pourtant, la façon dont il a obtenu
le rattachement de la Bretagne à la France fut un chef-d'œuvre d'habileté et de
tact, et les divers traités qu'il a signés avec les Grands assurèrent la paix
intérieure au royaume. Son grand dessein – conquérir Naples pour, de là,
organiser le "grand passage" et recouvrer la Terre sainte – fut
certes une erreur, tout comme fut coupable sa négligence pour les affaires
financières. Mais il se tira plutôt bien de l'entreprise italienne et donna à
cette occasion à la France l'une de ses grandes victoires militaires (Fornoue)
; quant à la réforme du clergé, il venait d'en apercevoir la nécessité
lorsqu'il fut fauché par la mort. Etait-il donc si facile d'y voir clair en ce
monde si perturbé du tournant du XVIe siècle ? Louis XII et François Ier
firent-ils mieux que Charles VIII, surent-ils méditer ses erreurs, résister au
mirage italien et réorganisèrent-ils l'Eglise ? Rien, évidemment, ne nous
permet d'affirmer que Charles VIII eût pu accorder sa destinée à son vouloir
s'il avait vécu, mais tout nous incite à lui laisser le bénéfice du doute...
156.
LÉVI-PROVENÇAL
(Evariste). Histoire
de l'Espagne musulmane. Nouvelle édition revue et augmentée. P.-Leyde, G.P. Maisonneuve & Cie Leiden, E.-J.
Brill, 1950-1953 3 vol. in-8°, xix-403, 435
et 576 pp, 96 pl. de photos hors texte,
38 figures et cartes dans le texte, 5 tableaux généalogiques (un détaché sans
mque), biblio, index, brochés, C. de bibl., bon état
300 €
Tome I : La conquête et l'émirat hispano-umaiyade (710-912). Tome II : Le
califat umaiyade de Cordoue (912-1031). Tome III : Le siècle du califat de
Cordoue. — Parmi les nombreuses publications du regretté E. Lévi-Provençal,
l'Histoire de l'Espagne musulmane (1944 puis 1950-1953) fut considérée
immédiatement comme son chef-d'œuvre. Depuis cette date, la recherche a bien
entendu progressé, de nouveaux documents ont été découverts et édités, de
nouveaux domaines ont été défrichés, de nouvelles méthodes ont été testées,
mais l'ouvrage reste et restera, sans doute longtemps encore, irremplaçable car
sa valeur ne tient pas tant à la richesse incontestable du contenu qu'à
l'esprit qui a présidé à son élaboration. Sur la question fondamentale qui est
de déterminer le sens d'une histoire qui, contrairement à d'autres, a un début
(92/712) et une fin (897/1492 ou 1018/1610), la position de Lévi-Provençal est
toujours d'actualité. L'Histoire de l'Espagne musulmane est avant tout
l'histoire d'une culture, d'une formation sociale et par conséquent d'un
peuple. Si l'ouvrage a de l'avis de tous les spécialistes rendu caducs ceux qui
l'avaient précédé, on ne peut malheureusement pas dire que ceux qui ont
prétendu le continuer ou le renouveler aient su se maintenir à son niveau, même
s'ils marquent un progrès dans l'établissement des faits. Pendant longtemps, on
s'est appesanti sur les réussites des musulmans d'Espagne, depuis quelques
années on se plaît à décrire leur malheur. Il est temps de revisiter, en
compagnie de Lévi-Provençal, l'époque bénie où ils vivaient heureux dans ce
qu'ils n'ont cessé de décrire comme un paradis.
157.
MADSEN
(O.). Les
Vikings. Minerva/France
Loisirs, 1976 gr. in-8° carré, 144 pp,
114 photos, gravures et croquis en noir dans le
texte et à pleine page, 16 pl. hors texte (8 en noir, 8 en couleurs), cart.
éditeur, jaquette illustrée, bon état
20 €
Cet ouvrage – agrémenté d’une importante iconographie en noir et en
couleurs – part sur les traces de ce peuple qui du VIII au XIe siècle
parcoururent le globe de conquêtes en conquêtes et aventures, et qui marqua
profondément l’histoire européenne. — Viking signifie "Roi de mer".
(...) Longtemps, les Vikings furent appelés les Normands. En réalité, ils ont
reçu ce nom : hommes du Nord (North-man) des populations méridionales surprises
par l'apparition de ces hommes venus du Danemark, de Norvège ou de Suède et
dont on ne savait point préciser l'origine. (...) On trouvera dans ce livre une
évocation de la société viking, précisant notamment le rôle de la femme dans
celle-ci, un tableau des croyances nordiques, puis le récit des principaux
exploit des « Normands », enfin une description de leur marine, si remarquable.
158.
PARISSE
(Michel). Noblesse
et chevalerie en Lorraine médiévale : les familles nobles du XIe au XIIIe
siècle. Nancy,
Université de Nancy II, 1982 gr. in-8°, 485 pp,
8 pl. d'illustrations et 97 tableaux
généalogiques hors texte, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
120 €
"La thèse de doctorat de Michel Parisse n'avait été assurée en 1975
que d'une faible diffusion. Se résolvant à sacrifier de très riches
développements sur l'Église et notamment sur l'avouerie lorraine, son auteur a
tiré de l'ensemble le noyau dur de ses recherches, les reprenant sur d'autres
frais et les confirmant dans l'ensemble. Comme il s'agit du meilleur
connaisseur, avec le doyen Jean Schneider, de la Lorraine médiévale, on
comprend l'intérêt de la publication, même ainsi réduite ; d'autant que le cadre
chronologique retenu, des Ottoniens à Philippe le Bel, englobe la « grande
période » de l'histoire du duché, celle où ont rivalisé les influences
allemandes et françaises, avant le triomphe de ces dernières à l'aube du XIVe
siècle. Il était donc essentiel d'examiner, au moins pour le sommet visible de
la société, dans quelle mesure les pratiques juridiques et le paysage social
ont été marqués par l'un ou l'autre des deux mondes voisins. Le livre se
recommande par un puissant appareil bibliographique, d'autant plus utile qu'il
englobe très amplement l'œuvre historique allemande si mal appréciée en France,
mais si familière à Michel Parisse ; en outre la technique de recherche étant
la prosopographie, la reconstitution des généalogies et l'étude de la titulature,
on dispose d'une masse énorme de faits de détail, plus de quatre-vingt-quinze
notices de familles nobiliaires avec tableaux de filiation, croquis
d'implantation, tant pour les familles « carolingiennes » ou comtales que pour
de beaucoup plus modestes..." (Robert Fossier, Bibliothèque de l'École des
chartes, 1983)
159.
PARISSE
(Michel)(dir.). Atlas de la France de l'An Mil. Picard, 1994 in-4° carré (30 x 30 cm), 129 pp,
37 cartes pleine page, biblio, 2 index, broché,
couv. illustrée, bon état
50 €
Dernière retombée heureuse du Millénaire capétien, la parution de l'Atlas
de l'an Mil offre un outil précieux pour tous ceux qui s'intéressent à cette
période. Œuvre collective, une vingtaine d'historiens, chercheurs,
conservateurs, y ont contribué, orchestrée par Michel Parisse qui a su
présenter avec clarté les objectifs et les options de cette grande entreprise.
En premier lieu sont exposées les limites chronologiques et spatiales retenues
pour cet Atlas. 987-1031 pour les premières, soit les règnes d'Hugues Capet et
de Robert II. Si la carte des diocèses en a été une des données essentielles,
le souci de restituer un ensemble correspondant au royaume de France, voire à
la France actuelle, a conduit à y inclure des secteurs intégrés à l'époque au
Saint-Empire ou, à l'inverse, à conserver le singularisme historique d'un «
espace catalan ». Ce parti-pris justifie l'ordonnance générale de l'ouvrage en
douze « espaces régionaux ». Chaque zone ainsi constituée est présentée en une
série de cartes commentées illustrant trois centres d'intérêt. D'abord un
inventaire des communautés religieuses dont on sait qu'elles furent
particulièrement florissantes à l'époque. Puis un recensement des sites
fortifiés, du moins ceux qui ont pu jusqu'alors être formellement identifiés.
Ensuite un recensement de ce que les auteurs appellent les « éléments
économiques et pré-urbains » se traduit par une troisième série de cartes.
Enfin une rapide et très utile notice fait état du monnayage dans le secteur
considéré. Ainsi conçu cet Atlas marque un « état des connaissances », comme
l'indique son sous-titre, permettant d'utiles mises au point. Des
bibliographies établies par « espaces », deux index généraux concernant les
noms de lieux, l'un sous leur forme latine, l'autre sous leur forme actuelle,
complètent ce très bel album dont on réalise combien il nous manquait !
(Monique Chauvin, Annales de Bretagne et
des pays de l'Ouest, 1994)
160.
PELTIER
(Abbé Henri). Adalhard, abbé de Corbie. Amiens,
Société des Antiquaires de Picardie,
1969 in-8°, 138 pp, biblio,
index, broché, bon état (Supplément au Bulletin des Antiquaires de Picardie,
1969 ; Mémoires LII)
30 €
Adalhard (v. 752-826), cousin germain de Charlemagne, élevé avec lui, en
devint le conseiller ; régent d'Italie, puis disgrâcié et exilé, il finit
paisiblement sa vie à Corbie (Somme), qu'il organisa à la façon d'un petit
royaume. — "L'abbé de Corbie Adalard appartient plus à l'histoire de la
politique temporelle et spirituelle qu'à celle des doctrines, puisque ses seuls
ouvrages ont été des statuts pour son abbaye et un “De ordine palatii” qui ne
nous est parvenu que dans une refonte d'Hincmar, mais, outre l'intérêt de ce
dernier texte, il semble bien qu'Adalard ait joué un rôle réel dans l'essor
intellectuel de la communauté qu'il dirigeait, non seulement en veillant sur
l'accroissement de la bibliothèque, mais surtout par sa culture personnelle :
il semble que Paschase Radbert lui doive une part dans sa formation. Si la
brochure d'H. Peltier a parfois un léger relent de panégyrique, elle nous offre
une solide étude du personnage et de son milieu ; d'ailleurs si le rôle
politique d'Adalard peut laisser place à de grandes divergences d'appréciation,
il n'y a aucun doute qu'il n'ait été un grand abbé et un grand religieux."
(Louis-Jacques Bataillon, Bulletin d'histoire des doctrines médiévales. Le Haut
Moyen Âge, in Revue des Sciences philosophiques et théologiques, 1977)
161.
POGNON
(Edmond). Hugues
Capet roi de France. Club des
Libraires de France, 1966 in-8°, 398 pp,
une miniature en couleurs hors texte,
nomenclature du siècle, chronologie, biblio commentée, reliure toile rouge
ornée d'une vignette de l'éditeur, rhodoïd, ex. numéroté, bon état (Coll. Le
Mémorial des siècles, Xe s.)
25 €
"E. Pognon rappelle en un récit alerte et bien informé les événements
auxquels les Robertiens, de Robert le Fort à Hugues Capet, furent mêlés. Il
conclut contre Ferdinand Lot que la conduite d'Hugues fut « celle d'un fin
manoeuvrier, d'un vrai politique et d'un ambitieux digne de l'être » (p. 143) ;
il conclut contre Guizot qu' « aux yeux des contemporains, l'avènement d'Hugues
Capet ne parut certainement pas une péripétie de plus grande conséquence que
celui d'Eudes ou celui de Raoul », son résultat le plus clair étant de marquer
la fin de l'influence germanique en France (p. 149). (...) On prendra plaisir à
lire ici les troisième et quatrième livres de l'Histoire de France où Richer
traite des années 954-995 et multiplie les traits et les anecdotes propres à
éclairer la mentalité des contemporains de Hugues Capet, leur histoire
politique, religieuse, artistique, leur vie quotidienne. Mais le dossier offert
au lecteur comprend, en outre, un répertoire des actes royaux de Hugues Capet,
la traduction des quelques lettres de Hugues Capet rédigées par Gerbert et
conservées dans ses papiers, et même quelques extraits du poème épique qui, au
XIVe siècle, raconta à sa façon la vie du fondateur de la dynastie."
(Bernard Guenée, Annales ESC)
162.
RAZI (Zvi). Life, Marriage and Death in a Medieval Parish. Economy, Society and
Demography in Halesowen 1270-1400.
Cambridge University
Press, 1980 in-8°, xiv-162 pp,
une carte, 17 figures, reliure éditeur, jaquette
illustrée, bon état. Edition originale. Texte en anglais
50 €
L'un des plus fameux débats en histoire médiévale concerne la démographie
du bas Moyen Age et les incidences de la Peste noire de 1349. Il est maintenant
admis que la population de l'Europe avait commencé de décliner bien avant cette
date, dès le milieu du XIIIe siècle et en tout cas dès le début du XIVe siècle,
et que la "raison" en était non quelque "événement", fût-ce
une catastrophe, mais bien une crise de structure de la société tout entière,
rançon de l'extraordinaire essor économique, social, démographique des deux
siècles précédents... Les études récentes, qui ont cherché à dépasser la
perspective "catastrophiste" et élargir la problématique
démographique pour prendre en compte tous les facteurs économiques et sociaux,
ont bien relativisé l'importance de la Peste noire, sans nier ses effets
toutefois : mais ceux-ci n'ont été dévastateurs qu'en raison d'une situation
générale déjà des plus graves. Dans l'ensemble de ces études, le livre de Z.
Razi qui peut sembler n'ajouter qu'une monographie à bien d'autres, a une
double originalité : celle-ci tient à la source documentaire utilisée et à la
place centrale accordée de nouveau à la Peste noire. (...) La deuxième
originalité de l'ouvrage tient à ses conclusions : le trend démographique
reconstitué par l'auteur rend toute son importance à l'épidémie de 1349 qui
aurait emporté d'un seul coup 42 à 44 % de la population, puis aux trois
attaques successives de la peste dans la seconde moitié du siècle, en 1361-1362
(où meurent 14 % des adultes), 1369 (16 %) et 1375 (12 %). De plus, selon
l'auteur, la population s'est accrue jusqu'en 1349. Certes les incidences des
crises frumentaires de 1293-1295 et 1315-1320 sont bien sensibles, mais sur la
lancée de l'essor démographique antérieur, les pertes ont été comblées avant le
milieu du XIVe siècle..." (Jean-Claude Schmitt, L'Année sociologique,
1983) — L’ouvrage montre tout le profit qu'on peut tirer de séries judiciaires,
rétives à première vue à un traitement purement quantitatif. — "The
fourteenth-century was a period of dramatic and startling change in the nature
and organisation of English society. The Black Death in
the middle of the century shattered the traditional structure of the population
of England. Yet historical documentation of these changes has always been
difficult, partly because it was impossible to identify precisely the vast
majority of peasants in a particular locality because of changing surnames and
the large number of transient outsiders. In this study of the parish of
Halesowen in the West Midlands, Dr Razi has been able to overcome these
obstacles through the use of an exceptionally complete series of court rolls
covering the period 1270 to 1400. New methods reveal more precise data about
life expectancy, the size of families, the specific age of mortality during the
Black Death and the age distribution of the male population. New light is
thrown on the family structure of the medieval English peasantry and on the
continuing controversy about the English population before and after the plague.
The book will interest teachers and students of social, economic and
demographic history and of English medieval and local history generally.
163.
SCHMIDT
(Joël). Sainte
Geneviève et la fin de la Gaule romaine. Perrin, 1989 in-8°, 199 pp,
2 cartes, biblio, broché, couv. illustrée, bon
état
20 €
La vie de sainte Geneviève, née en 423, ne correspond pas à l'image naïve
et réductrice de la jeune bergère gardant ses moutons sur la colline de
Nanterre. Femme d'affaires avisée au sens politique hors norme, elle résista
aux Huns d'Attila menaçant Paris. Franque d'origine, elle fut l'âme de la
conversion du roi des Francs Clovis au christianisme et une actrice majeure de
la naissance de la France autour de la basilique Saint-Denis. Dans un monde
romain s'effondrant tragiquement sous les coups des "barbares", elle
fut un repère d'une grande stabilité. Par cette biographie alerte, Joël Schmidt
restitue à la sainte patronne de Paris sa juste densité politique et
historique.
164.
SERMOISE
(Pierre de). Jeanne
d'Arc et la mandragore. Les drogues et l'Inquisition. Editions du Rocher, 1983 in-8°, 261 pp, 8 pl. de
photos, gravures et fac-similés hors texte, qqs figures et un fac-similé dans
le texte, généalogie, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
Seul volume paru. — "... de même qu'il fallait que le Christ fût
crucifié pour sauver l'humanité, il fallait que Jeanne fût condamnée à être
brûlée pour établir solidement le Roi sur son trône. C'est par ce sacrifice qui
a cimenté le sentiment populaire contre les Anglais, que le Roi a pu réunir
autour de lui toutes les forces nécessaires à sa victoire. L'auteur, dont la
minutie dans la recherche et dont la connaissance paléographique sont immenses,
propose une interprétation de l'histoire de Jeanne toute différente de l'histoire
officielle. ...La seule question qui se pose est de savoir pourquoi certains se
refuseraient à découvrir une vérité qui semble bien être voilée derrière une
des plus grandes manipulations psychologiques de la masse populaire de
l'histoire des derniers siècles..." (Michel Marion, Conservateur à la
Bibliothèque Nationale)
165.
SOISSON
(Pierre et Janine). Byzance. Minerva/France
Loisirs, 1977 gr. in-8° carré, 144 pp,
102 photos en noir dans le texte et à pleine
page, 16 pl. hors texte (8 en noir, 8 en couleurs), cart. éditeur, jaquette
illustrée, bon état
20 €
Par le texte et l'image, voici une reconstitution de la merveilleuse
Constantinople, de l'étonnante cour du Basileus et de toute la société
byzantine, une évocation de la condition de la femme dans celle-ci, aussi bien
que du nombreux clergé qui inspire et régente tant de choses ; voici les mœurs
et les coutumes, les jeux, les plaisirs et les fêtes de ce peuple raffiné...
166.
SUDRE
(L.). Chrestomathie
du Moyen Age. Delagrave, 1928 in-12, 185 pp, cart. éditeur
(lég. défraîchi), bon état
20 €
"Ont paru en même temps, à la librairie Hachette et à la librairie
Delagrave, deux "Chrestomathies du moyen âge", la première due à la
collaboration de G. Paris et E. Langlois, la seconde rédigée par L. Sudre.
Toutes deux sont destinées aux élèves de la classe de seconde, et contiennent,
conformément au programme officiel, la traduction des morceaux admis dans le
recueil. Elles présentent encore d'autres analogies : ainsi la graphie est dans
l'une et dans l'autre uniformisée, et rapprochée du français, et les auteurs
sont souvent tombés sur les mêmes morceaux. La Chrestomathie de MM. Paris et
Langlois est précédée d'une introduction grammaticale qui manque à celle de M.
Sudre, laquelle, en revanche, contient plus de notes explicatives."
(Romania, 1897)
167.
VERDON
(Jean). L'Amour
au Moyen Age. La chair, le sexe et le sentiment. Perrin, 2006 in-8°, 200 pp,
biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll.
Pour l'histoire)
25 €
Tristan et Iseut, Héloïse et Abélard – l'amour a divinement inspiré les
auteurs du Moyen Age. Les troubadours proposent un art d'aimer et une
"carte du tendre" s'élabore. Les œuvres littéraires nous parlent
d'amour, et la sexualité n'est pas si mal connue, d'autant que les Arabes tout
proches ont une culture raffinée de l'art amoureux... Même si, pour l'Eglise,
l'amour est une passion inquiétante qui fait perdre la tête, le lien amoureux
existe à l'intérieur du mariage. D'Alcuin, dans la première moitié du IXe
siècle, ne cache pas son immense douleur après la mort de son épouse. Des rapts
ont lieu, avec le consentement des jeunes femmes, pour permettre des unions que
refusent les familles. Hors mariage, l'amour triomphe aussi : ainsi le
concubinage de saint Augustin ou la passion éprouvée par Roméo et Juliette...
Historien du Moyen Age, spécialiste de la vie quotidienne, Jean Verdon a pris
un plaisir évident à composer ce manifeste de l'amour au temps des troubadours
et parvient avec finesse à montrer comment les hommes vivaient réellement un
sentiment qui met en jeu à la fois le corps et l'esprit.
168.
BADALO-DULONG
(Claude). Banquier
du roi. Barthelemy Hervart, 1606-1676. P.,
Ségur, 1951 in-12, 235 pp,
6 pl. de gravures hors texte, notes, index,
broché, bon état. Edition originale, un des 100 ex. numérotés sur Alfa (seul
grand papier), envoi a.s. à Alfred Fabre-Luce
50 €
"Barthélémy Hervart est un de ces hommes de finance, banquier et
administrateur, dont le rôle a été de grande importance au XVIe et au XVIIe
siècles. Issu d'une famille d'Augsbourg, qui avait fondé une banque à Lyon, il
apparaît vers 1632 dans le personnel d'hommes d'affaires et d'agents politiques
qui soutiennent de leurs deniers et de leur savoir-faire diplomatique la
politique de Richelieu et de Mazarin. L'intervention d'Hervart fut
particulièrement heureuse pour assurer le payement des armées pendant les
dernières campagnes qui précédèrent la paix de Westphalie, et il ne fit pas
moins bien dans la suite, pour négocier avec Turenne, dans les dures années de
la Fronde. Nous le retrouvons, pourvoyeur du Trésor royal jusqu'à la fin du
ministère de Mazarin, et pourvu en même temps de l'office de contrôleur général
des finances, aux côtés de Fouquet et en face de Colbert, dont la duplicité
faisait un ennemi redoutable pour ses concurrents. Hervart fut emporté dans les
remous qui accompagnèrent la chute de Fouquet et son office passa à Colbert,
qui en disposa comme chacun sait. Cette carrière, qui, malgré la disgrâce
finale, fut heureuse et prospère, puisqu'Hervart se tira sans trop de dommages
des enquêtes de la Chambre de justice et conserva jusqu'à sa mort une solide
fortune, est pour nous pleine d'enseignements. Elle nous montre par des
exemples concrets ce qu'était la crise permanente des finances royales,
l'incohérence des institutions, qui faisaient d'un même personnage un prêteur
et un administrateur chargé du contrôle. La monarchie administrative en était
encore aux méthodes de la comptabilité domestique, telle qu'on l'aurait tenue
dans une famille désordonnée, incapable de subsister sans recourir à la
faillite et aux mesures d'exception. Les à-côtés de cette histoire apportent
également quelques précisions utiles : l'ascension de Colbert dans l'entourage
de Mazarin, la duplicité féroce dont il usait envers ses rivaux, tout cela est
à retenir, et le rôle de Fouquet, qui n'était en somme qu'un Hervart amplifié
et imprudent..." (Roger Doucet, Revue d'histoire économique et sociale,
1953)
169.
BARBIER
(Edmond Jean François). Chronique de la Régence et du règne de Louis XV
(1718-1763) ou Journal de Barbier, avocat au Parlement de Paris. Première
édition complète, conforme au manuscrit autographe de l'auteur, accompagnée de
notes et éclaircissements, et suivie d'un index.. Première [-huitième] série. P., Charpentier libraire-éditeur, 1857 8 vol. in-12,
index, reliures demi-basane fauve, dos à
5 nerfs pointillés et soulignés à froid, doubles filets dorés, pièce de titre
et de tomaison chagrin carmin et noir, têtes dorées (rel. de l'époque), qqs
coiffes arasées, qqs mors en partie fendus recollés, intérieurs propres et
frais, bon état
250 €
Le Journal de Barbier dans sa première édition complète : ouvrage
essentiel à la compréhension du XVIIIe siècle français, source de premier ordre
pour le règne de Louis XV. Tous les volumes sont à la bonne date de 1857. —
Première série : 1718-1726 (xii-468 pp) ; deuxième série : 1727-1734 (2 ff.-540
pp.) ; troisième série : 1735-1744 (2ff.-584 pp.) ; quatrième série : 1745-1750
(2ff.-511 pp.) ; cinquième série : 1751-1753 (2 ff.-455 pp.) ; sixième série :
1754-1757 (2ff.-617 pp.) ; septième série : 1758-1761 (2ff.-427 pp.) ; huitième
série : 1762-1763 (2ff.-547 pp.) avec le fameux index rerum et nominum, si
utile pour l’histoire des mœurs et de la politique, et dans ce huitième volume
paraît aussi, à partir de la p. 129, le fameux “Journal de Police sous Louis
XV” (1742-1743) (tenu pour le lieutenant général de police). — "Source
essentielle. Esprit libre et indépendant, soucieux d'exactitude, bien renseigné
grâce à ses relations, Barbier apporte un témoignage de premier ordre sur les
affaires du temps, en particulier sur les mouvements de l'opinion publique et
les faits de mentalité à Paris." (Michel Antoine, Louis XV)
170.
BAUDSON
(Emile). Charles
de Gonzague, duc de Nevers, de Rethel et de Mantoue, 1580-1637. Perrin, 1947 in-8°, 317 pp,
préface du duc de La Force, 5 pl. de gravures
hors texte sous serpentes, dont un portrait en frontispice, broché, bon état
40 €
"Cousin de Henri IV qui le chérissait, détesté de Marie de Médicis
qui le flattait, craint de Richelieu qui le méprisait, soutenu par le Père Joseph."
— Biographie de Charles Ier Gonzague, prince franco-italien né le 6 mai 1580 à
Paris et mort le 22 septembre 1637 à Mantoue (Italie), à l'âge de 57 ans, qui
sera duc de Nevers et duc de Rethel (Charles III) en 1595 à la mort de son
père, prince d'Arches (Charles Ier) en 1608, duc de Mantoue (Charles Ier) en
1627 à la mort de son petit-cousin Vincent II, et enfin duc de Montferrat
(Charles Ier), en même temps que Mantoue... L'ouvrage obtint le Prix Montyon de
l’Académie française en 1948. — "M. Emile Baudson retrace la noble vie de
Charles de Gonzague, Duc de Nevers, de Rethélois et de Mantoue, fondateur de
Charleville, promoteur de cette croisade qui ne partit jamais et à l'occasion
de laquelle le Père Joseph écrivit sa Turciade. Ce livre n'est pas un simple
travail de vulgarisation, il est fondé sur d'innombrables documents inédits.
Beaucoup d'entre eux seront, pour les historiens, des mets de choix..."
(Duc de La Force, préface)
171.
BAUMANN
(Emile). Marie-Antoinette
et Axel Fersen. Grasset, 1931 in-8°, 269 pp, imprimé
sur papier Alfax Navarre, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
"Il convient à un livre comme celui-ci d'avoir des parties
romanesques, mais je n'ai pas voulu qu'il fût un roman. Aucun épisode n'est
fictif ; de rares détails sont supposés vrais, d'après des inductions
vraisemblables ; je prends soin, là où elle se dérobe, de ne jamais violenter
l'histoire. La discrétion des deux personnages, les ratures ou les lacunes dans
le Journal de Fersen, dans ses lettres et celles de Marie-Antoinette rendent
délicates à suivre les phases des sentiments. On serait aujourd'hui ridicule de
qualifier « d'innocente idylle » une liaison si forte et tragique. Sur
l'intimité de la Reine et de son ami je me garde pourtant d'une conclusion
décisive. Ni l'un ni l'autre n'a fait d'aveux à personne – à personne du moins
qui les ait trahis, – nul témoignage contemporain n'impose une présomption,
encore moins une certitude. Quant aux rumeurs publiques, on sait le peu
qu'elles valent à l'égard d'une femme assassinée chaque jour par les plus
atroces calomnies et trop souvent insouciante de mettre contre elle les
apparences..." (Avant-propos) — "C'est aussi dans un passé tragique
que nous conduit M. Emile Baumann, à Versailles aux dernières années du dix-huitième
siècle. Le roi Louis XVI gouverne son royaume avec une honnête bonne volonté et
la reine Marie-Antoinette illumine la Cour de sa blonde, majestueuse et
élégante beauté. Versailles est le lieu du monde où le luxe s'allie le mieux au
bon goût. Son éclat attire les regards de l'étranger. On y vient de tous les
points de l'Europe prendre des leçons et choisir des exemples de politesse
raffinée. C'est dans ce but qu'y paraissent un prince de Ligne ou un Fersen, et
c'est d'Axel Fersen, gentilhomme suédois, que M. Emile Baumann nous conte la
merveilleuse et mystérieuse aventure. Axel Fersen a dix-huit ans, il est d'une
beauté singulière, de haute naissance il vient de loin et il a, comme on dit,
tout pour plaire. Il plait. S'il séduit, il l'est aussi. A peine a-t-il entrevu
la Reine qu'il éprouve pour elle une ardente et muette admiration.
Marie-Antoinette n'est pas insensible au charme du jeune Suédois. Elle le
distingue et bientôt l'admet en sa société la plus particulière. Il ressemble
si peu aux favoris auxquels elle s'est intéressée jusqu'alors : n'a-t-elle pas
eu à se défendre des hardiesses de quelques-uns d'entre eux ? Oh Fersen ne leur
ressemble pas. Il est discret, respectueux. La Reine le sent dévoué. Elle
comprend qu'il pourra être pour elle un ami sur la fidélité de qui elle peut
compter. Elle devine qu'il l'aime, d'un amour passionné, et elle-même
n'éprouve-t-elle pas pour lui un sentiment plus tendre que l'amitié ? Lui
a-t-elle donné plus que ses pensées et que son coeur ? Il serait ridicule,
comme le dit M. Emile Baumann, de qualifier d' « innocente idylle » une liaison
si forte et tragique, mais sur l'intimité de la Reine et de Fersen aucune
conclusion décisive n'est possible. Ni l'un ni l'autre n'a fait d'aveux à
personne. Nul témoignage contemporain n'impose une présomption, encore moins
une certitude. Marie-Antoinette et Axel Fersen ont emporté leur secret avec
eux. Ce qui subsiste de ce que fut leur amitié ou leur amour, c'est ce que, cet
amour ou cette amitié eut de sévère, de poignant, d'héroïque. Ils s'unirent
moins dans l'illusion des joies que dans l'attente d'un destin sinistre, mêlés
tous deux au plus formidable des cataclysmes. En ces jours de malheur, si
Marie-Antoinette ne cessa de montrer sa grandeur d'âme, Axel Fersen y donna les
marques de son absolu dévouement. Il y fut présent par ses conseils et par ses
actes. Il fit tout pour sauver la Reine, mais il y a des destinées qui
n'échappent pas leur sanglante fatalité. Il en fut ainsi pour Marie-Antoinette
et pour Axel Fersen. La sienne attendit plus de six années après la mort de la
Reine pour se réaliser. Les dernières pages de l'émouvant et beau livre de M.
Emile Baumann nous montrent Fersen déchiré par les mains brutales d'une
populace imbécile et pardonnant à ses assassins, de même que MarieAntoinette,
avant de partir pour l'échafaud, avait pardonné à ses bourreaux." (Le
Figaro, 1931)
172.
BÉTHOUART
(Antoine). Le
Prince Eugène de Savoie. Soldat, diplomate et mécène. Perrin, 1975 in-8°, 464 pp,
préface de Jean Orieux, 16 pl. de gravures hors
texte, un tableau généalogique, biblio, reliure skivertex éditeur, bon état
30 €
Eugène de Savoie (1663-1736), déçu dans ses ambitions par Louis XIV, offre
alors ses services à Léopold, empereur d'Autriche. Il s'illustre dans le métier
des armes, puis dans l'art de la diplomatie. Il sera ministre de la Guerre en
1700. Son intrépidité le rend célèbre. Dans toute l'Europe, le nom d'Eugène est
synonyme de gloire. Richissime, populaire, esthète, il emploie ses quartiers
d'hiver à faire construire, décorer et meubler de somptueux palais...
173.
BLUCHE
(François). Le
Grand Règne. Fayard, 2006 fort in-8°,
1277 pp, sources, références et notes, jalons chronologiques, index général, couv.
illustrée, bon état, envoi a.s.
35 €
Depuis la publication, en 1986, de la désormais classique biographie du
Roi-Soleil par François Bluche, le jugement de Voltaire, pour qui le temps de
Louis XIV (1643-1715) fut « le siècle le plus éclairé qui fut jamais », est
très largement partagé. Ce livre fameux est ici complété par “La Vie
quotidienne au temps de Louis XIV”, qui évoque avec vivacité les travaux et les
jours de tout un peuple, et par “Louis XIV vous parle”, qui reproduit, met en
scène et analyse les propos et écrits du Roi tels que nous les ont transmis les
textes les plus variés. La somme de ces trois ouvrages de référence dessine de
Louis XIV, de son règne et de son royaume une fresque grandiose.
174.
BRANDI
(C.). Charles-Quint
et son temps, 1500-1558. Payot, 1951 fort in-8°,
661 pp, traduit de l'allemand, 2 cartes et un tableau généalogique, broché, couv.
illustrée, très bon état (Bibliothèque historique)
30 €
"Important ouvrage dont la première édition date de 1937. Cette
biographie de Charles Quint, tout en s'attachant à dépeindre la psychologie de
l'empereur, présente un tableau détaillé du milieu social, intellectuel et
religieux dans la première moitié du XVIe siècle." (Revue française de
science politique, 1960) — "L'historien Karl Brandi, de Gœttingue, a
publié sur Charles-Quint un magistral ouvrage qui renouvelle un grand sujet. A.
Morel-Fatio, dans son "Historiographie de Charles-Quint", constatait
que l'Empereur, depuis la tentative inachevée de Baumgarten, n'avait pas fait
l'objet d'un travail d'ensemble reposant sur les sources d'archives. Il
soulignait la difficulté presque insurmontable d'embrasser la totalité de ces
sources, encore inédites en grande partie, qui permettent de ressaisir jusque
dans le détail l'activité de Charles-Quint, souverain des Pays-Bas et de la Franche-Comté,
roi d'Espagne et des Nouvelles-Indes, roi de Naples et de Sicile, empereur
d'Allemagne. K. Brandi, pour garder le contact avec la documentation de
première main sans être submergé par elle, a su limiter son objet. Celui-ci est
clairement indiqué par le sous-titre : Devenir et destin d'une personnalité et
d'un empire mondial. (...) Ce Charles-Quint, fondé sur l'érudition la plus
vaste et la plus sûre, a voulu s'offrir d'abord au public sans la moindre
référence érudite. Un instrument de travail indispensable et facile à
consulter." (Marcel Bataillon, Bulletin Hispanique)
175.
BRAUDEL
(Fernand). Civilisation
matérielle, économie et capitalisme, XVe-XVIIIe siècle. Armand Colin,
1986 3 vol. gr. in-8°, 544, 600 et 607 pp, environ 450 illustrations, 116 cartes et graphiques, index, brochés, couv.
illustrées, bon état
100 €
Le maître-livre de Fernand Braudel. – Tome 1 : Les Structures du
quotidien. Tome 2 : Les Jeux de l'échange. Tome 3 : Le Temps du monde. — Ces
trois volumes sont une introduction à l'histoire du monde du XVe au XVIIIe
siècle, un voyage à travers le temps et l'espace des civilisations qu'a
bousculées alors en Asie, en Amérique, en Afrique la violente expansion de
l'Europe. C'est aussi une réflexion peu orthodoxe sur la nature et le rôle d'un
acteur important : le capitalisme, que l'auteur, contre toutes les règles,
distingue vigoureusement de l'économie de marché. L'accent est mis sur le poids
énorme d'un troisième secteur, celui d'une production paysanne encore
majoritairement enfermée dans le troc et l'autosuffisance, à l'écart du marché.
— Le premier volume, “Les Structures du quotidien : le possible et
l'impossible”, est un inventaire de la culture matérielle avant la grande
rupture de la révolution industrielle : misère et luxe; routines paysannes;
nourritures, costumes et logement, du riche et du pauvre; outils, techniques,
monnaies et pseudo-monnaies, villes... C'est donc un grand livre d'images où
toutes les civilisations du monde ont leur mot à dire. Chemin faisant se mesure
l'étroitesse des limites du possible pour ces sociétés d'hier, en butte,
toutes, à des famines meurtrières, à l'inexorable faiblesse des sources
d'énergie et des techniques, à la lenteur et au débit dérisoire des transports,
des communications. L'auteur nous entraîne ainsi loin « des facilités que la
vie actuelle nous prodigue, dans une autre planète, dans un autre univers des
hommes ». — Avec “Les Jeux de l'échange”, nous quittons la vie matérielle
stagnante qu'évoque le premier volume pour entrer dans le mouvement de la vie
économique. De bas en haut de l'échelle, voici tous les outils de l'échange :
colportage, marchés, échoppes et boutiques, foires, bourses, banques. Autant
d'étapes de l'épanouissement de l'économie de marché, confondu d'ordinaire avec
celui du capitalisme. L'auteur, au contraire, distingue ou même oppose les
activités et les acteurs de l'économie de marché et du capitalisme, celle-là
sous le signe de l'échange naturel et sans surprise, de la transparence et de
la concurrence, celui-ci animé par la spéculation et les calculs savants d'un
petit groupe d'initiés. Parce qu'il se fonde sur la puissance, le capitalisme a
toujours pu se réserver les secteurs privilégiés de l'accumulation, secteurs
changeants au fil du temps : du XV au XVIII siècle, non pas l'industrie, mais
la banque et le négoce international. — Le dernier volume reprend, cette fois
dans sa chronologie du XVe au XVIIIe siècle, l'histoire économique du monde.
Non pas de l'univers tout entier, mais de ces seules zones très minoritaires qui
vivent selon « le temps du monde », le regard tourné vers les échanges
internationaux – toutes zones de civilisations denses, à la richesse ancienne.
En gros deux blocs : l'Europe d'un côté, de l'autre l'Extrême-Orient qui lie
Inde, Chine, Islam en un puissant réseau, longtemps à égalité avec l'Europe.
L'histoire de ces quatre siècles est précisément celle de la rupture
progressive de cet équilibre ancien. Il a été bouleversé, recréé à partir des
hauts lieux du capitalisme qui ont successivement pris la tête de l'Europe :
Venise au xve siècle, puis Gênes, Amsterdam, Londres, jusqu'à la révolution
anglaise du XIXe siècle, qui a scellé l'inégalité du monde. Nous en vivons
encore les conséquences. En conclusion : le destin du capitalisme d'aujourd'hui
s'explique-t-il à la lumière du passé ?
176.
BRAUDEL
(Fernand). La
Méditerranée et le monde méditerranéen à l'époque de Philippe II. (Thèse). Armand Colin,
1990 2 vol. in-8°, 588 et 628 pp, 40
illustrations hors texte, 68 cartes et tableaux, notes bibliographiques, index,
brochés, couv. illustrées, bon état
60 €
Le chef d'oeuvre de Fernand Braudel. — "J'ai passionnément aimé la
Méditerranée" : c'est par ces mots que F. Braudel ouvre son premier
ouvrage sur le monde méditerranéen qui, traduit dans le monde entier, y a été
salué comme "la plus grande œuvre historique de notre temps". Selon
la conception originale de l'auteur, il se déroule sur des rythmes temporels
différents. De volume en volume, il passe de la "longue durée", du
temps presque immobile de la géographie et des civilisations, au temps lent des
grands cycles économiques et sociaux, et enfin au temps très vif et bref des
événements au quotidien... — La première partie : La part du milieu suit pas à
pas les genres de vie qu'imposent aux hommes de Méditerranée la nature
elle-même et les héritages de civilisation. Grands propriétaires des plaines et
leurs paysans asservis, montagnards pauvres mais libres, peuples des marins,
des pêcheurs et des corsaires, nomades du désert que suivent leurs tentes et
leurs chameaux, immenses troupeaux des transhumances entre plaine et montagne,
bête de somme et chariots si lents à assurer les transports, mers animées à la
belle saison et désertées chaque hiver quand les vents mettent en péril
voiliers et galères – telle nous apparaît la Méditerranée du XVIe siècle,
toujours au bord de la disette, misérable et cependant richissime, à la croisée
des routes du grand commerce mondial. – La deuxième partie : Destins collectifs
et mouvements d'ensemble, consacré aux économies et aux sociétés, pose une
question essentielle : quand la Méditerranée a-t-elle perdu son antique royauté
au profit de l'Atlantique ? Certainement pas dès le lendemain des grandes
découvertes, affirme l'auteur, contre toutes les idées reçues jusqu'alors. Tout
au long du XVIe siècle, la Méditerranée, bien qu'envahie par les bateaux du
Nord, reste la puissance économique qui se réserve l'essentiel du grand
commerce mondial, plus la suprématie financière : l'or et l'argent que
déversent en Espagne les mines d'Amérique aboutissent dans les mains des
banquiers italiens, maîtres du crédit à travers toute l'Europe. Cependant, la
Méditerranée partage les difficultés, alors générales, de sociétés en crise
dans une montée à la fois d'inflation, de richesse, de misère, de banditisme,
de guerres civiles et religieuses – un destin commun aux deux civilisations qui
la divisent : Islam et Chrétienté. – La troisième partie : Les événements, la
politique et les hommes, est celle de l'histoire vive des évènements, durant le
demi-siècle que dure le règne de Philippe II. En Méditerranée le conflit est
permanent entre les deux grands champions de l'Islam et de la Chrétienté,
l'Espagnol et le Turc. Mais la guerre se ranime ou s'apaise selon que les
adversaires ont ou non les mains libres. La paix avec la France, en 1559,
marque ainsi le début d'un âpre duel, jusqu'au triomphe de la flotte chétienne
à Lépante, en 1571. Paradoxalement, celui-ci inaugure une longue période de
paix. C'est que les deux adversaires, chacun aux prises avec ses propres
drames, l'un sur le front atlantique, l'autre en Perse et en Hongrie, se
tournent alors le dos et les flottes d'Etat désertent la Méditerranée pour le
grand bonheur des corsaires turcs et chrétiens, dont la petite guerre va
remplacer la grande.
177.
BURNET
(Mary Scott). Marc-Antoine Legrand, acteur et auteur comique, 1673-1728. (Thèse). Suivi
de BERNARD (René). Le Bègue sur la scène française. P., Droz,
1938 et 1945 2 vol. gr. in-8°, 199 et 42 pp,
10 pl. de gravures et portraits hors texte,
biblio et index dans le premier ouvrage, 3 pl. hors texte, liste des œuvres et
index dans le second, les 2 volumes reliés ensemble en un volume demi-toile
bleu-nuit à coins, dos lisse avec titres dorés, bon état (Bibliothèque de la
Société des historiens du théâtre, XII et XX)
50 €
"Legrand fut un acteur médiocre, un auteur plus médiocre encore. Mais
il avait du métier, de la verve, et le talent de mettre les rieurs de son côté
; cela, conclut avec raison et mesure Mlle B., suffit à le rendre « digne d'un
souvenir ». Elle a donc recueilli, avec la plus louable diligence et une fort
prudente critique, ce qu'on savait de ce curieux homme ; son livre, pourvu
d'une bibliographie et d'un index très soigneusement établis, est consciencieux
et fort agréable à lire." (M. Fuchs, Revue d'Histoire littéraire de la
France, 1938)
178.
CARRINGTON LANCASTER (Henry)(publ.
par). Le Mémoire de Mahelot, Laurent et d'autres
décorateurs de l'Hôtel de Bourgogne et de la Comédie-Française au XVIIe siècle,
publié par Henry Carrington Lancaster. P., Champion, 1920 gr. in-8°,
158 pp, 49 pl. hors texte (dont le frontispice), index, reliure demi-toile
bleu-nuit à coins, dos lisse avec titres dorés, bon état
60 €
Ouvrage sur la décoration théâtrale au XVIIe siècle orné de 49 dessins
originaux tirés du manuscrit de Mahelot et reproduits en fac-similé. Le Mémoire
de Mahelot constitue la principale source d'information sur la scénographie
pratiquée sur la scène publique en France au XVIIe siècle. C'était un registre
de travail à l'usage du décorateur et des comédiens de la Troupe Royale établie
à l'Hôtel de Bourgogne depuis 1629, où se trouvait consignée la liste des
pièces inscrites au répertoire de la troupe et les notices techniques (parfois
accompagnées de croquis scénographiques) nécessaires à la représentation de ces
œuvres. Le Mémoire de Mahelot offre deux coupes effectuées dans le répertoire
d'une même troupe à deux périodes clefs de l'histoire du théâtre français,
d'une part les années 1630, d'autre part les années 1670-1680. Il permet ainsi
de comparer la scénographie en usage sur la scène parisienne au plus fort du
modernisme baroque et à une époque où le modèle classique est parvenu à
maturité. Il permet ainsi de comprendre comment, à l'Hôtel de Bourgogne au
XVIIe siècle, les décors se concevaient, se réalisaient, se plantaient et
s'utilisaient au cours de la représentation.
179.
CHALLES
(Robert). Un
colonial au temps de Colbert. Mémoires de Robert Challes, écrivain du Roi,
publiés par A. Augustin-Thierry. Plon, 1931 pt in-8°,
xxii-301 pp, broché, bon état
25 €
"Ecrivain du Roi, qu'on ne le prenne point pour un historiographe
officiel. Ce titre désigne une sorte d'administrateur de la marine, gérant de
magasins à bord des vaisseaux ; et c'est la charge modeste que notre auteur,
fils d'un garde d'Anne d'Autriche, dut à l'amitié de Seignelay, fils de
Colbert, dont il avait été un peu le camarade d'études. Vingt-quatre ans de
voyages et quelque expérience personnelle en Acadie, lui ont donné des vues sur
les entreprises coloniales, dont il indique avec assez de justesse les causes
de faiblesse et les dangers. Des chapitres sur le Canada au temps de Colbert,
sur l'Acadie, sur les projets de Crouzat au Mississipi contiennent des
renseignements intéressants et des idées assez curieuses, sans parler d'une
vive diatribe contre les Réguliers en général et les Jésuites en particulier.
Ainsi se justifie la mention « Un colonial au temps de Colbert ». Mais ce n'est
là que la plus petite partie de l'ouvrage qui nous est présenté. Il est
question en effet dans ces Mémoires, écrits vers 1716, surtout de personnages
et d'événements du règne de Louis XIV ; c'est une chronique, assez souvent
scandaleuse, écrite, dit l'auteur lui-même, « sans aucun ordre de suite ni de
temps », où il raconte de multiples anecdotes, presque toujours peu édifiantes,
sur de grands ou de petits personnages de son temps : On y trouvera Mazarin,
Fouquet, Colbert, Louvois, Pontchartrain, « à la cervelle mal timbrée » auquel
l'auteur semble avoir des raisons personnelles d'en vouloir, le duc d'Orléans
et le Roi lui-même ; une grande place est accordée aux partisans, maltôtiers et
autres coquins sur lesquels s'acharne notre auteur dans un bon tiers de son
ouvrage. Un Dangeau bourgeois, ainsi le définit M. A. Augustin-Thierry, qui
publie ces Mémoires ; mais combien plus acre et plus virulent..." (Léon
Dutil, L'Archer, 1932) — "M. Augustin-Thierry, en une intéressante
introduction, résume l'histoire du personnage. « Ecrivain du roi » embarqué sur
les vaisseaux des Compagnies privilégiées, Challes a notamment accompagné Du
Quesne-Guiton dans son voyage jusqu'au golfe du Bengale. Challes n'était pas
protestant, mais favorable au jansénisme, et comme tel, ennemi des jésuites
dont il démasque les intrigues en toute circonstance ; ses Mémoires parlent des
trente dernières années du règne de Louis X!V. (...) On croit facilement que «
tout est dit » sur le règne de Louis XIV : des Mémoires comme ceux-ci
renferment cependant maint trait nouveau ; il faut remercier M.
Augustin-Thierry d'en avoir, et si bien, assuré la publication." (Bulletin
historique et littéraire de la Société de l'Histoire du Protestantisme
français, 1931) — "Ces mémoires sont remplis de faits scandaleux ou
déplaisants imputés à des personnages importants que l'auteur se vante à tout
bout de champ d'avoir personnellement connus, sans le démontrer le moins du
monde. L'ouvrage ne vaut que par le style piquant et vif de sa partie
anecdotique." (Robert Le Blant, Revue d'histoire des colonies) — Robert
Challes (1659-1721) fit ses classes au collège de la Marche avec Jean-Baptiste
Colbert de Seignelay. Après des études de droit, il s'embarqua pour la
Nouvelle-France où il dirigea une entreprise de pêche, qui n'eut pas de succès.
Fait prisonnier par les Anglais au Canada, il revint en France en passant par
Lisbonne et Cadix. Nommé écrivain du roi sur un navire de la Compagnie des
Indes orientales à destination de l'Inde et du Siam, il en rapporta une
relation de voyage initialement destinée à Seignelay. Il vécut ensuite à Paris
comme avocat avant d'être exilé à Chartres. Sa carrière d'écrivain fut si
discrète qu'une partie de son œuvre, qu'on lui attribue aujourd'hui, resta, de
sa propre volonté, anonyme.
180.
CHAUNU
(Pierre) et Michèle ESCAMILLA. Charles Quint. Fayard, 2000 in-8°, 854 pp,
chronologie, 5 cartes, généalogie, biblio,
index, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état
25 €
Une biographie incontournable qui contribue à révéler la profonde
singularité du règne de Charles Quint. On découvre enfin l'homme derrière le
roi au destin exceptionnel. Par les hasards dynastiques, Charles Quint
(1500-1558) régna sur les Pays-Bas, une bonne partie de l'Italie, l'Espagne,
l'Allemagne et une demi-douzaine de royaumes, principautés et duchés. Jamais
souverain ne disposa en Europe d'une telle puissance territoriale. Affichant
son ambition de créer un empire universel et pacifié, il lutte contre les coups
de boutoir du monde ottoman, fait face aux guerres que lui livrent les Français
et tente de s'opposer à la rupture religieuse de Martin Luther. Miné et
désabusé par ses échecs, il finit par abdiquer.
181.
DANIEL-ROPS. L'Eglise de la Renaissance
et de la Réforme. 2. Une Ère de renouveau : La Réforme catholique. Fayard, 1955 fort in-12, 569 pp,
biblio, chronologie, index, broché, bon état
(Coll. Les Grandes études historiques)
20 €
"Daniel-Rops est rapidement tombé dans l'oubli après sa mort et les
dix volumes de son "Histoire de l'Église du Christ" ne sont presque
plus jamais cités. Démarche apologétique, tranchent ceux qui parcourent les
7.300 pages publiées entre 1948 et 1965. Le fait est indéniable. Mais le succès
remporté par l'auteur invite à relire une œuvre qui est dotée d'un vrai souffle
et qui se révèle inséparable d'une personnalité. Entreprise solitaire, à la
rencontre d'un chemin de foi et d'une stratégie éditoriale, celle-ci est restée
fidèle, pendant vingt ans, aux mêmes lignes directrices, sans ignorer cependant
les inflexions de la recherche historique et les sollicitations de l'actualité.
Ainsi s'expliquent à la fois la fidélisation d'un public, attestée par le niveau
des tirages, et l'ostracisme dont l'auteur est victime depuis la fin des années
1960, dans une nouvelle conjoncture intellectuelle et ecclésiale."
(Christian Sorrel, Revue d'histoire de l'Église de France, 2000)
182.
FOURNOUX
(Amable de). Caterina
reine de Chypre. « L'otage de Venise ». Editions de Fallois, 2005 in-8°, 298 pp, une
carte, chronologie, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
Voici l'histoire véridique de Caterina Cornaro, jeune aristocrate
vénitienne devenue la dernière reine de Chypre. Son destin hors du commun a
inspiré nombre d'historiens, romanciers, librettistes, et sa beauté troublé les
plus grands peintres de son époque (Bellini, Giorgione, Dürer, Titien...) et
bien au-delà. La vie romantique de cette "Fille de la République de
Venise" se déroule dans la deuxième moitié du XVe siècle et au tout début
du XVIe. Elle s'inscrit successivement dans le cadre prestigieux de la Venise
de la Renaissance, alors à son apogée, puis dans la lointaine Chypre, dernier
royaume franc fondé au Levant par les Lusignan, une famille de chevaliers
poitevins, enfin dans la petite principauté d'Asolo, en Vénétie, où la reine
sera exilée et animera une Cour renommée dans toute l'Italie. "Caterina
contre Venise", tel pourrait être aussi le titre de cette biographie où
s'entremêlent complots, trahisons, tueries, intrigues politiques et amoureuses.
Avec en toile de fond l'agonie d'une dynastie et l'apogée d'une république, le
portrait d'une femme belle et fière qui, en épousant malgré elle le dernier des
rois Lusignan, ne cessera de lutter pour son bonheur et sa survie.
183.
GAXOTTE
(Pierre). Louis
XIV.
P., Flammarion, 1982 in-4°, 400 pp, 488
illustrations, dont 240 en couleurs, reliure pleine toile rouge de l'éditeur,
1er plat orné, jaquette illustrée, bon état (Coll. In-Quarto)
50 €
Un dauphin est né. L'éducation du roi. L'éveil à l'amour. L'entrée du Roi.
Les femmes. Les forces contraires. Colbert ou la dictature du travail. Lille,
Besançon, Strasbourg. Vauban et la frontière. Paris. Versailles. La famille. Le
chrétien assiégé. La deuxième guerre de Cent Ans. Le fardeau de l'Etat. Louis
le Grand.
184.
GREENBLATT
(Stephen). Quattrocento. Flammarion,
2013 in-8°, 347 pp, traduit
de l'anglais, 3 illustrations, notes, index, broché, couv. illustrée, bon état
15 €
Et si la Renaissance était née d'un livre ? Un livre perdu, connu par
fragments, copié par quelques moines et retrouvé par un humaniste fou de
manuscrits anciens ? L'idée, audacieuse, vertigineuse, ouvre les portes de
l'histoire de Poggio Bracciolini, dit le Pogge, qui découvrit dans un monastère
allemand une copie du "De rerum natura" de Lucrèce. C'était à l'aube
du XVe siècle. Le Pogge n'était pas seulement un bibliophile passionné et un
copiste exceptionnel.
Il aimait les arts et avait écrit des facéties grivoises. Il aimait les femmes
et était père de dix-neuf enfants. Il n'aimait pas l'Eglise, mais était
secrétaire d'un pape diaboliquement intelligent et corrompu. Sa découverte
allait précipiter les temps modernes et influencer des esprits aussi puissants
que Botticelli, Montaigne ou Machiavel. — Elu meilleur livre d'histoire 2013
par la rédaction du magazine Lire ; Prix Pulitzer 2012 ; National Book Award
2011.
185.
GUEULLETTE
(J.-E.). Thomas-Simon
Gueullette : un magistrat du XVIIIe siècle ami des lettres, du théâtre et des
plaisirs. (Thèse). P., Droz, 1938 gr. in-8°,
199 pp, 10 pl. de gravures et portraits hors texte, biblio, reliure demi-toile
bleu-nuit à coins, dos lisse avec titres dorés, bon état (Bibliothèque de la
Société des historiens du théâtre, XII)
50 €
Dramaturge, conteur, juriste, Thomas-Simon Gueullette (1683-1766)
également bibliophile et collectionneur, reste surtout connu par ses contes et
une soixantaine de pièces de théâtre représentées pour la plupart au
Théâtre-Italien.
186.
GUILLEMONT-
ESTELA (Michèle), Béatrice Perez, Pauline Renoux-Caron, Cécile Vincent-Cassy,
Sarah Voinier (dir.). Le règne de Charles II. Grandeurs et misères. P., Editions hispaniques, 2021 in-8°, 352 pp, 17
illustrations en couleurs hors texte, broché, couv. illustrée à rabats, bon
état (Coll. Histoire et civilisation). Contributions en espagnol (12) et en
français (2)
40 €
Le règne de Charles II d'Espagne (1665-1700), "soleil noir" de
l'historiographie moderne, est depuis plus de vingt ans l'objet de nombreuses
recherches qui bouleversent les clichés séculaires et mettent définitivement à
distance la partialité constante, depuis les dernières décennies, de la «
monarquía universal » jusqu'à la fin du XXe siècle. Louis XIV – à la longévité
exceptionnelle et à la descendance prolifique – en imposa longtemps face à ce
monarque à la mort annoncée dès la naissance (survenue dans le deuil de son
aîné), et décédé sans progéniture. Par un bellicisme militaire et diplomatique
à l'extraordinaire ténacité, il rafla finalement tout entier l'héritage
hispanique lorsque le dernier Habsbourg testa en faveur de la personne du
petit-fils du Bourbon, le duc d'Anjou. Pourtant, l'Espagne affaiblie par des
épidémies et définitivement amputée du Portugal, ne sut pas seulement affronter
les expériences – inédites pour elle à l'âge moderne – que furent la minorité
de son souverain et la régence de Marie-Anne d'Autriche ou les ambitions du
frère bâtard don Juan José. Elle préserva presque intacte sa construction
politique complexe, européenne et transocéanique, face aux ambitions
hégémoniques et coloniales de la France. L'histoire ainsi, par trop caricaturale,
d'un affaissement politique global de la monarchie catholique sous Charles II
n'a plus cours aujourd'hui, et les mythes – qui continuaient de fixer l'image
d'un roi débile, possédé et dégénéré dont la politique n'aurait été qu'un pâle
reflet du crétinisme – se sont définitivement effondrés. C'est ce que le livre
entend mettre en lumière à travers l'analyse de quelques points importants
déclinés en quatre chapitres: « L'exercice du pouvoir : des formes nouvelles »,
« Gouverner et négocier dans la Monarchie hispanique », « La Cour : jeux et
défis d'un espace de pouvoir », « Arts et célébrations du pouvoir ».
187.
JOUHAUD
(Christian). Le
Siècle de Marie Du Bois. Ecrire l'expérience au XVIIe siècle. Seuil, 2022 in-8°, 377 pp,
15 photos et documents sur 15 pl. hors texte,
notes, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. L'Univers historique)
20 €
Comment penser et écrire une histoire de l'expérience de vivre ? Telle est
la question posée par Christian Jouhaud à partir de "l'espèce de
journal" tenu pendant trente ans par Marie Du Bois, gentilhomme du
Vendômois, valet de chambre des rois Louis XIII et Louis XIV. Cet écrit
singulier surprend d'abord par la difficulté de lui trouver un statut : ce
n'est ni un livre de raison, ni une autobiographie, ni un journal spirituel, ni
une histoire, et pourtant il peut être abordé sous tous ces aspects. Il ne s'agit
pas non plus d'une histoire de vie, mais d'une histoire des expériences d'un
homme "ordinaire" en ses territoires de vie. Le je de Du Bois, qui
s'exprime continûment, ne sert en effet aucun épanchement autobiographique,
mais, de page en page, il permet de comprendre l'itinéraire de
l'intériorisation des normes et des contraintes par quelqu'un qui a confié à
l'activité d'écrire régulièrement la représentation de sa vie comme action.
L'exercice pourrait sembler futile, ou mineur, si l'événement politique ne
venait pas brutalement fracasser la mécanique diariste, finissant par politiser
l'écriture, par exemple dans l'expérience intime de signes de désordre, comme
pendant la Fronde, qui menacent la lisibilité d'un monde dont l'ordre est la
valeur cardinale. Depuis la chambre du Roi et la campagne du Vendômois sont
ainsi revisités les rapports entre local et national au XVIIe siècle,
l'histoire politique de l'Etat, l'histoire anthropologique de l'acte d'écrire
et de transmettre par l'écriture, inscrivant, dans le siècle de Louis XIV, un
siècle de Marie Du Bois. — "La confession d’un enfant du Grand Siècle.
L’historien Christian Jouhaud tire des textes de Marie du Bois, valet de
chambre de Louis XIV, une réflexion vertigineuse sur l’écriture et la vie.
Christian Jouhaud est entré dans un texte qui l’accompagne depuis plus de vingt
ans : un cahier manuscrit de 188 pages où se trouvent mis en récit les temps
forts ou faibles d’une existence partagée entre la cour et la province. Dans ce
« livre », Marie du Bois (un homme ainsi prénommé à la suite d’un vœu paternel
à la Vierge) a inscrit au fil des jours, entre 1647 et 1676, les faits, grands
et petits, qui ont scandé sa double vie de propriétaire terrien en Vendômois et
de valet de la chambre du roi, un office qui lui permettait durant les
trimestres de son service d’être au plus près de Louis XIV. Le document, édité
en 1936 par le chartiste Louis de Grandmaison (1864-1940), échappe aux
catégories traditionnelles. Ecrit à la première personne, il n’a rien d’une autobiographie
; décrivant les travaux et les jours, il n’est pas un livre de raison. Il est
une « nappe continue d’écriture » qui transforme le vécu éphémère en traces
durables..." (Roger Chartier, Le Monde)
188.
KUNSTLER
(Charles). La
Vie quotidienne sous Louis XV. Hachette, 1953 in-8°, 348 pp, notes,
biblio, reliure demi-chagrin havane, dos à 4 nerfs soulignés à froid, auteur et
titre dorés, couv. illustrée conservée, bon état. Bel exemplaire
30 €
Versailles ; Paris ; La magistrature ; Les moeurs parisiennes ; L'armée ;
La justice ; Paris et les provinces ; Le village. — "M. Charles Kunstler
est un érudit dont on a plaisir à lire les livres." (Le Monde, 5 décembre
1953)
189.
LABBÉ
(Marie-Elisabeth). Inventaire des arrêts du Conseil du Roi, janvier-février 1740. P., Sirey,
1940 gr. in-8°, 266 pp, index,
broché, bon état
30 €
"Cet inventaire porte sur 179 arrêts rendus en présence du roi et 272
rendus hors de sa présence, d'après les textes de la série E des Archives
Nationales, et est complété par le recours à quelques autres recueils. Dans son
Introduction, l'auteur souligne l'intérêt de quelques-uns des documents
inventoriés (particulièrement en ce qui concerne la fabrique des étoffes et la
succession de John Law) et a cru utile, étant donné que plusieurs des arrêts
considérés ont été rendus sur avis des députés du Commerce, d'étudier
l'histoire et le fonctionnement du Conseil et du Bureau du Commerce. Un double
index permet de retrouver les arrêts intéressants." (Revue Historique,
1943)
190.
LABROUSSE
(Elisabeth). «
Une foi, une loi, un roi ? » La Révocation de l'édit de Nantes. P. et Genève, Payot, Labor et Fides, 1985 in-8°, 232 pp, biblio,
mémento chronologique, broché, couv. illustrée, envoi a.s.
25 €
La Révocation de l'Édit de Nantes est l'aboutissement d'un long processus
de guerre froide qui a débuté dès la mort d'Henri IV. Œuvre de la
"déraison" d'État, produit de l'idéologie de l'époque, cette faute
politique majeure a été commise en 1685 dans l'euphorie générale. Cet ouvrage
rompt avec une histoire militante (tant protestante, laïque que catholique).
Sans escamoter aucune responsabilité, il s'agit, ici, moins de juger que de
comprendre les optiques diverses des protagonistes. L'objectivité de l'auteur
ne l'amène cependant pas à écrire une histoire froide ou impersonnelle. Au
contraire, la communauté protestante apparaît attachante, émouvante, et les
catholiques sont nettement diversifiés.Au total, ce livre passionnant explique
comment la politique royale s'est logiquement contrainte d'en arriver à la
Révocation. Il montre que cet événement possède des aspects spécifiques tout en
étant, aujourd'hui encore, dans une France plurielle qui se cherche,
exemplaire. — "Ce n'est pas diminuer le mérite des nombreuses et solides
publications que nous vaut le tricentenaire de la Révocation, que d'affirmer
que l'ouvrage d'Elisabeth Labrousse se distingue par une richesse et une sûreté
de l'information peu communes, par la minutie des analyses et par le souci de
mettre en évidence les différentes logiques qui se sont affrontées. On a
souvent soutenu que le protestantisme avait toujours été mal supporté par
l'opinion publique française. Mme Labrousse montre au contraire qu'une certaine
coexistence pacifique s'était en fait établie entre les deux confessions au
XVIIe siècle, que nombreux étaient les mariages « bigarrés » et que cette mixité
tissait des liens solides entre catholiques et protestants surtout à la
campagne et dans les bourgs..." (R. Mehl, Revue d'Histoire et de
Philosophie religieuses, 1986)
191.
LA
GUETTE (Catherine Meurdrac, dame de). Mémoires de Madame de La Guette, écrits par elle-même
(1613-1676). Edition établie, présentée et annotée par Micheline Cuénin. Mercure de France, 1982 in-8°, 195 pp, notes,
biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Le Temps retrouvé)
25 €
Au XVIIe siècle, les mémoires féminins sont rares. Ils s'intéressent
généralement à la vie privée : les grandes dames s'y font connaître ou
s'intéressent aux vedettes de l'actualité de l'époque. Rien de tel chez Mme de
La Guette, riche en naissance mais modeste en biens. Ses Mémoires constituent
un témoignage important sur la vie quotidienne durant la guerre de Trente ans.
Les joies simples de la paix dans la campagne briarde s'effacent rapidement
devant les malheurs de la Fronde au cours desquels cette femme manifeste une
volonté, un courage et une abnégation peu communs : elle défend non seulement
ses enfants, mais tous ses "gens", et parfois tous les villageois en
détresse. En outre, elle prend la plume presque trente ans après les faits, forte
d'une expérience acquise en un demi-siècle. Son humour inimitable, son
étonnante mémoire visuelle et sa langue juste et savoureuse font d'elle une
grande conteuse. — Ce texte est une révélation sur le plan historique et
littéraire : vie quotidienne durant la Guerre de Trente ans, puis la Fronde au
cours de laquelle cette femme intrépide manifestera ses capacités de tous
ordres et son invincible humour. "Mariée en 1635 à Jean Marius dit de La
Guette, elle fut séparée de lui pendant la Fronde. Tandis que son mari suivait
le parti de Condé, elle restait fidèle au roi et vivait à Sussy en Brie dans un
manoir qu'elle eut à défendre contre des bandes de pillards. En 1672, elle alla
rejoindre ses fils en Hollande où elle écrivit ses mémoires. Son récit vaut
comme peinture de moeurs, surtout pour la période de la Fronde" (Bourgeois
et André II, 809).
192.
LEGRELLE
(Arsène). La
Diplomatie française et la succession d'Espagne. I. Le premier traité de
partage (1659-1697). Hachette Livre
BNF, 2018 gr. in-8°, xl-530 pp,
6 documents en appendice, broché, bon état.
Ouvrage couronné par l'Académie française (Grand Prix Gobert 1901)
30 €
Réimpression de l'édition de 1888. — "Enfin, nous posséderons bientôt
une histoire complète de la Succession d'Espagne écrite par un Français au point
de vue français ! L'ouvrage de M. Legrelle, qui doit nous conduire jusqu'en
1715, aura quatre volumes ; le premier, dont nous avons à nous occuper ici,
traite des origines de la « grande affaire » et s'arrête au traité de Ryswick.
(...) M. Legrelle a fait suivre son récit de quelques documents déjà connus,
mais peu accessibles : le contrat de mariage de Louis XIV et de Marie-Thérèse,
les deux renonciations de Marie-Thérèse, le testament de Philippe IV, le
premier traité de partage avec l'Autriche (19 janvier 1668) et la relation du
sr Verdier, apothicaire de Marie- Louise. Nous ne pousserons pas plus loin
l'examen du livre de M. Legrelle. D'après ce que nous en avons dit, on peut
juger qu'il sera partout bien accueilli et que justice sera rendue au labeur soutenu
et à l'intelligente mise en œuvre de son auteur." (Alfred Morel-Fatio,
Revue Historique, 1889)
193.
LEGRELLE
(Arsène). La
Diplomatie française et la succession d'Espagne. III. Le troisième traité de
partage (1699-1700). Hachette Livre
BNF, 2018 gr. in-8°, 751 pp,
7 documents en appendice, broché, bon état.
Ouvrage couronné par l'Académie française (Grand Prix Gobert 1901)
30 €
Réimpression de l'édition de 1890. — "Nous avons déjà rendu compte
des deux premiers volumes de cette œuvre remarquable, puisée à des sources des
plus autorisées. M. Legrelle a recueilli ses renseignements aux archives du ministère des affaires
étrangères à Paris, à celles de l'État à la Haye, à Bruxelles et en Italie.
Dans ce volume, comme dans les précédents, la Belgique est toujours, malgré
elle, l'objet principal de la convoitise de la France. Le chapitre premier
traite de la nouvelle entente entre les rois de France et d'Espagne. Elle était
en quelque sorte la conséquence nécessaire de la mort du jeune prince
électoral, fils de Maximilien-Emmanuel de Bavière, décédé à Bruxelles, le 6
février 1699. Cette mort inopinée, qui causa une véritable satisfaction à
Madrid, devait nécessairement modifier l'entente entre la France et l'Espagne.
Il fallait un nouveau partage, sur lequel l'auteur fournit les renseignements
les plus complets. Le chapitre II, intitulé : Résistance à Vienne et en
Hollande, initie le lecteur à l'attitude de Heinsius vis-à-vis de la France. La
conduite de cet homme d'état visait, l'auteur le dit très bien, à faire
attribuer les Pays-Bas à un prince aussi complaisant que peu puissant, quitte à
vivre au jour le jour en ce qui concerne les questions générales. C'était de la
politique d'expédients, très peu franche, tandis que celle de Louis XIV était
singulièrement tortueuse. A propos des entretiens de l'ambassadeur avec le
pensionnaire, l'auteur fait bien ressortir toutes ses circonstances. Au
chapitre III, M. Legrelle rapporte dans tous ces détails l'accession des états
généraux au partage convenu entre Louis XIV et le roi d'Angleterre. Mais il
fallait l'assentiment définitif de l'empereur, question qui fait l'objet du
chapitre IV. Ce monarque s'y refusa complètement. Il fallait négocier à ce
propos directement avec la cour de Vienne. Là il y avait chez les conseillers
autant d'avis différents que de personnes. Toutes les négociations entamées sur
ce point, toutes les roueries employées à ce propos de part et d'autre sont
bien et clairement exposées par l'auteur. L'effet produit en Espagne, par suite
de ces négociations, la conduite des trois puissances coïntéressées, puis le
désaccord toujours croissant entre les alliés, enfin les derniers jours de
Charles II sont présentés dans tous leurs détails par M. Legrelle avec autant
de lucidité que de talent. Il se base constamment sur des documents
authentiques, qu'il s'est procurés dans un grand nombre de dépôts d'archives.
Finalement, il en arrive au testament de Charles II, qui mit le feu aux poudres
lorsqu'il s'est agi de l'exécuter, et attira dans notre pays l'invasion des
armées étrangères qui s'en disputèrent la possession. En terminant ce compte
rendu peut-être par trop superficiel, nous pouvons dire que le travail de M.
Legrelle est le plus complet de ceux qui ont traité la diplomatie d'une grande
partie du XVIIe siècle." (Charles Piot, Bulletin de la Commission royale
d'Histoire, 1892) — "M. Legrelle avait publié, de 1888 à 1892, en quatre
volumes, son grand travail sur la Diplomatie française et la succession
d'Espagne. Pour mettre sur pied cette
œuvre d'érudition considérable, M. Legrelle avait étendu ses recherches bien au
delà de nos bibliothèques et archives nationales. Pour reconstituer la trame
enchevêtrée des négociations nouées par la France avec l'Europe entière dans le
but d'assurer au petit-fils de Louis XIV le trône de Charles II, M. Legrelle
n'avait pas reculé devant la fatigue de nombreux voyages et il avait fouillé
les archives étrangères les plus diverses." (H. Léonardon, Bulletin
hispanique, 1901)
194.
LOUVILLE
(Ch.-Aug. d'Allonville, Marquis de). Mémoires secrets sur l'établissement de la Maison de
Bourbon en Espagne, extraits de la correspondance du Marquis de Louville,
gentilhomme de la Chambre de Philippe V, et chef de sa Maison française. P., Maradan,
1818 2 vol. in-8°, (4)-vii-384 et (4)-371 pp, reliures demi-percale bleue, dos lisses avec titres,
tomaisons, filets et fleurons dorés (rel. postérieure), bon état
250 €
Edition originale de ces Mémoires publiés par le comte Scipion du Rour à
l'aide des archives conservées au chateau de Louville. Ces Mémoires furent
rédigées lors de la retraite du marquis et demeurèrent à l'état de manuscrit.
Lorsque le duc d'Anjou, petit-fils de Louis XIV accéda au trône d'Espagne, sous
le nom de Philippe V, le marquis de Louville (1668-1731) fut chargé de diverses
missions plus ou moins secrètes, se rapportant à son investiture, ce qui lui
valut le mépris des Espagnols. Durant trois années essentielles, il sera chef
de la Maison française de Philippe V, le premier Bourbon roi d'Espagne (de 1700
à 1703), et tout ce qui se faisait à la cour passait par lui. Voici ce qu'en
dit le duc de Saint Simon dans ses mémoires : "Pour en parler au vrai, il
gouverna le roi et l'Espagne." Louville recevra une nouvelle mission en
Espagne en 1716, comme ambassadeur extraordinaire. Ouvrage important pour
l'histoire de la guerre de succession d'Espagne. Dans ses papiers, Louville ne
dissimule rien et ne recule pas devant les expressions violentes et crues pour
déverser sa bile et accabler ceux qui s'opposent à lui. On trouve à la fin
du tome II une intéressante suite de
lettres concernant Buenos-Aires en 1710.
— "[Ces Mémoires] sont très utiles à la connaissance des deux
premières années du règne de Philippe V" (Michaud, T. XXV, page 356).
195.
MELÈSE
(Pierre). Le
Théâtre et le public à Paris sous Louis XIV, 1659-1715. (Thèse). Suivi de :
Répertoire analytique des documents contemporains d’information et de critique
concernant le Théâtre à Paris sous Louis XIV, 1659-1715. (Thèse
complémentaire). P., Droz, 1934 2 vol. gr. in-8°, x-466 et 234
pp, un frontispice (Jean Loret gravé par
Nanteuil), 9 fac-similés et bibliographie dans le premier volume, index dans
chaque volume, reliures demi-toile bleu-nuit à coins, dos lisse avec titres
dorés, bon état (Bibliothèque de la Société des historiens du théâtre, tomes VI
et VII)
120 €
"L'objet de ce travail est d'étudier « la facon dont le public du
XVIIe siècle a connu et apprécié le théâtre de son époque ». Le point de vue
n'est pas neuf mais il n'avait jamais donné lieu, tout au moins pour cette
période, à une étude aussi poussée. Sur les gazettes, sur l'organisation
matérielle des théâtres, sur les conditions d'existence des troupes, sur leurs
rapports avec les pouvoirs publics, avec la censure ; sur les méthodes de
travail des auteurs, sur leurs gains, sur leurs relations avec les comédiens et
les musiciens, avec la cour et la ville ; sur leurs rivalités et leurs polémiques
; sur la vie privée et professionnelle des comédiens ; sur les réactions du
public, sur la carrière d'une pièce, depuis l'heure ou le poète en donne
lecture à ses interprètes jusqu'au jour ou elle entre dans l'oubli ou dans la
gloire, – on trouvera dans ce gros volume une collection de renseignements dont
beaucoup sont inédits et qu'il est précieux, en tout cas, de posséder ainsi
réunis, en si grand nombre et parfaitement classés. Les curieux auront là de
quoi renouveler leur répertoire d'anecdotes et de petits faits significatifs. —
La thèse complémentaire de M. Pierre Melèse consiste en un “Répertoire
analytique des documents contemporains d’information et de critique concernant
le théâtre à Paris sous Louis XIV”, et c'est un très bel instrument de travail.
Y figurent tous les noms sur lesquels existe un document contemporain. L'ordre
alphabétique a été suivi pour les noms de personnes, énumérés par rubriques
séparées : auteurs, musiciens, acteurs, directeurs, metteurs en scène,
décorateurs. Les pièces sont mentionnées dans l'ordre chronologique de
représentation. On peut ainsi, année par année, se rendre compte de la
production dramatique de plus d'un demi-siècle et des réactions qu'elle a
suscitées. Tout ce qui s'est écrit, jusqu'à 1715, sur tous ces hommes et toutes
ces œuvres, est mentionné avec précision, souvent même cité." (Robert
Pignarre, Revue Historique, 1939)
196.
MÉNÉTRA
(J.-L.). Journal
de ma vie, par Jacques-Louis Ménétra, compagnon vitrier au XVIIIe siècle.
Présenté par Daniel Roche. Montalba, 1982 in-8°, 431 pp, 2
fac-similés et 4 cartes et plans hors texte, broché, couv. illustrée, bon état
30 €
Le Journal du compagnon vitrier Ménétra (1738-1812) est un des rares
témoignages que nous ayons d'un ouvrier du siècle des Lumières. Le bonhomme,
Parisien le Bienvenue selon son nom de compagnonnage, étonne par son
franc-parler, sa gouaille, sa joie de vivre, aussi bien que par son sens de
l'observation, son souci de tout dire d'un petit peuple auquel il appartient –
lien qu'il inscrit très consciemment dans son écriture. Ce « Rousseau des
ateliers » nous ouvre les portes d'un Paris en pleine expansion, nous raconte
une France des campagnes (Bretagne, Guyenne, pays lyonnais, etc.) avec les yeux
d'un homme de la grande ville. Alors que l'on redécouvre aujourd'hui les «
écritures ordinaires », que la fécondité des études sur l'autobiographie ne se
dément pas, la lecture de ce texte, guidée par les riches analyses de Daniel
Roche, outre le plaisir qu'elle procure, révèle un véritable enjeu pour l'histoire
culturelle. Au-delà d'une simple description des mentalités, elle fait
percevoir comment s'élaborent les normes sociales qui définissent une culture.
197.
MEUVRET
(Jean). Etudes
d'histoire économique. Armand Colin, 1971 gr. in-8°,
344 pp, bibliographie des principaux travaux de l'auteur, broché, bon état (Coll.
Cahiers des Annales)
50 €
Cet ouvrage publié en 1971, rassemble plusieurs textes de Jean Meuvret et
publiés, pour certains, depuis plus de 25 années : économie et finances de la
France durant les dernières années du règne de Louis XIII et pendant la Régence
jusqu’en 1648, commerces des grains et farines sous Louis XV, regroupement des
biens fonciers et rôle de la moyenne noblesse, subsistance et démographie sous
l'Ancien régime, etc. — "Avant de disparaître, le regretté Jean Meuvret
(1901-1971) nous aura légué, en un recueil commode, l'essentiel de ce qu'il
nous a appris. Vingt-deux articles, choisis parmi une quarantaine d'études
citées d'entrée, ont été repartis en sept parties : vues d'ensemble, histoire
des prix, mécanismes économiques, histoire agraire, activités économiques et
milieux sociaux, démographie, concepts contemporains et concepts des
historiens. Parmi les articles restitués aujourd'hui, on se réjouit de citer
non seulement les travaux de Meuvret devenus classiques, mais surtout des
études peu accessibles et même introuvables, parues dans des ouvrages
collectifs épuisés ou bien dans des revues peu courantes. On n'oubliera pas ce
que l'on doit ä Jean Meuvret et on relira les études qui remplissent ce volume.
II était devenu tellement commun de se référer aux inventions et aux mises au
point de Meuvret que cela en paraissait banal. Rappelez-vous le fameux article
de Population (1946), « Les crises de subsistances et la démographie de la France
d'ancien régime », ou encore l'étude si remarquable (et introuvable) consacrée
à la géographie des prix des céréales. Une nouvelle lecture de l'ancien régime
économique et social de Jean Meuvret, appréhendé pour la première fois
globalement, apporte une surprise. Parce que, dans l'ensemble, il n'y a pas
grand'chose à modifier à cette France (à cette Europe aussi) des XVIe, XVIIe et
XVIIIe siècles. Si l'on y ajoute des données quantitatives acquises depuis, le
tableau brossé par Jean Meuvret entre 1944 et 1970 est à peu de choses près le
même que les grandes fresques qui nous ont été présentées depuis et qui
d'ailleurs s'en inspirent souvent... Quelles densités, quelles précisions dans
ces études de prix et de marchés ! Qui a dit que la crise de subsistances a été
« la tarte à la crème » des historiens ? Peut-être, mais encore fallait-il le
faire et Meuvret, qui en a mis au point le mécanisme, a suggeré lui-même des
corrections et des révisions ä son schéma. C'est cela, en définitive, qui me
frappe le plus à la relecture de Jean Meuvret : sa sensibilité extrême à la
complexité de la réalité historique. La grande leçon de Meuvret se situe
au-delà d'une simple acquisition de connaissances, même au-delà du bénéfice
méthodologique (les problèmes posés par la publication des mercuriales par
exemple) ; la durable leçon de Jean Meuvret est un enseignement de
problématique. Personne mieux que lui n'a su introduire, dans les cadres si
sûrs de sa discussion, la notion aussi fructueuse des décalages : décalages géographiques,
décalages sectoriels, décalages sociaux. Le souci des variétés de comportements
nous est familier aujourd'hui. II faut savoir gré ä Jean Meuvret de son
enseignement toujours vivant." (Anne-M. Piuz, Revue suisse d'histoire,
1973)
198.
MEUVRET
(Jean). Le
Problème des subsistances à l'époque Louis XIV. P., La Haye, Mouton, EHESS, 1977-1988
6 vol. gr. in-8°, 223, 222, 286,
274, 191 et 162 pp, préface de Pierre
Goubert, brochés, couv. illustrées, bon état (Coll. Civilisations et sociétés,
50, 75 et 77)
100 €
Complet. — Avec ces trois tomes, on entre au cœur du problème des
subsistances. Après l’analyse des techniques et des contraintes juridiques et
sociales qui conditionnaient la production agricole aux XVIIe et XVIIIe
siècles, vient celle du circuit des céréales depuis la « formation spontanée
des stocks » par l’organisation sociale de la production jusqu’à leur
distribution marchande et non marchande, depuis les contraintes matérielles du
transport et de son coût jusqu’au fonctionnement physique et monétaire des
marchés. — Chaque partie comporte un volume de texte et un volume de notes.
Vol. 1 : La production des céréales dans la France du XVIIe et du XVIIIe siècle
(1977) – Vol. 2 : La production des céréales et la société rurale (1987) – Vol.
3 : Le commerce des grains et la conjoncture (1988). — "Comme les graines,
les idées doivent être semées en temps voulu pour germer, fleurir et se
répandre ; l'histoire de la pensée scientifique fournit de nombreux exemples de
découvertes qui n'ont pas réussi à se développer en leur temps parce qu'elles
étaient trop complexes, s'écartaient trop des faits couramment acceptés ou ne
répondaient pas aux critères en vigueur pour séparer le bon grain de l'ivraie.
Les travaux de l'historien économique français Jean Meuvret (1901-1971) ont été
négligés pour toutes ces raisons et pour une autre qui était apparemment ancrée
dans sa personnalité. Il a refusé de rendre publique l'œuvre à laquelle il a
consacré plus de trente ans de sa vie. Publié quinze ans après sa mort et trois
décennies après sa rédaction pour l'essentiel, “Le problème des subsistances à
l'époque Louis XIV” (six volumes de texte et de notes) est comme une plante
dormante qui, transportée sur un nouveau territoire ou relancée par la pluie
après une longue sécheresse, bourgeonne inopinément et produit de nouvelles
pousses. La longueur de l'ensemble – six volumes de texte et de notes –, la
complexité et l'implacabilité de son argumentation, et le fait que Meuvret
examine toutes les variantes d'un cas afin de développer une argumentation
générale en font un ouvrage exceptionnel..." (George Grantham, The Journal
of Economic History)
199.
MIRABEAU
(H.-G. Riquetti, comte de). Lettres d'amour de Mirabeau, précédées d'une étude sur
Mirabeau par Mario Proth. P., Garnier
frères, 1877 in-12, 356 pp,
nouvelle édition, un portrait gravé de Sophie
Monnier en frontispice sous serpente, reliure demi-basane carmin, dos à 4 nerfs
soulignés à froid, titres et fleurons dorés, bon état
45 €
"A Mirabeau nous laissons le soin de vous raconter les vives
douleurs, et les espérances soudaines, et les désespoirs amers, et les
rêveries, et les travaux, et les consolations, et les amitiés, et les luttes de
sa longue captivité. Les lettres de Mirabeau, écrites au courant de l'idée,
sous la poignante impression du moment, avec le laisser-aller de l'amour et
l'énergie d'une âme forte qui éclaire et soutient une âme tendre et incertaine,
sont aussi belles et émouvantes que ses discours. Mirabeau prisonnier,
combattant à toute heure et de toutes ses forces pour sa liberté ; Mirabeau,
expliquant à la pauvre détenue de Gien, qui met en lui toute science et tout
espoir, les lois du monde et les vicissitudes humaines, et défendant envers et
contre tous, et souvent contre la sienne propre, la cause de Sophie ; Mirabeau,
père prévoyant et tendre jusqu à l'enfantillage, Mirabeau, dans ces conditions
exceptionnelles, est aussi grand écrivain que plus tard il fut grand orateur.
On peut même dire que cette correspondance, où se traitent, à côté des
événements journaliers de la vie de l'illustre captif, les plus hautes
questions philosophiques ou politiques, l'athéisme, la permanence des armées,
etc., n'est qu une longue improvisation écrite où resplendit, dans toute sa
verve fulgurante, le génie oratoire de Mirabeau. La lecture des Lettres à
Sophie, que réunit ce volume [donnera], sur la captivité de Mirabeau de longs
détails trop nombreux pour le cadre de cette étude." (Mario Proth,
Introduction)
200.
MORAND
(Paul). Fouquet
ou le Soleil offusqué. Gallimard, 1961 in-12, 224 pp, broché,
un portrait de Fouquet en médaillon, bon état (Coll. Leurs figures)
20 €
Fouquet a dû croire que tout s'achète, même le destin. Fouquet est l'homme
le plus vif, le plus naturel, le plus tolérant, le plus brillant, le mieux doué
pour l'art de vivre, le plus français. Il va être pris dans un étau, entre deux
orgueilleux, secs, prudents, dissimulés, épurateurs impitoyables, Louis XIV et
Colbert. Il succombera, étant resté un homme du temps de la Fronde, vivant dans
un magnifique désordre, avec quinze ans de retard sur l'époque absolue qui
s'annonce. Fouquet le prodigue, confiant et aveugle, n'ayant su ni percer à
jour la Reine Mère, ni retenir Mazarin, ni juger Colbert, ni prévoir Louis le
Grand, qui l'exécutèrent, puis le dépouillèrent de son faste.
201.
NOAILLES
(Duc Paul de). Histoire de Madame de Maintenon et des principaux événements du règne de
Louis XIV. P., Comptoir
des Imprimeurs-Unis, 1849-1858 4 vol.
gr. in-8°, iv-600, 660, 711 et 659 pp, 2e édition pour les tomes 1 et 2, un portrait en
frontispice au tome 1, 2 frontispices gravés au tome 3, brochés, couv.
factices, bon état. Rare complet
150 €
Rare complet des 4 volumes, les 2 premiers ayant parus en 1849, les tomes
3 et 4 en 1857 et 1858. — L'auteur dans un premier temps avait voulu publier
une nouvelle édition des lettres de Madame de Maintenon, en y intégrant une
vaste notice. Ses recherches l'on amené en définitive à écrire l'histoire de
cet important personnage féminin des XVIIe et XVIIIe siècles (1635-1719) qui
fut l'épouse puis la veuve de Paul Scarron. Par la suite, elle fut titrée
marquise de Maintenon. Elle est la fondatrice de la Maison royale de
Saint-Louis. — Paul de Noailles (1802-1885), 3e duc d'Ayen (1823) et 6e duc de
Noailles (1824) devint pair de France en 1824 au décès de son grand-oncle, Jean
Louis Paul François de Noailles, 5e duc de Noailles, qui n'avait pas d'héritier
mâle, mais ne siégea à la Chambre des pairs qu'à sa majorité en 1827. Il se
distingua comme orateur parlementaire et comme historien, auteur d'une Histoire
de Mme de Maintenon (dont la famille de Noailles recueillit l'héritage grâce au
mariage de sa nièce avec Adrien Maurice de Noailles). Ami et confident de
Chateaubriand, il se présenta à l'Académie française pour lui succéder, avec
l'appui de Mme Récamier, de la princesse de Lieven et du duc Pasquier ; il fut
élu le 11 janvier 1849 par 25 voix sur 31 votants, Honoré de Balzac obtint 4
voix...
202.
RETZ
(Jean François Paul de Gondi, cardinal de). Mémoires du Cardinal de Retz. Club Français du Livre, 1949 3 vol. in-8°,
(24)-366-(23), (8)-434-(23) et
(8)-324-(23)-(8)-58-(6) pp, introduction
et notes de Gaëtan Picon, 3 portraits gravés et 3 pages de titres anciennes,
reliures demi-toile crème, dos lisses avec titres et tomaisons en noir et décor
en rouge, plats de papier carmin avec les armes du cardinal frappes à froid au
centre des 1er plats, bon état. Edition tirée sur Alfama du Marais et
numérotée. Bien complet du supplément volant de 8 pages : "Vue générale de
la Fronde, 1648-1653, pour servir à l'intelligence des Mémoires du cardinal de
Retz", par Pierre Chevallier
70 €
"Ces mémoires sont utiles pour une étude générale de la société à
l'époque de la Fronde : on y verra quel faible sens moral avaient alors ceux
qui luttaient contre le premier ministre, quels mobiles ambitieux et intéressés
dictaient leur conduite, à quelle extrémités ils étaient capables de se porter
pour satisfaire leurs désirs. Retz possède un art admirable pour composer une
scène, dépeindre les personnages principaux avec leurs caractères, leurs
travers, leurs passions, leurs projets. Ses mémoires sont à la fois une comédie
en cent actes divers et une condamnation de la Fronde." (Bourgeois et
André II, 797)
203.
RETZ
(Jean-François-Paul de Gondi, cardinal de). Mémoires du Cardinal de Retz, publiés pour la première
fois sur le manuscrit autographe, avec leur complément jusqu'en 1679 d'après
les documents originaux, par MM. Champollion-Figeac et Aimé Champollion fils. P., Chez l'éditeur du Commentaire analytique du Code
civil, 1837 pt in-4°, 620 pp,
texte sur 2 colonnes, notice sur le cardinal de
Retz par A. C., notes, reliure demi-chagrin carmin, dos à 4 larges faux-nerfs
ornés, titres et caissons dorés (rel. de l'époque), bon état (Nouvelle
Collection des mémoires pour servir à l'histoire de France depuis le XIIIe
siècle jusqu'à la fin du XVIIIe, avec des notices, par MM. Michaud et
Poujoulat)
80 €
"Ces mémoires sont utiles pour une étude générale de la société à
l'époque de la Fronde : on y verra quel faible sens moral avaient alors ceux
qui luttaient contre le premier ministre, quels mobiles ambitieux et intéressés
dictaient leur conduite, à quelle extrémités ils étaient capables de se porter
pour satisfaire leurs désirs. Retz possède un art admirable pour composer une
scène, dépeindre les personnages principaux avec leurs caractères, leurs
travers, leurs passions, leurs projets. Ses mémoires sont à la fois une comédie
en cent actes divers et une condamnation de la Fronde." (Bourgeois et
André, II, 797).
204.
ROTT
(Jean). Investigationes
Historicae : Eglises et société au XVIe siècle. Gesammelte Aufsätze zur
Kirchen- und Sozialgeschichte. Articles rassemblés et réédités par Marijn de
Kroon et Marc Lienhard. Strasbourg,
Librairie Oberlin, 1986 2 vol. gr.
in-8°, xxxiii-574 et x-726 pp, 34
illustrations, index, broché, couv. illustrée, bon état (Société savante
d'Alsace et des régions de l'Est, Coll. « Grandes Publications », tomes XXXI et
XXXII)
80 €
"A l'occasion du soixante-quinzième anniversaire de l'éminent
historien strasbourgeois Jean Rott, soixante-trois de ses articles ont été
rassemblés dans les deux présents volumes, munis d'index de noms de lieux et de
personnes. Les diverses études ont été regroupées sous sept rubriques : I.
Histoire de l'Église à la fin du Moyen Age. II. Mouvements sociaux et Guerre
des Paysans. III. La Réforme à Strasbourg. IV. La Réforme en France. V.
Anabaptisme. VI. Biographies du XVIe siècle VII. Sources de l'histoire
alsacienne." (Marc Lienhard, Revue d'Histoire et de Philosophie
religieuses, 1987) — "Un titre en trois langues correspond parfaitement à
l'activité de Jean Rott pour qui furent rassemblés par Marijn de Kroon et Marc
Lienhard, à l'occasion de son soixante-quinzième anniversaire, soixante-trois
articles sur les cent vingt-neuf que Jean Rott fit paraître depuis sa scolarité
à l'École des chartes en 1933. Publiés simultanément en France et en Allemagne,
ces deux volumes rassemblent la somme de travail d'un érudit « du XVIe siècle
», homme de deux cultures qu'il a toujours autant aimées et comprises. La
Tabula gratulatoria montre cependant avec éclat que le renom de Jean Rott
dépasse largement la France et l'Allemagne. Un index des lieux et des noms à la
fin du t. II permet au lecteur de comprendre la permanence de ses recherches :
un article succède à l'autre, lui répond, le complète et élargit sans cesse le
débat. L'histoire du chapitre cathedral de Strasbourg au XIVe et au XVe siècle
fut sa thèse à l'École des chartes ; puis son séjour à l'École française de
Rome lui permit quelques recherches sur les collecteurs pontificaux au XVe
siècle. Mais, dès 1938, l'édition du manifeste humaniste de Jean Sturm intitulé
Epistolae classicae, édition non reproduite ici, montre la première passion de
J. Rott pour ce fondateur du Gymnase de Strasbourg, cet ami des Du Bellay,
financier et diplomate, dont J. Rott a rassemblé avec patience la
correspondance, mais sans la publier encore à ce jour. Sturm l'introduit chez
Sleidan, son ami historien, puis auprès de leur ami commun Martin Bucer, le
réformateur de Strasbourg, qu'il contribua à redécouvrir et dont il est
l'éditeur. Nul mieux que J. Rott ne pouvait comprendre ce milieu strasbourgeois
entre France et Empire et publier les nombreuses biographies ou lettres éditées
dans le t. II sur Dietrich de Manderscheid-Schleiden, Wurm de Geudertheim, H.
von Gronberg. L'histoire de l'anabaptisme, dont J. Rott édita les sources en
deux volumes avec Manfred Krebs en 1959-1960, est illustrée ici par quatorze
articles, introuvables, sur ce mouvement et la guerre des paysans. Les cinq
derniers articles seront précieux pour les historiens de l'Alsace par les
précisions qu'ils apportent sur les sources de l'histoire alsacienne, que notre
auteur a débusquées au cours de sa vie et des expositions qu'il a préparées. Ce
recueil dépasse largement les mélanges traditionnels offerts à l'occasion
d'anniversaires : ils rassemblent une thèse sur l'Alsace de la Réforme et de
l'Humanisme, que J. Rott continue de découvrir pour notre instruction et notre
plaisir." (Jean-Daniel Pariset, Bibliothèque de l'École des chartes, 1987)
205.
SERRE
(Solveig). L'Opéra
de Paris (1749-1790). Politique culturelle au temps des Lumières. CNRS Editions,
2011 gr. in-8°, 304 pp, 15
illustrations et plans, graphiques et tableaux, biblio, index, broché, couv.
illustrée, bon état
30 €
Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, l'Opéra de Paris est à tous
points de vue le premier des théâtres français. Erigé depuis sa création en académie,
il jouit du monopole des représentations en musique, emploie un personnel très
nombreux, met en jeu des sommes considérables et bénéficie de l'immense ferveur
du public. Pourtant, l'envers du décor dissimule une institution qui lutte pour
surmonter des difficultés inhérentes à son propre fonctionnement. Comment
comprendre alors les raisons de la longévité d'une institution qui, en dépit de
ses multiples problèmes structurels, parvient à durer et, mieux encore, à
symboliser la nation musicale ? A partir du dépouillement de nombreux documents
d'archives inédits, Solveig Serre retrace l'histoire institutionnelle de
l'Opéra, en étudie la gestion financière, humaine et artistique, sans négliger
l'approche de son répertoire et de son public. Une fresque ambitieuse qui
retrace l'histoire de ce lieu unique en Europe et ouvert sur son époque, où
dimensions matérielle et artistique se mêlent fructueusement.
206.
STEINBERG
(Sylvie). La
confusion des sexes. Le travestissement de la Renaissance à la Révolution. Fayard, 2001 gr. in-8°, xii-409 pp,
notes, sources et biblio, index, broché, couv.
illustrée, bon état
40 €
Ouvrage issu de thèse. – On a peine à imaginer que tant de femmes se
soient habillées en homme entre la Renaissance et la Révolution. Il y a parmi
elles de simples femmes qui s'engagent en secret dans les armées du roi pour
fuir la misère, des "débauchées", de nobles amazones qui défendent
leurs terres, des mystiques qui prétendent imiter les saintes travesties de La
Légende dorée, des révolutionnaires qui revendiquent leurs droits de
citoyennes...
Bien que la justice du roi assimile le travestissement à un "crime de
faux", les juges font souvent preuve d'indulgence à l'égard des femmes
arrêtées en habit d'homme, sauf lorsqu'elles se prostituent ou se livrent à
d'infâmes passions. Mais rares sont les hommes qui osent se travestir. L'abbé
de Choisy, l'abbé d'Entragues et le chevalier d'Eon sont des exceptions. A
moins qu'il ne s'amuse ouvertement, l'homme qui prend l'apparence d'une femme
scandalise.
C'est qu'il déroge à la perfection du sexe masculin que des générations de
médecins ont démontrée en s'appuyant sur l'antique théorie des humeurs. A
travers les divers témoignages réunis dans ce livre apparaissent clairement les
codes de comportement, les règles et les valeurs d'une société fondée sur la
hiérarchie du sang et des sexes. Sous l'Ancien Régime, si la police des mœurs
surveille de près ceux qui se travestissent, c'est précisément parce qu'ils
vont à l'encontre de la "juste différence des sexes" qu'ont défendue
pendant des siècles moralistes et physiognomonistes, jusqu'à ce que les
philosophes des Lumières en appellent à la "nature" pour justifier
l'inégalité des hommes et des femmes. – Sylvie Steinberg a soutenu une thèse
sur le travestissement à l'époque moderne, sous la direction de Jean-Louis
Flandrin (EHESS, 1999).
207.
SULLY
(Maximilien de Béthune, duc de). Mémoires de Sully présentés et annotés par
Louis-Raymond Lefèvre. Gallimard, 1942 in-8°, xxviii-508 pp, un
portrait de Sully en frontispice, appendice, biblio, index, broché, bon état
(Coll. Mémoires du Passé pour servir au temps présent)
30 €
Edition abrégée des mémoires ou Œconomies royales (1572-1610) de Sully.
Protestant, ami, confident et conseiller du jeune Henry de Navarre, Sully joua
un rôle important dans la conversion du prince. Dès le début de son règne,
Henri IV ne manqua pas de l’appeler à Paris et de lui octroyer successivement
les charges les plus importantes, entre autres celle de secrétaire d’état en
1594 et de surintendant des finances en 1599. Aucun homme d'État n'a tenu, de
1596 à 1610, dans les affaires politiques de la France, une place comparable à
celle de Sully. En admettant même que son rôle proprement politique n'ait pas
été aussi étendu qu'on l'a dit – et que lui-même s'était efforcé de le faire
croire – il n'en a pas moins été un personnage de tout premier plan. Aux
fonctions de surintendant des Finances, qu'il exerça officiellement depuis
1598, mais en fait dès 1596, il ajouta, à partir de 1599, les offices de grand
maître de l'Artillerie, de grand voyer de France, de surintendant des
Bâtiments, de gouverneur de la Bastille et de capitaine des Eaux et Rivières du
royaume. Par ces diverses fonctions, par les nombreuses affaires où il se
trouva mêlé, par les missions qui lui furent confiées, enfin par la
correspondance qu'il entretint avec les plus éminentes personnalités de son
temps et, avant tout, avec le roi, dont il fut le confident et le conseiller le
plus écouté, Sully s'est trouvé dans des conditions exceptionnellement
favorables pour être bien informé de tout ce qui touchait à la politique
générale. — "Agrémentés d'un fort beau portrait au crayon de Maximilien de
Béthune, duc de Sully – regard finaud et drôle de bouche, biaise, bavarde et
réticente à la fois – les Mémoires de Sully reparaissent chez l'éditeur
Gallimard. A première vue, on est un peu surpris. Car enfin, les Mémoires de
Sully sont un fatras, un volumineux fatras, et l'on voit mal le lecteur honnête
homme convié à se promener au milieu de toutes ces rues et de tous ces fourrés.
Mais l'éditeur a pris un parti héroïque. Ou sauvage, comme on voudra. Il a
taillé, coupé, rétamé à plaisir le texte authentique des Mémoires... Mémoires
de Sully, soit : mais édition expurgée et remaniée. Ceci dît, nous n'empêchons
personne de prendre à la lecture du volume que M. Lefèvre nous présente un
plaisir qui en soi n'est point coupable. Plaisir que facilitent des notes
utiles et précises renvoyées à la fin du volume." (Lucien Febvre, Annales,
1943)
208.
TURGOT. Edits. P., Imprimerie Nationale, 1976 in-8°, xxxviii-122 pp, préface
de Maurice Garden, un portrait de Turgot en frontispice, reliure plein cuir
fauve de l'éditeur, dos à 4 nerfs, titres dorés, décor à froid sur les plats,
bon état
30 €
Belle réimpression sur beau papier des six édits de Turgot publiés en
1776, qui marquèrent les dernières années de la Royauté. "Exécutée par
l'imprimerie Nationale, cette publication devait nécessairement bénéficier des
ressources typographiques qui font l'originalité de l'établissement . C'est
dire que la présente édition ne relève en aucune manière d'un fac-similé. Les
textes ont été à nouveau composés à la main dans le caractère appelé
"Romain du Roi" gravé par Philippe Grandjean à la demande de Louis
XIV. Les bandeaux qui accompagnent le texte et qui avaient été gravés sur bois,
ont été rigoureusement reproduits . Ainsi la présente édition des "édits
de Turgot" est-elle strictement fidèle, bien que réduite dans son format,
à celle que publia l'Imprimerie Royale en 1776."
209.
VAILLOT
(René). Qui
étaient Madame de Tencin... et le Cardinal ? Le Pavillon, Roger Maria éditeur, 1974 in-8°, 365 pp, préface
de Roland Desné, 2 gravures hors texte, un plan, broché, bon état
25 €
"R. Vaillot répond à la question « Qui étaient Madame de Tencin et le
cardinal ? » par une biographie, – ou plutôt par deux biographies conjointes –
, qui situent la personne privée et le personnage public en question dans leur
époque trouble et troublée. R. Desné n'a pas tort de noter que cette biographie
se lit comme un roman, mais un roman appuyé sur des données historiques d'une
grande exactitude. S'efforçant de nous faire rencontrer l'humain, le privé, le
concret, R. Vaillot procède en même temps à une résurrection de la vie quotidienne,
« dans la rue Saint-Honoré, entre ses couvents et ses commerces de luxe, parmi
les carrosses et les défilés, avec les camelots, les comédiennes et les
courtisanes. » (p. 13). Un récit fort bien écrit." (Dix-Huitième Siècle,
1975)
210.
WALTER
(Gérard). Marie-Antoinette. Editions du Bateau ivre, 1948 in-8°, 438 pp, nombreuses
notes, broché, jaquette illustrée, bon état (Coll. Plaisir de l'Histoire,
dirigée par Louis-Raymond Lefèvre). Edition originale, un des 20 ex. numérotés
sur vélin Alfama des Papeteries du Marais (seul grand papier). Peu courant,
tout particulièrement en grand papier
60 €
"Dans son ouvrage sur Marie-Antoinette, M. Gérard Walter n'a pas
recouru aux archives, mais sa pratique très étendue de l'imprimé et ses
observations critiques recommandent ses nombreuses notes (plus de mille). Pour
la reine, la période antérieure à 1789 tient à peu près les trois quarts des
pages et la Révolution se voit expédiée assez rapidement. M. Walter se contente
d'exposer les faits et ils suffisent, en effet, à expliquer, en dépit de
l'hagiographie, l'opinion que la plupart des contemporains conçurent à l'égard
de Marie-Antoinette, au grand préjudice de son époux." (G. Lefebvre, Revue
Historique, 1951)
211.
ZUMTHOR
(Paul). La
Vie quotidienne en Hollande au temps de Rembrandt. Hachette,
1960 in-8°, 368 pp, notes et
références, reliure demi-chagrin havane, dos à 4 nerfs soulignés à froid,
auteur et titre dorés, couv. illustrée conservée, bon état. Bel exemplaire
30 €
Le XVIIe siècle, le « Siècle d'or » des Provinces-Unies marque le triomphe
d'une nation faite de tous les contrastes. Ici, la terre s'unit à la mer ; le
capitalisme le plus audacieux se greffe sur les traditions médiévales ;
l'austère morale rigoriste cède la place, le temps d'une kermesse, à de rudes débordements
; le culte des vertus domestiques préside à l'éclosion de chefs-d'œuvre
artistiques. Née de la mer, cette nation est un pays de commerçants. De vastes
horizons s'ouvrent aux grandes compagnies, en particulier la Compagnie des
Indes, et leur rayonnement s'étend des îles de la Sonde aux Amériques en
passant par la Chine et l'Inde... Des villes affairées, parcourues de canaux,
des prédicateurs, des guildes prospères, des bourgeois satisfaits, c'est toute
la Hollande peinte par Rembrandt qui revit sous la plume de Paul Zumthor. Les
visiteurs d'alors, comme les lecteurs d'aujourd'hui, s'étonnent de l'équilibre
unique que cette société réalise entre la liberté, la tolérance et la
prospérité. — "Cette étude sur l'époque que les Néerlandais appellent leur
« siècle d'or » (en gros, les années 1600-1680) aurait pu n'être qu'un livre de
vulgarisation. En fait, P. Zumthor a réalisé une œuvre personnelle ; son étude
est vraiment une création : la structure du livre, le style et son climat, le
choix des perspectives portent sa marque. Notons en particulier que le chapitre
sur “La Religion”, qui aurait pu raviver quelques querelles, se présente au
contraire comme un exposé objectif de la situation et des faits, parfaitement
serein, « désamorcé ». Un seul avertissement à donner au lecteur : que le titre
ne l'induise pas en erreur, de Rembrandt il n'est pas question explicitement
dans l'ouvrage, il se trouve seulement par hasard que les dates de la naissance
et de la mort du peintre (1606-1669) coïncident à peu près avec le début et la
fin du siècle d'or de la Hollande." (A. Ravier, Etudes, 1962)
212.
ABD-AL-RAHMAN AL-JABARTÎ. Journal d'un notable du Caire durant
l'expédition française 1798-1801. Albin Michel, 1979 in-8°, 429 pp, traduit
et annoté par Joseph Cuoq, préface de Jean Tulard, une carte, notices
biographiques, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
35 €
"Jabartî, fin lettré, a tenu au jour le jour le récit des événements
de l'occupation du Caire par les Français, récit dont on connaît plusieurs
versions, mais dont J. Cuoq a traduit ici (et pour la première fois en
français) la plus élaborée et la plus sereine. Collaborateur des Français
(membre du troisième Diwan mis en place en novembre 1800), Jabartî demeure très
discret sur le rôle de cet organisme et le sien propre. Relativement bien
informé du fait de cette fonction et de ses relations, il voit cependant
l'histoire du petit côté de la lorgnette : ainsi lui échappent l'importance de
la bataille des Pyramides, et sans doute partiellement celle de cette
confrontation inattendue entre l'Orient et l'Occident, de ce réveil du monde
islamisé qui allait en découler. L'intérêt de son journal est ailleurs, dans
cette notation quotidienne des petits et grands événements d'une occupation de
trois ans : disettes, marché noir, révoltes, exécutions sommaires, exactions
des soldats français, même si elles furent généralement réprimées, arrestations
arbitraires, prises d'otages, vengeances, collaboration intéressée de certains.
Ainsi Jabartî n'est pas tendre pour les chrétiens, Coptes ou Grecs ; il ne
l'est pas davantage pour les attaques des Bédouins, coupables souvent de
l'aggravation de la situation, ni pour les « voyous » responsables des séditions.
Mais il est très proche du petit peuple du Caire, s'apitoye sur ses misères,
ses soucis, ses angoisses. Hormis son grand intérêt historique, c'est sans
doute, comme le suggère d'ailleurs le traducteur, dans la peinture des
réactions populaires devant une occupation étrangère, que réside l'attrait
essentiel de ce Journal, réactions de toujours et de partout que l'humanité du
narrateur sait si bien mettre en valeur." (Paule Brasseur, Bulletin des
bibliothèques de France, 1980) — "Grand bourgeois cairote, Al Djabarti
donne un point de vue remarquable, lucide et nuancé, sur l'occupation française
en Egypte." (Fierro, 2)
213.
BADINTER
(Robert). Libres
et égaux. L'émancipation des Juifs sous la Révolution française, 1789-1791. Fayard, 1989 in-8°, 237 pp,
biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
"Rien ne me prédisposait à m'attacher à l'histoire de l'émancipation
des Juifs sous la Révolution. Jusqu'au jour où, suivant pas à pas Condorcet, je
rencontrai une délégation de Juifs, conduite par l'avocat Godard, venant
demander en janvier 1790 à la Commune de Paris de soutenir leur cause auprès de
l'Assemblée nationale. Cet événement, si lourd de portée dans l'histoire des
Juifs de France et d'Europe, a bien peu compté dans la Révolution.
Pourtant, à l'analyser de près, il se révèle chargé de signification. Refuser
aux Juifs le droit d'être des citoyens comme les autres, c'était leur dénier la
qualité d'hommes comme les autres, et renier la Révolution elle-même. Ainsi
l'émancipation des Juifs apparaît en définitive comme une victoire de la force
des principes sur la force des préjugés." (R. B.)
214.
BAECQUE
(Antoine de). La Gloire et l'Effroi. Sept morts sous la Terreur. Grasset,
1997 in-8°, 285 pp, notes
bibliographiques, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
Quel symbole plus clair du gouvernement de la Terreur que la "sainte
guillotine" ? Entre l'été 1791 et celui de Thermidor an II, la mort est
omniprésente dans un pays qui se voit comme assiégé. Le cadavre de l'ennemi ou
du républicain est au coeur des pensées de la Révolution française. Cet essai
dessine, avec la couleur de l'époque et le recul de l'histoire, sept portraits
de cadavres célèbres : Mirabeau (le premier grand homme de la Révolution),
Voltaire (promené nu vers le Panthéon, étendu sur un char de triomphe), Louis
XVI (dont les restes sont dispersés dans une fosse commune), la Princesse de
Lamballe (courtisane démembrée), le républicain Geffroy, Robespierre, et Madame
Necker. Sept morts infamantes ou glorieuses, à l'époque de la nuit et des tombeaux,
des mélodrames gothiques et du goût du morbide. Mais aussi la description
détaillée et vivace d'un cérémonial funèbre qui est l'épreuve de vérité de tout
un système politique.
215.
BEAUCHESNE
(A. de). Louis
XVII. Sa vie, son agonie, sa mort ; captivité de la famille royale au Temple. P., Henri Plon,
1866 2 vol. in-12, xxiv-571 et 534 pp, cinquième édition enrichie d'autographes, de portraits et de plans, qqs
gravures dans le texte, documents et pièces justificatives, reliures
demi-chagrin carmin à coins, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres, tomaisone
et caissons fleuronnéss dorés, encadrements à froid sur les plats, tranches
dorées (rel. de l'époque), plats salis, coins émoussés, qqs rousseurs et
salissures, état correct. Manque une planche hors texte (acte de décès de Louis
XVII)
50 €
Bon exemplaire de ce grand classique de l'histoire de la Révolution
française. Cet ouvrage édité pour la première fois en 1852 est considéré par la
bibliographie de Parois comme "un ouvrage de référence" et
l'historien Philippe Delorme, qui a rendu compte des dernières recherches
scientifiques en la matière, fait de cet auteur "l'un des plus fameux
spécialistes de la question Louis XVII. Cet historien a interrogé, au début du
XIXe siècle, les survivants du Temple". En effet, Beauchesne a fait oeuvre
d'historien, compulsé toutes les archives disponibles, reconstitué le Temple,
interrogé les témoins directs des faits, comme Gomin et Lasne. Son travail
demeure encore de nos jours une incomparable mine d'informations sur la vie et
la mort de Louis XVII.
216.
BÉRAUD
(Henri). Mon
ami Robespierre. Plon, 1927 in-12, v-283 pp, reliure
demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, auteur et titre dorés,
couv. conservée (rel. de l'époque), bon état (Coll. Le Roman des grandes
existences)
30 €
"Récit des plus ambigus : Robespierre y est davantage dépeint en «
pontife enivré de l'être suprême » ou en « politique impitoyable », qu'en héros
national. C'est que Béraud revisite la Révolution française avec l'œil du
romancier revenu de Rome et de Moscou. Son Robespierre ressemble à son
Mussolini et à son Lénine..." (Frédéric Monier, Vingtième Siècle, revue
d'histoire, 1993)
217.
BOUCHENOT-DECHIN
(Patricia). La
Montansier. De Versailles au Palais-Royal, une femme d'affaires. Perrin, 1993 in-8°, 342 pp,
annexes, sources, index, broché, couv.
illustrée, bon état
20 €
Comment Marguerite Brunet, née en 1730 à Bayonne d'un père forgeron et
promise à la vie galante, devient-elle la flamboyante Montansier, protégée et
encouragée par Mme du Barry, Marie-Antoinette, le duc d'Orléans, Danton,
Barras, Napoléon puis Louis XVIII ? Pour s'être consacrée à la passion de son
siècle, le théâtre, non comme actrice mais en véritable chef d'entreprise, elle
sera directrice des spectacles "à la suite de la cour", et détiendra
pendant trente ans le monopole des représentations de la Bretagne à la
Champagne et de la Picardie jusqu'à la Touraine. Elle forme les grands
comédiens de son temps, lance des auteurs, fait bâtir des salles de spectacle
en province, à Versailles et à Paris, véritables rivales de la Comédie
Française et de l'Opéra. Mais les événements se précipitent. Pour sauver son
empire financier et artistique, la Montansier monte les entreprises les plus
folles. Arrêtée en 1793, elle est sauvée par Thermidor et rebondit encore,
faisant parler d'elle jusqu'à sa mort en 1820 à l'âge de quatre-vingt-dix ans.
L'exceptionnelle ascension de Marguerite de Montansier est celle d'une femme
intrigante et ambitieuse, libre et généreuse, l'une des toutes premières femmes
d'affaires.
218.
Collectif. La Révolution en
Haute-Normandie, 1789-1802. Rouen,
Editions du P'tit Normand, 1988 pt in-4°, 464 pp,
248 illustrations et gravures, sources, biblio,
index, reliure toile rouge éditeur, jaquette illustrée (pt mque au 2e plat de
la jaquette), bon état. Ouvrage collectif publié en coédition avec le Comité
régional d’histoire de la Révolution française (Haute-Normandie)
50 €
Textes de Claude Mazauric, Philippe Goujard, Gérard Hurpin, Guy
Lemarchand, Michelle Biget, Jean-François Détrée, Marie Jeune et Guy Pessiot,
François Bergot, Eric Wauters, Yannick Marec. — "Excellent ouvrage,
utilement complété par un tableau fouillé, dû à Vivienne Miguet et à ses
collègues archivistes, des sources archivistiques sur la Révolution dans les
deux départements haut-normands, et par une bibliographie de plus d'un millier
de titres, facilement consultable grâce à un index-matières. Un index général
clôt l'ouvrage. Belle réussite que cet équilibre entre synthèse préliminaire
ouvrant un cadre d'ensemble, études monographiques explorant des secteurs
neufs, et richesse documentaire, bibliographique et iconographique, incitant à
aller au-delà." (Jean-Jacques Bertaux, Annales de Normandie, 1991)
219.
DASTÉ
(Louis). Marie-Antoinette
et le Complot maçonnique. P., La
Renaissance française, 1910 in-12, 359 pp,
biblio, broché, mque le 2e plat de couv., état
correct (Bibliothèque d'études des Sociétés secrètes). Rare
50 €
De 1774 à 1783, la Maçonnerie, sans relâche, couvre Marie-Antoinette avec
la boue de ses pamphlets... — Louis Dasté est le pseudonyme du journaliste et
militant nationaliste André Baron, spécialiste des « sociétés secrètes ».
Proche de la Ligue de la patrie française (dirigée notamment par Jules Lemaître
et François Coppée) puis de l'Action française, il a fondé plusieurs journaux
antimaçonniques et antisémites avec l'ancien franc-maçon et militant royaliste
Paul Copin-Albancelli. Baron est l'auteur de plusieurs pamphlets dénonçant
l'action qu'il attribue à des sociétés secrètes dans l'armée française et
l'État français de la Troisième République. Il signala les liens entre la
maçonnerie et le martinisme inspiré de Louis-Claude de Saint-Martin et les illuminés
de Bavière au cours de la Révolution française. Il dénonça la volonté de
dictature des initiés en loge sur les profanes ainsi que la mainmise directe de
la loge maçonnique “Les amis réunis” dans les crimes de la Terreur. Selon
Baron, l'assassinat du roi Gustave III de Suède fut commandité par des
francs-maçons, tout comme celui de Gabriel Syveton à la suite de l'affaire des
fiches, un jour avant son procès pour la gifle sur le général francs-maçon
Louis André... Céline, dans une note de “L’École des cadavres” (1938), se
montre un admirateur inconditionnel : « Je ne saurais trop recommander la
lecture du libre admirable de Dasté : “Marie-Antoinette et le complot
maçonnique”. » — Le pamphlet de M. Louis Dasté, “Marie-Antoinette et le complot
maçonnique”, n’a rien de commun avec l'histoire. Nous devons cependant le
signaler parce qu‘il renferme quelques documents intéressants tirés des papiers
de la maison du Roi aux archives nationales. On y voit le ministre
Saint-Florentin écrire, le 2 septembre 1748, à l'intendant de Limoges de faire
fermer les loges de Brives, mais sans éclat, « ces sortes de sociétés n’ayant
aucun objet contraire à l’ordre public » (p. 20). On y voit encore, en 1776, le
fougueux évêque de Quimper, Conen de Saint-Luc, cité en justice par le
lieutenant criminel du présidial pour avoir à répondre des calomnies
diffammatoires qu’il avail. lancées contre les francs-maçons du haut de la
chaire (p. 28-35). L'archevêque de Tours, dans une letlre à l'archevêque de
Toulouse, raillait le zèle intempestif déployé par son collègue de Quimper
contre la maçonnerie et recommandait un franciscain franc-maçon pour le poste
de provincial de son ordre (p. 35-36). On savait déjà que la maçonnerie avait
au XVIIIe siècle de puissanls protecteurs dans les plus hautes sphéres de la
société, même dans le clergé. Ces documents le confirment une fois de
plus. (Albert Mathiez, Annales révolutionnaires, 1910)
220.
FOURNIER
(Elie). Ouragan
sur la Vendée, 1793-1802. Les quatres cousines de Charette. Les Sables-d'Olonne, 1982 gr. in-8°,
288 pp, 16 photos et documents hors texte, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
L'auteur est vendéen, né et domicilié dans la région du Poiré sur Vie où
les quatre cousines de Charette passèrent leurs années heureuses. Région rendue
célèbre par le plus odieux des massacres ordonnés par la Convention, celui des
Lucs (28 février 1794) où périrent 564 personnes dont 110 enfants de sept ans
et au-dessous. Jusqu'à la cinquantaine, Elie Fournier a vécu en terroir vendéen
: instituteur au Fenouiller, l'auteur consacre ses loisirs de retraité à
établir, par les documents d'archives le véritable caractère de l'insurrection
vendéenne. « Le grand public, nous dit-il, a connu celle-ci à travers le prisme
déformant de Jules Michelet, pour qui les Vendéens sont « de malheureux sauvages
». La vérité est moins simpliste. Les Vendéens, pacifiques par nature, furent
poussés à bout, deux années durant (1791-1792), par un Pouvoir exorbitant qui
prétendait légiférer en matière religieuse et organiser une Eglise indépendante
de Rome. Une fois déclenché, le conflit, longtemps contenu, s'exaspéra par les
décrets gouvernementaux qui portent, noir sur blanc, le mot extermination. Ce
sont les cruautés démentielles du gouvernement de la Terreur – par un
Westermann, un Carrier, un Turreau interposés – qui recrutèrent les soldats de
Bonchamps et de Charette, « les géants », écrira Napoléon. » Elie Fournier a
choisi de faire revivre cette tragédie à travers l'histoire d'une famille – les
Vaz de Mello, du château de la Métairie, au Poiré sur Vie – « exterminée » au
fil de la sanglante décennie, en Vendée, sur les routes de la « virée de
galerne », à Nantes, dans les Flandres, à Quiberon. Si l'émotion affleure
constamment, le document n'en demeure pas moins prioritaire. Par
l'iconographie, la cartographie, les annexes, la précieuse chronologie comparée
des événements vendéens et nationaux, « Ouragan sur la Vendée », récit
d'Histoire, apparaît bien comme une contribution capitale à la connaissance de
ce que l'auteur appelle « la Terreur bleue ».
221.
GAXOTTE
(Pierre). La
Révolution française. Flammarion, 1963 in-4°, 355 pp, très
nombreuses gravures, 16 pl. h.t. en couleurs, certaines dépliantes, reliure
toile éditeur, jaquette illustrée, bon état
50 €
Belle édition illustrée de ce classique dédié à Georges Dumézil. La
Révolution française est le premier ouvrage de Pierre Gaxotte. Sa publication
en 1928 fut accompagnée d'un grand tumulte de presse. On l'appela "un
livre-bombe", un "livre-événement". C'est que Gaxotte n'avait
négligé aucune source, ni ignoré aucun historien. Albert Mathiez qui le tenait
en estime lui envoyait ses propres ouvrages "en hommage franc" en
regrettant qu'il "mette tant de talent au service d'une cause" qui
n'était pas la sienne. — "... Il n'existait pas encore d'édition illustrée
: c'est pourquoi une illustration d'une richesse exceptionnelle a été réunie,
comprenant à la fois portraits, scènes historiques, journaux, documents
d'archives, caricatures françaises et étrangères, affiches, dessins, estampes,
images populaires, cartes, plans, photographies de lieux et de monuments, pour
accompagner un texte que l'auteur a revu pour le mettre au courant des derniers
travaux qui sur des points très importants, ont modifié assez sensiblement les
connaissances admises." (rabat de la jaquette)
222.
GÉRARD
(Alain). "Par
principe d'humanité..." La Terreur et la Vendée. Fayard, 1999 gr. in-8°, 589 pp,
avant-propos de Pierre Chaunu, préface d'Alain
Besançon, notes, chronologie, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
30 €
Pas plus que les autres Français, les Vendéens ne regrettent l'Ancien
Régime qui s'effondre en 1789. Surtout que, dès le 26 août, la Déclaration des
droits de l'homme fonde la modernité politique en proclamant la liberté
individuelle et l'égalité en droits. Bientôt, cependant, une dérive s'empare de
la Révolution : enfreignant ses propres principes, elle s'enfonce dans une
dictature sanglante, d'autant plus incompréhensible que Robespierre attend
d'être vainqueur aux frontières et sur les autres factions pour lancer la
Grande Terreur. L'intention de ce livre consiste à observer la Terreur depuis
la Vendée. Certes, elle y a fait, et de beaucoup, le plus grand nombre de
victimes. Mais on y découvre comment, en mars 1793, les plus extrémistes
transforment une révolte populaire en une guerre inexpiable, à seule fin
d'éliminer les Girondins. Comment, le 1er août, une habile falsification permet
de décréter que ce pays sera détruit. Comment enfin, dans le contexte de la
lutte contre les Indulgents, Turreau entreprend d'exterminer la population,
avec l'aval du pouvoir et sous l'œil de ses représentants. C'est pourtant
Carrier qui incarne le mieux la nature profonde de la Terreur. Après s'être
débarrassé des élites nantaises, il entreprend de subvertir le droit lui-même
en faisant guillotiner sans jugement. Bientôt, il annonce à la Convention des
noyades collectives de prêtres, de délinquants et de Vendéens. Ni fou ni
sadique, ce pur transforme Nantes en laboratoire de la régénération de
l'humanité : il se fait l'instrument d'un massacre perpétré "par principe
d'humanité", tant il est vrai que "le point essentiel, comme l'écrit
Alain Besançon dans sa préface en comparant terreur jacobine et terreur
bolchevique, est que le mal y est commis au nom du bien".
223.
HAMEL
(Ernest). Histoire
de la République française sous le Directoire et sous le Consulat, Brumaire an
IV (novembre 1795), Floréal an XII (mai 1804). P., Librairie Furne, Jouvet et Cie, 1885 in-8°, xvi-568 pp, 2e
édition, biblio, reliure percaline verte, dos lisse avec titres dorés et filets
à froid, encadrements à froid sur les plats, fer doré de la ville de Paris au
1er plat (rel. de l'époque), qqs rousseurs, bon état
50 €
"On avait écrit l'histoire du Directoire, en la confondant, trop
souvent, avec celle de la Révolution ; on avait écrit l'histoire du Consulat,
comme si ce n'était qu'un avant-propos de celle de l'Empire ; de la République,
il n'était, en quelque sorte, pas question. Il y avait là une lacune et une
injustice ; j'ai voulu combler l'une et réparer l'autre." (préface de la
seconde édition) — La première édition (Pagnerre) date de 1872.
224.
JAGOT
(Henry). Les
Origines de la guerre de Vendée. Champion, 1914 pt in-8°,
viii-282 pp, broché, bon état. Edition originale
50 €
"M. Henry Jagot a commencé ses recherches sur les Origines de la
guerre de Vendée « avec la sincère opinion que ce mouvement avait pris sa
source dans les provocations et les menées de la noblesse et du clergé » :
quand il les eut terminées, il avait « la certitude absolue que le soulèvement
a eu pour cause initiale et profonde la persécution religieuse née de la
constitution civile du clergé, dirigée avec une violence inouïe contre les
populations ardemment catholiques des pays insurgés ». Pendant deux ans, « les
autorités locales s'ingénient à multiplier les mauvais traitements » subis «
avec une patience exemplaire ». Puis quand, au début de 1793, on demande à ces
populations leur part de la levée de 300,000 hommes, « toute la jeunesse
vendéenne, bien décidée à ne pas aller se battre pour la Révolution »,
s'insurge dans six cents communes, et ce fut « l'élan de tout un peuple
revendiquant ses droits méconnus et sa liberté violée »..." (Rod. Reuss,
Revue Historique, 1915)
225.
LEBRUN
(François). Parole
de Dieu et Révolution. Les sermons d'un curé angevin avant et pendant la Guerre
de Vendée. Privat, 1979 gr. in-8°,
141 pp, une carte, un tableau, broché, couv. illustrée, bon état (Coll.
Résurgences)
25 €
Les sermons d'Yves-Michel Marchais, curé de la Chapelle-du-Genêt (au
sud-ouest d'Angers), de 1763 à 1798. Que prêchait à ses paroissiens le curé
d'un petit village de l'Anjou à la veille de la Révolution ? Quelles furent ses
réactions devant les premiers événements de la Révolution ? Quelle fut sa
responsablité, directe ou indirecte, dans la participation de ses paroissiens à
l'insurrection vendéenne ? Comment assuma-t-il son rôle de curé dans les années
qui suivirent l'écrasement de la Vendée ? Les sermons d'Yves-Michel Marchais,
rédigés entre 1763 et 1798, permettent de répondre à ces questions. A partir de
ces documents passionnants, François Lebrun restitue, à un moment clé de
l'histoire du catholicisme, une étonnante figure de prêtre et le destin pathétique
d'un village pris dans la tourmente révolutionnaire.
226.
[OLIVIER]. Grande pétition des ivrognes
de Paris contre les marchands de vin. Nîmes, Lacour, 2004 in-8°, 16 pp, broché,
couv. illustrée, bon état (Coll. Rediviva)
8 €
Intrigue de ces messieurs pour renchérir cette denrée. Un petit mot
adressé aux belles dames de la halle, aux charbonniers, aux scieurs de bois et
aux voituriers. Réédition de cette plaquette révolutionnaire parue vers 1793.
227.
ROLAND
(Manon Phlipon, Madame). Mémoires de Madame Roland écrits durant sa captivité.
Nouvelle édition revue et complétée sur les manuscrits autographes et
accompagnée de notes et de pièces inédites par M. P. Faugère. P., Librairie de L. Hachette et Cie, 1864 2 vol. in-12,
xxiii-429 ett 360 pp, notes, appendices, reliures demi-basane bleu-nuit, dos
lisses, titres, tomaisons, filets et fleurons dorés (rel. de l'époque), qqs
pâles rousseurs éparses, bon état
80 €
"Les remarquables morceaux qui composent ces Mémoires, écrits par
Madame Roland pendant la captivité qui précéda sa mort, furent secrètement
confiés par elle au naturaliste Bosc, qui les enfouit au creux d’un rocher,
dans la forêt de Montmorency, en attendant l’apaisement de la tempête qui avait
emporté ses amis du parti girondin. Après le 9 thermidor, en germinal an III
(avril 1795), Bosc publia le manuscrit dont il était le dépositaire, sous le
titre adopté par Madame Roland : Appel à l’impartiale postérité, dans le double
but d’obéir aux dernières volontés de son amie, de défendre sa mémoire et de créer
des ressources à la fille unique que la fin tragique des époux Roland avait
rendue orpheline. Ce recueil si célèbre se composait de mémoires sur la vie
privée de l’auteur, de l’histoire des deux ministères de Roland, de notices
historiques, enfin de portraits et d’anecdotes." (P. Larousse)
228.
TUETEY
(Alexandre). L'Assistance
publique à Paris pendant la Révolution. Documents inédits recueillis et
publiés. Imprimerie
Nationale, 1895 4 vol.
in-4°, cxc-(2)--792, 729, 817 et 929 pp, cartonnages
crème imprimés de l'éditeur, bon état (Ville de Paris. Publications relatives à
la Révolution française)
250 €
Complet. Dans ces quatre volumes, l'historien et archiviste Alexandre
Tuetey (1842-1918), a recueilli de nombreux documents inédits relatifs aux
hospices et aux hôpitaux de Paris entre 1789 et 1795. D'un très grand intérêt
pour les passionnés d'histoire sociale, ces volumineux recueils de sources
constituent une véritable mine de renseignements pour la période
révolutionnaire de l'histoire de Paris. Alexandre Tuetey décrit les hôpitaux,
les hospices et maisons hospitalières, les œuvres de bienfaisance, les ateliers
de charité, les ateliers de filature dans l’immédiate période
pré-révolutionnaire et les réformes instituées par la nouvelle organisation
administrative. Voici les titres des 4 volumes (le premier contient une longue
introduction historique de 190 pages) : I. Les hôpitaux et hospices, 1789-1791.
II. Les ateliers de charité et de filature, 1789-1791. III. Les hôpitaux et
hospices, 1791-An IV. IV. Les hospices et ateliers de filature, 1791-An IV. —
"... S’il y avait eu dans la conscience populaire le moindre commencement
de socialisme, il se serait marqué dans la conception des ateliers publics.
C’était une idée très répandue sous l’ancien régime, c’est une idée très
répandue aussi dans les cahiers des États-Généraux que pour épargner aux
campagnes surtout, la charge et le danger de la mendicité et du vagabondage, il
fallait établir dans chaque communauté de petits ateliers de charité destinés à
occuper et à fixer les ouvriers et ouvrières valides. Et en fait, l’ancien
régime et la Révolution recourent largement à ce moyen d’assistance, soit en
ouvrant des chantiers pour des travaux de terrassements, soit même en
instituant des filatures et tissages de coton, de laine et de soie. On en
trouvera de nombreux et curieux exemples au tome II du grand recueil de Tuetey
sur “l’Assistance publique à Paris pendant la Révolution”, sous le titre
spécial : “Ateliers de charité et de filature”. (...) C’est donc une simple
forme de l’Assistance et de l’aumône. Aussi bien comme le montrent les rapports
recueillis dans le livre de Tuetey, les enfants pauvres recueillis par les
hospices et les maisons religieuses sont-ils envoyés en hâte aux ateliers de
charité : c’est une décharge pour les maisons de bienfaisance et c’est en même
temps une acclimatation de l’enfance au travail industriel, un recrutement de
la main-d’œuvre pour la production capitaliste agrandie..." (Jean Jaurès,
Histoire socialiste)
229.
TULARD
(Jean). Paris,
l'Hôtel de Ville et la Révolution. Mairie de
Paris, 1989 in-8° carré, 72 pp, préface de Jacques Chirac, 76 gravures en noir et en
couleurs, biblio, broché, couv. illustrée, un dépliant volant, bon état
25 €
Catalogue d'exposition rédigé par Jean Tulard. Bien complet du grand
dépliant en couleurs volant (57 x 40 cm) avec au recto un jeu de l'Oie
révolutionnaire (“Jeu de la Révolution française tracé sur le plan du jeu d'Oye
renouvelé des Grecs”, explicité p. 36-37) et au verso un plan de Paris de 1789
(légendé p. 14-15)
230.
VINOT
(Bernard). Saint-Just. Fayard, 1986 in-8°, 394 pp,
4 cartes, chronologie, sources et biblio, index,
broché, couv. illustrée à rabats, bon état
25 €
"Un contemporain de la révolution française parle, à propos de
Saint-Just, d'« un des personnages historiques où les bigarrures de l'esprit
humain se sont manifestées de la manière la plus frappante ». B.V., auteur
d'une thèse d'État remarquée sur Saint-Just, son milieu, sa jeunesse et l'influence
de sa formation sur sa pensée et son action politiques, s'efforce de nous faire
comprendre S.-J. dans son parcours de la révolte à la révolution. L'étendue de
son érudition, la diversité et le renouvellement des sources utilisées et le
regard posé avec attention sur la jeunesse de S.-J. convergent pour nous donner
une biographie « à visage humain » d'un homme si fréquemment mythifié. L'A.
excelle à nous restituer les élans du cœur, la volonté de succès, les
intuitions politiques, l'attachement à l'amitié de S.-J.. Laconique, motivé par
un profond sentiment d'humanité et un souci permanent de la dignité humaine, ce
dirigeant montagnard incarne à sa façon la figure du jacobin. La restitution
minutieuse, au centre du livre, de la lutte coude à coude de S.-J. avec le
peuple du gros bourg rural de Blérancourt pendant les premières années de la
Révolution est exemplaire. L'accent mis sur la peine jamais ménagée de S.-J.
pour « faire lever la révolution » donne à cette figure légendaire une
dimension nouvelle." (Jacques Guilhaumou, Dix-Huitième Siècle, 1986)
231.
VOVELLE
(Michel). Ville
et campagne au 18e siècle. Chartres et la Beauce. Editions Sociales, 1980 in-8°, 307 pp, préface
d'Ernest Labrousse, cartes et tableaux, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
Une ville qui tire toute sa substance de la campagne : les hommes, les
graines mais surtout la rente. Mais cette cité dépendante est en réalité
dominatrice, par l’emprise qu’elle manifeste sur le monde rural. Ce sont bien
là des « problèmes nationaux d’histoire sociale » comme l’écrit Ernest
Labrousse dans sa préface. — "Prenant comme exemple Chartres et la Beauce
chartraine, l'auteur dans une première partie, étudie le rapport ville campagne
dans les plaines de grande culture à la fin du XVIIIe siècle. C'est la
structure foncière de l'Ancien Régime, son évolution sous la Révolution et à
l'aube du XIXe siècle, qui intéresse l'auteur, dans ce pays beauceron peu connu
à cet égard. Cela l'amènera à sa deuxième partie : « les bénéficiaires de la
rente » où se trouve notamment la répartition des propriétaires par groupes
sociaux. La ville dépendant de la campagne dans ses structures sociales, comme
dans la formation de son capital et de son revenu, est bien le lieu de
rassemblement de la classe propriétaire et de ceux qui gravitent autour d'elle.
Pseudo-dépendance car la cité est, en réalité, dominatrice par l'emprise
qu'elle manifeste sur le monde rural. A travers deux thèmes : la dépendance de
la ville à l'égard de la campagne dans la formation de sa population et, celui
de l'importance du capital et du revenu foncier dans ses structures économiques
et sociales. Vovelle développe avec beaucoup de rigueur ses connaissances et
témoigne d'un emploi judicieux des registres de déclarations successorales, des
tables de successions acquittées et des autres sources de l'Enregistrement
(sources indispensables à toute histoire sociale). Enfin, dans une troisième
partie, Vovelle passe de l'autre côté de la barricade en se rendant à la
campagne pour mesurer la place de la propriété bourgeoise urbaine et apprécier
les réactions d'un monde rural qui, en 1792, s'est lancé à l'assaut des villes,
quitte à se replier ensuite « sous les formes élémentaires de la rébellion
primitive » (mendicité et brigandage)." (C. Lévy, Population, 1983)
232.
AGOULT
(Colonel comte Charles d'). Mémoires. Edition établie et annotée par
Chantal de Saint Priest d'Urgel. Mercure de
France, 2001 in-8°, 289 pp,
préface de François Nourissier, index
onomastique et biographique, broché, couv. illustrée, bon état
15 €
A dix-sept ans, Charles d'Agoult (1790-1875) est nommé sous-lieutenant
dans les armées napoléoniennes. Le jeune homme originaire d'Arpaillargues, près
d'Uzès, participe alors activement aux campagnes militaires menées par
Napoléon, notamment celle d'Espagne, engagée dès mars 1808. Fantassin puis
cavalier, il fait une brillante carrière sous le premier Empire, côtoyant,
entre autres, les illustres maréchaux Soult, Latour-Maubourg, Masséna, acteur
des victoires glorieuses comme des défaites cinglantes... Sous la Restauration,
gravement blessé à la veille des Cent-Jours, il quitte la cavalerie et prend du
service dans l'état-major du ministère de la Guerre. Il devient colonel en
1821, puis assume avec panache des fonctions de haut commandement. Ces Mémoires
dessinent le portrait d'un homme pris dans la tourmente politique et militaire
de son temps, farouchement lié à sa hiérarchie et à ses souverains successifs :
il sert chacun avec une loyauté exemplaire, fidèle à ses propres valeurs,
celles d'un passé qu'il n'a pas connu - il est né après 1789 -, celles de la
royauté, de l'aristocratie et de la Cour. Ses récits de campagnes sont
étonnants : sous sa plume des armées entières s'ébranlent, des milliers de
fantassins se mettent à avancer inexorablement. Avec brio, le colonel comte
nous entraîne ainsi des champs de bataille aux salons mondains, traversant au
fil du temps des milieux et des régimes bien différents. Les Mémoires s'interrompent
vers 1830, lorsqu'il rencontre et épouse Marie de Flavigny, femme de lettres
reconnue et célèbre sous le pseudonyme de Daniel Stern.
233.
AUBRY
(Octave). Napoléon. Flammarion,
1958 in-4°, 384 pp, 805
héliogravures dans le texte et 12 planches hors texte en couleurs, reliure
percale vert-empire de l'éditeur, jaquette illustrée (très lég. abîmée), bon
état
50 €
Belle édition superbement illustrée de ce classique de l'histoire
napoléonienne. — "Jamais texte plus sobre et plus fort ne fut servi par une
illustration aussi splendide, en grande partie inédite, et par une présentation
si raffinée." (Le Figaro)
234.
BLAGDON
(Francis William). Paris sous le Consulat. Lettres d'un voyageur anglais (1801-1802). CNRS Editions,
2016 gr. in-8°, 567 pp, traduit
et annoté par Jean-Dominique Augarde avec la collaboration de Thomas M. Hudson,
biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
1803 : Paris brille au firmament des Arts et des Lettres, les Tuileries
ressuscitent les fastes de la cour, Paris s'abandonne à une fringale de
plaisirs tandis que bruissent les rumeurs de guerre, que Fouché corsète la
police et que Mme de Staël, chassée de la capitale par Bonaparte, s'exile pour
écrire. Cette année-là, sous le titre “Paris as it was and as it is”, le
journaliste et écrivain britannique Francis William Blagdon fait paraître à
Londres un recueil de lettres savoureuses, rédigées alors qu'il séjournait à
Paris en 1801-1802. Esprit libéral et cultivé, caustique, paradoxal, Blagdon
livre ici un portrait unique de la France du Consulat, une France à peine
sortie de la tempête révolutionnaire et déjà sur le pied de guerre. En un style
rafraîchissant, ces lettres soulignent les effets de la Révolution sur les
sciences, la littérature, la religion, l'éducation, les moeurs, les manières,
les divertissements... Blagdon observe et s'étonne, recueille documents et
témoignages. Perplexe, il s'interroge sur la véritable nature de cette France
nouvelle sortie de la Terreur, et se demande si ses institutions sont en mesure
d'inspirer l'Angleterre, l'Europe, le monde. Un témoignage de première main sur
une époque cruciale de l'histoire de France, traduit pour la première fois.
235.
BLOND
(Georges). Les
Cent-Jours. Napoléon seul contre tous. Julliard, 1983 gr. in-8°,
348 pp, 32 planches de gravures hors texte, cart. éditeur, sans la jaquette, bon
état
20 €
L'aventure des Cent-Jours – de l'île d'Elbe à Waterloo – est l'épisode le
plus stupéfiant de l'histoire de France. Peut-être même n'a-t-on jamais rien vu
de semblable dans aucun pays. "Vingt ans de guerre, c'est trop." On
avait entendu ce cri dans les villes et dans les campagnes. Un soupir de soulagement
avait salué l'abdication et le départ pour l'exil de l'Empereur vaincu. Dix
mois plus tard, il débarque à Cannes avec 1.200 hommes. En vingt-deux jours,
sans tirer un coup de fusil, il arrive à Paris et remonte sur son trône sous
les acclamations, tandis que Louis XVIII s'enfuit, en hâte, dans la nuit, sous
la pluie. Napoléon est alors au sommet de son aventure...
236.
CASTELOT
(André). Bonaparte
– Napoléon. Perrin, 1967-1968
2 forts vol. in-8°, 749 et 994 pp,
60 gravures et portraits, 24 cartes et plans,
sources, reliures skivertex vert empire de l'éditeur, gardes illustrées, titres
dorés au 1er plat et au dos, bon état
40 €
Le Napoléon en deux volumes d'André Castelot est l'un des plus grands
succès de l'édition française dans le domaine de l'Histoire. C'est par
centaines de milliers que se comptent les lecteurs de chacun d'eux. D'Ajaccio à
Sainte-Hélène, en passant par le Grand-Saint-Bernard, Austerlitz, Moscou,
Waterloo, l'île d'Elbe, André Castelot a mis ses pas dans ceux de Napoléon
Bonaparte pour respirer et restituer le décor de son prodigieux destin.
Exploitant et mettant en valeur, avec son art célèbre du récit qui visualise
les événements, les lieux et les personnages, une immense masse d'archives, de
mémoires et de correspondance parfois inédits ou oubliés, il a écrit cette
monumentale biographie si vivante, si colorée, si passionnante que depuis
trente ans, son public se renouvelle sans cesse. Le premier tome – Bonaparte –
nous conduit de la naissance au sacre. Le second tome – Napoléon – part de
l'instant où, le 2 décembre 1804, l'Empereur, accomplissant son premier geste
de souverain, ceint d'une couronne le front de son épouse. Il se termine le 15
décembre 1840, quand les cendres de Napoléon, rapatriées de Sainte-Hélène,
pénètrent sous le dôme étincelant des Invalides. — "Après Bonaparte, votre
Napoléon est, à l'image de son sujet, vivant, pittoresque, attachant au plus
haut point. Tandis qu'approche le deuxième Centenaire, on sait, en vous lisant,
que cette ténébreuse Histoire ne vieillit pas. Je vous remercie de nous la
raconter et vous félicite de le faire avec tant de talent"... (Charles de
Gaulle, L.A.S. à André Castelot du 20 mars 1968, vendue à Drouot le 30 mai
2018)
237.
COIGNET
(Jean-Roch). Les
Cahiers du capitaine Coignet (1799-1815). Publiés d'après le manuscrit original
par Lorédan Larchey. Livre Club du
Libraire, 1957 in-8°, 408 pp,
bonne édition illustrée d'un portrait gravé, de
6 images d'Epinal sur doubles pages en couleurs hors texte (Austerlitz, Wagram,
la Bérésina, Waterloo, etc.) et d'un dépliant hors texte des états de service
de l'auteur, postface par Lorédan Larchey, reliure toile verte de l'éditeur
avec une vignette de grognard au 1er plat,, gardes illustrées en couleurs,
rhodoïd, dos uniformément passé, bon état, un des 4.000 ex. numérotés
30 €
"D'une lecture indispensable pour comprendre la mentalité des
grognards." (Tulard, 336) — Parus pour la première fois en 1851, les
Cahiers du capitaine Coignet ont connu à chacune de leur édition un succès
comparable à celui des Mémoires du sergent Bourgogne. Ils figurent parmi les
témoignages le plus souvent cités sur les guerres de l'Empire. Jean-Roch
Coignet (1776-1865) commence sa carrière militaire à vingt-trois ans. Campagne
d'Italie, admission dans la Garde, Austerlitz, Iéna, Friedland. Chevalier de la
première promotion de la Légion d'honneur (15 juillet 1804), caporal en 1807,
sergent en 1809, lieutenant pendant la campagne de Russie, il est nommé
capitaine en 1813. Retiré à Auxerre après la première abdication, il rejoint
l'Aigle lors de son retour triomphal de l'île d'Elbe. Il se battra encore à
Fleurus, et enfin à Waterloo. Le 31 octobre 1815, il est renvoyé comme
"demi-solde" dans ses foyers, à Auxerre, où il mourra dans son lit,
après avoir participé à quarante-huit batailles sans jamais recevoir une seule
blessure.
238.
DESPIQUES
(Paul). Soldats
de Lorraine. Chevert, Oudinot, Exelmans, Lataye, Margueritte, etc. Berger-Levrault, 1899 in-8°, xiv-310 pp, préface
de Paul et Victor Margueritte, 33 gravures dans le texte et à pleine page,
reliure percaline bleue décorée de l'éditeur, bon état (ouvrage couronné par
l'Académie française, prix Montyon 1900)
90 €
"M. Paul Despiques, professeur d'histoire au lycée de Reims, vient de
réunir en un volume intitulé : Soldats de Lorraine, un certain nombre d'études
et de conférences faites par lui à Bar-le-Duc et à Rennes, de 1895 à 1898. II y
est parlé successivement du Patriotisme dans l'enseignement de l'histoire, du
Pays Barrois dans l'œuvre d'André Theuriet, de Chevert, des Lorrains et Hoche
en Irlande pendant la Révolution, d'Oudinot intime, d'Oudinot et Marbot,
d'Exelmans, du cuirassier Lataye, d'un Conscrit barrisien de 1808, Victor
Ponty, et du général Margueritte. Dans ces différents chapitres, l'auteur a
tiré un heureux parti des ouvrages de seconde main, et des sources narratives,
dont quelques-unes inédites. Le style est simple et ferme, le sujet traité avec
une chaleur communicative, et à la lecture, l'intérêt se maintient toujours
égal d'un bout à I'autre de l'ouvrage. En tête, en guise de préface, plusieurs
pages, profondes et tres belles, de MM. Paul et Victor Margueritte."
(Revue d'histoire moderne et contemporaine, 1900) — "Ce volume, qui fut
parlé et professé avant d'être écrit, s'inspire d'un patriotisme excellent et
sans vaine déclamation, où sous l'agrément de la forme se cache une érudition
toujours puisée aux meilleures sources. Il s'en dégage une émotion
communicalive qui vient autant des sujets eux-mêmes que de la façon dont ils
sont traités ; car, selon l'expression des frères Margueritte dans leur
préface, c'est un « livre d'éducation écrit par amour du Barrois, de la Meuse,
de la Lorraine, par amour sincère et profond du coin natal ». L'auteur y
raconte en termes simples la vie des plus humbles comme des plus illustres
soldats meusiens, Chevert, Oudinot, Exelmans, Lataye, Margueritte, en passant
par Victor Ponty, qui, modeste conscrit en 1808, s'éleva, à force d'héroïque
patience, jusqu'au grade de capitaine, après avoir rêvé le bâton de maréchal.
La lecture de ces récils sera d'un salutaire enseignement pour les Ardennais
dont le pays a été lui aussi la terre de soldats obscurs ou glorieux.
L'historien local y trouvera d'intéressants détails sur le rôle du général
Margueritte durant la bataille de Sedan et lira surtout avec profit le beau
chapitre intitulé : Les Lorrains et Hoche en Irlande pendant la
Révolution." (Ch. Houin, Revue d'Ardenne et d'Argonne, 1899)
239.
DESVERNOIS
(Nicolas-Philibert). Mémoires du général baron Desvernois, 1789-1815. L'expédition d'Egypte –
Le Royaume de Naples. Publiés sous les auspices de sa nièce Mme
Boussu-Desvernois d'après les manuscrits originaux, avec une introduction et
des notes par Albert Dufourcq. Plon, 1898 in-8°, xxvii-563 pp, un
portrait en frontispice, une carte de l'Egypte hors texte, index, reliure
demi-chagrin fauve, dos lisse avec titres et doubles filets dorés (rel. de
l'époque), bon état
180 €
Nouvelle édition, pourvue d'un remarquable apparat critique (Fierro 439 ;
Tulard 437). – "Important pour l'histoire du royaume de Naples au temps de
Murat dont Desvernois fut, jusqu'à la fin, l'un des plus fidèles
partisans." (Tulard) — "Le général Desvernois n'est point un des
héros des guerres napoléoniennes dont le souvenir ait été jusqu'ici retenu par
la mémoire des hommes. Nous devons cependant une grande reconnaissance à son
arrière-petit-neveu, M. A. Dufourcq, de nous avoir fait connaître ces Mémoires,
et de les avoir illustrés d'une introduction et de notes substantielles qui
ajoutent beaucoup à leur valeur. Les récits de Desvernois méritent par leur
verve épique d'être placés à côté de ceux de Marbot el ils l'emportent de
beaucoup sur ceux-ci par leur exactitude historique. Desvernois a le mérite,
très rare, de n'avoir pas vu dans la guerre une industrie lucrative et d'avoir
montré dans toute sa carrière militaire un désintéressement absolu et un
sentiment très élevé de ses devoirs. Il le dit sans hâblerie et les faits
justifient l'attestation qu'il se rend à lui-même. II a une bravoure audacieuse
qui en fait presque un émule de Lasalle, mais sans les extravagances de ce
diable déchainé. Volontaire dans le bataillon des Enfants-Rouges, puis dans les
hussards de la Liberté, Desvernois sert d'abord a l'armée du Rhin de 1792 à
1796, puis de 1796 à 1798 en Italie, où il est fait prisonnier des Autrichiens
pendant trois mois en 1796 et où il assiste aux troubles de Rome en 1797-1798.
C'est de là qu'il s'embarqua pour l'Egypte. Le récit de la campagne d'Egypte de
1798 à 1804 est la partie la plus brillante de ses mémoires, celle aussi
peut-être qui nous apporte le plus de faits nouveaux, soit au point de vue des
opérations militaires, soit au point de vue de l'administration de Kléber, dont
il fut un des grands admirateurs. II en pâtit comme tout son 7e régiment de
hussards, qui fut transformé en 28e dragons, parce que Napoléon voulait abolir
tout ce qui rappelait Kléber. De 1805 à 1815, Desvernois fut au service d'abord
de Joseph Bonaparte en Italie de 1805 à 1808, puis de Murat de 1811 a 1815,
avec un intermède en Tyrol et en Catalogne. Dans le royaume de Naples, tant
sous Joseph que sous Murat, Desvernois eut à faire preuve d'autres qualités que
de celles d'un brillant officier de cavalerie. II fut chargé de 1807 à 1808 du
commandement de la cote d'Amalfi, puis de la subdivision militaire de
Lagonegro, et il y fit preuve, dans la repression du brigandage et
l'administration du pays, de véritables talents d'organisateur, comme aussi en
1814 dans son gouvernement de la Calabre. Dans la difficile situation créée en
1814 et 1815 aux officiers francais par les tergiversations de Murat,
Desvernois sut, à force de droiture, concilier ses devoirs envers sa patrie
avec sa fidelité envers son roi. Mais rien n'est plus curieux que les
hésitations et les contradictions de cet homme d'honneur quand il veut formuler
un jugement sur la conduite de Murat. Ces hésitations sont bonnes a recueillir
pour l'histoire. Elles permettent de mieux comprendre dans quelles cruelles
alternatives Murat s'est trouvé, comment il a pu hésiter lui-même et varier
dans ses résolutions et elles aideront à juger avec equité le fusillé du
Pizzo." (G. Monod, Revue historique, 1899)
240.
FAUCOU
(A.), P. GOURDIN et J.-H. DENECHEAU. Urbain Fardeau, mémoires d'un Saumurois
chirurgien-sabreur. Textes proposés et annotés par Anne Faucou, Pierre Gourdin
et Joseph-Henri Denécheau. Cheminements, 1999 in-8°, 237 pp, préface
de Pierre Goubert, 29 gravures et cartes sur 18 pp hors texte, broché, couv.
illustrée, bon état
25 €
Les Archives municipales de Saumur conservent plusieurs manuscrits
relatant les mémoires d'Urbain Fardeau, chevalier de la Légion d'Honneur,
chirurgien des armées de Napoléon et médecin humaniste saumurois, écrites de sa
main vers 1840. Ses mémoires se présentent sous la forme de cinq manuscrits
reliés où il raconte pêle-mêle son enfance, ses études chez les oratoriens, la
Révolution à Saumur, ses voyages et ses campagnes militaires (impressions des
pays visités), son activité de médecin sur les champs de bataille, ses
rencontres et relations avec les généraux d'Empire, sa vie à Saumur sous la
Restauration. Il nous confie également un certain nombre de réflexions et de
pensées politiques et philosophiques. De ce récit abondant, les meilleurs
passages ont été extraits et annotés par trois auteurs saumurois reconnus ;
Anne Faucou, Joseph-Henri Denécheau et Pierre Gourdin.
241.
FOUCHÉ
(Joseph, duc d'Otrante). Les Mémoires de Fouché. Introduction et notes de Louis
Madelin. Flammarion, 1945 in-8°, 522 pp, introduction
(25 pp) et notes de Louis Madelin, broché, bon état. Edition originale de cette
édition de référence, un des 220 ex numérotés sur pur chiffon blanc des
Papeteries de Lana
80 €
L'édition de référence de ces mémoires sulfureux. Joseph Fouché
(1763-1820) a été tour à tour conventionnel régicide, "boucher de
Lyon", artisan de la chute de Robespierre, puis, pendant une dizaine
d’années, du Directoire à la Restauration, quatre fois ministre de la police
générale (du Directoire, de Napoléon... puis de Louis XVIII en 1815). Il porta
la police d’Etat à un degré de perfection jamais atteint avant lui. Talleyrand
disait à propos de cette fonction : « un ministre de la police général est un
homme qui se mêle de ce qui le regarde, et ensuite de ce qui ne le regarde pas
». Définition sur mesure pour Fouché... Ce personnages controversé n'a cessé de
déchaîner les jugements contradictoires. Arriviste, traître, criminel pour ses
détracteurs, il incarne la fidélité à la Révolution française pour ses
partisans. À l'image de leur auteur, ses Mémoires, publiés quatre ans après sa
mort, en 1824, ont suscité une vive controverse. S'ils sont unanimement jugés
passionnants, beaucoup de contemporains ont mis en doute que Fouché en soit
l'auteur. Louis Madelin rétablit sa "paternité" dans l'introduction
et dresse un appareil critique exemplaire qui rend le texte accessible à tous.
Une source indispensable à quiconque s'intéresse à l'histoire de la Révolution
et de l'Empire.
242.
FUZELLIER
(Désiré). Journal
de captivité en Russie, 1813-1814. Boulogne,
Editions du Griot, 1991 in-8°, 264 pp,
introduction et notes de Raymond Fuzellier, 8
pl. d'illustrations hors texte (dont 2 cartes), biblio, broché, couv. illustrée
à rabats, bon état
40 €
"Témoignage remarquable d'intelligence et de finesse d'un chirurgien
de la Grande Armée." (Garnier, Supplément à Tulard, 1599) — Précieusement
conservé par ses descendants, le Journal de captivité en Russie (1813-1814)
écrit par Désiré Fuzellier, médecin de la Grande Armée napoléonienne, est,
au-delà de la vision ingénue et parfois incrédule d’un jeune bonapartiste, un
des rares témoignages directs sur les captivités des survivants de la campagne
de 1812, et sur l’état exact de la Russie « profonde » au début du XIXe siècle.
La présentation historique et les commentaires ont été rédigés par Raymond
Fuzellier, docteur ès lettres, arrière-arrière-petit-fils de l'auteur. —
"Bien rares sont les témoignages directs que nous possédons sur la
captivité des Français en Russie après la désastreuse retraite de 1812. Celui
de Désiré Fuzellier publié d'après le manuscrit conservé dans les archives
familiales est donc très précieux. L'auteur, né à Abbeville le 25 mai 1794 dans
une famille de propriétaires terriens aisés et cultivés, était donc un tout
jeune homme lorsqu'il vécut cette aventure et cette épreuve. Elève chirurgien à
Montreuil-sur-Mer en 1811, il fut nommé chirurgien sous-aide à la Grande Armée
le 9 août 1812 ; il avait tout juste dix-huit ans. Il participa à la campagne
et fut fait prisonnier en Prusse orientale le 13 janvier 1813. Libéré à la fin
de la guerre, il rentra en France en novembre 1814, acheva ses études de
médecine en 1818 et exerça son art à Montreuil. Fuzellier avait pris des notes
tout au long de sa vie militaire et les mit en forme à son retour. Il s'agit
donc d'un témoignage pris sur le vif, dépourvu de prétentions, rédigé
uniquement pour un usage familial. Il n'en a que plus de prix pour l'historien.
Fuzellier était un voyageur d'une sorte particulière. Touriste involontaire,
ayant parcouru, la plupart du temps à pied, environ quatre mille kilomètres en
terre russe, il se révèle doué d'un esprit intelligent, ouvert, lucide et
consciencieux. Ainsi il se met aussitôt à apprendre le russe et ses rapides
progrès lui permettront des contacts fructueux. Idéaliste et sensible, il
cherche à comprendre le pays dans lequel il est contraint de vivre et son
apport à notre connaissance de ces dernières années de l'Empire et de la Russie
est loin d'être négligeable. Le journal de captivité nous donne en premier lieu
un éclairage de première main sur certains aspects de la Grande Armée. Il est
manifeste, à lire Fuzellier, que, malgré les efforts de certains grands
personnages comme Larrey ou Percy, le service de santé laissait beaucoup à
désirer..." (Etienne Taillemite, Bibliothèque de l'École des chartes,
1993)
243.
HOUSSAYE
(Henry). 1814
: Campage de France – 1815 : La première Restauration, le retour de l'île
d'Elbe, les Cent Jours – Waterloo – La seconde abdication, la Terreur blanche. Perrin, 1909-1910 4
forts vol. in-12, viii-653, ii-642, 566 et 604 pp, 4 cartes dépliantes hors texte, un fac-similé de
lettre, un portrait de l'auteur en frontispice du dernier volume, notes,
reliures demi-toile bordeaux à coins, dos lisses, pièces de titre chagrin
carmin, couv. conservées (rel. postérieure), bon état
200 €
Complet en 4 volumes. — Histoire de la chute du Premier Empire d'après les
documents originaux. Un ouvrage inouï où l'on suit, au jour le jour, parfois
même d'heure en heure, le déroulement haletant des événements. Par son style
alerte, sa précision éclairante du détail, sa minutie, son souffle dans
l'évocation, sa documentation faramineuse et toujours édifiante, cette oeuvre
donne l'impression d'être immergé au coeur de l'Histoire. C'est certainement un
des plus brillants, des plus complets et des plus compréhensibles ouvrages sur
la chute du Premier Empire. Après la guerre de 1870 (à laquelle il participe
brillamment comme officier), Henry Houssaye (1848-1911) se consacre totalement
à l'histoire militaire de Napoléon Ier et publie sur le sujet deux ouvrages
définitifs : “1814” (en 1888), et “1815”, (en trois volumes). Il est élu à
l'Académie française en 1894.
244.
KERMINA
(Françoise). Bernadotte
et Désirée Clary. Le Béarnais et la Marseillaise, souverains de Suède. Perrin, 1991 in-8°, 381 pp,
16 pl. de gravures hors texte, sources, index,
reliure skivertex éditeur, demi-jaquette illustrée, rhodoïd, annotations crayon
sur la page de faux-titre, bon état
25 €
La vie est un songe, le titre de la célèbre pièce de Calderon résume
parfaitement le destin de Bernadotte et Désirée Clary. Au point que la reine de
Suède s'éteindra, en 1860, pendant une représentation de l'œuvre. Tous deux
appartiennent à cette génération qui a pu porter ses rêves d'ascension sociale
jusqu'aux sommets du pouvoir, à la faveur de la Révolution, de l'Empire et de
la guerre. Leur histoire commune s'écrit, pour lui, à la vitesse des campagnes
militaires : général de brigade quatre ans après avoir été nommé adjudant, il
rivalise avec Hoche, Jourdan et Marmont avant de devenir l'un des
indispensables adjoints de Napoléon. Quant à elle, elle séduit Paris, à
commencer par le Premier consul, avant de devenir les yeux et les oreilles de
son mari à la Cour et dans les ministères. Entrepreneurs de leur élévation
commune, c'est lui qu'on couronne roi de Suède, mais c'est elle qui, pendant
quarante ans, va incarner la paix et la stabilité dans une Europe monarchique
exposée aux révolutions. Ni l'un ni l'autre n'avaient rêvé d'être souverains ;
mais ils surent forcer le destin et s'en montrer dignes.
245.
LALO
(Désiré-Joseph). Cahiers inédits du capitaine Lalo, ou les campagnes d'un officier de
Napoléon (1807-1814). Belfond, 1988 in-8°, 211 pp, texte
présenté et annoté par Paul Vernière, un portrait et 6 cartes dans le texte, 3
documents reproduits en annexes, broché, couv. illustrée, bon état. Edition
originale
40 €
Désiré-Joseph Lalo – grand-pére d’Edouard Lalo, le compositeur du Roi d'Ys
– est né le 6 novembre 1789 à Arras. A sa sortie de I’Ecole militaire de
Fontainebleau, il est nommé lieutenant a dix-neuf ans et part pour I'ltalic. En
1809, il est envoyé au Tyrol pour y réprimer I'insurrection. En 1813, il
participe a la campagne d'Allemagne. Blessé à Leipzig, il est fait prisonnier.
Ce journal de marche est inédit : il constitue une page d'histoire écrite sur
le vif, en direct, par un soldat de I'Empereur. — "Ecrits sous la forme
d'un itinéraire sec et précis, les cahiers du père du compositeur Edouard Lalo
relatent sa vie militaire au sein de l'armée d'Italie (1807-1812), puis sa
campagne de Saxe en 1813, pendant laquelle il est fait prisonnier.
(L'insurrection d'Andreas Hoffer, la bataille de Leipzig)." (Tulard, 821)
— I .1807-1809, L’armée d’Italie. II. 1809-1810, Campagne du Tyrol. III.
1810-1812, Rome, Naples et Sienne. IV. 1812-1813, Campagne d’Allemagne. V.
1813-1814, Captivité et retour en France.
246.
LEMAIRE
(Jean-François). La Médecine napoléonienne. Nouveau Monde
éditions, Fondation Napoléon, 2003 in-8°, 367 pp,
annexes, biblio, broché, couv. illustrée, bon
état (Coll. La Bibliothèque Napoléon)
30 €
Napoléon a-t-il lancé la médecine moderne (examen clinique du malade,
mutation de l'hospice-abri en hôpital de soins, implantation de la médecine rurale,
vaccinations et autres mesures de santé publique) ou a-t-il été seulement le
témoin de sa mise sur orbite ? Pour qui considère son scepticisme en matière
médicale, cette seconde hypothèse paraît la bonne. Et pourtant non ! Sans lui,
les fulgurances de Fourcroy, de Cabanis ou de Chaptal, Corvisart un peu en
retrait, auraient fait long feu et, dans l'épanouissement de la clinique, la
France n'aurait jamais rattrapé, puis rapidement supplanté ses voisins
européens. Sans l'empereur, l' "Ecole de Paris", qui sera le phare du
monde médical durant près d'un siècle, n'aurait jamais vu le jour. Une
impulsion à mettre d'autant plus au crédit de Napoléon que, paradoxalement
malgré toutes les batailles qui ponctueront son règne, le service de santé de
ses armées, qu'il s'agisse du ramassage des blessés ou de leur évacuation,
demeurera jusqu'au bout dramatiquement et délibérément inadapté. Dix ans après
un premier essai devenu un classique, "Napoléon et la médecine",
Jean-François Lemaire a refondu dans cette nouvelle synthèse ses recherches les
plus récentes. — Jean-François Lemaire (1930-2021), docteur en médecine
(Paris), docteur en histoire (Paris IV-Sorbonne) a enseigné " La condition
médicale au XIXe siècle " de 1989 à 2001 à l'Ecole Pratique des Hautes
Etudes (Sorbonne, chaire du Premier Empire). Lauréat de l'Académie française,
plusieurs fois lauréat de l'Académie des Sciences Morales et Politiques et de
l'Académie nationale de Médecine, il a reçu en 1999 le Grand Prix de la
Fondation Napoléon.
247.
LEMAIRE
(Jean). Le
Testament de Napoléon : un étonnant destin, 1821-1857. Plon, 1975 in-8°, 248 pp,
préface de André Castelot, pièces inédites en
annexes, broché, couv. illustrée, bon état. Peu courant, envoi a.s.
30 €
Né à Paris le 16 juillet 1904, Jean Lemaire fut, avec le bâtonnier Payen
et Me Jacques Isorni, l'un des défenseurs de Philippe Pétain devant la Haute
Cour de justice en 1945. Bien que toute sa carrière ait été celle d'un
civiliste, il fut choisi, en 1945, par Me Payen pour l'assister dans la défense
du maréchal. Sa première tâche fut d'éviter une rupture entre les deux autres
défenseurs, en désaccord total sur la ligne à suivre. Lui-même, dans sa
plaidoirie, s'efforça avec succès de démontrer que l'arrivée au pouvoir de
Pétain, en 1940, n'était pas le résultat d'un complot préparé de longue date.
Avec Me Isorni, il s'efforça d'adoucir le sort du maréchal et demanda la
révision de son procès. De 1969 à 1971, Jean Lemaire fut bâtonnier de l'ordre
des avocats près la cour d'appel de Paris. Outre un ouvrage sur les règles du
barreau, il a publié cette étude sur le Testament de Napoléon.
248.
LEMONNIER-DELAFOSSE
(Jean-Baptiste). Seconde campagne de Saint-Domingue du 1er décembre 1803 au 15 juillet 1809
; précédée de souvenirs historiques & succincts de la première campagne,
expédition du général en chef Leclerc, du 14 décembre 1801 au 1er décembre
1803. Le Havre, Imp.
de H. Brindeau et Comp., 1846 in-8°, viii-304 pp,
4 plans de batailles et un grand plan dépliant
de la ville de Santo-Domingo et de ses environs hors texte, broché, couverture
jaune imprimée en noir (lég. salie), bon état. Rare édition originale, imprimée
sur papier vélin fort et non mise dans le commerce
500 €
Récit de la campagne de Saint-Domingue (1801-1809) par un témoin oculaire
qui prit part aux opérations en qualité d’officier. — "Le moment n'était
pas éloigné où [la domination] de la France allait comme le sable du désert
devant l'ouragan !... 50.000 hommes trouvèrent la mort, en se battant contre
cette liberté que la République française avait donnée et proclamée ! (...)
Pouvait-il en être autrement ? Ces hommes pour lesquels l'amour de la liberté
était tout, tombaient plutôt que de se voir ravir le bien qu'ils avaient rêvé.
Ces Blancs, qu'ils avaient bénis comme des bienfaiteurs, leur parurent des
tyrans." (pp. 2-3) (Tulard, 895 ; Chadenat, 4058 ; Sabin, 40011 avec une
collation erronée).
249.
MACDONALD
(Jacques-Etienne). Souvenirs du maréchal Macdonald, duc de Tarente. Plon, 1892 in-8°, xcvi-423 pp,
avec une introduction par Camille Rousset, 2
portraits en héliogravure hors texte du maréchal, d'après David et Gérard, dont
un en frontispice, reliure demi-chagrin carmin, dos à 5 nerfs soulignés à
froid, titres dorés, couv. conservées, bon état. Bel exemplaire
150 €
"Souvenirs écrits en 1825 et conservés par la famille de la baronne
de Pommereul. D'une authenticité indiscutable, ces mémoires contiennent des
jugements très sévères sur Moreau, Talleyrand, l'armée napolitaine. Ils sont
fondamentaux pour la campagne de 1809, l'expédition de Russie et la bataille de
Leipzig. Concernant également la Restauration et le retour de l'île d'Elbe, ils
s'arrêtent en février 1816." (Tulard, 930). Très fiable également sur les
débuts de la Restauration, selon Bertier de Sauvigny (Bertier, 663).
250.
MACÉ
(Jacques). Le
général Gourgaud. Nouveau Monde
éditions, Fondation Napoléon, 2006 in-8°, 354 pp,
préface du baron Gourgaud, 8 pl. de gravures
hors texte, biblio, généalogie, index, broché, couv. illustrée, bon état, envoi
a.s.
25 €
Polytechnicien et artilleur, issu d'une célèbre famille d'artistes,
Gaspard Gourgaud a participé jusqu'en 1811 aux campagnes de la Grande Armée.
Officier exceptionnel, il devient premier officier d'ordonnance de Napoléon Ier
et lui sauve la vie à deux reprises, à Moscou en 1812 puis à Brienne en 18l4.
Après la défaite de Waterloo et l'abdication, il obtient le droit d'accompagner
l'Empereur à Sainte-Hélène, mais son caractère ombrageux et ses emportements le
mettent en conflit avec ses compagnons. Les conditions de son départ de
Sainte-Hélène en 1818 ont donné lieu à de vives polémiques depuis près de deux
siècles. L'exploitation des archives du général et de sa famille - dépouillées
pour la première fois d'une manière exhaustive par l'auteur - permettent de
comprendre ces événements et de faire justice de la plupart des accusations
portées contre le général Gourgaud, qui, fervent et combatif napoléonien sous
la Restauration, aide de camp du roi Louis-Philippe, participa à la mission du
Retour des Cendres de l'Empereur. Cet ouvrage fait aussi revivre la vie privée
de Gaspard Gourgaud qui a exprimé sans retenue les cinq passions de son
existence : pour sa mère, sa sœur, son fils unique, sa maîtresse... et bien sûr
l'Empereur. Cette première biographie du général permet de découvrir au-delà de
l'officier téméraire, coléreux et hâbleur trop souvent caricaturé, un homme
sincère et chaleureux.
251.
MADELIN
(Louis). Les
Cent-Jours. Waterloo. Hachette, 1954 in-8°, 406 pp, 2 cartes, notes et références, broché, bon état
(Histoire du Consulat et de l'Empire, XVI)
30 €
"... Tout au long du volume M. Madelin ne dissimule pas qué
l'aventure tentée par Napoléon était sans issue. Mais selon lui, le désastre de
Waterloo aurait pu être évité, et la guerre se prolongeant les choses eussent
pris, peut-être, une autre tournure. Aussi la recherche des responsabilités
d'une si rapide catastrophe occupe-t-elle une grande partie de l'ouvrage. Parmi
les responsables, il y a d'abord quelques hommes. Au premier rang, Fouché, que
M. Madelin connaît bien pour lui avoir jadis consacré une remarquable thèse de
doctorat. Fouché, qui dès le début avait prévu l'épilogue et qui cherchait
avant tout à sauver non seulement sa personne, mais sa situation. L'intrigue
montée par Fouché, est remarquablement, et semble-t-il, fort pertinemment analysée.
Ensuite, Ney. Henri Houssaye avait déjà signalé l'action incohérente du « brave
des braves », mais pour M. Madelin, c'est à Ney, au premier chef, que revient
la responsabilité de la défaite. Le 16 juin il a négligé d'occuper les
Quatre-Bras alors qu'il le pouvait, et le jour de Waterloo véritablement «
aliéné », au sens propre du terme, il a inutilement brisé la cavalerie
française sur les retranchements anglais. Soult enfin, qui remplaçait Berthier,
émigré, dans les fonctions capitales de chef d'état-major. Soult n'a su ni
rédiger convenablement les ordres, ni les expédier rapidement, ni les faire
parvenir sûrement à leurs destinataires. A côté de cela. Grouchy, qu'on a
traditionnellement accablé, ne paraît coupable que de fautes mineures. M.
Madelin reconnaît que Napoléon est le premier fautif, il eût dû s'apercevoir de
l'incapacité de ces hommes et les remplacer à temps. Mais, explique-t-il,
depuis les désastres de Russie, le caractère de Napoléon avait singulièrement
changé. Il n'osait plus sévir, surtout contre ses anciens fidèles..."
(Jacques Godechot, Annales historiques de la Révolution française)
252.
PETITEAU
(Natalie). Ecrire
la mémoire. Les mémorialistes de la Révolution et de l'Empire. Les Indes savantes, 2012 in-8°, 310 pp, sources,
biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
L'histoire de la Révolution et de l'Empire s'est écrite en tenant compte,
entre autres, d'une littérature abondamment produite par les acteurs des années
1789-1815. Mais derrière la célébrité des textes d'une marquise de La
Rochejaquelein, d'un baron Marbot ou d'un sergent Bourgogne se cache l'histoire
éditoriale de ces ouvrages, parfois rocambolesque, souvent aventureuse,
toujours passionnante. À partir de 1814 en effet, des textes des témoins de la
Révolution et de l'Empire passent du domaine privé à l'espace public, et
contribuent à marquer la culture romantique et l'identité nationale de leurs
récits. Forts connus, ces textes n'ont pourtant jamais été l'objet d'une
histoire expliquant comment ils sont devenus des livres. La façon dont les
témoins ont mis par écrit leurs souvenirs est pourtant riche d'enseignements
sur la portée des événements révolutionnaires et impériaux. Elle éclaire aussi
le rôle de la mémoire dans la culture romantique, politique et nationale du
XIXe siècle. Elle révèle comment les héritiers de ces acteurs se sont sentis à
leur tour investis de la mission de transmettre aux générations futures des
témoignages dont certains n'étaient initialement voués qu'à exister dans un
cercle privé. Natalie Petiteau se livre ici à une étude systématique des
processus de mise par écrit et de publication des mémorialistes de la
Révolution et de l'Empire, en mettant toutefois l'accent sur les témoins des
années impériales, plus nombreux et plus célèbres. Quelques études de cas
montrant par ailleurs l'apport de ces textes aux historiens prolongent ce
travail.
253.
PION
DES LOCHES (Antoine-Augustin). Mes campagnes (1792-1815). Notes et correspondance du
colonel d'artillerie Pion des Loches, mises en ordre et publiées par Maurice
Chipon et Léonce Pingaud. P.,
Firmin-Didot, 1889 pt in-8°, xxviii-520 pp,
un portrait en frontispice, index, une grande
carte dépliante hors texte, reliure toile verte, dos lisse avec titres dorés
(dos légèrement et uniformément passé), bon état. Rare
250 €
"Attachants mémoires, surtout sur la campagne de Russie qui
présentent un type d'officier écartelé entre l'attrait de la gloire militaire
et les plaisirs de la vie conjugale. Bonne édition critique." (Tulard,
1159)
254.
SAVANT
(Jean). Les
Mamelouks de Napoléon. Calmann-Lévy, 1949 pt in-8°,
489 pp, 16 pl. de gravures hors texte, une carte, documents en annexe, noms des
Mamelouks, sources, biblio, broché, bon état (ouvrage couronné par l'Académie
des sciences morales et politiques). Edition originale, un des ex. hors
commerce, envoi a.s.
80 €
"M. Jean Savant a publié un savant ouvrage qui est le fruit de
recherches approfondies dans les archives de la Guerre. Il s'attache aux
Mamelouks de Napoléon, organisés d'abord en Egypte, puis en France sous le
Consulat, finalement adjoints à la Garde et renforcés en fait par des recrues
d'origine française. La carrière d'un certain nombre de personnages est
retracée en détail ; une liste des soldats et sous-officiers figure en
appendice ; Roustam est particulièrement retenu et ses souvenirs sont ici
réimprimés intégralement (p. 346-412)." (G. Lefebvre, Revue Historique) —
"Dans ce substanciel et élégant volume de 492 pages, M. Jean Savant a
rassemblé tout ce que l'on peut savoir sur les fameux Mamelouks de Napoléon...
Le livre est un remarquable travail d'érudition qui ne laisse dans l'ombre
aucune partie du sujet ; mais d'autre part il est nourri d'anecdotes curieuses
qui le rendent vivant. Il apporte une récieuse lumière sur bien des
particularités de l'histoire du Premier Empire, et il fait le plus grand
honneur à son auteur." (Revue des Deux Mondes) — "M. Jean Savant
vient de publier une histoire des Mamelouks de Napoléon où l'on découvre,
entres autres richesses, un document unique sur l'Empereur : les Souvenirs de
Roustam..." (Louis Piéchaud, L'Epoque) — "... On retrouve ici les
Souvenirs de Roustam éclairés par un remarquable ensemble historique... Cet
ouvrage contient une part énorme d'inédit ou de peu connu sur l'Empereur...
Grâce à mille anecdotes Jean Savant nous restitue ces types, originaux en tout,
dans l'héroïsme comme dans l'amour." (G. Sanvoisin, Ce Matin, Le Pays)
255.
SOKOLOV
(Oleg). Le
combat de deux Empires. La Russie d'Alexandre Ier contre la France de Napoléon,
1805-1812. Fayard, 2012 gr. in-8°,
522 pp, traduit du russe, cartes, annexes, notes, broché, couv. illustrée, bon
état
30 €
Cet ouvrage représente sans conteste une page nouvelle dans l'histoire de
l'époque napoléonienne. Oleg Sokolov y expose pour la première fois, de façon
convaincante, les causes réelles de la campagne de Russie, les véritables
motivations politiques et les plans stratégiques des deux camps. L'auteur
rejette dans sa presque totalité la vision biaisée des réalités de la période
1805-1812, reposant sur des témoignages tardifs et filtrée par le prisme déformant
des mémoires. Toute son attention s'est concentrée sur des sources de première
main, ordres, rapports, journaux, lettres, presse et littérature datant de
l'époque étudiée (documents russes, français et polonais). Les résultats de cet
examen comparatif sont époustouflants. Une analyse claire et profonde de
l'entrelacement des faits politiques, diplomatiques et militaires, un ample
tableau de l'état d'esprit des sociétés gouvernées par Alexandre Ier et
Napoléon font de cet ouvrage un apport exhaustif à l'étude d'une page
déterminante de l'histoire de la France, de la Russie et plus largement de
l'Europe.Professeur de civilisation française à l'université de
Saint-Pétersbourg, Oleg Sokolov est le spécialiste russe de l'histoire
napoléonienne. Il a soutenu une thèse de doctorat consacrée aux officiers
français sous la Révolution. Il est l'auteur de multiples ouvrages sur les
campagnes napoléoniennes, sur l'armée de Napoléon et sur l'histoire militaire
en général. Son grand ouvrage “L'armée de Napoléon” a été traduit en français
en 2003. Parallèlement à ses recherches scientifiques, Oleg Sokolov organise
des grands spectacles historiques. Fondateur d'un vaste mouvement de
reconstitution en Russie, il a donné naissance au premier groupe qui entreprit
de faire revivre les soldats de l'armée de Napoléon. Sur son initiative,
plusieurs milliers de personnes prenaient part à des reconstitutions aux quatre
coins de l'Europe. Avec ses 1300 participants, ses 140 chevaux, ses vingt
pièces de canons et ses 120.000 spectateurs, l'une des plus retentissantes a
été celle de la bataille de Borodino (de la Moskova). Pour ses recherches et sa
contribution à la popularisation de l'histoire de France, Oleg Sokolov a été
fait en 2003 Chevalier de la Légion d'Honneur. Fin 2019, il est incarcéré en
Russie à la suite du meurtre de sa compagne, une étudiante de près de quarante
ans sa cadette...
256.
STURMER
(Bartholomée). Napoléon à Sainte-Hélène. Rapports officiels du baron Stürmer, Commissaire
du gouvernement autrichien. [Publiés par] Jacques St Cère et H. Schlitter. P., Librairie Illustrée, s.d. (1887)
in-12,
xxxix-293 pp, broché, bon état. Peu courant
80 €
"Ce diplomate autrichien représenta son pays comme commissaire chargé
de la surveillance de Napoléon à Sainte-Hélène, où il resta de 1816 à 1818.
Malgré le titre, cette relation a bien un caractère personnel." (Tulard,
1382) — "Les documents contenus dans ce volume ont été publiés à Vienne
par M. H. Schlitter avec l'autorisation du gouvernement autrichien. Ils se
trouvent dans les archives secrètes de la cour de Vienne qui contiennent tant
de documents historiques de la plus haute importance (...) c'est la première
fois que l'on publie les rapports d'un des commissaires envoyés par les alliés
à Sainte-Hélène. On y trouvera plus d'un document humain qui sera à ajouter au
grand dossier que forment depuis plus d'un demi-siècle les admirateurs et les
détracteurs de Napoléon Ier et on y verra la confirmation éclatante et probante
de la légende qui s'est formée autour du nom de sir Hudson Lowe. M. le baron de
Stürmer était pour ainsi dire désintéressé dans le drame qui se déroulait
devant ses yeux, le récit qu'il fait peut être considéré comme l'histoire
définitive de la vie de Napoléon à Sainte-Hélène." (Jacques St Cère,
avant-propos)
257.
SUTHERLAND
(Christine). Marie
Walewska, le grand amour de Napoléon. Perrin, 1981 in-8°, 309 pp, traduit
de l'anglais, 16 pl. de gravures hors texte, une carte, reliure skivertex
havane de l'éditeur, bon état
25 €
Né en 1786 (et non en 1789 comme le mentionnent les dictionnaires), mariée
à dix-sept ans au comte Walewski, qui avait cinquante ans de plus qu'elle,
Marie Walewska subit la pression du prince Joseph Poniatowski, de son propre
mari et finalement de toute la société de Varsovie pour qu'elle cède, en 1807,
dans l'intérêt de la Pologne, au désir de Napoléon. Elle résista, mais
l'empereur profita, semble-t-il, d'un évanouissement pour abuser d'elle. Non
seulement Marie pardonna, mais elle devint une maîtresse aimante et lui donna
un fils, Alexandre, en 1810, ce qui le détermina à répudier Joséphine pour
"épouser un ventre" qui lui donnerait un héritier. Fidèle jusqu'au
bout à l'Empereur, Marie lui rendra visite à l'île d'Elbe en compagnie de son
fils et le retrouvera une dernière fois à La Malmaison après Waterloo.
258.
TARLÉ
(E.). La
Campagne de Russie, 1812. Gallimard, 1941 in-8°, 270 pp, traduit
du russe, une carte en frontispice, broché, couv. illustrée, bon état
30 €
"La traduction de l'important ouvrage de M. E. Tarlé sur la campagne
de 1812 offre aux historiens de langue française une synthèse des ouvrages
russes, enrichie par les recherches personnelles de l'auteur, et aussi, pour la
première fois, une histoire de la résistance à l'invasion, conçue du point de
vue populaire, en sorte que la guérilla y tient une place importante, ainsi que
la tactique de Koutouzof, qui apparaît ici comme un chef national. Le sens
général du livre est d'exalter le patriotisme du peuple russe qui a fait le
vide devant l'adversaire et l'a harcelé avec une ardeur qui ne peut se comparer
qu'à celle du peuple espagnol. Toutefois, on aperçoit bien que, si Napoléon,
demeurant fidèle à la Révolution, avait annoncé l'intention de libérer les paysans,
les choses auraient pu tourner un peu autrement, et c'est bien ce que la
noblesse redoutait ; en fait, certains événements montrent qu'en prenant part à
la lutte, des paysans se sont crus autorisés à espérer une amélioration de leur
sort ; leur cause n'a pas été sans éveiller des sympathies ; en sorte que, par
un cruel détour, la guerre n'a pas été sans fruit pour la cause de
l'émancipation, de même du reste qu'en Espagne..." (G. Lefebvre, Revue
Historique, 1946)
259.
THIERS
(A.). Histoire
de la Révolution française. Dessins par Yan' Dargent (2 volumes). Suivi de
Histoire du Consulat. Edition illustrée de 70 dessins (1 volume). Suivi de
Histoire de l'Empire. Edition illustrée de 280 dessins (4 volumes). P., Furne et Cie, Lheureux et Cie, 1865-1866
7 vol. in-4°, viii-792, 800,
602, 737, 683, 723 et 726 pp, texte sur 2
colonnes, très nombreux portraits et gravures, reliures demi-chagrin vert
empire, dos à 4 faux-nerfs pointillés, titres et tomaisons dorés (rel. de
l'époque), qqs plats et coupes frottés, bon état
250 €
L'action politique d'Adolphe Thiers parcourt tout le XIXe siècle ou
presque, de la Restauration monarchique, dans les années 1820, durant laquelle
il fait ses premières armes, à la IIIe République. Il est le premier président
de celle-ci, du 31 août 1871 au 24 mai 1873. Bourgeois avide de pouvoir et
d'argent, d'une pingrerie rare, il représente si bien la bourgeoisie
louis-philipparde dans ses jeunes années que le romancier Honoré de Balzac le
prend pour modèle de son jeune provincial ambitieux, Rastignac. Mais Thiers est
aussi un homme politique d'une rare intelligence, et il montre une grande
aptitude à percevoir les aspirations profondes de la société française.
Bourgeois monarchiste à ses débuts, il finit sa vie en républicain conservateur,
jusqu'à être renversé par une coalition de députés monarchistes. De 1823 à
1827, il publie l' “Histoire de la Révolution” qui lui vaut de nombreux éloges
et son élection à l'Académie française en 1833. — "Comme son ami Mignet,
Thiers est partisan d'une histoire philosophique, d'une histoire qui explique.
Il revendique les acquis de la Révolution puis ceux du Consulat et de l'Empire.
Son fatalisme le conduit à porter la raison d'Etat au rang de vertu. Il exalte
l'ordre et trouve une légitimation à la grandeur, fût-elle guerrière.
Subordonnant l'histoire à la politique, il destine ses ouvrages aux dirigeants
et les conçoit comme une propédeutique du pouvoir. L'historien sert le
politique. Cependant, le Thiers historien est encore plus un peintre qu'un philosophe.
Très narratif et descriptif, il est un remarquable vulgarisateur qui veut tout
savoir de l'époque qu'il évoque pour mieux la faire comprendre. Il est ainsi
l'un des pionniers de l'histoire scientifique (utilisation des archives, visite
des lieux décrits comme les champs de bataille, recours à des témoins directs
et à des spécialistes). Entre la légende dorée et la légende noire, il inscrit
son oeuvre dans l'histoire critique. Après avoir encensé le génie de Napoléon,
il sait infléchir son jugement après le 2 décembre. Il est désormais convaincu
que la patrie ne peut se livrer à un « homme providentiel ». Jean Tulard
déplore que Thiers, en dépit de ses erreurs et de ses lacunes, n'ait pas été
réédité, contrairement à Taine ou à Michelet..." (Eric Anceau, Revue
historique, 1999)
260.
THIRY
(Jean). Sainte-Hélène. Berger-Levrault, 1976 in-8°, 295 pp, biblio,
broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.
30 €
261.
TULARD
(Jean)(dir.). L'Europe au temps de Napoléon. Editions du
Cerf, 2020 gr. in-8°, 638 pp,
biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
Napoléon a rêvé d’unifier l’Europe. Il l’aura réveillée, éclairée,
enflammée et elle l’aura vénéré. Il l’aura dominée et elle l’aura combattu,
rejeté, diabolisé. Voici le grand livre d’histoire qui manquait afin de dresser
la chronique et le bilan de cette épopée sans précédent. Pour y parvenir, Jean
Tulard s’est entouré des meilleurs spécialistes de chaque pays concerné
(Jean-René Aymes, Jean Bérenger, Roger Dufraisse, Jacques Godechot, André
Palluel-Guillard, Monika Senkowska-Gluck, William Smith, Jean Vidalenc).
Comment, entre 1800 et 1815, de Londres à Varsovie, de Lisbonne à Amsterdam, de
Rome à Genève, de Vienne à Moscou, le Vieux Continent a-t-il peu à peu cédé la
place à un monde renouvelé ? Et donné, à ses peuples, une conscience inédite de
leur commune destinée ? Par-delà le récit détaillé des conquêtes et défaites de
la Grande Armée telles qu’elles ont été vécues par les contemporains, c’est le
tableau complet de cette mutation inouïe, politique, économique, culturelle,
que restitue ce livre à la fois savant et passionnant.
262.
VASSON
(Jacques de). Bertrand, le Grand-Maréchal de Sainte-Hélène. Issoudun, Laboureur et Cie, 1935 gr. in-8°,
304 pp, 5 illustrations et une carte dépliante de l'île Lobau hors texte, biblio,
broché, couv. illustrée rempliée, bon état
50 €
Un excellent ouvrage sur la vie de celui qui fut le fidèle, loyal et
constant ami de l'Empereur Napoléon. Henri-Gatien Bertrand (1773-1844), garde
national parisien (1792), sous-lieutenant du génie (1793), général de brigade à
la fin de la campagne d'Egypte, aide de camp de l'Empereur, divisionnaire
(1807), comte (1808), avait commandé en chef le génie de l'armée d'Allemagne en
1809, où il fut fait grand aigle de la Légion d'honneur. Gouverneur des
Provinces Illyriennes après Marmont (1811-1812), il commandait, depuis le 12
mars 1813, le 4e corps de la Grande Armée. Nommé grand maréchal du palais en
novembre suivant, il devait être le fidèle compagnon de l'Empereur à l'île
d'Elbe, à Waterloo, à Sainte-Hélène et repose auprès de lui aux Invalides.
263.
VIAL
(Charles-Eloi). Marie-Louise. Perrin, 2017 gr. in-8°,
439 pp, 8 pl. d'illustrations en couleurs hors texte, notes, sources, biblio,
index, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
Le véritable portrait de la souveraine la moins connue et la plus détestée
de l'histoire du Premier Empire. A l'instar de sa tante Marie-Antoinette,
Marie-Louise de Habsbourg-Lorraine a été victime de sa légende noire. En 1810,
son mariage avec Napoléon fait d'elle le symbole de la paix fragile entre la
France et l'Autriche. Mère de l'héritier du trône impérial, elle soutient
Napoléon malgré ses premières défaites. Pourtant, dès 1814, lorsqu'elle refuse
de rejoindre son mari à l'île d'Elbe, le regard change et l'épouse modèle se
transforme en traîtresse. Depuis lors, elle passe pour une femme égoïste,
futile, infidèle et nymphomane. En s'appuyant sur des archives inédites,
Charles-Eloi Vial s'applique avec talent à restituer la personnalité de cette
princesse cultivée au tempérament d'artiste, dévouée à sa famille et à ses
enfants. Devenue duchesse de Parme grâce au soutien des Alliés, elle joue aussi
un rôle majeur sur l'échiquier diplomatique européen pendant trois décennies.
Au fil des pages, nous découvrons ainsi un destin hors du commun et une
personnalité ignorée, révélée par un historien d'envergure.
264.
WARESQUIEL
(Emmanuel de). Fouché. Les silences de la pieuvre. France Loisirs,
2017 gr. in-8°, 831 pp, 82
illustrations, la plupart en couleurs, sur 48 pl. hors texte, notes, annexes,
généalogies, sources et biblio, index, reliure cartonnée de l'éditeur, jaquette
illustrée, bon état
25 €
« Fouché, bien sûr, ne m'était pas un inconnu. Fouché de Nantes, le
bourgeois impécunieux, le petit professeur en soutane des collèges de
l'Oratoire, Fouché le conventionnel, le tueur de roi, le proconsul de Nevers et
de Moulins, le mitrailleur de Lyon, le tombeur de Robespierre et le cauchemar
de Napoléon, le ministre de tous les régimes, l'inventeur de la police moderne,
le bâtisseur d'État, le théoricien et l'homme d'action, l'aventurier, le
conspirateur et le parvenu. Assurément l'un des hommes les plus puissants de
son époque, en tout cas l'un des plus étonnants. Rares sont ceux qui
inventèrent de nouvelles règles du jeu sans attendre la fin de la partie.
Fouché a été de ceux-là. » Emmanuel de Waresquiel fouille jusque dans ses
moindres recoins la vie d'un homme aussi dissimulé que contradictoire. A l'aide
de larges fonds d'archives – dont beaucoup sont inédits –, il dessine le
portrait brillant d'un incroyable personnage jusqu'ici incompris et desservi
par sa légende noire. Il nous donne ce faisant un Fouché d'une surprenante
actualité.
265.
ALLEM
(Maurice). La
Vie quotidienne sous le Second Empire. Hachette, 1952 in-8°, 287 pp, reliure
demi-chagrin havane, dos à 4 nerfs soulignés à froid, auteur et titre dorés,
couv. illustrée conservée, bon état. Bel exemplaire
30 €
"Bien que cette étude ait le défaut de s'étendre plus complaisamment
sur les divers aspects de la société bourgeoise et parisienne que sur la « vie
quotidienne » des classes laborieuses ou des paysans, elle nous laisse
cependant percevoir l'évolution qui s'est produite en France au cours du Second
Empire. Grâce à la création des chemins de fer et aux progrès de
l'industrialisation, les campagnes sont sorties de leur isolement et l'exode
rural se précise. Bouleversée par les travaux d'Haussmann, la capitale voit sa
population s'accroître considérablement; d'autres grandes villes augmentent
plus vite encore : Lyon, Marseille, Bordeaux, Lille, etc. Saisie par cette fièvre
de transformation, la bourgeoisie se lance dans les « affaires » et les
fortunes rapides qu'elle échafaude lui permettent d'étaler un luxe contrastant
douloureusement avec la misère des ouvriers. Ceux-ci, ayant pris conscience de
leur condition précaire, en même temps que de leur force numérique, commencent
à s'organiser et se préparent à la lutte. Bref, ses dehors brillants et son
apparence de fête perpétuelle ne sauraient nous cacher que le Second Empire
fut, en fait, pour la majorité de la population, un temps de dur labeur et
d'intense fermentation des esprits." (Population)
266.
ANDLER
(Charles). Vie
de Lucien Herr (1864-1926). Maspero, 1977 in-8°, 354 pp, présentation
par Justinien Raymond, broché, couv. illustrée à rabats (très lég. salie), bon
état (Coll. Actes du peuple)
25 €
En attendant une biographie désormais indispensable, la réédition du
meilleur témoignage existant sur un personnage clé de l'histoire intellectuelle
de la France contemporaine." (Le Choix des Annales, Annales ESC, 1977) —
Parce que, délibérément, par une extraordinaire modestie, il a voulu rester
toute sa vie dans l’ombre d’un poste des plus obscurs – bibliothécaire de
l’Ecole normale supérieure – Lucien Herr, mort en 1926, demeure peu connu du
public. Il est pourtant l’une des plus grandes figures du socialisme français,
l’homme qui a le plus fait pour introduire le marxisme en France et qui a
marqué profondément la pensée et l’action politiques de sa génération, à
commencer par celles de Jaurès à qui il inspira le titre de son journal,
“L’Humanité”. Ce livre, réédité aujourd’hui pour la première fois depuis sa
parution en 1932, est à la fois une biographie et une analyse politique. Mais
il est mieux que cela : il est le témoignage passionné de son meilleur ami,
grand germaniste – traducteur du “Manifeste du parti communiste” –, Charles
Andler, alsacien, normalien et socialiste comme lui : une sorte de dialogue
poursuivi au-delà de la mort par un autre intellectuel militant. L’affection
profonde qui les unissait avait résisté à des divergences politiques très
profondes : s’ils avaient milité ensemble dans les grands combats – l’affaire
Dreyfus, la défense de la théorie de la grève générale révolutionnaire –, leurs
vues avaient divergé, avant 1914, sur les chances de sauver la paix grâce à
l’action de la Deuxième Internationale et de la social-démocratie européenne ;
comme Jaurès, comme Liebknecht et Rosa Luxemburg, Herr croyait dans la
possibilité de faire face à la montée de la guerre. Dans son introduction,
Justinien Raymond fait revivre l’amitié de ces deux hommes qui, engagés dès
leur jeunesse dans le Parti ouvrier socialiste révolutionnaire, puis militants
du Parti socialiste français : « Hommes de pensée, ils étaient aussi des hommes
d’action. Ils ne se départiront jamais des serments de pureté militante faits
dans leur noviciat socialiste. Jamais ils ne brigueront un poste quelconque.
Ils aideront à toutes les tâches d’éducation populaire de l’école socialiste.
Ils participeront jusque dans la rue à toutes les formes de luttes…
267.
Anonyme. Pour l'armée républicaine. P., Edouard Cornély, 1901 pt in-8°,
viii-94 pp, reliure demi-chagrin havane, dos à 5 nerfs pointillés,
titre doré (rel. de l'époque), dos lég. frotté, bon état. Peu courant
30 €
"La librairie Cornély vient de mettre en vente, sous le titre de :
Pour l'armée républicaine (petit in-8, 94 pages), une brochure d'actualité qui
contient une partie historique. L'auteur anonyme, recherchant quels ont été
sous la première République les rapports de l'État et de l'Armée, étudie
successivement, en s'appuyant sur des faits : les nouveaux principes de
recrutement apportés par la Révolution, les sentiments et la conduite des
soldats républicains, les actes et les paroles du général Hoche, le changement,
sous l'influence de Bonaparte, de l'esprit de l'armée, et sa participation aux
coups d'état militaires qui mirent fin à la République." (Revue d’Histoire
moderne et contemporaine, 1901) — Table : L'armée de la Révolution. Nouveaux
principes de recrutement ; Sentiments et conduite des soldats républicains ; Hoche.
Actes et paroles d'un général républicain ; Bonaparte change l'esprit de
l'armée ; La République et l'armée. Coups d'état militaires. - Les
responsabilités et les fautes ; Conclusion : La réforme militaire. Diminution
du temps de service. - La condition des officiers. — L'un des auteurs est Ch.
Milhaud.
268.
Anonyme. Pour le Service de Deux ans
et la Nation Armée. (Par des Officiers appartenant à des Corps de Troupe de
toutes les Armes et à tous les Services). P., dans les Bureaux de l'Aurore, s.d. (1914)
in-12,
48 pp, broché, bon état
25 €
La loi des Trois ans est une loi française de 1913 augmentant la durée du
service militaire de deux à trois ans en vue de préparer l'armée française à
une guerre éventuelle avec l'Allemagne, laquelle surviendra l'année suivante et
deviendra la Première Guerre mondiale. Annoncée en mars 1913, la loi de trois
ans sera votée en août, malgré de fortes résistances. Elle mécontente en effet
la classe ouvrière, mais aussi la paysannerie, dont les fils vont manquer aux
champs une année de plus. L'abrogation de la loi des Trois ans est l'un des
thèmes de la campagne des législatives d'avril-mai 1914. Cette plaquette non
datée a été publiée en février ou mars 1914.
269.
BALLEYDIER
(Alphonse). Histoire
des révolutions de l'empire d'Autriche, années 1848 et 1849. P. et Lyon, Guyot Frères, 1853 2 vol. in-8°,
cxiv-279 et 384 pp, reliures demi-chagrin carmin, dos à 4 nerfs filetés,
titres et caissons dorés (rel. de l'époque), bon état
120 €
Par le baron Alphonse Victor Chrétien Balleydier, historien et homme de
lettres (1810-1859). Son “Histoire des révolutions de l'empire d'Autriche” et
son “Histoire de la guerre de Hongrie”, qui font encore autorité aujourd'hui,
lui valurent les titres de Freiherr (baron) et d'historiographe de l'Empereur
d'Autriche.
270.
BASHKIRTSEFF
(Marie). Journal.
Edition intégrale. 26 septembre 1877-21 décembre 1879. Texte établi et annoté
par Lucile Le Roy. Lausanne,
L'Âge d'Homme, 1999 in-8°, vi-1014 pp,
une photo de Marie Bashkirtseff en frontispice
et 16 photos hors texte, chronologie, index des personnes et personnages cités,
index des œuvres citées, biblio, reliure toile éditeur, bon état
50 €
Marie Bashkirtseff, née Maria Konstantinovna Bashkirtseva (1858-1884), est
une diariste, peintre et sculpteur d'origine ukrainienne. Née dans une famille
noble, elle grandit à l'étranger, voyageant avec sa mère à travers l'Europe.
Elle parlait couramment en plus du russe le français, l'anglais et l'italien.
Sa soif de connaissance la poussa à étudier les auteurs classiques et
contemporains. En outre, elle étudia la peinture en France à l'Académie Julian,
l'une des rares en Europe à accepter des étudiantes (on y trouvait des jeunes
femmes venant même des Etats-Unis). Une autre étudiante y était Louise Breslau,
que Marie considérait comme sa seule rivale. À 15 ans, elle commença à tenir
son journal intime, rédigé en français ; elle lui doit beaucoup de sa
célébrité. Il fera d'elle une des figures les plus touchantes de la Belle
Epoque, une figure romanesque du nomadisme inquiet et de l'égotisme passionné
qui ne pouvait que toucher la génération décadente, qui se reconnut en elle. A
Barrès, évoquant ses errances et son insatisfaction, elle devra son surnom de
"Notre Dame du Sleeping-Car". Marie Bashkirtseff, jeune ukrainienne
qui fit fureur à Paris, mourut à 24 ans, et fournit maints exemples à Simone de
Beauvoir pour “le Deuxième Sexe” – ce qui lui confère une place dans des
préoccupations très contemporaines. "Jamais une vie ne fut vécue avec plus
de fièvre, plus de soif de vivre", écrivait Hugo von Hofmannsthal.
271.
BAUMONT
(Maurice). La
Troisième République. Lausanne,
Editions Rencontre, 1968 in-12, 557 pp,
99 gravures et photos sur 32 pl. hors texte,
reliure simili-cuir vert de l'éditeur, jaquette, bon état (Coll. Le Rayon de
l'histoire). Edition originale, envoi a.s.
30 €
"M. B. retrace, avec une extrême clarté, l'évolution politique de la
Troisième République, de sa naissance à son effondrement en 1940, en prenant
soin constamment de situer cette évolution dans le contexte des relations
internationales." (Revue française de science politique, 1971) — Les 412
premières pages traitent de la période 1870-1914, les 30 suivantes de la Grande
Guerre, les 114 dernières de l'année 1919 à juillet 1940.
272.
BETHOUART
(Bruno). Religion
et culture en Europe occidentale de 1800 à 1914. Editions du Temps, 2001 gr. in-8°,
192 pp, glossaire, biblio, broché, bon état
20 €
Ce volume cherche à revisiter en parallèle les pratiques cultuelles et
culturelles de quatre nations (France, Italie, Allemagne, Royaume-Uni) ) la
situation et au destin différents.
273.
BIANQUIS
(Geneviève). Heine,
l'homme et l'œuvre. Boivin et Cie, 1948 in-12, 176 pp, chronologie
des œuvres, biblio, broché, papier lég. jauni, bon état
20 €
"La première partie du Heine de Mlle Bianquis est consacrée à la
biographie, telle que les recherches les plus récentes permettent de l'établir.
En 42 pages d'une belle densité, elle nous expose la vie mouvementée de ce
curieux esprit dont l'œuvre devait exprimer en vers et en prose la haine de
toutes les tyrannies et la foi dans l'esprit libéré. Une seconde partie nous
donne une étude fouillée de l'œuvre poétique, étude sans lourdeur malgré sa
profondeur, tant la plume est alerte et précise ; une troisième expose l'œuvre
en prose : Reisebilder, Écrits sur l'Allemagne, Écrits sur la France, Écrits
divers. Ainsi nous prenons en quelque 130 pages contact avec l'œuvre complète
de Heine, et à travers elle avec cette personnalité étonnamment complexe dont
la vue pénétrante saisissait d'emblée le défaut de tous les raisonnements, le
point faible de tous les systèmes, le ridicule de toutes les attitudes
solennelles. Madame Bianquis donne une nouvelle fois la preuve de sa science
vaste et sûre, de sa remarquable puissance de synthèse. Elle nous montre un
Heine dont la position était assurément pleine de contradictions, mais qui
servait la liberté et l'émancipation des peuples et attaquait l'apathie
politique, la soumission béate à des ordonnances..." (J.-Ph. Dupont, Revue
belge de Philologie et d'Histoire, 1949)
274.
BISMARCK
(Otto von). Pensées
et souvenirs. Présentation de Joseph Rovan. Calmann-Lévy,
1984 gr. in-8°, 480 pp, index,
broché, couv. illustrée, 2e plat froissé, bon état, ex. du SP
30 €
Pour les Français,le nom de Otto von Bismarck évoque une guerre ruineuse,
celle de 1870, et la naissance d'une nation allemande dominatrice. Image d'un «
Chancelier de Fer » taillée à coups de stéréotypes par les manuels d'histoire.
Or, Bismarck est sans aucun doute l'une des personnalités politiques les plus
passionnantes que l'histoire ait donné à l'Europe. Ses mémoires apportent une
contribution indispensable à la compréhension d'une politique aux motivations
complexes... — "Bismarck bâtit l'unité allemande, tout en ne la dissociant
jamais de l'équilibre européen. Il faut lire les magistrales “Pensées et
souvenirs” de Bismarck, dont Calmann-Lévy vient de donner une réédition
(préface de Joseph Rovan)." (Philippe Moreau Defarges, Politique étrangère,
1984) — "Les seuls et véritables mémoires du célèbre homme d'état
allemand. Il s'agit là d'une « autobiographie que Bismarck à écrite de sa main
». L'édition Calmann-Lévy de 1984 reprend environ la moitié du texte complet de
l'édition originale." (Bourachot, 51)
275.
BURNAND
(Robert). La
Vie quotidienne en France en 1830. Hachette, 1943, in-8°, 255 pp, reliure
demi-chagrin havane, dos à 4 nerfs soulignés à froid, auteur et titre dorés,
couv. illustrée conservée, bon état. Bel exemplaire
30 €
"Cette étude nous laisse percevoir l'évolution qui s'est produite en
France au cours du XIXe siècle, sous l'effet, moins des événements politiques
que des progrès techniques. Sous la Restauration et la Monarchie de Juillet,
les moeurs sont restées, dans l'ensemble, proches de celles de l'Ancien Régime.
En province, surtout dans les campagnes, la vie traditionnelle suit un rythme
qui semble immuable ; dans les villes, l'industrie naissante voit bien ses
effectifs grossir mais sans qu'il y ait encore parmi les ouvriers, une
véritable conscience de classe et si la bourgeoisie commence à se hisser, d'un
patient effort, vers les premières places, elle n'a pas encore réussi à
supplanter l'ancienne aristocratie, toujours influente..." (Population)
276.
CAMBON
(Paul). Correspondance
de Paul Cambon, 1870-1924, ambassadeur de France. Avec un commentaire et des
notes par Henri Cambon. Grasset, 1946 3 vol. in-8°,
461, 368 et 453 pp, brochés, qqs discrètes marques au crayon en marges,
bon état
90 €
Tome I (1870-1898) : L'établissement de la République, le protectorat
tunisien, la régence en Espagne, la Turquie d'Abd Ul Hamid ; Tome II
(1898-1911) : La tension franco-anglaise, l'Entente cordiale, les querelles
allemandes, le coup d'Agadir ; Tome III (1912-1924) : Les guerres balkaniques,
la Grande Guerre, l'organisation de la paix. — "... Le troisième tome
concerne la période allant de 1912 à 1924, c'est-à-dire l'époque de la guerre
mondiale d'alors avec ses préludes et ses conséquences. Le diplomate, de son
poste d'observation britannique, et muni des antennes que lui procurent ses
relations, surtout avec son frère M. Jules Cambon, ambassadeur à Berlin, juge
hommes et choses avec un discernement supérieur. Il dénonce à mainte reprise
l'inutilité ou la nocivité des palabres, l'incompétence brouillonne de tel ou
tel homme politique, le « gâchis » de la Conférence d'où devait sortir, en
1919, une paix d'avance compromise. Ce sont leçons de politique internationale
données, sous forme familière ou. familiale, par un maître de la grande
école." (Henri du Passage, Etudes)
277.
[CAMBON,
Henri]. Paul
Cambon, ambassadeur de France (1843-1924), par un diplomate. Plon, 1937 in-8°, 327 pp,
12 gravures hors texte, broché, bon état
25 €
Paul Cambon (1843-1924), ambassadeur de France en Grande-Bretagne de 1898
à 1920, est l’un des grands personnages au service de la diplomatie française
qui, à l’instar de Delcassé, a géré la crise de Fachoda en 1898. Cambon a
négocié par la suite les principes de l’Entente Cordiale en 1905. — Table :
L'homme : l'aspect, le caractère. – La carrière administrative. – Tunis. –
Madrid. – Constantinople. – Londres, 1 : l'Entente cordiale. – Londres, 2 : la
Guerre. – La retraite. — L'ouvrage a été écrit par son fils Henri Cambon.
278.
CANROBERT
(François Certain de). Souvenirs d'un siècle. Notes recueillies par Germain
Bapst. Plon, 1898-1913
6 vol. in-8°, xv-560, 576,
ii-547, ii-437, 491 et xxix-635 pp, un
portrait en héliogravure en frontispice, 15 cartes hors texte, dont 9
dépliantes (une en couleurs), brochés, bon état
300 €
Complet : I. La Révolution de Juillet. La conquête de l'Algérie. 1848 ;
II. Napoléon et sa Cour. La guerre de Crimée ; III. Paris et la cour pendant le
Congrès. La naissance du Prince impérial. La guerre d'Italie ; IV. Les
souverains à Paris. Les fêtes des Tuileries. La guerre contre l'Allemagne
(1870) ; V. Bataille de Rezonville ; VI. Bataille de Saint-Privat. — Mémoires
dictés par Canrobert (1809-1895), le dernier des maréchaux du Second Empire,
mis en ordre et rédigés par G. Bapst. Canrobert (1809-1895) prit part au début
de sa carrière à l'expédition de Mascara, à la prise de Tlemcen et fut blessé
au siège de Constantine. En 1850, il fut pris comme aide de camp par le Prince
Louis-Napoléon. Général de division en 1853, il participa à la guerre de Crimée
et au siège de Sébastopol où il entreprit les gigantesques travaux
d'investissement de la place. Maréchal de France en 1856, il se distingua
pendant la guerre d'Italie à Magenta et à Solférino. Pendant la guerre de 1870,
il prit part aux grandes batailles de Metz et s'illustra dans la défense de
Saint-Privat. Sa carrière politique débuta en 1879 avec son élection au Sénat.
— "Vaste ensemble de notes recueillies avec soin par Bapst. Elles furent
dictées quotidiennement par le maréchal et forment une fresque d'un grand
intérêt sur la période. Remarquables relations des batailles de Rezonville et
de Saint-Privat." (Bourachot, 74)
279.
CASTRIES
(Duc de). Le
Grand refus du comte de Chambord. La légitimité et les tentatives de
restauration de 1830 à 1886. Hachette, 1970 in-8°, 371 pp, 8 pl. de
gravures hors texte, sources, biblio, chronologie, tableau généalogique,
reliure toile éditeur avec une photo du comte de Chambord contrecollée au 1er
plat, rhodoïd, bon état (Le Testament de la Monarchie, V), envoi a.s.
30 €
"Quand naquit aux Tuileries, au pavillon de Marsan, le fils posthume
du duc de Berry, le 29 septembre 1820, il semblait qu'une brillante carrière
allait s'ouvrir devant lui. C'était « l'enfant du miracle », né sept mois après
la mort de son père, le seul héritier de la monarchie légitime restaurée six
ans plus tôt. On sait cependant que, quand il mourut en 1886, à Frohsdorf, en
Autriche, ses partisans, peu nombreux, enterraient avec lui leurs espoirs :
n'était-il pas lui-même le responsable de son échec ? Nombreux sont les
historiens qui se sont penchés sur cette triste destinée. Il semble bien que le
plus récent d'entre eux, M. le duc de Castries, est celui qui vient d'en
retracer, d'en expliquer le plus clairement les péripéties, les causes de son
échec. (...) Après la guerre de 1870 et la chute du Second Empire, l'on crut à
plusieurs reprises tenir l'occasion
décisive. M. le duc de Castries, par des documents inédits dont plusieurs
proviennent de sa famille qui était apparentée à la maréchale de Mac Mahon,
nous apporte de nouvelles lumières sur les fameuses négociations autour du
drapeau blanc. Il insiste aussi sur le rôle néfaste de la comtesse de Chambord
qui a certainement contribué aux successifs refus de son mari. Il marque aussi
combien fut méritoire l'effacement des princes d'Orléans, à commencer par le
comte de Paris. L'aveuglement du petit-fils de Charles X fut vraiment
incompréhensible : on connaît le mot de Mgr d'Hulst, royaliste fervent : «
Prions Dieu qu'il daigne ouvrir les yeux du comte de Chambord ou qu'il daigne
les lui fermer. »..." (Revue des Deux Mondes, 1970)
280.
CHANDENEUX
(Claire de). Les
Deux femmes du major. P., Plon,
Nourrit et Cie, 1884 in-12, 278 pp,
3e édition, reliure demi-basane noire, dos à 4
nerfs filetés et soulignés à froid, titres (“Les Ménages militaires”) et
tomaison dorés (rel. de l'époque), bon état (Les Ménages militaires, 4)
25 €
Par Louise Lucienne Emma Bérenger, dite Claire de Chandeneux (1836-1881).
Mariée successivement à deux militaires, le capitaine de Prébaron, puis le
commandant Bailly, elle est l'auteur d'une trentaine de romans ayant pour cadre
la vie militaire de province. — "Jules Noriac, Gaboriau et plusieurs
autres ont, en ces derniers temps, écrit de fort plaisantes choses sur les
mœurs militaires ; mais leur esprit a parfois dépassé la mesure en tournant au
grotesque les petites faiblesses d'hommes qui ont, en somme, le grand mérite de
vivre sans se cacher et qu'il est par conséquent facile de suivre dans leurs
loisirs comme dans leurs occupations. Ces écrivains n'avaient vu que la vie
extérieure. Par sa situation personnelle (deux fois épouse de militaires, Mme
Bailly avait une sœur, mariée en premières noces à un militaire, le baron
d'Augéranville, et en secondes au colonel Trumelet ; et sa fille est la femme
de M. Armand, lieutenant-colonel d'artillerie), Mme Bailly a pu étudier la vie
privée de nos officiers. Avec le talent d'observation, le tact parfait qui sont
les traits saillants de notre auteur, elle a composé sur ce sujet, dans un
style mâle, facile et coloré, de remarquables pages égayées de réflexions
humoristiques, scintillantes de traits d'esprit marqués au coin du bon goût.
Sous ce titre général de “Ménages militaires”, elle a publié cinq volumes :
dans ces ouvrages, Mme Bailly a étudié à fond et, jusqu'à ce jour, d'une façon
qu'on ne peut comparer à nulle autre, cette société militaire nombreuse,
intéressante, originale, qui a ses usages, sa physionomie, ses types, et qui
forme un petit monde à part où les caractères ont un relief saisissant et une
simplicité qui n'est pas sans grandeur. A voir le naturel du récit, la
ressemblance des portraits, la vérité de certaines scènes, on croirait qu'au
lieu de créer, notre auteur n'a fait que de se souvenir. L'auteur n'a, en
effet, qu'à se rappeler cette vie qu'elle avait vécue elle-même dans les
diverses garnisons où elle avait dû suivre M. de Prébaron..." (G. Vallier,
Bulletin d'archéologie et de statistique de la Drôme, 1888) — "Claire de
Chandeneux lança, non sans succès, une série de romans intitulée “Les Ménages
militaires” où parurent tour à tour “La Femme du capitaine Aubépin” (1875),
“Les Filles du colonel”, “Le Mariage du trésorier”, “Les Deux femmes du major”
(1876). Ces histoires dévoilaient sans se lasser la vie conjugale des officiers
: « Ce sont, dira Barrès, des élucubrations assez sottes, mais bien informées.
Sans doute, cette bonne dame fut vertueuse plus que ne le permet l’esthétique ;
elle bannit de l’armée qu’on voit en son œuvre tout égarement des sens, toute
conjonction illicite, qui sont cependant choses assez hebdomadaires chez des
militaires bien portants. Epousez, dit-elle au sous-lieutenant. Et ces
histoires militaires semblent les souvenirs d’un bedeau, tant on s’y marie de
fois ». Un riche mariage est, en effet, dans ce milieu une nécessité comme le
rappelle Hector Malot dans “Le Lieutenant Bonnet”, biographie d’un officier
pauvre, accablé par les dépenses de parade et les réceptions. Le Ministère de
la Guerre n’autorise d’ailleurs un officier à se marier que si sa femme lui
apporte un revenu de 1.200 francs : cette dot définie par une circulaire du
Maréchal Soult datée du 17 décembre 1843 correspondait à un capital de 24.000
francs ! On comprend que cette mesure qui demeura en vigueur jusqu’au 1er
octobre 1900 ait pu alimenter pendant plusieurs générations les conversations
du mess et même susciter ce mince courant littéraire. En 1896, Victor
Margueritte décida d’abandonner l’armée précisément parce que sa future épouse
ne pouvait disposer d’une telle fortune !" (René-Pierre Colin, Zola,
renégats et alliés, 1988)
281.
CHASTENET
(Jacques). La
Vie quotidienne en Angleterre au début du règne de Victoria, 1837-1851. Hachette,
1961 in-8°, 300 pp, biblio,
reliure demi-chagrin havane, dos à 4 nerfs soulignés à froid, auteur et titre
dorés, couv. illustrée conservée, bon état. Bel exemplaire
30 €
20 juin 1837 : Victoria monte sur le trône d'Angleterre. – 1er mai 1851 :
La reine inaugure la première Exposition Universelle. Ces deux dates limitent
la « Early Victorian period », époque attachante qui a vu l'Angleterre se
transformer radicalement sous le seul effet de l'industrialisation. À la « Old
Merry England » se substitue une Angleterre manufacturière et bourgeoise qui va
se débarrasser des entraves au commerce et remplacer ses « coaches » par les
chemins de fer. L'esprit religieux et traditionaliste des Anglais pour qui
l'ordre social établi – et d'ailleurs nullement étanche – et voulu par Dieu,
leur permettra l'économie d'une révolution. Un contexte humain aussi riche a
poussé M. Jacques Chastenet à s'attacher surtout à la vie des hommes de l'époque
victorienne. Grands seigneurs déployant encore un faste royal, fermiers hauts
en couleur et bons vivants, derniers témoins de la Vieille Angleterre, paysans
souvent malheureux mais conformistes, prolétariat urbain entassé dans des
taudis, et dont l'Opéra de Quat'sous ne donne qu'une image poétisée, bourgeois
récemment enrichis et fleurant encore l'odeur du vernis d'un ameublement tout
neuf, tous revivent avec leur grandeur et leurs préjugés, fidèles agissants
d'un Dieu qui est un Dieu anglais et bon comptable, loyaux sujets d'une Reine
qui incarne leur idéal : la respectabilité... — "... Dès sa jeunesse,
l’Angleterre l’avait fasciné, aussi bien par les vicissitudes originales de son
histoire que par ses institutions... De cet intérêt sont sortis, en 1946, une
belle étude sur “Le Parlement d’Angleterre” ; puis, distribués sur vingt ans à
partir de 1947, “Le siècle de Victoria”, “Elisabeth Ière”, “Winston Churchill”,
“La vie quotidienne en Angleterre au début du règne de Victoria”, et, enfin en
1965, “L’Angleterre d’aujourd’hui”. La vaste expérience que Chastenet avait
acquise des hommes publics, des mouvements économiques, des méthodes de la
diplomatie, le mettaient à même de percevoir l’ossature des événements, ce plan
sans finalité, ce bilan de données profondes dont les contemporains n’ont pas
toujours conscience et qui pourtant décide du succès ou de la perte de leurs
entreprises..." (Georges Dumézil, Discours de réception à l'Académie
française, 14 juin 1979)
282.
CHAZAL
(A.). L'Interdiction
du travail de nuit des femmes dans l'industrie française. (Thèse de droit). P., Pédone,
1902 gr. in-8°, 160 pp, broché,
bon état, envoi a.s.
60 €
Rare.
283.
Collectif. La Guerre franco-allemande
de 1870-71. Rédigée par la section historique du Grand état-major prussien. Berlin et P., Ernest Siegfried Mittler et Dumaine, 1874-1882
8 vol. in-8°, vii-1421,
1466, 357 et 1003 pp, traduction par le
capitaine E. Costa de Serda de l'état-major français et par le capitaine Ch.
Kussler, 22 plans dont 15 à pleine page, un fac-similé et 49 cartes dépliantes,
suppléments et tables, reliures demi-chagrin brun, dos à 5 nerfs soulignés à
froid, titre et tomaisons dorés (rel. de l'époque), dos passés et lég. frottés,
qqs rares annotations crayon au 1er volume, bon état. Très rare
900 €
Probablement le meilleur ouvrage sur les opérations militaires de la
guerre de 1870. 5 volumes de texte et 3 volumes de suppléments, soit près de
4.300 pages de texte dont 1.300 de suppléments (I à CCIII) dont les deux
derniers (vol. 8) correspondent aux tables, chronologique et analytique
(index). — Détail : 1. Première partie. Histoire de la guerre jusqu'à la chute
de l'Empire. Vol. 1. Du début des hostilités à la bataille de Gravelotte (pp.
viii-640). – 2. Première partie. Vol. 2. De la bataille de Gravelotte à la
chute de l'Empire (pp. [641]-1421). – 3. Seconde partie. Histoire de la guerre
contre la République. Vol. 1. Depuis l'investissement de Paris jusqu'à la
reprise d'Orléans par les Allemands (pp. 1-556). – 4. Seconde partie. Vol. 2.
Evénements dans le nord de la France depuis la fin de novembre, dans le
nord-ouest depuis la commencement de décembre et siège de Paris depuis le
commencement de décembre jusqu'à l'armistice. Opérations dans le sud-est du
milieu de décembre au milieu de janvier (pp. [557]-1111). – 5. Seconde partie.
Vol. 3. Les événements dans le sud-est de la France depuis le milieu de janvier
jusqu'à la cessation des hostilités. Les communications avec l'arrière.
L'armistice. Marche rétrograde et occupation. Coup d'œil rétrospectif sur la
télégraphie, le service des postes, le remplacement des munitions,
l'alimentation, le service de santé, l'aumônerie, la justice militaire et le
recrutement de l'armée allemande ainsi que sur les événements en Allemagne et
les résultats de la guerre (pp. [1113]-1466). – 6 et 7. Suppléments (ordres de
bataille, tableaux des pertes, etc.) (pp. 1-357, 1-228 et [229]-759). – 8.
Tables (table chronologique des combats et principaux événements de la guerre ;
table analytique) (pp. 761-1003).
284.
Collectif. Le National. Almanach pour
l'An 1888. Utile, instructif, amusant. P.,
A. Méricant, s.d. (1910) pt
in-12, 160-(16) pp, illustré de 300 dessins
originaux, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
285.
CRESSON
(Ernest-Guillaume). Cent jours du siège à la Préfecture de Police, 2 novembre 1870 - 11
février 1871. Plon, 1901 in-8°, x-385 pp, documents
et pièces diverses en appendice, broché, bon état
60 €
Souvenirs du préfet de police pendant le Siège de Paris (Le Clère, 247). —
"Cet ouvrage ne concerne pas directement la Commune, mais il est important
pour la compréhension des événements. Avocat de sympathies bonapartistes,
Cresson, successeur d'Adam à la Préfecture de police, démissionnaire, n'a cessé
de lutter contre la gauche et il s'est retiré quand le Gouvernement de la
Défense ne l'a pas suivi dans sa répression à outrance. Nombreux documents en
appendice." (Le Quillec, 1228)
286.
DAUDET
(Ernest). Histoire
de la Restauration, 1814-1830. Hachette, 1882, in-12, 459 pp, reliure
demi-chagrin carmin, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres dorés, année dorée
en queue (rel. de l'époque), bon état. Edition originale
60 €
En 1882, Ernest Daudet donnait une Histoire de la Restauration, succincte,
mais véridique dans l’ensemble, au sujet de laquelle Pontmartin écrivit : « L’essentiel
est de constater qu’un homme jeune, sans liens avec le passé, sans souvenirs
personnels, ait parlé de la Restauration, comme nul historien impartial et
véridique n’oserait parler ni du gouvernement de 1830, ni de l’Empire, ni, à
plus forte raison, des deux Républiques. » Ernest Daudet, en effet, rendait
justice à ce régime si calomnié par les fanatiques amoureux, de la guerre qui
grinçaient des dents au seul nom de la Sainte-Alliance. Il proclamait les
services de Louis XVIII : « Le souverain qui mourait à soixante-neuf ans, avait
régné pendant dix années, sans cesser un seul moment d’être à la hauteur des
difficultés qui s’étaient dressées devant lui. L’histoire a compté des rois
plus glorieux, elle n’en a pas compté de plus sages. Tant qu’il était resté sur
les marches du trône, à la cour de son frère et dans l’émigration, il avait
commis bien des fautes, et sa conduite en ce temps, comme celle du comte
d’Artois, ne fut pas étrangère aux longs malheurs de sa Maison. Mais dès que,
après la chute de l’Empereur, il eut mis le pied en France, ce fut un autre
homme, libéral, éclairé, modéré même. Il demeura passionnément et fidèlement
attaché à cette Charte qu’il avait octroyée. Il fut, dans le sens rigoureux du
mot, un monarque constitutionnel. Après un règne qui n’était pas sans grandeur,
il laissait prospère au dedans, respectée au dehors, cette France que, par deux
fois, il avait trouvée ruinée et envahie, donnant ainsi au monde l’exemple de
ce que peut, pour la grandeur des nations, le régime parlementaire, sincèrement
pratiqué... »
287.
DECOUFLÉ
(André). La
Commune de Paris (1871). Révolution populaire et pouvoir révolutionnaire. Editions Cujas,
1969 in-8°, 316 pp, biblio,
broché, couv. illustrée salie, sinon bon état
25 €
"A. D. présente ici ce qu'il affirme, avec lucidité, ne pas être une
histoire de la Commune, mais une réflexion sur le problème du pouvoir
révolutionnaire, ses composantes et son destin. Il s'agit d'examiner les
représentations mentales de la révolution. Il s'efforce de dégager la
spontanéité populaire de la Commune de 1871. (...) Au passage, il règle leur
compte aux historiens marxistes, bourgeois, etc., citant Sartre, Kropotkine,
Merleau-Ponty, Victor Hugo ou Roland Barthes. La couverture de ce livre, dont
on peut affirmer qu'il amènera le lecteur à se poser de nombreuses questions,
est illustrée par la photo d'un pavé." (Revue française de science
politique, 1970)
288.
DUBOS
(René). La
Leçon de Pasteur. Albin Michel, 1987 in-8°, 207 pp, traduit
de l'anglais (“Pasteur and Modern Science”), broché, couv. illustrée, bon état
20 €
"Non seulement René Dubos (1901-1982) étaitt une figure de proue de
la microbiologie, mais ses vastes intérêts intellectuels lui ont permis
d'envisager les implications philosophiques de la carrière de Pasteur.
L'objectif de ce livre lucide et pénétrant est de "souligner ici la
pertinence de l'œuvre de Pasteur pour certains aspects de la science moderne et
de la technologie sociale, et d'essayer d'extrapoler son influence dans
l'avenir". Les historiens de la médecine tireront profit de cette lecture."
(Journal of the History of Medicine, 1989)
289.
DUMAS
(Alexandre) et Paul LACROIX (Bibliophile Jacob). Histoire de Napoléon III et
de la dynastie napoléonienne. P., Legrand,
Troussel et Pomey, s.d. (1854) 4
vol. pt in-4°, 400, 400, 400 et 404 pp, 38 gravures sur acier hors texte, reliures demi-toile
aubergine, dos lisses avec titres (“A. Dumas, Napoléon III”) et tomaisons dorés
et filets à froid, qqs rousseurs, bon état
150 €
Tomes VII à X de « l'Histoire de deux siècles, ou la cour, l'Eglise et le
peuple depuis 1700 jusqu'à nos jours » (10 volumes). Edition originale peu
courante, recherchée notamment pour son illustration. Clouzot (p. 173) et
Vicaire (IV, 840 & 841) annoncent chacun la présence de 38 planches hors
texte. — Ces volumes ont été écrits par Paul Lacroix (1806-1884), dit le
bibliophile Jacob. Entre 1847 et 1852, Lacroix fut également, après Auguste
Maquet, l’un des nombreux collaborateurs d’Alexandre Dumas, pour qui il rédigea
notamment différents plans ou chapitres de romans. En 1855, il fut nommé
conservateur de la bibliothèque de l'Arsenal. Le critique Duseigneur avait fait
un quatrain sur lui : "Il s'en va l'oeil au guet, comme un bon chien de
chasse / Le long des quais Conti, Voltaire et Malaquais / Flairant tous les
bouquins, inspectant les paquets / De livres noirs, poudreux et mordorés de
crasse."
290.
DUMAS
(Alexandre). Histoire
de la vie de Louis-Philippe. P., Boulanger
et Legrand, s.d. (1853) 2
vol. pt in-4°, 320 et 310 pp, 13
gravures sur acier hors texte, pièces justificatives, reliures demi-toile
aubergine, dos lisses avec titres (“A. Dumas, Louis-Philippe”) et tomaisons
dorés et filets à froid, qqs rousseurs, bon état
60 €
Philippe-Egalité. Le duc de Chartres, la vie politique et privée de
Louis-Philippe. Tomes V et VI de « l'Histoire de deux siècles, ou la cour,
l'Eglise et le peuple depuis 1700 jusqu'à nos jours » (10 volumes). Edition
originale peu courante, recherchée notamment pour son illustration.
291.
EUGNY
(Anne d'). Au
temps de Baudelaire, Guys et Nadar. Avant-propos de François Boucher.
Présentation d'Anne d'Eugny, en collaboration avec René Coursaget. P., Editions du Chêne, 1945 gr. in-8°,
167 pp, 46 pp de texte suivies de 120 planches d'illustrations, broché, couv.
illustrée rempliée, bon état
40 €
Un livre qui met en parallèle l’étude de Baudelaire, “Le Peintre de la vie
moderne” (1863), des dessins de Guys et des photographies de Nadar, dont les
sujets se correspondent. Ainsi, comme l'écrit François Boucher, « trois sources
éphémères : un article de journal, des croquis et des photographies, par une
conjonction adroite, éveillent en nous l'impression la plus vive et nous
donnent l'idée la plus compréhensive de toute une époque. » Les planches
occupent les p. 41-161.
292.
FREYCINET
(Charles de). La Guerre en province pendant le Siège de Paris 1870-1871. Précis
historique. Avec des cartes du Théâtre de la Guerre. P., Michel Lèvy frères, 1872 in-12, iii-(iv)-485 pp, 9e édition revue et augmentée, 2 grandes cartes dépliantes hors texte in
fine (campagne de Paris et campagne de l'Est), reliure demi-veau glacé fauve,
dos à 5 nerfs filetés et caissons fleuronnés dorés, pièce de titre chagrin noir
(rel. de l'époque), qqs rares rousseurs, bon état. Exemplaire très joliment
relié
100 €
Préface. Période du 2 septembre au 10 octobre 1870. Réorganisation des
services. Mesures administratives. Campagne de Paris. Retraite sur Le Mans.
Engagements divers. Campagne de l'Est. Bataille du Mans. Campagne du Nord.
L'armistice. Causes de nos désastres. Conclusion. — "Technicien, homme
d'ordre et excellent fonctionnaire, [Freycinet] n'avait jamais témoigné
d'hostilité au gouvernement impérial, qu'il avait bien servi et qui lui en
avait tenu compte ; après sa chute, il offrit au Gouvernement de la Défense
nationale ses services, son activité et son expérience des affaires. Gambetta
lui donna d'abord le poste de préfet du Tarn-et-Garonne ; Freycinet partit pour
Montauban le 6 sept. 1870, mais n'y demeura pas longtemps ; le 7 octobre, il
rejoignait à Tours Gambetta qui, trois jours plus tard, le chargea, avec le
titre de délégué au département de la Guerre, de régler les questions relatives
à la défense nationale dans les provinces. Il réalisa une oeuvre gigantesque
grâce à son esprit méthodique, à son opiniâtreté et sa remarquable puissance de
travail. Le mérite en fut, plus tard, attribué au seul Gambetta."
(Dictionnaire de biographie française, 14, 1260). “La Guerre en province” est
une source essentielle sur l'oeuvre réalisée par la délégation de Tours du 10
octobre 1870 au 9 février 1871. — “Jusqu’alors, Freycinet était peu porté sur
les activités politiques, se contentant d’un mandat de Conseiller général. En
septembre 1870, il se rendit auprès de Gambetta pour lui exposer ses idées et
lui proposer ses services. Une grande carrière politique s’ouvrait devant
lui...” (Jean Tulard)
293.
GALLO
(Max). Le
Grand Jaurès. Biographie. Laffont, 1984 gr. in-8°,
637 pp, 32 pl. de photos et gravures hors texte, chronologie, biblio, index,
broché, couv. illustrée, bon état
20 €
Jaurès ? Quel est cet homme, assassiné le 31 juillet 1914, alors que le
mot même de socialisme auquel il était identifié semble vidé de sa part de rêve
? Pour répondre, Max Gallo, avec érudition et passion, a reconstitué jour après
jour l'existence de Jaurès. Et l'on découvre un homme extraordinaire que les
souvenirs officiels ont enseveli. Voici l'enfant dans la campagne du Tarn,
l'étudiant exceptionnel dans le Paris des années 1880, le mari conformiste, le
jeune député et le tribun, le visionnaire qui, avec une sensibilité de poète,
voit la guerre et l'avenir tels qu'ils seront. Voici l'homme politique qui
conciliait raison et passion. L'homme intime qui s'interrogeait sans cesse sur
le sens de la vie et la signification de l'univers. Voici l'homme calomnié et
admiré. Et l'homme de tous les jours, mangeant comme un paysan, crachant dans
son mouchoir et, distrait comme un artiste pris par son rêve, négligeant son
apparence, s'épongeant le front avec une chaussette ! En utilisant tous les
témoignages, Max Gallo rend présents un homme et son temps. Car Jaurès, c'est
aussi ce monde autour de lui : Paris en état de siège le 1er Mai, les mineurs
de Courrières ensevelis par centaines à la suite d'un coup de grisou, les
vignerons en révolte, les régiments qui se rebellent, les anarchistes qui tuent
à l'aveuglette et que l'on guillotine, l'affaire Dreyfus qui divise toute la
nation. Et puis la tour Eiffel, la bicyclette, la Belle Epoque, l'automobile et
l'avion. S'il fut un temps qui ressemble au nôtre, c'est bien celui de Jaurès,
cette époque de bouleversements profonds, où la guerre point dans les Balkans,
où chacun avec angoisse se demande ce que sera le siècle qui vient, ce XXe
siècle, comme nous, nous attendons le XXIe. Que faire, que penser ? Jaurès,
parce qu'il a été assassiné, n'a pu faire entendre sa voix. Et ses mots, son
élan, après des décennies de glaciation, retrouvent vie aujourd'hui. A l'orée
d'un nouveau siècle, Jaurès reste jeune. Celui qui écrivait : "Le premier
des droits de l'homme, c'est la liberté individuelle" ou encore : "Il
n'y a pas de vérité sacrée, c'est-à-dire interdite à la pleine investigation de
l'homme... Ce qu'il y a de plus grand dans le monde, c'est la liberté
souveraine de l'esprit", celui-là est non pas un grand ancêtre, mais bien
le Grand Jaurès, notre contemporain.
294.
GODINEAU
(Laure). La
Commune de 1871 expliquée en images. Seuil, 2021 in-4°, 160 pp, très
nombreuses illustrations en noir et en couleurs, broché, couv. illustrée à
rabats, bon état
25 €
Qu'est-ce que la Commune de Paris dont le nom resurgit parfois dans nos
rues ? Qu'est-ce -ce que Le Temps des cerises ? Que s'est-il passé en 1871 ?
Cet ouvrage éclaire les aspects majeurs de ce moment de notre histoire, devenu
une référence révolutionnaire mondiale. Depuis le déclenchement de
l'insurrection jusqu'à la "Semaine sanglante" et aux mémoires de la
Commune, Laure Godineau nous raconte ce que fut ce printemps rouge. Elle
retrace le destin d'hommes et de femmes qui rêvait d'une "vraie"
République, démocratique et sociale, et d'un monde plus juste. Elle montre la
difficile expérience politique d'une ville en révolution, libre, mais
finalement finalement isolée malgré l'existence de mouvements en province. Elle
revient sur la guerre civile et sur l'horreur d'une terrible répression. La
Commune de 1871 expliquée en image nous fait découvrir un événement dense et
complexe, aux répercussions importantes, passionnant, qui ne peut laisser
indifférent.
295.
[GORON]
– NÉAUMET (Jean-Emile). Un Flic à la belle Epoque. Anarchistes, assassins
mondains et scandales politiques. Albin Michel, 1998 in-8°, 312 pp, 8 pl. de
gravures hors texte, biblio, broché, bon état
25 €
Biographie de Jean-Marie Goron (1847-1933). — "Cet ouvrage n'est pas
un roman. Son auteur, Jean-Émile Neaumet, journaliste et écrivain, s'est appuyé
sur les mémoires, la correspondance et les archives de Jean-Marie Goron, chef
de la Sûreté sous la Troisième République. Moins connu que Vidocq, Goron, entré
dans la police en 1880, n'en fut pas moins une personnalité de son temps. Il
côtoya le journaliste Henri Rochefort, directeur de La Lanterne, et le célèbre
Valentin le Désossé, étoile du Moulin-Rouge et aussi indicateur de police. Il
fut le témoin privilégié des sandales politiques et financiers, des attentats
anarchistes et des faits divers de la Belle Époque qu'il relata dans Les
Mémoires de M. Goron, parus chez Rouff en 1897 et traduits en plusieurs langues.
En effet, après une brillante carrière dans la police – de 1880 à 1896 –, Goron
se lança dans la littérature. Il fit part de son expérience et détailla les «
vices parisiens» dans une série d'opuscules à cinq centimes réunis sous le
titre L'Amour à Paris. Si le premier chapitre s'attache à relater la vie
aventureuse de Jean-Marie Goron – ancien séminariste, pharmacien raté et gaucho
en Argentine avant d'entrer dans la police –, les dix chapitres suivants
évoquent la, prostitution, les nombreuses affaires qu'il eut à résoudre, comme
le scandale de la vente des légions d'honneur, les arrestations et les procès
des anarchistes – Duval, Ravachol –, des escrocs et des faussaires, tels
Jeannolle de Valneuse, chef de la bande des Habits noirs, et Eugène Allmayer,
«gentleman cambrioleur», qui inspira sans doute Maurice Leblanc. Ce livre vaut
surtout par son caractère anecdotique qui plonge le lecteur au cœur de la
société parisienne de la fin du XIXe siècle. Il offre également l'occasion de
découvrir la personnalité attachante de Jean-Marie Goron, surnommé le « turco »
pour avoir servi dans les bataillons d'Afrique, qui fut toujours bienveillant
envers les hors-la-loi tels que Pranzini et Auguste Vaillant, comme en
témoignent les lettres qu'il reçut d'eux, tout en restant un partisan convaincu
de la peine de mort. Une fois à la retraite, Goron fonda sa propre agence de
détective privé, de renommée européenne. Après avoir lu cet ouvrage, on
aimerait pouvoir parcourir les Mémoires de cet homme, publiés il y a juste cent
ans et jamais réédités." (Noëlle Benhamou, Romantisme, 2000)
296.
GORON
(Marie-François). Les Mémoires de M. Goron, ancien chef de la police de Sûreté. P., Jules Rouff et Cie, s.d. (1897)
2 vol. in-4°, 2024 pp,
pagination continue, environ 300 illustrations
par R. C. Diaqué dans le texte et à pleine page, reliures demi-toile écrue,
pièces de titre basane carmin, un dos lég. piqué, bon état. Peu courant (Le
Clère, 427)
150 €
Complet. — Marie-François Goron
(1847-1933) a dirigé la Sûreté parisienne de 1887 à 1894. Après avoir
démissionné de la police, il a écrit ses Mémoires. Ceux-ci permettent une
plongée dans le Paris de la fin du XIXe siècle. On y découvre des portraits de
criminels et d'enquêteurs hors normes tout en découvrant les méthodes
policières de l'époque. Les récits de crimes spectaculaires et sanglants ainsi
que les chroniques d'enquêtes minutieusement menées alternent avec des
portraits psychologiques pour le moins surprenants qui donnent une image
inattendue de ce que fut l'un des aspects de la "Belle Epoque". Le
scandale des décorations, les crimes de Pranzini, celui de Géomay, le scandale
de Panama, les attentats anarchistes... Goron termine ses mémoires par une
étude de la police parisienne qu'il compare à la police londonienne. —
L'illustrateur, Ricardo Corchon y Diaqué (1855-1925) est un artiste peintre né
à Madrid. Comme beaucoup de peintres espagnols du XIXe siècle, Diaqué étudie la
peinture à Paris et s'y installe. Il réalise des scènes de genre populaires de
la Belle Epoque et de la bourgeoisie parisienne et expose à Paris à partir de
1878.
297.
GOSSEZ
(Rémy) et Joseph VIENNEY. François Arago. Perpignan, Editions du Travailleur catalan, 1952 in-8°, 47 pp, préface
par André Marty, un portrait de François Arago (1786-1853), broché, bon état
20 €
298.
GUILLEN
(Pierre). L'Expansion,
1881-1898. P., Imprimerie
Nationale, 1985 gr. in-8°, 521 pp,
24 pl. de gravures hors texte, 7 cartes, notes,
index, tiré sur papier de Rives, reliure éditeur, bon état (Coll. Politique
étrangère de la France)
30 €
"Dans la très belle collection « Politique étrangère de la France
1871-1969 » dirigée par Jean-Baptiste Duroselle, voici le volume couvrant les
années 1881-1898 c'est-à-dire de la fin du « recueillement » consécutif à la
défaite de 1871 aux prodromes de Fachoda. C'est l'époque du gouvernement de
ceux que l'on a appelés de manière un peu péjorative les « opportunistes ».
Dans les années 1880, ils sont attaqués sur leur droite par les monarchistes et
sur leur gauche par les radicaux. L'opinion est pour la paix et le Parlement
s'oppose à toute aventure, même s'il accepte de poursuivre des entreprises
comme celles du Tonkin ou de Madagascar pour ne pas donner l'impression d'un abaissement
du drapeau français. Dans un tel environnement, on ne peut que s'étonner que,
malgré de telles résistances et l'instabilité ministérielle, ces opportunistes
si décriés aient réussi une expansion coloniale somme toute imposante, malgré
l'échec retentissant de l'Egypte où une domination britannique exclusive se
substitue au condominium franco-britannique en 1882 par suite du refus de la
Chambre de s'engager. Les mêmes qui ont ruiné la position de la France
livreront ensuite un vain combat d'arrière-garde contre l'Angleterre, avec pour
seul résultat d'attiser la rivalité franco-britannique et d'accroître
l'isolement de la France. Car la France reste isolée durant les années 1880. Le
rapprochement entre la France et l'Allemagne, longtemps recherché par Bismarck,
est impossible en raison de l'hostilité de l'opinion française. La Tunisie, le
conflit douanier et des incompréhensions mutuelles handicapent continuellement
les relations avec l'Italie. Du côté de l'Angleterre, les choses ne vont guère
mieux : là aussi vieilles méfiances et rivalités coloniales bloquent le
rapprochement. La Russie s'inquiète de cette France républicaine et instable,
tandis qu'à Paris, on se montre sceptique sur l'intérêt d'une telle alliance.
Dans les années 1890, la politique extérieure, bénéficiant d'un consensus qui
avait fait défaut durant la décennie précédente, devient plus offensive, avec
des succès marqués en Afrique. L'alliance avec la Russie est enfin conclue. Il
en résulte une mauvaise appréciation du rapport de forces. Hanotau et le Quai
d'Orsay ne voient pas que la France ne peut pas être à la fois contre
l'Allemagne sur le continent et contre l'Angleterre outre-mer. L'épreuve de
force qu'ils ont voulue dans la région du Haut Nil tournera à la confusion de
la France et aboutira à une capitulation humiliante. Pierre Guillen a su
présenter cette histoire avec une érudition et un jugement sûrs et la toujours
parfaite présentation de l'Imprimerie nationale ajoute encore à l'agrément de
la lecture." (Hervé Coutau-Bégarie, Politique étrangère, 1986)
299.
JACQUIER
(Bernard). Le
Légitimisme dauphinois, 1830-1870. Grenoble,
CRHESI, 1976 in-8°, iii-275 pp,
biblio, index, broché, couv. illustrée lég.
défraîchie, bon état
30 €
"Pendant une bonne partie du XIXe siècle, le légitimisme a été un des
courants majeurs de la vie politique française, mais comme il s'est trouvé
irrésistiblement voué a l'étiolement et à l'échec, son emprise initiale a sans
doute été sous-estimée par l'historiographie. Il peut paraître paradoxal de
prétendre l'étudier dans une province notoirement hostile aux souvenirs de
l'ancien régime, dans ce département de l'Isère, surtout, où plus de la moitié
des propriétaires étaient possesseurs d'anciens biens nationaux. Cette sorte de
gageure, M. Bernard Jacquier l'a tentée, et, croyons-nous, avec un signalé
succès ; comme si la singularité du phénomène minoritaire avait justement
permis de le mieux saisir. Dans une première partie sont étudiées les assises
du légitimisme dans les différentes classes de la société, les différentes
générations, les différentes localités ; et l'on considère la place que leur
assure et la fortune et le rôle social des tenants de cette famille politique.
L'analyse des composantes de l'idéologie met en évidence une fidélité
sentimentale qui s'attache à la province, à la monarchie et finalement au
catholicisme. Sur ce dernier plan, est longuement développé le cas exemplaire
d'Albert du Boys, animateur, dans sa province, d'un catholicisme libéral et
social. Dans la seconde partie du livre, on nous montre ce que fut le rôle
politique des légitimistes dauphinois sous la Monarchie de Juillet, sous la
deuxième République et sous le second Empire. Il apparaît qu'après avoir animé,
sous Louis-Philippe, un secteur non négligeable d'opposition, brillammnent
représentée à Grenoble par la spirituelle Gazette du Dauphiné, les royalistes
se sont finalement laissés tirer par le jeu de la « pesanteur sociologique »
vers ce grand parti de l'ordre qui apporta au second Empire l'adhésion de la
majorité des notables de toutes origines. Cette étude est si fortement nourrie
par des recherches dans les archives locales que l'on aurait mauvaise grâce de
reprocher à l'auteur quelques omissions dans sa bibliographie." (G. de
Bertier, Bulletin de la Société d'histoire moderne, 1977)
300.
JAURÈS
(Jean). Les
Origines du socialisme allemand. Thèse latine de Jean Jaurès traduite par
Adrien Veber. P., Les
Ecrivains réunis, 1927 gr. in-8°, 93 pp, préface d'Adrien Veber, broché, cachet au coin de la
couv. et au 1er plat, bon état. Edition originale en volume
50 €
Les premiers linéaments du socialisme allemand : Luther ; De l'Etat chez
Kant et Fichte ; Le collectivisme chez Fichte ; Hegel, Marx et Lasalle. —
Jaurès le théoricien, le docteur ès lettres, qui, après avoir écrit sa thèse en
français sur la Réalité du Monde sensible, rédigeait sa thèse complémentaire en
latin sur les origines du socialisme allemand dans la Réforme et chez les
philosophes. Cette thèse complémentaire en latin réunit de façon exemplaire les
trois visages officiels de Jaurès: celui du militant socialiste, celui du
philosophe et celui de l’historien. Dans la thèse latine, le militant côtoie le
philosophe de près, puisque le thème central en est le socialisme en faveur
duquel Jaurès s’est prononcé publiquement peu de temps avant sa soutenance de
thèse, en 1891, après la répression sanglante d’une manifestation du 1er mai à
Fourmies où neuf mineurs trouvèrent la mort. Mais cela fait déjà des années que
le député républicain de Castres (de 1885 à 1889) est attiré par le socialisme
et travaille à définir son idée socialiste. La thèse en latin est l’expression
de cet effort de définition. (Éric Guillet)
301.
KERMINA
(Françoise). Les
dames de Courlande. Egéries russes au XIXe siècle. Perrin, 2012 in-8°, 380 pp,
index, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
Les portraits entrecroisés de cinq femmes d'influence, au charme
rayonnant, à la vive intelligence et à la forte personnalité, animées par des
convictions affirmées, qui contribuèrent à la formation encore balbutiante de
l'Europe. Nées dans la seconde moitié du XVIIIe siècle dans le duché de
Courlande, au bord de la Baltique et sous domination russe, imprégnées dès
l'enfance de culture française, cosmopolites par leurs alliances et
polyglottes, elles ont succédé aux égéries parisiennes des salons des Lumières
que la Révolution avait balayés. Toutes connaissent une vie sentimentale
agitée, n'hésitant pas à divorcer ou à collectionner les amants. Toutes ont une
influence politique auprès des grands de l'époque : la duchesse de Sagan,
farouche opposante à Napoléon et reine du congrès de Vienne, fut la maîtresse
de Metternich ; la duchesse de Courlande, celle de Talleyrand ; la baronne de
Krüdener a influencé le tsar Alexandre 1er par ses idées mystiques et parrainé
la naissance de la Sainte-Alliance ; la très anglophile princesse de Lieven fut
l'égérie de Guizot ; la duchesse de Dino eut une longue liaison avec Talleyrand
alors qu'elle était l'épouse de son neveu Edmond. Servie par une plume alerte,
l'auteur ressuscite avec talent un monde enchanteur oublié et cerne le
caractère de cinq femmes souvent rivales, mêlant leurs ambitions secrètes à
leurs amours interdites.
302.
LAMARTINE
(Alphonse de). Œuvres de Lamartine de l'Académie française. Edition complète en un
volume. Bruxelles, J.
P. Meline, 1836 pt in-4°, 761 pp,
texte sur 2 colonnes, un portrait en frontispice
et 7 gravures sur bois, 2 cartes et un tableau dépliant hors texte, reliure
percaline verte, dos lisse avec titres, larges filets guillochés et fleurons
dorés, roulette en tête, palette en queue (rel. de l'époque), coiffes lég.
frottées, qqs rousseurs sur le portrait et les cartes, bon état
60 €
Edition complète publiée du vivant de l'auteur. Contient : Souvenirs,
impressions, pensées et paysages, pendant un voyage en Orient (1832-1833) (pp.
5-282) ; Récit du séjour de Fatalla Sayeghir chez les Arabes errants du Grand
Désert (pp. 283-355) ; Des destinées de la poésie (pp. 358-374) ; Méditations
poétiques (pp. 376-449) ; Harmonies poétiques et religieuses (pp. 451-541) ;
Œuvres diverses (Sur la politique rationnelle, Des devoirs civils du curé, La
Mort de Socrate, le Dernier chant du pélerinage d'Harold, Chant du sacre,
Epîtres et poésies diverses, Jocelyn) (pp. 543-758).
303.
LAZARE
(Bernard). Une
erreur judiciaire. L'Affaire Dreyfus (Deuxième Mémoire avec des expertises
d'écritures de MM. Crémieux-Jamin, Gustave Bridier, de Rougemont, Paul Moriaud,
E. de Marneffe, De Gray Birch, Th. Gurrin, J.H. Schooling, D. Carvalho, etc.) . P.-V. Stock,
1897 gr. in-8°, (8)-303 pp, 50
pp de fac-similés in fine, reliure demi-basane rouge, dos lisse muet avec
filets à froid, couv. conservée, bon état. Edition originale. On joint une
lettre a.s. sur le sujet de l'expert graphologue Édouard de Rougemont
(1881-1969), auteur notamment de Portraits graphologiques (1912), La
Graphologie (1913), Commentaires graphologiques sur Charles Baudelaire (1922),
Portrait graphologique de Mata Hari (1923), Une nouvelle science sociale : la
graphologie, cours gradué professé au Collège libre des sciences sociales
(1932), Les Méthodes d'expertises en écritures (1932), Cours gradué de
graphologie (1950), L’écriture des aliénés et des psychopathes (1950), etc.
120 €
"Si le premier mémoire que Bernard Lazare adressa à la presse en
novembre 1896 ne contenait presque aucune allusion au caractère antisémite de
la condamnation de Dreyfus – il s'agissait pour l'heure de ne pas brusquer la
susceptibilité ambiante – , le deuxième mémoire publié à la fin de 1897
insistait au contraire sur la véritable nature de l'affaire. Non seulement
antisémite, mais destinée sciemment à une exploitation politique de
l'antisémitisme. Dans l'esprit de Bernard Lazare, la révélation de tels soubassements
devait permettre de mobiliser les socialistes et les anarchistes soucieux de ne
pas se laisser leurrer davantage par l'atmosphère d'unanimité nationale qui
avait déjà accompagné la condamnation du capitaine. Au-delà des démonstrations
pointilleuses, la bataille de Bernard Lazare pour « sa » conception de la
justice – anarchiste, c'est-à-dire érigeant l'individu en valeur suprême – est
livrée dans cet ouvrage." (Willy Gianinazzi, Mil neuf cent. Revue
d'histoire intellectuelle, 1993)
304.
LEROY
(Maxime). Les
Techniques nouvelles du syndicalisme. P., Garnier
Frères, 1921 in-12, x-209 pp,
broché, trace de mouillure ancienne au bas de la
couv. et des 4 premiers feuillets, sinon bon état (Bibliothèque d'information
sociale, dirigée par C. Bouglé), envoi a.s. à Léon Jouhaux
30 €
Il convient ici de rappeler le sens de ce que Maxime Leroy appelait « les
techniques nouvelles du syndicalisme » et que l'on peut avec lui résumer d'un
mot : « faire sortir la réforme sociale non d'une doctrine économique préconçue,
mais des faits eux-mêmes honnêtement inventoriés, décrits et interprétés ».
(introduction, p. v)
305.
LE
SAINT (L.). Les
Récits du capitaine : Crimée et Italie. Librairie Nationale d'éducation et de récréation, s.d. (1891)
in-8°,
238 pp, 22 gravures, broché, couv. lég. salie, bon état
40 €
En Crimée, pendant l’hiver 1854-1855, le soldat Le Saint écrit qu’il
devait tenir les tranchées sous le feu adverse, les pieds dans la boue et la
neige sous un « vent glacial », pour ensuite n’avoir pour seul abri que des
tentes voire des baraquements en bois. Il raconte la bataille de l’Alma, la
bataille d’Inkerman, lle siège de Sébastopol... puis la guerre d'Italie avec
les combats de Montebello, Palestro, Turbigo, les batailles de Magenta et
Solférino...
306.
LEYRET
(Henry). Waldeck-Rousseau
et la Troisième République (1869-1889). P., Charpentier et Fasquelle, 1908 in-8°, xiv-481 pp, un
portrait par Paul Renouard en frontispice, reliure demi-toile carmin, dos
lisse, pièce de titre basane noire, fleuron et double-filet dorés (rel. de
l'époque), bon état
60 €
Pierre Waldeck-Rousseau (1846-1904), l'un des représentants éminents des
républicains modérés, ministre de Gambetta puis de Jules Ferry dans les années
1880, est resté célèbre pour avoir participé à la légalisation des syndicats
(loi Waldeck-Rousseau de 1884). Cette étude s'interrompt en 1889 quand il
s’éloigne peu à peu de la vie politique et reprend ses activités d’avocat. Il
renouera avec la vie parlementaire en 1894 et surtout en juin 1899, où il est
appelé par le président Émile Loubet à former un gouvernement alors que
l'Affaire Dreyfus bat son plein. Waldeck-Rousseau forma alors un gouvernement
dit de Défense républicaine, incluant notamment le général de Galliffet d'un
côté, et de l'autre le socialiste Millerand...
307.
MARTINEAUD
(Jean-Paul). Une
histoire de l'Hôpital Lariboisière. Le Versailles de la misère. L'Harmattan,
2001 in-8°, 366 pp, préface
du professeur Y. Bouvrain, 16 pl. de gravures et photos hors texte, un plan et
3 documents en fac-similé, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
30 €
L'hôpital Lariboisière est un établissement les plus connus de
l'Assistance publique à Paris. Dés ses débuts, il y a 150 ans, il s'est trouvé
étroitement associé à l'histoire de Paris et, bien-sûr, à l'évolution de la
pratique médicale. Préoccupés d'un soucis esthétique inhabituel, ses concepteur
ont réalisés une forme nouvelle d'hospitalisation, le plan pavillonnaire, qui
prévaudra pendant près d'une centaine d'années. Florence Nightingale l'admire.
Emile Zola dans L'Assomoir, les frères Goncourt dans leur Journal parlent
éloquemment de ses débuts. L'hôpital se retrouvera par la suite au cœur des
combats de la Commune de paris, puis à proximité de ceux de la guerre de 14-18
et, pendant les années noires 39-44, passera sous contrôle allemand. Ses murs, heureusement
rénovés, ont vu les évolutions formidables de la médecine et de la chirurgie,
l'affirmation progressive de la radiologie et de la biologie : l'usage
thérapeutique des sangsues aussi bien que la mise en œuvre de la
transplantation cardiaque, la recherche de l'albumine dans les urines au lit du
malade que l'utilisation du scanographe. Bref, 150 ans d'histoire de France et
de la Science entre quatre murs blancs. — "Il fut inauguré en 1854,
implanté sur des terrains occupés par de nombreux fondeurs et la maison
Christofle, près d'un quartier ouvrier où Emile Zola a situé L'Assommoir.
L'architecte Pierre Martin Gauthier conçut alors le premier hôpital moderne
pavillonnaire bien ensoleillé et ventilé, tout en respectant une certaine
esthétique. Sa dénomination lui vint d'un legs important effectué par Élisa
Roy, comtesse de Lariboisière, enterrée dans la chapelle de l'Hôpital. Adrien
Proust, le père de Marcel Proust, y exerça la laryngologie entre 1877 et 1887.
Lariboisière fut l'un des derniers bastions des insurgés de la Révolution de
1848 et des communards en 1871. Les premières « gueules cassées » entrèrent à
la suite de la bataille de la Marne dans un service de chirurgie maxillofacial
nouvellement créé. L'histoire de cet hôpital est intéressante à suivre par la
lecture de ce bel ouvrage." (Michel Chambrin, Revue d'Histoire de la
Pharmacie, 2004)
308.
OZOUF
(Jacques et Mona). La République des instituteurs. Gallimard/Le
Seuil, 1992 gr. in-8°, 392 pp,
annexes, biblio, broché, bon état
20 €
Quatre mille instituteurs qui avaient exercé avant 1914 ont accepté de
prendre part à une large enquête qui est à l’origine de ce livre, mais les
témoins de cette histoire ne se sont pas contentés de répondre à un
questionnaire ; ils ont, collectivement, inventé une mémoire. Lire les textes
que ces « maîtres » et ces « maîtresses » consacrent à leurs engagements
politiques, au combat qu’ils ont mené pour la laïcité, à l’enseignement civique
qu’ils ont dispensé, c’est dessiner plus exactement les traits de ce
républicanisme français auquel nos contemporains demandent aujourd’hui un
nouvel ancrage. Et par là ce peuple volontaire, inventif et moral, nous donne
sa dernière classe.
309.
PAYSANT
(Philippe). Conservons
la République. s.l., Chez
tous les libraires, novembre 1871 in-12
(11 x15), 64 pp, broché, couverture muette
d'attente citron, trace d'humidité ancienne sur le bord des plats, bon état.
Edition originale, bien complète du feuillet d'errata. Rare
40 €
« Aux ouvriers des villes et des campagnes, petits et bons propriétaires
ruraux, bourgeois, industriles et commerçants, barons, ducs et princes,
ministres de la religion. » L'auteur était directeur des Messageries de la
Nièvre et de l'Yonne, maire de Courcelles (Nièvre).
310.
PERRET
(Edouard). La
Comtesse du Cayla, d'après des documents inédits (1785-1852). La dernière
favorite des rois de France. Emile-Paul
frères, 1937 in-12, xiv-200 pp,
préface du baron André de Maricourt, 8 pl. de
gravures et portraits hors texte, biblio, broché, tout pt mque au coin du 1er
plat, bon état
25 €
Zoé-Victoire Talon, comtesse du Cayla, joua un rôle non négligeable durant
toute une partie de la Restauration. — "La fille d'Omer Talon, Zoé,
comtesse du Ceyla, serait une femme dont Louis XVIII ne pourrait se passer. M.
Edouard Perret vient de nous conter l'histoire de cette favorite. C'est en 1821
que la faveur de Mme du Cayla – séparée de son mari depuis 1804 – provoqua les
commentaires de la Cour. Le duc de Berry était mort assassiné, Decazes n'était
plus ministre. Déjà Louis XVIII se plaisait aux propos enjoués de la jeune
femme, qui venait de dépasser la trentaine et dont il aimait le joli visage,
les yeux caressants et tendres..." (La Force, Journal des débats, 1937)
311.
PETITPIERRE
(Lieutenant Ferdinand). Journal de la captivité de la duchesse de Berry à
Blaye (1832-1833), publié par Georges Price. P., Emile-Paul,
1904 in-12, xxxii-178 pp, préface
de Louis d'Hurcourt, 2 planches hors texte (portraits de Petitpierre et de
Marie-Caroline, duchesse de Berry), broché, couv. lég. salie, bon état. Peu
courant
60 €
Le Lieutenant Petitpierre était chargé de la garde de la duchesse de
Berry. — "Avec la duchesse de Berry et les bandes légitimistes qui s'y
agitèrent un instant à son appel, la Vendée eut son dernier chef et fit son
dernier effort. On sait comment l'illusion finit vite. Trahie par Deutz, la
princesse fut arrêtée et enfermée dans la citadelle de Blaye. Le journal de la
captivité de la duchesse de Berry à Blaye avait déjà été écrit par le Dr
P..Menière, mais sa relation ne part que de février 1833, alors que la
captivité de la princesse avait commencé en novembre 1832. Ce sont les premiers
mois de ce séjour, période si importante dans l'histoire de la branche aînée et
restée jusqu'ici sans historiographe, que raconte, avec un luxe de petits
détails dont on ne se plaindra pas, le lieutenant Ferdinand Petitpierre, à la
garde spéciale de qui la prisonnière avait été confiée. Ce brave homme d'ancien
soldat de l'Empire, sous-ordre du colonel Chousserie à Blaye, sut rester
généreux et sympathique dans ses fonctions plutôt ingrates. Ces souvenirs ont
été recueillis et sont publiés par un parent du lieutenant, M. Georges Price.
Ils commencent à l'arrestation de la duchesse de Berry et finissent le 3 mars
1833, date à laquelle le lieutenant Petitpierre et son chef, le colonel
Chousserie, furent remplacés par le général Bugeaud et un sous-ordre. – Avec
l'arrivée de Bugeaud commença la triste comédie de l'accouchement de la
duchesse et de l'aveu de son mariage morganatique avec le comte Lucchesi-Palli.
Le journal, aux dernières pages, en relate quelques scènes..." (Edmond
Barthèlemy, le Mercure de France, 1905)
312.
PISANI-FERRY
(Fresnette). Jules
Ferry et le partage du monde. Grasset, 1962 in-8°, xi-306 pp, préface
de J. Paul-Boncour, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Prix
maréchal-Louis-Hubert-Lyautey 1963 de l’Académie des sciences d’outre-mer)
25 €
"Mme Pisani-Ferry, petite nièce de Jules Ferry, a voulu aborder
l'œuvre de Jules Ferry dans le seul domaine de la politique extérieure. Mais en
donnant trop d'importance aux rapports Ferry-Bismarck, "seul essai
d'entente sérieuse et un peu durable" entre la France et l'Allemagne, on
risque de perdre de vue le fondement de la politique des opportunistes, tout
entière dirigée sur la recherche patiente, obstinée d'un système de sécurité
antiallemand. Il ne pouvait y avoir d' "entente sérieuse" entre les
deux pays, et Jules Ferry le savait bien. "Laissons nos ennemis se
persuader que Gambetta a emporté dans sa tombe le dernier souffle de la
revanche", écrivait-il, en 1883, à son cousin. Pour sa part, il travaille
au redressement français, et l'entente momentanée avec l'Allemagne n'est qu'une
politique de circonstances, qui donne le change, qui permet l'action coloniale.
Car Ferry n'a pas le choix. La France est encore à la recherche de ses
alliances, en face d'une Allemagne qui domine diplomatiquement l'Europe. Mme
Pisani-Ferry l'indique assez bien : il est trop tôt pour l'alliance russe, que
Freycinet et Ribot réaliseront par la suite. Mais Ferry y songe, il s'emploie à
rassurer le gouvernement du Tsar sur la République, il écrit en 1885, après sa
chute : "Quand on fera l'histoire de ce ministère, on y constatera le
constant effort de la diplomatie française pour créer entre la France et la
Russie des liens positifs" ; il se garde aussi de transformer la rivalité
coloniale avec l'Angleterre en conflit. S'il utilise Bismarck dans les
négociations, il se hâte de traiter avec Londres dès qu'un accord possible
donne satisfaction aux intérêts français. Le rapprochement avec l'Allemagne
n'est que tactique ; Ferry cherche ailleurs des engagements durables pour la
France..." (Pierre Miquel, Le Monde, 1962)
313.
PRAVIEL
(Armand). L'Aventure
de la duchesse de Berri. Hachette, 1925 in-12, 123 pp, imprimé
sur beau papier fort, broché, trace de mouillure ancienne au 1er plat de
couverture, sinon bon état (Coll. Récits d'autrefois)
20 €
"Aventure héroï-comique, qui ressemble à une parodie de la féroce
guerre de Vendée, série burlesque d'événements où une princesse royale, à la
fois brave et gamine, mène de front, comme les femmes de la Fronde, l'amour et
la politique, où ses adversaires et ses vainqueurs, Louis-Philippe, Thiers,
Bugeaud s'acharnent vilainement à la déshonorer, comme s'ils prenaient à tâche
de discréditer le principe monarchique : voilà le sujet du livre. Récit amusant
comme un roman, qui paraît fondé sur une attentive étude des documents, mais
qui ne fournit aucune reference." (Georges Renard, Revue d'Histoire du
XIXe siècle-1848, 1926)
314.
RINJARD
(Albert). La
Transformation morale du jeune délinquant par le travail. (Thèse de droit). P., Pédone,
1900 gr. in-8°, 169 pp, broché,
bon état, envoi a.s.
60 €
Rare. — "... Les colonies agricoles pénitentiaires répugnent au
travail forcé ; en revanche, elles ont à cœur d’organiser un enseignement
professionnel pour éviter que les colons, une fois élargis, retrouvent leur vie
de vagabondage et de maraude. Promis à l’agriculture et à l’artisanat, les
colons sont d’abord sensibilisés à la dignité du travail manuel. La grande
majorité des enfants a été envoyée à la colonie de Mettray pour vol ou
vagabondage. Leurs délits sont attribués à l’influence de la famille, mais
aussi à l’oisiveté : si le petit pauvre est immoral, c’est parce qu’il ne
travaille pas, ou mal. En 1900, un juriste explique dans sa thèse, intitulée La
Transformation morale du jeune délinquant par le travail, que dans le
désœuvrement miséreux les enfants se pervertissent peu à peu : « c’est par
l’oisiveté qu’ils ont été perdus ». Le travail manuel est donc loué comme un
facteur de socialisation, mais aussi de moralisation et de rédemption."
(Ivan Jablonka, L’éducation des jeunes détenus à Mettray et dans les colonies
agricoles pénitentiaires françaises, 1830-1900)
315.
ROBERTS-JONES
(Philippe). De
Daumier à Lautrec. Essai sur l'histoire de la caricature française entre 1860
et 1890. P., Les Beaux
Arts, 1960 in-8°, 194 pp,
liste alphabétique des caricaturistes, broché,
couv. illustrée, bon état (Coll. L'Art français)
30 €
Ouvrage issu de la thèse de doctorat de l'auteur sur la caricature et la
presse satirique française (1955).
316.
SIEGFRIED
(André). Tableau
politique de la France de l'Ouest sous la Troisième République. Armand Colin,
1913 gr. in-8°, xxviii-535 pp, 102
cartes et figures, une carte dépliante hors texte, broché, très bon état.
Edition originale
80 €
Ce livre paru en 1913 constitue l'un des ouvrages fondateurs de la science
politique française, le premier à examiner dans une perspective scientifique le
rapport entre le comportement électoral d'une région, les données de la
géographie physique et humaine, et le tempérament des hommes qui l'habitent. —
"Ce livre est un excellent exemple des services que la méthode
géographique peut rendre à l'étude des questions de sociologie et de
politique." (P. Vidal de la Blache, Annales de Géographie, 1914) —
"De 31 à 38 ans, André Siegfried se consacre à l’élaboration du "Tableau
politique de la France de l’Ouest sous la Troisième République" qui
devient, par sa publication fin 1913 chez Armand Colin, l’acte de naissance de
la science politique et de la sociologie électorale. Cette œuvre, née du
positivisme de la Belle Époque, est fille de son temps en faisant fi des «
frontières » entre sciences sociales – jeunes disciplines dont les règles
scientifiques commencent à s’élaborer. André Siegfried emprunte ses démarches,
postulats et méthodes à la géographie, la science politique, l’histoire, la
sociologie et l’anthropologie, voire l’ethnologie afin d’analyser le
comportement électoral observé durant les trente premières années de la IIIe
République pour un Ouest politique composé de la Vendée, de la Bretagne, du
Maine, de l’Anjou et de la Normandie." (Alexandre Niess, Parlement[s],
Revue d'histoire politique, 2014)
317.
SIEGFRIED
(André). Tableau
politique de la France de l'Ouest sous la Troisième République. Armand Colin,
1913 gr. in-8°, xxviii-535 pp, 102
cartes et figures, une carte dépliante hors texte, broché, pt morceau de scotch
en tête, dos en partie fendu, sinon bon état. Edition originale, bel envoi a.s.
à Ed. Bonnefous
80 €
Ce livre paru en 1913 constitue l'un des ouvrages fondateurs de la science
politique française, le premier à examiner dans une perspective scientifique le
rapport entre le comportement électoral d'une région, les données de la
géographie physique et humaine, et le tempérament des hommes qui l'habitent. —
"Ce livre est un excellent exemple des services que la méthode
géographique peut rendre à l'étude des questions de sociologie et de
politique." (P. Vidal de la Blache, Annales de Géographie, 1914) —
"De 31 à 38 ans, André Siegfried se consacre à l’élaboration du
"Tableau politique de la France de l’Ouest sous la Troisième
République" qui devient, par sa publication fin 1913 chez Armand Colin,
l’acte de naissance de la science politique et de la sociologie électorale.
Cette œuvre, née du positivisme de la Belle Époque, est fille de son temps en
faisant fi des « frontières » entre sciences sociales – jeunes disciplines dont
les règles scientifiques commencent à s’élaborer. André Siegfried emprunte ses
démarches, postulats et méthodes à la géographie, la science politique,
l’histoire, la sociologie et l’anthropologie, voire l’ethnologie afin
d’analyser le comportement électoral observé durant les trente premières années
de la IIIe République pour un Ouest politique composé de la Vendée, de la
Bretagne, du Maine, de l’Anjou et de la Normandie." (Alexandre Niess,
Parlement[s], Revue d'histoire politique, 2014)
318.
STEEG
(Théodore). Après
les élections. Déclaration-programme du parti radical et
radical-socialiste, présentée par M. Steeg, député de la Seine ...
à la séance plénière du 15 juin 1910. P., Impr. Française, 1910 in-12, 22 pp, broché,
bon état
20 €
319.
SUERUS
(R.) et E. GUILLOT. Histoire contemporaine de 1789 à nos jours. Delagrave,
s.d. (1903) fort in-12,
778 pp, 38 cartes, reliure toilebleue, dos lisse avec pièce de titre basane
carmin, bon état
30 €
Rédigée conformment au programme de 1902 pour le Cours préparatoire à
l'Ecole spéciale Militaire de Saint-Cyr.
320.
THIERRY
(Jean-Jacques). La vie quotidienne au Vatican au temps de Léon XIII à la fin du XIXe
siècle. Hachette, 1963 in-8°, 213 pp, notes et
lexique, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état
25 €
"Cet ouvrage traite des dernières années du règne de Pie IX, du
conclave qui a élu son successeur et de la première moitié du règne de Léon
XIII (1876-1891). Sous la forme d'un « Journal » tenu par un secrétaire supposé
du cardinal Joachim Pecci, qui allait devenir Léon XIII, il relate, après une
introduction fort intéressante sur la situation du Saint-Siège depuis 1870,
tous les faits qui ont marqué l'histoire de la cour pontificale à une époque
qui suivait de près la perte du pouvoir temporel. Il expose surtout, de façon
très précise, dans le texte et dans les notes, tous les rouages de cette cour,
ainsi que les détails du cérémonial, et il fournit des renseignements chiffrés
sur les frais du conclave, sur les revenus du Saint-Siège, etc. Il serait
difficile de trouver ailleurs autant de précisions. L'auteur manifeste ici une
profonde connaissance de la curie et de ses principaux membres à la fin du XIXe
siècle." (Revue d'histoire de l'Église de France, 1964)
321.
TILLIER
(Bertrand). Maurice
Sand marionnettiste ou les « menus plaisirs » d'une mère célèbre. Tusson, Du Lérot, 1992 gr. in-8°,
240 pp, 32 pl. d'illustrations hors texte, annexes, biblio, index, broché, couv.
illustrée, bon état
30 €
Le théâtre a occupé une place importante dans la vie et l’œuvre de George
Sand. Ses essais sur les planches de Nohant, avant de livrer ses pièces au
public parisien, sont bien connus. Mais le rôle du théâtre de marionnettes de
son fils Maurice paraît trop souvent anodin. En 1847, à Nohant, Maurice Sand
improvise quelques marionnettes dans du bois et des chiffons, à seule fin de
divertir sa mère. En quelques années, la troupe s’agrandit considérablement.
George Sand confectionne les costumes de centaines de personnages. Maurice
sculpte les visages, peint les décors, bâtit les canevas des pièces et donne
les représentations. Ce que la romancière baptise ses « menus plaisirs » est
plus qu’une simple distraction. Maurice devient l’inspirateur de Christian
Waldo, le marionnettiste de L’Homme de neige. La troupe voyage de Nohant à Paris.
Elle acquiert la réputation d’une formidable attraction. Pauline Viardot,
Tourgueniev, Juliette Adam, Flaubert… parmi tant d’autres, en sont les
spectateurs assidus, friands d’un répertoire souvent facétieux, toujours libre.
Ce livre se propose de restituer les marionnettes de Maurice Sand à
l’environnement familial de Nohant, au contexte artistique et littéraire du
XIXe siècle et à la tradition populaire de la marionnette à gaine. Sont aussi
évoqués les multiples talents d’un dilettante devenu dramaturge, burattiniste,
bricoleur génial et metteur en scène prolixe, pour la naissance d’un univers
onirique, visionnaire et fantaisiste inédit.
322.
TROYAT
(Henri). Nicolas
Ier.
Perrin, 2000 in-8°, 232 pp, 8 pl. de
gravures hors texte, un tableau généalogique, 2 cartes, biblio, index, reliure
souple illustrée de l'éditeur, bon état
20 €
Fils de Paul Ier, le "tsar dément", et frère cadet d'Alexandre
Ier, le "vainqueur de Napoléon", Nicolas Ier, (1796-1855) affirme,
dès son plus jeune âge, un caractère violent et complexe. Lors de son
avènement, le 14 décembre 1825, il doit réprimer dans le sang la révolte des
"Décembristes", qui groupent l'élite militaire et intellectuelle du
pays. Mais cette flambée de générosité libérale "à la française" laissera
des traces, aussi bien dans l'esprit des foules que chez le tsar. Tout au long
de sa vie, Nicolas Ier sera obsédé par l'épouvantail des désordres populaires.
Soucieux de maintenir dans son intégrité l'héritage des institutions et des
traditions que lui ont légué ses ancêtres, il pliera la Russie sous une
discipline de fer. Son penchant pour les peines corporelles lui vaudra, dans
les masses, le surnom de "Nicolas le bastonneur". Victime de sa
rigueur, Nicolas Ier, qui a voulu être non seulement le gendarme de la nation russe,
mais le gendarme de toute l'Europe, doit se résoudre à la faillite de ses
ambitions hégémoniques et meurt, désabusé. Malgré ces derniers échecs, son
image de tyran-patriote hantera les maîtres successifs d'un pays qu'il est
impossible de comprendre sans se référer, à tout moment, aux lointains
soubresauts de son histoire.
323.
TURQUET
(Jean-Baptiste). Souvenirs d'un brigadier de hussards (1870-1871). P., Imp. Lahure, 1913 in-8°, (10)-327 pp, lettre-préface
du Cdt de Partouneaux, broché, dos lég. abîmé, bon état (ouvrage couronné par
l'Académie française). Rare
100 €
"Intéressante contribution à l’histoire de la cavalerie française à
l’armée de la Loire et à celle de l’Est." (Mennessier de La Lance)
324.
WEBER
(Eugen). La
Fin des terroirs. La modernisation de la France rurale (1870-1914). Fayard, 1984 fort in-8°, 843 pp,
traduit de l'anglais, biblio, index, broché,
couv. illustrée, bon état
30 €
La modernisation tardive de la paysannerie française : le livre d’Eugen
Weber fit, à l’époque de sa parution, l’effet d’une bombe : contrairement à ce
que l’on croyait jusqu’alors, la France rurale était longtemps restée
prisonnière de coutumes, de traditions, de cultures routinières et de
particularismes locaux. La modernisation de cette France rurale fut très
tardive : l’auteur la date des dernières années du XIXe siècle. Ce n’est
qu’avec la troisième République qu’on transforma les paysans en Français, pour
reprendre le titre original de ce livre. Ce livre, devenu un classique, fait
revivre un monde disparu celui des ruralités particularistes, d’une vie
quotidienne vouée à la répétition, de modes de vie routiniers scandés par
d’innombrables rituels, où l’on parle une multiplicité de dialectes et de
patois, où les principales distractions sont les veillées et les chansons. —
Voici un portrait saisissant, nouveau, étrange du paysan français du XIXe
siècle. Etrange en effet, et étranger, ce "sauvage" couchant dans des
huttes sur des bottes de fougère, largement illettré, ignorant le système
métrique, la monnaie et la langue française, parfois même le plus grand pays au-delà
du sien. Les proverbes – ce livre en fourmille –, les chansons et les contes
populaires, les témoignages des contemporains – fonctionnaires, magistrats,
prêtres, militaires, instituteurs, touristes – constituent la palette de
l'historien Eugen Weber. L'un des bénéfices de son approche est de faire
apparaître le fossé qui sépare la France des villes de la France des campagnes,
et la diversité de ces dernières. Fiction d'une nation une et indivisible, qui
ne fut réalisée qu'au XXe siècle. La communauté paysanne n'est pas une non
plus. De notables différences existent entre les paysans bretons et ceux du
Limousin, de l'Ardèche, des Alpes, du Morvan, des Pyrénées, entre les parlers,
les coutumes, l'alimentation, l'habitat, les modes de cultures... Autant de
chapitres encore sur les fêtes et les veillées, la religion, l'émigration, la
criminalité et la nuptialité, les communications et la politique, les foires et
les marchés, la circulation des nouvelles... Une foison de détails tantôt
saugrenus, tantôt monstrueux, insoupçonnés. Weber fait renaître, ce monde
disparu. Car le "sauvage" s'est urbanisé, civilisé, policé. Il a
gagné les villes, parce que c'est là qu'on peut gagner sa vie ; et les modes
des villes l'ont gagné à leur tour. Les grandes peurs, les anciennes croyances,
la misère, les maladies ont reculé. Comment ce monde est-il passé de son
isolement à l'ouverture sur l'extérieur, d'une économie de subsistance à une
économie de marché, de l'usage de la langue locale à celui de la langue
officielle ? Weber analyse les facteurs de changement : la francisation de la
France.
325.
WINOCK
(Michel). Clemenceau. Perrin, 2007 gr. in-8°, 568 pp,
12 pl. d'illustrations en noir et en couleurs,
sources et biblio, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
20 €
Georges Clemenceau fut l'homme aux quatre têtes : le Tigre qui déchire les
ministères ; le dreyfusard qui mène pendant neuf ans le combat du droit et de
la justice ; le premier flic de France qui dirige d'une main de fer pendant
trois ans le ministère de l'Intérieur ; enfin le Père la Victoire qui, rappelé
à 76 ans à la tête d'une France en guerre et au bord de l'abîme, conduit,
indomptable, le pays jusqu'à l'armistice et la paix avec l'Allemagne. Cet homme
de la gauche républicaine incarne une "certaine idée de la France".
Ce n'était pas exactement celle du général de Gaulle – mais, pour reprendre une
expression de Charles Péguy, tous deux ont eu la charge d'empêcher que la
France disparaisse de la carte du monde. Ce n'est pas le moindre de leurs
mérites.
326.
ZAIDMAN
(Pierre-Henri). Emile Victor Duval (1840-1871). Un héros du XIIIe arrondissement, Ouvrier
fondeur, Général de la Commune de Paris. P., Editions Dittmar, 2006 in-8°, 377 pp, préface
de Marcel Cerf, avant-propos d'Alain Dalotel, 17 pages de photos et fac-similés,
documents en annexe, broché, bon état. Ouvrage tiré à 200 exemplaires
seulement. Epuisé
40 €
La première biographie de cet acteur important des débuts de la Commune. —
"Je note l’importance du travail exemplaire de P.-H. Zaidman sur Emile
Duval. Ce n’est pas, en dépit d’un titre accrocheur, une biographie héroïque,
mais une mise au point très neuve sur la situation dans le XIIIe
arrondissement, de février à la mort de Duval, le 4 avril." (Jacques
Rougerie) — Emile Victor Duval, né à Paris en 1840, mort fusillé au
Petit-Clamart le 4 avril 1871 est un acteur important des débuts de la Commune
de Paris. Ouvrier fondeur en fer, il était doué d’une nature ardente et plein
d’un dévouement absolu, aveugle, à la cause révolutionnaire, à laquelle il
consacra son existence et jusqu’à sa vie. Ce fut lui qui organisa la célèbre
grève des ouvriers fondeurs. Il fut délégué par les grévistes à Londres, auprès
du conseil de l’Internationale, dont il obtint d’importants subsides, qui
permirent aux ouvriers de tenir longtemps tête à leurs patrons. Duval fut aussi
envoyé par les ouvriers fondeurs à la chambre fédérale, qu’il dut d’être
impliqué dans le procès de 1870, dirigé contre l’Association. Il est condamné à
deux mois de prison au 3e procès de l'Internationale. Il est libéré par la
proclamation de la République le 4 septembre 1870. Il est délégué au Comité
central républicain des Vingt arrondissements et participe aux mouvements
insurrectionnels du 31 octobre 1870 et du 22 janvier 1871, contre le
Gouvernement de la Défense nationale. Sans succès il est candidat socialiste
révolutionnaire aux élections du 8 février 1871 à l'Assemblée Nationale.
Pendant le soulèvement du 18 mars il se rend maître d'une grande partie de la
rive gauche de Paris et de la Préfecture de police. Le 26 mars il est élu au
Conseil de la Commune par le XIIIe arrondissement, il siège à la commission
militaire et à la commission exécutive. Le 3 avril 1871, il est nommé général
de la Commune. Contre son gré, sous la pression des gardes nationaux il lance
avec Théophile Ferré et Émile Eudes, l'offensive désastreuse en direction de
Versailles. Arrêté sur le plateau de Châtillon, il est fusillé au
Petit-Clamart, le 4 avril 1871, sur ordre du général Vinoy.
327.
ZAIDMAN
(Pierre-Henri). Francs-tireurs et gardes nationaux au combat. Septembre-octobre 1870 dans
l'Ouest. P., Editions
Saint Honoré, 2016 in-8°, 544 pp,
annexes, biographies, broché, couv. illustrée,
bon état
50 €
Septembre 1870, alors que l'armée française est en déroute et que les
troupes régulières se réorganisent, les gardes nationaux et francs-tireurs
surgissent un peu partout infligeant des pertes à l'ennemi, certes peu
importantes, mais suffisantes pour que l'état-major allemand décide de les
éradiquer en intimidant, si nécessaire, les populations civiles qui les
soutiennent. C'est ainsi que le 18 octobre 1870, dans une petite ville
tranquille d'Eure-et-Loir, Châteaudun, 1200 francs-tireurs, gardes nationaux et
sapeurs-pompiers, dépourvus de cavalerie et d'artillerie, affrontent une
demi-journée durant, 6500 hommes de la 22e division d'infanterie allemande dans
un combat inégal et symbolique, infligeant des pertes infimes à l'ennemi, mais
dont la mémoire et le souvenir sont restés vivants partout dans le pays.
328.
ZAIDMAN
(Pierre-Henri). Le combat de Châteaudun : 18 octobre 1870. L'Harmattan,
2023 in-8°, 279 pp, annexes,
sources et biblio, broché, couv. illustrée, bon état (livre neuf)
28 €
Août-septembre 1870, alors que l'armée française est en pleine déroute et
que les troupes régulières tentent de se réorganiser, les gardes nationaux et
francs-tireurs surgissent un peu partout infligeant des pertes à l'ennemi,
certes peu importantes, mais suffisantes pour que l'état-major allemand décide
de les éradiquer en intimidant, si nécessaire, les populations civiles qui les
soutiennent. Le 18 octobre 1870, dans une petite ville tranquille
d'Eure-et-Loir, Châteaudun, 1.200 francs-tireurs, gardes nationaux et
sapeurs-pompiers, dépourvus de cavalerie et d'artillerie, affrontent une
demi-journée durant, 6.500 hommes de la 22e division d'infanterie allemande
dans un combat inégal et symbolique, infligeant des pertes infimes à l'ennemi
mais dont la mémoire et le souvenir sont restés vivants partout dans le pays.
Pourquoi et comment est-ce arrivé ? C'est ce que ce livre tente d'expliquer en
s'appuyant sur de nombreuses sources éparpillées dans les centres d'archives et
les bibliothèques. C'est ainsi qu'une poignée de francs-tireurs et de gardes
nationaux, malgré eux, sont entrés dans l'Histoire précédant les Jean Moulin,
les Charles Tillon, les Gabriel Péri et tous les autres.
329.
ZAIDMAN
(Pierre-Henri). Lucien Félix Henry. Colonel de la Commune, condamné à mort et artiste
australien. Chez l'Auteur,
Editions du Baboune, 2000 in-4°, 89 pp, 8 illustrations dont un portrait, documents en annexe,
sources, broché, couv. illustrée, bon état
30 €
Passionnante étude sur un acteur peu connu de la Commune de Paris. Condamné
à mort pour commandement de "bandes armées" pendant la Commune, Henry
fut gracié et sa peine commuée en déportation. Arrivé au bagne de
Nouvelle-Calédonie en 1873, il entreprend des études artistiques. Amnistié en
1879, il part pour l'Australie où il devient un artiste reconnu...
330.
ZÉVAÈS
(Alexandre). Jean
Jaurès. (Avec une lettre de J. Jaurès à l'auteur). La Clé d'or,
1951 in-12, 333 pp, biblio,
index, broché, bon état
25 €
"C'est la troisième vision que Zévaès nous offre de Jaurès, et sans
doute la plus proche de la vérité." (Madeleine Rebérioux, Le Mouvement
social, 1962) — "Avocat et député, Alexandre Zévaès avait appartenu dès
avant la Première Guerre au mouvement socialiste, dans lequel il était devenu
influent, d’abord aux côtés de Guesde, ensuite de Jaurès. Proche de Marcel Déat
pendant la Seconde Guerre, il collabora à L’Œuvre y tenant une rubrique
d’histoire. Dans le contexte de l’Occupation, il paraissait bien singulier
qu’il publiât un livre consacré à Jaurès, présenté comme un apôtre du
rapprochement franco-allemand (“Un apôtre du rapprochement franco-allemand,
Jean Jaurès”, 1941). Jaurès cautionnant en quelque sort le collaborationnisme,
il fallait y penser ! Les options de Zévaès pendant l’occupation ne semblent
pas lui avoir causé de préjudice, car dès 1945 il reprenait l’édition de ses
écrits. En 1951, mine de rien, il publia une nouvelle biographie de Jean
Jaurès. En début du livre figurait la liste d’une cinquantaine de publications
de sa main, sans que son faux-pas de 1941 n’y fût mentionné !" (Andries
Van den Abeele)
331.
ZORGBIBE
(Charles). Metternich,
le séducteur diplomate. Editions de
Fallois, 2009 in-8°, 527 pp,
8 pl. en couleurs hors texte (8 gravures et
portraits et 3 cartes), chronologie, biblio, index, broché, couv. illustrée,
qqs rares marques au crayon en marges, bon état
25 €
"Son regard bleu et bienveillant tromperait Dieu lui-même." Le
mot est de Stendhal. Metternich, le reconstructeur de l'ordre européen après
les guerres napoléoniennes, fut un séducteur. Séducteur et Européen jusque dans
ses amours : trois épouses autrichiennes, trois maîtresses russes, trois
maîtresses françaises. Avec l'avantage d'une bonne conscience absolue :
"Je n'ai jamais été infidèle. La femme que j'aime est, chaque fois, la
seule au monde." Une séduction brouillée par une fatuité presque naïve :
le chancelier est convaincu de détenir la vérité. Il se décrit en Messie à
travers l'Europe, sollicité par les différents monarques qui recherchent ses
conseils et l'érigent en arbitre du monde. Pour ses contemporains, la cause est
entendue : il est un menteur. Le secrétaire au Foreign Office, Canning,
l'affirme : "C'est le plus grand menteur de l'Europe, et peut-être du monde
civilisé." Napoléon le confirme : "C'est le plus grand menteur du
siècle." Talleyrand n'est pas tendre pour son jumeau en diplomatie :
Metternich "ment toujours mais ne trompe personne", au contraire de
Mazarin "qui trompait, mais ne mentait pas". Metternich faisait
confiance à la postérité : "Elle me jugera... tout autrement que tous ceux
qui ont affaire avec moi aujourd'hui." Quel regard porter sur Metternich,
près de deux siècles après ce Congrès de Vienne qui fit danser toute l'Europe ?
Charles Zorgbibe dissèque et analyse les trois rôles que Metternich a assumés :
le vainqueur de Napoléon, le praticien de la diplomatie, le fondateur d'un
nouvel ordre international. Dans ses dernières années, Metternich se
considérait comme "un vieux médecin dans le grand hôpital du monde".
Sa principale médication ? L'art de gouverner ne consiste pas à châtier mais à
intégrer. Une médication à succès, puisqu'elle assurera un siècle de paix à
l'Europe...
332.
ALAIN
(Emile-Auguste Chartier, dit). Les Cent Un Propos d'Alain. (2e série). P., Edouard Cornély, 1910 in-8°, 236 pp, broché,
couv. lég. salie, sinon bon état. Edition originale
30 €
Professeur de philosophie à Rouen, venu au journalisme à l'occasion des
tumultes de l'affaire Dreyfus, c'est en 1906 qu'Alain commença à publier ses
"Propos" dans la "Dépêche de Rouen", adoptant bientôt,
après quelques hésitations, la formule du court article quotidien. Au moment de
son engagement, en septembre 1914, il avait déjà écrit pour la
"Dépêche" quelque 3000 propos. Rédigés dans un langage simple et
concis, non dénué d’humour, cese chroniques inspirées par l’actualité et les
événements de la vie quotidienne illustrent une pensée originale, positive et
pratique, profonde et rigoureuse, et constituent l’une des œuvres les plus
attachantes du XXe siècle. Ces “Cent un propos” furent publiés en cinq séries
de 1908 à 1928, cette 2e série étant peu courante.
333.
ALBARET
(Céleste). Monsieur
Proust. Souvenirs recueillis par Georges Belmont. Laffont,
1973 gr. in-8°, 455 pp, 32 pl.
de photos et documents hors texte, qqs fac-similés, index, broché, couv.
illustrée à rabats, dos lég. passé, bon état (Coll. Vécu). Première édition
(achevé d'imprimer du 31 août 1973)
25 €
Le témoignage bouleversant de la confidente de Marcel Proust. — Céleste
Albaret fut la gouvernante et l'unique confidente de Marcel Proust pendant les
huit années où il écrivit son chef-d'oeuvre – elle est d'ailleurs une des clefs
du personnage de Françoise dans La Recherche. Jour après jour elle assista dans
sa vie, son travail et son long martyre, ce grand malade génial qui se tua
volontairement à la tâche. Après la mort de Proust en 1922, elle a longtemps
refusé de livrer ses souvenirs. Puis, à quatre-vingt-deux ans, elle a décidé de
rendre ce dernier devoir à celui qui lui disait : "Ce sont vos belles
petites mains qui me fermeront les yeux." Par rapport aux centaines de
livres publiés sur lui, ce que ce témoignage capital apporte, c'est l'image,
unique de vérité, d'un Proust sortant de la plus fidèle des mémoires, celle du
cœur, pour revivre parmi nous.
334.
ANDERS
(France). Jacques
Copeau et le Cartel des Quatre. A. G. Nizet, 1959 in-8°, 340 pp, biblio,
index, broché, bon état, envoi a.s.
30 €
Jacques Copeau (1879-1949), est une personnalité d'importance majeure dans
le monde intellectuel et artistique français de la première moitié du XXe
siècle. Critique de théâtre pour plusieurs journaux parisiens, il participe à
la création de La Nouvelle Revue française en 1908, avec des amis écrivains
tels que André Gide et Jean Schlumberger. Il fonde le théâtre du
Vieux-Colombier en 1913, qu'il dirige pendant plusieurs années, puis monte une
école d'art dramatique en réaction à l'enseignement prodigué au Conservatoire.
Le théâtre français du XXe siècle est marqué par la pensée de Copeau. Albert
Camus déclare ainsi : « Dans l'histoire du théâtre français, il y a deux
périodes : avant et après Copeau ». Louis Jouvet, l'un des plus proches
collaborateurs de Copeau, resté à ses côtés jusqu'en 1922 comme metteur en
scène et acteur, est devenu l'un des plus importants directeurs français du XXe
siècle. Avec Gaston Baty, Georges Pitoëff, et Charles Dullin, il a fondé le
Cartel des Quatre en 1927, visant à soutenir les offres de chacun et, surtout,
à l'élévation de la qualité de la scène parisienne dans la tradition de Copeau.
335.
Anonyme. La Guerre a commencé en
Grèce. Il faut faire cesser l'intervention américaine. P., Comité Français d'Aide à la Grèce Démocratique, s.d (1949)
in-8°,
8 pp, broché, bon état
10 €
336.
ARLETTY. La Défense. La Table Ronde,
1971 in-8°, 237 pp, 8 pl. de
photos hors texte, un fac-similé, broché, couv. illustrée, bon état. Edition
originale dont il n'a pas été tiré de grands papiers
40 €
Actrice mythique du théâtre et du cinéma français, Léonie Bathiat alias
Arletty (1898-1992) a traversé ce trouble XXe siècle en le ponctuant d'une
verve et d'une gouaille, elles aussi, passées à la postérité. Rien ne
prédisposait la jeune fille – née à La Défense, le quartier ouvrier de
Courbevoie – à brûler les planches de la capitale, ni à devenir l'égérie de
Jeanson, de Prévert et Carné, le célèbre duo du septième art, avec lequel elle
tournera deux chefs-d'œuvre, Les Visiteurs du soir, et Les Enfants du paradis.
Dans ses mémoires, entre confidences et malice, l'actrice nous invite à
redécouvrir les coulisses de son existence. S'y croisent pêle-mêle, Jean Gabin,
Marcel Aymé, Sacha Guitry, Louis-Ferdinand Céline, Léon Trotsky, Jean Genet,
qui tous – sans exception – tombèrent sous le charme de cette inoubliable
"gueule d'atmosphère".
337.
ASSELAIN
(Jean-Charles). Histoire économique du XXe siècle. La réouverture des économies nationales
(1939 aux années 1980). Presses de la
FNSP et Dalloz, 1995 in-8°, 482 pp,
tableaux, notes bibliographiques, biblio, index,
broché, surlignures stabilo sur 33 pages, sinon bon état
25 €
En 1989, la chute des régimes communistes en Europe de l'Est met fin au
"Conflit du siècle" entre capitalisme occidental et socialisme de
type soviétique. La réaction contre l'emprise économique de l'État s'étend,
depuis quinze ans, à la plus grande partie du monde. Singularité de la
"grande crise" des années 1970 et 1980 : loin de mettre en cause,
comme celle des années 1930, la survie du capitalisme, elle favorise un retour
en force des valeurs libérales. Le présent ouvrage s'efforce de cerner les
enjeux actuels, en les replaçant dans une perspective historique. Après 1945,
la croissance économique occidentale prend un nouvel élan, infligeant le
démenti le plus net aux thèses "stagnationnistes" de
l'entre-deux-guerres. À l'origine de ce nouveau départ, deux faits majeurs :
l'implication directe de l'État dans les rouages de l'économie mixte, et la
priorité attribuée, dès la fin de la guerre, à la reconstruction de l'économie
internationale. La pression de la concurrence s'exerce, en économie ouverte,
avec plus de force que jamais. Le rôle de l'État n'est plus, dès lors, de
soutenir une demande globale déficiente, mais de contribuer activement à une
insertion internationale réussie. La hiérarchie des économies capitalistes
reflète de plus en plus visiblement leurs performances à l'exportation, tandis
que se confirme l'échec des tentatives d'industrialisation en économie fermée,
à l'Est et dans le Tiers Monde. La rupture des années 1970, contrairement aux
crises du passé, laisse persister la tendance de fond à l'internationalisation
des économies, pour le meilleur et pour le pire. La conversion à une stratégie
de croissance ouverte, accompagnée, comme aujourd'hui en Europe de l'Est, par
un brusque désengagement de l'État, ne réserve-t-elle pas de sérieux mécomptes
? Et n'a-t-on pas atteint, depuis vingt ans, le seuil où l'accentuation des
inégalités et l'instabilité des rapports internationaux se retournent contre le
dynamisme de la croissance mondiale ?
338.
BELLANGER
(Emmanuel). La
mort, une affaire publique. Histoire du syndicat intercommunal funéraire de la
région parisienne. Editions de
l'Atelier, 2008 gr. in-8°
carré, 285 pp, préface de Dominique Adenot,
nombreuses illustrations et photos, chronologie, sources, biblio, broché, couv.
illustrée, bon état
30 €
Au tournant des XIXe et XXe siècles, la mort est devenue une affaire
administrative, politique, financière et technique. L'activité funéraire donne
lieu à un mouvement de professionnalisation, celle des croque-morts à
l'évidence, mais également celle des élus locaux. Sous la République, c'est en
effet au maire qu'incombe la responsabilité de veiller à l'application des
politiques funéraires. De la Pompe au cimetière, en passant par les crématoriums
et les chambres funéraires, le magistrat municipal est placé à l'avant-garde du
respect de la décence publique et de la laïcité. Sous la pression
démographique, il se convertit en un administrateur averti, garant de la
cohésion sociale des petites patries communales. Dans la France urbaine,
pouvoir inhumer ses morts devient une exigence absolue. La loi du 28 décembre
1904 sur le monopole communal du service public des pompes funèbres consacre la
responsabilité des édiles dans la gestion de la mort. En banlieue, les élus se
lancent dans une dynamique de mutualisation de leur prérogative pour mieux
défendre leur intérêt face à l'entreprise la plus puissante du marché, les
Pompes funèbres générales (PFG). Ils créent en 1905 le Syndicat intercommunal
des pompes funèbres, le SIFUREP, une organisation fédérant aujourd'hui 72
communes et couvrant un territoire de 2,8 millions d'habitants. Ce livre donne
à découvrir l'invention et l'institutionnalisation d'une politique publique
méconnue. Il révèle une nébuleuse d'acteurs publics et privés disposés à
s'entendre pour mieux administrer et satisfaire les besoins de leurs
contemporains. Il croise l'histoire de ce syndicat avec l'histoire de la régie
funéraire de la capitale, de ses nécropoles extra-muros et des cimetières
intercommunaux suburbains. Il rassemble enfin des portraits, des témoignages et
surtout une iconographie inédite représentant, sur plus d'un siècle, les
obsèques de personnalités qui ont marqué l'histoire de l'agglomération
parisienne. — "Cette contribution notable à l'histoire des services
publics constitue un évident apport pour qui s'intéresse à la maîtrise de
l'espace public de la banlieue. Une annexe de l'ouvrage rappelle utilement
comment les cimetières parisiens extra-muros ont « colonisé » la banlieue des
années 1880 aux années vingt. (...) Emmanuel Bellanger affirme d'entrée de jeu
avoir voulu écrire une histoire de la mort comprise comme « une affaire
publique ». Elle l'est, en fait, à plus d'un titre, en ce qu'elle implique des
politiques et des services publics mais également une emprise sur l'espace qui
l'est aussi. Ce travail est donc à mille lieux d'une histoire qui relèverait de
l'ordre du privé et de la sphère des émotions. Mais ces choix
historiographiques affirmés ne sauraient dissimuler la grande attention
qu'Emmanuel Bellanger prête simultanément aux pratiques sociales et
culturelles. Dans le droit fil des travaux de Maurice Agulhon, maintes fois
cités, il montre comment le maire devient le « patron laïc des manifestations
commémoratives et des appropriations publiques de la mort ». Cet aspect est
tout particulièrement mis en évidence par une riche iconographie inédite qui
donne à voir les processus de rationalisation et de démocratisation des
obsèques, si l'on entend par là la disparition d'un apparat propre à souligner
la distinction sociale, en privilégiant les obsèques d'élus, propres à
rassembler le « village municipal » autour de la figure du maire disparu. Ces
images font apparaître les modifications des attitudes individuelles dans la
ville, les espaces du deuil et leurs mutations. Elles montrent que les
municipalités communistes, qui participent d'habitus communs qu'elles ont
puissamment contribué à générer, n'en conservent pas moins une spécificité dès
lors qu'il s'agit, pour elles, de rendre hommage à leurs élus disparus, honorés
selon des modes spécifiques. L'excellente chronologie des politiques de la mort
résume utilement l'émergence et la succession de mesures nées des interactions
entre l'histoire des sensibilités, les mutations quelle autorisent en matière
d'appropriation de l'espace public et la chronologie politique dans son
acception étroite. En restituant à cette « affaire publique » qu'est la mort un
tour ordinaire dont on l'affuble rarement, Emmanuel Bellanger livre là des
pages inattendues et du plus grand intérêt, propres à réinscrire l'histoire de
la sphère privée au cœur de multiples tensions d'ordre public." (Danielle
Tartakowsky, Le Mouvement social, 2011)
339.
BEN
GOURION (David). Ben Gourion parle. Stock, 1971 in-8°, 244 pp, présenté
par Thomas R. Bransten, 8 pl. de photos hors texte, chronologie, broché, couv.
illustrée, bon état
20 €
"Malgré plusieurs inexactitudes dans la chronologie, ces réflexions
de Ben Gourion enregistrées par un de ses disciples, ont un intérêt évident. Le
lecteur sera impressionné par la passion du héros, nourrie de la Bible, et
singulièrement de la Torah (Pentateuque) et du prophète Isaïe. Il glanera
également des témoignages vécus sur le rôle des juifs, immigrés en Palestine ou
repliés en Egypte, dans la première guerre mondiale, sur les relations entre le
sionisme et les Turcs, sur les conséquences de la déclaration Balfour et du
mandat britannique, sur les réactions des Arabes de Palestine et sur la
formation de la future armée israélienne, sur la fondation de la Histadrout et
l'opposition du "révisionniste" Jabotinsky, sur le plan de partage, enfin,
et les guerres israélo-arabes. Le dernier chapitre, intitulé "La
paix", renferme un plaidoyer face aux Arabes, et un éloge de la situation
des Arabes en Israël. Bref, l'ouvrage entier a pour but de justifier, par des
arguments humanistes et bibliques, non seulement la renaissance du peuple
d'Israël dans un Etat d'Israël, mais aussi les comportements politiques des
gouvernements israéliens depuis 1948 jusqu'au printemps 1969." (Revue
française de science politique, 1972)
340.
BÉRARD
(Armand). Un
ambassadeur se souvient. Tome II : Washington et Bonn, 1945-1955. Plon, 1977 in-8°, 618 pp,
cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état
25 €
Dans ce deuxième volume de ses Mémoires, Armand Bérard relate comment, à
notre ambassade à Washington, puis à notre haut-commissariat de Bonn, il vécut
les heures de fièvre de la guerre froide. Son témoignage apporte un éclairage
précieux sur l'Europe et les rapports franco-allemands. On se représente
difficilement aujourd'hui les sentiments qui animaient alors les hommes mêlés à
ces événements. S'appuyant sur des notes prises quotidiennement, le témoignage
d'Armand Bérard est un miroir fidèle des événements souvent dramatiques qu'il a
rencontrés au long de sa carrière diplomatique.
341.
BÉRAUD
(Henri). Emeutes
en Espagne. Editions de
France, 1931 in-12, xii-276 pp,
reliure demi-toile rouge à coins, pièce de titre
toile rouge, tranche mouchetée, bon état
30 €
Henri Béraud alors grand reporter vedette de Gringoire couvre en hiver
1930 les émeutes qui ont conduit le roi d'Espagne à abdiquer en 1931 et qui ont
amené l'avènement de la République. Ses articles, enlevés et fort bien
documentés, restent un parfait exemple de journalisme littéraire. — "Si
l'on pouvait expliquer logiquement les derniers événements d'Espagne, nul ne
saurait le faire mieux que ce « reporter » de grande classe qu'est Béraud. Son
livre, composé avant la révolution espagnole, garde en toutes ses pages une
saveur d'actualité, une opportunité que tout autre aurait bien pu perdre à la
lueur des derniers bouleversements. La question agraire notamment, si dédaignée
par la royauté et dont la crise a pesé si lourdement sur l'évolution actuelle
du pays, est magistralement expliquée par l'écrivain qui sait voir, qui a vu et
qui a su rendre les éléments essentiels du problème. De même pour l'action
politique de l'armée, la carence des chefs des anciens partis, les rayons et
les ombres d'une monarchie finissante qui ne pouvait se sauver qu'en brisant
radicalement avec le passé. Deux points essentiels me semblent avoir été omis
dans cette enquête vivante et d'un ton si juste que les Espagnols eux-mêmes ne
pourront s'offenser de certaines conclusions de l'auteur : la question
catalane, la politique et l'attitude du clergé espagnol. Béraud n'a pas eu
d'ailleurs la prétention de tout dire ; il sait avec quelles précautions il
sied de parler de nos voisins. Ce qu'il en dit est d'une justesse, d'une
alacrité, d'une clairvoyance entraînante dont on doit le louer sans réserves." (Jean Camp, La Quinzaine
critique des livres et des revues, 1931)
342.
BERTRAND-CADI
(Jean-Yves). Le
colonel Chérif Cadi. Serviteur de l'Islam et de la République. P., Maisonneuve & Larose, 2005 gr. in-8°,
269 pp, préface de Jacques Frémeaux, 8 pl. de photos hors texte, biblio, bon état
25 €
L'auteur retrace le parcours de son aïeul Hadj Cherif Cadi, modeste berger des environs de Souk Ahras, devenu le premier